Bonjour/Bonsoir à tous.
Le bac étant terminé, j'attends maintenant les résultats. J'ai plus de temps pour travailler sur mes fanfictions et sur tout ce que j'écris. De plus, j'ai la joie d'avoir trouvé une béta lectrice. C'est elle qui a corrigé l'histoire qui va suivre. Ju-chan est merveilleuse !
Avant de passer à la fanfic, je voulais juste prévenir ceux qui pourraient attendre la suite de cirque tsubasa, gouffre et sang, tsubasa games ou démons, sorcières et exorcistes. La suite est en cours d'écriture. Mais malheureusement, j'ai bien trop d'inspirations pour les autres fandoms (SnK, KnB, DN, DGM, BE etc...) pour les continuer. De plus, cirque tsubasa part en vrille, malgré tout mes efforts, et je crois que je vais bientôt la terminer, définitivement. Donc ne m'en veuillez pas, et sachez que je n'abandonne aucune de mes fics. J'ai juste besoin d'inspiration, une panne arrive à tout le monde.
Maintenant, le protocole:
Disclaimer: kuroko no basket n'est pas à moi, le voyage dans le temps non plus, mais la combinaison des deux et mon interprétation sont personnelles et m'appartiennent !
Pairings: Aokuro, Kagakuro, Aokise et KiMomoi.
Béta: Ma ju-chan adorée !
Note TRES importante: l'histoire étant déjà terminée, écrite et corrigée, je peux vous annoncer dors et déjà qu'elle est en deux chapitres et un épilogue. Je publierais une partie chaque vendredi, afin de ne pas trop vous faire attendre mais pour laisser un peu de marge aussi. C'est ma première fanfic sur ce fandom, alors j'espère que vous serez indulgents avec moi et que vous laisserez des reviews !
Bonne lecture !
Un temps incertain
Partie 1 : Futur
Daiki Aomine aimait le basket. Non, c'était faux. En fait, il ne pouvait pas vivre sans. Jouer était une véritable addiction, et tant qu'il avait un adversaire fort, il était heureux de se confronter à lui jusqu'à ce qu'il le dépasse. De plus, il était dans un club qui réunissait de nombreux talents, ceux que l'on appelait la génération des miracles. Tous étaient spéciaux, et doués. Leur seul motif pour jouer, c'était gagner. Mais lui aimait cela. Pour Aomine, le jeu et la victoire allaient de pair.
Pour Kuroko, c'était différent. Tetsuya Kuroko était son ombre, celui qui attirait l'attention sur la lumière pour mieux disparaître. Celui qui mettait sa force en valeur. Lui, il n'était pas doué en basket, mais il aimait cela. Et c'était en vérité ce qui importait vraiment. En tout cas, pour Daiki, c'était cela. Si on lui avait posé la question ''est-ce important de gagner ?'', il aurait répondu ''bien entendu, le but de jouer c'est de gagner, si on aime vraiment ça'' sans se rendre compte que c'était faux.
Mais pour l'instant, tel qu'il était il ne pouvait pas savoir. Car la génération des miracles jouait pour gagner. Et n'avait jamais perdu une seule fois.
Aomine sifflotait joyeusement en marchant dans la rue, une glace au soda dans la bouche. Il faisait beau, et Akashi leur avait laissé un week-end sans entraînement, pour se reposer. L'as de l'équipe de Teikou flânait un peu de partout, à la recherche de son ombre. C'était peut-être un jour de repos, mais il n'y avait pas de mal à se reposer en compagnie de Tetsuya, n'est-ce-pas ? Et puis, se reposer en jouant amicalement, ou en faisant quelques passes, ça ne posait aucun problème non plus... Donc pour le jeune homme au teint mat c'était normal. Surtout que la veille, samedi, il avait passé la journée à dormir.
Il leva le regard vers le ciel. Ils avaient encore gagné leur dernier match. Aucune équipe ne valait la peine de jouer contre eux. C'était comme cet espace bleu, sans nuage... Un océan de victoires sans défaites. Et lui brillait, seul parmi les autres, pouvant battre n'importe qui à un match un contre un. A cette pensée, il se souvint de ce que lui avait dit Kuroko. Le rôle de l'ombre était de supporter la lumière. Plus la lumière brillait, plus l'ombre devenait sombre... et plus elle devenait sombre, mieux on voyait la lumière. Un sourire étira les lèvres de l'as. C'était vrai que c'était en partie grâce au fantôme de l'équipe si il brillait si fort. Un jour, il devrait le remercier.
Aomine imagina une seconde la réaction de son coéquipier. Le connaissant, Tetsu lui demanderait pourquoi il le remerciait. Et là, que répondrait-il ? Qu'il lui était redevable pour sa présence perpétuelle à ses côtés ? Pour son support invisible ? Pour avoir cru en lui ? Pour être devenu son ombre ? Un peu de tout, certainement. Il ajouterait à cela un sourire et ébourifferait les cheveux de son camarade, qui râlerait légèrement, bien que le cœur n'y serait pas. Et tous deux resteraient ensemble, à s'entraîner et à gagner des matchs pour le reste de leur vie, en se battant contre les meilleures équipes du japon. Charmant programme !
Il tourna dans une ruelle un peu étroite qu'il n'avait pas encore traversée, tout en y songeant. Oui, si la génération des miracles perdurait, ils rentreraient dans la légende. Leur avenir serait radieux, joyeux, et il serait toujours en compagnie de Kuroko. Aomine avait conscience que c'était un peu étrange, mais il trouvait son ombre fascinante, et avait toujours envie d'être avec le bleuté. C'était une vraie amitié, songeait-il, et c'était certainement ce désir de toujours être avec le plus petit qui faisait qu'ils étaient si efficaces ensemble. D'ailleurs, il ne se souvenait pas d'un seul jour où il n'avait pas vu Tetsuya ne serait-ce qu'une fois.
- On sera toujours ensemble, huh ? Marmonna-t-il pour lui-même. Ce serait cool.
Il baissa les yeux vers le sol à nouveau, pour vérifier qu'il n'allait pas trébucher dans une ordure quelconque, tout en songeant à ce qu'il venait de dire. Daiki arriva à la fin de la ruelle, et releva les yeux pour se repérer... Avant d'ouvrir des yeux étonnés. Où était-il ? Il ne se souvenait pas de ce lieu. Pourtant, il était certain d'avoir déjà fait le tour de ce quartier de Tokyo plusieurs fois dans sa vie, et d'en connaître les recoins les plus méconnus. Surpris, il continua d'avancer, un peu au hasard, dans des rues qui ne lui disaient vraiment rien.
Mais plus il avançait, moins il reconnaissait les lieux. Dans un éclair de lucidité, il décida de rebrousser chemin afin de ne pas se perdre... Et comprit qu'il était trop tard. Il ne se souvenait plus d'où il venait. Jurant, il leva le regard sur le ciel. Bien sûr, ce n'était pas lui qui allait l'aider, mais il avait l'impression que le temps se rafraîchissait. Et il avait raison. Vers le nord, un gros nuage sombre se profilait, menaçant. Un orage allait se déclarer sous peu. Aomine renifla de dédain. Ah, c'était bien sa veine ! Le voilà qui était perdu, et il allait pleuvoir. Il aurait dû écouter son horoscope comme Midorima, pour une fois.
Comme il n'avait aucune chance de se repérer s'il ne trouvait pas un lieu connu, il se mit à la recherche d'un passant qui puisse le mettre sur le chemin du centre du quartier, du collège ou de il ne savait quoi. Il rencontra son bonheur après avoir tourné en rond pendant dix minutes, dans la personne de deux lycéens aux cheveux noirs, un avec des lunettes et un autre avec une bouche en trois renversée. Ceux-ci parurent étonnés de sa question, mais le binoclard lui désigna une direction du doigt et lui annonça qu'il trouverait facilement le lycée et le collège par là. Alors qu'il s'en allait dans ce sens, il entendit celui à lunettes parler à son camarade.
- Attends, ce n'était pas Aomine Daiki, de la génération des miracles ?
Il ne s'en préoccupa pas, manqua de justesse le reste de la phrase, qui l'aurait pourtant interpellé.
- Zut, on aurait du lui dire où trouver Kuroko ou Kagami, à la place.
Mais il n'avait pas entendu, et ne saurait jamais que cela lui aurait évité pas mal de surprises. Il se mit à se hâter vers le collège. Pourtant, malgré le fait qu'il ne déviait pas de la direction indiquée, il ne reconnaissait toujours pas les environs. Il commençait à se demander si le duo de lycéens l'avaient berné, quand il arriva finalement devant un grand bâtiment, apparemment un lycée. Qu'il ne connaissait pas. Avec noté Seirin. Il soupira, et se mit à se gratter le crâne.
Daiki n'avait jamais entendu parler de ce lycée, et ne reconnaissait vraiment pas les environs. Il commençait presque à douter d'être toujours dans le même quartier de Tokyo. Peut-être qu'il avait traversé sans s'en rendre compte son quartier et qu'il avait atterri ici ? En tout cas, il n'allait pas trouver son ombre aujourd'hui. Résigné, il saisit son portable pour appeler le bleuté, afin de recevoir un peu d'aide... Et ouvrit des yeux étonnés. Pourquoi n'avait-il pas de réseau ? Agacé, il rangea l'engin dans sa poche, et se mit à vagabonder dans le coin. Bon sang, il fallait qu'il dégote un lieu avec une carte, qu'il sache où il se trouvait !
Soudain, son oreille avertie fut attirée par le bruit d'un ballon qui frappe le sol. Instinctivement, il se dirigea dans ce sens. Un terrain de basket. Ce devait être un terrain de quartier. Il regarda les joueurs au loin. Ah, tous jouaient avec un tel sourire. C'était ça, l'amour du basket, songea le bleu en se demandant s'il pouvait proposer de jouer avec eux. Soudain, une goutte s'écrasa au sol. Suivie d'une autre. Et bientôt, une averse tomba. Le jeune homme au teint mat vit les joueurs se saluer et déguerpir, en protégeant le peu d'affaires qu'ils avaient. Il songea à les imiter, avant de se souvenir qu'il n'avait pas de lieu où aller.
Instinctivement, il se mit à avancer, à la recherche d'un lieu pour s'abriter provisoirement. Il s'enfonça dans le dédale de rues, se paumant encore plus. Désespéré, il décida de s'arrêter sous le perron d'une maison. Il était trempé déjà, mais préférait éviter de l'être encore plus. Déprimé, il espéra juste ne pas tomber sur le propriétaire de la maison, afin de ne pas avoir à s'expliquer. Il regarda l'eau tomber. Depuis quand est-ce qu'il ne s'était pas senti aussi perdu ? Aussi délaissé. Finalement, Aomine était seul, sans aide, sans son ombre...
Pile au moment où il pensait cela, il entendit la poignée tourner derrière lui. Il se retourna, prêt à s'excuser auprès de la personne qui allait sortir, mais la porte resta entre-ouverte, comme si celui qui l'ouvrait avait suspendu son geste. Et soudain, il entendit une voix forte crier quelque chose.
- Hé, où tu vas ? Tu as vu le temps qu'il fait ?
- Ne t'en fais pas, j'ai pris un parapluie. Lui répondit une seconde voix, neutre. Je dois aller faire les courses.
Daiki ouvrit de grands yeux. Il ne connaissait pas la première voix, mais la seconde était reconnaissable entre milles ! La porte s'ouvrit plus largement... Dévoilant une tignasse de cheveux d'un bleu clair. Le visage de la personne marqua un léger étonnement en le voyant, et l'as de Teikou vit un éclair de surprise passer dans ses yeux inexpressifs. C'était Kuroko. Son ombre le détailla un instant, comme si il le voyait pour la première fois de sa vie. Puis, sans changer d'expression, il se pinça violemment la main. Une grimace de douleur étira brièvement ses traits, et il reporta son attention sur le jeune homme au teint mat.
- Aomine-kun ? Demanda-t-il, semblant incertain.
- Tetsu ! S'exclama la lumière avec un soulagement évident. Je me croyais perdu !
- Qui est-ce qui est là ? Demanda soudain la même voix que précédemment, alors que des pas résonnaient.
Daiki vit arriver un lycéen légèrement plus grand que lui, aux sourcils qui se séparaient en deux et aux cheveux d'un rouge foncé. Celui-ci n'était vêtu en tout et pour tout que d'un short et d'un collier avec un anneau argenté autour du cou. Il essuyait ses cheveux qui dégoulinaient. Visiblement, il sortait de la douche. Le nouveau venu détailla à son tour le collégien, avant de froncer les sourcils, avec un air perturbé. Il compara sa taille avec celle du bleu, puis sembla se plonger dans une intense réflexion.
- Tu es différent de d'habitude, Ahomine ! Fit-il, en se penchant légèrement. Et tu as rapetissé.
- Hein ? Répondit intelligemment l'as de Teikou, qui ne connaissait pas ce type.
Ce gars aux cheveux rouges venait de l'insulter ! (Ndla : ''Aho'' est une insulte. C'est un jeu de mot au même titre que Bakagami.) C'était clair ! Et d'où est-ce qu'il le connaissait ? Que faisait-il chez son ombre, à moitié nu, de surcroît ? Soudain le type lâcha sa serviette autour de son cou et se frappa dans la main.
- Ah mais oui ! C'est ça ! S'exclama-t-il avec un air compréhensif. Tu n'as pas ton air supérieur à deux balles !
Il mima avec les mains une grimace orgueilleuse, avec des rides sur le front. Aomine ouvrit des yeux surpris, un peu perdu. Mais de quoi parlait ce gars ? Tetsuya, lui, semblait avoir pris conscience de quelque chose d'important, et frappa violemment les côtes du gars à côté de lui, qui poussa un cri de surprise et de douleur. Il se tourna vers le rouge.
- Bakagami. Gronda-t-il d'un air menaçant que Daiki ne lui avait jamais vu. Tu es aveugle.
- Hein ? S'offusqua le lycéen. Toi aussi tu te mets à utiliser ce surnom ?
- Aomine-kun. Reprit le bleuté sans s'en occuper, se tournant vers la lumière. Je peux savoir comment tu t'es retrouvé là ?
- Huh ? Eh bien je te cherchais près de Teikou, mais il me semble que je me suis perdu, car je suis arrivé dans un endroit que je connaissais pas, près d'un lycée nommé Seirin, je crois.
Kuroko soupira, et finalement fit un signe à Taiga. Celui-ci se pencha d'un air intrigué, et le bleu lui fourra le parapluie, un t-shirt, une veste et un porte monnaie dans les mains. Il lui annonça que c'était lui qui allait faire les courses pour une fois, et qu'il ne devait pas oublier de lui acheter un Milk-shake à la vanille. Après une brève hésitation, il ajouta qu'il ne devait pas parler de la présence d'Aomine ici. Et avant que ses camarades ne protestent, il tira sa première lumière à l'intérieur et poussa la seconde sur le perron à sa place.
Kagami leva la main pour le retenir, mais le plus petit ferma la porte. Un bruit de clé se fit entendre. Le rouge poussa un juron sonore, qui s'entendit à travers la porte, et les deux joueurs de la génération des miracles le virent enfiler les habits, ouvrir le parapluie et partir en grommelant. Daiki ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, et se tourna vers son ombre. Le bleuté le regardait, avec un mélange de joie, de fascination et de nostalgie... Et le bleu ne savait pas ce qu'il avait fait pour provoquer ces émotions chez sont vis à vis.
Celui-ci s'ébroua, comme sortant d'un rêve puis, de sa voix monotone invita le collégien à le suivre. Ils traversèrent un couloir, et se retrouvèrent dans la salle de bain. Là, le joueur fantôme fouilla dans un placard, et en sortit une serviette, qu'il donna à sa lumière. Celui-ci l'accepta avec gratitude. Kuroko fit mine de sortir de la pièce, sembla se raviser, et se tourna vers le jeune homme au teint mat, un air indéchiffrable sur le visage.
- Ne bouges pas, je vais te chercher des vêtements secs. Fit-il.
- D'accord. Merci Tetsu ! Répondit le plus grand, avec un grand sourire.
Il vit clairement les joues d'habitude si pâle de son camarade se colorer de rose, mais avant qu'il ne puisse réagir, celui-ci inclina la tête et partit. Il revint bientôt, et lui donna un pantalon marron clair et un T-shirt noir, qui faisaient à peu près sa taille. Voyant l'air étonné de Daiki, Tetsuya s'expliqua.
- C'est à Kagami-kun. Vous êtes à peu près de la même taille.
- Merci... Souffla l'autre, en commençant à enfiler les vêtements secs. D'ailleurs, c'est qui, ce Kagami ?
Il croisa l'air embêté de Kuroko, qui semblait hésiter à lui répondre, les joues un peu roses. Finalement, il murmura que c'était son colocataire, et partit, en lui disant qu'il allait préparer du chocolat chaud. Aomine ne répondit pas, ayant comprit que quelque chose gênait son ombre depuis tout à l'heure. Une fois habillé, il observa son reflet. Le t-shirt était un peu grand, ce qui laissait voir un peu une de ses épaules, mais sinon cela lui allait parfaitement bien. Satisfait, il sortit de la pièce, et se mit en quête de la cuisine. Il la trouva rapidement, et trouva le bleu en train de verser du lait chaud dans une tasse. En le voyant arriver, il sourit, et lui tendit le récipient.
Lui-même alla prendre un paquet de sucreries dans un placard, et il guida son invité dans le salon. La pièce était spacieuse, et bien décorée. Un canapé sombre trônait au centre de la pièce, avec une couverture bien chaude n'attendant qu'eux. Tetsuya souleva la couverture pour laisser son ami s'installer, puis s'assit à ses côtés, se mettant à son tour sous le tissu chaud. C'était fou ce que le temps pouvait se rafraîchir quand un orage éclatait. Finalement, le fantôme se tourna vers sa lumière.
- Aomine-kun, tu... as 13 ans, n'est-ce pas ? Demanda-t-il avec hésitation.
- Bien sûr, ne me dis pas que tu as oublié mon âge ! S'exclama son interlocuteur en souriant.
- Pas vraiment. Répondit l'autre. C'est juste que normalement, tu es plus vieux.
Aomine haussa un sourcil, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire. Son camarade, voyant son incompréhension, soupira. Comment allait-il lui expliquer cela tout en lui évitant une crise cardiaque, de panique ou d'il ne savait quoi ? Le sort sembla en décider autrement, car le regard de Daiki fut soudain attiré par une photo de Kuroko et de Kagami, qui tenaient un ballon de basket. Il fronça les sourcils.
- Ce type... Kagami, c'est ça ? Il joue au basket ? S'enquit-il.
- Oui.C'est l'as de l'équipe du lycée de Seirin. Répondit le bleu.
- Tu ne m'avais jamais dis que tu avais un colocataire. Ajouta alors le bleu, en se tournant vers son ombre.
Tetsuya ne répondit pas, détournant légèrement le regard. Comment expliquer cela, bon sang ? Il avait éloigné sa lumière actuelle pour éviter de faire une gaffe, et pour vérifier son hypothèse, mais maintenant il se rendait compte de son erreur... Lui, en trois ans, n'avait pas grandi, ni changé d'un pouce ! Aucune chance donc que son ami se rende compte de ce qui clochait seul !
Daiki arqua à nouveau un sourcil. Son camarade semblait étrangement troublé, comme s'il cachait quelque chose. Il allait ouvrir la bouche pour demander ce qui n'allait pas, quand la sonnette retentit. Le garçon au teint mat réprima un juron. Pourquoi est-ce qu'il était toujours interrompu ?
Le son résonna une seconde fois immédiatement, et Kuroko se leva d'un bond. Il fit signe à son ami d'attendre là, et alla vers l'entrée. Aomine ne comprenait vraiment plus rien. Il se concentra sur ce qu'il entendait. Le bruit de la serrure qui tournait lui appris que son ombre ouvrait la porte. Il se demanda un instant si c'était le colocataire qui revenait. Effectivement, la voix de celui-ci retentit.
- Hé, Kuroko, devine qui j'ai trouvé au combini ? Fit Kagami. C'est le jour, hein ?
- Oh. Bonjour. Salua le bleuté, d'une voix légèrement surprise.
- Kurokochi ! S'exclama alors une voix joyeuse que l'as de Teikou reconnaîtrait entre milles également. J'ai croisé Kagamichi en faisant les courses, et je me suis dis que je pouvais passer !
C'était Kise. Daiki en aurait mis sa main à couper, cette voix horripilante et éternellement gaie était celle du mannequin blond. Il entendit vaguement son ombre lui répondre qu'il était le bienvenu, et entendit un bruit mat, qu'il identifia comme le bruit que fit le blond en se jetant au cou de leur camarade. La lumière de Kuroko se demanda comment cela se faisait que son camarade connaisse le rouge, alors que lui-même n'en avait jamais entendu parler, et une pointe de jalousie piqua son cœur.
Il n'eut que le temps de se demander pourquoi il réagissait comme ça, les voix se rapprochaient déjà. Soudain, les pas s'arrêtèrent, et Aomine haussa un sourcil en entendant à nouveau la voix de son ombre, qui sonnait comme un avertissement.
- Kise-kun, juste, avant d'entrer, tu ne dois pas saigner du nez sur le tapis du salon ! Avertit-il le blond.
- Qu'est-ce que tu racontes, Kurokochi ? S'esclaffa le mannequin, en entrant dans la pièce. Pourquoi est-ce que je saigner-
Il s'arrêta d'un coup, en voyant Aomine assis sur le canapé. Il eut alors une réaction qui surpris le bleu. Il rougit intensément, et posa une main sur sa bouche et sur son nez, avant de farfouiller avec agitation dans ses poches. Kise en sortit un mouchoir, et plaqua le carré de coton contre son nez, teintant le blanc de rouge. Il saignait du nez. Kuroko entra à son tour et soupira en voyant que ce qu'il avait prédit s'était réalisé. Mais le blond semblait s'en ficher et pointa son doigt sur leur camarade, qui les regardait sans comprendre.
Le mannequin s'agita, ouvrant la bouche dans un cri silencieux, pointant Kuroko, puis Aomine, puis s'agitant dans tout les sens. Finalement, Kagami arriva à son tour, et frappa le blond sur le crâne pour le calmer. Cela sembla marcher, sauf que désormais le blond avait les larmes aux yeux.
Maintenant la surprise passée, l'as de Teikou se fit la réflexion que son camarade semblait avoir grandi... Non, il semblait avoir vieillit. Ce qui était idiot bien sûr mais... Il secoua la tête. Soudain, le flash d'un portable attira son attention. Le mannequin venait de le prendre en photo. Puis, il se tourna vers l'ombre de Kagami et Aomine, un air sérieux peint sur le visage.
- Dîtes moi que je ne rêve pas ! Fit-il.
- Tu ne rêves pas. Opina Kuroko, un léger sourire sur les lèvres.
- Vous croyez que ce pourrait être le fils de Daikichi et de son amante ? Demanda-t-il soudain, d'un air horrifié. Il faut que je vérifie !
- Mais non, c'est... Commença Kuroko.
Mais le blond ne l'écoutait déjà plus. Il pianota à toute vitesse sur son téléphone, et le plaqua à son oreille. Son visage s'éclaira quand une voix sembla répondre, et immédiatement, il demanda :
- Daikichi, soit honnête avec moi... tu n'as pas de fils caché ? Non ? De... Il jeta un œil à Aomine avant de se tourner vers le mur. De 13 ans, à vue de nez. Ah oui, cela voudrait dire que tu aurais eu 3 ans, je suis bête.
Un silence se fit, la personne qu'il appelait répondant vraisemblablement à ce qu'il venait de dire. Le blond eut soudain l'air larmoyant.
- Mais c'est méchant ! C'est peut-être ton petit frère caché ! Ah, tu n'as pas de frère ? Bon, bah alors je te laisse... Il s'arrêta une seconde, et reprit. Là ? Je suis chez Kurokochi. Tu veux venir ? D'accord, à tout à l'heure !
Il raccrocha, un air bienheureux sur le visage. Finalement, il se tourna vers Daiki, qui se demandait qui était ce type qui avait le même nom que lui que son camarade venait d'appeler. Kuroko demanda à tout le monde d'aller s'asseoir, et regarda d'un air envieux le sac que tenait Kagami. Celui-ci intercepta son regard, et eut un sourire carnassier. Il se pencha vers le bleuté et lui murmura d'un air enjôleur qu'il voulait une récompense. Le fantôme soupira, ne pouvant néanmoins pas masquer les rougeurs de ses joues, et secoua la tête en signe de négation. Le rouge ne l'entendait néanmoins pas de cette oreille, et immobilisa le menton de son vis à vis, avant de poser ses lèvres sur les siennes.
Le cerveau d'Aomine péta dans un joyeux feu d'artifice, et il se sentit rougir en voyant son ombre embrasser son colocataire. Son colocataire, ou son petit-copain, en fait ? Choqué, il se tourna vers Kise, mais celui-ci ne semblait pas étonné, il souriait simplement, en soupirant qu'ils étaient mignons tous les deux. Cela choqua encore plus le bleu, qui se demanda si tous ses camarades étaient gay, et qu'il ne l'avait pas encore remarqué. Néanmoins il s'attarda sur le blond. Celui-ci avait définitivement changé depuis la veille ! Il avait grandi, il paraissait plus mature, plus vieux, et puis il portait des vêtements plus adultes. Il ressemblait à un lycéen.
En fait, il ne savait pas ce qui le choquait le plus. Le changement du blond, le fait que son ombre soit gay, le fait qu'il ne le lui ait pas dit, ou bien le fait qu'il se sente jaloux de ce lycéen ? Bon sang, jamais il n'aurait deviné voir un jour Tetsu embrasser quelqu'un, encore moins un mec... Surtout un mec qu'il ne connaissait pas.
Certainement le mélange de tout ça. Kise le regardait en biais, et vit diverses émotions passer sur le visage de son camarade. L'une d'elle ne le surprit pas, mais lui planta une pointe de jalousie dans le cœur. C'était Kuroko qui attirait son attention ainsi. Le bleuté, justement, venait de se séparer de Taiga, rouge comme une tomate, et avait prit son milk-shake vanille en silence. Il repéra le visage un peu plus sombre que d'ordinaire de son ami blond, et devina ce qui le tracassait.
- Kise-kun. L'interpella-t-il doucement. Tu te tracasses pour rien. L'important n'est pas le passé, mais le présent.
- Ah. Soupira le mannequin avec un sourire amer. Mais tu comprends bien que c'est douloureux, non ?
- Oui je comprends, acquiesça le jeune homme. Mieux que quiconque.
Aomine regarda les deux jeunes hommes, qui se souriaient doucement. Lui, en revanche ne comprenait pas. Kagami revint de la cuisine et vint sans aucune gêne se mettre sur le canapé. Il attrapa Kuroko par les hanches et l'assit sur ses genoux. Daiki sentit une nouvelle fois l'envahir. Ce genre de traitement lui était réservé à lui, normalement ! Pourquoi Tetsu ne résistait-il pas ? Pire, pourquoi avait-il les joues si rouges ?
- Au fait, fit le rouge tout en passant une main distraite dans les cheveux bleus de l'ombre, qu'est-ce que tu es venu faire là Aomine ? Un match de basket ?
- Huh ? Répliqua le bleu en regardant le lycéen.
Il ne pouvait pas être sérieux, si ? Un lycéen qui proposait un match à un collégien ? Surtout que Kagami semblait vraiment le connaître. C'était dérangeant. Il sentait que quelque chose clochait. Qu'il y avait un truc vraiment pas net... et qu'il était le seul à ne pas s'en être rendu compte. Enfin non. Vu l'air ennuyé et désespéré de ses deux camarades de Teikou, Kagami non plus n'avait pas capté que quelque chose n'allait pas.
- Bakagami. Soupira Kuroko en donnant un coup de coude à son petit ami.
- Bakagamichi... Sourit légèrement Kise en se passant une main dans les cheveux.
- Mais quoi ? S'exclama l'as de Seirin sans comprendre ce qu'on lui reprochait. Qu'est-ce qu'il se passe à la fin ?
Le collégien à côté de lui avait de la peine à l'admettre, mais vraiment, lui aussi était paumé. D'ailleurs cela devait se voir sur son visage car il vit ses deux camarades de Teikou sourire légèrement. Ryouta sortit à nouveau son portable et avant que le bleu ne réagisse il prit une photo de lui avec Kagami et Kuroko. Le fantôme de la génération des miracles lui demanda de la lui envoyer par sms, avec un air envieux.
- Tetsuya... Gronda Kagami, ses étranges sourcils froncés. Tu vas finir par m'expliquer ?
- Taiga-kun, du calme. Soupira le bleuté. Tu vois bien que ce n'est pas le Aomine-kun que tu connais. Celui-ci a 13 ans.
Alors que le rouge se mettait à faire un rapide calcul sur ses doigts, le bleu ne voyait pas là où voulait en venir son ami. Oui, il avait 13 ans, et alors ? Il était sensé avoir moins, peut-être ? Et c'était quoi cette histoire d'autre Aomine que le lycéen connaîtrait ? Tout en ruminant, il se fit la remarque que son ombre et le grand étaient en couple, ce n'était même plus permis de douter. Leurs actions et le fait qu'ils s'appelaient par leurs prénoms ne trompaient pas. Il fut sortit de ses pensées par le poing de Kagami qui s'abattait sur sa paume.
- 13 ans ? Fit-il alors en le désignant du doigt, irritant Daiki. Vous voulez dire qu'il a l'âge d'être au collège ?
- Exactement. Sourit Kuroko en abaissant le doigt de son petit copain. Il est à Teikou. N'est-ce pas, Aomine-kun ?
- Hein ? Ah oui... Hésita le jeune homme, surpris de la question.
Kise poussa un grand soupir, les yeux dans le vague, et Kuroko sembla lui aussi repartir dans ses pensées. Kagami, qui avait enfin compris, jeta un drôle de regard à Aomine, avant de se pencher vers son copain pour lui demander si ça allait. Celui-ci sembla émerger de souvenirs et se tourna vers le rouge avec un sourire pour lui assurer que oui, tout allait bien. Le blond fixa son regard sur le collégien au teint mat, qui n'en menait pas large, et eut un air étrangement pensif.
- Teikou, hein ? Fit-il, songeur. Que de souvenirs, nee Kurokochi ?
- C'est vrai. Sourit le bleuté.
- C'est vraiment nostalgique. Dire que cela fait déjà plusieurs années... Soupira Kise.
Le collégien ouvrit de grands yeux, ayant peur de comprendre. Nostalgique ? Souvenirs ? Plusieurs années ? Ce qu'il commençait à comprendre, ce qui s'imposait à lui lui faisait peur. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas être...
- Dans le futur ? Murmura-t-il avec de grands yeux.
Les trois lycéen sourirent, d'un air sincère. Et Daiki comprit que c'était la vérité. Vraisemblablement, il se trouvait dans le futur. Mais combien de temps avait passé ? Que s'était-il passé entre eux ? Bon sang. Il avait juste trop de question dans la tête. Ses deux anciens camarades, qui étaient ceux qui le connaissaient le mieux, s'interrogèrent silencieusement. Qu'est-ce qu'ils pouvaient lui dire ? Est-ce que lui révéler le passé et le futur ne changerait pas beaucoup de choses ? Kagami, bien plus insouciant que son petit ami et que l'un de ses rivaux, décida de parler.
- Ouais. Si tu as 13 ans, cela veut dire que tu as fait un bond de trois ans dans le futur. Fit-il d'un air songeur. Puisque le toi actuel en a 16.
- 16 ans ? Répéta Aomine. Et vous ? Demanda-t-il en se tournant vers ses deux camarades.
- J'ai 16 ans et Kurokochi aussi. Sourit Kise. On est tous au lycée.
- Au lycée Seirin ?
Un blanc suivit sa remarque. Tous trois s'entre regardèrent, un peu gênés. Pouvaient-ils lui dire ce qu'il s'était passé ? Mais le silence était bien trop pesant pour que le collégien ne remarque pas que quelque chose n'allait pas. Il le fit remarquer à voix haute, et demanda dans quels lycées ils étaient. De toute façon, en venant ici il avait déjà modifié son avenir. Donc un peu plus, un peu moins...
Finalement, ils lui répondirent. Ils lui révélèrent que seuls Kagami et Kuroko étaient à Seirin. Kise était à Kaijou, Midorima était à Shutoku, Murasakibara à Yosen et Akashi à Rakuzan. Aomine, lui, était avec Momoi à Touou. Cela plongea Daiki dans ses pensées. Ainsi, chacun avait pris un chemin différent. Cela ne l'étonnait pas tellement, mais il y avait en revanche quelque chose qui le dérangeait. Il n'était plus avec son ombre.
Cela l'étonnait et le peinait vraiment de savoir -bien qu'il ne sache pas pourquoi- qu'il n'était plus avec le bleuté au lycée. Lui qui pensait justement quelques heures plus tôt qu'il souhaitait rester à ses côtés. Il fut un peu rassuré en apprenant qu'aucun d'entre eux n'avait arrêté le basket, mais c'était sa seule consolation. A vrai dire, il n'arrivait pas à imaginer un futur où il était seul. Pourtant, c'est ce qui allait arriver.
Il voulut demander pourquoi ils s'étaient tous séparés, et si c'était en bon terme -puisque visiblement ils continuaient de se voir. Mais Taiga haussa les épaules, signe qu'il ne savait pas vraiment, et Kuroko et Kise évitèrent son regard en se passionnant pour leurs pieds. Voilà qui cachait quelque chose de louche. Finalement Kuroko lui promit qu'il ne devait pas s'en faire, c'était juste qu'ils ne voulaient pas tout changer en lui révélant ce qui allait se passer.
Bien sûr, c'était compréhensible, mais Daiki ne comprenait vraiment pas comment lui et son ombre, qui étaient pourtant inséparables, avaient pu prendre des routes différentes. Celui-ci, voyant bien son trouble, se promit de lui en toucher tout de même deux mots, histoire de. Soudain, la sonnette retentit.
- Ah, ça doit être Daikichi ! S'exclama Kise en bondissant de son fauteuil.
Il se dirigea vers l'entrée en sautillant. Aomine, lui, commençait à avoir un doute. Ce « Daikichi »... Cela ne pouvait tout de même pas être lui ? Maintenant qu'il y pensait, c'était la même personne que Kise avait appelé plus tôt... Depuis quand Kise l'appelait par son prénom, dans ce cas ? Pris d'un affreux pressentiment, il tendit l'oreille, aux aguets. Il entendit la porte s'ouvrir puis se refermer.
- Daikichi ! S'exclama le blond. Tu m'as manqué !
- Ha ? Grogna une voix que Aomine eut l'impression d'avoir déjà entendu quelque part. Mais on s'est vu ce matin.
- Même ! Tu n'es pas mouillé... Tu avais pris un parapluie ?
- Hum...
Le bruit des pas se rapprochait. Aomine vit vaguement Kuroko saisir son portable et se mettre en position pour prendre une photo, mais il resta fixé sur l'embrasure de la porte du salon, se demandant si c'était vraiment son futur lui qui arrivait. Et soudain, un pied entra dans son champ de vision. La personne entra dans la pièce. Deux regard identiques se croisèrent. Aomine regarda avec de grands yeux ce lycéen qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eaux... Et son cerveau fit un arrêt sur image.
Le choc était si grand pour les deux qu'ils se pétrifièrent totalement. Ce fut le bruit des portables de leurs camarades qui les ramenèrent à la réalité. Revenant un peu de leur surprise, le jeune Aomine et son double en plus vieux se pointèrent du doigt avec un air dubitatif.
- Mais tu... c'est moi, ça ? Demandèrent-ils de la même voix, l'un se tournant vers Kise et l'autre vers Kuroko.
Les deux interlocuteurs opinèrent avec un sourire quelque peu amusé, et les deux joueurs de basket-ball au teint mat se dévisagèrent avec curiosité. Puis, après quelques secondes, la curiosité fit place à l'agacement sur leurs visages. La personne devant eux était eux-même en plus vieux ou plus jeune mais malgré cela... Ils se trouvaient quelque chose de fortement dérangeant.
- Quel air niais... fit remarquer le plus vieux des deux.
- Quel air arrogant... déclara le plus jeune en même temps.
Ils se fusillèrent du regard, tandis que Kagami éclatait de rire et que les deux joueurs de la génération des miracles se détournaient des deux Daiki en tremblant, se retenant de rire également. Les deux concernés se tournèrent vers eux pour les fusiller eux aussi du regard, ce qui leur valu de nouveaux éclats de rires et une ou deux photos prises sur le vif.
Une fois plus calme, tous s'installèrent à nouveau sur les fauteuils et le canapé. Là, Kise s'installa sur les genoux du plus vieux des deux Aomine, sous le regard étonné du plus jeune. Il comprit, en voyant son double serrer le blond contre lui, que les deux étaient en couple. Jamais il n'aurait envisagé de sortir avec Kise, pourtant. C'était étrange. Il n'eut pas vraiment le temps d'y penser plus, car Kuroko se mit à expliquer brièvement le fait qu'il venait du passé, et qu'il s'était retrouvé devant chez eux par hasard.
- Je vois. Déclara avec un calme ennuyé le plus vieux Daiki, surprenant le plus jeune qui se trouvait décidément agaçant même si c'était lui. Et comment est-ce que tu as réussis à venir trois ans plus tard ?
- C'est vrai ça... Fit remarquer Kagami, en se tournant vers le jeune Daiki.
- Je n'en sais rien. Répondit franchement le collégien. Je marchais dans la rue, j'étais plongé dans mes pensées... et quand j'ai relevé la tête, je ne savais plus où j'étais.
- C'est vrai que Seirin n'est pas exactement dans le même quartier de Tokyo que Teikou. Sourit Kise. Donc finalement tu as changé d'époque sans t'en rendre compte.
Tous se mirent à réfléchir. Ils ne voyaient pas vraiment d'explications logiques à ce phénomène. Le jeune homme du passé, lui, ne pensait pas vraiment à cela. Il regardait son double du futur en coin. Alors voilà ce qu'il deviendrait ? Un type nonchalant et trop calme avec une tendance à sous estimer les autres ? Il se connaissait mieux que quiconque et avait vite cerné le plus vieux rien qu'en le regardant. C'était le genre de type qui le faisait sortir de ses gonds. Le genre à sécher l'entraînement, voir à ne pas se pointer aux matchs parce qu'il a la certitude d'être plus fort.
Avec honte, il devait admettre qu'il avait effectivement l'habitude de mépriser quelque peu les perdants. Mais jamais il ne se serait laissé aller à ce point, à simplement mépriser toute personne, en se considérant comme meilleur en tout point... Non, vraiment, jamais il ne deviendrait comme cette mauvaise parodie de lui-même. Il aimait et respectait trop le basket-ball pour ça.
Ils furent tirés de leurs pensées par un rayon de soleil. Un regard à l'extérieur leur appris qu'effectivement l'orage était passé, et que le soleil perçait à nouveau à travers les nuages, teintant le gris de doré. Et comme pour marquer le retour du beau temps, le téléphone de Kagami se mit à vibrer. Le lycéen soupira et décrocha.
- Ouais ? S'enquit-il. Ah, coach... Hum oui, il est avec moi. D'accord. On arrive.
Il raccrocha, et un grand sourire étira ses lèvres tandis qu'il annonçait que la coach de Seirin voulait qu'ils viennent s'entraîner juste avant sa réunion, afin qu'elle puisse donner des informations complètes sur l'équipe. Un sourire qui rappela au plus jeune des Aomine le sien, quand ils allaient jouer au basket. Le petit copain de Tetsu était un peu comme lui, en fait. Amoureux du basket-ball. Étrangement, cela le rassura quelque peu, et quelque part il se dit que Tetsu ne l'avait pas complètement abandonné. Au contraire, il restait toujours le même, et avec le même genre de personnes. Des gens qui aimaient le basket-ball plus que tout.
Kise leur demanda soudain s'ils pouvaient les accompagner à leur entraînement. Kuroko haussa les épaules, Taiga accepta avec un sourire ravi, et les deux Aomine se retrouvèrent à leur emboîter le pas, l'un curieux et l'autre entraîné de force par son copain. Alors qu'ils marchaient en direction du lycée, le plus jeune des deux leva le nez au ciel.
Le ciel était toujours le même, que ce soit dans le passé ou dans le futur, d'un quartier à l'autre de Tokyo. Toujours aussi beau, infini... Mais étrangement il trouvait celui ci plus beau que l'étendue bleue qu'il observait juste avant de changer d'époque. Sûrement était-ce la lumière, le soleil à travers les nuages, qui faisait cela. C'était irrégulier mais beau. Cela lui donnait un drôle de sentiment, qu'il ne connaissait pas.
Ils arrivèrent devant le gymnase, le forçant à interrompre le fil de ses pensées. Immédiatement, le plus vieux des Aomine se dirigea vers la porte menant aux gradins, tenant Kise par la main. Bien que déçu de devoir jouer au spectateur, son double les suivit. Ils s'installèrent assez haut pour ne pas se faire remarquer de l'équipe, et regardèrent l'entraînement. Commença alors un petit match amical entre les membres de l'équipe.
Le plus jeune des Daiki fut impressionné. Tetsu s'était grandement amélioré. Avait-il toujours été si impressionnant quand il faisait ses passes ? On aurait vraiment dit qu'elle disparaissaient du terrain. C'était la première fois qu'il voyait son partenaire jouer depuis les gradins. Alors c'était à ça que lui et son ombre ressemblaient lors d'un match. C'était juste dingue. Sauf que là ce n'était pas lui mais Kagami. Cela lui serrait un peu le cœur, mais il devait se rendre à l'évidence. La lumière de Kuroko ce n'était plus lui mais Taiga.
Comme pour le sortir de ses pensées, il vit soudain la balle arriver à nouveau dans les mains de son ancien camarade. Mais au lieu de la passer, le bleuté raffermit sa prise dessus. Cela attira son attention. Jamais Tetsuya ne gardait la balle quand il pouvait la passer. Mais là... Il n'allait pas faire une passe. Il comprit en voyant le jeune homme se mettre en position pour tirer. Une drôle de position mais... La balle partit des mains du lycéen. Le collégien réprima un cri surpris. Elle avait disparu !
Le panier bougea soudain, et il se rendit compte qu'elle venait de réapparaître dans le panier. Son ombre, qui ne marquait jamais un seul panier, venait de faire un sans faute avec sa drôle de technique. D'un air ahuri et émerveillé, il se tourna vers Kise dans l'espoir d'obtenir une explication. Mais son sourire fana immédiatement en voyant l'air ennuyé de son double. Le blond, le voyant, lui sourit.
- C'était le Phantom shot. C'est Daikichi qui a aidé Kurokochi à l'élaborer. Déclara-t-il en désignant son copain du menton. Il n'a pas l'air mais il peut être très gentil, tu sais !
- La ferme, Ryouta. Grogna le bleu à côté d'eux.
Le plus jeune vit avec amusement que les joues du plus vieux s'étaient légèrement teintées de rouge. Ainsi donc il n'était pas complètement le bâtard arrogant qu'il pensait être devenu. C'était déjà ça. Et puis il n'avait pas complètement laissé tomber Tetsu. L'autre lui jeta un regard ennuyé, et finalement ajouta :
- Tu as vraiment l'air niais... J'étais comme ça il y a trois ans ? Soupira-t-il.
- Répètes un peu pour voir ? Grogna le plus jeune, qui finalement retirait ce qu'il venait de penser. Au moins moi je n'ai pas l'air d'un type méprisant et endormi ! On dirait le croisement entre Midorima et Murasakibara !
- Huh ? Je suis ton futur, je te rappelles !
- Je m'en souviens très bien ! C'est justement pour ça que je comptes bien devenir autrement ! Je peux ne pas devenir toi. En revanche, toi tu as forcément été moi.
- Oh vraiment ?!
- Aominechi, Daikichi... geignit Kise, tentant de les calmer.
Mais les deux garçons ne l'entendaient pas de cette oreille et se mirent à s'insulter tout en faisant un duel de regards. C'était frustrant pour le plus vieux de savoir que le plus jeune avait raison, et pour le plus petit c'était frustrant de savoir qu'il pouvait devenir comme ça. Leurs cris alertèrent l'équipe qui jouait en dessous, qui arrêtèrent le jeu pour les regarder avec étonnement. Kagami grogna qu'ils ne changeaient vraiment pas, toujours le même sale caractère, et Kuroko mit ses mains en porte voix.
- Aomine-kun, Aomine-kun ! Arrêtez de vous disputer, vous nous dérangez ! Fit-il de sa voix toujours neutre.
- Heh, Aomine est ici ? Demanda Riko. Faites le donc descendre nous voir.
- Lequel des deux ? Demanda avec innocence Tetsuya.
- Hein ? Il y en a deux ?
- Oui, et il y a Kise aussi. Opina Kagami.
- Eh bien qu'ils descendent tous. Fit la coach, pas certaine de ce qu'il se passait.
Taiga héla les trois jeunes hommes, qui les rejoignirent en passant par dessus la barrière des gradins. Les deux Aomine ayant sauté la barrière exactement de la même façon, ils recommencèrent à se fusiller du regard, sous l'oeil blasé de Kise. L'équipe de Seirin regardèrent les doubles avec surprise. Après que Hyuga ait déclaré qu'il voyait double, les personnes au courant expliquèrent ce qu'il se passait aux autres.
La coach, voyant là un excellent moyen d'entraînement, propose un 2 contre 2, les deux Aomine contre Kagami et Kuroko. Mais Kise, n'appréciant pas d'être laissé sur la touche, proposa de prendre la place du plus jeune Daiki. Il expliqua qu'il voulait simplement faire équipe avec son Daikichi et permettre au plus jeune de voir ce match.
- Cela promet d'être intéressant. Lança-t-il au jeune Aomine.
Celui-ci grogna, vexé d'être mis une fois de plus de côté. Mais en même temps, il comprenait. Il n'appartenait pas à cette époque. Il ne pouvait pas jouer. Son ressentiment fut de courte durée. En effet, dès que le sifflet retentit, le match s'engagea. La pression était énorme. Le collégien ne pouvait pas s'empêcher d'être impressionné. Kise s'était vraiment amélioré, et copiait même son propre style à la perfection. Kuroko n'était pas en reste, ses passes étant plus puissantes que jamais, usant de la Misdirection pour toutes sortes de choses, disparaissant parfois complètement du terrain.
Et puis, même s'il répugnait à se l'avouer, lui-même était vraiment très doué. Franchement, il s'était grandement amélioré, tout comme les autres. Mais celui qui l'impressionna le plus fut Kagami. Le rouge tenait tête à son double du futur. Cela fit sourire le plus jeune. Ainsi, il y aurait toujours, même à ce niveau, des adversaires à sa hauteur !
Soudain, le plus vieux entra dans la zone. Il le ressentit immédiatement au plus profond de son être. Il ne savait pas si c'était parce que c'était son double, mais il avait soudain l'impression que la clé de la Zone se trouvait juste là. Ainsi, regarder ce match était réellement utile. Il se sentit tout de même déçu. Taiga n'allait pas tenir face à la Zone. Mais à son grand plaisir, personne n'abandonna comme le faisaient ses propres adversaires en voyant sa force. Au contraire, Tetsu et Kagami se donnèrent encore plus.
Et Kagami entra à son tour dans la Zone. Cela lui arracha un grand sourire ravi. Ce type était vraiment plein de ressources ! Pas étonnant que Kuroko l'ai choisi comme nouvelle lumière. Justement, c'était peut-être grâce au fantôme que le rouge avait fait tant de progrès... Il sentit son cœur s'emballer de bonheur. Ainsi, son ombre avait contribué à redonner à son futur lui l'envie de jouer au basket en lui créant un rival digne de lui ! Donc jamais il ne se retrouverait sans ennemi !
Quand le match se termina, sur une victoire de peu de l'équipe de Kise et Aomine, la coach félicita les deux membres de Seirin, et demanda aux autres de se souvenir de ce match. Puis elle leur demanda de partir, car sa réunion allait commencer. Immédiatement, le collégien vit son double reprendre son éternel air maussade, et se sentit déçu de ses agissements. Ne pouvait-il pas montrer qu'il était heureux de s'être battu aussi férocement ? Le petit groupe se mit en route pour chez Kuroko et Kagami, qui les avaient invités pour le repas.
Alors qu'ils marchaient en discutant, le plus jeune Daiki regardait son futur, qui tenait la main de Kise, tandis que celui-ci lui parlait joyeusement. Sortir avec Kise. Il n'y aurait jamais songé. Lui, pensait véritablement qu'il resterait pour toujours avec Tetsu. Peut-être, après tout, en était-il amoureux. Le même sentiment étrange l'étreignit, alors que son regard déviait sur Kagami et Kuroko. Eux aussi étaient heureux ensemble. Visiblement, même en se séparant, malgré tout ce qui avait pu les différencier, ils vivaient leur vie. Juste, ils n'étaient plus cette équipe soudée, l'ombre et la lumière.
Le jeune homme mit alors le doigt sur cette sensation qui lui laissait un goût amer au fond de la gorge, en regardant tous les lycéens. Il se sentait délaissé. Mis à l'écart. Ce type qui se disait être son futur n'était pas véritablement lui. Il ne savait pas comment c'était possible, mais il lui semblait que cet autre lui-même, ce futur possible, recommençait tout juste à prendre goût au basket-ball. Peut-être était-ce ce qui avait posé problème. Peut-être avait-il perdu son amour du basket et cela l'avait tout simplement séparé de ses camarades. Mais il ne comprenait pas comment cela avait pu se produire. Il aimait pourtant ce sport plus que tout.
Après le repas, les Aomine et Kise de 16 ans partirent, laissant le jeune avec les deux autres lycéens. C'était plus simple et serait plus calme, puisque les deux Daiki semblaient incapable de ne pas se disputer. Tetsuya prépara un duvet qu'il mit sur le canapé. Malheureusement, il n'avait pas mieux à proposer à son invité. Kagami prêta une tenue pour dormir au collégien, qui partit se changer dans la salle de bain.
Quand il revint, il hésita avant d'entrer dans le salon. Et finalement resta à attendre dans le couloir. Les deux amants semblaient discuter. Et le sujet semblait être lui. Il tendit l'oreille, curieux de savoir ce qu'ils se disaient. Il comprit vaguement que Kagami proposait de prendre le canapé et de laisser Kuroko dormir avec lui dans le lit. Et Kuroko lui demandait pourquoi.
- Tu as des choses à lui dire, non ? Demanda le rouge d'une voix chaude.
- C'est... hésita le plus petit.
- Je sais très bien que tu as envie de lui parler de Teikou, de votre futur et tout ça... Déclara le plus grand d'un air un peu gêné. Je suis ton petit ami, après tout, je te connais. Et je sais que tu as besoin de lui parler, puisque qu'il était ta lumière.
- ...Merci.
Difficile de mettre plus de soulagement, d'amour, de douceur et de sentiments positifs dans un seul mot. Un silence suivit, et Aomine devina qu'ils devaient certainement être en train de s'embrasser. Son cerveau tournait à plein régime. Ainsi, Tetsu voulait lui parler de tout ce qu'il ne comprenait pas. Après tout, son ombre avait toujours su voir quand quelque chose le tracassait. Ce n'était pas étonnant. Lui aussi était capable de lire dans son camarade comme dans un livre ouvert. Mais ça, c'était dans le passé. Une bouffée d'amertume remonta quand il se rendit compte qu'effectivement depuis son arrivée il n'y parvenait plus. Tetsuya avait changé.
Se refusant à plus de pensées maussades, le collégien entra dans la pièce en faisant l'air de rien. Les deux amants, qui s'étaient séparés entre temps, lui expliquèrent ce qu'il savait déjà, à savoir que Kagami dormirait sur le canapé et que lui-même dormirait avec Kuroko. Il feignit d'être étonné, mais accepta en souriant. Tetsuya souhaita une bonne nuit à sa lumière actuelle avec un baiser papillon. Et à la grande surprise d'Aomine, Kagami vint lui ébouriffer les cheveux avec ce sourire radieux qui lui faisait un peu penser au sien.
- Tu sais, tu es plus agréable à supporter que ta version lycéenne ! Fit-il d'un air un peu gêné. Alors... Restes comme ça. Je suis sûr que ma version du passé sera ravie de jouer contre toi.
- Ah, euh... Daiki hésita un instant, se demandant comment le prendre, puis finalement déclara d'un ton gêné. D'accord. Bonne nuit.
- Ouais, bonne nuit. Sourit largement le plus vieux.
Le bleu partit de la pièce, et rejoignit Kuroko, qui l'attendait dans le couloir. Il se couchèrent en silence, et éteignirent la lumière. Le collégien était un peu perturbé par ce que lui avait dit Kagami. Ce type était d'une nature vraiment franche et optimiste. Il était toujours comme ça ? Sentant que Tetsuya, contre lui, ne dormait pas, il osa briser le silence.
- Eh, Tetsu... Kagami est toujours aussi sincère ?
Il cru voir son vis à vis sourire dans le noir pendant un instant, mais l'illusion disparut immédiatement. Néanmoins quand le bleuté répondit, il fut certain qu'il souriait.
- Oui, toujours. Répondit-il. Pourquoi ?
- Je n'ai pas vraiment compris ce qu'il m'as dit ni pourquoi il me l'a dit mais... Je ne sais pas. Daiki se gratta la joue en réfléchissant. Il avait l'air de se préoccuper de moi. Je veux dire, pas du moi futur, mais de celui que je suis là tout de suite.
- Je comprends ce que tu veux dire. Répondit Kuroko. C'est dans sa nature. Il te ressemble beaucoup sur ce point. Il s'occupe de ses adversaires.
Il y eut un silence songeur, et Aomine ne parla pas, attendant que son camarade du futur continue. Il ne comprenait pas trop ce qu'il voulait dire par là, mais il était certain que l'explication allait venir. Et effectivement, le fantôme continua.
- Tous les deux, vous aimez beaucoup le basket, et tant que vous avez un adversaire à votre mesure vous êtes heureux. Déclara-t-il de sa voix neutre. La seule différence entre vous, c'est que Kagami a rencontré la génération des miracles avant d'en manquer.
- Manquer de quoi ? D'adversaire ? S'enquit Daiki avec curiosité.
- Oui. Opina l'autre dans l'obscurité. Mais toi, tu n'as pas rencontré Kagami avant notre première année de lycée.
Et Kuroko lui raconta. Il lui raconta les matchs sans défaite, avec un fossé toujours plus grand entre Teikou et les autres équipes. Il lui raconta l'abandon des autres équipes, leur découragement face à tant de talent. Il lui raconta la déception, la sienne mais surtout celle d'Aomine, en constatant que personne n'avait ni le niveau ni la détermination de se battre. Tetsuya lui décrit la lente descente aux enfers, la résignation, l'ennui qui s'installait, le manque d'envie de jouer, faute d'adversaires sérieux. Il lui illustra le sentiment de supériorité qui avait atteint tout le groupe. Et finalement, il lui avoua qu'il avait donné sa lettre de démission.
Daiki ne parla pas, et lui prêta un oreille très attentive. Il comprenait bien entendu pourquoi son double avait réagit ainsi, comment tous avaient pu changer à ce point. Il laissa son ami continuer son récit. Kuroko conclut en lui expliquant qu'il s'était donc séparé de tout le monde. Et que, arrivé au lycée, il avait rencontré Kagami. Lorsqu'il avait rencontré le rouge, il l'avait revu lui, Aomine, celui qui aimait le basket plus que tout et qui avait encore tout pour s'amuser. Finalement, il en avait fait sa lumière, voyant en lui le même potentiel que dans la génération des miracles.
La différence entre Taiga et la génération des miracles ? Kagami ne baissait jamais les bras, et donnait son maximum en toute circonstance... tout en répandant son amour du basket aux autres. C'est ainsi que peu à peu tous avaient retrouvé l'envie de jouer. Et plus Kagami s'améliorait, plus l'Aomine de ce temps voyait en lui ce rival qu'il avait attendu toute sa vie, et qui arrivait finalement un peu tard. Tetsuya sourit.
- Voilà pourquoi je reste avec Taiga. Fit-il doucement. Parce que je sais que c'est le seul qui puisse rivaliser avec Aomine-kun. Et le seul qui puisse lui redonner le sourire en jouant.
Daiki se tourna vers l'endroit où il devinait son ancien partenaire, silencieux. Maintenant il comprenait, et saisissait le rôle du bleuté dans toute cette histoire. Il eut un grand sourire.
- En fait, durant tout ce temps tu as continué d'espérer le retour de la génération des miracles telle que je la connais. Ce n'est pas Kagami qui nous a aidé, mais bien toi. Déclara-t-il, avant de se radoucir et de passer une main dans le dos de son ami. Même si tu as agi dans l'ombre en te servant de ta lumière actuelle, c'est toi qui as tout fait.
Tetsuya se paralysa, ahuri. Il sentit un sourire étirer ses lèvres, et une larme lui échapper. C'était bien Aomine-kun, celui qu'il avait toujours cherché depuis cette époque désormais perdue. Celui qui le connaissait mieux que quiconque. Celui qui le voyait comme une personne et non pas comme une ombre. Celui qui devinait ce qu'il avait fait et ce qu'il avait sur le cœur. C'était le Daiki qu'il avait laissé s'enfoncer sans pouvoir l'aider. Celui qu'il pouvait maintenant aider grâce à ce qu'il savait.
Le fantôme se tourna légèrement et se pelotonna contre le torse musclé du collégien qui, malgré les trois ans de différence restait plus grand et fort que lui. Celui ci lui passa gentiment un bras autour des épaules dans une étreinte qu'ils savaient tout les deux purement amicale. Et tandis que le plus vieux s'endormait lentement, comme rassuré d'avoir pu faire quelque chose de vraiment utile et d'avoir été compris, le plus jeune resta encore éveillé.
Aomine pensait à Kagami. Ce qu'il avait dit à Kuroko sur le fait que c'était avant tout son initiative et son action était vrai et sincère. Mais sans talent, Kagami ne serait allé nulle part. Finalement, c'était ensemble que le couple avait contribué à aider toute une génération qui était dans la mauvaise voie. Bizarrement, alors qu'il n'avait côtoyé le rouge qu'une petite journée, le bleu comprenait mieux ce qui avait fait que les deux étaient tombés amoureux l'un de l'autre. Kagami lui ressemblait énormément, et il avait dû se rendre compte de ce que faisait Kuroko. C'était de cela que le bleuté avait besoin. De compréhension, d'acceptation, d'amour simplement.
Il caressa lentement la chevelure bleue claire de son camarade endormi, qu'il ne voyait pas dans le noir. Dans ce futur-ci Kuroko avait trouvé le bonheur avec Kagami, et lui-même avait trouvé une autre sorte de bonheur avec Kise, vraisemblablement. Il ne pouvait rien y changer, et cela aurait été bien cruel de sa part de les priver de ce dont ils avaient finalement besoin dans ce temps ci. Mais au moins maintenant il savait tout et il éviterait de refaire les mêmes erreurs. Il ne tenait qu'à lui de changer son propre futur.
C'est avec un sourire confiant aux lèvres et beaucoup de réflexions sur lui-même qu'il finit par s'endormir à son tour, serrant toujours son ancienne ombre dans ses bras.
A suivre...
Voici la fin du premier chapitre. La prochaine partie se nommera "Passé".
Je vous laisse le soin de me communiquer ce que vous en avez pensé via reviews ! Je suis toujours ravie de voir qui a lu, qui a aimé, ou non... et ne manquerais pas de vous répondre ! Alors que ce soit pour me montrer des erreurs qui auraient échappé à ma béta et à moi-même, des incohérences ou simplement pour me dire que c'est pas mal... Allez y !
Les reviews sont le fuel qui permet aux fanficeurs et fanficeuses d'écrire ! Vous êtes nos muses, notre source de motivation, chers lecteurs, chères lectrices ! Alors faites nous savoir que vous existez ! :D
La suite, vendredi prochain (soit le 5/07/13) ! :3
Ja nee~
