Lalalaaa... De quoi ? Moi ? En retard ? Pfu, c'est pas mon genre !
Bon, comme d'hab', merci pour vos reviews et les "survivants". Par "survivants", j'entends ceux qui lisent encore cette fiction xD

lila : Géniale ? A ce point ? Coooool :D Pardon pour le temps de publication qui s'allonge :(
lilae : ... Est-ce que c'est la même lila, mais avec un"e" qui s'est invité dans le pseudo ? ^^ Peu importe : merci, et donc oui, voici la suite


"Elle était stupide de surprise, dans une abîme d'étonnement" (1)


Auberge, 25 septembre

Alice se réveilla toute ankylosée. Elle s'était visiblement un peu trop habituée au matelas moelleux de sa chambre au château. Elle baissa les yeux, sentant un poids anormal sur son ventre. Jasper dormait encore, la tête posée dessus. Elle passa ses mains dans ses cheveux blonds et il remua. Il était tellement adorable comme ça; impossible de croire que c'était le même homme qui était accusé des pires maux des habitants du royaume.
Il ouvrit assez vite les yeux, gardant dans un premier temps le regard figé droit devant lui. Alice continua à jouer avec ses boucles sans dire un mot.

- Bonjour.

Il ne la regardait toujours pas. Elle lui répondit doucement, de peur de gâcher quelque chose en parlant trop fort.

- Bonjour.
- Il va falloir qu'on y aille.
- D'accord.
- Je n'ai pas envie de bouger.
- J'aimerais aussi rester comme ça plus longtemps. Mais tu commences à m'écraser.

Il leva la tête et ramena Alice contre lui.

- Je te propose qu'on s'enfuie tous les deux. Loin, très loin. (ndla : "Et qu'on aille vivre tous nus avec des pandas roux sur une île déserte." Moi je veux bien aller vivre avec Jasper sur une île déserte ^^ Les pandas roux et les vêtements en option. Ben quoi ?)
- Ca me tente bien. Mais en attendant, tu m'as dit hier qu'on devait partir tôt. Et j'ai hâte de voir où tu m'emmène !
- On reste encore un peu…
- Hors d'question ! Je suis parfaitement réveillée et j'en peux plus d'attendre ! On y va, on y va, on y va !

Elle se leva aussi sec et couru presque vers la salle de bain. Elle lui rappelait non pas la sienne, et encore moins celle du château, mais celle de l'auberge où elle et Jasper avaient aussi dormi au tout début. Elle s'arrêta net, regarda avec suspicion autour d'elle pour vérifier qu'aucune araignée velue ne viendrait l'embêter aujourd'hui, comme ça avait été le cas à l'auberge. Mais elle n'avait pas spécialement le temps de se prélasser dans l'eau chaude, elle n'en pouvait plus d'attendre que Jasper lui révèle où il l'emmenait. Ce qu'elle aurait aimé être extra lucide à ce moment là !
Elle se doucha en vitesse, remit ses vêtements rugueux et sortit de la salle de bain en sautillant.

- A toi, dépêche-toi, dépêche-toi !

Jasper leva les yeux au ciel, et Alice s'assit sur le bord du lit en se tortillant d'impatience.

Quand il ressortit à son tour de la salle de bain, Alice faillit lui sauter dessus pour le pousser vers la sortie. Mais elle s'en abstint et il s'agenouilla face à elle, pour lui accrocher les cheveux et les cacher sous la casquette.

- J'aime bien quand tu es habillée comme ça. Je suis le seul à savoir à quel point tu es jolie.
- Pourquoi, tu es en train de dire que je suis moche là ?
- Hm… Pas loin, dit-il avec un petit sourire en coin et un clin d'oeil.

Alice leva les yeux au ciel en râlant faussement et lui rendit finalement son sourire.

- Moi, ch'uis bien contente de m'être trompée à propos de ta demande à Maria.
- Dire qu'hier tu m'accusais de ne pas te faire confiance…
- Tu sais, j'étais vraiment triste. Eeeet en colère. J'ai eu tout un tas d'idée de vengeances farfelues.
- Allez, dis-moi tout.
- Hm… Pas sûre que ce soit une vraie bonne idée ça.
- Oh, allez !
- Humm… Bon, d'accord. Mais ne te moques pas de moi ! Tu promets ? Au début c'était des idées un peu, voire très débiles. Ou disons gamines. Du genre déclencher un scandale en me baladant à poil sur le balcon. Arrête de rire ! De toute façon je n'aurais jamais fait ça. Ensuite je me suis dit qu'il y avait sans doute un arbalète qui trainait quelque part, et que j'aurais pu vous empaler dans le jardin. Mais je crois qu'une arbalète, c'est trop lourd pour moi. Et puis, on ne m'aurait pas laissée déambuler avec dans les couloirs du château, j'imagine.
- Tu deviens aussi psychopathe que moi…
- Attends d'entendre la suite ! Après, j'ai voulu jouer la carte de la jalousie. Genre me marier avec ton père, mais bon, il est déjà marié à ta mère. Ou alors à ton frère caché. Mais je suis pas sûr que t'en aies alors… Et puis, bon oublie pas que j'étais en colère et pas très lucide à ce moment là. Je t'en voulais à mort. Je pensais que tu ne te soucias pas tant que ça de moi finalement, et que ça n'allait pas fonctionner du coup.
- Après tout le mal que j'ai eu pour regagner ta confiance et te faire rester…
-J'avais pas les idées claires je te dis. Et puis après ça a été les traditionnels : je brûle ta chambre, tes vêtements et tes cheveux, ou alors je remplis votre lit de crème fraîche le jour de votre nuit de noce. Ou accrocher des têtes de poissons à vos vêtements, te faire bouffer de la terre et de l'herbe, remplir la baignoire de vers de terre ou le fond du lit avec des crabes, des trucs comme ça.
- Traditionnels tu dis ?
- T'as jamais pensé à faire ça a quelqu'un ?
- Je rectifie : tu deviens plus psychopathe que moi.

Elle lui tira la langue et se laissa tomber en arrière. Avant de se redresser en vitesse :

- Alors, on y va ?
- D'accord. A mais seulement si tu me dis que tu es prête à passer ta vie avec moi.
- Pfff, c'est quoi cette requête débile ? Bien sûr. Enfin, à condition de mourir pas trop vieille quand même.
- Allez, trouve ta veste, on part.

En moins de deux secondes elle était dans le couloir, à foncer vers les escaliers. Et cinq minutes plus tard, il récupéraient leurs chevaux sous l'oeil dubitatif de la femme du moustachu bedonnant de la veille.

- On en a encore pour longtemps ? demanda Alice, folle d'impatience, au bout de deux heures de course
- Pas très. Tu vois les arbres là bas, tout au fond ? C'est là qu'on va.
- Dans une forêt ? Tu es sûr ? C'est pas très pratique avec les chevaux. Et puis, qu'est-ce qu'on va faire au milieu des arbres ?
- Surprise, répondit-il avec cet éternel sourire en coin et les yeux qui pétillaient. Il adorait l'agacer avec ça.
- Humph ! Elle a intérêt à être bien, ta surprise ! Dire que je croyais que les gens exagéraient quand ils te disaient psychopathe, doublé d'un sadique !
- On y est presque… On fait la course ?

Pour toute réponse, elle lui tira la langue et fit partir son cheval plus vite.

- Tricheuse !

Elle arriva morte de rire à la lisière de la forêt, une dizaine de secondes avant Jasper.

- J'ai gagné !

Jasper leva les yeux au ciel, sauta à terre et tendit sa main Alice pour qu'elle descende de sa monture à son tour.

- Hm… Je ne sais pas si je peux tolérer cela. Tu dois payer pour cet affront.

Alice lui tira une nouvelle fois la langue et couru se cacher derrière un arbre.

- Essaye de m'attraper alors!
- Ne me tente pas ! Mais d'abord, il faut qu'on se débarrasse des chevaux.
- Débarrasse ? Qu'es-ce… Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Merde c'est quoi son nom déjà ? E…Edmond… Non… Ah ! EDWARD!

Alice poussa un petit cri de surprise en voyant un homme émerger de derrière les arbres, à quelques mètres d'elle, et poser un genoux devant Jasper (ndla : MOUAHAH ! Edward à genoux devant Jasper, mon fantasme utile. De quoi bizarre ? Oui, bon, c'est pas tout à fait vrai…)

- Votre altesse.
- Mais, je croyais que personne ne devait avoir connaissance de notre présence ici. Et que c'était pour ça que nous étions habillés… Comme ça ! Chuchotta Alice à l'oreille de Jasper
- Eh bien, j'ai confiance en Ed..ward. Je suis certain qu'il ne dira rien à personne. Pas vrai ?

Le ton glacial employé par Jasper fit frissonner Alice, mais tétanisa complètement ledit Edward.

- O-o-oui b-b-bien sûr. Enfin n-non, je n'le dirai à p-pers…sonne.
- Bien.

Il tourna le dos à Edward, sourit à Alice et lui tendit la main.

- Tu viens ?
- Ben… Oui !

- Pourquoi tu me regarde comme ça ? demanda Jasper une fois qu'ils se furent un peu éloignés
- Je trouve ça dingue que t'arrives à faire peur habillé comme ça aussi.
- Je te fais peur ?
- Un peuuuuu. Attends… Mais on va vraiment dans la forêt ?
- Tais-toi et marche.
- Mais je suis fatiguée !
- Nous sommes presque arrivés. Tu veux que je te porte ?
- C'est bon.. J'ai vécu pendant longtemps dans une forêt, je sais me débrouiller pour ne pas tomber. D'ailleurs, c'est amusant, regarde cet arbre, on dirait celui…Eh mais là… Mais…

Jasper la regarda, un peu hésitant.

- Mais c'est chez moi… Enfin, tout près...

Elle se retourna subitement vers lui.

- Mais ma maison a brûlé, tu te souviens ?
- Avançons encore un peu.
- M-Ma… Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Mais je ne me souvenais pas que c'était aussi proche du bord de la forêt… Et puis il est où le village ? Mais je comprends rien, Jasper, explique moi !
- Eh bien, effectivement, ça avait brûlé. Avait été brûlé. Mais comme à un moment, tu n'avais pas l'air d'avoir franchement envie de rester avec moi, eh bien, j'ai demandé à ce que ta cabane soit reconstruite.

- Et comme finalement tu t'es décidée à rester, et j'en suis bien content, je me suis dit que ça te ferait quand même plaisir d'y retourner un peu. Et que je pourais en profiter pour passer du temps rien qu'avec toi.

-Quant au village et à la distance nous séparant de la lisière, on a simplement emprunté un autre chemin. J'ai été étonné que tu ne réalise pas quelle était notre destination plus tôt... Mais visiblement tu ne connaissait pas ce passage.

- Tu ne veux pas dire quelque chose ? Tu me mets très mal à l'aise là.
- Je…

Elle se retourna vers lui avec de grands yeux pétillants.

-Je ne sais pas quoi dire ou même penser... Merci ! Ca me fait vraiment plaisir, je ne saurais pas expliquer pourquoi. Mais tu sais… A choisir entre ici sans toi et là-bas avec, je choisi, sans hésiter… Enfin… Un peu quand même… Bon, je choisis ici, j'avoue.

Jasper fronça les sourcils, faussement vexé.

- Je dois encore pouvoir rattraper ce type effrayé et te laisser mourir de faim ici toute seule.

Alice lui attrapa la main.

- Non. Tu restes. On… On peut y entrer ?

Jasper leva les yeux au ciel - pour changer - et poussa Alice d'une main dans le dos vers la cabane. Elle poussa la porte, la main un peu tremblante. Même si elle ne regrettait pas tant que cela cette période, cette maison lui avait quand même manqué.

- Oh ! Tout est exactement à la même place !
- J'ai essayé de me souvenir au mieux de l'emplacement de chaque objet. Et comme tu m'as retenu en otage plusieurs jours assis sur ce canapé…

Alice sautilla jusqu'à la cheminée, l'inspecta de haut en bas, fit de même avec la table et les chaises, la cuisine, et finit devant la porte de la chambre, qu'elle enfonça presque.

- Le lit…
- Ah, je me suis permis de demander un lit plus confortable… Et… la baignoire est aussi un peu différente. Enfin… Elle ressemble plus à une baignoire qu'à une auge à cochon.

Alice plissa les yeux.

- Ne dis pas de mal de ma baignoire toi ! Ooooh ! Regarde, regarde !
- Quoi ? Arrête de sautiller sur place, tu me donnes le tournis.
- Mais regaaaaarde ! Il y a même des épines partout par terre ! C'est super, c'est comme si rien n'avait bougé…
- Ca te fait réellement plaisir alors ?

Elle fit volte face précipitamment, manquant de tomber à cause de son entrain.

- Enormément. Merci ! Tu sais ce qui me ferait encore plus plaisir ?
- Non… Un dessert préparé par le chef ?
- Aussi… mais je pensais plutôt à aller nous baigner au lac d'argent !


(1) "Il était stupide de surprise, dans une abîme d'étonnement" Anatole France, Le lys rouge

Bon, alors la plupart des idées "excentriques" de vengeance vienne de Herta. Je vous copie/colle sa review, elle est magique :D Et date un peu aussi... Il était temps o/

NON MAIS CA VA PAS ? Je pense que Alice, après avoir fait brouter le gazon à Jasper, noyée l'autre ***** dans la fontaine. Elle devrait venir s'en prendre à toi ! et te secouer comme un prunier pour te remettre les idées en place :
Premièrement : Non mais, t'as pensé à nos pauvres petits coeurs ? HEIN?
Deuxièmement : Tu peux pas... faire pause après ça ! Non non non non !

Je le vois d'ici le Jasper, venir avec ses petits yeux éplorés de roi tyrannique refoulé : Non ce n'est pas ce que tu crois, j'étais obligé, c'était un accord de longue date, essaye de me comprendre, il n'y a que toi qui compte, on trouvera un moyen de se voir, tu comprends mon père avait certainement raison, je ne peux pas refuser mon rang et me marier avec toi n'était pas envisageable, j'ai encore été un roi capricieux, il faut que mon rang me dicte ma conduite, mais rassure toi c'est toi que j'aime... NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON, ça ne marche pas, sale petit blondinet ! Tu ne nous auras pas avec tes jolis petit discours !
QU'ON LUI COUPE LA TETE ! Allez Alice, coupe lui la tête !

... Piiiiouu, je sais plus quoi dire.

Madame Alice, mais fais quelque chose !
Mets toi toute nue sur le balcon, fais une attaque piégée dans le jardin ! Trouve toi un autre prétendant qui sera le frère caché du roi et fais le mourir de jalousie ! Marie toi avec son père! Je sais pas, fais quelque chose ! Fais comme si ça te faisait rien, mets toi en guerre contre lui ! Brule sa chambre et ses vêtements ! Rempli son lit de crème fraiche le jour de ses fiançailles... Je suis sur que tu ne manques pas d'imagination...
Et j'espère aussi que tu ne manques pas d'inspiration.