Coucou ~

Voici le dernier chapitre de ma fiction (peut-être y aura-t-il un épilogue, je n'en ai aucune idée). Je suis contente de voir qu'elle a plu à certains !

MilieMaggie - Merci beaucoup de prendre le temps de commenter chacun des chapitres ! Ça me fait vraiment plaisir !

Geek of Zik - Merci pour ce commentaire très constructif. Je suis bien consciente que l'histoire est "classique" (pour ne pas dire qu'il n'y a aucun vrai scénario), c'est plus ou moins volontaire. Comme je l'ai précisé au début, ceci est ma première fiction sur Konoka et Setsuna, mais également ma première sur Negima et ma première sur un manga. Du coup, je n'ai pas voulu me risquer sur un scénario hors du commun. Je compte écrire d'autres fictions (sûrement courtes, désolée), qui seront, je l'espère, de plus en plus audacieuses quant au scénario. Disons que cette fiction a beaucoup le rôle de "mise à l'eau", une sorte de préparation.

Je suis ravie de voir que mon style d'écriture plaît, moi qui pensais que j'avais tout raté ! Merci beaucoup encore :3

Sur ce... bonne lecture !


Chapitre 5 : Écoute moi

Setsuna ouvrit la porte de sa chambre et pénétra à l'intérieur. Elle était seule, seule avec ses pensées. Elle se remémora la phrase de Konoka.

Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi…

« Pourquoi ? Comment ? »

Elle serra le poing et ferma les yeux. Konoka, cette jeune demoiselle qu'elle protégea sans répit depuis sa tendre enfance…

« Qu'est-ce que j'ai pu faire pour qu'elle ressente cela ? Moi, moi qui ne suit rien d'autre qu'une moitié de démon… Je lui suis inférieure en tout point… Comment peut-elle… m'aimer ? L'idée même est inconcevable. Je ne la mérite pas. Elle mérite bien mieux qu'un… monstre. »

Elle se dirigea dans la salle de bain. Elle vit son reflet dans son miroir. Ses yeux étaient rouges. Elle ne se souvenait pourtant pas avoir pleuré.

Elle referma la porte à clef et laissa déployer ses ailes blanches.

« Ces ailes blanches… elles sont la preuve que je ne suis pas une humaine. Elles sont la preuve que je n'appartiens pas au même monde que mademoiselle. Elles sont la preuve que jamais je ne pourrais… ne serait-ce que… concevoir… un futur avec elle… »

Elle sentit ses joues s'empourprer tandis que la possibilité d'une relation avec sa bien-aimée traverser son esprit. Elle secoua ensuite la tête de droite à gauche.

« Non. Je dois pas penser à cela. Mademoiselle a refusé que je la poursuive, je suppose qu'elle ne veut plus me voir. Si c'est ce qu'elle désire, je continuerai à la protéger dans l'ombre comme je le faisais avant. »

Elle fit disparaître ses ailes avant de se mettre en pyjama et de s'enfouir sous les doux draps de son lit…

Le lendemain matin, elle eut du mal à se lever. Pourtant si matinale, elle sentait comme un poids lourd peser sur elle. Néanmoins, elle se fit violence et se mit sur pieds.

« Je pense que j'irai directement en cours. Mademoiselle refusera sûrement de me voir si je décide de la chercher comme toutes les matins… »

Elle retourna dans la salle de bain afin de se changer – elle craignait toujours que quelqu'un rentre soudainement. Et elle eut raison, car peu après, elle entendit une voix crier : « Setsuna ! ». Elle s'habilla le plus rapidement possible.

« Setsuna !

– Je suis là, répondit-elle en sortant de la salle de bain. C'est rare de te voir levée si tôt. Et en forme, qui plus est.

– Konoka va mal. »

Un court mais lourd silence s'installa entre les deux jeunes filles.

« Tu sais ce qu'il s'est passé ? demandant la rouquine.

– Peut-être… fit la kendoka, troublée. »

Elle invita Asuna à s'asseoir mais celle-ci refusa.

« Elle est pas rentrée hier soir, développa-t-elle. Alors je me suis inquiétée, et je suis sortie avec Negi pour vous chercher. Je l'ai trouvée contre un arbre, à pleurer. Negi a dû jouer le prof pour la convaincre de retourner dans sa chambre. Elle a pas dit un mot depuis. Ça t'éclaire ? »

Setsuna déglutit difficilement, les nouvelles passaient mal visiblement. Elle posa une main sur son front, se retint de pleurer. Elle ne pouvait pas tenir sa fierté devant quelqu'un.

« Hier soir… elle m'a emmenée devant… l'arbre monde… elle m'a demandé s'il dégageait de la magie, et… quand j'ai répondu que non… elle s'est déclarée et… »

Elle n'eut pas le temps de continuer qu'Asuna exclama un « Quoi ? » assez bruyant.

« Elle s'est déclarée ? Tu entends quoi par là ? »

Setsuna prit une longue, très longue inspiration, avant de citer les propos de sa demoiselle.

« Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi. C'est ce qu'elle m'a dit. J'aurais voulu dire quelque chose mais elle s'est enfuie. Quand je l'ai rattrapée elle m'a supplié de ne pas la suivre alors… je suis rentrée et… mince, je ne me doutais pas qu'elle était dans un tel état… j'aurais dû être p… »

Asuna l'interrompit avec une pichenette sur le front.

« C'est trop tard pour culpabiliser. Elle va mal, mais elle est encore en vie, alors tu as intérêt à aller lui parler avant qu'il soit trop tard, sinon crois-moi que je te tuerai lors de notre prochain entraînement.

– J'ai pourtant l'impression qu'elle ne veut pas que je lui parle… rétorqua la guerrière, insensible à l'humour de son apprentie.

– Je comprends ce qu'elle ressent. Après avoir avoué mes sentiments à Takahata, j'ai tout de suite regretté. J'aurais voulu m'enfuir à toutes jambes, aussi.

– Mais pourquoi ? Je ne comprends pas…

– Ah, Setsuna, t'es vraiment pas douée en amour… »

Cette voix ne venait pas d'Asuna, mais bel et bien de la petite hermine qui se cachait de la poche de celle-ci.

« Camo ?

– L'hermine sauveuse de relations à la rescousse !

Je croyais pourtant qu'il s'était disputé avec Asuna… auraient-ils oublié leur querelle pour aider mademoiselle et moi ? pensa Setsuna. »

Camo bondit sur l'épaule d'Asuna et, plein de fougue, il donna des explications à Setsuna.

« Quand on se confesse, on a le trac, on stress, on sent notre estomac se nouer ! On se demande si on a fait le bon choix, si l'on a eu tord… mais par-dessus tout, on se demande si la personne que l'on aime partage les mêmes sentiments, si elle se confessera en retour, si elle se moquera, si elle nous ignorera… c'est très difficile de prendre son courage à deux mains et se déclarer ! La miss était déjà dans un sale état avant de te parler, elle n'a pas dû réaliser ce qu'elle faisait jusqu'à ce que les mots s'échappent. Normal qu'elle s'enfuit !

– Mais pourquoi ne pas attendre ma réponse ? Je veux bien comprendre qu'elle ait le trac, mais… elle sait bien que je m'éloignerai jamais !

– Ah bon ? Pourtant tu t'es éloignée d'elle quand vous étiez encore enfant…

– Camo ! cria Asuna. C'est pas le moment !

– Pardon, pardon. Le truc, c'est qu'elle est persuadée que tu la détesteras. C'est facile à deviner et à comprendre, non ? Tu as beau la défendre corps et âme, tu es très distante sentimentalement et tu refuses de te rapprocher d'elle. Sans oublier que tu es une fille. Et elle aussi. Ce qui rend la chose encore plus difficile.

– Konoka… »

Setsuna s'assit par terre, le visage baissé.

« Je ne me serais jamais douté que… que de tels sentiments t'abritaient… déjà la confession… mais aussi… cette peur… pourquoi ne pas m'en avoir parlé ?

– Ola, ola ! C'est pas le moment de déprimer ! Il faut que tu lui parles ! répéta Asuna. Que tu ressentes la même chose ou pas, ça m'est égal, mais il faut que tu lui parles, que tu la rassures ! Que tu lui dises que tu ne t'éloigneras pas d'elle à cause de ça !

– Oui… vous avez raison… je vais y aller. »

Elle se releva, saisit son sac et sortit. Elle n'attendit même pas Camo et Asuna. En réalité, elle se fichait bien de les savoir seuls dans sa chambre.

« Désolée, mademoiselle… il faut que l'on parle, coûte que coûte… ça ne sera pas agréable autant pour vous que pour moi… mais c'est pour votre bien… non, pour ton bien. »

Quelques élèves se promenaient dans les couloirs, aucun ne semblait remarquer les réflexions profondes de la jeune fille.

« J'étais trop obnubilée par ta sécurité physique… je n'ai pas fait attention à ce que tu ressentais, au fond de toi. Tu souris toujours, tu as toujours l'air heureuse… mais tu es humaine, tu es sensible… j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt. Mais ne t'inquiète pas, je réparerai les dégâts… »

Tandis qu'elle se dirigeait vers la chambre de Konoka, elle aperçut Negi. Celui était entouré par un petit groupe d'élèves, l'accompagnant sûrement en classe.

« Si Konoka est encore dans sa chambre comme je le pense, certes nous serons en retard mais nous serons seules. Ce sera plus facile pour moi de lui parler. »

Un choc. Deux corps qui se heurtent. Et soudainement.

Soudainement.

« Konoka ? »

Konoka releva ses yeux surpris vers Setsuna.

« Set… Setsu… NAAAAAAAA ? »

La repoussant violemment, elle s'éloigna le plus rapidement possible et le plus loin possible.

« Konoka, attends !

– Je t'ai dit de ne pas me suivre !

Pourquoi tu as peur ? De quoi as-tu peur ? Ne t'enfuis pas, parle-moi… »

Elle voulut s'exprimer à voix haute, mais son cœur battant la chamade et sa respiration saccadée n'aidant pas, elle se contenta de courir, courir, encore et encore.

« Pourquoi ? »

Tous les regards étaient tournés vers elle. Deux filles qui se courent après, dans tous les sens du terme.

« Konoka ! Laisse-moi… te parler !

– Non ! Je ne veux pas, je ne veux pas ! Je ne veux pas !

– Mais pourquoi ? »

Elles arrivèrent devant la salle de cours. Konoka se rua à l'intérieur, suivie de très près par sa protectrice. Elles étaient en retard, et se retrouvaient au centre de l'attention. Trente yeux fixés sur elles. Asuna, qui était en train de s'installer, n'osait plus bouger.

« Konoka, pourquoi ? »

La demoiselle en fuite essayait de masquer son étonnement – elle ne se doutait pas que Setsuna persisterait même devant toute la classe.

Il était temps que les mots sortent. Il était temps que la douleur s'arrête, et que la vérité éclate.

« Parce que… je ne veux pas que tu mentes… je ne veux pas que tu te forces… je ne veux pas que tu restes à mes côtés par obligation… tu comprends ? Je sais que je te dégoûte, je sais que tu n'accepteras jamais ce que je suis maintenant ! Je sais que plus rien ne sera jamais comme avant, à cause de moi. J'ai… j'ai tellement peur que tu t'éloignes. La première fois, quand tu as arrêté de me parler… J'étais tellement seule ! Tu étais déjà si chère à mes yeux, j'avais cru te perdre… et maintenant que tu es là, je te perds à nouveau ! Je ne veux pas que tu me détestes… je ne veux pas… je ne veux pas que tu me le dises, je ne veux pas l'entendre, je ne veux pas savoir à quel point je te répugne, je ne…

– Je t'aime. »

Silence. Brouhaha. Quel importance ? Elle se lançait enfin.

« Maintenant je comprends ce que tu as ressenti… je comprends… mais je ne fuirai pas. Pour toi, je resterai. »

Vacillante, elle fit un pas en avant.

« Konoka… Je… Je t'aime vraiment… Je ne veux pas que tu me fuis, d'accord ? S'il te plaît… ne me fuis pas… »

Un pas de plus.

« Je suis sincère, alors… s'il te plaît… n'aie pas peur. »

Elles se retrouvaient face à face. Toutes deux semblaient aussi fragiles, deux feuilles dont le destin dépendait du vent, deux cristaux qui pourraient se briser à tout instant, deux petits grains de sable qui se retrouvaient…

Ses deux mains tremblantes de peur et d'exaltation agrippèrent la chemise de Konoka..

« Je t'aime… »

Un bref sourire se dessina sur le visage de la demoiselle. Elle se rapprocha abruptement de celui de Setsuna, leurs lèvres se frôlèrent mais elle s'arrêta.

« Moi… moi aussi je t'aime, Setsu… »

Elle l'embrassa succinctement avant de se retirer.

Le cerveau en effervescence, le cœur palpitant, Setsuna ne se remettait pas.

« Je… je… »

Konoka sourit en réponse. On pouvait distinguer quelques larmes dans le coin de ses yeux. Son angoisse se dissipait lentement mais sûrement. Elle fondit dans les bras de son amoureuse, se blottissant contre sa poitrine. Setsuna referma son étreinte sur elle.

« Mais que les choses soient bien claires… je continuerai à te protéger. »

Un sourire. Puis deux. Ensemble.