Disclaimer : C'est tragique, mais aucun des G-Boys ne m'appartient… snifff.

NA : Gomen ! J'étais certaine de l'avoir déjà publié depuis longtemps… ;_;

AU VOLEUR !

Chapitre treize

La suite de la semaine se poursuivi a un rythme effarant et l'heure du départ s'approchait maintenant à grand pas. Duo était triste de quitter la reine et de la laisser dans la même solitude que Wufei l'avait fait auparavant, mais l'envie de revoir le prince ainsi que son village étouffait en grande partie son chagrin. Le luxe et la haute société était certes bien divertissant, mais rien n'était comparable à la satisfaction d'être à l'endroit qui l'avait vu grandir en compagnie de ses si chers amis.

À la mi-temps de son séjour au château, la cours royal avait profité d'une magnifique journée ensoleillée pour faire un pique-nique. Pendant que la gente féminine devait papoter de tout et de rien entre elle, les hommes, eux, avaient la chance de participer à une session de chasse aux petits gibiers. Ce jour-là, Duo avait regardé les hommes s'éloigner le cœur lourd d'envie de les suivre. Bien que le roi ait remarqué la mine basse de la jeune femme et qu'il en comprenait parfaitement la raison, il ne pouvait malheureusement pas l'inviter avec eux. Après tout, elle faisait partie de l'entourage personnel de la reine et il serait dommage de privée son épouse de sa compagnie. Non seulement, il aurait semblé excentrique que le souverain revendique la présence d'une femme lors d'une activité réservé exclusivement à la gente masculine, mais des rumeurs d'une liaison extraconjugale aurait vite fait de faire le tour du royaume.

La journée suivante, Duo avait pu profiter des écuries royales. La reine, escortée de sa garde personnelle ainsi que de ses trois compagnes devait se rendre à l'abbaye pour la prière du matin. Voulant profiter du grand air, la souveraine avait décidé de s'y rendre à cheval. Lors de cette occasion, Duo avait fait la connaissance d'une magnifique pouliche nommé Celesta. Elle était docile et élégante dans sa luisante robe brune. Il avait d'ailleurs bien rigolé lorsqu'une des autres compagnes de la reine avait presque fait une crise d'hystérie lorsqu'on lui avait annoncé que la ballade à dos de cheval durerait quelques heures. La pauvre fille avait non seulement un vertige maladif, mais de plus, elle avait une peur bleue de ces animaux majestueux. Suite à sa petite crise de nerfs, il fut décidé que la demoiselle resterait sagement au château pour se remettre de ses terribles émotions. Le reste de la journée s'était déroulée sans autre incident et de retour au château, Duo avait supplié la reine de lui accorder le droit de visiter la pouliche à l'écurie et de la monter de nouveau, dès que l'occasion se présenterait. Sa demande fut bien entendu acceptée avec joie..

Sa visite en générale s'était déroulé sans incident majeur, cependant, lors du banquet qui avait eu lieu la veille de son départ officiel, Duo avait bien failli se faire démasquer lorsqu'il n'avait pas réussi à étouffer un sifflement d'admiration à la vue de toute la nourriture étalée devant lui et qui aurait pu nourrir son campement entier durant deux jours. Le roi l'avait regarder stupéfiait ! Quant à lui, il n'avait rien trouvé de mieux pour couvrir sa stupide bourde que de s'excuser, de battre stupidement des paupières et d'afficher un sourire niais avant de s'empresser de retourner le nez dans son assiette.

Un peu plus tard dans la soirée, alors que Duo faisait une dernière fois le tour du jardin, il fit une nouvelle rencontre avec le roi. En l'apercevant, le brun avait d'abord cru que sa technique de diversion au repas n'avait pas dupé le souverain, mais en le voyant s'approcher de lui de manière si détendu, Duo comprit qu'il n'en était rien.

« - Demoiselle Angélica ! Quel plaisir de pouvoir m'entretenir avec vous avant votre départ. »

« - Tout le plaisir est pour moi, majesté ! », répondit Duo avec un sourire sincère.

Depuis son arrivé au palais, Duo avait eu si peu l'occasion d'avoir des discussions réfléchit. Bien entendu, il y avait la reine, mais c'était une femme. Elle avait une vision différente des choses et plusieurs sujets tels que la tactique de combat, la chasse ou autre, ne l'intéressaient guère. Trowa, lui aussi, était là, mais au château il avait des obligations à respecter, ce qui l'empêchait la majorité du temps d'être seul avec lui à discuter sans attiré l'attention. Mais le roi, pour sa part, semblait intéressé à connaître son opinion et ses idées, malgré le fait qu'en ce moment Duo ne représentait que le sexe faible aux yeux des autres nobles.

« - C'est avec regret que je vous vois partir. Ma femme semblait comblée par votre présence et je dois bien avouer que j'ai rarement eu l'occasion de m'entendre parfaitement avec une personne de la gente féminine autre que mon épouse. »

« - Je regrette mon départ tout autant, mais des personnes chers à mon coeur, me manque cruellement et je ne puis m'empêcher de ressentir une certaine satisfaction au fait de les revoir bientôt. »

« - Ne croyez pas qu'un subterfuge soit mon intention, mais sachez que si la nature vous avait graciez d'être un homme, j'aurais eu grand plaisir à vous nommer mon conseillé personnel dans l'immédiat. »

« - Vous me flatter, mon seigneur. », souffla Duo, en faisant une légère révérence pour cacher son amusement; et voulant pousser la plaisanterie un peu plus loin, il ajouta : « - J'ose imaginer que mon cher père doit penser la même chose que vous et se dire qu'un héritier lui aurait été bénéfique. Le pauvre ne sait que faire lorsque j'ose exprimer mes opinions à voix hautes devant le regard réprobateur de ses propres conseillers ! »

« - Néanmoins, », recommença le roi, une note de mélancolie dans la voix, « - Si mon fils daigne revenir au château un jour, je serai des plus heureux de vous le présenter. J'ai la conviction que vous seriez la compagne idéale pour lui, en plus d'être la bru parfaite pour moi ! Vous vous distinguez exceptionnellement bien des autres qui ont pu prétendre à ce titre jusqu'à ce jour. », termina t'il en souriant.

« - … ! »

Ne sachant quoi répondre à ceci, le brun sentit son visage s'enflammer de gêne, mais aussi d'une satisfaction narcissique de savoir que si il avait réellement été une femme, il aurait eu l'approbation formelle du roi de faire évoluer les sentiments qu'il éprouvait pour le prince. Mais qu'importe ! Wufei n'étant pas très enclin à revenir au château et demeurant maintenant au campement dont Duo, lui-même, était le chef, il pourrait agir de la manière dont il le désirait concernant son inclination pour l'autre jeune homme.

Et c'est avec cette idée bien en tête et un immense sourire que le brun continua sa discussion avec le roi pendant encore plusieurs minutes avant de prendre congé pour préparer son départ.

Aux premiers rayons du soleil, Duo était déjà debout à faire les cent pas dans sa chambre en attendant impatiemment l'heure du départ. Au moment de partir, la séparation avec la reine fut des plus difficiles. Bien que Duo était heureux de retourner à son campement, s'éloigner de la souveraine et l'abandonner à une presque solitude était comme tourner le dos à une mère qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître. Les larmes pour la femme d'état étaient au rendez-vous et Duo devait avouer qu'il avait lui aussi les yeux humides au moment de partir.

Même si la séparation avec le roi fut moins émotive, il n'en restait pas moins qu'il regretterait amèrement de ne jamais pouvoir revoir le monarque. Il avait établit une relation particulière avec lui. Le genre de relation qu'il n'avait jamais pu entretenir avec son père biologique. Ce n'est pas que son véritable père avait été indifférent à son égard lorsqu'il était sous sa garde, c'est seulement que l'affection qu'il lui avait portée n'avait pas été constante durant tout le temps qu'il avait passé à ses côtés. Néanmoins, il ne préférait pas se souvenir de cette époque dramatique de sa jeunesse.

Avant de se diriger vers son carrosse qui était conduit par ses deux acolytes, Duo fit une dernière révérence au couple royal. Alors que Trowa l'aida à monter à bord, Duo lui murmura une salutation discrète qui fut répondu d'un simple hochement de tête.

« - À bientôt, cher ami. »

Duo, bien camouflé sous une cape et son capuchon, s'engouffra rapidement dans l'embrasure de la porte d'une auberge pour échapper à la pluie battante qui s'abattait à l'extérieur.

Cet endroit était en réalité, bien plus qu'une simple maison de passage. Au yeux de tous, l'établissement semblait normal, mais en réalité il s'agissait d'une maison de transition utiliser lors de leurs missions clandestines. Deux chambres à l'étage leur étaient exclusivement réservées, car les propriétaires du commerce étaient des anciens résidants du campement.

« - Margaret, je t'emprunte la pièce du fond. », murmura le brun en accostant la serveuse qui sembla surprise de son apparence. Et alors qu'elle ouvrait la bouche pour lui en faire la remarque, il continua d'un ton impatient, mais aucunement en colère : « - Surtout, pas de question ! Alors, c'est libre ? »

La femme se contenta de soupirer et de rouler des yeux en lui faisant signe qu'il pouvait y aller.

« - Aahh ! Il était temps ! », clama Duo, haut et fort, en se tapotant le torse tout en entrant dans la salle à manger quelques minutes plus tard et cette fois correctement vêtu.

Les clients présents qui ne le connaissaient guère, le regardèrent curieusement. Quant à ceux qui le connaissaient, ils oscillaient entre être amusé ou tout simplement gêné par son comportement.

Les heures semblaient prendre une éternité à s'écouler et les jours paraissaient interminables. Depuis le départ de Duo, pour sa mission secrète, Wufei ne savait plus quoi faire de tout son temps. Bien sûr, il participait aux activités de la vie quotidienne, comme à son habitude, mais dès qu'il avait un temps libre, il se retrouvait, plus souvent qu'autrement, à fixer le vide et à s'imaginer ce qu'il ferait en compagnie du natté, si celui-ci était présent.

La toute première fois que ces moments de perditions lunatiques l'avaient frappé, il en avait été extrêmement surpris, mais il s'était vite ressaisi et au bout de quelques secondes il était retourné vaquer à ses occupations. Il ne s'était pas non plus attardé à comprendre ce qui ce passait la seconde fois, puisqu'il croyait que tout ceci n'était que le cheminement normal pour s'habituer à l'absence prolongé du brun, bien que celui-ci ne soit partit que quelques heures plus tôt. Seulement voilà, plus les jours passaient et plus ce genre de moment d'inattention le visitait. L'absence du brun se faisait cruellement sentir. L'appétit du prince s'était amoindrie et l'enthousiasme qu'il avait à participer aux parties de chasses avait vite fait place à un ennuie mortel.

Après cinq jours à se morfondre comme une âme en peine, Wufei avait finalement décidé d'analyser la situation pour essayer de comprendre ce qui lui arrivait. C'était d'ailleurs Quatre qui lui avait fait remarqué que quelque chose le préoccupait lorsque le blond l'avait surpris pour la Xième fois à regarder l'horizon dans l'espoir de voir apparaître la silhouette du natté au loin.

Dès ce moment, il s'était mit à contempler les sentiments qui s'agitaient soudainement en lui dès que quelqu'un prononçait le nom de Duo ou que celui-ci entrait dans son champ de vision.

À dire vrai, tout cet amalgame d'émotions, qui le submergeait depuis sa rencontre initiale avec Duo, le laissait confus et perplexe. Wufei s'était rapidement lié d'amitié avec lui, malgré un départ difficile, et ils en étaient rendus presque inséparable. L'un n'allait nulle part sans l'autre… jusqu'à il y a quelques jours. Le prince n'aurait pas cru que l'absence du brun l'affecterait autant. Jamais auparavant, il n'avait ressentit un tel vide d'être séparé de quelqu'un près de lui. Bien sûr, lorsqu'il avait quitté sa mère, quelques mois plus tôt, son esprit avait été torturé de remords à l'idée de l'abandonné et son cœur s'était chargé de chagrin à la pensée de ne plus la revoir, mais cette séparation, bien qu'encore douloureuse, s'était avérée assez tolérable à la découverte de nouveaux amis et divertissements ainsi qu'à la chance de pouvoir correspondre régulièrement avec elle.

Ce qu'il éprouvait pour le brun n'était aucunement comparable à l'amour inconditionnel qu'il avait envers sa mère. Ses sentiments pour l'autre homme s'enracinaient beaucoup plus loin qu'une relation mère-enfant. Il lui était fréquemment arrivé de ne pas voir la reine Hoshi durant plusieurs jours et jamais il ne s'était laissé aller à la désolation et à l'amertume comme il le faisait présentement en l'absence du natté. D'ailleurs, plus il repensait à son comportement des derniers jours et plus il se sentait ridicule et honteux.

« - C'est inacceptable, par Nataku ! Je suis le prince héritier de Sérian et j'agis comme une pauvre petite femme de chambre éperdument amoureuse de l'écuyer du coin ! », grommela t'il en colère contre lui-même.

« - … Oh Nataku ! », s'exclama Wufei, totalement désemparé, lorsqu'il se repassa en tête sa dernière phrase et qu'il réalisa finalement le problème qui l'affligeait depuis de nombreuses semaines. « - Je suis amoureux ! »

Les genoux du prince fléchirent sous le poids de cette simple évidence et il se laissa choir sur le sol humide, sans aucune élégance et la tête basse. Ce soir là, lorsque la lune amorça sa longue traversée dans le ciel étoilé, sa douce lueur éclaira la silhouette du jeune homme toujours prostré et l'air accablé.

À suivre…