Waaah, ça remonte loin depuis la dernière mise à jour...

*mode Bepo on* Désolée *mode Bepo off*

Merci à Angelscythe pour m'avoir aidé à prendre une décision pour la fin !

Bonne lecture !


Espagne jouait au fléchette.

Ses deux meilleurs amis étaient occupés, l'un par son gouvernement, l'autre avec son dernier amant en date. Romano se trouvait être ce dernier amant, et Portugal avait pris la mer pour une raison obscure. Le Brésil, peut-être ?

Il soupira avant de porter sa bière aux lèvres. Non rien, à faire, il avait juste envie d'avoir la tête occupée ce soir.

Sortant son répertoire, il décida d'en faire le tour pour voir chez qui il pourrait bien squatter afin de profiter de ses largesses et de sa personnalité. Alors... Bon, les Kirkland, on oublie... Les Nordiques, pareil... Il serait bien allé voir Belgique, mais elle donnait une réception où elle avait invité Pays-Bas et Luxembourg. Autriche donnait un concerto auquel Hongrie avait juré d'être présente. Suisse et sa petite-sœur ? Non, il était fou, mais pas à ce point...

Non, vraiment, soit il voulait pas les voir, soit c'est eux qui ne voulaient pas les voir...

Ah, mais, il y avait bien l'un de ses demi-frères ! En plus, il n'avait pas paru bien ces derniers temps... Il faut dire qu'avec l'attitude qu'ils avaient tous avec lui depuis la crise, ce n'était pas très étonnant qu'il agisse ainsi.
Un coup de fil suffit pour qu'on apprête son avion personnel (bien qu'il le partageait avec son dirigeant) et il n'avait plus qu'à se mettre en route en direction de l'aéroport, une veste sur le dos, une tomate à la main et la bouche en cœur. Il faut bien ça, au moins, afin de ne pas se faire renvoyer de suite chez vous lorsque vous décidiez de squatter impunément chez une autre nation, sans tambour ni trompette.

-Héraclès ! le salua-t-il vivement, les bras en l'air.

Ce geste était autant pour lui monter sa joie de le voir que pour prouver qu'il n'était pas venu armé. Au vu du sang chaud de certains Méditerranéens, il préférait éviter tout malentendu. Surtout que sa belle chemise était un cadeau de l'épouse du souverain, donc il y tenait assez. Suffisamment, en tout cas, pour ne pas la tâcher de sang ou la déchirer.

-... Espagne ?

Un peu hébété, le natif s'appuya sur sa pelle et s'essuya le front du revers de sa manche. Son demi-frère chez lui ? Enfin, il l'avait senti passer ses frontières, là n'était pas la question, mais... sur ses terres ? Était-ce une blague de son voisin ? D'ailleurs il n'avait pas vu celui-ci depuis un moment, occupé qu'il était. Il s'inquiétera de son sort une autre fois va... Pour le moment, il avait un invité à accueillir et à guider chez lui.

-Donc c'est pour une raison politique ou une simple visite de courtoisie ? S'enquérait-il.

-Voyons, Hellas ! Je peux bien avoir envie de rendre visite à mon petit-frère, non ?!

Ledit petit-frère arqua un sourcil, ce qui suffit pour ébranler l'Espagnol.

-Bon, d'accord, je m'ennuie à mourir alors j'ai décidé de venir te rendre visite...

Le sourcil prit un peu plus de hauteur.

-... après avoir trié la liste de mes connaissances.

Grèce reprit son pelletage sans plus se soucier de son "frère" dont il ne partageait que le père.

N'étant pas chassé, mais pas pour autant invité à rester, Antonio s'assit sur une marche en pierre, ne prononçant pas un mot, se contentant d'observer le travail d'excavation.

Le ciel s'était mis à rosir lorsque Hellas donna son dernier coup de pelle. La surprise éclaira un instant ses traits avant de disparaître : il avait oublié la présence de Antonio.

Celui-ci lui offrit un sourire tout en s'approchant, une outre à la main qu'il lui tendit.

-Εχαριστος. (Merci)

-De nada. (De rien)

Alors qu'il se désaltérait, la tête renversée en arrière et l'eau coulant dans sa bouche, Hellas surprit le regard absorbé de son aîné sur sa personne.

-Il y a un souci ?

-Aucun ! Tu as bien grandi, en tout cas...

-Ça fait un moment, tout de même.

Il lui rendit son outre sans rien ajouter de plus et rassembla ses affaires, lui faisant signe de le suivre. Il n'allait tout de même pas l'obliger à passer la nuit à l'hôtel ou dehors !

Enfin, il pourrait. Après tout, les nuits grecques sont très belles.

-Tu peux prendre cette chambre-là, lui indiqua-t-il de la main.

La chambre en question était spacieuse et confortable, la fenêtre donnant sur un jardin à l'esthétique irréprochable.

-Ton jardinier fait un travail admirable ! Commenta-t-il.

-Je le fais moi-même, mais merci, le corrigea-t-il.

Un peu gêné, Antonio se tut et le regarda alors qu'il préparait le dîner.

-Tu sais, tu n'es pas obligé de te donner cette peine, après tout je me suis invité sans prévenir.

Le Grec haussa les épaules sans se retourner.

-Pour une personne ou pour deux, il n'y a pas de grands bouleversements...

Ne trouvant pas de sujets pour relancer la conversation -du moins, aucun qui n'alourdisse l'ambiance- l'Espagnol se tint sage jusqu'au début du repas où il remercia poliment son hôte.

Le repas se fit presque sans bruit, ils n'échangèrent que des banalités bien fades, et ce fut bientôt l'heure de se coucher.

Bien que Grèce l'ait accompagné jusqu'à une chambre, Antonio n'y entra pas, restant dans le chambranle de la porte, comme gêné.

-Il y a un souci ? Lui demanda son cadet.

-C'est juste que... Bah, oublie, va !

Aussitôt ces mots prononcés, il ferma la porte derrière lui, laissant son demi-frère debout dans le couloir, assez interloqué.

-Eh bien... Bonne nuit... Déclara celui-ci à la porte close.

Puis il s'en retourna pour sa propre chambre. Lui aussi allait avoir besoin de sommeil, pas besoin de tergiverser plus longtemps sur l'attitude étrange de l'Espagnol. Ça lui sera peut-être passé demain ?


Antonio ouvrit brusquement les yeux, comme pris d'une impulsion.

Après coup, ça lui rappela toutes ces années de campagne féroces où il fallait être sur le qui-vive constamment, même à travers son sommeil.

Mais, alors, pourquoi là, au XXIÈME siècle ? Dans la maison de Grèce ?

Se retournant, dans l'espoir de resombrer dans la douce torpeur qu'il avait précédemment quitté, il croisa un regard aussi vert que le sien, situé à une dizaine de centimètres de son visage.

Se redressant aussitôt sur sa couche, il héla cette paire d'yeux mais ne reçut aucune réponse.

Un faible rayon de lune balaya ce carré de parquet et, qu'elle ne fut pas sa surprise, lorsqu'il découvrit son hôte installé à ses côtés, semblant avoir été dérangé dans sa contemplation. La contemplation de sa personne endormie, il va sans dire !

-Hé... Héraclès ? Je... Je peux peut-être t'aider ? Tu me voulais quelque chose ? Proposa-t-il, un peu perdu par la situation.

Mais il n'obtint pas de réponse et le regard ne fléchit pas.

-Je sais ! Tu nous fais une crise de somnambulisme !

Centimètres par centimètres, Antonio reculait, Héraclès avançait puis la tête de lit se rappela à leurs bons souvenirs. Enfin, moins bons pour l'hispanique.

-Hellas ? Tu me fais peur, sérieusement.

Il comptait bien s'échapper de l'étreinte que lui forçait son cadet.

Il ne pouvait plus reculer, les bras du Grec lui coupaient toutes tentatives de s'échapper, les yeux verts le vissaient sur place.

Il était fait comme un rat. Scouic. Impossible de s'en échapper. Impossible d'arrêter le mouvement. Impossible...

Son souffle se coupa lorsque ses lèvres lui furent ravies.

Il n'en fallut pas plus pour qu'il saisisse l'ampleur de la situation. Il avait entendu parler des pulsions qui habitaient son demi-frère mais n'en avait jamais été témoin. Il semblerait que ce soir change la donne.

Il sentait très bien les mains calleuses et rêches sur son torse nu, le corps musclé contre lui.

Mais en terme de force brute, il était en net avantage. En effet, la "force" d'une nation provenait de la superficie de ses territoires. Raison pour laquelle en perdre les affaiblissait. Et l'Espagne était plus grand de la Grèce. Largement.

Bon, face à USA ou Chine, il se rétamait, il va sans dire, mais ce n'était pas un concours. Pas pour l'instant.

Antonio réussit à s'extirper de la prise musclée et à mettre Héraclès à terre, non sans mal. Parce qu'il ne se laissait pas faire, le saligaud !

-Hellas ! Écoute-moi ! C'est pour ton bien, je t'assure ! Je t'ouvrirai lorsque tu seras calmé ! On a un marché ?

Seul le silence lui répondit, mais l'Espagnol le prit comme assentiment. De toutes façons, quelque aurait été la réponse, il n'aurait pas mieux réagi.


Le lendemain matin, Antonio s'approcha de la porte avec appréhension. Quel spectacle l'attendrait derrière ?

Le meilleur moyen de le savoir était encore d'ouvrir. Mais pas trop, des fois qu'il ait encore envie de le violer sur place.

Pas vraiment dans son planning, ça...

La porte ne grinça pas. Ouf. La chambre était plongée dans le noir. Pas ouf. Héraclès était roulé en boule dans le coin opposé. Ouf. Et le fixait de ses yeux verts sans ciller. Pas ouf.

Bon. Et si on partait sans prendre de petit-déjeuner ? Genre, maintenant, tout de suite, et sans regarder derrière soi ?

Malheureusement, son cerveau ne traita pas l'information assez vite et il se retrouva par terre.

Craignant pour sa vie -et surtout pour son cul- il se débattit. Puis il se rendit compte qu'il n'y avait aucun mouvement. Juste des ronflements.

Il s'était enfin endormi. Ah.


Si vous voulez un vrai Grèce/Espagne, je vous conseille "La misère serait moins pénible au soleil".

Voracity666

Vous pouvez voter pour votre/vos fic(s) préférée(s) via mon profil o/