PRÉCIEUSES ET PERFIDES POTIONS

Beta Lectrice : Éttoile, Level AWESOME.

Disclaimers : les personnages de cette fiction appartiennent tous à J.K. Rowling, je ne fais que les emprunter et les détourner pour un petit moment.

Résumé : Harry et Draco renversent par inadvertance une étagère remplie de potions. Les conséquences sont désastreuses, ils sont désormais soumis aux effets aléatoires de philtres plus retors les uns que les autres.

Warning : Harry Potter x Draco Malfoy, T

Merci aussi à Hippotamette pour la relecture des premiers chapitres.


Chapitre 1 : Début & Déboires

Harry passa la main dans ses cheveux avec lassitude. Quoi de pire que commencer la journée par un cours de potion en commun avec Serpentard ? Une seule envie : partir en courant. « Allez Harry, songea-t-il, il te reste une journée à tenir ». Ca faisait plusieurs jours déjà qu'il décomptait les heures avant son retour à Square Grimmaurd pour les fêtes. La plupart des élèves, la mine ensommeillée, s'installèrent dans le silence. Harry jeta un rapide coup d'œil au premier rang, Malfoy et ses acolytes parlaient avec animation. Ils se retournèrent brusquement dans sa direction avec de larges sourires. Harry fronça les sourcils, ça sentait le coup fourré. Après tout, que pouvait-il attendre d'autre de la part de son rival favori autoproclamé ? Cette pensée le fit sourire. Il avait obtenu ce statut particulier le jour où il avait refusé de lui serrer la main en première année. Il faut dire que ses manières de bourgeois narcissique le rendaient dingue. Rogue ouvrit la porte du cachot dans un claquement sec. Il fit disparaître les encriers et les parchemins d'un mouvement de baguette, sous les protestations des élèves de Gryffondor.

- Vous n'en aurez pas besoin. Vos cerveaux flétris et sans intellect seront bien trop occupés à tenter de suivre les indications. Il fit une pause pour donner de l'effet avant de reprendre avec plus de hargne, Je ne m'attends pas à ce que vous compreniez la subtilité de la confection d'une potion, mais comme vous le savez, l'exercice d'aujourd'hui comptera pour 50% de la note du semestre et sera décisif pour vos BUSE. Son regard balaya la classe et s'arrêta à la hauteur de Harry, Monsieur Potter va nous rappeler le nom et la particularité de la potion.

Harry lança un regard paniqué à Hermione qui lui répondit avec un air compatissant. Elle l'aurait bien aidé, mais Rogue leur avait déjà retiré 10 points au cours précédant quand elle lui avait soufflé la réponse. Malfoy lui lança un sourire goguenard et passa son pousse sous la gorge dans un mouvement significatif. « T'es cuit, Potter ».

- Bien sûr vous n'en avez pas la moindre idée, reprit Rogue, que pouvais-je attendre de plus ? La célébrité n'a fait qu'enfler votre tête sans la remplir semblerait-il. Ça fera 5 points en moins pour Gryffondor. M. Malfoy auriez-vous l'obligeance d'éclairer sa lanterne ?

- Mais bien sûr professeur, répondit ce dernier avec satisfaction, l'examen d'aujourd'hui porte sur la confection du Philtre d'Héraclès qui permet d'obtenir une force surhumaine pendant un temps limité.

- En effet, ça fera 5 points pour Serpentard. Et pouvez-vous me préciser sa particularité ?

Malfoy parut songeur un instant. Hermione tapa nerveusement ses doigts sur la table, signe qu'elle connaissait la réponse.

- Elle est confectionnée à base de venin d'araignées géantes, qui est très dur à se procurer, finit-il par dire.

Ron grimaça. Une certaine expérience en deuxième année leur avait montré ô combien il était difficile d'approcher une Acromentule.

- C'est exact, 5 points supplémentaires pour Serpentard. Vous trouverez toutes les indications dans votre manuel. Quand j'appellerai votre nom vous irez à tour de rôle récupérer les ingrédients dans la réserve à côté, ajouta-t-il en désignant la porte à sa droite du menton. Vous avez une demi-heure pour...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, un hurlement strident retentit dans les couloirs du premier étage. Les élèves se lancèrent des regards incrédules, ce cri était empli d'une véritable terreur. Rogue sortit de la salle de cours en trombe. Il lança un « Commencez sans moi » avant de partir en courant vers la source du bruit. Harry grinça des dents. Bien qu'il fût bref, le son raisonnait encore dans sa tête. Un son étrangement familier. Certaines images lui revinrent en mémoire, mais de manière extrêmement diffuse. Il plissa les yeux comme pour éclaircir les bribes de souvenirs qui s'assemblaient paresseusement.

- On a peur, Potter ?

Harry leva les yeux en direction de la voix qui venait d'interrompre son exercice mental. Malfoy, qui s'était rapproché de sa table, le fixait avec un sourire hautain, les bras croisés et la baguette à la main. Il paraissait très blême malgré la volonté de dissimuler sa crainte.

- Pas autant que toi apparemment ! répondit Harry avec un demi-sourire, Tu vas finir par casser ta baguette si tu crispes autant tes doigts en la serrant.

Un éclat de rire parcouru la rangée. Malfoy, visiblement vexé, s'appuya sur la table pour se retrouver nez à nez avec son ennemi.

- Quelle verve, Potty ! Mais je serais le premier à rire quand tu appelleras ta maman des tréfonds pour qu'elle vienne te sauver les fesses... il prit une position dramatique, Venez me chercher, je suis Potter, et je suis pas foutu de faire un pas sans la protection d'un vieux fou sénile !

- Ca suffit Malfoy ! hurla Hermione, furieuse.

La jeune fille se retourna vers son ami avec inquiétude, guettant sa réaction. Harry prit une lente inspiration.

- Ça, tu vas me le payer, Malfoy.

- Oh j'aimerai bien voir ça, Petit Potter ! Tu ne risques pas de...

C'était le mot de trop, Harry se rua sur son rival et l'attrapa par le col. Ils se jaugèrent du regard pendant une fraction de seconde. Personne ne vit clairement qui donna le premier coup, mais l'instant d'après fut riche en mandale d'une violence extrême. Personne n'osait bouger pour les séparer de risque de se prendre un coup perdu. Malfoy assena un violente frappe dans l'estomac d'Harry qui hoqueta de surprise. Ce dernier fit un pas en arrière en reprenant son souffle puis s'empara d'un tabouret qu'il jeta de toutes ses forces dans sa direction. Malfoy se plaqua contre l'étagère à Potion pour éviter le projectile qui s'explosa sur le mur à proximité. En quelques pas Harry se retrouva de nouveau à sa hauteur.

- Calmez-vous, Hurla Hermione pendant que le reste de la classe formait un cercle autour d'eux.

Goyle fit une tentative pour rejoindre Draco et s'en prendre à Harry mais Ron et Seamus s'interposèrent pour l'en dissuader. Les autres élèves encourageaient l'un ou l'autre en faisant des paris sur la fin de leur affrontement. Submergés par la colère, les deux ennemis n'entendaient même pas ce qui se déroulait autour d'eux. Ils se jetèrent une énième fois l'un sur l'autre sans faire attention au meuble, qui chancela. Impuissant, les deux étudiants regardèrent avec horreur la massive étagère en ébène s'écraser sur eux, répandant le contenu de ses fioles dans un fracas de verres brisés. C'est à ce moment-là que Rogue choisit de réapparaitre dans l'encadrement de la porte.

- Bien, il ne s'agissait que d'un exer... il se tut face au spectacle qui s'offrit à ses yeux. Plusieurs expressions se lurent successivement sur son visage. La stupéfaction d'abord, suivit de l'horreur, de la colère et de la haine profonde Comment osez-vous ? siffla-t-il entre ses dents.

Harry et Draco s'extirpèrent avec difficulté de dessous l'étagère, en toussant et crachant des restes ingurgités par inadvertance. Leurs visages et leurs vêtements étaient enduits de toutes sortes de mixtures colorées et odorantes qui commençait à traverser le tissus et à imprégner leur peau. Le choc leurs avait remis les idées en place et la colère avait disparu. Harry retira ses lunettes qui avaient miraculeusement survécu à la chute et les essuya tant bien que mal sur sa cuisse. Autour d'eux, le résultat était désastreux, tout le précieux contenu de l'étagère n'était plus qu'un amas de petits bouts de verre et de liquides répandu au sol. Là, ils étaient mal. Très mal. Personne n'osait prononcer un mot, ni respirer trop fort. Draco se ratatinait sur place, complétement paniqué par l'expression démente de son parrain.

- Comment osez-vous ? répéta-t-il en s'approchant lentement de ses deux élèves, les yeux exorbités.

Harry et Draco échangèrent un regard inquiet. Une certitude les tiraillait : ils allaient sérieusement en baver ! Plus Rogue s'avançait vers eux, plus leurs vies semblaient insignifiantes et éphémères. Harry se surprit même à penser que si il s'en sortait vivant, il ne provoquerait plus jamais Malfoy en duel en gage de sa bonne foi. Il était même prêt à faire des efforts pour être aimable avec lui. Après tout, ils allaient traverser cette épreuve ensemble. Ils avaient impunément saccagé des années entières de philtres et de potions confectionnés par le sorcier le moins patient du monde. L'ultime bataille pour la survie pouvait commencer ! Tandis que sa vie défilait devant ses yeux, une aide inespérée fit son apparition dans la classe. Le professeur McGonagall entra légèrement essoufflée.

- Tout va bien Severus ? Que...Par Merlin, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

- Je vais les tuer... les tuer, marmonna Rogue une lueur démente dans les yeux.

- Mr Potter, Mr Malfoy qu'avez-vous encore fait, bon sang ? Elle posa la main sur l'épaule de son collègue, laissez Severus je m'en occupe, le professeur Dumbledore souhaite vous voir dans son bureau.

Rogue acquiesça et se dirigea vers la porte comme un ectoplasme, marmonnant des bouts de phrases inaudibles. Harry poussa un soupir de soulagement. Tout n'était peut-être pas perdu finalement.

- Quant à vous, Messieurs, suivez-moi sans tarder. Madame Pomfresh va vous examiner, ajouta-t-elle à l'adresse des deux concernés, le cours est suspendu.

Ils la suivirent jusqu'au deuxième étage dans un silence quasi total. Seul le bruit de leurs pas raisonnait dans le couloir totalement vide. Harry mourrait d'envie de la questionner. Pourquoi Dumbledore avait-il brusquement convoqué Rogue au milieu d'un cours ? Quel était l'origine de ce cri strident ? Aurait-il droit à une garde rapprochée en cas de représailles de la part de son professeur de Potion ? Que risquaient-ils ainsi barbouillés de breuvages plus retors les uns que les autres ?

Draco, de son coté, tentait tant bien que mal de se débarrasser des restes de potions d'un revers de manche avec une expression de profond dégout. Ça n'eut pour effet que d'étaler les taches et de produire de petites étincelles au contact de ses doigts. Quand l'une d'elle se transforma en gerbe incandescente, McGonagall se retourna d'un mouvement sec.

- Je vous en prie M. Malfoy, n'empirez pas les choses ! Mais arrêtez donc de toucher !

Harry avait beaucoup mal à s'empêcher d'exploser de rire sous le regard affolé de Draco.

- Mais c'est une chemise a 200 Gallions, gémit-il.

- Vous n'allez quand même pas vous mettre en danger pour une chemise !

- Si c'est ce qu'il veut, professeur...

- LA FERME, POTTER !

- Calme-toi, Malfoy, ne t'enflamme pas ! ajouta Harry dans un grand éclat de rire.

McGonagall réprima un sourire.

- Très drôle, Potter. Cracha Malfoy en plissant les yeux Je vais te faire passer l'envie de rire.

Il s'apprêtait à répliquer en sortant sa baguette mais son mouvement fut brusquement interrompu. On aurait pu croire qu'une main invisible faisait ployer son coude de force. Harry fronça les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive encore ?

- Ah... ça commence à bruler... articula Draco dans une grimace de douleur. Il agrippait son bras comme pour l'empêcher de tomber.

Maintenant qu'il le disait, Harry commençait lui aussi à ressentir des effets secondaires pires que les étincelles. Une horrible sensation d'irritation s'intensifia au niveau de ses côtes. Qu'est-ce que c'était que ça ? Des images de corps consumer par de l'acide lui vinrent en tête. Rogue n'était pas suffisamment sadique pour entreposer des fioles corrosives sur une étagère bancale ? La réponse était évidente. Si. Bien sûr que si. Il serra les dents en espérant conserver tous ses organes.

Ils arrivèrent enfin à l'infirmerie. Madame Pomfresh les attendait les bras croisés et l'air exaspéré.

- M. Malfoy et M. Potter, mes clients préférés ! s'exclama-t-elle.

- Je vous laisse vous occuper du reste, Pompom. Vous me les enverrez quand leurs diagnostiques seront plus clairs, McGonagall se retourna et poursuivit d'un ton sec, tenez-vous bien vous deux, je ne veux pas entendre parler du moindre problème ! Sinon, je peux vous garantir que votre peine sera considérablement augmentée, j'y veillerais personnellement.

Les deux concernés acquiescèrent avec une moue dépitée et suivirent Pomfresh vers le fond de l'infirmerie. Elle les installa dans une petite alcôve occupée par deux lits d'appoint. Le match de Quidditch opposant Serdaigle à Poufsouffle de la semaine précédente avait fait pas mal de blessés parmi les joueurs et les spectateurs, les lits étaient quasiment tous occupés. Malfoy lança un regard méprisant à l'infirmière qui les invita à retirer leurs robes et à s'installer sur les matelas. Harry esquissa un sourire en regardant le comportement de son camarade de classe. Il semblait être offusqué qu'elle lui propose, à lui, sa seigneurie Malfoy, un lit aussi médiocre. Il tata le matelas du bout des doigts avec une mine révulsée. Il finit par s'assoir et retirer ses vêtements avec difficulté. Le tissu était complétement imprégné de mixtures visqueuses. Un frisson de dégout parcouru son dos et il éloigna le tas d'étoffes du bout du pied. « Comment peut-il être aussi maniéré ? » songea Harry. Il était blessé et peut-être en danger, mais sa chemise a 200 Gallions et le mobilier de l'infirmerie semblaient être une priorité à ses yeux. Il fallait le voir, torse nu, a essayer de s'installer en entrant un minimum en contact avec la surface du lit. Il s'arrêta un instant en lançant un regard vers Harry qui n'avait pas cillé, toujours immobile à côté du lit.

- Ça va, Potter ? Tu veux peut-être que j'enlève le bas ?

Harry sursauta. Il était tellement occupé à détailler son comportement qu'il n'avait pas réalisé qu'il était debout, la main sur l'accroche de sa cape.

- Non, merci ! J'aimerais garder mon petit déjeuner au fond de mon estomac, rétorqua-t-il avec froideur.

Pas malin comme réponse. Mais sur le coup c'est tout ce qui lui était venu à l'esprit. Et puis merde, c'était quoi cette insinuation vaseuse ? Malfoy ricana.

- Ne sois pas timide, je sais que mon corps est absolument parfait. Malheureusement pour toi, je ne suis pas intéressé !

- Tu peux arrêter de m'envoyer des images horribles ? J'ai pas envie de faire des cauchemars... attends, tu viens pas d'en profiter pour te vanter, là ?

- Ne t'en fait pas, Potty, tu peux continuer à mater des fesses en toute tranquillité. Avec moi, aucune chance que ça s'ébruite.

Il prit une minute pour savourer la mine déconfite de son interlocuteur.

- Tu plaisantes, j'espère...

Harry était tout simplement stupéfait par la tournure que prenait la conversation.

- Si j'en parle seulement à la Gazette, ça pose un problème ?

- Arrête de te foutre de moi, Malfoy, et si tu dis un mot dans la Gazette, je vais te choper et te faire tellement mal que tu ne pourras plus marcher droit... enfin... non... je t'explose... La gueule je veux dire... Je t'explose la gueule.

Harry prit une inspiration, il avait l'impression que quoi qu'il fasse, il n'arrivait pas à chasser les ambiguïtés qui se glissaient dans sa menace bancale.

- Merveilleux, Potty, là tu m'inquiètes. S'esclaffa Malfoy en se tortillant sur son matelas.

- Bon ça va, vous deux ?

Ils sursautèrent. Ils avaient presque oublié la présence de madame Pomfresh occupée à parcourir ses notes avec frénésie.

- Bien, puisque que votre joute est terminée je vais pouvoir vous examiner, ajouta-t-elle, le professeur Rogue m'a fait parvenir la liste des potions qui étaient disposées sur l'étagère et Potter enlevez moi ses vêtements bon sang !

Harry retira sa chemise avec une grimace. La brûlure était profonde et parcourait tout son flan. D'un mouvement de baguette, Pomfresh fit apparaître tout un attirail de seringues et de fioles translucides. Une des seringues lévita en direction d'Harry et se planta dans son bras. Elle préleva un peu de sang et rejoignit sa boite.

- Voyons, Malfoy, ne faites pas l'enfant ! s'exaspéra Pomfresh.

- Hors de question que cette chose s'enfonce dans mon bras, rugit Draco.

Harry lui jeta un regard en biais et manqua de tomber de son lit, prit d'un fou rire. La baguette à la main, il était recroquevillé sur lui-même, et s'efforçait de contenir la seringue folle à l'aide d'un sortilège de lévitation. De son côté, l'objet métallique muni d'une volonté inébranlable luttait pour rejoindre son bras en gagnant du terrain centimètres par centimètres.

- Je suis un sang pur, MOI ! ajouta-t-il en hurlant Depuis cent-vingt-sept générations de Malfoy ! Il est hors de question que quelqu'un s'empare de mon patrimoine héréditaire !

- Dit plutôt que tu as peur des seringues, Malfoy !

- Je n'ai pas peur, Potter ! Ne me compare pas à toi, sale veracrasse.

- C'est toujours quand tu dis ça que tu pars en courant... ajouta Harry avec froideur.

Mme Pomfresh le fusilla du regard pour qu'il se taise. Il n'ajouta rien d'autre mais fixa Malfoy avec mépris. Plus que tout, Harry haïssait ce côté élitiste et conservateur. Revendiquer sa supériorité par le sang était sans doute le meilleur moyen d'accorder qu'on ne disposait d'aucune autre qualité. Même si c'est la peur qui avait poussé Malfoy à balancer ce genre de conneries, cette tendance l'agaçait passablement. Surtout qu'il prenait un malin plaisir à rappeler chaque jour à Hermione qu'elle était née de parents moldus.

- Laissez-vous faire, l'infirmière s'approcha de Malfoy avec douceur.

- Eloignez-vous de moi, vieille folle !

Pomfresh leva les yeux au ciel, effarée, et pointa sa baguette vers son front.

- Petrificus totalus.

Draco se figea instantanément comme une statue. Seul ses yeux avaient conservés leur mobilité et roulaient dans leurs orbites avec fureur. Harry ne put s'empêcher de trouver ce sort assez cruel. Même si Malfoy était le dernier des crétins obstinés, l'immobiliser et le forcer à abandonner toute résistance lui semblait assez extrême. Ce n'est pas qu'il voulait prendre sa défense, il n'aurait tout simplement pas souhaité que ça lui arrive. C'est tout. La seringue frétilla, apparemment ravie d'être libre de se planter dans son bras sans contestation. Une fois la prise de sang terminée, Pomfresh le libéra du sortilège. De nouveau maître de son corps, Draco jura en se redressant sur son lit. Il promit que son père viendrait à l'école et qu'elle aurait de ses nouvelles.

Par la suite, les petites fioles servirent à récupérer quelques échantillons de potions sur le corps des deux élèves. Pomfresh leur fit boire toutes sortes de liquides amers, et injecta une demi-douzaine de sérums sous les hurlements de Malfoy qui fut pétrifié une bonne dizaine de fois. Au bout de quelques minutes, les traces de potions se rétractèrent d'elles-mêmes.

- Bien, il semble que j'ai enfin trouvé quelque chose qui fonctionne, je ne voulais pas vous affoler, mais certaines de ces filtres auraient violemment réagis au contact de l'eau et je désespérais. Je vous dis ça pour que vous compreniez la bêtise que vous avez faite. La bonne nouvelle c'est que votre corps ne risque plus aucun effet secondaire dû au mélange des différentes potions.

Harry se détendit. Cette matinée ne serait sans doute qu'un mauvais souvenir. Il appréhendait un peu la punition que leur avait préparé McGonagall, mais rien ne pouvait être pire que ce qu'il venait de vivre en cours de potion.

- C'est tout ? Vous êtes sûre qu'on est tiré d'affaire ? demanda Malfoy en levant un sourcil.

- Est-ce que j'ai dit que vous étiez tirés d'affaire ? Le pire reste à venir les garçons.

Ils s'échangèrent un regard d'incompréhension face à l'expression mystérieuse de l'infirmière.

- Je vous rappelle que vous avez ingurgité, inhalé et absorbé par la peau une grande quantité de potions. Vous n'espériez tout de même pas vous en tirer en si bon compte ? J'aimerais vous détailler précisément ce qui vous attend, mais j'en suis malheureusement incapable. Je suis face au premier cas de toute ma carrière. Les différents tests que vous avez subis cette dernière heure m'ont mené à la certitude que ces substances agissent de manière dormante dans vos organismes. En somme, elles sont inoffensives pour l'instant mais peuvent se manifester à n'importe quel moment et pendant une durée inconnue. Je vous ai fait la liste de celles qui risquent de modifier votre comportement.

Harry eut l'impression d'avoir pris une douche froide. Il fixait l'infirmière les bras ballant, espérant qu'elle leur annonce que tout cela n'était qu'une vaste blague. Elle leur distribua deux bouts de papier griffonnés rapidement.

La liste fut la suivante :

Polynectar

Potion de ratatinage

Philtre de confusion

Elixir de Métamorphose

Amortentia

Felix felicis

Veritaserum

Harry relut la liste plusieurs fois avant de se retourner vers Malfoy. Les doigts crispés sur le parchemin, il paraissait au bord de l'implosion. Ses prédispositions en potions ne l'aideront pas à lutter contre ce nouveau parasite, mais cela ne l'empêchait pas de saisir toute les subtilités de leur future souffrance. Cette semaine avait commencé de manière désastreuse et la suite s'annonçait bien pire. Mais qu'est-ce qu'ils leur avaient pris de faire tomber cette foutue étagère ? Résultat, un Rogue en pétard qui ne manquerait pas de se venger à la première occasion, une punition pour récidive qui se promettait plus que mémorable, et une semaine de galère soumis aux règles aléatoire d'une dizaine de potions perfides.


Fin du chapitre 1, merci de l'avoir lu et à la prochaine :-)