Quand Jim se réveilla, il remarqua deux choses : 1) son corps était en feu, 2) il avait l'horrible sensation de ne pas savoir ce qu'il s'était passé. Où était-il ? Pourquoi ? Comment ? Qu'avait-il fait après s'être couché ? Pour pouvoir répondre à toutes ces questions, il devait réfléchir. Chose facile en temps normal, mais assez difficile pour lui actuellement. Il n'avait pas encore ouvert les yeux, voulant d'abord rassembler ses souvenirs de la veille.

« Bon. Après avoir vu Spock à la cérémonie, je suis parti me coucher et...Oh merde. »

Sa mémoire commençait à revenir par flash. La chaleur insoutenable. L'insomnie. La balade nocturne. Le rêve – et, quel rêve ! Ok, une bonne chose de faite. Restait encore un problème : à aucun moment il ne se rappelait s'être endormit. Peut-être qu'en fonction du lieu où il était, il aurait des réponses.
Kirk ouvrit les yeux...et les referma aussi sec. De la lumière. TROP de lumière. Sachant que dans sa chambre il y avait des rideaux (mit exprès pour les non-vulcains), il ne pouvait pas s'y trouver. Il bloqua une seconde sur le fait que, en plus de la température élevée, les vulcains aimaient la lumière.

« Ceux sont des chauds lapins ! ….Hum, tu divagues mon vieux. Qu'est-ce qui t'arrive ? »

Lentement, il porta sa main gauche à son front – la droite étant bloquée par quelque chose – et grimaça. Aïe, sans être médecin, il savait aisément qu'il ne devait pas être aussi chaud. Normal qu'il ait eu si chaud durant la nuit : il avait de la fièvre. Cela expliquait aussi le rêve...quoique non, puisque ça n'avait été qu'un rêve (tout le monde fait des rêves, pas besoin d'être fiévreux !). McCoy allait encore lui faire sa fête. Il l'entendait déjà : « Jim qu'est-ce tu as fait cette fois ? Tu ne peux pas rester calme deux minutes ? ».
Jim inspira pour calmer le mal de tête qui était en train d'arriver et il sentit quelque chose de...nouveau. Une odeur musquée, à la fois douce et forte. D'où provenait-elle ? D'un objet ? Ou alors...d'une personne ? Il devait savoir. Tant pis pour la lumière. Ses yeux s'ouvrirent pour tomber sur un plafond beige. Mais ça ne l'aidait pas vraiment : toutes les chambres de la nouvelle Vulcain avaient été faites sur le même modèle. Peut-être que si il se levait, il verrait des meubles spécifiques à la chambre et saurait donc où il est. Son bras droit était légèrement engourdi et bloqué. Impossible de le bouger. Pourquoi ?

Quand il tourna la tête, Jim eut le souffle coupé. Un vulcain. Un homme. Et pas n'importe lequel : SON vulcain. Son scientifique. Son second. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Avec lui, dans la même chambre et...le même lit ? Jim essaya à nouveau de retirer son bras mais c'était peine perdu : la tête de Spock reposait doucement dessus, sachant que son ami avait une force supérieure à la sienne, Kirk sut qu'il ne ferait que se fatiguer. Il bougea juste un peu, juste assez pour se tourner complètement vers le brun. Qu'il avait l'air si calme et paisible ! Le sommeil était le seul moment – pour l'instant – où Spock était en paix avec lui-même. Jim ne put s'empêcher de sourire en se disant qu'il était vraiment chanceux de pouvoir voir son second avec une telle expression. Il profita des quelques minutes qui lui restaient pour examiner son ami (il avait senti Spock remuer, signe qu'il allait bientôt se réveiller). Ses yeux détaillèrent lentement sa frange, ses sourcils, sa mâchoire, son cou, ses épaules, son torse qui se soulevait tranquillement, son ventre qu'il arrivait à apercevoir parce qu'un bout du haut de pyjama du vulcain était levé. C'était un instant magique, en dehors du temps. Un instant où James T. Kirk pouvait faire et penser ce qu'il voulait sans être juger. Mais comme toute bonne chose, ce moment merveilleux avait une fin.

Spock était en train de bouger la tête et d'ouvrir les yeux. Jim ne sut pas quoi faire aussi il opta pour le « je ferme les yeux et fais semblant de dormir ». Technique démodée, simple, lâche. En somme, la solution parfaite pour lui ! Garder les yeux fermés alors qu'il était réveillé lui donné une drôle de sensation. Il avait l'impression que tout ce qu'il ressentait était multiplié par 10. C'était vraiment étrange. Il entendait son cœur mais aussi la respiration de Spock. Il faillit sursauter lorsque le vulcain se releva rapidement et se cogna la tête contre le mur. Pourquoi se levait-il si vite ? Il aurait pu se faire mal !

« Peut-être que je lui ai fait peur ? Nooon pas possible. »

Après quelques minutes de silence, Jim décida de rouvrir les yeux. Cela ne servirait à rien de perdre plus de temps : il devait se préparer, vérifier son vaisseau, rappeler l'équipage et partir. Leur journée de repos était terminée désormais. Il soupira en s'étirant et, en tournant la tête, tomba sur le visage surpris de son ami.

- Spock ?

- Hum. Oui Capitaine ?

- C'est votre chambre ? demanda Jim en inspectant les lieux.

- Tout à fait.

- Oh. Elle est simple, mais jolie.

- Merci, répondit Spock en s'inclinant légèrement.

- Mais comment j'ai atterrit dans votre chambre ?

Spock sembla réfléchir sur ce qu'il allait dire. Kirk profita de ce moment de réflexion pour s'étirer et se lever. Il chancela et fut obliger de se rassoir. Et merde, sa fièvre allait faire de sa journée un enfer. Il devait pouvoir se concentrer sans mal de tête et marcher sans tituber que diable !

- Je vous ai rencontré au cours de la nuit. Vous...n'aviez pas l'air bien. Aussi je me suis permis de vous étendre ici, cela me permettait de surveiller votre état.

Il avait omis de dire quelque chose et Jim le savait. Déjà, parce qu'il commençait à connaître son ami, et ensuite, parce qu'il n'avait pas rêvé. La bibliothèque, le temple, la musique, la danse. Tout était vrai. Il jura. C'était vraiment gênant comme situation. Si il avait bu, ça pouvait passer, mais non ! Il était sobre comme un prêtre ! Il fronça les sourcils et croisa les bras, réfléchissant. Spock resta figer quelques secondes encore avant de se mettre en mouvements. Son pyjama était soyeux, pourpre, et on pouvait sentir une certaine dignité en le regardant. Ou alors c'était juste parce que c'était Spock qui le porter. Ledit vulcain alla dans la salle de bain en se massant distraitement l'arrière du crâne : c'est qu'il s'était fait un peu mal quand même. Il prit cinq bonnes minutes pour se vider l'esprit et reprendre correctement son « masque de vulcain », puis il entra dans la douche et soupira d'aise en sentant l'eau chaude couler sur sa peau.

Pendant ce temps, dans la chambre, Jim avait fini par se lever et explorer la pièce. Les draps étaient lisses et brillant. Le sol propre et clair. Les meubles bien à leur place. Cela donnait l'impression que cette chambre était rangée régulièrement, peut-être par une femme de chambre – il y en avait ici ? Bonne question. Son corps était…brouillon dans ses mouvements. La lumière était toujours un peu trop intense pour lui aussi resta-t-il dos à la fenêtre. Il chancela en allant vers la porte, secoua la tête et prévint Spock qu'il allait chercher McCoy. Il n'attendit pas sa réponse et sortit, se reposant un instant contre le mur une fois en dehors de la chambre.

« Trop d'émotions, faut que j'me calme… et que je trouve McCoy putain. »

Sa tête était chaude et cette chaleur se répandait dans tous ses membres. C'était vraiment une sensation désagréable. Ce n'était pas une chaleur agréable, comme celle que l'on ressent au contact de l'être aimé – ou d'une bonne partie de jambe en l'air. Non. Cette chaleur était mauvaise, elle l'affaiblissait. Et dire qu'ils devaient partir dans quelques heures ! McCoy allait sûrement le bourrer de médicaments. Il adorait faire ça quand Jim était malade. Ce dernier commençait à croire que le bon docteur était sadique.

Les couloirs étaient tous identiques et il mit du temps à retrouver son chemin. Il fit un premier arrêt dans sa chambre pour s'habiller puis un second pour boire (mais il ne put rien avaler). Il demanda à plusieurs personnes – vulcains et de son équipage – où était passé McCoy et tous s'excusèrent de ne pas savoir. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il se laissa tomber sur un banc, l'air frais sur sa peau faisant du bien. Quelques minutes après il entendit des pas et n'eut pas besoin de se retourner pour deviner de qui il s'agissait.

- Capitaine, vous ne me semblez pas en bonne santé.

- Je vais bien Spock, j'ai juste besoin de trouver McCoy.

- Le docteur McCoy est déjà retourné dans le vaisseau Capitaine.

Jim fronça les sourcils. Alors comme ça, ils lui avaient où il était, et pas à lui ? Il renifla de dédain et grimaça dans un lancement traversa ses tempes.

- Eh bien, dans ce cas il ne me reste qu'à le rejoindre.

Quand il se leva son corps et fit un pas en avant il sentit ses genoux fléchir et son corps basculait en avant. Spock fut plus rapide et le rattrapa avant qu'il se n'étale par terre. Il remercia son ami d'un sourire et accepta qu'il le soutienne jusqu'au vaisseau. Le chemin se fit en silence, aucun des deux n'osant parler. Ils étaient gênés par les évènements de la nuit. Une nuit magique et lointaine, emportant avec elle…quoi ? Il aurait été tenté de dire « tout » mais c'était faux. Les sentiments étaient toujours là, seulement cachés de honte. Ils finiraient par en parler, il le savait. Mais peut-être que c'était mieux d'attendre. Une fois repartit en quête d'une nouvelle planète à explorer, ils auraient tout le loisir d'en discuter.

Quand ils furent sur l'Enterprise Spock insista pour l'accompagner à l'infirmerie. Jim le soupçonnait de croire qu'il irait d'abord donner ses instructions à l'équipage avant de se soigner. Ce qui n'était pas faux. McCoy grogna quand il les vit et intima au Capitaine de s'allonger sur l'un des brancards avant de congédier le vulcain. Jim rit faiblement face à l'attitude de son ami, il ne s'en lasserait jamais de ses réprimandes. C'était comme lorsqu'ils faisaient leurs classes, il n'y avait pas si longtemps. Mon dieu que le temps passait vite. Après les piqûres le blond ne se souvenait pas de grand-chose. McCoy l'avait sûrement endormi car lorsqu'il se réveilla il était déjà 14h et il jura. Ils étaient en retard sur le programme. Il se leva d'un bond – oh, plus mal – et couru jusqu'au pont de commandement. Son équipage sourit en le voyant, tout était déjà prêt. Il leur sourit en réponse et ordonna le départ, non sans avoir au préalable remercié leurs hôtes.

Il s'assit sur son fauteuil et pouvait sentir Spock à côté de lui. Le vaisseau s'éleva et prit de l'altitude. Petit à petit la résidence où ils avaient séjourné rétrécissait. Puis ce fut au tour de la planète. Elle ressembla d'abord à une pomme, puis lorsque l'Enterprise entama sa phase « vitesse lumière », la Nouvelle Vulcaine se transforma en étoile filante. Jim se surpris à garder son regard à l'endroit où elle avait disparu quelques instants, une pensée faisant son chemin dans sa tête. La Nouvelle Vulcain…la façon dont elle avait bougé lors de la distorsion…ainsi que tous les évènements de ces derniers jours… c'était… c'était…

« C'était comme une pétale au vent. »

Fini ! Avouez, la dernière phrase était évidente XD

J'ai fini un peu vite, parce que honnêtement je me sentais pas de reprendre cette histoire. Je voyais pas comment la continuer. J'espère que vous aimerez malgré tout cette fin !