Posté le : 14 Février 2015.Bonne Saint Valentin à tous les amoureux. À tous les autres. Et surtout, surtout, à tous les Valentin qui, chaque année passent à la trappe sous prétexte de fleurs, de poèmes et d'amour gnian-gnian. VOILA.

Note d'auteur :Faisons simple et arrive un jour où l'on écrit sa dernière note d'auteur sur une histoire. On le sait. On ne reviendra plus. Plus jamais. On tourne la page. Et souvent cette note là est la plus dure à écrire. Vraiment.

Je me retrouve un peu dans cette situation. Cet épilogue marque la fin de Black Jesus. La VRAIE fin. Je suis enfin prête à lui dire au revoir. Et à le faire correctement. Ce n'est même pas un vrai chapitre. Peut-être même pas un épilogue. Ce sont des bouts de vie mis côte à côte. Plusieurs années séparent certains les uns des autres. Prenez le vraiment comme des morceaux de leur intimité. Un petit cadeau. C'est toujours la même idée. Celle selon laquelle je les laisse enfin heureux. Tous les deux. Blaise et Théodore. Et du coup, je m'en vais avec le sourire. & je vous embrasse.

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BLACK JESUS

Épilogue

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Take Control

Majid Jordan

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- Iris ! Appela Blaise, annule tous mes rendez-vous de l'après-midi.

- Ça doit sûrement être une blague, répondit-elle.

- Pas le moins du monde, lui confirma le créateur en passant devant la porte, ouverte, de son bureau, tout en enfilant sa veste. Théodore rentre plus tôt que prévu. Je vais le chercher à l'aéroport.

- Quoi ? Non, Blaise ! Blaise ? BLAISE !

Mais Blaise Zabini ne se retourna pas. L'inverse eut été étonnant. Il avait parfaitement conscience de mettre Iris dans des situations embarrassantes, souvent, mais il avait le sens des priorité. Et à l'heure actuelle, la priorité était d'arriver à l'aéroport à temps pour accueillir son petit-ami.

- Luna ?

La jeune femme se retourna vers son patron qui fut obligé de faire un petit bon en arrière pour éviter le ventre prédominant de la jeune blonde.

- Je ne me ferais jamais à ça je crois.

- « Ça » sera un bébé dans à peine trois semaines, répondit Luna en grimaçant.

- Hum et bien vivement que tu arrêtes de ressembler à quelqu'un qui a caché une pastèque sous son tee-shirt. C'est déstabilisant.

Luna prit un air boudeur.

- Et, mis à part accoucher le plus rapidement possible, que puis-je faire pour toi ?

- Et bien, répondit Blaise tout sourire en déposant une petite pile de papier devant Luna, si tu pouvais t'occuper de ça en mon absence, tu serais parfaite. Théodore arrive dans moins d'une heure et je ne pense pas revenir ici avant demain.

- C'est comme si c'était fait, dit Luna en attrapant les feuilles que Blaise venait de poser devant elle. Embrasse Théodore pour moi, tu veux bien ?

- Pas de soucis ! Oh et Luna ?

- Oui ?

- N'oublies pas de te reposer !

Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme et quitta le studio, aussi souriant que possible.

Il grimpa dans sa voiture, régla le volume de la musique bien trop fort et prit la direction de l'aéroport.

Il était surexcité. Il n'avait pas vu Théodore depuis une dizaine de jours. Il avait tellement hâte de le retrouver. Comme à chaque fois. Il prit une profonde inspiration. Il fallait qu'il garde le contrôle. Ne pas se laisser emporter. Même si c'était presque mission impossible.

Depuis bientôt trois ans, Théodore voyageait énormément pour son travail. Quittant parfois la France pour plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Les séparations étaient toujours déchirantes, même si la technologie faisait qu'ils ne passaient jamais trop longtemps sans se voir. Généralement, Blaise profitait des absences de Théodore pour travailler le plus possible. Ensuite quand son compagnon revenait, il faisait le mort pendant plusieurs jours, refusant de quitter le lit conjugal autrement que sous la menace. Cette fois-ci, pourtant, il savait qu'il ne pourrait offrir à Théodore plus d'un après-midi de répit, compte tenu de l'arrivée prochaine de la période des défilés. Raison de plus pour ne pas arriver en retard, se dit-il en appuyant sur la pédale d'accélérateur.

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Contrairement à son habitude, Théodore quitta l'avion d'un pas tranquille. Pour une fois, il ne semblait pas pressé. Blaise ne pourrait certainement pas venir le chercher. Il avait bien trop de travail en ce moment. Et Théodore ne pouvait en aucun cas le blâmer. Il revenait de dix jours à Vienne et ce n'était pas la première fois. Ces derniers temps, il avait été difficile pour eux deux de profiter pleinement de leur vie de couple. Pour dire vrai, il avait été difficile pour eux de se voir, tout simplement, sans que l'un ou l'autre ne croule sous le travail ou sans qu'un écran ne les sépare.

Alors qu'il s'apprêtait à aller récupérer sa valise, Théodore se stoppa net. Son regard venait de s'arrêter sur un homme portant une paire de Wayfarer. Une paire qu'il connaissait particulièrement puisqu'il était celui qui les avait offertes à son propriétaire.

L'homme aux Wayfarer sourit et Théodore se rapprocha de lui. Ils firent rapidement disparaître la distance entre eux et Théodore vint se blottir dans ses bras. C'est ici, dans les bras rassurants de Blaise qu'il se sentait vraiment à sa place.

- Je pensais que tu ne viendrais pas, dit-il finalement.

- Tu es un idiot. Je ne t'ai pas vu depuis une éternité et tu pensais que j'allais te laisser rentrer en taxi ? Tu es vraiment un putain d'idiot !

- Une éternité de dix jours ?

- C'est ce qu'il m'a semblé.

Théodore sourit.

- Je suis content que tu sois là.

- Tu n'as pas idée à quel point c'est réciproque.

Blaise posa son bras sur les épaules de Théodore et l'entraîna plus loin.

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- Alors, demanda Blaise un peu plus tard alors qu'ils approchaient de leur appartement, comment était Vienne ?

- Beaucoup moins jolie que quand nous y sommes allés ensemble, bizarrement, mais je ne peux pas vraiment me plaindre de voyager, n'est-ce pas ?

- Je passe mon temps à me plaindre de tout et n'importe quoi, alors je suppose que je ne suis pas de très bon conseil, qu'en penses-tu ?

Théodore, dont la tête était appuyée contre la vitre, laissa échapper un petit rire.

- Tu as l'air épuisé, dit Blaise en posant sa main sur la cuisse de Théodore.

- Je le suis, répondit-il. Je suis désolé, je sais que je devrait mettre ma fatigue de côté pour pouvoir profiter, mais je n'y arrive pas. Je...

- C'est bon, dit Blaise, on est arrivé. Je vais te faire couler un bain chaud, tu vas te détendre, et ensuite tu iras te reposer.

Théodore hocha la tête et, après que Blaise se soit garé, ils remontèrent tous les deux jusqu'à leur appartement. Une fois là-haut, le créateur laissa son petit-ami déposer ses affaires tandis qu'il se rendait dans la salle de bain.

Théodore en profita pour regarder autour de lui. Rien n'avait changé depuis son départ. Blaise n'avait pas du passer beaucoup de temps ici. Dans leur appartement. Il sourit. Leur appartement. Il se sentait tellement bien ici. Il leur avait fallu des semaines pour le trouver. Ils n'étaient d'accord sur rien. Passaient leur temps à s'engueuler. Avaient rendu les agents immobiliers complètement fous. Et puis ils avaient trouvé cette petite merveille. Ils avaient signé. Et le soir même ils avaient fait l'amour sur le parquet du salon. C'était deux ans auparavant.

- C'est prêt ! Cria Blaise, tirant Théodore de ses pensées.

Le jeune homme se rendit dans la salle bain et fut attendri par la vue qui s'offrait à lui. Blaise était tellement différent. Oh, bien sûr, il restait un connard arrogant qui prenait tout le monde de haut. Mais ils étaient amoureux. Pour de vrai apparemment.

Sans crier gare, Théodore se rapprocha de Blaise et se jeta dans ses bras, cherchant ses lèvres des siennes.

- Et bah dis donc, lâcha Blaise entre deux baisers, j'ai failli attendre.

Théodore lui donna un petit coup sur l'épaule avant de placer ses mains sur la nuque de Blaise, cherchant un appui.

- Tu m'as manqué, murmura Théodore au creux de l'oreille de son amant. Tellement, tellement manqué.

Blaise attrapa les jambes de son petit-ami et vint les nouer autour de sa taille.

- Nous avons pensé à toi chaque seconde de ces putains de dix jours, susurra Blaise alors qu'il commençait à s'attaquer au cou de Théodore.

- Nous ?

- Petit-Blaise et moi.

Théodore pouffa.

- Je pense qu'il est temps de me montrer à quel point je t'ai manqué, taquina-t-il.

Alors que Blaise collait leur deux corps encore un peu plus, le regard de Théodore se perdit sur l'eau qui commençait à refroidir dans la baignoire. Il trouva ça stupide. Puis, les mains de Blaise glissèrent sous son tee-shirt, et il ne fut plus capable d'aucune pensée cohérente.

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Don't know why

Norah Jones

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Théodore rejeta la tête en arrière et se massa lentement la nuque. Son corps tout entier lui hurlait qu'il était assis sur cette chaise de bureau depuis bien trop longtemps.

Il poussa un profond soupir. Plus qu'une petite relecture et cet article serait prêt à être envoyé. Ensuite il n'aurait qu'à attendre que Blaise rentre pour lui faire un massage. Théodore sourit dangereusement à cette idée. Il s'étira avant de reprendre, lorsque son téléphone sonna.

Il jeta un coup d'œil au nom de la personne qui l'appelait. Blaise. Théodore passa une main tremblante sur son visage. Il n'y avait aucune raison que Blaise l'appelle maintenant. À moins que...

- Oui ? Dit-il, hésitant, en prenant l'appel.

- C'est fini.

C'est tout ce que Blaise eut besoin de dire pour que Théodore comprenne. Il sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Il se sentit mal. Sans doute allait-il rendre son déjeuner.

- J'arrive.

- D'accord.

Blaise raccrocha. Théodore se leva, enfila sa veste et ses chaussures tel un automate et quitta l'appartement en faisant claquer la porte. Le jeune homme marcha d'un pas rapide, les mains dans les poches de sa veste. Son regard obstinément fixé au sol. Une larme coula sur sa joue, puis d'autres suivirent. Il pensa à sa mère durant quelques minutes, puis sécha ses larmes d'un revers d'un main. Il accéléra le pas. Blaise avait besoin de lui.

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Quand Théodore aperçu son petit-ami, celui-ci était assis dans une des nombreuses salles d'attente de l'hôpital. Son regard semblait fixer un point invisible. Il ne bougeait pas, semblant à peine respirer.

Théodore s'assit à côté de lui et posa une main hésitante sur son épaule.

- Je suis désolé Blaise, murmura-t-il.

Le créateur ne bougea pas. On pouvait même se demander s'il s'était rendu compte de la présence de Théodore auprès de lui.

- Comment tu as fait toi ? Demanda Blaise après de longues minutes. Comment on fait pour apprendre à vivre sans elles ?

Théodore eut un sourire triste.

- Tu n'apprends pas à vivre sans ta mère Blaise. Jamais. Elles sont toujours là. Quand tu réussis, quand tu fais une très grosse connerie, quand tu es heureux, quand il se passe quelque chose de vraiment important dans ta vie. Elles sont toujours là. Il faut simplement se faire à l'idée que tu es la seule personne qui peut la voir.

- C'est trop dur.

- Je sais.

Théodore posa sa main sur celle de Blaise et ils restèrent comme ça un long moment. Sans parler. Sans même se regarder. Ils n'en avaient pas besoin. Ils étaient ensembles. C'est tout.

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- Putain, marmonna Draco, je n'arrive pas à y croire. J'étais persuadé qu'elle nous enterrerait tous...

- On en était tous persuadé, répondit Théodore en fixant Blaise qui marchait un peu plus en avant, aux côtés de membre de sa famille.

- Je n'arrive pas à y croire, répéta Draco.

Théodore se pinça les lèvres.

Putain, pensa-t-il, ils venaient d'enterrer Daéline Zabini. Ça semblait tellement irréel. Elle était tellement... Ses mains tremblèrent légèrement et Théodore les glissa dans ses poches.

Quelques mois plus tôt, alors qu'elle dînait avec son fils, Daéline Zabini avait fait un malaise. En plein restaurant. Elle était tombée de sa chaise et avait perdu connaissance. Une fois à l'hôpital, le verdict était tombé, les médecins avaient été clairs : son cancer prenait incontestablement le dessus. Il n'y avait plus grand chose à faire puisqu'elle refusait désormais de se soigner, n'est-ce pas ?

Ce soir-là, Blaise avait appris que sa mère souffrait d'un cancer depuis plusieurs années et qu'elle n'avait rien dit. Jamais. À aucun moment elle n'avait laissé entrevoir qu'elle était malade. Qu'elle souffrait. Elle avait tout affrontée seule. Le premier. Le cancer du sein, anodin selon le médecin. Puis les autres. Les métastases qu'on avait trouvé un peu partout dans son corps. Les traitements. La chimiothérapie. Les longues semaines à l'hôpital quand tout le monde pensait qu'elle était à l'étranger. Et puis la souffrance, terrible, qui la tiraillait à chaque instant. Finalement, elle avait fini par abandonner. C'était bien trop dur, avait-elle avoué un jour à Théodore alors qu'il était venu lui rendre visite. Elle avait simplement envie de quitter ce monde sans trop de souffrance et avec un peu de dignité. Surtout de la dignité, avait-elle ajouté en riant difficilement.

- Théodore putain ! S'exclama Draco en lui montrant Blaise qui en venait aux mains avec un autre homme un peu plus loin.

- Tentez de publier quelque chose, entendirent-ils en se rapprochant, et je vous tue. C'est bien compris ? EST-CE QUE C'EST BIEN COMPRIS ? Hurla Blaise en secouant l'homme qu'il avait en face de lui.

- Blaise ! Dit Draco en essayant de faire lâcher prise à son ami. Tu te donnes en spectacle, arrêtes ça !

- Je n'en ai rien à foutre. Vous ne respectez rien ! Marmonna-t-il à l'attention du journaliste. Vous n'êtes qu'une merde.

- Blaise...

- C'est bon, s'emporta-t-il en lâchant l'autre homme. N'oubliez pas, un seul mot, et je vous tue.

Puis Blaise s'éloigna sans un regard en arrière.

Il souffrait tellement.

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- Blaise est-ce que tu veux quelque chose ? Demanda Théodore depuis la cuisine.

Seul le silence lui répondit.

- Blaise ? Insista-t-il.

Toujours rien.

- Blaise, est-ce que... ? Commença Théodore avant de s'interrompre.

Blaise était assis sur leur canapé, fixant quelque chose sur la table basse. En s'approchant Théodore distingua une enveloppe sur laquelle le prénom de son petit-ami était inscrit.

- Est-ce que... ?

- C'était dans ses affaires à l'hôpital. Il me l'ont donné avant-hier, mais je suis incapable de l'ouvrir.

- Tu sais, dit Théodore d'une voix douce, tu as tout le temps. Personne ne t'oblige à le faire aujourd'hui. Ta journée a été bien assez dure et...

- Lis-la moi, demanda Blaise.

- Quoi ? Mais qu'est ce que...

- Théodore, s'il te plaît, lis moi cette lettre.

- Tu es sur que c'est ce que tu veux... ?

- J'en suis certain.

Théodore hocha la tête. D'une main tremblante, il attrapa l'enveloppe qui se trouvait devant eux et l'ouvrit. Il en sortit la lettre que Daéline Zabini destinait à son fils et commença à lire d'une voix hésitante.

« Blaise, mon amour,

Aussi éloigné de mes habitudes que cela puisse paraître, je voudrais commencer cette lettre en te demandant des excuses. Je te demande de m'excuser de te laisser seul. Je n'ai jamais voulu que cela arrive. Tu dois me croire. Seulement, il faut que tu comprennes que je suis épuisée. J'ai toujours pensé que j'étais le genre de femme qui ne renoncerait jamais, et au début de ma maladie j'y croyais. J'y croyais vraiment. Mais aujourd'hui je ne peux plus. Cette maladie me fais bien trop de mal. Je ne reconnais plus le reflet que me renvoie le miroir. Je ne suis plus moi. Je le sais. Je le vois dans tes yeux quand tu viens me rendre visite à l'hôpital. Quand tu restes des heures assis à côté de moi, sans rien dire.

Je voudrais aussi te demander pardon de ne rien t'avoir dit plus tôt. Tu me connais. Tu sais pourquoi je ne l'ai pas fait. Tu aurais fait la même chose. Tu n'es pas mon fils pour rien.

Mais cette lettre, mon Blaise, je l'écris surtout pour te dire de vivre. Tu es une personne exceptionnelle, n'en doute jamais. Tu es beau, intelligent et très doué. Ne laisse jamais personne te dire le contraire, tu as bien compris ? Et si quelqu'un ose le faire, casse lui la figure. Je sais que tu iras loin. Et je sais aussi, désormais, que tu feras tout pour être heureux. Et même si tu ne le fais pas, Théodore s'en chargera. Si tu en doutais encore, sache que je te donne mon entière bénédiction. C'est un garçon bien, je te l'ai toujours dit. Ne vous faites jamais de mal tous les deux, ce que vous vivez est très rare, crois n'ai pas peur de te laisser ici, car je sais que tu es avec lui.

Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites mon amour,

je t'aime de tout mon cœur,

Maman. »

Théodore replia la lettre et la remit dans l'enveloppe. Il ne dit rien. Il en était incapable.

Blaise s'allongea sur le canapé et posa sa tête sur les genoux de Théodore. Ce dernier lui caressa doucement la tête et Blaise se mit à pleurer. Enfin.

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Sorry

Pony Pony Run Run

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Le bruit d'une porte qui claque. Des pas précipités. Une seconde porte qui claque.

- Théodore !

- Va te faire foutre !

- Il faut qu'on en parle...

- Pour la centième fois, il n'y a absolument rien à dire. Maintenant, fous moi la paix...

- Théodore...

Théodore sortit de la chambre, où il s'était enfermé, pour se retrouver face à Blaise. Il avait commencé à se déshabiller. Il s'était déjà débarrasser de sa veste de costume, et sa chemise était ouverte.

- Merde Blaise. Merde ! Puisque je te dis qu'il n'y a rien entre ce type et moi, pourquoi est-ce que tu ne peux pas simplement me croire ?

- Et pourquoi est-ce que toi tu ne veux pas reconnaître que ce type te tourne autour ?

- Mais parce que ce n'est pas le cas ! Ce n'est pas le cas une seule putain de seconde ! On travaille ensemble. Il n'y a rien d'autre.

- Tu mens ! S'emporta Blaise.

Il attrapa un presse-papier en verre qui se trouvait à porte de main et l'envoya de toute ses forces contre le mur. Le bruit du verre se brisant fit sursauter Théodore.

Quelques heures plus tôt, Denis, l'un de ses collègues, l'avait appelé alors qu'il était au restaurant avec Blaise. Ils n'avaient pas parlé plus de cinq minutes, mais cela avait suffit à mettre Blaise hors de lui. Il était persuadé que Denis draguait Théodore. Pire encore, il était persuadé que Théodore n'était pas insensible aux avances de Denis. Ce débat, où chacun essayait de prouver à l'autre qu'il avait raison, avait duré tout le repas et s'était poursuivi sur le chemin du retour. Cela avait été insupportable. Du grand Blaise Zabini. Et même maintenant, il n'était pas capable de le laisser tranquille.

- Tu es un grand malade, répondit Théodore en tournant le dos à Blaise.

Il attrapa quelques affaires et alla s'enfermer dans la salle de bain, sans laisser à son petit ami le temps de réagir.

Bien sûr, il savait qu'en agissant de la sorte, il mettait Blaise hors de lui, mais il n'en avait rien à faire. Parfois, Blaise n'était qu'un con, comme ce soir.

Blaise d'ailleurs qui se mit alors à tambouriner sur la porte.

- Ouvre cette putain de porte Théodore !

Théodore ne prit même pas la peine de répondre.

- Ouvre cette porte ! Cria presque Blaise, qui ne cessait de donner des coups sur la porte. Ouvra là avant que je ne m'énerve et que je...

- Et que tu quoi ? S'écria Théodore en ouvrant brusquement la porte. Tu veux me taper dessus ? C'est ça que tu veux ? Et bah vas-y ! Regarde comme ce serait simple ! Ajouta-t-il, provocateur, en poussant Blaise.

Pris au dépourvu, Blaise recula de plusieurs pas. Il n'imaginait pas un seul instant que Théodore puisse penser ça. Peut-être que cette fois, ils étaient allé trop loin.

- Théodore...

Son ton avait changé. Il était soudain très doux. Presque suppliant.

- Où est-ce que tu vas ? Demanda-t-il quand il le vit enfiler son manteau.

- Loin de toi, répondit Théodore avec hargne.

- Épouse-moi, lança Blaise. Si tu es sûr de me vouloir moi et personne d'autre, épouse-moi ! Puisque tu es si sûr de tes choix !

Théodore stoppa ses mouvements et se retourna vers Blaise. Il avait les yeux brillants de larmes contenues.

- Je te hais, répondit Théodore, après s'être rapproché.

Il se dirigea ensuite vers la porte, sans un seul regard en arrière. Il l'ouvrit, et disparu sans un mot de plus.

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- Il a dit quoi ? Répéta Neville pour la cinquième fois, ce qui lui valu un regard noir de la part de Théodore.

- Tu te moques de moi ?

- Non, non, excuses moi, c'est juste que j'ai énormément de mal à imaginer Blaise Zabini dans cette situation, c'est tout.

- Est-ce que tu es en train de me traiter de menteur ?

- Calme toi tout de suite Théodore Nott.

Théodore baissa la tête, honteux.

En vérité il ne pouvait pas en vouloir à Neville. Il l'avait appelé, au beau milieu de la nuit et ce dernier l'avait accueilli sans rien demander.

- Vous feriez mieux de parler un peu moins fort, déclara Luna en sortant de la cuisine, des tasses de thé à la main.

Elle en posa une devant Théodore et une seconde devant Neville. Elle s'assit, elle-même sur le canapé et se tourna vers son mari.

- Je te préviens que si tu réveilles Léon et qu'il se met à courir partout, c'est toi qui lui expliques que ce n'est pas le matin...

- Promis princesse, répondit Neville avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres de Luna.

- Je pense que je ferais mieux d'aller me coucher de toute façon. Merci pour tout.

- Tu sais ce que tu ferais mieux de faire ? S'emporta Neville en se levant. Tu ferais mieux de prendre ce putain de téléphone et d'appeler Blaise. Vous discuter et ensuite tu rentres, vous faites l'amour toute la nuit et le problème est réglé.

Théodore et Luna ouvrirent de grands yeux.

- Bah quoi ? S'étonna Neville, j'ai raison, non ?

Luna se leva et alla serrer Théodore dans ses bras.

- Si j'étais toi, lui murmura-t-elle, je prendrais ce téléphone, mais j'appellerais Draco. Après tout Blaise et lui sont les seuls à savoir ce qu'il s'est passé ce soir-là. Peut-être qu'il est temps que tu apprennes la vérité, tu ne crois pas ?

Cette déclaration laisse Théodore perplexe. Luna était complètement folle. Ce soir là, cinq ans auparavant, n'avait rien à voir avec leur dispute d'aujourd'hui. N'est-ce pas ?

Le jeune homme se rendit dans la salle de bain et se passa de l'eau sur le visage. Il s'arrêta un instant sur son reflet et se demanda si le jeune garçon qu'il avait été était satisfait de l'homme qu'il était devenu. Peut-être avait-il tout de même un regret. Un seul petit regret...

il retourna dans le salon et attrapa le téléphone que Neville lui avait donné quelques minutes plus tôt.

- Hum ? Répondit la voix à l'autre bout du fil, une fois que Théodore eut composé le numéro.

- C'est Théodore.

- Hum ?

- Théodore.

- Draco ! Hurla la voix.

- Allô ? Dit, cette fois, la voix de Draco.

- C'est Théodore.

- Théodore ? Mais putain tu as une idée de l'heure qu'il est ?

- Hein ? Oh oui, je suis désolé, mais il fallait que je te demande quelque chose.

- Et ça ne pouvait pas attendre demain ?

- Et bien...

- Merde Théodore. Blaise et toi, vous êtes vraiment des cons. Tu as cinq minutes avant que je ne te raccroche ce téléphone au nez.

- Très bien. Euh...

- Le temps passe !

- Oui, oui. Tu te souviens de cette soirée en boite quand j'étais étudiant et que je devais écrire un article sur Blaise ?

- Quoi ? Tu m'appelles pour...

- Draco ! Le coupa Théodore, est-ce que tu t'en souviens ?

- Euh... Ouais. Ouais je me souviens. On avait pas mal bu et tu t'es barré comme un voleur, non ?

- Ouais, voilà.

- Et bah quoi cette soirée ?

- Tu te souviens être allé fumer avec Blaise ?

- Ouais, peut-être... Théodore c'était il y a au moins quatre ou cinq ans...

- C'est important. Ce soir-là, quand Blaise et toi vous êtes parti, il t'a parlé de moi. Il t'a dit...

- Il m'a dit qu'il était déjà dingue de toi, ouais, je m'en souviens maintenant ! Que tu étais différent et tout un tas de conneries. Il me disait toujours ça quand il me parlait de toi de toute façon. Que tu étais différent... Et puis ensuite, tu t'étais barré et j'ai pensé qu'il avait tord et que t'étais juste un petit con un peu bizarre.

- Non ! Il... Il..., bafouilla Théodore.

- Il... Il... Quoi ?

- Il a dit que j'étais juste le mec qu'il baisait. Il a dit que je ne comptais pas et... J'étais là ! J'ai tout entendu !

- Hein ? Mais t'es malade ! Il ne m'a jamais rien dit qui ressemblait à ça ! Blaise est dingue de toi depuis le début. Il m'a bassiné avec toi pendant des mois.

- C'est impossible...

- Attends une minute... C'est pour ça que tu es parti ? Parce que tu as entendu un bout de conversation que tu as mal interprété ?

Théodore ne répondit pas à la question. Il était en état de choc. Était-il possible que pendant tout ce temps là il se soit trompé ? Était-il possible que Blaise n'ai jamais rien dit de mal ? Théodore eut soudainement envie de vomir. Pendant toutes ces années, il avait fuit ce sujet de conversation. Cette année, où ils avaient été séparés, était devenu une sorte de tabou et autour d'eux, jamais personne n'osait en parler de peur de déclencher la colère de l'un d'entre eux. Même maintenant qu'ils se connaissaient par cœur, Théodore n'avait jamais eut le courage d'en parler à Blaise.

Il se demanda s'il avait toujours su, au fond de lui, que Blaise n'avait rien fait de mal ?

Cinq ans, pensa-t-il. Cinq putains d'années qu'il traînait cette merde alors que Blaise n'avait jamais rien fait de mal.

Il eut un léger rire.

- Théodore ?

- Merci Draco. Merci pour tout et encore désolé de vous avoir réveillé !

- Hein ? Non, Théodore ! Tu ne peux pas...

Théodore raccrocha et quitta le canapé à toute vitesse. Finalement, c'était comme s'il l'avait toujours su. Il enfila des vêtements et quitta l'appartement plus vite que jamais. Une fois dehors, il se mit à courir. Le studio de Blaise n'était qu'à vingt minutes à pied, mais vingt minutes, c'était déjà trop long.

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Blaise était en pleine réunion de préparation, rassemblant une vingtaine de personnes autour de lui, lorsque la porte s'ouvrit à la volée sur un Théodore essoufflé et aux joues rouges, faisant sursauter tout le monde.

- Théodore ? Demanda Blaise en se levant brusquement, est-ce qu'il s'est passé quelque chose ?

Théodore prit alors le temps de regarder autour de lui et se sentit bête. Il venait de créer un vent de panique sans raison. Peut-être qu'il aurait juste dû décrocher son téléphone. Ou attendre le retour de Blaise.

- Non, je... Il fallait que je te parle.

Blaise fronça les sourcils.

- Continuez sans moi, dit-il aux autres, je reviens.

Il attrapa le bras de Théodore et l'emmena jusqu'à son bureau un peu plus loin. Il ferma la porte derrière eux.

- Est-ce que tu es sûr que tout va bien ? On dirait que tu vient de voir un fantôme !

Théodore sourit. Il était partit en claquant la porte quelques heures plus tôt et pourtant il n'y avait plus une once de colère sur le visage de Blaise, seulement de l'inquiétude. Comme si tout le reste n'avait jamais compté.

- Je te demande pardon, dit Théodore d'une voix tremblante. Je te demande pardon d'être parti il y a cinq ans.

- Hein ?

- J'ai été stupide et je te demande pardon. Je... J'ai commis une erreur et j'étais trop borné pour l'admettre. Alors, je te demande pardon. Et si tu en as toujours envie et que ce n'était pas une demande en l'air, je serais très heureux de t'épouser. Mais si tu as juste dit ça pour me provoquer, je m'en fiche. Je suis bien avec toi Blaise. Et je m'en fou que tu casses la gueule de Denis. On n'est même pas amis lui et moi. Il n'y a que toi qui compte. Je voulais que tu le saches.

- Attends une minute, dit Blaise qui paraissait complètement perdu. Tu viens ici, en pleine nuit, alors qu'on vient de se disputer et que je suis en pleine réunion, pour t'excuser de quelque chose qui s'est passé il y a cinq ans. Quelque chose dont tu as toujours refusé de parler. C'est bien ça ?

Théodore hocha la tête, penaud, tandis que Blaise allait s'asseoir sur le canapé qui occupait un coin de son bureau.

- Je pense qu'il va falloir qu'on reparle de ça car le moment est loin d'être bien choisit. Tu es d'accord ?

Une nouvelle fois, Théodore hocha la tête.

- Bien. Très bien. Maintenant, viens par ici, lui dit Blaise en tapotant la place à côté de lui.

Théodore s'exécuta.

Blaise attrapa son visage entre ses mains et l'amena tout proche du sien.

- Je suis désolé, moi aussi. Je suis désolé parce que je me comporte parfois comme un gros con et que tu es toujours là, malgré tout. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Théo. Et même si je déteste l'idée du mariage et bien si ça te fait plaisir...

- Je déteste l'idée du mariage aussi, répondit Théodore. Alors peut-être qu'on pourrait juste rester comme ça, non ? Comme avant. C'était bien, non ?

- Tout ce que tu voudras.

Théodore eut à peine le temps de sourire, avant que les lèvres de Blaise ne viennent se coller aux siennes. Et il eut à peine le temps d'apprécier ce baiser avant qu'il ne devienne plus insistant et que les mains de Blaise ne viennent se glisser sous son pull.

- J'ai envie de toi, dit Blaise en mordillant le cou de Théodore. J'ai tellement, tellement envie de toi.

- Et ta réunion ?

- Rien à foutre ! Est-ce que je ne suis pas celui qui commande ici ?

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Save the last dance for me

The Drifters

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- Chut, murmura Théodore à l'attention d'une jeune mannequin, qu'il avait déjà vu plusieurs fois sur les défilés de Blaise, en se glissant dans les coulisses.

La jeune femme lui sourit avant d'être happée par une maquilleuse à l'air sévère.

Théodore se faufila dans les coulisses en tentant d'éviter l'euphorie ambiante, les cris et les mouvements brusques de chacun.

- Excusez-moi, demanda-t-il en interpellant une petite brune qui portait d'immenses lunettes, vous savez où est Luna ?

La jeune femme lui désigna du doigt une seconde salle avant de disparaître.

Théodore suivit la direction indiquée par la petite brune et finit par trouver son amie qui attachait des épingles sur une robes. Son fils, Léon, qui avait désormais cinq ans, était assis sur le rebord d'une fenêtre et jouait avec un petit dinosaure en plastique. Quand elle vit, Luna alla l'embrasser avant de retourner à sa robe.

- Théo ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Surprise ! Répondit-il en allant embrasser Léon.

- Je t'avoue que je suis soulagée, Blaise est intenable. Quand es-tu rentré ?

- Et bien, commença Théodore en regardant sa montre, mon avion a attérit il y a deux heures.

- Tu sais qu'il va devenir fou quand il va te voir ?

- Je sais, ouais, répondit le jeune homme qui affichait désormais un sourire carnassier. C'est mon but.

Luna pouffa.

- C'est bon Lola, file ! Lança Luna à l'attention de la jeune mannequin dont elle s'occupait. Le défilé va commencer, tu veux le voir ?

Théodore hocha la tête alors que Léon quittait le rebord de sa fenêtre avec un peu trop d'engouement pour un petit garçon de son âge.

- Il passe énormément de temps ici ? Demanda Théodore à Luna.

- Un peu trop. Il dit qu'il veut devenir comme Blaise plus tard. Tu verrais la tête de Neville quand il dit ça...

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Blaise était debout au centre de la scène et ne pouvait s'empêcher de sourire à l'entente des applaudissements. Il était fier. Comme chaque fois.

Chaque défilé était unique. À la fois tellement différent des précédents et si semblables. Cette attente, toujours aussi longue. Ce sentiment de doute. Et puis la consécration. Quand elle arrivait. Enfin. Comme maintenant. Les flashs des appareils photo crépitaient. Il était le centre de l'attention. Il aurait sans doute pu en bander. Mais pas ce soir. Il n'avait pas vraiment le cœur à ça. Dans quelques minutes, une des magnifiques mannequins qu'il avait engagé viendrait lui apporter un bouquet de fleurs et il pourrait quitter la scène. Ensuite, il resterait quelques heures au cocktail qui suivrait le défilé. Juste pour faire bonne figure. Et parce qu'Iris ne lui pardonnerait jamais de ne pas être venu. Pour finir, il s'éclipserait et irait se coucher. Il dormirait du côté de Théodore. Comme depuis six semaines. Six putains de longues semaines.

Blaise remarqua que les regards le quittaient pour fixer un point derrière lui. Les fleurs. Il se retourna.

- Putain, murmura-t-il.

Juste devant lui, se tenait un bouquet de fleur qui cachait difficilement Théodore.

Il était beau. Il portait un costume. Et ça le rendait putain de sexy. Il avait bronzé un peu, aussi. Mais juste un peu. Théodore avait la peau fragile. Il n'avait pas changé. Il sourirait. Un sourire moqueur.

Blaise eut envie de pleurer.

Théodore était là.

- Tu ne m'embrasse pas ? Murmura le journaliste à l'attention, seule, de son petit-ami.

Blaise ne se fit pas prier. Il se rapprocha de Théodore, le prit dans ses bras, et l'embrassa.

Les photographes s'en donnaient à cœur joie mais Blaise n'en avait rien à faire. Théodore était là. Pour de vrai.

- Tu m'as tellement manqué. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu rentrais aujourd'hui ?

- Parce que sinon, ça n'aurait plus été une surprise, répondit Théodore en souriant.

Blaise le serra un peu plus fort dans ses bras. Il était heureux.

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- J'ai cru, murmura Théodore au creux de l'oreille de Blaise, que ce cocktail ne finirait jamais.

- A qui le dis-tu ? Répondit ce dernier alors qu'ils pénétraient dans l'appartement.

Théodore envoya un sourire aguicheur à Blaise et commença à retirer sa veste de costume.

Face à lui, les yeux de son petit-ami ne cachaient rien de son envie.

- J'ai envie de toi, déclara Blaise.

- Qu'est- ce que tu attends ?

Blaise laissa un petit rire avant d'entamer les choses sérieuses. Il déshabilla Théodore à la fois bien trop vite et bien trop lentement à son goût. Il observa ce corps qu'il connaissait par cœur mais qu'il n'avait pas vu depuis une éternité. Il goûta à cette peau, si familière et si exotique à la fois. Il laissa courir ses doigts sur le corps de Théodore, les yeux fermés, pour être sûr de ne pas l'avoir oublié.

- J'ai quelque chose à te proposer, dit Théodore alors que Blaise s'amusait à lui mordiller l'aine.

- Hum ?

- Baise moi maintenant et ensuite on pourra se redécouvrir pendant des heures si c'est ce que tu veux, mais je ne peux plus attendre.

Pour donner plus de poids à ses paroles, Théodore attrapa la main de Blaise qu'il dirigea vers son entrejambe afin que son petit-ami sente son désir.

Blaise sourit.

- C'est d'accord.

- Dieu merci, soupira Théodore.

Si on avait dit à Blaise Zabini qu'un jour il ferait l'amour à un homme sans le quitter des yeux une seconde, qu'il lui murmurait qu'il l'aimait et qu'ils dormiraient dans les bras l'un de l'autre, il aurait rit. Et pourtant, c'est ce qu'il fit cette nuit-là. Avec Théodore. Son Théodore.

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Bonus Track

Hooked on a feeling

Blue swede

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Le lendemain matin, Blaise était particulièrement de bonne humeur.

Son défilé avait été un succès, Théodore était rentré et ils avaient fait l'amour une bonne partie de la nuit. Les choses ne pouvaient pas mieux aller, si ?

Il commença à faire du café alors que Théodore était sous la douche. Alors qu'il se demandait s'il allait le rejoindre sous l'eau brûlante, la sonnerie du téléphone le tira de ses pensées.

- Allô ?

- Monsieur Nott ?

- Non, je suis monsieur Zabini. Son conjoint, répondit froidement Blaise à son interlocuteur, un jeune homme à en croire sa voix.

- Oh excusez-moi, j'ai essayé de joindre monsieur Nott sur son téléphone personnel mais je n'ai pas eu de réponse, je suis Tom de l'agence de voyage, je voulais simplement lui dire que ses billets étaient arrivés.

Le téléphone glissa lentement des mains de Blaise pour aller se perdre dans les longs poils du tapis du salon. Blaise, quant à lui, se laissa tomber dans le canapé. Il ne pouvait pas y croire. Théodore ne pouvait pas repartir. Pas déjà. Pas alors qu'il ne s'était même pas encore réhabitué à sa présence. Et surtout pas sans qu'ils en parlent avant. Il ne pourrait pas le supporter.

Blaise prit sa tête dans ses mains et ne bougea plus pendant de longues minutes, si bien que quand Théodore fit son entrée dans le salon, une serviette nouée autour de la taille, il le trouva dans cette position.

- Blaise ? Appela-t-il, qu'est ce que tu fous ? Moi qui pensais que tu me rejoindrais sous la douche, je suis déçu.

Silence.

- Blaise ?

- Tu ne peux pas faire ça.

- Hein ? Faire quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Demanda Théodore en se servant un café. Tu en veux un ? Ajouta-t-il en désignant la cafetière.

- Je ne le supporterais pas, dit Blaise. Pas si vite. J'ai besoin de toi.

- Quoi ? Blaise tu débloques ou quoi ?

- Tu ne comprends pas ? S'énerva Blaise. Je ne veux pas que tu partes. Je ne te laisserais pas faire !

- Je ne pars nulle part, répondit Théodore en haussant les épaules.

Blaise se leva, se rapprocha de Théodore et attrapa son poignet qu'il serra fort entre ses doigts.

- Ne me mens pas.

- Quoi ? Mais Blaise qu'est-ce que tu racontes comme conneries ? Je ne comprends rien. Et lâche moi tu me fais mal !

- Ton ami Tom de l'agence de voyage a appelé, déclara Blaise en lâchant le poignet de son petit-ami.

- Et ?

- Et tes billets son prêts.

-Merde, murmura Théodore.

- Qu'est-ce que tu as à dire maintenant ?

- Et bien... J'ai à dire que Tom vient de gâcher ton cadeau d'anniversaire...

- Quoi ?

- Ces billets espèce de crétin, ce n'est pas pour le travail. C'est pour toi et moi. On part Lundi. En Argentine. Pour les vacances. C'était une surprise. Maintenant que les défilés sont passés, je pensais que nous avions tout notre temps.

- Quoi ?

- Arrêtes de répéter « quoi ? » ou je te fou une claque.

- Tu ne repars pas ?

- Je viens à peine de rentrer de six semaines à l'étranger Blaise, bien sûr que je ne repars pas ! Enfin techniquement si... Mais je repars avec toi, alors c'est différent, n'est-ce pas ?

Blaise hocha la tête.

- Bien. Bon anniversaire.

- Merci.

- Est-ce qu'on va rester comme deux abrutis à se regarder dans le blanc des yeux ?

- Je propose plutôt que tu retournes sous la douche et que je vienne te remercier comme il faut pour ce beau cadeau d'anniversaire.

- Hum... Ce plan me semble plus qu'acceptable, répondit Théodore en laissant glisser sa serviette de bain. Ne tarde pas trop, ajouta-t-il en se dirigeant vers la salle de bain entièrement nu.

- Ne t'inquiètes pas, répondit Blaise, je surveille tes arrières.

Théodore pouffa et courut vers la salle de bain, Blaise sur ses talons.

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FIN

( POUR DE VRAI ET C'EST TRISTE ET JE PLEURE)