Titre : Arabian Nights

Auteur : Midori Yume (aka Kaleiya et Eliandre)

Rating : T pour le moment mais susceptible de monter par la suite.

Disclaimer : Tales of Vesperia ne nous appartient à notre grand désarroi. Ni Aladdin et sa version anime de 1992 qui appartient à Disney. Notez la présence de yaoi donc homophobes s'abstenir.

Note d'Eliandre : Collaboration entre Kaleiya et moi suite à un petit délire que j'ai involontairement provoqué. Ça m'apprendra à débiter des idioties quand mon cerveau est embrumé par le réveil…


Prologue

Dans une nuit noire comme l'ombre, au milieu du désert, juché sur un sombre destrier, se tenait un homme. Sous son manteau, sa capuche et son fier maintien, on pouvait distinguer ses cheveux gris pâles, ses traits marqués et ses vêtements de soie rouge de première qualité qui témoignait de l'importance du personnage. A ses côtés, tournoyait autour de lui tel un vautour, un oiseau de belle taille, évoquant curieusement un corbeau. Noir était son bec épais légèrement incurvé et noir était son plumage aux reflets violacés. Il avait étrangement des yeux bleus qui brillaient d'une façon mystérieuse, même dans cette nuit sans lune. De temps en temps, l'homme aux cheveux blancs lui jetait un coup tout en surveillant les alentours.

Les événements commencèrent à se prononcer lorsqu'un second cavalier apparut à son tour, dévalant une dune. Le nouveau venu ralentit sa monture lorsqu'il s'approcha de l'homme aux cheveux gris, mit pied à terre avant d'incliner froidement la tête quand il reconnut son visiteur.

« Tu es en retard, Barbos ! » annonça le premier cavalier dont la voix trahissait une pointe d'irritation.

« C'est que ce que vous m'avez demandé n'était pas facile à trouver, Alexei ! » grogna le dénommé Barbos. « Ou dois-je dire, Grand Vizir Alexei ? » ajouta-t-il avec une mine dégoûtée.

« Laisse tomber cette fausse politesse Barbos ! Est-ce que tu l'as ? » interrogea-t-il d'une voix autoritaire et impatiente.

Pour réponse, Barbos se mit à trifouiller dans les diverses poches du manteau couvrant son ventre ventripotent. Il finit par mettre la main sur l'objet convoité avant de le brandir fièrement devant le vizir.

« Est-ce ceci que vous m'avez demandé de chercher ? »

Il s'agissait d'un petit bijou décoratif incomplet, une simple moitié de scarabée d'or. Pourtant, dès qu'il l'aperçut, Alexei voulut l'arracher des mains de Barbos mais celui-ci recula son bras immédiatement, le mettant hors de portée du dignitaire.

« Un instant ! J'ai éprouvé plus de difficultés que prévu et j'ai risqué ma vie pour obtenir cet objet. Une petite augmentation sur mes honoraires serait la bienvenue. »

Les traits du vizir se crispèrent un instant devant l'exigence insolente de ce voleur de bas-étage mais il finit par répondre :

« Sois tranquille, tu seras récompensé le moment venu. Maintenant, donne-le-moi ! » ordonna-t-il en tendant sa main.

Barbos hésita quelques secondes puis finit par obéir. Dès qu'il fut en possession de l'objet, Alexei fouilla frénétiquement une de ses poches avec son autre main puis en tira quelque chose. Quand il ouvrit la paume, il put ainsi contempler la seconde moitié du scarabée d'or, celle qu'il détenait depuis longtemps. Enfin, il possédait désormais les deux moitiés !

« Bien, les portes de la Caverne aux Merveilles nous sont ouvertes ! » déclara-t-il en joignant les deux moitiés du scarabée d'or.

Dès que le bijou retrouva son intégralité, il émana un éclat lumineux qui fit luire sa surface. Puis soudain, ses ailes s'agitèrent et l'insecte s'anima et quitta la main du vizir, prenant rapidement son envol vers le désert.

« Vite suivons-le ! » commanda Alexei en donnant l'impulsion nécessaire pour lancer son cheval au galop.

Barbos remonta rapidement sur sa monture et les deux cavaliers suivirent à un rythme effréné le petit scarabée dont ils ne percevaient qu'une lueur dorée, telle une luciole voltigeante. Après plusieurs minutes toutefois, l'insecte se dirigea vers une dune et finit par se séparer. Chaque moitié pénétra dans la dune qui se mit brusquement à frémir et à tressaillir. Des vents violents s'élevèrent, le sol trembla sous les sabots des chevaux qui effrayés, se cabrèrent mais leurs maîtres les maintenaient fermement par leurs rênes. Et soudain, du sable du désert, s'éleva une gigantesque tête de tigre aux couleurs de la nuit. Elle gronda et rugit à plusieurs reprises avant de s'immobiliser, la gueule ouverte. Cette dernière constituait l'entrée de la Caverne aux Merveilles, illuminée par une lumière étincelante qui semblait provenir de l'intérieur.

Les deux hommes avaient observé ce spectacle avec stupéfaction puis échangèrent des regards perplexes. Le vizir toutefois, prit rapidement les choses en main en ordonnant :

« Barbos, entre dans la caverne. »

Le voleur n'était pas un lâche mais devoir faire face à un danger inconnu provoquait en lui une vague d'angoisse. Sa protestation parut donc légitime :

« Quoi ?! Mais… »

« La Caverne aux Merveilles recèle tout l'or, tous les joyaux, tous les trésors dont tu rêves. Tu peux tout prendre si tu le désires mais la lampe me revient. » dit Alexei d'un ton menaçant.

Barbos n'était pas très rassuré et tergiversa pendant plusieurs longues secondes mais l'avidité et la convoitise se révélèrent plus fortes que sa peur. Descendant de son cheval, il saisit son courage à deux mains et s'avança lentement vers l'entrée.

Au moment où il allait poser son pied à l'intérieur de la Caverne aux Merveilles, la tête de tigre s'anima et demanda d'une voix grave :

« Qui ose me déranger dans mon sommeil ? »

En voyant et en entendant l'entrée de la Caverne bouger et parler, l'intrus fut à deux doigts de prendre ses jambes à son cou mais Alexei intervient en le réprimandant :

« Qu'est-ce que tu attends ? Entre ! Toute la fortune que tu souhaites repose à l'intérieur de cette caverne ! »

Le subalterne déglutit avec difficulté. Il essaya à nouveau de s'imaginer tous les trésors que recélait la Caverne aux Merveilles, hésita quelques instants puis fit de nouveau face à la tête de tigre.

« Qui es-tu ? » demanda cette dernière à son visiteur. « Que veux-tu ? »

« C'est… c'est Barbos » marmonna le voleur d'une voix assez intelligible malgré la frayeur qui le tenaillait. « Je souhaite entrer dans la Caverne. »

« Seul un cœur ardent empli de justice et de vaillance peut pénétrer en mon sein. » tonna le gardien de la Caverne aux Merveilles d'une voix impérieuse. « Tu as été prévenu. »

Après cet avertissement, la tête de tigre s'immobilisa en laissant sa gueule ouverte. Quelque peu rassuré, Barbos reprit son souffle, le temps que sa fréquence cardiaque se normalise. Constatant ensuite que l'entrée demeurait inerte, il jeta un coup d'œil à l'intérieur de la caverne. Des marches dorées engageantes l'invitaient à descendre plus profondément.

Le voleur réunit toute sa bravoure pour trouver la force de continuer. Ebloui par la splendeur de l'escalier, il finit par poser son pied, uniquement son pied, sur la première marche…

Rien ne se passa. Enhardi par ce succès, le truand passa le reste de son corps à l'intérieur…

Mais au même moment, le sol de la Caverne aux Merveilles se mit à trembler et le gardien referma brutalement ses crocs, bloquant définitivement l'entrée ! Le voleur poussa un grand cri d'effroi et essaya de s'échapper mais c'était absolument impossible !

« Tu n'as pas un cœur empli de justice et de vaillance ! » gronda la tête de tigre. « Pour avoir osé me profaner, un seul châtiment : la mort ! »

Et le gardien s'enfonça dans le sable, emportant avec lui les derniers hurlements de Barbos.

Le vizir Alexei avait contemplé la scène calmement, totalement indifférent à la mort d'un homme qui l'avait pourtant servi. Il réfléchissait aux paroles qu'il venait d'entendre.

« Humph ! Barbos n'était donc pas digne d'y entrer. »

Il récupéra les parties du scarabée d'or avant de lever la tête vers le ciel nocturne. L'oiseau noir qui voletait autour de lui quelques heures plus tôt, l'avait suivi et était encore là.

« Raven ! » appela le vizir.

Aussitôt, le volatile sombre piqua vers le sol et atterrit sur le sable, près d'Alexei. Il s'ébroua, ébouriffa ses ailes et soudain, sa silhouette se modifia, s'allongea jusqu'à prendre une apparence humaine. A la place de l'oiseau noir se tenait désormais un homme dans la trentaine, aux cheveux attachés mais quelques peu négligés. Ses yeux bleus perçaient l'obscurité et sa main caressait nonchalamment une barbe de deux jours. Il portait des vêtements simples sans ornementations avec un gilet prune accompagné d'un pantalon ample à la mode orientale couleur colombin. Un habillement fait pour passer inaperçu et se foudre dans la foule.

Le nouveau venu étira ses membres quelques instants avant de se tourner vers Alexei.

« Tu sais ce que je vais te demander Raven ? » dit le vizir d'une voix autoritaire.

« Je suppose que je vais devoir me mettre à la recherche de ce cœur ardent empli de justice et de vaillance. » répondit celui qui était encore quelques secondes plus tôt un oiseau en époussetant ses vêtements d'un air fatigué. « Sans vouloir vous offenser seigneur Alexei, nous connaissons déjà quelqu'un qui semble correspondre parfaitement à la description. »

Toutefois, en voyant son maître froncer des sourcils, Raven ajouta à la hâte :

« Mais hélas, dans le contexte actuel, je doute que vous pouviez vous servir de lui. Très bien, je me charge de cette sale besogne et de vous trouver un substitut convenable. » soupira l'ex-oiseau noir. « Dommage. J'aurais préféré passer mon temps libre à regarder les filles aux bains. »

-§-

Agrabah… Cette puissante et florissante cité du désert, ceinturée par un haut rempart, avait été construite autour d'un important point d'eau. Au fil des années et des siècles, les caravanes et les tentes des nomades s'étaient métamorphosées en un imposant royaume aux terres étendues et à l'influence considérable.

La cité d'Agrabah s'était développée à partir de son palais. Construite à dos d'une immense falaise abrupte qui la protégeait d'un côté des envahisseurs, cette immense construction de marbre blanc et de toits cuivrés constituait un chef d'œuvre de l'architecture orientale avec son grand jardin riche en arbres ou en fleurs exotiques : orangers, jasmins, dattiers, citronniers constituaient quelques exemples. Outre la famille royale, le palais abritait les notables les plus importants de la ville, une aile réservée à la garde royale ainsi que les divers serviteurs : intendant, cuisiniers, valets, femmes de chambre, jardiniers etc… A Agrabah, le palais était le bâtiment le plus remarquable de la cité, trônant fièrement à la vue de ses habitants où qu'ils se trouvaient. On ne pouvait pas le rater.

Le reste de la ville était disposé en demi-cercles concentriques selon le rang social des personnes de façon plus ou moins homogène. A l'entourage immédiat du palais, vivaient les membres de la haute aristocratie dans de somptueuses demeures décorées avec soin. A leur voisinage, dans de belles maisons en terre cuite aux murs lisses, les marchands de produits de luxe vendant bijoux, parfums, maquillages, épices ou soies précieuses ou les riches fermiers qui avaient en leurs possessions d'importantes terres ou troupeaux de bétail. Puis venaient des marchands plus modestes qui offraient de la viande, des légumes ou de la poterie avec leurs habitations plus grossières. Suivaient ensuite les paysans, les fermiers modestes ainsi que les ouvriers, les tailleurs de pierre ou de brique. Et en derniers, coincés dans les quartiers les plus misérables, les pauvres, les défavorisés, les personnes sans-le sou qui luttaient pour survivre. Là, les truands, les malfrats et les vauriens pullulaient tels de la mauvaise herbe.

Agrabah était sous le règne du sultan Finath Scifo. Durant les premières années, le souverain, accompagné de sa jeune et charmante épouse, connut une ère de prospérité et de bonheur. Le sultan était populaire auprès de son peuple, sortait souvent pour le rencontrer, rendait la justice avec équité. Bientôt, ses efforts furent récompensés lorsque sa femme attendit un enfant, un fils qui plus est, et donc un héritier, d'après les prédictions des devins et des oracles, prédictions qui s'avèrent fondées lorsqu'on mit au monde un garçon qu'on prénomma Flynn. Mais le malheur frappa brutalement et une succession de tragiques événements se déroulèrent au palais. Malgré un début encourageant, il y eut des complications en fin de grossesse, qui s'aggravèrent lors de l'accouchement. Peu après la naissance de son fils, la sultane tomba gravement malade et malgré les soins et les remèdes prodigués, elle finit par mourir. Finath, malgré l'amour qu'il portait à son enfant, en fut inconsolable et ne put jamais surmonter totalement son chagrin. Sa santé se dégrada rapidement au cours des années et lorsque Flynn atteignit l'âge de six ans, lors d'une audience publique au palais, il fut saisi d'une brusque quinte de toux avant de s'écrouler sur le sol en crachant son sang, sous le regard effaré de ses sujets. Les médecins accoururent et diagnostiquèrent une maladie du cœur incurable. Il n'existait aucun traitement pour ce mal et tout ce qu'ils pouvaient faire au mieux, était d'allonger la vie du sultan de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Ils ne pouvaient qu'atténuer les symptômes sans en soigner la cause.

Finath devint alors incapable de gérer les affaires courantes de son royaume. Il passait l'essentiel de son temps dans sa chambre, entouré de ses médecins et de ses apothicaires, la quittant peu et ses apparitions publiques devinrent rares. Son fils étant trop jeune pour régner, il chargea l'homme en qui il avait une confiance absolue de s'occuper des tâches qu'il ne pouvait plus assurer, le Grand Vizir Alexei Dinoia et lui accorda une grande partie de ses prérogatives.

Le sultan ignorait une chose envers son Grand Vizir : en plus d'être un sorcier, son homme de confiance était d'une ambition démesurée et caressait l'espoir de se saisir du trône. Avec les pouvoirs qu'il lui avait été conféré, Alexei devint le nouvel homme fort du royaume et le véritable maître d'Agrabah bien qu'il fut officiellement sous les ordres du sultan Finath Scifo. Il mit en place un régime autoritaire et strict, consolida sa position en prélevant plusieurs taxes et s'assura de la loyauté de l'armée royale à son égard en nommant un de ses hommes Cumore en tant que capitaine. Malgré la sévère répression de l'armée royale, les mesures du Grand Vizir permirent une baisse importante de la délinquance. Les privilégiés étaient satisfaits, les riches marchands également et même les classes moyennes semblaient dans l'ensemble d'accord avec la politique menée. Seuls, les miséreux des quartiers pauvres virent leurs conditions de vie se détériorer davantage sous le règne d'Alexei.

On pourrait croire qu'avec un dirigeant affaibli et un héritier trop jeune pour régner, Alexei aurait pu voir l'occasion de prendre le pouvoir en se débarrassant définitivement de la famille Scifo. Mais en réalité, le grand vizir était un homme avisé qui se projetait sur le long terme. Il comprit qu'il risquait une violente opposition du peuple si on provoquait soudainement la mort d'un sultan bien-aimé et de son fils. Il était plus sage d'affermir sa position ou de trouver un moyen d'augmenter ses pouvoirs tout en surveillant l'enfance puis l'adolescence de Flynn. Peut-être pouvait-il espérer influencer le jeune prince.

Le vizir finit également par découvrir en fouillant les vieilles archives de la famille royale le secret de la lampe merveilleuse. Depuis, il n'eut de cesse de vouloir y mettre la main dessus.

Plusieurs années passèrent et Alexei trônait au sommet de sa puissance. Seulement, le prince grandissait et serait bientôt apte à réclamer son héritage…

Les choses commençaient à changer… Et la vie d'un jeune homme aux humbles origines allait s'en trouver bouleversée…


Omake :

Eliandre : Eh bien voilà, prologue terminé !

Flynn, mécontent : J'ai quelques réclamations à te faire !

Eliandre : Je m'en doutais… Le hasard ou la chance veut que j'ai peut-être le moins dur à gérer… Quoiqu'être le meilleur ami de Yuri peut tout dire, d'une certaine manière…

Flynn : Pourquoi j'ai CE rôle ? D'ailleurs, où est Yuri ? Lui aussi avait des reproches à faire…

Eliandre : Ah, ce n'est pas moi qui gère son cas, c'est Kal. On le verra certainement au prochain chapitre.