Hello !

Me revoilà avec une histoire longue. Je n'aurais jamais cru me relancer dans une telle aventure ! Surtout que pour cette fiction, je sors de ma zone de confort. Vous aurez de l'action, de l'humour et de la magie à n'en plus pouvoir et ah oui, parce que sinon je ne serais plus vraiment moi : du drame et de la romance contrariée. Je sais où je veux aller avec cette histoire, mais je ne sais pas si j'aurais le courage de la finir sans vos encouragements. J'ai besoin de vos avis pour savoir si cette fiction mérite une suite et une fin.

Je vous embrasse en espérant ne pas vous décevoir.

A-L


Abraham Nott. Abe pour les intimes. Il n'en a jamais eu, il n'en aura jamais plus. Il avait un fils visiblement. Théodore, peut-être ? Quelque chose dans ce goût là, un prénom incolore. Il n'aura plus de père. Tant pis. Foutu mangemort. Il doit avoir quoi, quatre-vingt cinq ans ? A cet age là on a la décence de ne pas se faire assassiner. On devrait avoir la décence de ne pas demander à un Potter d'enquêter. La mort d'un vieux mangemort, à qui elle peut bien faire du tord ? Il n'y a pas de traces d'affrontements. Le vieil homme a presque l'air paisible, là sur sa chaise, avec encore son camélia entre les lèvres, ça a dû assurément être un vieux salaud irascible. On aurait pu le laisser mourir, il en avait plus que pour deux jours, c'est ce qu'à dit son médicomage. Deux jours. Deux levé de soleil, deux levé de lune. C'est tout ce qui lui restait. Mais est-ce qu'il le méritait ? Ça ce n'est pas à James de le juger, non lui ce qu'il doit faire c'est enquêter. Sur la mort d'un meurtrier.


James Sirius Potter. Mais qu'est ce qui a bien pu leur passer par la tête ? Rien, du vent. Un sort. Un sort c'est du vent. C'est des mots, de l'air, de l'air articulé. Voilà, le cerveau de mon père et de ma mère, c'est de l'air articulé. C'est pas ma faute.

James. Non mais James ! Est-ce qu'il y a plus prétentieux comme prénom ? Que vous compreniez vous les français : c'est un peu comme si on m'avait appelé Louis-Soleil. Louis-Soleil Sirius Potter. Eh... mais ça en jette! Quoi, oui, non ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est moi.

Sirius. Le type avait l'air sympa de ce qu'en dit papa, je conteste pas. Mais Sirius, quoi. Sirius c'est pas sérieux ! De ce que j'ai compris, adolescent, il pensait avoir inventé le sort d'attraction tout en pelotant la sorcière attirante. Même sa mort se la joue, l'idiot s'est joué de la mort jusqu'au bout. Il ne s'est pas contenté de mourir, non, il "a disparu". Eh bah, c'est bien gentil de me parler de modestie, mais avec tout ça, j'ai pas vraiment envie. Ah j'allais oublier :

Potter. Je parlais de royauté tout à l'heure, cela n'existe pas dans le monde sorcier. Mais si cela existait son nom serait Potter. On aurait le bon roi, Harry Potter, sa brave reine, Ginny Potter-Weasley, l'archiduchesse Hermione Weasley-Granger, et tout un tas de nobles aux cheveux vaguement rougeoyants. Pour la première fois en cinq siècles, tout le monde voudrait être apparenté aux Weasley.

Alors oui, j'aurais pu me la jouer : je suis fils de roi malgré moi. Mais Albus a déjà fait ce choix. Chacun sa croix. Je n'ai pas ce droit. Papa, c'est à moi de me la raconter fils de toi. C'est à moi de faire la une des tabloïds, une nouvelle fille à chaque fois, cela va de soit, c'est à moi de faire la fermeture des bars, avec une nouvelle esclandre à chaque fois, cela va de soit, c'est à moi de faire des caprices, avec un nouveau échelon dans la démesure à chaque fois, cela va de soit. Cela va de soit, c'est à moi d'être l'enfant de roi. Tu n'aurais pas voulu que ce soit Lily n'est ce pas ?

Je serais toujours le plus charismatique, je serais toujours le plus drôle, je serais toujours le plus courageux, je serais toujours le plus étincelant. Être auror, c'est tout ce qu'il manquait à ce clinquant. Non, être le meilleur auror et avoir l'air de rien en avoir à foutre. Oui, foutre. J'ai vingt-sept ans maintenant, je peux dire foutre tout le temps, maman. Je n'ai jamais attendu ton autorisation pour n'importe quoi, de tout façon. Je me fous de l'approbation de mes parents. Ils m'aimeront toujours. Je me fous de l'opinion des gens. Ils m'admireront toujours. Je suis l'enfant chéri du pays. On m'aimera toujours. C'est comme ça que je vis.

Alors est ce que je suis désillusionné ? Oui. Est ce que je suis torturé ? Non.

J'adore ma vie. J'adore être ce que je suis. Merci papa d'avoir tué Voldemort pour que je puisse choper les plus jolies. Merci.

J'ai toujours tout eu, mais il y a peu j'ai découvert quelque chose que j'ignorais posséder. Une conscience. Jusque là, j'avais plutôt brillé par son absence. Avant ce corps de mangemort. Je ne suis pas papa, je ne sais pas comment on s'en sort d'un corps de mangemort. Les cadeaux non désirés, c'est pas mon fort. Demandez à tante Fleur.

Mon supérieur, Nate Dorf est passé tout à l'heure. Il ne passe jamais. Au mieux, il vous fait trépasser. Rien qu'à sa mine j'ai compris que j'allais morfler. Il faut que je vous dise, cette affaire, à demi-mot, mes coéquipiers m'ont dit de la bâcler. Un tueur d'innocents vieux et sénile, qui devrait s'en soucier ? Tout cela sera vite oublié. Je ne pouvais pas. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas l'ignorer ce vieillard tué dans la mort de l'âge. J'aurais peut-être dû, ça aurait été plus sage. Mais vous voyez, je n'ai jamais été sage. Encore moins plus sage.

Maintenant l'enquête est lancée, les corps de mangemorts fleuris de camélia commencent à s'accumuler, et les temps de Nate n'en finissent plus de grisonner.

Quand il est rentré dans mon bureau, je savais ce qu'il allait m'annoncer. Je le savais comme si c'était moi qui l'avait tué. Un autre mangemort repenti a été refroidi. Toujours la camélia, que Nate m'a dit. La camélia. Encore une chose que je ne comprends pas. Mais ce que m'a très vite fait comprendre Dorf c'est que ce meurtre de mangemort en série pourrait finir en émeute de masse. Ce n'est pas le moment de réveiller la garce. Pardon, la guerre. Ce n'est pas le moment de laisser le meurtre impuni. Ou alors on risque de se retrouver avec la mort d'innocents sur la conscience. Les enfants d'anciens criminels sont les plus en danger, si jusqu'à maintenant la société sorcière a su trouver un équilibre c'est grâce au pardon, or si jamais on envoie le message qu'il est tolérable d'assouvir sa revanche, alors on ne pourra plus endiguer l'hécatombe. Chacun voudra se venger, chacun voudra tuer, chacun voudra être le vengeur masqué. On ne peut pas laisser cela arriver. J'ai vu le visage de Scorpius. Bon, les visages de jolis garçons, c'est pas vraiment ma passion. Pourtant, c'est ça que j'ai vu, le visage de Scorp'. Son allure assurée mais aussi sa façon d'avoir toujours l'air de s'excuser pour le sang qui a été versé. Le sang qu'il n'aurait jamais fait couler. Un type bien que cet enfoiré de Scorp'. Il détesterait savoir que je l'appelle ainsi. Ça m'a fait sourire. Bizarrement, mon sourire n'a pas détendu Nate. Au contraire, il a eu l'air de croire que je ne le prenais pas au sérieux. Lui aussi les visages de jolis garçons, ça ne doit pas être sa passion. C'est dommage, parce que mon visage vaudrait bien ce détour ! Non pas que je voudrais qu'il le fasse, vous voyez mon type à moi c'est plutôt pas les types justement mais plutôt les jolies blondes qui ne font pas de façons... Bref, là n'est pas la question.

Pour la première fois de ma vie, j'ai la pression.

Non, je déconne, je suis le fils d'Harry Potter, je suis né avec la pire des pressions. C'est ce qui m'a appris la précision. Mais pour la première fois, j'en ai quelque chose à faire. Cette fois, c'est une affaire. Je ne peux pas m'en sortir accroché au bras d'une fille, ivre mort, sans remords.

Allons à la cueillette du justicier aux camélias. Le nom fait moins peur que celui de Voldemort, je vous l'accorde. Mais à sa place, j'aurais peur d'un gars qui s'appelle James Sirius Potter. Et s'il ne me croit pas, qu'il demande à McGo.


J'étais au bar quand la nouvelle est tombée. Oh, ne me regardez pas comme ça ! Je n'étais pas au bar entrain de m'empiffrer de donuts à la citrouille et de whisky pur feu, je ne suis pas ce genre de caricature. Je n'ai même pas bu. Ou si peu. Je jouais aux fléchettes avec mon cousin Fred. Roxane n'est pas venu, Roxane ne vient plus. Je crois qu'elle m'en veut, je crois que je m'en fous. Je crois qu'elle est malade aussi, très malade, mais c'est mieux si je me mens et que je me dis qu'elle m'en veut. C'est toujours mieux quand tout tourne autour de moi, non ?

« Jolie fille dans le coin gauche.

- La rousse ?

Sincèrement ? Fred, sincèrement ? Une rousse ? Et elle aime se battre, elle est courageuse et aimante pendant qu'on y est ? Oh et son prénom termine par le son « i » ? Tu m'as fatigué. Même moi je ne suis pas aussi cliché. Potter, je le suis assez. Pas besoin d'une rousse pour en rajouter.

- Oui.

- Nah. Effet d'optique. Effet de groupe aussi. Imagine la à la lumière du jour, mangeant un hamburger, sans ses copines et son kilo de maquillage. Toujours jolie ? Elle ne ressemblerait même plus à une fille.

- Tu sais quoi Jamesie ? Tu es devenu difficile.

- Tu sais quoi Fredie ? Si tu m'appelles encore une fois Jamesie c'est ta mort que tu vas trouver difficile.

- Il faudrait déjà que tu arrive à me toucher.

- Je n'en ai pas vraiment envie, je suis un peu comme toutes les filles à qui tu as parlé ce soir.

- Au moins, moi je suis parti leur parler. Qu'est ce qu'a notre petite Jamesie ? Tu ne veux plus jouer avec les autres filles ? Elles ne sont pas gentilles ?

- J'ai juste pas envie de t'humilier. On se lasse de tout. Rassure-toi, la prochaine fois je ne serais sûrement pas aussi généreux. Profite.

- Parce que tu penses que tu l'auras attrapé d'ici la semaine prochaine ? J'ai toujours su que tu étais un idiot présomptueux mais je ne savais pas que tu pouvais pousser le vice aussi loin.

Fred vise en plein cœur. Comme à chaque fois. Il est entrain de mettre une sacrée raclée. Pour ne pas changer.

- De la part de quelqu'un qui a enfermé cette chère Minerva dans une chatière et s'en est sorti sans une cicatrice, je prends ça comme un compliment.

- De la part de quelqu'un qui n'a pas réussi à prévoir une gifle de Trelawney, je n'accepte rien.

- Ce n'est pas comme si je venais de payer tous tes verres.

- L'alcool, c'est comme les heures de colle, cela ne se refuse pas. Je crois que tu m'as battu sur ce coup là ?

- Cent quarante-huit heures de retenue pour avoir soumis Flitwick au sortilège du pantin. Ce gars là avait un réel talent inexploité en Air-Guitare. Et en strip-tease aussi. Même si je crois qu'il aurait mieux fallu que celui-ci reste reste inexploré.

- J'aurais jamais cru que tu te sortirais de ce coup là vivant. La marque Potter, sûrement.

Encore une fois, le nom est jeté, innocemment. Il me suit tout le temps. Je n'aurais jamais de talent. Je serais toujours le fils Potter. Autant en être arrogant. Un arrogant sans talent qui rate toujours sa cible aux fléchettes. Si je ne clos pas cette affaire, je vais devenir fou. On ne tolérera jamais l'échec de la part d'un Potter. Je m'en fous papa, je suis toujours plus drôle que toi. Et plus joyeux. Même là, dans ce bar miteux, jouant à ce jeux ennuyeux, évitant des journalistes mielleux, en plein milieu d'une affaire de laquelle j'ai du mal à sortir victorieux, je suis heureux. J'aime le bonheur. Tu devrais essayer.

- J'aurais jamais cru qu'on finirait vieux cons à parler de vielles gloires d'il y a dix ans. On est diplômés depuis longtemps. A nous les nouvelles conneries, maintenant.

- Tu sais qu'à la base on doit ne pas ressasser son passé pour ne pas le recommencer ? Tu sais que tu es payé pour que la loi soit respectée ? Pas pour l'envoyer valser dès que tu as envie de t'amuser ?

- Tu sais que tu me fais chier ?

Il tire sa dernière flèche comme un condamné tirerait sa dernière bouffée. Il a toujours eu un goût démesuré pour la dramaturgie. Il ne me regarde pas et sourit. Je crois qu'il lui a toujours manqué une case – ou un jumeau. Je crois que de ça aussi je m'en fous. Mon cousin est fou. Mais je l'aime beaucoup.

- Je sais que tu vas en chier.

Il balance sa tête sur le coté, vers la rousse et ses jolies copines, et me désigne Nate Drof et sa mine d'enterrement. Le mien, je le sens. J'explose de rire.

- Je t'envoie un hibou quand j'ai enfermé cet enfoiré.

- A dans un millier d'années. »

Ça y est. Le tueur au camélia a dérapé. Il s'en est pris à un fils de mangemort, un salaud aux mains propres. On va avoir le droit à un bain de sang et de pétales de fleurs. Génial. Le fils d'Antonin Dolohov, Arben Dolohov est mort. Il n'avait jamais beaucoup aimé les moldus-nés mais il ne les avait jamais touché. Que ce soit pour leur serrer la main ou les étrangler le matin. Il est mort ce soir. C'est sa fille qui l'a retrouvé. Je dois aller l'interroger. Je n'aurais jamais dû enquêter. Cette histoire, j'aurais dû directement la classer. Toujours eu trop de classe.


Elle a les bras croisés, elle a ramené ses genoux sous son menton, on voit malgré tout le creux de son poignet, elle y a fait tatouer une biche. Mignonne proie. Elle est trop grande, elle est trop maigre et elle définitivement trop jolie. Elle est bizarre aussi. Avec ses sourcils épais et bruns qui soulignent son regard bleu-vert, avec sa bouche un peu trop pleine, avec son visage un peu trop rond, avec son cou trop fin. Étrange aurait été un plus joli mot, mais elle est bizarre cette fille. Inhabituelle. Comme cette affaire. Comme l'était son père. En général les enfants de mangemorts se font un point d'honneur, sincère ou non, de dénigrer l'œuvre de leurs parents. Pas Arben. Vous ne trouverez jamais sur la terre quelqu'un d'aussi fier de son père. Bon, maintenant pour trouver Arben, il vous faudra chercher sous la terre. Je me demande si elle l'a déjà fait enterrer. Cette fille là est plus du genre à tout faire brûler. Elle aurait presque l'air inoffensive, là, assise tout en blanc, ses mèches châtains venant chatouiller le bout de son nez et mourir sur le bas de ses joues roses, pas maquillée mais le regard lumineux. Mais voilà, tout le presque tient là. Ici, dans ses grands yeux. Elle a le regard clair. Sans rougeurs. Elle n'a pas l'air bouleversée, même pas touchée. Elle a juste l'air énervée. C'est quelque chose qui doit beaucoup lui arriver, elle a des sourcils pour ça. Elle les fronce, ses joues se gonflent, elle repose ses genoux à terre et se lève d'un bon et lève sa baguette. Ça sent mauvais.

Une étincelle bleue. Sort de stupéfixion.

«Toi, dégage. »

Je ne peux pas lui rappeler que je suis incapable de bouger. Elle n'a jamais été très rationnelle.

Moi aussi je suis content de te revoir.

Bonjour Dahlia, enfin : Dobriy Den. Jolie russe, putain de ruse. Dahlia Dolohov.