Titre Français : Les peines d'un Champion

Auteur : ksomm814

Genre : Neutre

Chapitre traduit par : Thamril

Rating : k+

Disclamer : Cette histoire est basée sur l'Ordre du Phoenix qui ne nous appartient pas. Le monde de Harry Potter appartient à J.K.R.

Suite à la disparition des histoires « Midnight Guardian » et « Trials of a Champion » sur le compte de Thamril, nous nous permettons (sans son autorisation, donc si elle (il) nous le demande, nous effacerons ces traductions) de les mettre en ligne sous notre compte pour une meilleur compréhension de la suite de la saga.

Eni et Onarluca

Chapitre XXI : Révélations

Trois jours et demi… quatre-vingt quatre heures…cinq mille quarante minutes…trois cent mille quatre cents secondes…quatre cent une…quatre cent deux…C'était le temps écoulé depuis que Harry s'était effondré sur le stade de Quidditch. Il avait été amené à l'infirmerie et soigné autant que possible, ce qui n'était pas grand chose. Ses poumons s'étaient apparemment effondrés, l'empêchant de respirer. Madame Pomfresh les avait soigné au mieux de ses capacités. Il y avait une coupure profonde dans son bras droit qui avait été refermée avec d'autres coupures plus petites sur ses bras et sa poitrine. Il avait quelques côtes cassées qui guérissaient lentement mais l'épuisement magique, physique et le cœur affaibli ne pouvaient pas être soignés. Il y avait aussi des hématomes noirs qui couvraient sa poitrine comme s'il avait été lancé à plusieurs reprises.

Pendant trois jours, Sirius et Remus étaient restés au côté de Harry, ne le quittant que lorsque c'était absolument nécessaire, et alors même l'un d'eux restait. Un doux bippement lent pouvait être entendu, c'était le cœur de Harry magiquement contrôlé. Un masque transparent couvrait sa bouche et son nez, fournissant de l'oxygène aux poumons sensibles de Harry. Des potions spéciales amenées de Ste Mangouste devaient être injectées dans le système sanguin de Harry puisque le professeur Rogue avait été appelé il y a deux jours et n'était pas encore revenu. Mais toutes ces blessures n'étaient pas ce qui avait fait que Sirius avait attaqué le professeur Dumbledore.

C'était la nouvelle que son filleul avait reçu des Impardonnables. Harry souffrait des effets secondaires du Doloris et Cédric avait été tué par le sortilège de la Mort. Nombre de gens avaient sauté à la conclusion que Harry avait tué Cédric mais après examen de la baguette de Harry (très prudemment vu que personne ne pouvait la toucher sans brûler sa main), il fut découvert qu'aucun Impardonnable n'avait été utilisé. Il y avait encore des sceptiques mais après avoir été criés dessus par des Sirius et Remus en colère, ils gardèrent leurs commentaires pour eux.

Le flot de visiteurs avait été constant. Il semblait que chaque élève de Gryffondor avait réussi à passer une fois tout comme les Poufsouffles et les Serdaigles. Toutefois, les Weasley et Hermione étaient les plus récurrents, passant plusieurs fois par jour. Victor Krum avait lui aussi rendu visite plusieurs fois mais personne ne sembla surpris puisque les trois champions n'avaient pas gardé leur amitié secrète.

Il y avait eu aussi plein de visites des enseignants et des autres adultes que connaissait Harry. Mr et Mrs Weasley venaient au moins une fois par jour voir le garçon qu'ils considéraient comme leur fils pour partir en larmes quand ils s'apercevaient que rien n'avait changé. Fudge venait aussi quotidiennement mais il ne venait que pour voir si Harry était réveillé pour qu'il l'interroge. Sirius et Remus avaient dû utiliser toute leur maîtrise d'eux-mêmes pour s'empêcher d'attaquer l'homme. Fudge était sous pression depuis que Rita Skeeter avait publié un article sur la troisième tâche. Quelqu'un avait réussi à prendre une photo de Sirius tenant Harry sur le stade de Quidditch et lorsque Rita Skeeter avait annoncé la mort de Cédric et l'état instable de Harry, la communauté sorcière avaient voulu des réponses, des réponses que seul Harry Potter avait.

Sirius avait relayé les derniers mots de Harry à Dumbledore avant de le renvoyer de l'infirmerie et l'avertir de ne plus jamais s'approcher de Harry. C'était une menace à vide mais jusqu'à présent le directeur l'avait respecté, demandant aux enseignants et à Madame Pomfresh de l'informer des progrès de Harry. Honnêtement, beaucoup s'inquiétait du manque d'évolution de Harry. On parlait même de l'envoyer à Ste Mangouste pour des soins plus avancés.

L'ouverture de la porte fit sursauter Sirius et Remus mais quand ils virent que c'était Madame Pomfresh portant une petite fiole dans ses mains. Sirius et Remus savaient que c'était la routine, et s'avancèrent pour aider. Sirius ôta gentiment les couvertures tandis que Remus levait prudemment les bras de Harry pour faciliter la tâche de Sirius. Quand Madame Pomfresh atteint le lit, Remus déboutonnait le haut de Harry, révélant sa poitrine bleuie.

"Il y a-t-il eu un changement ?" demanda doucement à Remus Madame Pomfresh.

Tout le monde savait maintenant qu'il fallait s'adresser à Remus su vous vouliez une réponse non-sarcastique et calme. Remus était aussi affecté par l'état de Harry que Sirius mais il contenait sa colère de peur plus qu'autre chose. Le loup en lui, était très protecteur envers son louveteau, voulant se venger pour le dommage causé et la souffrance qu'endurait Harry. Il avait besoin d'une potion calmante pour rester calme de temps à autres mais au moins il acceptait de la prendre.

"Aucun," dit honnêtement Remus. "Comment Dumbledore contient-il le Ministre ?"

"Le ministre devint de plus en plus impatient," admit Madame Pomfresh en ouvrant la fiole et plongeant ses doigts dedans. "Si Harry ne se réveille pas avant la fin des classes, Le Ministre veut le transférer à Ste Mangouste, sous la supervision du Ministère." Elle prit un peu de crème et commença à gentiment frictionner la poitrine de Harry.

"Personne n'emmène mon filleul » dit Sirius dans ses dents. "Je l'emmènerai dans un autre pays si je dois. Cet idiot ne s'approche pas de Harry."

Remus et Madame Pomfresh échangèrent un regard avant qu'elle continue à étaler de la crème sur Harry. Sirius baissa son regard sur Harry alors qu'il prenait la petite main de l'adolescent. Dans cette condition, Harry paraissait plus jeune, douze ans tout au plus. Sirius toucha gentiment la figure de Harry et sursauta de choc quand Harry tendit sa tête vers le touché. Un petit grognement un moment plus tard avertit Remus et Madame Pomfresh que Harry s'éveillait.

"Harry ?" demanda gentiment Sirius en serrant la main de Harry. "Harry, tu peux m'entendre ?"

Harry laissa échapper un autre faible grognement avant qu'il ne tourne sa tête en direction de la voix. Sirius commença à passer la main dans les cheveux de Harry et la réaction fut instantanée. Lentement, les yeux de Harry s'ouvrirent partiellement mais il était clair qu'il n'était pas encore complètement éveillé. Sirius ne savait pas si Harry comprenait ce qui arrivait mais cela n'importait pas. Harry était réveillé.

"Nous devrions informer le Directeur – "

" – N'y pensez même pas," Sirius interrompit Madame Pomfresh, ne s'embêtant même pas à la regarder. "Harry n'est pas en état de répondre à des questions maintenant." Le ton de sa voix était intransigeant. Le visage de Sirius s'adoucit quand il se tourna vers Harry. "Ne t'inquiète pas, Harry," dit-il gentiment. "Tu es en sécurité à présent. Si je dois rester à coté de toi en tant que Patmol, je le ferais. Je ferais n'importe quoi pour te garder en sécurité, Pronglet. Promis."

Harry laissa échapper un gémissement alors que les larmes envahissaient ses yeux. Remus ne perdit pas de temps à se précipiter au coté de Harry, s'asseoir précautionneusement contre la tête du lit et de prendre Harry dans ses bras.

"C'est bon, bonhomme," dit-il gentiment. "Laisse-toi aller. On sait que ça fait mal."

À part un gémissement ou deux, Harry ne fit aucun bruit alors que les larmes coulaient sur sa figure. Après un moment, Remus élargit le lit de Harry et étendit ses jambes. Au moment où sa tête heurta l'oreiller, Remus réalisa à quel point il était fatigué. Presque en réflexe, Remus passa un bras autour de Harry, permettant à l'adolescent de poser sa tête sur sa poitrine. Sirius se transforma en Patmol et sauta sur le lit s'allongeant à coté de Harry. Avec beaucoup d'effort, Harry fut capable de bouger sa main pour l'enfouir dans la fourrure du chien avant de se rendormir.

La chose suivant dont Harry eut conscience était le grognement d'un chien. La peur envahit soudain le corps de Harry alors qu'il commença à trembler. Il ne savait pas quoi penser. Midnight ne grognait jamais à moins qu'il ne soit ne danger. Il pouvait à peine bouger et il y avait quelque chose qui couvrait sa bouche et son nez comme un masque. Comment était-il supposer se battre quand il ne pouvait rien faire ?

"Harry, calme-toi," dit la voix douce de Remus. "Tu es en sécurité. Patmol est juste un peu sur protecteur."

Lentement, Harry ouvrit ses yeux et regarda Remus, la peur toujours présente. Remus donna un sourire réconfortant à Harry alors qu'il resserrait son étreinte sur l'adolescent.

"Patmol, ça suffit," avertit Remus. "Tu effrayes Harry."

Le grognement cessa et avec un pop, Sirius était assis où se trouvait le chien.

"Je suis désolé Harry » dit sincèrement Sirius. "Je n'ai pas voulu te faire peur." Son regard se tourna vers le pied du lit. "C'est juste qu'il y a des gens qui ne devraient pas être ici."

Harry suivit le regard de Sirius mais fut incapable de voir qui se tenait là. Il put voir quatre silhouettes floues et par l'abondance de blanc Harry sut que la seconde à droite était le professeur Dumbledore. Harry fut déconcerté. Pourquoi Sirius aurait un problème avec le professeur Dumbledore ? Sirius ne blâmait pas Dumbledore pour ce qui était arrivé, n'est-ce pas ?

"Sirius, tu as tous les droits d'être en colère contre moi," dit le professeur Dumbledore d'une voix fatiguée. "J'ai promis de protéger Harry et j'ai échoué. Je ne peux que m'excuser encore et encore. Rien de ce que je dirais ne changera ce qui est arrivé. La seule chose que nous pouvons faire c'est avancer."

Harry tourna sa tête et essaya d'enfouir son visage dans la poitrine de Remus mais le masque sur son nez et sa bouche l'empêchait. Il ne voulait pas penser à ce qui était arrivé. Il voulait oublier. Fermant les yeux, il essaya de penser à tout sauf au cimetière mais son esprit était récalcitrant. La lumière verte, les yeux rouges de Voldemort, Cédric, ses parents…tout semblaient tourner en boucle.

"Je sais que tu veux protéger Harry, Sirius," ajouta le professeur Dumbledore, "mais le seul moyen de le protéger est de trouver ce qui est arrivé. Harry a besoin d'assumer les évènements."

"Et on doit le faire maintenant ?" répliqua Sirius. "Il vient juste de se réveiller ! Il n'est pas assez bien pour tout revivre ! Regardez-le ! Ila été inconscient pendant quatre jours ! Vous êtes son Directeur, Dumbledore. Remus et moi sommes ses tuteurs. Nous décidons ce qui est le mieux pour Harry."

Tournant sa tête, Harry rassembla assez de force pour bouger sa main et toucher le bras de Sirius, surprenant l'homme. Sirius regarda Harry et poussa un soupir de défaite quand il vit le regard suppliant dans les yeux de l'adolescent. Harry ne se sentait pas vraiment apte mais il ne voulait pas que Sirius et Dumbledore se disputent. Il ne voulait pas que quiconque soit en colère à cause de lui.

Remus descendit du lit et repositionna Harry pour qu'il soit plus à l'aise avant de prendre les lunettes de Harry sur la table de chevet et les lui glisser doucement. Tout de suite tout devint clair. Harry vit le professeur McGonagall, le professeur Rogue, et Madame Pomfresh qui se tenait au pied du lit avec le professeur Dumbledore. Fermant ses yeux un moment, Harry sentit quelque chose s'étirer et repousser sa fatigue. C'était comme une crise mais ce n'était pas incontrôlée. Soudain, Harry sut ce qu'il devait faire. Il espéra qu'il allait réussir.

Harry tendit ses deux mains et toucha Sirius et Remus. Il regarda ensuite directement le professeur Dumbledore, levant son regard de son bras gauche à son Directeur. Le regard de Dumbledore devint curieux puis il acquiesça et avança à coté de Remus et posa sa main sur le bras de Harry. Ce dernier regarda les adultes restants, attendant qu'ils fassent de même. Le professeur McGonagall jeta un coup d'œil à Dumbledore avant de se placer à coté de Sirius et répéter les actes de Dumbledore. Madame Pomfresh l'imita et après quelques moments de silence mal à l'aise, le professeur Rogue alla près du professeur Dumbledore.

Les yeux de tout le monde étaient sur lui alors qu'Harry fermait les yeux et se concentra sur le cimetière et tout ce qui était arrivé. Après quelques secondes il sentit quelque chose s'étendre en lui. Ses yeux s'ouvrirent rapidement alors qu'il inspira brutalement. Il entendit quelques hoquets de surprise alors que l'infirmerie se fondait dans le cimetière au milieu de nul part.

Les six adultes regardèrent autour d'eux avant de revenir à Harry pour s'apercevoir qu'il n'était plus là. Sirius et Remus commencèrent à paniquer, surtout lorsqu'ils essayèrent de parler et réalisèrent que leurs voix étaient coupés. Tout le monde se tourna vers le professeur Dumbledore mais celui-ci les regarda simplement avent de pointer quelque chose derrière eux. Ils se retournèrent et hoquetèrent quand ils virent Harry aider Cédric à se relever.

Cédric regarda Harry alarmé.

"Une cible pour quoi ?" demanda-t-il vivement. "Nous sommes au milieu de nul part !"

Harry jeta un coup d'œil à Cédric avec un regard agacé, faisant taire l'adolescent plus âgé.

"Je peux te dire que ceci ne fais pas partie de la tâche," dit-il. "Dumbledore ne nous ferait jamais quitter Poudlard. Après l'agression du mois dernier, je suppose qu'en faire trop n'est pas superflu." Il se tourna pour marcher puis s'arrêta. "Il serait aussi mieux d'être aussi silencieux que possible," dit-il par-dessus son épaule à Cédric. "Rien ne nous dit que personne ne nous observe."

Les six adultes regardèrent les évènements se dérouler, impuissants. Ils virent Harry sauver Cédric du Sortilège de la Mort avant de courir pour se cacher, entraînant Cédric à sa suite. La scène changea comme s'ils regardaient un film moldu, suivant les traces de Harry et Cédric. Le professeur McGonagall et Madame Pomfresh hoquetèrent d'incrédulité quand Harry, le plus jeune des deux, prit le commandement et essaya de mettre Cédric en sécurité en devenant une proie.

Ils regardèrent Harry courir avec deux Mangemorts sur ses talons avant qu'ils ne se divisent. Leurs yeux s'élargirent quand Harry attaqua et essaya de tromper le Mangemort avant d'être projeté contre l'arbre. Sirius tomba sur ses genoux d'horreur quand ils virent le Mangemort tirer Harry jusqu'à la stèle et l'attacher. Tous les adultes furent incrédules quand ils regardèrent Cédric être assassiné en face de Harry. Le professeur McGonagall et Madame Pomfresh essayèrent de retenir leurs larmes avec peu de succès.

Aucun d'eux n'était prêt pour ce qui suivait. Ils regardèrent la résurrection de Voldemort. Ils virent ce qu'il était devenu mais ce n'était pas fini. Voldemort appela ses servants, et pendant qu'il attendait, parla à Harry de leurs passées. Une fois les Mangemorts arrivés, les six adultes les regardèrent former un cercle. Ils virent Pettigrow recevoir sa main argentée et ne manquèrent pas les remerciements que Voldemort donna à Lucius Malfoy pour lui avoir amené Harry.

Sirius et Remus eurent du mal à enlever leurs yeux de Harry qui avait été forcé de tout regarder. Ils remarquèrent la douleur de Harry quand Voldemort s'approcha et le toucha. Leurs yeux s'élargirent d'effroi quand Voldemort trouva le collier et le retira. Quand ils virent Harry sous le Doloris, c'en fut trop. Ils durent détourner les yeux.

À leurs grand choc et désarroi, les six adultes regardèrent Voldemort obliger Harry à se battre et furent ébahi de voir Harry repousser deux Impardonnables (ils remarquèrent aussi le changement dans les yeux de Harry) avant d'être offert de rejoindre Voldemort. Harry ne donna pas le temps aux adultes de redouter cette possibilité en déclinant l'offre immédiatement. Ils regardèrent ensuite le reste du duel, le sort mortel rencontrer le sort de désarmement. Quand le dôme se forma, ils se retrouvèrent piégés à l'intérieur alors que les fantômes de Cédric Diggory, un vieil homme, une femme dodu, suivi par les Potter sortirent de la Baguette de Voldemort.

Sirius et Remus étaient sur leurs genoux, les yeux en larmes à la vue de Lily et James Potter. Ils pouvaient entendre ce que les fantômes disaient à Harry, virent l'éclat des yeux de Harry et la douleur qui le tenait. Ils entendirent les instructions de Lily Potter, les derniers mots de Cédric et furent choqués de voir qu'à la fin de la connexion, Harry et Voldemort furent projetés en arrière. Quand Harry atterrit lourdement sur le sol, ils le virent essayer de respirer sans succès avant de se mettre debout, titubant jusqu'à la Coupe et suivant les instructions de Lily. Quand Harry, Cédric et la coupe s'évanouirent, les six adultes regardèrent la scène revenir à l'infirmerie, à coté de Harry, touchant son bras.

Baissant les yeux sur l'adolescent, tous remarquèrent les yeux fermés et la respiration laborieuse. Le professeur McGonagall fit mine de demander ce qui était arrivé mais fut réduite au silence d'un regard de Dumbledore qui indiqua qu'ils devraient laisser Harry se reposer. Ils savaient ce qui s'était passé. Les explications viendraient plus tard.

La fois suivante que Harry ouvrit les yeux c'était à cause des chuchotements à son chevet. Il y avait aussi des différences, Même s'il était épuisé et avait toujours un masque sur son nez et sa bouche, Harry pouvait sentir la douleur dans son dos et sa poitrine qu'il n'avait pas senti avant. Quelqu'un avait retiré ses lunettes, tout était donc flou. La lumière dans la pièce s'était aussi affaiblie de beaucoup, avertissant Harry que c'était la nuit. Il essaya de bouger et le regretta immédiatement quand la douleur érupta dans tout le haut de son corps. Oh ouais, je ne risque pas de bouger avant longtemps.

Les voix s'arrêtèrent immédiatement au grognement de Harry. Des silhouettes floues apparurent alors qu'une main se posait sur la sienne. Quelqu'un posa une main sur sa poitrine, provoquant encore plus de douleur. Harry gémit et ferma ses yeux. La pression s'évanouit mais la douleur perdura un petit moment avant de s'affaiblir. Pourquoi avait-il si mal ?

"Les anti-douleurs doivent s'être dissipé," statua Madame Pomfresh. "Empêchez-le de bouger jusqu'à ce que je revienne."

Harry sentit un bras passer sous ses épaules avant qu'il ne soit prudemment levé jusqu'à ce qu'il soit assis à quarante-cinq degrés. Le processus semblait extrêmement lent alors que des éclairs de douleur parcouraient son corps. Harry essaya de retenir ses gémissements. Que se passait-il ? Il sentit son corps se tendre nerveusement avant que les doigts de quelqu'un passent dans ses cheveux. Harry se relaxa instantanément et sentit le masque être retiré. Sa tête fut penchée en arrière pour que la potion soit administrée.

Pris par surprise, Harry commença à avoir des haut-le-cœur jusqu'à ce qu'une main caressa son cou pour lui faire ingurgiter le liquide. Le corps de Harry devint détendu et la douleur s'évanouit. C'était comme si Harry était piégé entre le sommeil et le réveil, incapable de faire autre chose que d'attendre. Prudemment, Harry fut recouché et bordé. Il grogna de protestation quand le masque fut remis. C'était vraiment nécessaire ?

Une main toucha le visage de Harry. Ouvrant les yeux, Harry remarqua immédiatement la barbe blanche de Dumbledore.

"Je sais que rien de ce que je dirais ou ferais ne changera ce que tu as enduré, Harry," dit gravement le professeur Dumbledore. "Tu m'as été confié pour te garder en sécurité et j'ai échoué. La seule chose que je peux t'offrir est des explications sur les étranges évènements qui sont arrivés cette nuit-là."

Harry cligna des yeux lentement, incapable de faire autre chose. Ce qu'on lui avait donné l'empêchait de bouger. Lentement, Harry se souvint d'avoir partager ses souvenirs. Il n'avait aucune idée de comment il avait fait ça, parmi d'autres choses. Par exemple que je sois toujours en vie.

Dumbledore prit le manque de protestation de Harry pour une approbation.

"Ta baguette était connecté à celle de Voldemort car tu partage le même élément, une plume de Fumseck," dit-il. "Quand une baguette rencontre sa sœur, elle effectue une sorte de Priori Incantatem, le sort qui dresse une liste des sorts utilisés. Barty a du utilisé la baguette de Voldemort quand il a tué Cédric. C'est pourquoi tu as vu un écho de Cédric, suivi par Franck Bryce, Bertha Jorkins, et tes parents. Ils avaient la forme et le caractère de leurs forme vivante, leur permettant de te parler comme il l'aurait fait comme il l'avait fait s'ils avaient été vivants."

Harry ferma ses yeux alors qu'il sentait les larmes venir. "Tiens bon, mon ami." C'était ce que lui avait dit Cédric, comment il l'avait appelé, son ami. Sa mère semblait si aimante et son père ne ressemblait en rien au farceur dont on lui avait parlé. Peut-être que Sirius et Remus avaient raison. Peut-être que James Potter avait changé quand il avait quitté Poudlard. Harry sentit les larmes s'échapper des coins de ses paupières et couler le long de son visage, avant de tomber sur l'oreiller. Sa respiration devint laborieuse alors qu'une main toucha son épaule.

"Tu n'as plus à être brave, Harry," dit doucement Dumbledore. "Tu as fait face à un grand danger et tu as survécu. Tu as affronté Voldemort quand beaucoup se seraient recroquevillé de peur. Tu as vu la mort et expérimenté des douleurs qu'un enfant ne devrait pas connaître. Personne ici ne pensera moins de toi pour montrer un peu d'émotion." Ne recevant pas de réponse Dumbledore changea de sujet. "Et pour tes crises, je dois admettre que je ne me suis jamais attendu à ça. Sirius et Remus se sont déjà mis d'accord pour que lorsque tu seras assez rétabli, ils t'aideront à les contrôler pour que cela ne recommence pas."

Harry ouvrit lentement ses yeux et regarda Dumbledore, l'inquiétude dans ses yeux. Ils se souvenaient de ses expériences passées et ne voulait pas mettre en danger Sirius et Remus. Il ne voulait plus jamais mettre personne en danger.

"Seulement quand tu seras assez rétabli, Harry," répéta le professeur Dumbledore. "Tes poumons et ton cœur sont encore entrain de guérir et le seront encore pendant quelques semaines. Tes crises ont provoqué l'effondrement de tes poumons et surchargé ton cœur. C'est pourquoi il y a un masque à oxygène et un moniteur cardiaque. Ils ne sont pas permanents mas jusqu'à ce que Madame Pomfresh en décide autrement, ils sont nécessaire."

Dumbledore pressa de façon réconfortante l'épaule de Harry.

"Je ne peux pas dire à quel point je suis fier de toi, Harry," dit-il avec ce qui semblait être de l'admiration. "Nous le sommes tous. Tes parents et Cédric l'auraient aussi été."

Harry se mordit la lèvre alors que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes. Comment le professeur Dumbledore pouvait-il dire que Cédric serait fier de lui ? Cédric était mort à cause de lui ! Son ami, quelqu'un qu'il avait commencé à considérer comme son grand frère était mort parce que Voldemort le voulait, lui. Etait-ce ce à quoi sa vie était promise ? Est-ce que Sirius, Remus, Ron et Hermione, allaient mourir ? Harry ferma ses yeux alors que ses larmes continuaient à couler ? Pourquoi avait-ce du arriver ? Pourquoi c'était toujours lui ?

"Je pense que c'est tout pour maintenant," dit de façon protectrice Sirius. "Si Harry a d'autres questions, nous vous le ferons savoir."

"Très bien," dit Dumbledore en se reculant. "Je pense qu'un peu de potion de Sommeil sans Rêves est de conséquence. Le plus calme Harry est, le plus vite il sera guéri."

Sirius et Remus étaient déjà entrain de soulever Harry. Celui-ci sentit son masque être retiré et sa tête penchée en arrière. Des larmes coulèrent encore alors que Harry fixait le plafond. Il se sentait vide. Il ne prit même pas conscience de la potion qu'il avala ou que son masque était remis ou qu'il succombait à l'obscurité.

"J'arrive pas à croire que Sirius menace de retirer Harry de l'école et que Maman le supporte."

"Ron, pense à tout ce qu'à affronter Harry cette année. Je ne blâme pas Sirius pour vouloir mettre Harry en sécurité surtout avec Tu sais qui mais le garder confiner chez lui semble un peu extrême. Est-ce que tu peux imaginer ne plus jamais revoir Harry ?"

"Ne parles pas comme ça ! Sirius ne ferait jamais ça. Harry va aller mieux et il reviendra à Poudlard l'année prochaine…il le faut !"

Il y eut un silence mal à l'aise avant que la voix de Hermione s'élève. "Il me manquera aussi, Ron."

"Non tu ne comprends pas…J'ai été un ami atroce cette année. Je ne peux pas croire que j'ai perdu tout ce temps parce que je…je…j'aurais du être là pour lui. Il est presque mort, Hermione. J'ai entendu Maman dire à Bill qu'il n'avait presque pas passé la nuit."

Harry laissa échapper un grognement. Ses membres bougèrent légèrement mais pas assez pour faire une différence. Heureusement il n'y avait pas de douleur mais le manque de capacité motrice commençait à devenir agaçant. S'il continuait à ce rythme, il serait dans son lit la majorité de l'été. Lentement, Harry ouvrit ses yeux et vit les visages flous de Ron et Hermione.

Quelqu'un glissa ses lunettes sur sa figure, permettant à Harry deux voir les airs inquiets sur leurs visages. Les yeux d'Hermione étaient bouffis et rougis, comme si elle avait pleuré. Ron semblait sur le point de fondre en larmes. Tous les deux avaient l'air extrêmement fatigués, et Harry se demanda ce qu'il avait traversé ses jours derniers. En y pensant, Harry réalisa qu'il n'avait aucune idée de ce qui c'était passé hors de l'infirmerie.

"Comment te sens-tu, Harry ?" demanda Hermione alors qu'elle prenait sa main. Harry put seulement grogner doucement en réponse. "Désolé, j'ai oublié que tu ne pouvais pas vraiment parler avec le masque. Sirius et Remus voulaient te dire qu'ils seront bientôt de retour. Fudge est dans le bureau de Dumbledore entrain de s'exposer au grand jour. Je pense que Sirius et Remus essaye de le faire fuir en l'effrayant."

"Dumbledore a mis en place une restreinte sur l'infirmerie," ajouta Ron. "Après que tu te sois éveillé la première fois, personne n'a été autorisé à entrer à part ceux qui te connaisse vraiment bien. Tout le monde nous demande comment tu vas. Tu nous as vraiment fait peur, mon gars."

Harry regarda ses meilleurs amis. D'après leurs regards, Harry savait qu'il ne serait jamais capable de leur dire ce qui était arrivé. Tournant sa tête et regardant ailleurs, Harry réalisa finalement qu'il était différent d'eux. Il avait vu son ami être assassiné devant lui. Il avait été torturé par Voldemort lui-même. On ne récupère pas en une nuit. Les horreurs de cette nuit-là étaient toujours gravées dans son esprit et le resteraient probablement pendant un certain temps.

L'ouverture violente de la porte sortit Harry de ses pensées. Son corps se tendit immédiatement alors que Ron et Hermione se retournait, bloquant sa vue. Sa respiration devint erratique. Son cœur accéléra ce qui résulta en un long bruit bipant qui put être entendu à travers toute l'infirmerie. Des pas précipités se firent entendre.

"Hors du chemin !" ordonna Madame Pomfresh et elle entra en vue de Harry. Aussi rapidement que possible, elle ôta le masque et passa un bras sous Harry et le souleva. "C'est une potion calmante, Mr Potter," dit-elle à Harry avant d'amener la fiole aux lèvres de Harry.

Harry prit la potion et sentit son malaise disparaître. Il senti son corps être reposer sur le lit et le masque remis. Il était conscient de ce qui se passait dans son entourage, mais n'avait pas la force de s'en inquiéter. Harry laissa échapper un grognement de fatigue alors qu'il tournait sa tête pour voir une Hermione paniquée et un Ron pâle se tenir en face d'un Ministre de la Magie sceptique.

Madame Pomfresh vérifia le pouls d'Harry avant de regarder les spectateurs.

"Miss Granger et Mr Weasley, j'ai peur que je dois écourter cette visite," dit-elle. "Vous pourrez revenir quand Mr Potter sera à nouveau stable. Je dois insister pour que vous partiez, monsieur le Ministre."

Cornélius Fudge fronça simplement les yeux et lança un regard furieux à Madame Pomfresh.

"Ecoutez-moi, madame, Mr Potter doit répondre à des questions qui ne peuvent attendre !" déclara-t-il. "S'il peut parler de ce qui est arrivé à Dumbledore alors il peut bien me parler à moi !"

Madame Pomfresh se tourna complètement et fit face à Fudge, ne paraissant pas le moins du monde intimidé.

"Mr Fudge, Mr Potter est mon patient c'est donc moi qui décide ce qui est le mieux pour lui," dit-elle avec force. "En plus, Mr Potter ne peut être interrogé sans la présence d'un de ses tuteurs. Si vous voulez bien attendre, je suis sûr que Mr Black et Mr Lupin adoreraient avoir un mot avec vous concernant votre entrée dramatique vu qu'elle a provoqué l'attaque de panique de Mr Potter."

Fudge laissa échapper raclement agacé et laissa tomber un sac d'or sur la table de chevet.

"Votre prix, Mr Potter," dit-il brièvement. "Les Diggory ont décliné tout droit. Je serais en contact avec vos…tuteurs concernant les évènements. Heureusement toute – confusion sera éclaircie d'ici là. Bonne journée."

Harry fixa Fudge avec de grands yeux mais l'homme remis son chapeau melon et sortit. Fudge ne croyait pas au retour de Voldemort ; La criante repoussa toute autre émotion. Si Fudge ne croyait pas que Voldemort était revenu alors qui il croyait être responsable du meurtre de Cédric ? Harry n'avait aucune hâte d'être au jour o il se sentirait assez bien pour avoir cette conversation. Cornélius Fudge était très têtu.

Ron et Hermione furent forcés de quitter l'infirmerie ce qui laissa Harry seul avec ses pensées. Les évènements de la troisième tâche se répétaient encore et encore dans sa tête. Il avait été horrifié de voir le Doloris jeté sur Cédric mais c'était seulement le début. Au cimetière, Harry se souvenait de l'air de Cédric quand il avait vu Harry attaché à la stèle. C'était un air d'impuissance et de peur. Cédric savait qu'il allait mourir et s'inquiétait de quelqu'un d'autre.

Fermant ses yeux semblaient empirer les choses et se rendormir était hors de question. Ouvrant à nouveau les yeux, Harry fixa le plafond, essayant de ne penser à rien mais c'était dur. La voix de Voldemort était difficile à oublier. Des phrases telles que "Tue l'autre", "Je te trouverais et quand je le ferais tu mourras comme tes parents", et "Avada Kedavra" le hanteraient probablement jusqu'à sa mort.

Harry ne savait pas combien de temps il était resté à fixer le plafond, à écouter des échos de 'tue l'autre' et 'tiens bon, mon ami'. A l'instant il semblait juste se retenir de plonger dans la folie. Quand les visages sympathiques de son parrain et de son 'oncle' apparurent, Harry ne les regarda même pas. A quoi bon ?

Avant qu'Harry ne s'en rende compte, il fut enlacé tendrement par Sirius.

"Ne t'inquiète pas, Pronglet," dit doucement Sirius. "Dans quelques jours nous serons à la maison et même pas le Ministère pourra nous trouver. Je sais que cela fait mal, perdre un ami comme ça et je ne te mentirai pas. Cela fera mal pendant un moment mais avec le temps la douleur s'apaisera. Essaye de penser aux bons moments. C'est ce que Cédric aurait voulu."

Les larmes coulèrent encore. Il semblait que Harry avait juste besoin que quelqu'un lui parle de ça pour qu'il l'accepte. Sirius s'assit sur le lit et continua à tenir son filleul qui ne fit pas un bruit mais l'humidité croissante sur sa chemise lui suffisait pour savoir que Harry pleurait encore. Remus s'assit à l'opposé du lit, et secoua de façon réconfortante l'épaule de Harry, rappelant à l'adolescent que les deux étaient là pour lui…et qu'ils seraient toujours là.

Les jours suivants passèrent lentement. Harry fut autorisé à respirer sans l'aide du masque mais son cœur était toujours surveillé et il devait encore beaucoup se reposer. Il était capable de bouger ses bras et ses jambes sans effort pénible mais il était loin d'être guéri complètement. Il avait besoin d'aide pour faire plus que quelques pas et avait des nausées à chaque fois qu'il se levait. Harry était aussi restreint à un régime mais au moins il mangeait de lui-même.

Hagrid était venu lui rendre visite, informant Harry qu'il rendrait un service à Dumbledore pendant l'été avec Madame Maxime mais qu'il serait ne contact avec le Directeur si quelqu'un avait besoin de lui. Harry sourit doucement à Hagrid et articula un 'merci'. Même sans le masque, Harry ne parlait pas beaucoup. La plupart de ses réponses était un signe de tête ou un haussement d'épaule. Bien sûr beaucoup de personne s'en inquiétait mais personne ne dit rien puisque Harry faisait face à plus de chose qu'on pouvait imaginer.

Le jour du Festin, Harry était toujours à l'infirmerie. Remus avait déjà emballé les affaires d'Harry dans la Tour de Gryffondor et les avait emmené à Square Grimmaurd. Seulement quelques tenues étaient restées puisque Harry en avait eu marre de l'uniforme de l'infirmerie. Demain tout le monde prendrait le train pour les vacances d'été ; Harry inclus. Pour la santé de Harry, Madame Pomfresh avait interdit tout voyage magique pendant au moins deux semaines, donc le train était le seul moyen pour Harry de rentrer à la maison. Harry avait accepté, jusqu'à ce qu'il réalise que prendre le train voulait dire affronter tout le monde, ce qu'il n'avait pas encore fait.

Au lieu d'assister au Festin, Harry mangerait à l'infirmerie, ce qui avait déçu Ron et Hermione, mais ils avaient accepté. Harry n'était toujours pas autorisé à manger la majorité de la nourriture qui serait servie et il n'était pas prêt pour les regards qu'il ne manquerait pas de recevoir. Depuis qu'Harry s'était réveillé, Ron et Hermione avaient été les seuls sources d'informations sur la santé d'Harry. Puisque certains élèves avaient des parents qui avaient été présents au cimetière cette nuit-là, la plupart des détails étaient retenues du public. Même Ron et Hermione ne connaissaient pas toute l'étendue des blessures d'Harry. Tout ce qu'ils savaient était que les poumons d'Harry s'étaient effondrés mais avaient été réparés et guérissaient lentement.

Assis sur le lit et regardant par la fenêtre, Harry dut se demander ce à quoi sa vie allait ressembler maintenant. Il avait fait tant de mystères à ses amis qu'il sentait qu'ils ne le connaissaient plus vraiment. Ils n'étaient toujours pas au courant de ses crises mais Harry pouvait dire qu'ils (plus Hermione que Ron) savaient que quelque chose clochait. Ils avaient entendu parler de l'épuisement magique de Harry mais à part quelques commentaires échangés quand ils pensaient que Harry dormait, ils n'en parlèrent pas.

L'ouverture de la porte tira Harry de ses pensées. Il n'eut même pas à regarder pour savoir qui c'était. Il reconnaissait l'identité des personnes qui rentrait par leur manière d'ouvrir la porte et le rythme de leur pas. Dumbledore allait lentement et doucement, ceux de Madame Pomfresh étaient doux et précipités, Ron et Hermione courraient la plupart du temps tandis que Remus et Sirius marchaient vite…ce qu'il entendait à présent.

"Hé Pronglet," dit Sirius alors qu'il s'asseyait sur le lit. "Comment tu te sens ?"

Harry haussa les épaules, ne quittant pas des yeux le soleil couchant. Il haïssait ne plus savoir comment agir avec son propre parrain. Il avait craqué de trop nombreuses fois en face de ses tuteurs pour savoir quoi dire. Le problème était que Sirius et Remus semblaient généralement savoir ce que Harry pensait ou ressentait et lançaient la discussion sur ce sujet…enfin, ils parlaient et Harry écoutait.

Remus s'assit sur une chaise près de Harry, ne quittant pas des yeux l'adolescent silencieux.

"Je sais que tu n'a pas envie de parler bonhomme," dit-il patiemment. "Nous ne te forcerons pas mais tôt ou tard tu devras parler à quelqu'un de ce que tu ressens. Si tu n'es pas à l'aise avec nous alors nous trouverons quelqu'un avec qui tu le seras."

Harry regarda Remus puis Sirius et détourna les yeux. Il ne pouvait pas supporter la sympathie qu'ils lui prodiguaient. Mais le problème était que Harry ne savait pas quoi dire non plus. Une fois il était en colère, à un autre moment il se sentait vide et le moment d'après il était maussade. Comment pouvait-on parler de ses sentiments quand ils tournoyaient ?

Ils mangèrent le dîner ne silence à part quand Sirius et Remus annoncèrent à Harry ce que dirait le professeur Dumbledore au dîner. Le Directeur confirmerait que Cédric avait été assassiné par des partisans de Voldemort qui avait participé à la résurrection du Seigneur des Ténèbres en dépit des opinions du Ministère. Cette nuit la mémoire de Cédric serait honorée avec les efforts qu'Harry avait faits pour retourner le corps de Cédric. Dumbledore révèlerait que Harry avait affronté et s'était enfuit de Voldemort, quelque chose que Harry ne voulait pas vraiment voir devenir public. Maintenant tout le monde voudrait tout savoir : comment Cédric était mort, à quoi ressemblait Voldemort, ce que Voldemort lui avait fait…

Mais peut-être était-ce la véritable raison pour laquelle il était si réticent à parler. S'il restait silencieux, personne ne serait blessé qu'il ne réponde pas à leurs questions. Personne ne demanderait quelque chose qui ne pouvait pas être répondu par 'oui', 'non' ou 'je ne sais pas'. Ils penseraient qu'il était trop traumatisé pour parler ou trop buté. Pour Harry, son silence était la seule façon de rester en contrôle. Il n'avait pas oublié la dernière fois où il avait été ne colère et avait perdu le contrôle. Sa magie était toujours faible mais cela ne voulait pas dire que les crises étaient parties. L'une l'avait aidé a 'montré' le cimetière pour manque de meilleur terme. Il n'avait rien senti depuis mais sans le collier qu'il s'était habitué à porter, Harry ne pouvait s'empêcher d'être appréhensif.

Le matin suivant avait été très matinal. Victor et Fleur étaient passé pour le saluer et l'encourager. Il semblait que Fleur et Victor avaient été avertit du mutisme de Harry puisqu'ils n'avaient pas l'air de s'attendre à ce qu'il réponde. Fleur embrassa Harry avant de partir et Victor serra sa main avant de dire qu'il resterait en contact. Harry murmura un 'merci' qui fit sourire Victor. Celui-ci n'avait peut-être pas été aussi proche de Cédric mais il avait vu combien le Poufsouffle était protecteur envers Harry donc il avait une idée du rapprochement qui avait eu lieu entre les deux champions de Poudlard.

Avec toute l'agitation qui était prévisible, Harry fut emmené au train tôt pour être installé. Sirius partirait au train avec Harry tandis que Remus et Madame Pomfresh prépareraient la Noble Maison des Black. On avait ordonné à Hedwige de voler jusque là puisqu'elle haïssait voyager dans sa case. Ils s'installèrent dans le premier wagon, à coté du compartiment des préfets. Ce serait le dernier endroit où on irait chercher des ennuis à cause de la présence de tant d'élèves plus âgés selon Sirius.

Lorsque les élèves avaient commencé à monter dans le train, Harry était presque endormi, sa tête sur la jambe de Sirius. Il avait une couverture sur lui qui était charmé pour rester chaude et son dos était tourné vers la porte, pour que ceux qui le remarquent pense qu'il dormait et n'entre pas. Ron, Hermione, Ginny, Fred et Georges finirent par rejoindre Harry et Sirius mais firent l'effort de rester silencieux. Fred et Georges s'assirent en face de Sirius et Harry et parlèrent doucement entre eux, Ron et Ginny jouèrent aux échecs par terre et Hermione était à coté de Harry, ses jambes sur ses genoux entrain de lire un livre.

Le voyage en train fut certainement très calme. A part un visiteur occasionnel qui venait demander comment se sentait Harry, il était laissé tranquille. Sirius en avait assez entendu sur les amis et les ennemis de Harry pour savoir qui fixer et qui ignorer. A mi-chemin, Harry s'était réveillé avec un cou endolori qui l'avait forcé à changer de position. Les bleus sur sa poitrine et son dos avaient beaucoup diminué, devenant juste un petit ennui donc il n'était plus dépendant des potions anti-douleurs. Le professeur Rogue avait créé une crème puissante après son retour qui avait sacrement accéléré la guérison. Se tournant pour faire face à ses amis, Harry essaya de rester éveillé mais il ne lui fallut qu'une heure pour se rendormir.

Harry s'éveilla en sursaut quand le train s'arrêta à King's Cross. Sirius aida Harry à s'asseoir avant de lui dire de rester tranquille le temps que la foule se dissipe. Puisque les parents attendaient, les élèves ne pouvaient pas fureter. Ginny enlaça gentiment Harry et lui souhaita une guérison rapide. Hermione prit Harry dans ses bras et l'embrassa sur la joue avant de lui ordonner de se remettre rapidement et de lui écrire aussi souvent qu'il pouvait. Ron pressa l'épaule de Harry avant de dire :

"Tout comme ce qu'elle à dit, mon gars."

Au moment où Ron et Hermione quittèrent le compartiment, Harry leva les yeux sur Fred et Georges qui semblaient sur le point de répéter ce que tout le monde avait dit. Il leur fit signe d'attendre et indiqua à Sirius de prendre son sac où restaient ses dernières affaires qui n'étaient pas reparti chez lui avec sa valise. Sirius obéit et regarda avec déconcertement Harry en tirer un sac d'or. Levant à nouveau les yeux sur les jumeaux en espérant qu'ils acceptent, Harry le leur tendit.

"Harry, qu'est-ce que c'est?" demanda Fred dérouté.

"C'est son prix du Tournoi des Trois Sorciers," répondit Sirius pour Harry. "Il semble qu'il veut que vous le preniez."

"T'es fou ?" demanda Georges. "Tu sais combien il y en a là-dedans ?"

Harry prit une grande inspiration. Il ne voulait pas avoir affaire à l'orgueil des Weasley.

"S'il vous plaît," dit-il doucement. "Je…ne le veux pas, trop de souvenir. J'ai…entendu parler …de votre boutique de farces et attrapes. Nous aurons besoin de rire…S'il vous plaît ?"

Voir le regard suppliant de Harry dissipa toute la réticence des jumeaux.

"Très bien, Harry nous le prenons," dit enfin Fred. "A une seule condition…recommence à parler. Pas besoin que ce soit de ce qui est arrivé si tu ne veux pas. Nous – enfin tous les Weasley encore à Poudlard ont besoin que tu parles avec nous. Te parler n'est pas la même chose."

Harry leur donna un petit sourire et opina.

"J'essayerai," dit-il silencieusement. Il l'avait déjà prévu donc ce n'était pas une promesse trop dure. Ils dirent au revoir et sortirent du compartiment, cachant leur or nouvellement acquis. Au moins quelque chose de bon sortirait de sa victoire du Tournoi.

Sirius prit la couverture de Harry et la plia dans e sac avant de l'aider à se lever. Harry oscilla un petit peu avant de se stabiliser puis laissa Sirius le conduire hors du train. Il y avait toujours plein de gens sur la plate-forme mais ce n'était certainement pas aussi peuplé que d'habitude. Harry ignora les regards et les murmures autant qu'il pouvait. Etre le centre de l'attention n'était pas vraiment ce pour quoi il était prêt.

Remus sortit de la foule et prit Harry dans ses bras.

"Ne t'inquiète pas Harry, nous serons vite à la maison," dit-il doucement. "Tout est prêt pour toi."

Harry leva les yeux vers Remus et lui donna un sourire reconnaissant. Il ne savait pas s'il était prêt à faire face à ses démons mais il savait que Sirius et Remus serait là pour lui, comme ils l'avaient toujours été. Ils le connaissaient mieux que lui-même et ils étaient exactement ce que Harry avait besoin pour guérir physiquement, magiquement et émotionnellement. Il guérirait. C'était ce que Cédric et ses parents auraient voulu.

Fin

Ou plutot à suivre dans " Burden of a Destiny" (anciennement "Le fardeau du destin", déjà en ligne et complet)