Voici une fic « historique »…J'ai beaucoup de sources d'inspiration pour cette histoire, surtout les récits des vies des bandits célèbres de l'ouest américain, mais aussi « la petite maison dans la prairie ».

J'espère que ça vous plaira !

PROLOGUE :

28 mai 1880

Rosalie Hale avait 16 ans. Grande, blonde et élancée, elle en paraissait facilement 2 de plus, ce qui lui convenait parfaitement, étant donné qu'elle exerçait, depuis prés de 3 mois, la profession d'institutrice.

Heureusement, il se dégageait d'elle une autorité naturelle et elle ne rencontrait pas trop de problèmes avec ses élèves, bien que certains d'entre eux soient plus âgés qu'elle.

Elle marchait d'un bon pas vers l'école, ses livres et cahiers sous un bras, un panier contenant une pomme et un sandwich au beurre de cacahuète dans l'autre main.

Elle traversa la rue principale, prenant garde de ne pas être éclaboussée par la diligence qui passait.

Elle continua ensuite le long de la route poussiéreuse, ou elle fut rejointe par une de ses élèves.

Bella Swan avait 13 ans et elle était une élève modèle.

Rosalie la choisissait d'ailleurs souvent pour réciter les poésies devant toute la classe, et elle la citait en exemple aux autres élèves.

« Comment ça va ce matin Bella ? »

« Ca va bien Mademoiselle, j'ai terminé le dessin d'anatomie ! »

Rosalie sourit à son élève et, retroussant un peu leurs longues robes, elles se hâtèrent d'enjamber la barrière du prêt qu'elles traversaient pour éviter un long détour à pied.

L'école, petite bâtisse perdue au milieu de nulle, part était peinte en jaune et déjà plusieurs enfants jouaient autour.

Rosalie se sentit un peu nostalgique en voyant Bella courir pour rejoindre les autres fillettes et commencer une partie de chat perché.

Peu de temps auparavant, elle-même jouait ainsi, avec ses amies et son frère.

Mais à présent Jasper était l'adjoint du shérif et elle-même enseignait.

Elle adorait cela mais parfois elle avait encore envie d'être une enfant.

A 9 heures précises elle sonna la cloche pour que les élèves entrent dans la classe.

Elle avait 33 élèves, de 5 à 18 ans.

Elle les connaissait tous, bien entendu, puisqu'ils habitaient tous la même petite ville de Forks, ou son père était pasteur.

Rosalie savait que dans les grandes villes il y avait de bien plus grosses écoles et que chaque instituteur avait une classe avec des élèves de même âge.

Mais Rosalie préférait largement son école : les élèves les plus avancés scolairement (qui n'étaient pas forcément les plus vieux) aidaient les moins avancés et cela créait une excellente ambiance.

Rosalie aimait l'entre-aide et la solidarité.

Les élèves étaient en train de s'asseoir et Rosalie les comptait mentalement quand il entra.

La jeune fille leva la tête et demeura muette de surprise.

Ce n'était pas un de ses élèves. Il était d'ailleurs trop vieux pour l'être.

Elle ne connaissait pas son nom mais elle l'avait déjà vu.

C'était le jeune homme qui lui avait tenu la porte de l'épicerie la veille, et qu'elle avait croisé l'avant-veille, alors qu'elle se rendait au bureau de poste.

Il était là, la dévisageant sans retenue.

Elle sentit ses joues s'empourprer mais elle se redressa et fit face.

L'homme en face d'elle était très grand, brun, les yeux très bleus et il avait un air honnête.

Mais il portait des vêtements d'homme et surtout un pistolet à la ceinture.

Rosalie pensa avant tout à la sécurité de ses élèves et sourit tant bien que mal à l'intrus que tous dévisageaient.

« Bonjour Monsieur, qui puis-je faire pour vous ? »

« Je viens m'inscrire à l'école »

Rosalie en resta soufflée quelques secondes mais se ressaisit :

« L'école est faite pour les enfants Monsieur et »

« Je n'ai que 19 ans. Et je sais qu'on peut aller à l'école jusqu'à 21 ans. Et je ne sais pas lire. Je veux apprendre »

Sa déclaration fut suivie par un silence de cathédrale.

Pourtant, Rosalie savait que la plupart de ses élèves auraient rit à l'annonce d'un grand gaillard de 19 ans ne sachant pas lire. Mais cet homme là était trop impressionnant pour que quiconque se moque de lui.

Elle reprit une contenance et lui sourit :

« Très bien. Nous allons t'inscrire sur les registres »

Il la suivit jusqu'à son bureau et elle sortit le cahier d'appel et sa plume, qu'elle trempa rapidement dans son encrier, que Riley venait de remplir, comme tous les matins.

Elle releva la tête vers son nouvel élève :

« Quel est ton nom ? »

« Cullen. Emmett Cullen »

Rosalie le nota de son écriture soignée en bas de la page et lui demanda sa date de naissance :

« 8 janvier 1861 »

« Ton adresse ? »

« Ca, ça me regarde »

Elle n'insista pas.

« Très bien, tu vas aller t'asseoir avec Bree et Jane, les autres élèves de 1° année, mais je vais prendre ton arme, les pistolets sont interdits par le règlement ! »

Le jeune homme releva la tête et argumenta :

« Non, tu comprends je »

« Emmett, ici je suis l'institutrice, alors tu me vouvoies et tu obéis au règlement de l'école ! »

Rosalie affichait une expression d'autorité qu'elle était loin de ressentir réellement, tout en tendant la main pour recevoir l'arme.

Emmett soupira, puis décrocha son pistolet de sa ceinture et le posa dans la main de la jeune fille, tout en lui disant, laconique :

« Attention, il est chargé… »

Rosalie se maitrisa et lui demanda de vider les balles , ce qu'il fit en maugréant tandis que les murmures s'élevaient dans la classe.

Puis il alla s'asseoir à la place indiqué.

Bien que le niveau soit hétéroclite dans la classe, tous les élèves de Rosalie savaient lire, même Bree et Jane ,âgées respectivement de 5 et 6 ans.

Mais elles en étaient encore au premier livre de lecture, donc c'était le plus proche du niveau d'Emmett.

Elle commença la classe :

« Bonjour les enfants ! »

« Bonjour maitresse ! »

Répondirent-ils d'une seule voix, moins celle d'Emmett.

« Nous accueillons un nouvel élève, alors souhaitons lui la bienvenue ! »

« BIENVENUE EMMETT ! »

Ce dernier sourit pour la première fois et Rosalie ne put s'empêcher de sourire en retour : quand il souriait il affichait deux fossettes et un air qui le rajeunissait.

« Salut tout le monde ! »

Rosalie distribua les cahiers et inscrivit une leçon au tableau puis se dirigea vers Bree et Jane :

« Les filles, allez vois asseoir avec Bella et Alec, ils vont vous faire lire votre page du jour ! »

Puis elle s'installa à côté d'Emmett et ouvrit le premier livre de lecture à la première page :

« Regarde Emmett, on va commencer par la lettre « i », la voici ! »

« Je connais les lettres, quand même, je sais lire et écrire mon nom »

« Très bien ! Peux-tu lire ce mot ? »

Emmett fronça les sourcils et se concentra :

« P-Papi »

« Non ce n'est pas un « a », c'est un « o » alors on dit popi. C'est le nom du chien, là, tu vois ? »

« Ah oui…Popi »

Emmett sourit de toutes ses dents, exactement comme Jane quand elle avait réussit à déchiffrer son premier mot.

« Bien. Je vais m'occuper d'autres élèves à présent, tu vas travailler avec Bella, qui va te faire réviser les lettres de l'alphabet »

Il alla se placer à la table de Bella qui , bien que très intimidée, lui fit réviser son alphabet. Au moment de la pause de midi, Emmett connaissait l'alphabet par cœur jusqu'à la lettre K.

Quand le temps le permettait, les enfants mangeaient dehors.

Rosalie s'installa sur le banc fait d'un gros tronc couché par terre et mangea tranquillement tout en parlant avec les fillettes les plus âgées.

Les autres, une fois leur repas englouti, se précipitèrent vers le bout de la cour, pour caresser le cheval d'Emmett, qu'il avait attaché à la barrière.

De loin, Rosalie le vit expliquer des choses aux petits garçons, et même asseoir le petit Diego, qui riait aux éclats, sur le dos du cheval.

Puis il lui donna du foin et un seau d'eau.

N'y tenant plus, Rosalie s'approche nonchalamment du cheval à son tour et demanda à Emmett si elle pouvait lui donner le trognon de sa pomme :

« Bien sur, il sera ravi »

Puis, tranquillement appuyé sur la barrière, Emmett se roula une cigarette.

Tous les petits garçons babillaient avec enthousiasme à présent, posant des questions à Emmett sur son cheval et son pistolet.

Rosalie avait parfaitement conscience du regard d'Emmett sur elle.

Même en parlant avec les enfants et en riant avec eux, il ne la quittait pas des yeux.

L'après-midi, après la classe, elle lui rendit son arme :

« Ne la ramène pas demain, d'accord ? »

« Oui maitresse »

Répondit-il en riant.

Elle piqua un fard sans savoir pourquoi.

Il l'aida à ranger la classe et il marcha en silence à ses côtés, tenant son cheval par les rênes, jusqu'à la ville.

Rosalie rentra chez elle et prépara le repas du soir, puis corrigea les cahiers de ses élèves.

Son père et son frère arrivèrent et ils mangèrent.

Sans même savoir pourquoi, elle ne leur parla pas de son nouvel élève.

Après le repas, tandis que leur père lisait la bible, Jasper et Rosalie étudièrent longuement. Des livres de droit pour Jasper, et des livres d'enseignement pour Rosalie.

Le soir en se couchant, Rosalie ajouta une prière à ce qu'elle demandait habituellement à Dieu.

Parfaitement consciente de ce que devait être Emmett en réalité, elle le recommanda au Seigneur, le suppliant de le remettre dans le droit chemin.

Le lendemain il était là.

Elle avait eu peur qu'il ne revienne jamais mais il était pourtant là, à attendre devant l'école, avec des enfants qui mesuraient moitié moins que lui.

Il apprit le reste de l'alphabet avec Bella, qui ne lui laissait pas de répit, le faisant réciter jusqu'à ce qu'il n'ait plus aucune hésitation.

Ils allaient sortir en récréation quand on frappa à la porte.

Alec alla ouvrir et le shérif et son adjoint entrèrent dans la pièce.

Rosalie rencontra les yeux de son frère.

Celui-ci était furieux qu'elle ne lui ait rien dit, c'était visible.

Bella vit son père et sourit mais son sourire mourut sur ses lèvres en voyant l'expression de ce denier.

Le shérif Swan s'adressa à Emmett qui s'était à moitié levé :

« Je voudrais te poser quelques questions mon garçon… »

Rosalie ne se reconnut pas. Se levant, elle s'approche de son frère et du sheriff et leur dit :

« Vous êtes ici dans une salle de classe . Je vous demanderai de ne pas perturber les cours. Si vous devez parler à un de mes élèves, je souhaite que cela se fasse en dehors des cours »

Jasper n'était pas vraiment surpris, connaissant sa sœur, mais le sheriff recula.

Peu désireux de perturber les élèves et sa propre fille, il se montra conciliant :

« Très bien, nous viendrons à la fin des cours »

Le silence se fit dans la classe tandis qu'ils repartaient.

Rosalie les vit remonter à cheval et s'éloigner à travers le champ.

Emmett ne se montra pas spécialement nerveux, mais, au bout d'une demi-heure il demanda à sortir.

Rosalie l' y autorisa.

Au bout de quelques minutes il rentra en classe, mais resta sur le seuil :

« Mademoiselle Hale, pouvez-vous venir un instant s'il vous plait ? »

« Bien sur, Bella, surveille la classe, veux-tu ? »

Ils sortirent, tandis que Bella s'asseyait à sa place.

A peine à l'extérieur il la poussa contre le mur et se pressa contre elle.

Il cherchait ses lèvres et elle passa ses bras autour de son cou sans même l'avoir décidé.

Elle avait déjà embrassé un garçon dans sa vie, mais ça n'avait pas du tout ressemblé à ce baiser enfiévré et passionné qui la transportait de joie.

Haletant, il quitta ses lèvres au bout de quelques minutes et lui dit :

« Je pars. Avant que le sheriff ne revienne… »

Les yeux de Rosalie se remplirent de larmes et elle s'accrocha à sa chemise.

Il passa sa main sur sa joue et murmura, plus tendrement.

« C'est pour toi que je suis là…Je t'ai vue à la poste et je suis tombé amoureux de toi. Alors je suis venu m'inscrire à l'école… »

Elle s'en doutait un peu mais se mit à rire, alors que les larmes coulaient encore sur ses joues.

Il frotta doucement son nez contre le sien et la supplia :

« Viens…Pars avec moi… »

Elle ouvrit tout grand ses yeux bleus :

« Quoi ? »

« Viens avec moi…Tu vivras avec nous, avec moi, ma famille… »

« Je… »

Elle le regarda et ils se fixèrent un long moment.

Par la fenêtre, Bella Swan vit très bien Emmett détacher son cheval de la barrière .

Elle vit aussi son institutrice monter dessus et Emmett grimper à son tour, devant la jeune fille qui s'accrocha à sa taille.

Puis elle vit le cheval s'éloigner au galop.

La plupart des élèves le virent aussi.

Mais ils restèrent tranquillement assis à leur place, tandis que Bella leur lisait un passage du grand livre de conte de fées de Mademoiselle Hale .

Quand le sheriff Swan et Jasper Hale, son adjoint, arrivèrent à 15 heures trente, ils ne purent que constater la disparition d'Emmett Cullen et « l'enlèvement » de Rosalie Hale.

Ndla : Charlie Swan n'est pas un imbécile, il sait très bien qu'Emmett Cullen va s'enfuir. (même s'il ne pense pas du tout que Rose va partir avec lui). Néanmoins le shérif Swan ne veut pas vraiment arrêter Emmett (ça lui attirerait beaucoup trop d'ennuis, vous verrez pourquoi) il veut simplement que ce dernier s'en aille. Et il a été mit au courant de la présence d'Emmett non pas par Bella, qui comme Rosalie n'a rien dit, mais par des parents d'autres élèves. Dites vous bien que ce n'est qu'un prologue, et que vous ne savez pas tout. D'ailleurs cette fic n'est pas centrée sur Emmett et Rosalie, mais sur tous les personnages (principalement Edward et Bella, quand même).

Que pensez-vous de ce début ?