Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints. Les autres personnages ne faisant pas partie de l'univers de GW sont ma propriété.

Genre : Tranche de vie.

Lectrice 01 : Arlia Eien.

Acteurs : Duo, Hilde, Heero, Quatre, Wufei, Trowa.

Début d'écriture 14 août 2012

Note de l'auteur : En relisant l'histoire, je me rends compte qu'on voit réellement que je voulais en faire un OS. Je l'ai reprise parce qu'il manque de profondeur au texte et puis 8500 mots pour un OS je n'aime pas c'est trop. Je préfère recouper en plusieurs chapitres plus digestes à la lecture.


Chapitre 3


Les jours filent pour les deux jeunes gens qui arrivent à se voir presque tous les jours. Heero finit par décompter les rendez-vous, plus que trois avant le départ de son amant.

Aujourd'hui, il l'a prévenu qu'il l'emmenait à son appartement, il veut lui montrer où il vit et il doit bien avouer qu'il a envie de pouvoir faire l'amour dans un lit et pas dans un coin retiré ou les toilettes d'un restaurant. Même s'il sait bien que ça n'enlève rien à la puissance de leur relation.

À dix-neuf heures trente, il se présente en bas du Princesca, alors que Duo apparaît et commence à venir vers lui. Cecilia sort sur le pont supérieur.

-« Duo, je n'arrive pas à la coucher, elle te réclame. »

-« J'arrive. Excuse-moi Heero, je n'en ai pas pour plus de dix minutes. »

Yuy soupire, il veut bien qu'il ait de temps en temps la charge de la gamine, mais là, il trouve que la jeune femme dépasse les bornes. Ils vont encore avoir moins de temps ensemble, il a une demi-heure de route à faire dans les deux sens.

Dans les temps, Duo arrive ses souliers à la main.

-« Excuse, elle n'a pas l'habitude de me voir partir tous les soirs. Je suis censé aussi être l'image masculine nécessaire à son équilibre. » Explique-t-il en marchant avec lui vers la voiture d'Heero stationnée sur le parking du port.

-« Hn »

-« Râle pas. » Lâche-t-il en montant dans le véhicule.

-« Pourquoi toi ? Il y a d'autres hommes sur ce bateau. » Signale Yuy en prenant la direction de chez lui.

-« Parce que je suis le seul présent constamment depuis dix-huit mois. »

Heero comprend mieux.

-« Et puis, il y a un mois, celle qui s'occupait d'elle depuis deux ans a décidé de se marier. Elle a rencontré le type grâce au net. Ils ont mis un an à se décider. Ici, je lui ai assuré que je ne la quitterai pas avant un moment, qu'elle se lassera sûrement avant que je ne parte. » Sourit Maxwell.

-« Tu n'aurais pas dû ! »

-« Pourquoi, c'est un fait ! » Réplique-t-il un peu sèchement.

-« Je t'ai trouvé une place à la Riviera, second sur les navettes vers les îles. Tu vas garder tout ce que tu aimes et tu ne devras pas repartir. » Explique le métis, les yeux sur la route.

Il a voulu lui annoncer au lit tout à l'heure, seulement puisque son amant aborde le sujet de son départ, autant clarifier la situation directement et profiter l'un de l'autre la conscience tranquille. Quand la peur de la séparation ne sera plus entre eux, ils pourront encore mieux profiter du corps de l'autre.

-« Quoi ? » S'exclame Duo.

Puis il se tourne furieux vers Yuy et lui ordonne d'une voix remplie de colère.

-« Gare cette voiture directement ! »

Heero regarde derrière lui, il n'est pas suivi alors il le fait puisqu'il y a de la place.

-« De quel droit as-tu fait ça ! » Crie Maxwell.

-« Du droit que je ne veux pas que ça s'arrête. » Répond-il en se tournant vers lui.

-« Alors, quitte les Preventers et viens vivre avec moi. Pourquoi est-ce que je devrais changer de vie ? »

-« Tu aurais toujours la mer. » Se justifie Heero.

-« Et je ne voyagerai plus du tout, ce sera tout le temps la même chose. Tu ne m'as pas répondu ? »

-« Sur ton bateau, je me dessécherai, je ne servirai plus à rien. C'est ça qui me plaît dans les Preventers. »

-« Je m'en doutais, c'est pour ça que je ne te l'ai pas proposé. Cecilia t'aurait trouvé une place. » Affirme-t-il plus calmement.

-« Alors qu'est-ce qu'on devient ? » Interroge le métis.

-« Je n'en sais rien. On trouvera des solutions, on se verra moins, on aura peut-être la joie de se trouver au même endroit au même moment. Tu voyages beaucoup que tu m'as dit en temps normal. » Rétorque tristement Maxwell.

-« Surtout dans l'espace. » Soupire Yuy. « Je te ramène ? »

-« Bien sûr que non, on ne va pas gâcher le peu de temps qui nous reste. »

-« Tu avais voulu me proposer de quitter les Preventers ? » S'étonne Heero en redémarrant.

-« Bien sûr, je suis bien avec toi. Mais je sais également que se voir tout le temps et le sexe ne compensera pas le reste. Il ne faut pas se leurrer aucun de nous deux n'est fait pour vivre d'amour et d'eau fraîche. On a besoin de s'épanouir professionnellement. »

-« J'ai mal cerné l'importance de ton travail. Je suis allé voir ces navettes, ça me semblait fort semblable. » Avoue-t-il.

Une journée où le Princesca n'était pas revenu faire escale au port, Heero avait cherché un moyen de garder son amant près de lui. À la capitainerie, on lui avait proposé cette solution. Il avait même pris une demi-journée de congé pour se renseigner convenablement. Il avait également rempli une fiche d'embauche pour Duo qui avait été acceptée.

-« Moi, je sais que je me dessécherai en le faisant, compter les passagers quand ils montent, amarrer le bateau au quai, ce n'est pas une vie. »

-« Tu es allé voir ? » S'étonne-t-il.

-« Non. Quand Cecilia va faire des courses ou qu'on reste des heures à quai, j'ai le temps d'observer. » Réplique-t-il alors qu'Heero se gare sous son immeuble.

Le métis le guide jusqu'à son appartement de fonction, un trois-pièces au douzième étage. Après lui avoir montré le salon cuisine, il lui signale où est la salle de bain avant de le tirer vers la chambre. Tout y est déjà préparé, il y a un plateau de charcuteries et de fromages qu'ils mangent avec des morceaux de pain au lit pour reprendre des forces.

À vingt-deux heures, ils passent sous la douche, une demi-heure plus tard, Heero ramène son amant vers le navire. Duo ne peut pas découcher, il est de service dès le matin pour surveiller la gamine pendant que sa mère se prépare pour la journée. Il en profite souvent pour lui enseigner certaines choses que le temps passe plus vite pour eux deux.

µµµ

Ils viennent de passer leur dernière soirée ensemble. Ils ont mangé dans un restaurant sur la digue, le même que la première fois. Ils ne pourront pas profiter, le Princesca doit avoir quitté le port pour vingt-trois heures, l'emplacement est déjà reloué à un autre bâtiment. Main dans la main, ils sont retournés vers l'embarcadère, le capitaine attend que Duo remonte à bord pour partir.

Maxwell a les bras autour du cou d'Heero, il n'arrive pas à lui dire au revoir.

-« On garde le contact. » Répète pour la deuxième fois Duo. « Je t'envoie un SMS quand je peux me connecter au net, on se fait des vidéos-conférences. »

-« Ça ne sera pas la même chose. Ta peau va me manquer. » Lui dit-il au creux de l'oreille.

Un coup de sirène oblige le matelot à lui donner un dernier baiser et à monter à regret dans le navire. À ce moment précis aussi bien Duo que Heero se demandent si le professionnel est si important, s'ils ne sont pas en train de faire une bêtise.

Yuy marche le long du quai alors que le bâtiment s'éloigne. Aussi longtemps qu'il le peut, Duo reste accroché à la rambarde pour regarder son amant qui rétrécit de plus en plus.

Heero n'aurait jamais cru que la séparation serait aussi dure. Qu'est-ce qu'ils avaient partagé à part des soirées, des discussions et beaucoup de sexe ? Pourtant son corps crie qu'il en veut encore et que c'est n'est pas un autre qui arrivera à le calmer. Alors qu'il arrive à l'embouchure du port et qu'il ne peut plus avancer, il voit la silhouette de Duo marcher jusqu'à l'arrière du bateau et rester là.

µµµ

Le lendemain, Heero hésite à envoyer un SMS. Il a envie d'un contact avec Duo mais d'un autre côté il est persuadé que de le voir derrière un écran serait encore plus pénible que l'absence de nouvelles. Et puis Duo lui a dit que c'est lui qui le ferait. Et connaissant son amant, il doit essayer de rattraper les soirées qu'il n'a pas eues avec Souraya.

Même si la tentation est forte, il ne veut pas lui faire peur en le pourchassant dès le premier soir.

Seulement les jours passent, puis une semaine suivie d'une deuxième. Il y a maintenant trois semaines que Duo est parti sans qu'il donne le moindre signe de vie. Même se noyer dans le travail n'est pas suffisant pour faire oublier à Heero qu'il est sans nouvelles, il finit par se dire que cette relation n'a pas eu la même importance pourtant il a cru dans les promesses de son amant.

N'étant pas homme à se laisser marcher sur les pieds, il décide qu'il doit avoir une explication avec Duo, mais il ne veut pas faire ça par téléphone, il tient à voir sa réaction. Alors une fois de plus, il repart en chasse derrière Maxwell, après avoir découvert où le matelot se trouve grâce à son GSM, Heero sonne à la capitainerie afin de savoir combien de temps le Princesca va rester amarrer à Nice.

Rassuré, il passe à la suite de son plan, obtenir la possibilité d'emprunter une navette Preventer afin de se rendre près de son amant. Bien sûr, il ne peut pas partir sur son temps de travail, il va devoir attendre le week-end pour mettre son programme à exécution.

Vendredi soir, dix-neuf heures, il pose sa navette sur l'aéroport. Il lui faut une demi-heure pour se rendre jusqu'au port avec son sac. S'il est le bienvenu, il cherchera à se loger, sinon il repartira directement.

Comme souvent le Princesca se voit de loin, même si dans ce port, il y a des bateaux encore plus impressionnants. Il vient d'arriver à sa hauteur, il cherche Duo dans le bâtiment ou à attirer l'attention d'un autre matelot qu'on aille le prévenir.

Une ombre circule, il ouvre la bouche pour appeler quand il voit apparaître sur le pont supérieur son amant tout sourire, ce dernier dévale les escaliers, en se laissant glisser une main sur chaque rampe du deuxième jusqu'au premier étage. Arrivé là, il saute par-dessus le garde-fou pour lui arriver presque dans les bras.

Par réflexe, il ressert ses bras autour du corps fin avant de se faire dévorer de baisers qui le rendent fou, qui lui donnent l'envie d'en avoir plus. Même s'il y répond, Heero ne comprend plus rien au comportement de son amant.

-« Duo ! C'est ça que tu apprends à ma fille ! » Gronde Cecilia.

Seulement quand ils lèvent tous les deux leur visage vers elle, c'est pour constater qu'elle est heureuse pour son matelot.

-« Souraya, si je te vois un jour faire ça, tu vas découvrir que je sais me fâcher. » Sermonne Maxwell en pointant son doigt vers la frimousse qui vient d'apparaître au-dessus des escaliers.

Duo ne tient pas à lâcher Heero, comme s'il avait peur qu'il disparaisse, que ça ne soit qu'une illusion, il reste accroché à son cou. Yuy ne comprend pas son comportement, d'autant plus qu'il n'a jamais repris contact. Il n'a pas le temps de lui demander qu'il voit les yeux indigo s'assombrir.

-« J'ai cru comprendre que ma visite te faisait plaisir ? » S'étonne-t-il.

-« Cecilia allait me donner quatre jours de congé pour que je puisse venir te voir tellement je dépérissais. » Avoue Maxwell avant de l'embrasser à nouveau.

-« Pourquoi cette tristesse ? Pourquoi ne pas avoir repris contact ? » Demande le métis complètement perdu.

-« Tu me manquais tellement que je me suis dit qu'il fallait faire une cassure, te voir par petites doses sans te toucher, ça aurait été trop pénible, comme mettre du pain derrière une vitre à quelqu'un qui meurt de faim. »

-« Ça, c'est pour le contact ! »

Maxwell soupire.

-« Il y a un son et lumière à Monaco, on va partir dans une demi-heure. »

-« Ça n'a pas été précisé à la capitainerie ! » S'étonne-t-il.

Il sent aussi sa bonne humeur descendre en flèche. Il serait venu un autre jour. Il se sent tout à fait comme Duo vient de se décrire, on lui a tendu une boisson pour étancher sa soif et on la renversée dans le caniveau.

-« On va revenir, notre place est payée, on va seulement mouiller au large de Monaco après le spectacle, Cecilia voudrait visiter le lendemain. » Expose-t-il tristement.

-« Duo, tu peux le faire monter à bord. » Vient dire Cecilia près de l'embarcadère. « Je ne crois pas que ce soit une conquête d'une nuit. »

Maxwell se décroche enfin du cou d'Heero, il le prend par la main pour l'aider à monter et le guider dès qu'il a ôté ses chaussures.

-« Tu allais vraiment venir ? » Demande Yuy quand son amant l'amène à sa cabine.

-« Oui, on ne se verra pas souvent mais si on fait des efforts tous les deux, on doit pouvoir construire une relation plus fixe. » Propose Duo.

-« Quand tu seras dans l'autre hémisphère, je peux me faire muter ailleurs. » Précise-t-il en déposant son sac sur le sol.

La cabine n'est pas très grande, juste la place pour un lit, une armoire et une table fixée au sol.

-« Cecilia est d'accord pour m'accorder du temps si je ne pars pas avant les huit ans de Souraya. Là, elle ne sait pas si sa fille n'aura pas besoin aussi de la compagnie d'autres enfants et si elle ne va pas repartir sur L4. » Explique Maxwell les yeux brillants.

-« C'est dans combien de temps ? »

-« Trois ans. »

-« On doit pouvoir gérer. » Sourit le métis en s'asseyant sur le lit pour le tester.

-« Là, je suis en service, accompagne-moi. Si en plus le bateau ne t'est pas interdit, tu vas pouvoir venir y passer un peu de temps. »

-« D'accord, mais tu viendras aussi, je ne veux pas être le seul à faire des efforts. »

-« Promis. »

Tout compte fait quand on veut y mettre du sien, il y a toujours moyen de s'aimer.

Au soir, quand les deux jeunes gens peuvent se retrouver sans la présence de Souraya, même s'ils se sont tenus dans les bras pour regarder le son et lumière, Heero derrière Duo, mais ce dernier tenait la gamine assise sur la rambarde pour regarder et lui montrer des lumières à droite ou à gauche. Heero appréciait de le voir dans ce rôle plus paternel.

Main dans la main, ils retournent vers la cabine de Maxwell. La journée a été longue, même s'ils sont fatigués, ils sont heureux de pouvoir être ensemble, simplement ensemble.

Alors qu'ils se déshabillent pour se coucher dans le lit, Heero écarquille les yeux sur le torse de son amant. À l'emplacement du cœur, il voit la peau encore rougie d'un tatouage récent.

Le métis l'effleure en souriant.

-« Tu l'as fait quand ? »

-« Il y a deux jours, c'est quand je l'ai fait que Cecilia m'a proposé de me donner congé quand elle a compris que je le faisais pour te garder sur et dans mon cœur. »

-« C'est toi qui as fait le dessin ? » Demande Yuy tendrement.

-« Oui. »

-« Il est très réussi ton Wing. » Sourit-il.

-« Merci, allez viens, depuis que je t'ai vu sur le quai, j'ai envie de toi. »

Heero ne se fait pas prier pour venir le retrouver entre les draps. Tout compte fait, lui qui venait pour se faire jeter dans les règles, se retrouve avec un avenir qui lui fait plus qu'envie. Dans trois ans, ils verront vers où ils vont. Maintenant, ils vont profiter du temps présent.

FIN…

Fin d'écriture le 18 août 2012