Hello hello helloooo !

Je suis de retour pour vous poster la suite de ce petit bonus Sirius/Lucius. Cet épisode sera en deux parties que j'ai quasiment terminé d'écrire, donc la fin devrait arriver d'ici une semaine ou deux grands maximums.

Je tenais à remercier Sama-66, ma beta de compétition qui a patiemment corrigé les fautes et m'a donné pleins de bon conseils. Sans elle je pourrais pas du tout publier de texte, donc pleins de bisous.

Bonne lecture


Samedi 5 octobre, 4H06, température avoisinant le 0 Degré Celsius.

Sirius mâchouilla la chaine reliée à sa patte avant. Il avait encore réussi à se mettre dans un sacré pétrin. Une odeur désagréable lui chatouillait la truffe, ses yeux ne s'étaient pas encore totalement habitué à l'obscurité mais il était presque sur d'apercevoir les contours d'un vieux squelette. Sans parler des rats qui défilaient entre les barreaux de la cellule. Son chien se sentait désorienté, il était à deux doigts d'abandonner sa tâche et de chasser les rongeurs qui le narguaient.

À force de s'agiter, sa cheville était dans un sale état et il posa sa tête au sol avec un couinement plaintif. Ce cachot était trop humide et trop enfoui sous le manoirs pour que quelqu'un pense à venir le chercher. Et surtout, qui viendrait le chercher là ? Sa mère ? Son frère ? Un de ces adeptes de magie noire qui s'empiffraient de petits fours quelques niveaux au-dessus ?

Certainement pas.

Lucius ? Oh, il aimerait tellement. Mais, espérer bêtement au fond de son trou ne suffirait pas à le faire apparaitre. Il se recroquevilla pour lutter contre l'humidité qui traversait sa fourrure. Au moins, il n'avait plus à supporter la cérémonie.

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Vendredi 4 octobre 18h43 aire glacière et malaise ambiant.

À en juger par l'expression déconfite de Lucius, cette invitation avait dû arriver par erreur. L'héritier des Malfoy essayait vainement d'afficher un sourire aimable comme le voulait l'étiquette mais il n'arrivait qu'a étirer sa bouche dans une grimace comique. La main crispée sur le rambarde de l'escalier en marbre, il était aussi raide et immobile que les armures inanimées du hall.

Salut, marmonna Sirius pour briser le silence.

Il lui montra son invitation pour prouver que sa présence était légitime. Après un moment qui parut interminable, Lucius attrapa la carte dorée et posa les yeux sur l'inscription comme s'il la voyait pour la première fois.

- Je ne pensais pas que tu viendrais, dit-t-il en gardant les yeux rivés sur le carton.

Sirius haussa les épaules.

- Je ne pensais pas que je viendrais, non plus.

- Mais, tu es là.

- Comme tu vois.

Un silence inconfortable s'installa entre eux. Leur dernier face à face sur le balcon remontait à plus d'un an. Sirius avait imaginé des milliers de manières de le revoir pendant ces 437 jours de séparation. Ils auraient pu se rencontrer au chaudron baveur, Sirius se serait alors levé pour lui offrir un verre avec un sourire confiant ignorant le regard surpris des ses collègues du Ministère. Il aurait pu le bousculer par inadvertance sur le Chemin de Traverse, il se serait alors excusé et ils auraient pu échanger des regards complices. Sirius aurait pu se faire arrêté par des Aurores alors qu'il vagabondait sous la forme d'un animagus et se retrouver dans son bureau où ils auraient fini par s'embrasser avec fougue au milieu des convocations du Ministère.

Mais tout ne se passait pas comme dans les romans pour sorcières midinettes.

Même s'il n'en avait pas rêvé, ces retrouvailles là étaient plutôt décevantes. Même s'il avait sentit une tension fuguasse entre eux, la froideur caractéristique de la famille Malfoy était là pour briser ses derniers espoirs. Lucius ne semblait pas vraiment ravi de l'accueillir pour son union avec Narcissa. Qui le serait ? Il ne pouvait pas le blâmer.

Sirius n'était pas dupe. Ce n'était pas parce que l'héritier Malfoy ne l'avait pas jeté par-dessus le balcon quand Sirius l'avait maladroitement embrassé qu'ils allaient s'enfuir ensemble sur un balai et briser ses voeux de Mariage.

Lucius frappa dans ses mains.

- Dobby, montre-lui sa chambre et aide-le à monter sa valise.

Un elfe de maison apparut dans un craquement sonore et s'inclina profondément. L'elfe nommé Dobby claqua des doigts et fit léviter sa valise. Il faisait de grands gestes vers l'escalier quand il se rendit compte que Sirius était enraciné dans le sol.

Qu'est-ce qui lui avait pris de partir de chez les Potter pour assister à ce mariage ? C'était de loin la plus mauvaise idée qu'il n'avait jamais eut. Mais, malgré toute les raisons qui auraient dû le pousser à ne jamais mettre les pieds au Manoir Malfoy, Sirius n'arrivait pas à détacher ses yeux de son hôte. Comme si toute sa répartie s'était envolée dès l'instant où il avait franchit le seuil.

- Suivez-moi, Messire, le supplia Dobby en faisant des allers-retour entre son Maitre et son invité.

Sirius s'arracha à la contemplation de son hôte et suivit l'elfe en fixant ses chaussures.

- Tu es plus grand que la dernière fois, remarqua Lucius d'un air contrarié.

Sirius faillit rater la marche alors que son coeur partait dans une embardée. Il réussi à se stabiliser et lui adresser un petit sourire en coin.

- Je ne suis plus un louveteau, alors ?

- Dans tes rêves, rétorqua Lucius en faisant volte face et en disparaissant derrière un rideau.

Dobby le conduisit à travers un dédale de corridors, la manoir Malfoy était immense pour une famille de trois membres. Selon la légende, William le conquérant l'aurait offert à la famille Malfoy aux XI ème siècle pour service rendu à la royauté. Sirius n'avait aucune idée de ce que les ancêtres de la famille Malfoy avaient bien pu commettre pour obtenir un tel privilège. Surtout qu'à cette époque, la plupart des sorciers qui avaient affaire aux moldus finissaient leurs carrières comme combustible au milieu d'un grand feu de joie.

Après avoir tourné deux fois à droite et trois fois à gauche, Dobby s'arrêta devant une porte. L'elfe sorti une grosse clef dorée d'un plis de son pagne et l'enfonça dans la serrure sous le yeux des portraits qui leur lançaient des regards méprisant depuis leur tableaux.

Dobby s'inclina et laissa Sirius seul dans sa chambre.

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19H04 Perdu entre la tour ouest et le 8 ième corridor du troisième étage

C'était une petite chambre décorée dans un style antique, avec une console et un grand miroir. Sirius observa le lit en fer forgé sans vraiment oser s'allonger. Quand il avait prévu le scénario de la soirée, il n'avait jamais songé à ce qu'il ferait une fois que Lucius aurait ouvert la porte. C'était déjà un miracle qu'il n'ait pas fait demi-tour pendant le trajet en écoutant la voix de a raison qui hurlait sans sa tête. De toute façon il n'allait jamais réussir à fermer l'oeil entouré des pires mages noires de toute l'Angleterre. Personne parmi le gratin de la sorcellerie ne manquait un mariage entre une Black et un Malfoy. Il n'y avait pas de meilleur occasion pour assassiner un voisin indiscret ou un grand oncle un peu trop riche. On profitait de ce genre d'évènement pour se mettre à jours sur les derniers ragots et étoffer son carnet d'adresse. Sa mère se ferait un plaisir de critiquer toutes les robes avec mépris, cachée derrière son éventail en plume d'hippogriffe.

Il avait du s'assoupir dans le fauteuil parce qu'il sursauta quand la porte s'ouvrit. Une jeune femme qu'il n'avait jamais vu pénétra dans la pièce trainant sa valise à bout de bras. Se cheveux auburn étaient emmêlé par le vent de l'extérieur.

- Désolée, je pensais que cette chambre était libre.

Sirius qui s'était redressé la fixa avec un air incrédule, l'air ensommeillé. Elle lui adressa un sourire.

- Tu devrais descendre, il y a déjà beaucoup de monde en bas, lui suggéra-t-elle en retirant ses gants en velours. Tu es plutôt mignon, je suis sur que je me serais rappelée de toi si je t'avais rencontré à une autre soirée. Je m'appelle Eléonore Archer.

Il fit une moue embarrassé.

- Sirius. Sirius Black.

Sirius se leva pour l'aider à porter sa valise vers la chambre voisine.

- Merci, tu peux poser ça là. Je viens tout juste d'arriver de Paris alors c'est un peu lourd.

- Je me disais bien que j'avais reconnu un accent français.

- Oui. Il paraît que j'ai une arrière arrière grand-mère liée aux Malfoy mais le reste de ma famille vient des Pyrénées.

Eléonore s'approcha tout prêt de lui et lissa les plis de sa chemise au niveau des épaules.

- Ne bouge pas, j'ai exactement ce qu'il te faut.

Elle sortit de sa valise un ruban noir qu'elle noua en noeud papillon. Les joues de Sirius prirent une jolie teinte bordeau pendant que les doigts fins d'Eléonore s'activaient autour de son col. Elle observa le résultat avec une mine satisfaite.

- Voilà, c'est beaucoup mieux. On se retrouve en bas, dit-elle avec un clin d'oeil.

Elle disparut dans le couloir le laissant éberlué sur le seuil de sa chambre. Sirius fixa la pendule traitresse qui avait fait disparaître ces deux dernières heures comme par magie. Après avoir remonté ses manches de chemise et glissé sa baguette dans sa la ceinture, il se dirigea vers la hall. Peut être que la soirée ne serait pas si terrible ?

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21H10, Galerie des Glaces, quelque part entre les petit-fours et les flûtes de champagnes.

Bien sûr que c'était terrible. Mais quel imbécile ! Prêt à passer une horrible soirée en compagnie de sorciers désagréables pour avoir la chance d'attirer l'attention du futur marié. C'était aussi pathétique et désespéré que ça en avait l'air. Sirius gratta sa barbe de trois jours, il avait chaud sous son masque. Dés qu'il avait franchi la porte et rejoint les invités, deux elfes lui avaient collé un masque en fer sur le visage avec des arabesques gravées autour des yeux. Il n'était pas le seul d'ailleurs, tous les convives s'étaient pris au jeux et arboraient des visages d'enfants ou des têtes d'animaux extravagants. C'était le genre de masques qui faisaient ressembler n'importe quelle soirée mondaine à une horrible cérémonie de magie noire ! Pourtant, personne n'avait l'air de trouver ça particulièrement mortifère autour de lui. Les sorcières vêtues de robes des années vingts en dentelle, de parures de perles et coiffées de bandeaux à plumes, gloussaient en entrainant leurs partenaires sur la piste de danse. Il était impossible de reconnaître qui que soit ainsi affublé de visage de métal aux sourires figés. Sirius n'allait pas s'en plaindre, s'il pouvait éviter de se faire pincer par sa famille c'était déjà ça de gagné.

Il sonda la foule à la recherche d'Éléonore et de sa jolie robe jaune pâle mais sans succès. La jeune femme semblait s'être volatilisée. Il abandonna ses recherches avec déception ; rencontrer de nouvelles têtes sympathiques était rare dans les environs.

Un groupe de Jazz gobelin animait la soirée. Sirius passa un certain temps à fixer le pianiste qui souriait de toutes ses dents pointues en frappant les touches avec frénésie. Les gobelins avaient le don de le mettre extrêmement mal à l'aise, encore plus que sa propre famille.

Il fit disparaître un petit-four qui passa aisément à travers le métal ensorcelé qui lui couvrait la bouche. Quand il engloutit sa onzième bouché de... — il ne savait quoi surmonté d'une cerise imbibé d'alcool — il remarqua Lucius assis sur un divan. Il était facilement identifiable par son masque de Paon recouvert d'un plumage de métal ouvragé, mais Sirius l'aurait de toute façon reconnu à sa posture guindée pleine d'assurance. Ses cheveux courts étaient coiffés en arrière et on pouvait nettement voir ses yeux myosotis qui observaient la foule à travers les fentes en amandes de son masque. Entre les doigts de sa main gauche, une cigarette ensorcelée se consumait doucement en faisant tournoyer un hippogriffe de fumée autour de lui. Sirius sourit derrière son masque. Il restait extrêmement sérieux même le jours de son mariage. Qu'est-ce qu'il faudrait pour dérider un gars comme lui ?

Quand Lucius remarqua sa présence, ses yeux se plissèrent légèrement. L'air de dire « qu'est-ce que tu fais là ?». Et puis quelqu'un lui rentra dedans. Sirius allait protester mais il remarqua que c'était Irma Black, la vieille trogne. Malgré son masque de chouette effraie, elle avait glissé à ses doigts noueux le plus de bagues possible dont la moitié représentait les armoiries des Black. Elle se pavanait comme la reine d'Angleterre dans sa robe bleu lavande.

- Ecarte-toi de là, avorton.

L'ancêtre claqua des doigts pour faire léviter une flute de champagne. Elle lui jeta un regard en biais en trempant ses lèvres dans la boisson pétillante.

Sirius toussa d'un air embarrassé, elle était en train de l'examiner pour savoir si elle le reconnaissait. Irma lui lança un regard suspicieux quand elle remarqua la cicatrice qui dépassait de sa manche.

Aie. Là, il était mal. Il n'avait prévenu personne de sa venue et n'avait donné aucune nouvelle depuis plus d'un an. Irma risquait de le ramener de force à square Grimmaurd si elle se méprenait sur sa présence ici. Et de toute façon, il allait avoir beaucoup de mal à se justifier, il ressemblait plus à un noble amer prêt à tout pour ruiner les festivités qu'à un amoureux désespéré. Il tenta de rabaisser sa manche avant qu'elle puisse voir l'inscription « discipline et sang pur » gravée dans sa chaire. Mais c'était peine perdue.

- Toi, rugie-t-elle en attirant l'attention de convives à proximité.

Sirius grimaça.

- vous faites erreur, je...

Mais Irma avait serré ses doigts crochus et griffus autour de son poignet. La pression était forte et douloureuse, c'était assez impressionnant compte tenue de son grand âge. Elle claqua des doigts de l'autre main pour attirer l'attention de Cygnus Black, son fils, occupé à faire des avances a une jeune sorcière embarrassée.

- Cygnus, attrape-moi ça et ramène-le à la maison.

Mais Cygnus était trop occupé a caresser le décolleté de la jeune femme en faisant mine d'examiner son pendentif.

- Cygnus, rouspéta sa mère. Cygnus, arrête ça tout de suite ! Tu n'es même pas sûr qu'elle soit de Sang Pur !

Sirius profita de son moment d'inattention pour se défaire de l'emprise de sa grand-mère et se faufiler dans la foule. Un bras se posa autour de ses épaules.

- Continue de marcher, elle te regarde encore.

Sirius sentit son pouls s'accélérer quand il leva ses yeux vers le masque de Paon. Lucius s'était rapproché incroyablement vite, peut-être qu'il avait usé d'un sortilège. La prise de ses doigts était ferme sur son épaule alors qu'il l'entrainait dans un vaste salon adjacent. Sirius déglutit avec difficulté, le parfum masculin et élégant de Lucius lui donnait l'impression de flotter au-dessus du sol. Il se força à se concentrer sur la destination pour arrêter de penser à leur corps pressés l'un contre l'autre.

Ici, l'entrée semblait plus sélective. Le Ministre de la Magie en personne, reconnaissable par son écharpe en soie brodée, se tenait devant l'âtre de la cheminé accompagné de deux gorilles en costard. La disposition était étrange, une longue estrade occupait le centre de la pièce. L'extrémité nord de l'estrade était surélevé et délimitait un nouvel espace pour un siège et un pupitre. Cette scénographie n'avait pas été mise en place par hasard, les Malfoy avait surement prévu de pimenter la soirée par des animations diverses et dangereuses. Toutes les familles de Sorciers raffolaient de ce genre d'évènements surprises. Une fois, ce pauvre Reg s'était même pris une flèche magique dans la fesse gauche pendant une chasse improvisée dans le jardin de leur Oncle. Quelque chose lui disait qu'il n'allait pas tarder à savoir de quoi il était question.

Un groupe de jeune noble les accostat alors que Lucius fermait le rideau pourpre derrière eux. Un homme à tête d'ours argentée se détacha du groupe, Sirius reconnut immédiatement les armoiries des Bullstrode sur le pommeau de sa canne-baguette.

- Hey là, Maitre Paon, tu nous amènes des candidats pour le duel ?

Ah, oui. Des duels. Un grand classique ! Sirius ne pouvait pas voir l'expression de son hôte à cause du masque mais il semblait détendu.

- Calmez vos ardeurs, messieurs, Je suis simplement venu me servir un verre de scotch.

Il se dirigea vers le rebord de cheminé et s'empara d'une bouteille en cristal en forme de dragon. Son interlocuteur sembla déçu.

- Et lui ? rétorqua Bullstrode en pointant Sirius du doigts sans lui jeter le moindre regard.

Lucius se contenta de poser ses yeux sur son jeune invité, curieux de savoir ce qu'il allait répondre. Ça sentait le coup fourré, ces gars là n'étaient pas connus pour leurs amour des règles et du fairplay.

- Qu'est-ce que j'y gagne ? demanda Sirius avec méfiance.

Un invité à tête de chat se pencha vers lui comme pour lui faire une confidence

- C'est une vieille tradition. Si tu gagnes la broche en serpent, un contrat magique oblige les Malfoy à accéder à une de tes requêtes. Si tu ne meurt pas avant, bien-sûr.

Le chat pointa le pupitre du doigt où un petit arbre en métal soutenait une énorme broche sertie d'émeraudes. Il y avait bien des tas de voeux et de requêtes que Sirius aurait pu lui demander. Ne me laisse pas. Ne me lâche pas. Ne la touche pas. Ne te marie pas.

Mais il ne pouvait pas exiger des choses pareilles ! Ce n'était pas un tout petit contrat magique dans une toute petite broche qui détruirait les projets d'alliance de la famille Malfoy. La détermination devait se lire sur son visage parce qu'il reçut un coup de coude entendu de son interlocuteur.

- Surtout, fais bien attention aux voeux que tu formules, reprit le Chat avec un air malicieux. Les Malfoy ne te laisseront pas toucher leur fortune ou embrasser leurs dames, certains ont fini en pâture aux Dragons pour moins que ça.

- C'est d'accord ! répondit Sirius avant même de réaliser ce qu'il était en train de faire.

- Merveilleux ! s'exclama l'Ours. Il semblait beaucoup trop enjoué pour que cela ne cache pas quelque chose.

- Ne t'éloigne pas de l'estrade, les compétiteurs ne vont pas tarder à arriver, ajouta le Chat.

Après avoir hoché la tête avec incertitude, Sirius se rapprocha de la cheminée. Il observa son image et ses yeux qui reflétaient l'inquiétude dans le grand miroir. Depuis le début de la soirée il n'avait pas eu l'occasion de voir nettement son reflet. Les elfes lui avait collé un masque de Loup doré au museau fin et pointu. Il revit immédiatement le sourire moqueur de Lucius quand il l'appelait « Louveteau ». Très drôle Lucy, vraiment très drôle. Mais, ce dernier ne fit aucun commentaire. Il se tenait adossé à la cheminé et l'observait calmement à travers son masque de Paon. Sirius se retourna vers lui, les joues un peu rouge.

- J'ai besoin d'un verre pour oublier que je viens d'accepter un un combat à mort, marmonna-t-il.

- Tu n'as pas encore l'âge requis pour boire de l'alcool, il me semble.

- J'ai 17 ans. Ça me donne le droit de tout faire, protesta Sirius.

Lucius ricana.

- Ça veut seulement dire que tu n'iras pas à Azkaban si tu finis ivre sur le chemin de travers. Moi je ne laisse pas les enfants se souler pendant mes réceptions.

Sirius leva un sourcil d'un air critique.

- Non, mais tu m'autorises à participer à des tournois illégaux potentiellement mortels.

- Ils ne sont pas illégaux puisque que c'est le ministre de la magie qui arbitre le combat, lui fit remarquer Lucius en se servant une lampée de scotch.

Sirius ricana.

- Garde ça pour les Aurores, je connais trop bien ma famille et ce milieu pour me laisser berner.

Les yeux de Lucius brillèrent d'une étrange lueur, comme s'il souriait derrière le Paon.

- Si tu as peur, tu n'as qu'à t'agenouiller sur l'estrade pour déclarer forfait.

- Comme si j'allais faire une choses pareille ! Ça te ferait trop plaisir d'assister à un tel spectacle.

Lucius fut parcourut d'un petit rire métallique.

- Toi à genoux ? Soumis à ton adversaire ? Je pourrais y prendre goût.

Les joues de Sirius rougirent violemment.

- C'est ça ton truc, Lucy ? La soumission ?

L'oiseau fronça les sourcils et pencha la tête légèrement sur le côté.

- Oh, tu n'as pas idée, Louveteau.

Sirius se mordit la lèvre inférieur. Il jouait avec lui, c'était presque sûr, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une infime part de satisfaction. Il commençait à y avoir de l'agitation autour d'eux. Le salon s'était peu à peu rempli de spectateurs qui se rapprochaient de l'estrade ou s'entassaient dans les balcons qui surplombaient la pièce. Le Ministre de la Magie grimpa la dizaine de marches qui le menaient à l'endroit le plus haut de l'estrade et tapota sa baguette sur le pupitre. Les torches magiques s'éteignirent dans un souffle. Une farandole de bougies volantes apparut au-dessus de la scène.

- Quelle soirée, mes chers amis, quelle soirée ! Je vous demande de faire claquer vos talons pour l'arrivée de nos féroces gladiateurs ! Ours, Taureau, Mandrill, Coq, Panthère, Wyverne, Crocodile et Loup.

Sirius profita que l'attention de Lucius était tournée vers l'estrade pour lui voler son verre de scotch et le vider cul sec.

- Souhaite-moi bonne chance, mon coeur ! murmura-t-il avec un sourire sarcastique.

Les yeux de Lucius se plissèrent et il lui attrapa le poignet, fermement. Le cuir de son gant crissa contre ça peau, ça faisait mal. Sirius lui lança un regard interrogateur. Est-ce qu'il l'avait mis en colère ?

- Tempora si fuerint nubila, solus eris.

La voix de Lucius était très basse quand il jeta son sortilège. Sirius se dégagea et fit quelques pas en arrière, ça lui picotait dans tout le corps, comme des minuscules aiguilles qui lui perçaient la peau. Il n'avait jamais entendu une telle formule. La situation était déjà problématique sans avoir à subir un désavantage. Il se sentit profondément déçu. À quoi est-ce qu'il s'attendait? Ils n'étaient même pas amis, après tout.

Une main délicate se posa sur son bras.

- Ne m'en voulez pas si je vous l'empreinte, Maitre Paon !

Éléonore, affublée d'un masque de brebis se tenait sur sa droite. Lucius hocha la tête et la jeune femme entraina Sirius dans une alcôve.

- Regarde-moi bien dans les yeux, dit-elle dans un murmure.

Comme Sirius se contorsionnait pour voir où le Paon avait disparu, elle claqua des doigts pour attirer son attention.

- Concentre-toi. Je ne peux pas défaire les sortilèges qu'on t'a déjà jeté mais je peux essayer d'ajouter un charme de protection.

Sirius lui lança un regard plein de reconnaissance. Peut-être que la maléfice du Lucius serait moins efficace. Elle psalmodia à voix basse en faisant danser sa baguette autour de lui. Malgré sa jeunesse, ses sortilèges semblait d'un tout autre niveau.

- C'est nettement mieux. Et souviens-toi, la clef est d'utiliser tes atouts à ton avantages.

Elle lui posa deux bises sur les joues avec tendresse et le poussa vers l'avant. Mais il n'eut pas vraiment le temps de réfléchir à ce geste. Comme il était le dernier à se faire attendre, la foule scandait déjà son nouveau surnom : « LOUP, LOUP, LOUP ». Deux hommes le soulevèrent pour le faire grimper sur l'estrade. Il ne se débattit pas, encore trop éberlué par le sortilège de Lucius.

Il se hissa aux côtés des autres participants. Mandrill, un homme corpulent en costume pourpre lui jeta un regard cruel. Quelque famille qu'il soit, Sirius n'était pas vraiment pressé de l'affronter celui-là. Le Ministre de la Magie tapa dans ses mains pour obtenir le silence. Le brouhaha et les discussions enthousiastes des invitée s'estompèrent et l'obscurité s'installa. Une ligne de bougies ensorcelées serpenta au-dessus de l'estrade, éclairant les masques des convives comme des créatures cauchemardesques.

Sirius n'essaya pas de voir si les membres de sa famille assistaient aux combats. Sa grand-mère devait probablement parier contre lui en ce moment même. Il reporta son attention sur le match, deux adversaires furent tirés au sort par une plume ensorcelée qui apparut à leurs pieds.

Wyverne salua Taureau et lui envoya un éclair dans l'estomac. Mandrill ne fit aucun geste et Ours s'étala par terre comme une planche, le visage figé dans une expression d'horreur. Coq fit exploser une bombe de fumée au visage de Panthère, ce qui provoqua un vent de panique parmi les convives qui toussaient en courant vers la sortie. Les gorilles du Ministre maitrisèrent la situation en quelques coups de baguettes et Sirius ravala son soupir de soulagement.

Les combats n'étaient visiblement pas annulés.

Crocodile l'examina avec un air froid et calculateur, il devait apprécier ce qu'il voyait parce qu'il ricana en se mettant en Ministre jeta son mouchoir au sol. Le premier sortilège fut facile à éviter et rebondit sur le bouclier magique dans un bruit sourd, le second également. Mais, Crocodile ne tarda pas à perdre patience et lui jeta un maléfice cuisant que lui gifla le visage malgré le masque. Sirius grogna de douleur, un bruit plus animal qu'humain s'échappa de ses lèvres. Il n'aurait pas dû boire ce verre avant de se battre. En plus de la douleur vive du coup de fouet, sa tête commençait sérieusement à bourdonner. À moins que ce ne soit le résultat du maléfice de Lucius.

Bon sang, comment est-ce qu'il s'était fourré dans cette situation déjà ? Comment est-ce qu'il avait pu s'enticher d'un fauteur de trouble comme Lucius Malfoy ?

Il s'étala au sol, au bord de l'évanouissement. La voix des supporters retentissait autour de lui. Il ne compris pas le sens de leurs paroles immédiatement.

« À GENOUX, À GENOUX, À GENOUX »

La foule criait pour qu'il abandonne. Les paroles bienveillantes d'Eléonore lui revinrent en mémoire. « utilise tes atouts à ton avantage ». Il y avait bien un domaine où Sirius excellait, la métamorphose, mais son apparence d'animagus devait rester secrète pour le bien de Remus.

« À GENOUX, À GENOUX, À GENOUX »

C'est ce qu'il avait fait toute son enfance. Se mettre à genoux devant ces gens-là. Faire profil bas pour ne pas énerver sa mère. Se boucher les oreilles en laissant ces sorciers qu'il appelait encore sa famille torturer des Cracmols et battre des elfes de maisons.

Mais il n'avait plus envie de se mettre à genoux. C'était plus fort que lui. Peut-être que s'il faisait mine de se transformer à l'aide d'un sortilège, l'assemblée se laisserait berner.

Son corps semblait avoir pris la décision à sa place, les crocs poussaient entre ses lèvres et la fourrure recouvrait son dos. Il prit son apparence de chien loup en laissant glisser ses vêtements autour de lui, autant énervé contre lui-même que contre son adversaire. Ses réflexes étaient plus vifs sous cette forme, ses sens plus aiguisés. Les odeurs de parfums onéreux et de tabac lui emplirent la truffe. Crocodile recula légèrement, visiblement surpris par cette transformation parfaite. Peu de sorciers étaient capables de se métamorphoser complètement à l'aide d'un sortilége, les Animagus étaient encore plus rare.

Il écarta légèrement les pattes avants, un grognement continu raisonnait à l'intérieur de son masque en métal. L'objet fixé à son visage s'était visiblement adapté à la forme de son crane. Crocodile lui lança un autre sortilège cuisant qui ne le fit pas reculer cette fois. Et encore un autre. Et encore un autre. Les claquements secs retentissaient dans la salle alors que les spectateurs retenaient leurs souffles. Sirius ne reculait pas, il continuait d'avancer graduellement en serrant la mâchoire à chaque coup de fouet. Il prit brusquement de la vitesse et bondit sur son adversaire qui était désormais à sa portée puis il enfonça ses dents dans la chaire tendre de son mollet. Crocodile poussa un hurlement pathétique. Trois sorciers se jetèrent sur Sirius depuis les gradins. Un homme lui tira la queue et l'autre le saisit par la nuque pour le faire lâcher prise.

- Débarrassez-moi de ce sale môme, hurlait son adversaire.

Sirius n'en démordait pas. Du sang coulait des blessures causées par le fouet magique mais la colère et la frustration s'était transformées en détermination.

« À GENOUX, À GENOUX, À GENOUX » scandait à nouveau la foule.

Cette fois, c'était destiné à son adversaire. Crocodile se laissa tomber lourdement au sol. Le Ministre frappa dans ses mains.

Vainqueur : Loup ! annonça-t-il à l'assemblée.

Sirius desserra enfin la mâchoire et se laissa glisser à plat ventre. Il reprit son allure normale en quelques secondes et se redressa en se tenant les côtes. Il jeta un regard mauvais au sorcier qui lui avait donné des coups de pied pour le faire lâcher la jambe de son adversaire.

Crocodile poussa un cris de rage. L'homme s'était redressé et avait jeté son masque au sol. Sirius reconnu Mark Anson, un homme méprisable qui travaillait pour Gringott et avait fait sa fortune en exploitant des créatures magiques. Des veines étaient apparues sur ses tempes et il soufflait comme un boeuf.

- Sale petit troll, je vais t'apprendre à jouer dans la cours des grands ! ENDOLO...

Sa voix mourut au fond de sa gorge. Deux lourdes menottes de granite venaient d'apparaitre autour de ses poignets et le maintenaient au sol. Éléonore qui s'était rapprochée de l'estrade lui fit un petit sourire et rangea sa baguette dans son Ministre se pencha au dessus de Mark Anson et secoua le doigt d'un air désapprobateur, comme le ferait un professeur à un enfant polisson.

- Non, non, non, c'est vraiment pas joli tout ça. Mark, mon brave, vous savez bien que ce genre de sortilèges ne sont pas autorisés pendant les duels. Emmenez-le se calmer plus loin, ordonna-t-il à ses gorilles.

Sirius leva un sourcil. En temps normal, un tel sortilège aurait dû lui garantir un billet express pour Azkaban. Mais pas ici évidemment. Les gorilles sortirent de la fosse et trainèrent Anson hors de la scène. Le ministre se tourna vers Sirius qui ne s'était pas encore remis de ses émotions.

Eh bien, mon garçon ? Vous n'allez pas rester planté là. Coq et Panthère sont hors jeu à cause de la bombe de fumée. Vous disputerez la finale demain contre Mandrill avant la cérémonie. Allez donc vous servir un verre, vous l'avez amplement mérité. Je ne dirais rien à vos parents ! ajouta-t-il avec un clin d'oeil.

Sirius hocha la tête et se redressa avec une grimace de douleur. Quand il posa pied à terre, des applaudissement enthousiastes retentirent autour de lui. « Loup, Loup, Loup » scandaient les spectateurs. Deux sorcières vêtues de robes fushia et de masques d'arlequin s'accrochèrent à ses bras.

- Tu dois avoir le gosier sec, trésor !

- Viens donc prendre un verre ! renchérit l'autre.

Sirius réalisa qu'elles était toutes deux exactement identiques, aussi bien au niveau de la tenue, que de la voix et de la corpulence. Il plissa les yeux. Après la transformation, le combat, le verre de scotch et le maléfice de Lucius, son esprit était complètement embrumé. Peut-être qu'il voyait double.

Il se laissa guider jusqu'à la table la plus proche. L'une des deux jumelles s'empara d'un verre en cristal et l'autre lui présenta un éclair au chocolat. Il mordit dans la pâtisserie, merci Merlin, le masque lui permettait de conserver un visage neutre. Il n'avait pas l'habitude de recevoir autant d'attention et l'embarras devait se lire sur le moindre centimètre de son visage.

La seconde Jumelle lui tendit la coupe de champagne.

- Ne bois pas ça. C'est probablement une potion de sommeil ou un filtre de grippe.

La voix n'attendit pas son approbation et lui arracha à moitié le bras en transplanant. Le sol s'enfonça en dessous de lui et le décor se mit à tournoyer. S'il n'arrivait pas à destination dans la seconde, il allait vomir l'éclair au chocolat et tous les petits-fours qu'il avait ingurgité.

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21H50, dans la Jardin, au milieu des haies du labyrinthe de rosier.

L'atterrissage avait été plus rude que prévu. Il s'était écrasé dans l'herbe fraiche en évitant de justesse les haies pleines d'épines. Sirius s'attendait à voir Eléonore assisse dans le parterre de fleurs mais il tomba sur un visage de paon. Sirius aurait voulut se mettre en colère, ramasser un cailloux et lui jeter en pleine face. Pour se venger. Lui hurler des choses comme « sale enfoiré » et « ordure». Mais il n'arrivait qu'à ressentir une vague de chaleur dans sa poitrine. Il prononça une suite de syllabes incompréhensibles et maladroites.

Le paon ne fit pas attention à son bégaiement et fit volte face en titubant. Quelque choses n'allait pas.

- Euh... Lucy ? Tout va bien ?

L'intéressé transplana en guise de réponse. Sirius jeta un coup d'oeil aux alentours avec une expression perplexe. La brume serpentait à ras du sol entre les rosiers. Il faisait sombre dans le labyrinthe, seule la lueur d'un lampadaire magique à l'angle projetait des ombres inquiétantes sur le feuillage dense. Comme à leurs habitudes, les Malfoys ne faisaient pas les choses à moitié, le labyrinthe devait couvrir le parc sur plusieurs hectares. Il sursauta violemment quand un craquement retentit sur sa droite. Lucius venait de réapparaitre. Le paon tituba sur quelques mètre et s'étala au sol. Sirius l'aida à se relever.

- Doucement, mon grand, lui dit-il avec un sourire amusé.

- Lâche-moi... grogna le Paon en se stabilisant.

Il le repoussa avec toute la force qu'un homme ivre pouvait exercer. Sirius retira son masque et lui lança un regard blessé.

- Je voulais simplement t'aider.

Lucius s'appuya sur le bras d'une statue romaine.

- Tu n'aides pas, répondit-t-il avec hargne. Tu n'aides pas du tout !

Il ne savait pas si Lucius parlait de sa pathétique tentative pour l'aider à se relever où de sa venue au Manoir de manière générale. Peut-être qu'en fin de compte Sirius méritait son maléfice. À la place de Lucius, il aurait également essayé de mettre K.O l'emmerdeur qui risquait de faire éclater un scandale.

- Je suis désolé. Je suis tellement désolé.

Quand est-ce qu'il apprendrait qu'il devait s'éloigner de cette famille ? Il ne suffisait pas de vouloir une chose très fort pour l'obtenir.

- Je suis tellement désolé. Je n'avais pas le droit de débarquer ici et de foutre en l'air ton Mariage.

Ça devait se lire sur son visage parce que Lucius avait cessé de s'agiter et semblait simplement l'observer à travers son masque. À moins qu'il se soit endormi, adossé à la statue. La jeune fille de marbre le tenait entre ses bras écartés comme une peinture dramatique de la Renaissance.

- Viens-là, lui ordonna-t-il au bout d'un moment.

Apparemment, il ne dormait pas. Sa voix était calme mais Sirius ne pouvait pas voir son expression cachée sous le masque de métal. Il s'approcha, les jambes un peu tremblantes. Quand Sirius fut suffisamment près, ses mains gantées attrapèrent sa nuque sans douceur. Les minutes s'égrainèrent. Les yeux bleu perçant à travers le masque l'observaient avec attention, comme s'il y avait un mystère à élucider à la surface de sa peau.

Sirius devait ressembler à un petit rongeur prit au piège et incapable de bouger, parce qu'il sentait son chien prêt à déborder et à se défendre. Son instinct animal était en train de reprendre le dessus et ses yeux commençaient à se teinter de jaune. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration houleuse. À cet instant il avait très conscience du corps tiède de Lucius pressé contre le sien. Et puis le temps s'écoula à nouveau. Rapidement. Trop rapidement.

Le Paon s'envola.

Lucius arracha le masque qui couvrait son visage, une demi-seconde s'écoula entre le moment où l'objet atterrit au sol et celui où ses lèvres s'écrasèrent contre la bouche perplexe de Sirius. Et puis, brusquement, il ne fut plus désolé du tout.

Si ses jambes tremblaient d'appréhension quelques minutes auparavant, maintenant, Sirius était à deux doigts de s'effondrer misérablement. Il agrippa la chemise en soie noire de futur marié et inclina sa tête pour approfondir le contact de leurs langues. Le goût de l'alcool et des cigarettes envahirent sa bouche. Et c'est là, et seulement là qu'il réalisa qu'il ne rêvait pas, qu'il n'y avait rien de plus réel que son odeur, ses lèvres, ses dents et les pulsations de son coeur à travers ses vêtements.

Ça n'avait rien à voir avec les petits scénario que Sirius formulait dans sa tête. Les gémissements rauques qui s'échappaient de son partenaire entre deux mouvements de langue, la sensation des vêtements froissés entre eux, le poids d'un corps masculin pressé contre le sien, il n'aurait jamais pu les imaginer. Et puis cette odeur. Cette odeur de musc et de cigarettes qu'il avait déjà sentit au-dessus du chaudron de cette idiote de Margaret quand elle avait préparé de l'amortentia dans la Salle Commune. Cette odeur qu'il avait reniflé en se transformant en chien quelques heure auparavant.

Son odeur.

Ils se laissèrent glisser le long du socle en pierre tout en continuant de s'embrasser avec fougue. Quand il prit conscience de leur position, Sirius se tenait au-dessus de son partenaire et l'écrasait de tout son poids, le jambes entremêlées.

Sirius décolla leurs lèvres et frotta sa joue contre la nuque de Lucius nuque pour laisser son odeur, pour le marquer. Lucius n'avait pas tord, il se comportait comme un vrai louveteau. Ses canines sortaient de ses lèvres et ses yeux étaient redevenus jaune. S'il avait eu une queue, elle serait probablement en train de remuer follement derrière lui.

Lucius tendit la main vers ses cheveux en épis et glissa ses doigts dans ses mèches. La maquillage noir qu'il avait mis autour de ses yeux pour compléter son masque de paon lui donnait l'allure d'un démon.

- Accroche-toi, murmura-t-il.

Ils transplanèrent.