Cette fiction est rated M … si vous n'avez pas l'âge…

Le monde de Twilight appartient, bien évidemment, à S. Meyer

mais c'est johnnyboy7 qui a écrit La liaison


LA LIAISON

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Mes pieds me font un mal de chien, le résultat de mon dur jogging de ce matin sur le tapis roulant. Ça n'aide pas non plus que j'ai des talons plus hauts que ce qu'ils devraient être.

Je vérifie l'heure sur la montre en argent à mon poignet.

11 : 30…

A quel moment ce dentiste va-t-il être prêt? Ça fait déjà plus d'une heure que j'attends. C'est ridicule. Je regarde autour de moi. Il y a des mères avec leurs enfants pour un contrôle et des adolescents qui se lamentent de devoir porter un appareil dentaire.

Je passe ma langue sur mes dents dans ma bouche. Je fais ça quelquefois lorsque je m'ennuie et là je m'ennuie, je recommence.

C'est inacceptable.

Je me lève, emportant la pochette au creux de mon bras et je marche jusqu'à l'accueil.

"Excusez-moi," dis-je. "J'avais rendez-vous à 10 : 30."

La secrétaire est une dame âgée et clairement débordée par les appels qui veulent un rendez-vous. Des mèches s'échappent de sa queue de cheval. "Je suis désolée, le Dr Cullen a eu une urgence chirurgicale ce matin et tous ses rendez-vous ont été retardés. Nous pouvons vous en donner un autre s'il faut que vous partiez."

Elle continue à s'excuser pendant que je résiste à l'envie de rouler des yeux. D'habitude je ne suis pas si hostile mais je dois retrouver ma mère pour le déjeuner et ça me met de mauvaise humeur. En plus mon chat s'est échappé de la maison et s'est fait accrocher par une voiture ce matin, il est mort, c'est pour quoi je ne suis pas d'excellente humeur.

"Est-ce que vous savez si ça va encore être long?" je demande, en essayant de me calmer, je ne veux pas faire peur à cette femme.

Avant qu'elle puisse me répondre, une assistante ouvre la porte et appelle mon nom, "Isabella Swan."

"Je suis là!" Je lève la main comme à l'école et me précipite vers elle en faisant cliqueter mes talons.

Le bureau entier est dans un état pitoyable et l'assistante dit qu'elle est désolée pour l'attente. Je lui fais un signe pour lui montrer que ça n'a pas d'importance bien que ça en ait beaucoup. Je serais en retard pour manger et je peux déjà imaginer la voix de ma mère, me réprimander de l'avoir faite attendre.

Je marche dans un couloir immaculé à la suite de la dame qui tient mon dossier dentaire. Des bureaux s'ouvrent des deux côtés. Je peux voir toutes sortes de dentistes travailler. Peut-on vraiment venir ici par plaisir? Je ne crois pas.

Elle me conduit à un bureau, en ouvre la porte. "Le dentiste va arriver dans une seconde ma chère. Vous êtes une nouvelle patiente alors il va vous poser quelques questions avant de commencer l'examen."

"C'est très bien. Merci." Je m'assieds sur un fauteuil blanc, à demi couchée. C'est difficile de m'y installer avec ma jupe droite bleu marine et mon chemisier blanc cintré mais je me débrouille assez bien. Je pose ma pochette à côté de moi et j'attends.

J'entends les oiseaux gazouiller dehors. Je pense que je pourrais mieux les entendre mais la fenêtre est fermée. Je peux seulement imaginer à quoi l'air frais du mois d'avril ressemble. Malheureusement je suis restée à l'intérieur plus longtemps que je ne l'aurais dû.

Ce dentiste, qui me fait encore attendre, me rend folle.

Je croise les jambes au niveau des chevilles afin d'attendre un peu plus. Qui croit-il être? Je vérifie l'heure. C'est très impoli. Je rabats mes cheveux sur mon épaule gauche et je commence à jouer avec les pointes. C'est une mauvaise habitude mais je m'ennuie. Je sais, je l'ai déjà dit.

J'attends encore.

La porte s'ouvre et le Dr Cullen entre. Son nom est sur le badge de sa blouse blanche. Il lit mon dossier et n'a pas encore levé les yeux. Je vois qu'il est grand. Vraiment grand.

Ma colère se dissipe doucement.

Il marmonne pour lui-même. Il m'intrigue. Que dit-il?

Je l'observe davantage. Il a une coupe de cheveux sauvage que je n'avais encore jamais vue chez personne. Un mélange entre une tête au lever du lit mais parfaitement en place. Une couleur étrange aussi. Presque dorée, mais pas exactement ça en même temps. Je ne comprends pas. Qu'est-ce que c'est que cette couleur? J'y penserai plus tard.

Son visage est comme de la porcelaine et parfaitement rasé. Pas la moindre ombre. Il porte des lunettes. Cerclées de noir, pas épaisses. Probablement juste pour lire.

Le Dr Cullen lève la tête lorsqu'il s'assied. Il me voit pour la première fois. Pour une raison quelconque il semble surpris.

Il s'éclaircit la voix. "Isabella Swan, je présume?"

Sa voix est douce et basse. Masculine et énergique.

"Oui. C'est moi." Je m'assieds correctement.

Il regarde mon dossier de nouveau en prenant un stylo dans sa poche. "Ça m'apprend que vous venez d'arriver de Seattle? Puis-je vous demander qui nous a recommandés à vous?"

"Mon ancien dentiste le Dr Gerandy. Il m'a dit que vous aviez bonne réputation sur la côte Est, alors je suis là." Je souris, essayant de flirter mais pas vraiment. Il semble plus âgé, je ne suis pas bien sûre mais il est plus âgé que moi. Je ne veux pas qu'il pense que je suis une jeune fille immature.

Je fais attention à moi pour paraître plus âgée, ma garde-robe, mes cheveux, ma voix. J'ai toujours fait ça. Je déteste être considérée comme jeune. Puis je me rends compte qu'il sait mon âge puisqu'il est inscrit dans le dossier.

Mince.

Un petit sourire se forme sur ses lèvres. Il ne me regarde pas directement mais je peux sentir son regard sur moi. "Il a dit que j'avais bonne réputation? J'en suis honoré."

"C'est lui qui s'est occupé de mes dents pendant des années alors j'hésitais un peu à le laisser." Je me sens libre de parler avec le Dr Cullen. Rien de maladroit entre le patient et son médecin.

"Et qu'est-ce qui vous a fait quitter Seattle exactement, trop de pluie?" Il se leva de son fauteuil et alla vers le petit lavabo accroché au mur pour se laver les mains.

"Mon père est mort il y a deux mois en me laissant beaucoup d'argent. J'ai décidé de partir pour me rapprocher de ma mère."

Il ne bougea plus pendant une seconde digérant ce que je venais de lui dire.

J'aurai voulu me gifler.

Je suis une personne très franche et je l'ai toujours été, mais quelquefois ça choque les gens. Ils ne savent pas comment réagir face à moi. Des phrases comme "mon père est mort il y a deux mois…" doivent être dites avec précaution. Les mots se sont échappés de ma bouche.

"Je n'aurais pas dû dire ça," je soupire.

" Eh bien, je suis désolé pour votre père," il enfile une paire de gants blancs et met un masque qui couvre ses belles lèvres roses.

"Nous n'étions pas tellement proches," dis-je honnêtement et je m'allonge sur le fauteuil qu'il est en train d'incliner.

"Désolé pour ça aussi. La relation avec le père est très importante pour ses enfants."

Le Dr Cullen me fixe. Il ne m'a pas dit d'ouvrir la bouche alors je ne le fais pas. Je regarde juste vers le haut.

Le masque couvre la moitié de son visage mais c'est la meilleure moitié qui reste découverte. Ses yeux. Dieu, ses yeux. Si vifs et verts. J'ai une robe de cette couleur. Je ne pense pas l'avoir encore déballée mais tout à coup j'ai envie de la trouver.

Son regard est intense. Regarde-t-il tous ses patients de cette façon? Si c'est le cas, on pourrait considérer que c'est un peu inapproprié, pas moi, mais d'autres…

"Avez-vous des enfants?" je lui demande en respirant pour la première fois.

"Oui," répond-il.

"Oh," je hoche la tête.

"Ouvrez," dit-il la voix rauque.

"Excusez-moi?" Je lui demande comme si je ne l'avais pas entendu. Je veux juste entendre le Dr Cullen me demander d''ouvrir' de nouveau.

Il le répète, sa voix est plus douce cette fois-ci. Il cligne des yeux et expire.

J'ouvre la bouche et j'attends. Comme si c'était tout ce que j'avais à faire ici. Attendre.

Il prend quelques outils sur le côté du fauteuil et les tient face à mon visage, en attente. Je vois sa pomme d'Adam bouger quand il déglutit.

"Vous avez une très jolie bouche," dit-il, ses mots sont étouffés par son masque.

Est-ce que c'est sexuel? Je ne sais pas. D'habitude je ne me sens pas si bizarre mais là, c'est un peu limite. Cela n'a aucun sens pour moi.

Je ris. Un rire doux auquel je ne m'attendais pas.

"Vos gencives sont incroyables. Dents en bonne santé et soie dentaire. C'est tellement rare ces temps ci. La plupart des jeunes gens ne font que les brosser ou utilisent des bains de bouche," poursuit-il.

Alors son commentaire n'était pas sexuel? Juste médical.

Il met ses outils dans ma bouche. J'ai de bonnes dents et j'en suis fière. Les dentistes m'aiment.

Il travaille en parlant pour lui-même de prémolaires et des molaires. C'est très sexy. Je regarde ses yeux pendant tous ce temps. Ils sont sauvages et émerveillés et bougent rapidement. Il est évident que son métier le passionne.

Il retire ses outils et le fauteuil commence à monter. Il enlève son masque et je peux voir ses lèvres à nouveau. Elles sont très jolies pour un homme. Pleines mais pas trop.

"Alors, tout à l'air d'aller bien," dit le Dr Cullen. Il écrit dans mon dossier.

Je vérifie l'heure à la pendule qui est au mur. Je suis en retard mais maintenant ça m'est complètement égal.

"J'ai besoin d'un blanchissement des dents," dis-je en parlant à mon tour.

"Oui je vois que vous avez déjà un rendez-vous. Un des techniciens pourra le faire."

"Non, je préfère que ce soit vous." Je ressemble à un enfant et je suis prête à me gifler de nouveau mais les mots sont sortis tous seuls. Pas de honte.

Le Dr Cullen me regarde de façon bizarre mais acquiesce après une seconde. "Je n'ai pas fait ça depuis … des années. Pas depuis l'école."

Il rit et c'est magnifique. Si profond et guttural.

Je ris. "Désolée. Je suis très maniaque avec mes dents. Je ne laisse personne s'en charger."

"Je peux le voir," il fronce un sourcil. Est-ce qu'il les épile? Ils ont une forme parfaite. J'en suis un peu jalouse.

En pensant à ca, je suis très jalouse de lui. Ses cils sont sombres et longs. L'os de sa joue et son nez sont parfaits. Son teint est clair.

Ça m'a pris des années à moi pour ressembler à ça. Je suppose que mes années d'adolescence ont été plus agitées que les miennes.

"Bon eh bien faisons cela." Il frappe ses mains, encore recouvertes des gants, l'une contre l'autre. Il est très excité de me faire ouvrir la bouche à nouveau. Je peux le dire.

Le siège se redresse. Il remet son masque et rassemble ses outils. Il change une fraise puis passe un bavoir autour de mon cou.

"Vous ne voudriez pas être mouillée," explique-t-il comme si je ne savais pas à quoi ça servait.

Il commence à pulvériser de l'eau et à utiliser à nouveau ses outils sur mes dents. Puis le blanchiment commence. Je le fais à peu près quatre fois par an donc je connais la procédure. C'est plus qu'un simple nettoyage. Je veux des dents éclatantes. Saines et agréables à regarder.

"Comme si vous étiez neuve, je vais vous poser quelques questions, est-ce que ça vous convient?" demande-t-il.

Je hoche la tête.

"Ce sera 'oui' ou 'non' puisque vous ne pouvez pas parler." Il commence à appliquer le gel sur les dents puis il les brosse doucement.

"Vous m'avez dit que vous êtes venue sur la côte Est après le décès de votre père. Aimez-vous Boston?"

Je hoche la tête et souris un peu.

"Je suis né et ai grandi ici. Je ne peux pas m'imaginer partir ailleurs."

Il est si beau. Penché au-dessus de moi et s'exprimant avec sa belle voix. C'est presque trop pour moi. D'habitude il me faut beaucoup plus de temps pour me sentir à l'aise, comme ça, avec un homme.

Je croise mes jambes subtilement. Je ne veux pas que le Dr Cullen sache ce qu'il provoque en moi.

"Allez-vous à l'école?" demande-t-il en continuant à travailler sur mes dents.

Je secoue la tête pour faire un 'non'.

Il ne répond pas ni ne pose d'autres questions jusqu'à ce qu'il ait fini. Ma bouche picote et parait bien plus propre.

Son pied appuie sur une pédale qui fait remonter le siège. "Voilà qui est bien fait."

Il me tend un miroir et j'ai un sourire resplendissant. Il a fait du bon travail. "Ouah, merci beaucoup."

Je déteste avoir l'air si immature lorsque je lui parle. J'essaie vraiment de parler à bon escient mais il me rend nerveuse, ce à quoi je ne suis pas habituée.

"Eh bien ce fut agréable de vous rencontrer. Vous pouvez aller voir la secrétaire pour le prochain rendez-vous," dit-il abruptement en se levant et en quittant la pièce.

Je suis sidérée, ça a été rapide. Qu'est-il advenu de ses bonnes manières?

Je m'arrange, je récupère ma pochette et me lève sur mes jambes chancelantes, me précipitant vers la porte.

Je regarde à droite et à gauche. Je le vois marcher dans le couloir, sa tête est baissée, je parie qu'il marmonne.

J'essaie de le rattraper comme une folle. "Dr Cullen."

Il s'arrête mais ne se tourne pas. Je me dépêche et le dépasse. Il ne parait ni ennuyé ni gêné mais son visage est sérieux. Pourquoi? Qu'ai-je dit? Moi et stupide bouche.

Il enlève ses lunettes. Je ne suis pas préparée à l'éclat de ses yeux. C'est beaucoup trop.

"Ravie de vous avoir rencontré," et je lui tends ma main pour serrer la sienne.

Il me regarde de haut en bas, ses yeux s'attardent sur mon corps. Je peux voir son visage rougir. A quoi pense-t-il? Je bouge mes pieds me déplaçant légèrement.

Il dit d'un ton cassant. "Oui, oui bien sûr. C'est bien. J'espère que vous aimerez votre nouveau chez vous et s'il vous plait n'hésitez à appeler si vous avez besoin de quelque chose."

Il prend ma main. Je remarque que sa paume est grande. Pas étonnant vu sa stature. Même avec mes talons il me dépasse largement. Sa main est lisse et ses doigts longs. Il m'enveloppe.

"Vous avez un petit problème sur la molaire en haut à droite." Ses phrases sont courtes comme s'il n'avait pas eu l'intention de les dire. Il dégageait une telle grâce et une aisance dans la salle d'examen mais maintenant il n'est plus aussi sûr de lui.

"C'est sérieux?" dis-je entendant ce genre de nouvelle pour la première fois. Personne ne s'était jamais plaint de mes dents.

"Non. Je l'ai juste remarqué. Sans doute rien qui ne devrait vous inquiéter," il avait toujours sa main dans la mienne.

"D'accord, merci encore une fois."

"C'est juste pour que vous le sachiez." Il sourit mais pas complètement. Il est mignon comme ça. Avant il était sexy, vraiment intensément, mais maintenant il est doux. Je pourrais gérer un Dr Cullen quand il est comme ça.

Alors que je laisse glisser ma main de son emprise je ne peux pas m'empêcher de sentir le morceau de métal froid qui est autour de son quatrième doigt, à sa main gauche. J'y jette un coup d'œil tant qu'il ne fait pas attention.

Une alliance.

Elle est en or massif et elle brille. Je peux voir une gravure mais ne peux pas lire les mots. Elle a été refaite, je peux voir la petite soudure. Il l'a depuis longtemps. Assez longtemps pour avoir besoin de la faire agrandir.

Eh bien cela pourrait constituer un petit problème.


Voilà le ton est donné, est-ce que ça vous inspire quelque chose?

Merci d'avoir lu, à bientôt!