Coucou !

Alors, voici une petite histoire juste comme ça. J'ai hésité à la publier, puis je me suis dit que c'était écrit et qu'il y avait une fin potable, alors pourquoi pas... J'aurais préféré développer plus en fait, et je n'ai pas arriver à caser tout ce que je voulais. Enfin, bref...

C'est une histoire en trois volets, donc vous aurez tout au bout de trois semaines (il faut que j'ai le temps d'écrire Au fil de l'eau, j'ai fini le chapitre 4).

Disclaimers : Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya

Arthur s'ennuyait. Il avait posé sa joue sur son poing en s'efforçant de ne pas perdre le fil des pourparlers de la réunion des membres de l'Union Européenne. Pourparlers étaient un bien grand mot. Pour une fois, Ludwig avait monopolisé l'attention de tout le monde en parlant des circonstances économiques actuelles de la zone euro.

N'étant pas concerné par les problèmes de ses voisins, il se laissait aller à la rêverie en toute tranquillité.

Ses pensées dérivèrent très facilement vers une nation outre-Atlantique dont les avances ne le laissaient pas indifférents.

Arthur avait été franchement étonné qu'Alfred lui déclare ses sentiments pour lui lors du dernier sommet mondial. A sa manière bien sûr. Il l'avait attrapé par le col de la chemise pour le traîner de force dehors jusqu'à un fast-food, il lui avait déclamé son amour dans un petit cube bleu situé dans le parc pour enfant. Le but d'Alfred avait sûrement été de profiter d'un moment de calme et d'intimité loin des autres nations pour lui avouer son penchant.

Seulement, ils avaient été suivis par le pire des empêcheurs de tourner en rond. Bien que Francis se soit fait aussi discret qu'à son habitude, Arthur avait tout de même ressenti sa présence non loin d'eux à cause de son aura perturbée.

Mis à part ce détail, non mais c'est vrai, cet imbécile de frog n'avait pas à se mêler de ses affaires privées, l'Américain s'était pas mal débrouillé pour lui faire comprendre qu'il était tout à fait sincère dans sa demande d'une relation plus approfondie. Arthur s'était senti mal à l'aise que son ancien protégé soit amoureux de lui à ce point. Et depuis, tout se mélangeait dans sa tête et dans son cœur. Il ne lui avait pas encore donné de réponse. Il avait beaucoup d'affection pour America puisqu'il s'était occupé de lui quand il était plus jeune. Il le considérait à présent comme un jeune homme même si l'image du petit garçon qu'il avait été ne le quittait pas. En tant que tuteur, il pensait qu'il était bien immoral de sortir avec son ancien protégé quel que fut les sentiments qu'on lui portait. Il aurait beaucoup de mal à aller au-delà de cette barrière érigée par sa conscience qui l'empêchait de savoir ce qu'il pouvait exactement ressentir. Et puis, il y avait l'autre…

Arthur soupira bruyamment ce qui attira beaucoup de regards courroucés de la part de ses homologues européens, il n'en avait cure.

« Sois un peu plus attentif, le rosbif », râla Francis en lui mettant un coup léger sur la tête.

Les sourcils épais d'Arthur se froncèrent dangereusement alors que ses yeux émeraude promettaient toutes sortes de représailles pour ce poing malvenu sur son crâne. Francis avait son habituel sourire insolent bien qu'Arthur puisse remarquer de la tristesse dans l'expression générale de son visage.

« Hé, mais est-ce que je t'embête quand tu roupilles en réunion, répondit-il avec hargne.

- Je ne roupille pas en réunion ! Tu avais les yeux dans les vagues, à qui pensais-tu, sale pervers ?

- La ferme, tous les deux », s'exclama Ludwig.

Arthur préféra se taire pour ne pas marcher sur un terrain glissant avec son amant occasionnel qui lui faisait une belle crise de jalousie. Il avait pourtant été assez clair avec Francis sur les limites de leur relation. Leurs coucheries n'étaient là que pour éteindre ce désir mal contenu qu'ils pouvaient avoir l'un pour l'autre. En aucun cas, il n'était question d'amour ou de fidélité. Et une fois qu'ils seraient casés avec quelqu'un d'autre, tout ceci n'aurait pu lieu d'être. Et ce serait bien proche de se réaliser si Arthur cédait aux avances d'Alfred.

Arthur regarda un instant Francis jouer avec son stylo. Ses cheveux blonds cachaient son visage, Francis les chassa un instant avec coquetterie en se sentant observé. D'un petit clin d'œil malicieux dans sa direction, il mit Arthur dans l'embarras, l'anglais détourna le visage quelques secondes avant de porter à nouveau son attention sur Francis. La nation française ne s'intéressait pas plus que lui aux propos de Ludwig bien qu'il soit plus concerné par les futures mesures économiques de l'Union Européenne. Il paraissait perturbé, il montrait des signes de nervosité évidente.

Arthur préféra ne pas s'en préoccuper, Francis réglait ses problèmes seuls, il n'avait pas à s'en mêler plus que de raison. Le français serait capable de ne lui en vouloir rien qu'au fait de se faire du souci pour lui.

La réunion s'éternisa. La majorité des nations piquaient du nez en tentant de garder leur sérieux, certains habitués roupillaient dans leur coin, bien avant qu'elle ne se termine. En gros, Ludwig les avait assommés de tout un tas de considérations plus ou moins importantes.

Arthur s'étira en sortant de son fauteuil, il lissa son costard sombre puis il prit la direction de la sortie sans se préoccuper de qui que ce soit. Francis lui emboîta malheureusement le pas.

Dès qu'ils furent plus ou moins seuls dans la rue qui menait à leur hôtel (oui, parce que Francis s'arrangeait toujours pour loger dans la chambre attenante à la sienne avec une porte de communication), il préféra mettre les choses au clair.

« Francis…

- Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

- Je pense que ce serait mieux qu'on ne se voit pas pendant un moment. »

Le visage du français se renfrogna. Francis était sûrement mécontent d'avoir ses projets nocturnes chamboulés. Ce pouvait n'être que cela, rien d'autre.

« Ouais, j'ai compris. Tu as une touche avec America, et tu n'as pas envie de gâcher ta chance… »

Francis marqua une pause avant de rajouter méchamment.

« …De réaliser l'un de tes fantasmes pédérastes.

- C'est un adulte à présent, s'écria Arthur. Et je te ferais remarquer que je suis plus jeune que toi…

- A ce que je sache, je ne t'ai pas élevé. Là est toute la différence. Enfin si ça te branche de t'occuper encore de lui… Tu le connais, il va être insupportable… C'est sûrement un caprice de sa part.

- Francis, ce ne sont pas tes affaires !

- Je te donne mon avis pour t'éviter une déception amoureuse. »

Arthur n'arrivait pas à mettre le doigt dessus mais il y avait quelque chose qui clochait dans les propos de Francis. En règle générale, il encourageait les élans du cœur plutôt que de les freiner. C'était certainement parce que ses intérêts personnels étaient en jeu.

« Trouve-toi quelqu'un de bien, Francis, qui t'aimera vraiment. C'est tout ce que je te souhaite. »

Arthur vit qu'il avait mis Francis mal à l'aise, il n'insista pas plus que cela.

Ils se souhaitèrent bonne nuit sur le pas de leur chambre avant de s'effondrer sur leurs lits respectifs.

Il n'y avait qu'un mur physiquement entre eux, malheureusement il y avait un énorme fossé de non-dits et de dénis également.