Euh….Coucou ? Vous êtes toujours là … ?
Ça fait un bail un peu là quand même que je ne suis pas passée par ici, hum.
Manque de temps, d'idées et d'envie. Pardon.
Je vous balance quand même le chapitre 7 qui ne me plait absolument pas (à part la fin, depuis le temps que j'avais cette idée en tête :p)
Un énorme merci à Lectrice En Herbe qui a donné un peu de son temps et qui m'a inspiré deux ou trois trucs pour le chapitre suivant (qui n'est toujours pas écrit oui oui, je suis un peu comme Antoine Daniel et ses WTC pour ceux qui connaissent)
Brefouille, désolée de vous balancer ce « truc » mais je vais essayer de faire quelque chose de mieux pour la suite, en espérant que ça passe quand même ^_^
(N'hésitez pas à me dire si vous voyez des fautes, des tournures bizarres ou des passages à clarifier)

Enjoy !


La dernière fois que Thorin avait aussi bien dormi devait remonter à l'enfance de ses deux neveux. En pleine nuit, ils avaient débarqués ensemble dans sa chambre, effrayés comme jamais par un orage. Le jeune Fili avait déposé son petit frère qu'il avait courageusement porté sur son dos à côté de leur Oncle avec la plus grande des délicatesses. Le grand Nain avait ouvert un œil en murmurant :

- Qu'est-ce que vous faites là vous deux ?

- Kee a peur du méchant Dragon dehors …

- Fee peur aussi mais i' veut pas dire.

- Même pas vrai Kili !

- Si vrai !

Thorin les avait regardés avec tendresse et un petit sourire joueur, il venait d'avoir une idée.

-Dans ce cas je te remercie Fili, je vais prendre le relais et protéger Kili. Tu peux retourner te coucher maintenant.

Le petit blond avait écarquillé les yeux en regardant désespérément son frère qui faisait exactement la même tête. Evidemment que lui aussi avait peur mais jamais il ne l'aurait admis devant Kili et encore moins devant son Oncle. Le plus jeune avait tiré sur la manche du grand Nain :

- Tonton toi besoin aide pour tuer 'ros dragon !

-Tu veux avoir tes deux grands guerriers préférés pour te protéger cette nuit ?

Kili avait hoché si vigoureusement la tête qu'il avait failli se retrouver par terre. Thorin tourna la tête vers son premier héritier en tapotant le lit pour l'inviter à les rejoindre. Sans plus attendre Fili avait sauté sous la couette et s'était calé à son tour contre son Oncle. Bien sûr déjà à cet âge ils ne pouvaient pas rester en place si bien que dans la nuit Thorin s'était retrouvé avec le ventre du plus jeune sur son visage alors que le plus vieux des deux s'était étalé de tout son long sur son torse. Malgré cela, ce fut l'une des dernières vraies nuits que passa Thorin Ecu-de-Chêne, enveloppé dans un cocon de chaleur, de sécurité et de paix comme si tout était parfaitement à sa place.

Etrangement, bien des années plus tard alors que ses deux héritiers n'avaient plus peur de l'orage, et des Dragons par la même occasion, le Nain ressentait à ce moment précis exactement la même chose. Quelque chose de doux et parfumé lui chatouillait le nez. En entre-ouvrant un œil il se retrouva face à une situation qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Un petit corps, qu'il savait plus robuste qu'il n'y paraissait depuis un certain épisode des plus frustrants de la robe de mariée, surplombé d'une masse volumineuse de cheveux bouclés dormait paisiblement dans ses bras. « J'aurais dû demander de l'aide à Fili et Kili bien plus tôt… » remarqua le Nain, suivant le fil de sa pensée une idée émergea de son esprit encore quelque peu endormi c'était le moment rêvé de tenter un rapprochement avec le Hobbit, et si ça tournait mal il pourrait dire qu'il était encore plongé dans son sommeil. Thorin resserra son étreinte autour du Cambrioleur, ce qui lui arracha un soupir d'aise et fut comme une invitation pour le Roi sous la Montagne. Le seul problème était qu'il ne savait absolument pas par où commencer, évidemment qu'il avait déjà eu des conquêtes mais depuis le temps il était un peu rouillé et surtout cela lui semblait différent. Le Hobbit rentra la tête dans ses épaules en riant lorsque Thorin le chatouilla avec sa barbe en enfouissant son visage dans son cou. Il s'aventura ensuite près de son oreille où il déposa un léger baiser, puis un autre, et encore un autre. Le Nain, grisé par ce qui était en train de se passer, picorait la mâchoire délicate de Bilbo lui offrant le reveil le plus inattendu qui soit.

- Thorin… ?

La voix enrouée du plus petit produisit un frisson le long de la colonne vertébrale du Nain. Cette histoire de pari était complétement passée à la trappe, poussé par son désir Thorin approfondit toujours un plus ses caresses. Bilbo avait le visage en feu, la respiration chaotique et à travers ses yeux le Roi sous la Montagne put voir qu'il était exactement dans le même état. Lorsque le Nain voulu prendre la place qui lui revenait de droit au-dessus du semi Homme, ils furent tout deux ramené à la dure réalité en entendant le cliquetis des chaines. Ils avaient complétement oubliés les menottes à leur poignet. Contrarié et frustré à l'idée de ne pas pouvoir aller plus avec son Hobbit, Thorin soupira longuement en roulant sur le côté. Bilbo quant à lui gigota dans tous les sens pour essayer de s'extirper des draps dans lesquels il était enroulé.

- Je dois parler à Fili et Kili, maintenant.

Le ton pressant de Bilbo blessa Thorin. Avait-il était trop loin ? Pourtant sur le coup le plus petit ne semblait pas le moins du monde dérangé par la situation, c'était même le contraire. Il hocha la tête, aida le Cambrioleur à se libérer puis se leva mécaniquement sans un mot.


Il devait être aux alentours de midi lorsque les héritiers de Durin rentrèrent de leur petite escapade, ils avaient passé la nuit à la belle étoile collés l'un à l'autre pour se tenir chaud. Enfin ça c'est ce qu'ils disaient, les nuits d'été n'étaient pas si rudes qu'ils le prétendaient. A peine Fili et Kili étaient-ils rentrés qu'un Nain les informa que leur Oncle et le Cambrioleur les cherchaient activement depuis l'aube. En les voyants, les deux frères échangèrent un regard d'incompréhension, Thorin avait le visage fermé et semblait résigné tandis que Bilbo fixait le bout de ses pieds poilus plongé dans ses pensées. Se seraient-ils trompés sur eux? Non impossible, ces deux-là étaient fait pour être ensemble, cela crevait les yeux depuis le premier jour. Kili tenta innocemment d'entamer la conversation.

- Bonjour mon Oncle, Bonjour Monsieur Bilbo vous avez bien dormi ?

Le grognement de Thorin et le rouge de Bilbo ne l'aida pas plus que ça, Fili posa une main sur son épaule et reprit.

- Vous voulez quelque chose non ?

- Libérez-nous, maintenant.

Fili soupira, son Oncle n'y allait pas par quatre chemins. Il sorti la clé de sa poche afin d'exécuter les ordres du Roi sous la Montagne. Les menottes tombèrent au sol et sans se regarder les deux anciens prisonniers firent un pas pour sortir de la pièce où ils se trouvaient mais c'était sans compter sur le culot du plus jeune des deux héritiers.

- Pourquoi ne vous êtes-vous pas libérés plus tôt ?

-Nous n'avions pas la clé Kili…

- Voyons Monsieur Bilbo, la chaine était juste assez grande pour un coup de hache et si vraiment vous n'aviez pas confiance en la précision de Dwalin je vous rappelle qu'il y a des forges absolument partout. En moins de quelques minutes vous auriez pu vous débarrasser de votre fardeau…

Le Brun avait bien insisté sur le dernier mot en mimant des guillemets avec ses doigts et fut satisfait de la réaction qu'il produisit. Le Hobbit releva la tête d'un coup et regarda Thorin qui était tout autant sous le choc. Lui, un Nain qui avait travaillé des années durant comme forgeron n'avait même pas pensé à faire fondre une chaine de mauvaise qualité. Il avait inconsciemment mis de côté cette option pour rester encore un peu avec le Hobbit.

-Apparemment vous vous appréciez plus que vous ne le croyez.

Les mots de Fili trouvèrent un écho dans les pensées de Thorin ainsi que dans celles de Bilbo. Il y avait beaucoup plus que du respect, beaucoup plus que de l'amitié entre eux. Quelque chose de plus fort qui s'était développé petit à petit et qu'ils venaient seulement de comprendre. Le grand Nain tourna la tête vers le plus petit espérant que lui aussi avait compris cette évidence mais à sa grande déception son Cambrioleur était devenu blanc comme un linge et paraissait sujet à des nausées. Kili s'approcha de son ami pour le soutenir.

- Je vais raccompagner Bilbo à sa chambre, on se retrouve ce soir pour l'anniversaire de Bofur.

- L'anniversaire de Bofur ! s'ecria Bilo retrouvant l'usage de la parole. Je dois aller chercher son cadeau, j'ai été quelque peu occupé ces derniers temps…

- Je vais t'accompagner on ne sait jamais.

Le plus petit hocha la tête et ils sortirent tous les deux laissant Fili s'occuper d'un Thorin qui se sentait encore plus blessé face à la réaction du Hobbit.

- Tu veux en parler ?

- Non.

- Les choses devraient s'arranger d'ici ce soir, crois-moi Thorin.

-Humph.

- Tu as peut être mal interpréter la réaction de Bilbo.

- Ca me paraissait plutôt évident.

- N'oublie pas que les Hobbits sont des êtres surprenants.

Le Nain blond quitta la pièce le sourire aux lèvres, même si ses deux victimes préférées venaient de faire un grand pas en avant, le Roi sous la Montagne avait confondu dégout et culpabilité. Heureusement l'anniversaire de Bofur était une occasion en or pour la dernière étape de leur plan, bientôt Fili et Kili n'aurait pas un mais deux oncles.


Toute la Compagnie de Thorin était réunie pour l'occasion ainsi que quelques autres personnes dont des Naines agaçantes et superficielles maquillées à outrance attirées par la simple présence de la famille royale. Malgré tout, le concours de rots, les chansons paillardes et la danse endiablée de Bofur prouvaient que l'ambiance était au rendez-vous. Du moins à un détail près Thorin se trouvait en bout de table avec Dwalin tout en fixant Bilbo qui était à son opposé avec Ori, le Hobbit se faisant violence pour ne pas répondre aux regards de son Nain. En dépit de son insistance, le plus petit ne lança pas un coup d'œil vers son Roi, préférant se concentrer sur Fili et Kili qui empilaient des chopes de bière pour savoir qui des deux irait le plus haut. Contre toute attente Bifur, qui s'était incrusté dans leur jeu, venait de les battre à pleine couture. Les Nains qui s'occupaient du service allaient et venaient sans cesse réparant les bêtises des uns, servant à boire et à manger aux autres. D'ailleurs le verre de Bilbo semblait de pas avoir de fin, il avait le même depuis son arrivé mais celui-ci ne parvenait pas à le vider. Plus il essayait de le terminer, plus il se remplissait. L'alcool ayant déjà commencé à agir sur lui, il n'y prêta plus attention. Thorin de son côté avait remarqué le changement qui s'opérait chez son Cambrioleur. Il sourit intérieurement en voyant que comme il le pensait les Hobbits ne tenaient pas aussi bien l'alcool qu'ils le prétendaient. Il s'amusa alors à faire des prévisions sur la suite des événements, Bilbo devait avoir ingurgité environs onze verres, score plutôt honorable qui aurait des conséquences. Le Nain savait très bien qu'au vu de la composition physique du plus petit, il ne tarderait pas s'éclipser discrètement à la recherche des toilettes dans les dix minutes qui allaient suivre. Fier de ne pas s'être trompé, il remarqua Bilbo quitter la pièce en titubant si bien qu'il percuta un groupe de Nains tout aussi éméchés, le plus petit se confondit en excuses puis tenta de reprendre noblement son chemin. En le suivant du regard, Thorin tomba sur ses Héritiers en train de donner furtivement des pièces à l'un des serveurs.

« Un pied poilu après l'autre. Le droit puis le gauche et on recommence », malgré son état d'ivresse avancée Bilbo réussit à avoir quelques pensées cohérentes, le seul problème était qu'il voyait double ou triple. Difficile de savoir lequel de ses quatre pieds il devait avancer et sur laquelle des trois tables ils pouvaient s'agripper pour garder l'équilibre. En plus de ça les murs s'amusaient à se rapprocher de lui comme pour le soutenir mais se dérobaient aussitôt que sa main s'approchait d'un peu trop près. Agacé, il se stoppa net et se laissa tomber au sol, il ramena ses genoux contre son torse et se mit à pleurer. La culpabilité avait pris le dessus, il se sentait horriblement honteux et sérieusement éméché. Poussé par son orgueil il avait accepté un pari sans penser aux conséquences et pire il avait même ouvert les yeux sur ses propres sentiments qui semblaient partagés. Il ne pourrait jamais construire une relation si elle était basée sur un stupide jeu et tout était de sa faute. Il allait retourner à Cul-de-Sac avant que les choses deviennent vraiment sérieuses. Il sauta sur ses pieds et se frappa violement le front avec sa paume de main, il n'avait pas prévenu qu'il resterait quelques temps à Erebor. Lobélia a dû se faire plaisir avec l'argenterie ! Et son jardin ? La désolation de Smaug devait avoir meilleure allure, ses salades, ses tomates, ses courgettes…. Plus rien. Tout se mélangeait dans sa tête, Thorin, son potager, la Comté, Gandalf, le prix de la bière.

Absorbé par ses angoisses sans queue ni tête, il ne remarqua pas que quelqu'un l'observait en silence. Un raclement de gorge attira l'attention du plus petit. Il fixa la personne en question, forçant sur ses yeux pour essayer de reconnaitre son visage. Cela faisait un moment qu'il s'était absenté de la réception et par déduction la seule personne qui pouvait s'inquiéter et venir à sa rencontre ne pouvait être que le Roi sous la Montagne en personne. La gorge du Hobbit s'assécha immédiatement et tout son corps fut parcouru d'un frisson glacial en remarquant l'ambiance pesante qui venait de s'installer. Ils se retrouvaient seuls, les autres nains continuaient à festoyer et ne pouvaient les déranger. Bilbo prit son courage à deux mains et se lança :

- Thorin … je suis vraiment désolé pour tout. Je n'aurai jamais dû m'enfuir, pas après ce qui s'est passé ce matin.

Le Cambrioleur se tut attendant une réponse qui ne vint pas et reprit.

- Je n'aurais jamais dû non plus me laisser embarquer dans les histoires de Fili et Kili, bien sûr ils n'ont rien à se reprocher. Tout est entièrement ma faute. J'aime les défis et j'étais sûr de pouvoir te faire plier, ce que je n'avais pas prévu c'était de flancher aussi. Tu sais je…

Le plus petit stoppa net son monologue, son interlocuteur n'était pas Thorin. La seule chose qu'ils pouvaient avoir en commun était le fait d'être Nain mais celui qui se tenait en face de lui était terriblement effrayant menaçant et complétement saoul. Même après avoir bu un tonneau entier de bière il aurait dû s'en rendre compte, plus jamais il ne toucherait une goutte d'alcool ! L'inconnu s'approcha du Hobbit du démarche lourde et mal assurée, il était encore plus ivre que tous les Nains présents. Sans plus attendre le Cambrioleur prit ses jambes à son cou et courut aussi vite que possible dans la direction opposée faisant confiance à sa rapidité et au peu de lucidité qui lui restait. Quelques mètres plus loin il se retourna pour narguer son poursuivant mais un mur entra malencontreusement en collision avec sa tête. Complétement sonné il n'eut pas le temps de réagir que l'inconnu le soulevait déjà par les cheveux lui soufflant son haleine fétide au visage et entreprit de le secouer de gauche à droite. Malgré les larmes de douleur qui perlaient au coin de ses yeux le Hobbit lutta pour se dégager, puis les choses allèrent très vite. Bilbo réussit à propulser son pied dans le bas-ventre de son assaillant qui le lâcha, sa riposte fût coupée par un bruit sourd. Thorin était là, tenant un buste en pierre de Thor dans une main et l'autre Nain gisant à ses pieds.

- Tu étais parti depuis un bout de temps, j'ai préféré partir à ta recherche.

- A quel moment es-tu arrivé… ? Demanda Bilbo en prenant soin de regarder ailleurs.

Thorin eut un petit sourire en coin, son abattement de l'après-midi avait complétement disparu.

-Je suis arrivé quand tu as commencé à maudire toutes les brasseries de la Terre du Milieu, le Nain haussa un sourcil en souriant je ne savais pas que les Maitres Cambrioleurs pouvaient courir aussi vite.

Il était désormais au courant pour le pari, qu'il n'avait fait que jouer avec lui et pourtant le Nain était là, devant lui à rire à sa propre blague. Bilbo n'arrivait pas à y croire et pourtant lorsque Thorin écarta les bras pour le réconforter, il ne s'y jeta pas. Au lieu de se blottir contre le Roi pour se laisser réconforter, le Hobbit s'avança d'un pas décidé et saisit les tresses qui encadraient le visage du Nain. Ils se fixèrent quelques secondes avant de se perdre dans un baiser passionné. Toutes les émotions y passèrent, frustration, remords, reconnaissance, satisfaction, culpabilité. Tous deux prenaient un plaisir sans fin à découvrir l'autre, leurs langues s'entremêlaient ne leur laissant aucun répit. Thorin glissa ses mains sous la chemise de Bilbo et les laissa se promener sur cette peau si douce qui le hantait depuis si longtemps. Leur échange qui avait commencé un peu brutalement devint plus tendre et plus doux, les caresses se firent d'avantage langoureuses et baladeuses. Ce moment leur appartenait, repoussant au maximum l'instant où ils allaient devoir se séparer. Leur désir avait été sans cesse refoulé laissant la place à d'autres priorités : la survie, la reconquête, la bataille alors que leur corps et leur coeur réclamaient ce contact depuis si longtemps. Bilbo qui s'était mis sur la pointe des pieds fut le premier à rompre le contact, il déposa une dernière fois ses lèvres sur celles de Thorin et recula légèrement.

Ils se regardèrent quelques secondes dans les yeux avant que le plus petit, accablé de nouveau par la honte, ne détourne le regard.

-Par Mahal Bilbo arrête de culpabiliser ! Je suis tout autant impliqué dans cette histoire que toi.

Le Hobbit releva brusquement la tête et fronça les sourcils.

-Tu n'as pas fait un stupide pari avec tes neveux par simple fierté !

-Non c'est vrai, je l'ai fait pour avoir un peu la paix.

Le Nain sourit, fier d'avoir cloué le bec à son Hobbit et lui adressa un irrésistible sourire royal. La tête que faisait Bilbo valait toute les richesses d'Erebor, la stupéfaction pure et simple. Tandis que le Cambrioleur assimilait le fait qu'il n'avait pas été le seul à jouer depuis tout ce temps, Thorin réfléchissait au moyen de rendre la monnaie de leur pièce à ses neveux. Ils s'étaient bien amusés ces derniers temps : déplacer ses vêtements dans la chambre de Bilbo, les coincer sur une corniche de la Montagne Solitaire, la robe de mariée et les menottes. Fili et Kili avaient bien trop profité de leurs deux victimes, le moment d'échanger les rôles était enfin arrivé. Le Roi sous la Montagne avait un plan, c'était à lui de les mener par le bout du nez désormais. La voix de Bilbo arracha Thorin à ses machinations.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont demandé si tu perdais ?

-Une dispense des cours d'Alchimie il me semble pourquoi ?

- Ils vont avoir beaucoup trop de temps libre alors…

Thorin leva un sourcil ne comprenant pas où le Hobbit voulait en venir.

-Ils ont gagné.

Les paroles de Bilbo flottèrent dans l'air avant d'être chassées par leur rire. Ils venaient de se rendre compte qu'ils avaient été manipulés, ils avaient joué l'un avec l'autre pour finalement s'embrasser au beau milieu d'un couloir et tout ce à quoi Bilbo pensait était le fait d'avoir perdu. Le Roi Sous la Montagne souleva son Maitre Cambrioleur qui enroula ses jambes autour de son torse pour se maintenir.

- Je pense que l'on a bien plus gagné au change que ces deux-là, Thorin ponctua sa phrase en embrassant le Hobbit. Maintenant, on a certaines choses de très hautes importances à rattraper ensemble…

Ils laissèrent derrière eux l'agitation de la fête et partirent en direction des appartements de Thorin bien décidés à rattraper la catastrophe de ce matin. Leur silhouette s'effaça dans l'obscurité puis leurs pas devinrent inaudibles. Ils avaient disparu, laissant comme seuls témoins la pierre sans âge qui constituait les murs, le buste de Thor dans un sale état ainsi que trois Nains qui avaient retenu leur respiration depuis le début. Les deux plus jeunes échangèrent un sourire complice, se félicitant mutuellement de la tournure des évènements. Le plus vieux posa une main sur leur épaule.

- Je dois admettre que je suis très étonné par ce que vous avez fait, même lorsqu'il parlait à voix basse l'accent de Balin rebondissait dans toute la pièce. Les choses auraient pu très mal tourner les garçons.

-Nous étions là si Oncle Thorin avait été dans l'incapacité de gérer la situation ! Nous serions intervenus, n'est-ce pas Kili ?

- Nous sommes jeunes mais pas irresponsables Balin. Maintenant que nous avons rempli notre part du marché, si nous discutions affaires ?

Le vieux Nain soupira pour la forme et détacha une bourse accrochée à sa ceinture. Ces deux-là l'étonneraient toujours, rien ne leur semblait impossible.

- On avait dit 90 c'est bien ça ?

- N'essaye pas de nous arnaquer, Kili pointa un index accusateur sur lui. On avait dit 120.

-Je vous donne 130 si vous me débarrasser de ce grand gaillard qui est là.

Balin désigna la Nain que Thorin avec assommé un peu plus tôt, si il était toujours là au réveil du Roi il risquait de ne plus jamais revoir la lumière du jour, peut importait qu'il ait voulu arracher les vêtements de Bilbo ou simplement lui demander l'heure. Les Héritiers de Durin hochèrent la tête pour accepter le marché. Le Brun attrapa la bourse que lui lança Balin qui s'éloignait déjà.

- Ce fût un plaisir de faire affaire avec toi mon très cher Balin, au plaisir de rejouer avec toi prochainement !

-N'y compte même pas Fili, à force de parier avec vous je vais me retrouver à la rue.

-Ce n'est pas de notre faute si tu n'avais rien remarqué pour Dwalin et Ori…

Les deux héritiers entamèrent une danse de la joie. En plus d'avoir empoché une jolie petite somme, ils avaient également gagné un oncle supplémentaire. Kili se jeta sur son frère fier comme un paon.

- C'était la meilleure soirée de toute ma vie, le blond ébouriffa les cheveux brun de de Kili. Si Thorin savait que nous étions là avec Balin… Commenta Fili en se mordant la lèvre.

- Tu savais que notre Bilbo pouvait réagir de la sorte ? Un vrai romantique ! Je comprends notre Oncle, moi aussi j'aimerai bien que l'on m'embrasse comme ça...

La voix du plus jeune s'était éteinte avant même la fin de sa phrase sous le choc d'avoir dit tout haut ce qu'il pensait tout bas et pire encore devant son frère. Il tenta un regard en coin et fut pétrifier par la vision qui s'offrait à lui. Le premier héritier de Durin ne le regardait plus du tout comme un membre de sa famille, il ressemblait trait pour trait à un prédateur sur le point de dévirer sa proie.

- Il suffisait de demander…

Fili prit Kili de court en le saisissant brusquement par la taille pour le coller contre lui, il en profita pour lui chuchoter au creux du cou:

- Je pari que je peux faire mieux que Thorin.

L'intégralité du sang présent dans leur corps arrêta de circuler avant de se diriger plus bas, beaucoup plus bas. Ils avaient remarqués depuis un moment que leur relation s'éloignait du simple lien fraternel, qu'elle devenait plus intime. Il était encore temps pour eux de reculer, de faire comme si rien ne s'était passé… sauf que ni l'un ni l'autre ne l'entendait de cette oreille. Se reprenant, Kili se pressa d'avantage contre le Blond en comprenant le besoin de Thorin et Bilbo. Malheureusement pour eux un chapelet d'injures s'éleva juste à côté les stoppant dans leur petit jeu qui venait à peine de commencer. Le Nain qui avait agressé Bilbo était en train d'émerger de son coma

- Bordel, si j'attrape celui qui m'a fait ça je vais lui fourrer sa barbe au fond de son…

Heurté de plein fouet par l'une des bottes que Fili venait de lui jeter, il retomba lourdement sur le sol. Le Blond ne voulait surtout pas entendre ce que cet abruti allait dire sur son Oncle. La deuxième botte suivie la même trajectoire, ça c'était parce qu'il détestait être dérangé dans ce genre de situation. Kili s'approcha du blessé et l'examina rapidement.

- En plein dans le mille !

-J'y suis peut être allé un peu fort non ?

Fili ramassa ses bottes non sans remarquer que son petit frère était en train de faire les poches du blessé.

- Si on nous pose la question, on dira qu'il est tombé dans l'escalier par inadvertance.

Le plus vieux lâcha un petit rire d'approbation et souleva sans ménagement le corps inerte pour le balancer sur son épaule.

- Allons-y Kili, je ne veux pas avoir sa mort sur la conscience.

Le Brun retint son frère par le bras et déposa un léger baiser au coin de ses lèvres.

-Même pas cap de faire la course jusqu'à l'infirmerie avec ce gros lourd sur le dos !

Sans plus attendre ils s'élancèrent comme des enfants à une allure folle à travers les couloirs de la Montagne Solitaire. Malgré sa tentative de diversion, Kili savait que la signification de son geste n'allait pas passer inaperçu et il attendrait patientent la suite des évènements priant secrètement pour que la prochaine fois personne ne soit la pour les interrompre.