Mes très chers lecteurs, mes très chères lectrices,

Je m'excuse encore pour la lenteur de ma fanfiction. Les mises à jour sont très éloignées, je le sais, j'en suis navrée. Je mets un temps infini à écrire mais je reste fidèle au poste. Après 4 longues années sur cette fanfiction, elle est presque terminée de mon côté… Elle s'est agrandie, étoffée, l'intrigue m'a menée par des sentiers que je n'avais jamais envisagées.

Mais bref, cessons de palabrer. Je vous livre, à quelques heures du « début de la fin », du dénouement final de cette saga qui nous aura tenue en haleine pendant de longues années, un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira. N'hésitez pas à laisser un petit commentaire après lecture, cela fait toujours plaisir, et cela permet aussi de s'améliorer.

Je vous embrasse bien fort.

Bonne lecture.

Eléa.


Fandom:
Game of Thrones (Le Trône de Fer)

Résumé:

"Ce dont je suis sur, c'est qu'elle fût la seule chose que j'ai jamais réellement desire. On me l'enleva et meme les Sept Couronnes ne purent remplir le vide qu'elle avait laissé." Ils étaient le feu et la glace. Et à cause d'eux, tout Westeros entra en guerre.

Disclaimer:
L'univers de GoT appartient à son auteur, George R.R Martin.
Je prends en comptes 4 tomes de l'Intégrale pour… parler de la rebellion de Robert Baratheon...

Random du chapitre:
MA


Chapitre 12 : La tour de la joie

Lyanna

Lyanna, qui n'avait pas perdu une miette de cette conversation, se sentait un peu plus nauséeuse à chaque seconde. Malgré elle, elle frissonna. Un destin qu'elle n'avait pas choisi se dessinait dans l'ombre, plein de dangers et, elle le pressentait, de souffrances. Epouser Rhaegar était un rêve qu'elle chérissait au plus haut point. Mais se marier avec le prince héritier du royaume des Sept Couronnes la faisait frémir d'avance. Ce serait avouer au monde sa trahison envers sa maison. Humilier Robert Baratheon. Et puis il faudrait renoncer à la liberté et régner. On l'avait élevée pour tenir une maison, pour épouser un noble de beau lignage, lui donner des enfants. Devenir reine était un tout autre destin, auquel elle ne se sentait pas préparée. Port Réal la terrifiait. La duplicité de la cour lui faisait horreur. Elle ne parviendrait pas à survivre dans un tel panier à crabe. Dans le Nord, tout n'était que lumière, que probité. Ici, tout lui semblait sournois et plein de secrets.

Lorsque son amant la rejoignit, il s'aperçut immédiatement de son trouble :

« -Que se passe t'il ? Aurais-tu aperçu un fantôme ? »

A quoi bon lui mentir. Lyanna décida d'adopter pour l'honnêteté :

« -Je… J'ai entendu… » Rougit l'adolescente, le cœur au bord des lèvres.

Il y eut un long silence entre eux. Rhaegar laissait à Lyanna le temps d'encaisser la nouvelle. Si la fille de Lord Rickard avait été élevée pour devenir une Lady, elle ne connaissait rien à la royauté. Cette marche avait de quoi terrifier les plus téméraires. Le jeune prince se contenta d'attirer Lyanna contre son torse, de la serrer du plus fort qu'il le pouvait et de caresser doucement les cheveux de celle qu'il aimait. Il attendit patiemment que la crise de panique s'apaise avant de murmurer :

« -Ce ne sont que des conjectures. Je ne te forcerai à rien, Lyanna. »

De grosses larmes d'enfant roulaient sur les joues de la nordienne.

« -Je crois que m'épouser serait une terrible erreur politique. » Répliqua la jolie nordienne d'une voix blanche. Elle releva ses prunelles d'acier vers son prince et expliqua :

« -Ne te méprends pas, je t'aime. Je t'aime de tout mon cœur. Mais… Elia est la mère de tes enfants. Elle est aimée des dieux et le peuple l'adore. Si tu portais sur elle le déshonneur, tu perdrais tout. Ton trône, ta lignée. Je ne veux pas que tu renonces à ça pour moi.

-Je te veux. Toi. Seulement toi.

-Je sais. Quand je te vois, j'oublie que tu es le prince héritier. Je sais que quand tu me regardes, toi aussi tu ne connais plus ton rang. Mais tu es le futur roi, tu te dois à tes royaumes. Je refuse que notre union te prive de tes droits. Je ne veux pas que tu oublies ton devoir. Et puis, de toute façon, je ferai une terrible souveraine. » Conclut dans un sourire la jeune louve.

Rhaegar déposa sur les lèvres de sa compagne un délicat baiser :

« -C'est là où tu te trompes, Lyanna. Tu es prête à sacrifier ton bonheur et le mien pour les Sept Couronnes. Seule une femme au cœur de reine pourrait agir de la sorte. »

La jolie brune fronça le nez, indiquant ainsi sa désapprobation. Rhaegar commençait à la connaitre et décida de ne pas poursuivre plus avant la conversation.

« -Promets- moi quand même d'y réfléchir Lyanna. Varys avançait quand même des arguments solides.

-Je refuse de te partager. Tout Targaryen que tu es, et même si autrefois tes ancêtres avaient deux épouses, je viens d'un monde où ces coutumes sont contre-nature. Tant qu'elle sera ta femme, je ne te donnerai mon cœur mais pas ma main.

- Nous verrons…

-Et qu'est-ce que c'est que cette histoire de prophétie et de « Prince qui fut Promis » ?» L'interrogea t'elle.

« -C'est une histoire qui raconte qu'un jour, les Hommes connaitront un grand péril…

-Mais encore ? »

Rhaegar se rapprocha de Lyanna et la prit dans ses bras.

« -Promets-moi de ne pas te moquer.

-Tu y crois ?

-Oui… » Répondit-il platement avant de réciter : « Un jour viendra où, après un long été, saigneront les étoiles et où s'appesantira sur le monde l'haleine glacée des ténèbres. En cette heure effroyable viendra un guerrier qui tirera des flammes une épée de feu. Et cette épée, nommée Illumination, sera l'épée rouge des héros, c'est Azor Ahai ressuscité qui la brandira, dissipant devant lui les ténèbres affolées.

-Et ce héros ?

- Renaîtra parmi le sel et la fumée pour réveiller les dragons de pierre. »

Lyanna se retint de rire, cela lui semblait si saugrenu. Même pour une fille du Nord, pétrie de superstitions et de croyances en la magie.

« -Les ténèbres ne sont pas à nos portes…

-Les Marcheurs Blancs, un jour, pourraient attaquer de nouveau les Royaumes Humains. » Prévint Rhaegar, avec beaucoup de conviction. Il avait, depuis des années, la certitude que dans un proche futur ils reviendraient hanter les vivants. Qu'une grande guerre, la pire de toute et la plus importante, était à venir.

« -Oui, bien entendu. Les licornes domineront le monde et les dragons renaitront de leurs cendres. » Répondit avec gaité la jeune fille.

« -Tu prends tout ça tellement à la légère. Pourtant, je suis persuadé qu'il y a du vrai dans toutes ces histoires… »

La nordienne opina du chef, plus pour avoir la paix que pour lui assurer son accord.

Ils restèrent longtemps enlacés, observant les dernières étoiles mourir. Le soleil embrasa l'horizon et les trompettes réveillèrent la cité. Du dehors parvenaient les sons étouffés de la ville au petit jours. Dans les couloirs, les serviteurs s'affairaient pour préparer la petite escouade qui quitterait le Donjon Rouge, mené par le Prince Rhaegar lui-même.

-« Il est temps que nous nous séparions ». Soupira le jeune homme, s'écartant à regrets de sa compagne.

« -Pour aller où ?

-Je dois siéger au conseil restreint. Nous devons nous aussi convoquer notre host, rappeler nos bannerets. Et je souhaite envoyer personnellement un corbeau à nos alliés, leur annonçant notre arrivée.

-Et moi ?

-Tu m'attends. Je ne pense pas que tu auras de la visite aujourd'hui… Mais reste discrète.

-Je te le promets. »

Rhaegar se rendit dans la pièce attenante et héla des serviteurs. Lyanna entendit les libations d'eau chaude qui permirent à son amant de se délasser. Lorsqu'il revint, il embaumait le jasmin et le musc. Il se dirigea d'un pas sûr devant sa penderie. Alors que des valets toquaient à sa porte, il les renvoya, prétextant qu'il pouvait se débrouiller seul. Il choisit une tenue de cour, dans les camaïeux de bleus. Le surcot était brodé d'argent et d'or, dans des arabesques compliquée et délicates. Il enfila tranquillement ses vêtements et se mira, attentif.

« -Tu es très élégant.

-Merci. Mais je dois surtout imposer le respect. Mes tenues doivent refléter mon rang et mon statut de prince héritier.

-S'habiller, c'est de la politique ? » S'étonna la jolie brune.

« -Oui, c'est tout à fait ça. »

Rhaegar rajouta des bijoux à sa tenue afin d'irradier. Lyanna s'approcha de lui et caressa la tignasse dorée.

« -Assieds, toi, je vais discipliner tout ça.

-Je peux très bien…

-Laisse-moi le faire. J'aurais au moins l'impression d'avoir servi à quelque chose, aujourd'hui. » Soupira la jeune fille.

Elle démêla les longs cheveux d'un blond presque blanc, puis tressa les côtés du crâne du jeune homme. Trois de chaque côté. Cela libérait le visage de son amant et lui donnait un air farouche. Ses traits anguleux et ses yeux d'un violet profond lui donnait un étonnant magnétisme.

« -Où as-tu appris à faire ça ? » La questionna t'il.

« -Des sauvageons du Nord. Certains, après avoir passé le mur, ont été capturés par Père. Quelques-uns ont préféré s'enfuir, d'autres sont restés à Winterfell. Ils ont récupéré des terres et les ont exploitées. Je me souviens de l'un d'entre eux. Il me terrifiait, enfant. Vieille Nan m'a dit qu'il était un farouche guerrier, avant, quand il était au Nord. Et puisque tu dois « impressionner » les nobles…

-Avec cette allure, personne ne remettra ma parole en doute. » Affirma le prince héritier.

Il embrassa sa jeune maitresse avant de la quitter pour la journée.

Lyanna soupira et commença elle-même à se décrasser. Elle terminait sa toilette lorsque l'un des passages secrets s'ouvrit. Elle sursauta et lâcha son peigne en argent. Devant elle se dressait la frêle silhouette d'Elia Martell. La jeune fille plongea dans une profonde révérence. Son cœur était au bord de l'implosion. Que devait-elle faire ? Dire ? Ne pas dire ? Des idées contraires se bousculaient dans sa tête à une folle vitesse. Elle en avait mal au crâne.

« -Je vous prie de vous relever, Lady Lyanna. » L'invita sobrement la princesse.

« -Je vous remercie, Vôtre Grâce. » Murmura la jolie nordienne, le cœur au bord des lèvres.

Elle pressa contre elle ses bras, cherchant à masquer l'impudeur de sa mise. La robe de gaze qu'elle arborait ne laissait que très peu de place à l'imagination. Elia la détailla et poussa un soupir envieux :

« -Ainsi c'est à ça que vous ressemblez… »

Lyanna haussa les épaules, passant d'un pied à l'autre, mal à l'aise.

« -Vous êtes d'une beauté époustouflante. Si parfaite, sans aucun artifice. Il y a bien longtemps que je n'ai été aussi éclatante. »

L'adolescente voulait rassurer Elia, mais elle se ravisa. Elle était l'amante de son époux, n'importe quel son qui sortirait de sa bouche serait un terrible affront.

La princesse effleura sa peau, huma ses cheveux, tourna autour de son corps juvénile, scrutant le moindre détail. Le visage de l'épouse de Rhaegar se décomposait peu à peu, mais le coup fatal fut la légère tâche rosée dans le cou de la jeune fille.

Elia dût s'assoir et Lyanna, frissonnante, baissa la tête.

« -Rejoignez-moi. » Ordonna la Dornienne, sans aucune chaleur.

L'adolescente obéit, les yeux rivés au sol.

« -Cessez ces simagrées avec moi Lady Lyanna. Il n'y a personne à part nous.

-Je vous prie de croire que je suis désolée, Vôtre Grâce. » Bredouilla piteusement la jeune fille.

« -Pour quoi ? Car la liste de vos outrages envers ma personne est fort longue, Lady Lyanna… »

La nordienne garda le silence.

« -Vous en voulez-vous d'avoir séduit mon mari ? Ou peut-être vous sentez-vous coupable de m'avoir humiliée à Harrenhall lorsqu'il vous a couronné à ma place ? Ou craignez-vous d'avoir mal agi en dansant avec lui lors du bal de clôture ? A moins que votre esprit ne soit tourmenté parce que vous vous êtes complue dans le stupre avec lui pendant de longues semaines alors que je venais d'accoucher de son héritier ? »

Le ton d'Elia était de plus en plus menaçant, de plus en plus dur et froid. Elle contenait toute cette rage depuis de longs mois et pour la première fois, elle se laissait aller. Voir la maitresse de son époux faisait déferler dans ses veines une colère qu'elle avait longtemps cherché à maitriser. Lyanna répondit, un sanglot dans la voix :

« -Je l'aime. »

Il y eut un long silence entre les deux femmes. L'adolescente pleurait en silence, Elia le savait car ses épaules émettaient de léger soubresauts. Mais la princesse refusait de tomber aussi bas. Les larmes n'étaient bonnes que pour les petites gens. Elle était au-dessus de tout ça, même si son cœur saignait dans sa poitrine. Elle répondit, hargneuse :

« -Cela n'excuse pas tout.

-Je n'avais rien prévu de tout cela… » Souffla la jeune fille.

« -Il est à moi. » Aboya Elia, pleine de fiel.

« -Je le sais. Je n'ai jamais voulu vous le prendre. » Sanglota Lyanna, désespérée.

Cet aveu désarçonna quelque peu Elia Martell. Elle avait toujours perçue la « catin du Nord » comme elle la surnommait, comme une intrigante. Voir cette jeune fille aussi perdue l'étonna.

« -Je suis réellement désolée. Je me fais horreur moi-même. Je vous admire, Vôtre Grâce, je n'ai jamais cherché à vous nuire. Je me suis battue, de toutes mes forces… Je ne voulais pas… Il est un père, il est un époux. Tout nous séparait. Mais… C'était trop fort. Plus fort que nous. »

Elia détourna la tête, refusant de montrer à sa rivale à quel point sa tirade l'avait émue. Mais elle poursuivit d'une voix froide et dure :

« -Je vous hais, Lady Lyanna. Vous m'avez pris ce qui m'était le plus précieux : l'amour de mon époux.

-Ne le croyez pas, Vôtre Grâce. Il vous adore toujours. » Répondit la jeune fille en un souffle.

« -Non, vous ne le connaissez pas comme moi. Quand il revient vers moi, il me regarde d'une autre façon. Il me respecte. Il voit en moi la mère de ses enfants… Mais cette flamme qui dansait dans ses yeux, elle s'est éteinte. Elle ne brûle plus pour moi. Elle s'embrase pour vous. C'est vous qu'il aime, vous qu'il désire. Ce qui nous a uni, Rhaegar et moi, n'est plus qu'une ombre, un souvenir… »

La voix d'Elia se brisa. Lyanna garda les yeux fixés sur le dallage des appartements de Rhaegar. Elle écoutait. Après un long moment, le froissement des jupes de la princesse lui indiqua qu'elle se redressait. Ses pas menus la dirigeaient vers la sortie. Le verrou tinta et elle entendit :

« - Rhaegar vous épousera, je le sais. Je l'y ai même poussé. Vous serez sans nul doute la mère du reste de sa descendance. Mais sachez que je serai toujours sa reine. Que mes enfants règneront. Et que vous resterez dans l'histoire comme une fille perdue, prête à sacrifier la vie de milliers d'hommes pour ses pulsions lubriques. Le peuple vous haïra. Autant que je vous honnis. Soyez maudite, Lyanna Stark. »

La porte claqua dans un son lugubre. Alors, la jolie nordienne pleura jusqu'à sombrer dans l'inconscience.

oOoOoOoOoOo

Près de deux semaines s'étaient écoulées depuis l'altercation avec Elia Martell. Lyanna n'en avait soufflé mot à personne. Les accusations de la princesse étaient fondées et elle devrait vivre le restant de sa vie avec. Ce n'était pas chose facile, mais dès que Rhaegar la retrouvait, ses malheurs et ses doutes s'estompaient. Il la rassurait, lui promettait que tout se passerait bien, que la guerre pouvait encore être évitée, qu'il y avait encore des solutions. Elle terminait de ranger dans ses coffres ses atours, tandis que son « thé de lune » infusait. Ils partiraient à la nuit tombée... Un raclement de gorge maladroit la fit sursauter. Dans l'encadrement de la porte se trouvait Barristan Selmy. Il s'abîma en un long salut, qui laissa la jeune fille pantoise.

« -C'est là que vous me dites de me relever, Lady Lyanna. »

Cette dernière sortit de sa catatonie et répondit :

« -Je… Faites, mon ami… » Le blanc manteau obéit à la jeune fille. Puis elle reprit :

« -Que voulez-vous, Ser ?

-Le prince m'a donné comme mission de vous tenir compagnie et de vous protéger.

-Oh… Mais… de quoi ? » S'étonna la jeune fille.

« -Le Donjon Rouge est plein de périls, surtout pour vous, Lady Lyanna. »

Lyanna s'assit et invita le chevalier à la rejoindre. Elle n'avait aucune envie de penser au danger qui rôdait dans les couloirs du château, ou dans la capitale.

« -Donnez-moi des nouvelles du dehors. Dites-moi ce qui se chuchote dans la ville. Parlez sans fard, je vous en conjure.

-Ma Dame, je…

-N'essayez pas de m'esbroufer. Je suis une fille du Nord, je suis prête à encaisser. » Le coupa l'adolescente.

Le Blanc Manteau se racla la gorge, péniblement.

« -Il semblerait que votre frère…

-Ned ?

-Non… Brandon. Enfin, il se dit qu'il a quitté Le Conflans et sa fiancée pour rejoindre la route royale et le Sud.

-Bran se dirige à Port-Réal ?

-Pour vous récupérer.

-Mais… Eddard m'aurait trahie ? Il n'aurait rien dit ?

-Votre frère vous a été loyal, Lady Lyanna. Mais les hommes sont faibles. Surtout les hommes de pouvoir… » Les interrompit une voix.

Les deux interlocuteurs bondirent, surpris de ne pas être seuls.

Le maitre des chuchoteurs quitta l'ombre qui le masquait du reste du monde. Lyanna ne put retenir un frisson.

« -Que faites-vous ici ?

-Je renseigne. C'est mon métier, voyez-vous… » Se moqua t'il, doucereux.

La jolie brune l'observa s'assoir à côté du Blanc Manteau.

« -Et vous êtes ici pour me dire ?

-Que votre père a pris la décision de sauver votre honneur, a conté une fable à votre imbécile de fiancé, et qu'ils ont provoqué une guerre.

-Père est incapable de mensonge ! » S'hérissa la jeune fille.

« -Pour ses enfants, un homme est capable de tout. Et puis, techniquement, il n'en n'a proféré aucun. Il n'a fait que répéter une évidence : vous avez disparu.

-Mais pourquoi est-ce que tous pensent…

-La corrélation entre vous et le Prince, c'est votre généreux fiancé qui l'a claironnée sur tous les toits, dans tous les septuaires, dans toutes les tavernes. Il crie au monde entier que Rhaegar Targaryen, héritier du trône ses Sept Couronnes, vous a enlevée, puis violée et que lui, Robert Baratheon, fiancé bafoué, fera tout pour vous récupérer. »

Lyanna s'était statufiée. L'air s'échappa de ses poumons et elle faillit tourner de l'œil. C'est Ser Barristan qui l'empêcha de choir de son fauteuil. Varys, lui, n'avait pas bougé d'un pouce et se contentait de dévisager la jeune femme.

« -Je ne vois pas là à s'épouvanter Lady Lyanna. Tout ceci était parfaitement prévisible.

-Je… Robert… Je ne mérite pas que des milliers de personnes meurent.

-Je ne vous le fait pas dire. » Lâcha l'Araignée, abrupte.

Le Blanc Manteau ouvrit de grands yeux face à l'effronterie du Maitre des Chuchoteurs, mais celui-ci n'en tint pas compte.

« - Il n'est néanmoins plus temps de se morfondre sur le décès de ces innocents. La question désormais et de savoir combien vous pourrez en sauver….

-Je vous demande pardon ? » Répliqua Lyanna, stupéfaite.

« - Ser Barristan, auriez-vous l'obligeance de nous laisser seuls ? »

Le soldat jeta un regard soupçonneux à l'espion. Une geste de Lyanna lui intima l'ordre d'obéir.

« -Je serai devant la porte de vos appartements. » L'informa t'il.

« -Tout ira bien. » Répondit Lyanna, plus pour se rassurer qu'autre chose.

Une fois isolés, Varys reprit :

« -Je sais que vous m'avez écouté, il y a de cela la moitié d'un mois… » Indiqua l'eunuque avant de reprendre :

«- Alors ? Qu'en pensez-vous ? Accepteriez-vous d'être Reine des Sept Couronnes.

-Elia Martell sera la souveraine. » Répliqua Lyanna, abrupte. Les paroles dures de la dornienne raisonnaient encore dans son crâne.

Varys leva les yeux au ciel et soupira d'une façon théâtrale.

« -Que les gens du Nord sont lents d'esprit…

-Je ne vous permets pas de m'insulter. » S'hérissa Lyanna. « Vous êtes d'une grossièreté…

« -Et vous, vous avez précipité les Sept Couronnes dans la guerre. Vous voyez, chacun à ses petits travers.» Répliqua t'il, cinglant.

La jolie nordienne ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit.

« -Bien. Maintenant que je vous ai fermé votre caquet, pourrions-nous causer comme des adultes responsables ? »

Lyanna opina du chef.

« -Elia Martell n'aura plus jamais d'enfants. Je sais aussi, de source sûre, qu'elle est condamnée…

-Que ?

-Je suis le Maître des Chuchoteurs Lady Lyanna. Je sais tout, j'entends tout.

-Alors vous vous devez d'empêcher cette ignominieuse trahison ! »

Varys haussa le sourcil et étouffa un rire sarcastique :

« -C'est vous qui me parlez de trahison ? »

La jeune fille sembla soufflée par la hardiesse de l'espion et se radoucit.

« -Rhaegar doit savoir que son épouse…

-Vous ne direz rien, Lady Lyanna.

-Mais, je…

-Veuillez cesser ces enfantillages ! » S'emporta l'eunuque avant de reprendre, apaisé :

« -Ainsi, comme je le disais, Lady Elia est proche de son trépas. C'est tout ce que vous devez savoir. De plus, il n'est pas dans l'avantage du royaume qu'elle survive. Il se trouve aussi que le prince Aegon et la princesse Rhaenys sont encore bien jeunes, et nous savons tous qu'une guerre n'est jamais favorable pour des enfants. Et puis il y a vous, Lady Lyanna. Vous, le meilleur parti de tout Westeros…

-Vous oubliez Cersei.

-Cersei Lannister ne sera jamais reine. Si cela se produisait, ce serait une catastrophe pour les Sept Couronnes.

-Et pas moi ?

-Rickard Stark possède tout le Nord. Par ses fils, il est l'allié du Conflans et des Eryiés. Cela fait trois royaumes dans l'escarcelle de la Couronne. Votre douceur et votre stupéfiante beauté vous feront accepter des pauvres bougres de Port-Réal et d'ailleurs...

-Mais avec moi aux côtés de Rhaegar, vous perdez l'alliance avec Dorne. Et fatalement avec les Terres de l'Orage. Ce sont des ennemis dangereux.

-Dorne pourra être maitrisée car Doran Martell n'est pas un foudre de guerre. Or, c'est l'ainé de cette Maison. Oberyn lui mènera la vie dure, mais il a les épaules pour maitriser son petit frère. Et puis je lui livrerai en pâture l'assassin de sa sœur. Cela lui fera un os à ronger. Quand à Lord Robert, il suffira de lui donner Cersei Lannister. Elle est éblouissante de beauté et riche.

-Je ne peux m'empêcher de frissonner devant tous vos froids calculs. Nous parlons d'humains, pas de vulgaires pions. » Pointa la jolie nordienne.

« -C'est là que vous vous fourvoyez, Lady Lyanna. Nous ne sommes que des jetons dans les mains des Dieux et nous nous devons de jouer la meilleure partie possible. Avec l'union de Cersei et de Robert, nous apaisons l'Ouest. Les Lannister sont fidèles à la Maison Targaryen, Tywin apprécie beaucoup le prince Rhaegar… Et aussi être Main du Roi. Lui assurer la pérennité de sa position…

-Tywin voudra plus, vous le savez. » L'interrompit Lyanna.

Cette fois-ci, Varys haussa les sourcils mais avec une pointe d'intérêt :

« -Il a perdu son héritier, lorsque Jaime est devenu un Blanc Manteau. Il déteste le Lutin, il n'en fera jamais le dépositaire de Castral Roc.

-Que proposeriez-vous alors ?

-Que Ser Jaime soit libéré de son serment.

-Impossible. » Intervint l'espion

« -On entre dans la garde royale et on y meurt. Cela a toujours été ainsi. »

Lyanna demeura songeuse.

« -Alors, il faut donner à Lord Tywin l'occasion de se remarier. Et d'enfanter de nouveau. Peut-être avec une Tyrell ?

-Une union entre ces deux Maisons affaiblirait trop la couronne.

-Oh oui… l'argent… » Se rappela l'adolescente.

« - Mais il y a de l'idée… » Marmonna Varys, visiblement conquis.

« -Ainsi, Lady Lyanna, vous pensez comme une reine.

-Je suis pragmatique. » Le corrigea la jeune fille.

« -Il y a de ça, aussi. » Ricana l'eunuque, amusé.

«- Bienvenue dans le jeu le plus palpitant ici-bas, Lady Stark.

-Lequel ?

-Le jeu des trônes. » S'égaya l'espion.

Rhaegar pénétra dans la pièce, mettant fin à cet entretien. Varys s'effaça dans une profonde révérence et lança :

« -Promettez-moi de songer à tout ceci, Lady Lyanna. L'avenir des Sept Couronnes est entre vos jolies mains.

-Je le jure. »

Lle jeune prince interrogea son amante d'un regard.

« -Ce n'est rien. Des balivernes et des chuchotements de couloirs… » Essaya t'elle de minimiser.

« -L'Araignée ne se déplace pas pour si peu Lyanna. Je le sais. »

La jeune fille se mordit les lèvres.

« -Il m'a dit Brandon marchait sur la capitale. » Mentit-elle.

« -Cela est vrai. Tous nos éclaireurs s'accordent sur cette nouvelle.

-Alors… Alors peut-être que je devrai rester. Tu ne crois pas ? Si… si nous assumions, si nous disions au monde entier que nous nous aimons….

-Le monde ne comprendrait pas, mon amour. » Répondit le prince en embrassant le front de sa maîtresse.

« -Il est temps de partir. Est-tu prête ? Nous chevaucherons toute la nuit. »

Lyanna embrassa du regard une dernière fois les appartements royaux. Elle vérifia si elle n'avait rien oublié. La brise marine la fit frissonner.

« -Tu as peur ?

-Non… Mais j'ai l'impression que jamais plus je ne reviendrai ici… » Murmura la jeune fille.

« -Ne me dis pas que tu crois à ce genre de choses ? » Se moqua gentiment Rhaegar.

« -C'est ainsi dans le Nord. Nous croyons aux présages.

-Ce n'était que le vent…

-Où peut-être est-ce ma mort qui m'a frôlée… » Murmura Lyanna, si bas que personne ne l'entendit.

Elle se mit en selle avec grâce, capuchon sur la tête. On l'avait déguisée en page afin qu'elle puisse passer inaperçue dans l'escorte royale. Ser Arthur Dayne était du voyage ainsi que Gerold Hightower, le Lord Commandant de la garde royale. Lyanna chercha du regard Ser Barristan Selmy. Elle croisa son regard et celui-ci s'approcha.

« -Ne vous inquiétez pas, Lady Lyanna. Tout va bien se passer. » Chercha t'il à la rassurer.

« -Merci Ser. » Répondit la jeune fille avant d'ajouter :

« -Ici, vous avez été ce qui ressemble le plus à un ami. Je vous conjure de faire attention à vous dans les guerres à venir et promettez de toujours protéger ceux à qui vous avez fait serment de fidélité.

-Je le jure.

-Que les Dieux vous aient en leur Sainte Garde. » Conclut Lyanna.

L'escorte s'ébroua, et la jeune fille se retint de pleurer. Cette nouvelle aventure au Sud lui serrait le cœur. Dans le Donjon Rouge, elle vit se découper la silhouette gracile d'Elia Martell. Cette dernière avait refusé de descendre faire ses adieux à son époux dans la cour. Rhaegar aussi regardait la fenêtre de sa femme. Il l'avait quittée quelques heures plus tôt après lui avoir fait moultes recommandations. La savoir condamnée et abandonnée par son époux brisa le cœur de Lyanna. C'est le cœur gros qu'elle ébroua sa monture et qu'elle quitta la sinistre capitale.

Au petit matin, la troupe s'arrêta, à l'orée du Bois-Du-Roi. Ils étaient au coeur du fief royal. Au Sud s'ouvrait Dorne, à l'Est, les Terres de l'Orage, et à l'Ouest le Brief. On planta les tentes, et l'on mis de la barbaque à griller. Fourbue, Lyanna descendit de cheval et se massa vigoureusement les fesses. Elle pestait :

« -Ces semaines de réclusion m'ont ramollies ! »

Rhaegar lui jeta un regard coquin et il répondit :

« -Non, ton postérieur est toujours aussi charmant et bien dessiné. »

Il éclata de rire lorsqu'il s'aperçut que la frimousse de Lyanna virait au rose. Il la prit gentiment par la main et la guida à travers les bois. On entendait clapoter l'eau d'une petite rivière.

Ils étaient assez éloignés du reste de la troupe désormais. Rhaegar ôta ses vêtements de voyages et ne conserva que sa légère chemise de corps. Puis, il se glissa dans l'eau fraiche et poussa un soupir de bonheur. Lyanna l'observait, toujours sur la rive.

« -Tu devrais faire comme moi, cela délasserait tes muscles.

-Dois-je te rappeler que je suis ici incognito. Personne ne doit se douter que je suis une fille. Un bain me semble donc inapproprié pour garder un tel secret, monsieur le génie. » Se moqua la jolie brune.

Mais Rhaegar ne se satisfit pas de cette réponse, pleine d'esprit. Il quitta les eaux fraiches de la rivières et rejoignit son amante. D'un geste assez maladroit, il délaça les vêtements de page qu'elle portait.

« -Je suis désolé, c'est la première fois que je déshabille un homme » S'excusa t'il.

Lyanna émit un petit rire cristallin. Il lui tendit la main et elle le suivit dans l'onde.

« -Par les Dieux, que c'est froid ! » Glapit-elle.

Rhaegar la saisit par les jambes, la fit basculer dans ses bras et l'immergea complètement dans l'eau. Un hoquet strident lui répondit et il éclata de rire en apercevant le visage outré de Lyanna.

« -Ah, tu crois que je vais me laisser faire… » Le prévint-elle avant de l'attaquer.

Elle se jeta sur lui, le fit chuter et boire la tasse. Ils chahutèrent un bon moment, oubliant l'angoisse de leur fuite et la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. . Ils vivaient pour la première fois de leur histoire des instants volés, sans personne pour les juger. Une vague de bonheur déferla dans les veines de Lyanna. Ainsi c'était ça l'amour. Elle commença à rire, à rire tellement fort que cela lui fit mal aux côtés. Puis, leurs yeux s'accrochèrent et le temps suspendit son vol. Les souffles se firent plus courts, les gestes plus lents.

« -Tu es si jolie… » Murmura Rhaegar avant de l'embrasser.

Lyanna sourit contre les lèvres de son amant, attira à elle le visage tellement chérit. Le jeune homme pressa le buste de sa maîtresse contre son torse, effleurant doucement sa peau. Pendant un long moment, ils profitèrent de ces caresses d'une incroyable sensualité. Un moment paisible dans le tumulte de leurs existences. Les oiseaux pépiaient sur les branches, le clapotis de l'eau délassait les corps et les esprits.

Avec mille précautions, Rhaegar commença à délier les linges qui comprimaient la poitrine de Lyanna. La jolie brune le laissa faire, trop occupée à profiter des mille frissons qu'il faisait naitre en elle. Lorsqu'elle le dévisagea de nouveau, il l'observait, comme subjugué. Elle rosit et piqua du nez.

« -Non, Lyanna. Regarde-moi. Sois-fière de ce que tu es… Tu es… si belle... Si parfaite que je n'ose croire que tu es mienne…

-Je ne le suis pas. Tu le sais. » Glissa t'elle, avec une pointe de regrets.

«- Epouse-moi, Lyanna. Je ne peux supporter que tu ne sois pas ma femme.

-Tu as déjà une épouse… » Répondit la jeune fille, bouleversée.

« -C'est là que tu te trompes…

-Quoi ? Pardon ? Que dis-tu ? » S'écria Lyanna, pleine d'incompréhension. Avait-on reçu les nouvelles du trépas d'Elia ?

« -Si tu veux de moi… Si tu te sens prête…

-Ta femme est-elle morte ? Es-tu libre ?

-Elia est en vie, Lyanna. Mais je peux t'offrir mon cœur… Il y a un moyen…

-Je suis contre la polygamie et…

-Tu seras la seule. J'ai trouvé un moyen. La seule.»

Les informations s'entrechoquaient dans la tête de la nordienne sans qu'elle ne les saisissent toutes. Elia vivait mais Rhaegar pouvait l'épouser… Par quel miracle ?

« - Je sais que tu doutes de tes capacités à régner à mes côtés. Mais tu seras merveilleuse. Aies confiance en moi. Tout ira bien. Je t'aime. C'est tout ce qui compte. »

La jeune fille respirait fort, tétanisée par la nouvelle. Sans qu'elle ne s'en rende compte, la réponse franchit ses lèvres.

« Oui. »

C'était simple, sobre, plein d'incertitude et d'angoisse. Plein de bonheur et de joie aussi. Lyanna adressa un pâle sourire à son futur époux, qui irradiait de bonheur.

« -Je ne pensais pas te le demander ainsi. J'aurai voulu solliciter la bénédiction de ton père. Poser un genoux à terre et…

-Il ne faut pas regretter. C'est ainsi et c'est tout aussi bien.» Répondit la nordienne, très calme.

« -Ainsi, tu seras mon mari. Mon amant. Mon ami. Et cela me convient, même si cela me terrifie. »

Ils échangèrent un long baiser, plein de fièvre et de joie. Puis, la bouche du prince quitta celle de sa fiancée, et il suivit la naissance de son cou, de sa gorge. Lyanna poussa un soupir satisfait et noua ses jambes autour des hanches du jeune homme. Elle lui adressa un sourire, lui donnant l'autorisation d'être plus entreprenant. Elle caressa son torse sculpté, ses épaules délicatement dessinées. Les paumes de Rhaegar quittèrent sa poitrine pour migrer toujours plus bas. Elles rejoignirent le bas du dos de la jeune fille.

«- Si tu savais comme je t'aime. » Gémit-elle à son oreille.

Ces quelques mots embrasèrent le prince. D'un geste rapide, il termina de dévêtir Lyanna et releva sa chemise. Au début, il fut doux et tendre. Il attendit qu'elle s'habitue à lui, qu'elle l'accueille. Puis, quand il sentit qu'il était accepté, ses mouvements se firent plus pressants et plus durs. La jeune fille hoqueta de stupeur face à cette déferlante dévastatrice. L'intensité de leur étreinte allait croissant. Elle s'accrochait, comme une noyée sur le point de perdre pied. Alors que l'adolescente s'approchait du précipice, il se retira. Elle lui jeta un regard étonné et dépité. Il la rassura :

« -Suis-moi. Fais-moi confiance. »

Il la guida un peu en amont. Là, une petite cascade coulait.

« -Ici, nous serons bien. » Lui indiqua t'il.

« -Retiens-ta respiration et plonge. Après, laisse-moi faire. »

Lyanna n'eut pas le temps de se poser plus de question. Un instant plus tard, ils étaient à l'intérieur d'une grotte. L'eau cristalline se reflétait sur les parois, donnant là l'espace une aura bleutée irréelle.

« -C'est…. Magnifique. »

Rhaegar lui tenait toujours la main et la guida vers la berge. Il l'allongea avec mille précautions avant de revenir en elle. Lyanna poussa un cri qui raisonna dans la caverne. Elle ouvrit de grands yeux ronds et vit que sa réaction était loin d'avoir déplu à son amant. Ils entamèrent une danse sensuelle et implacable. Le prince dragon grogna contre l'oreille de la jolie nordienne, tandis qu'elle gémit sous ses ruades. Cette fougue dans leur union était assez nouvelle. Comme s'ils osaient, pour la première fois, s'aimer. Pour de vrai. D'un geste il la fit basculer sur lui. Afin de se maintenir en équilibre, Lyanna s'agrippa aux épaules de son amant, tandis que son ventre dansait au plus profond de ses entrailles. Les mains de Rhaegar glissèrent sur sa peau, se refermèrent sur sa poitrine, lui arrachant mille frissons. Elle rejeta sa tête en arrière. Elle s'offrait dans une incroyable impudeur aux regards de son galant. Habile, il poursuivit ses caresses dans les méandres les plus secrets de son corps de femme. Lyanna reconnu les prémices du plaisir ultime. Celui qu'elle n'avait connu qu'avec Rhaegar. Elle l'embrassa, tendrement. Il ralentit son rythme, prit le temps de la contempler. Puis, il ordonna.

«-Lyanna… Allonge-toi. »

La jeune fille s'hérissa d'abord, croyant qu'il allait la laisser insatisfaite. Un baiser-fleur parvint à la rassurer. Elle obtempéra donc.

Délicatement, elle pivota. Ses genoux s'écorchèrent quelque peu sur les pierre mais elle n'en dit rien. Son amant glissa sur elle, tel un poisson. Une main assurée, il écarta ses cuisses et retrouva son chemin. Elle poussa un soupir plein de langueur et de volupté sous les assauts et les caresses expertes du prince. Une nouvelle fois, elle ressentit les prémices de l'apothéose. Cette fois-ci, elle espérait pouvoir l'atteindre. Sans doute Rhaegar l'a-t-il pressenti aussi car ses mouvements devinrent plus précipités et plus puissants. Lyanna poussa un cri libérateur, sentant toutes ses forces l'abandonner. Elle fut rapidement rejointe par Rhaegar qui s'effondra ensuite sur elle. Ils s'adressèrent un dernier sourire, apaisés et contents, avant de sombrer dans les bras l'un de l'autre.

Lorsque Lyanna se réveilla, elle était seule dans la grotte. Elle s'étira et constata les éraflures qu'elle avait sur tout le corps. Rompue, elle se laissa glisser dans l'onde fraiche en frissonnant. Mais, après tout, elle n'avait pas le choix. Elle n'allait pas rester dans cette caverne jusqu'à la fin des temps. Avant de quitter ce havre et paix elle remercia les Dieux de leur avoir donné, à Rhaegar et elle, ces quelques instants de bonheur. Puis, elle plongea et regagna la rive. Elle y retrouva ses oripeaux, délicatement pliés et séchés.

« -Je me disais que vous passeriez plus inaperçue si vous n'attrapiez pas la mort. » Ricana la voix d'Arthur Dayne.

La jeune fille rougit violemment et lui dit :

« -Je vous remercie, Ser, de votre sollicitude. »

Elle allait sortir quand elle s'aperçut qu'il la regardait.

« -Fermez-vos yeux, s'il vous plait.

-Et s'il ne me plait pas. » Plaisanta le Blanc Manteau, toujours très amusé.

« -Je bien… Je crierai.

-Et ainsi tout le monde déboulera ici, vous reconnaitra et notre mission « transfert de Lady Lyanna dans le plus grand secret » tombera à l'eau. Vous êtes d'une bécasserie parfois ma chère qui me dépasse. » Se moqua t'il.

Le regard de la jeune fille lançait des éclairs.

« -Bon… Bon… très bien… Je ferme les yeux. » Dit il, se masquant les prunelles avec théâtralité. « Voilà. Satisfaite ?

-Très. » Confirma t'elle alors qu'elle enfilait ses chausses.

Puis, elle se saisit de la bande pour comprimer sa poitrine. Elle essaya à plusieurs reprises de s'en ceindre, sans y parvenir. Toujours aveugle, Arthur Dayne lui demanda :

« -Tout se passe comme vous le voulez, Lady Lyanna ?

-Je… Hum… Un peu d'aide serait adéquat…

-Que puis-je faire pour vous ?

-Et bien.. Prenez ceci. Ne bougez pas. Je vais vous tourner autour.

-Je sens que je vais apprécier…

-Gardez vos yeux fermés !» Glapit-elle.

Lyanna effectua une petite danse de plus en plus resserrée autour du jeune chevalier, afin de bander au mieux sa poitrine. A un instant, elle effleura, sans le vouloir la peau du Blanc Manteau. Celui-ci cilla, mais ne fit aucun commentaire. Elle noua enfin la bande par deux gros nœuds, enfila un surcot et l'autorisa à rouvrir les yeux.

Ils regagnèrent l'orée de la forêt. Là où quelques heures plus tôt des dizaines de chevaliers se reposaient et braillaient, régnait désormais une silence glacé.

il n'y avait plus que leurs deux chevaux :

« -Le prince a mené son escorte plus avant, il ne fallait pas qu'on supposât qu'il était en galante compagnie dans les bois.

-Quelle sollicitude… » Grinça Lyanna.

« -N'en prenez pas ombrage. Il a tout fait pour ralentir l'allure, mais Ser Hightower est assez peu coulant, voyez-vous…

-Certes…

-Avec des chevaux aussi léger que les nôtres, nous devrions les rejoindre d'ici le crépuscule. » Lui affirma t'il.

Ils piquèrent les flancs de leurs montures, qui filèrent comme le vent. Lyanna s'accrocha au pommeau et accompagna les chaos du cheval. Elle parvint à haleter :

« -Et quand serons-nous en terre Dornienne ?

-D'ici une semaine. Nous passerons par les Marches. C'est là que le prince a l'intention de vous cacher, le temps de la guerre.

-Les Marches n'ont jamais été prises.

-Comme les Eriyés. Mais avec un climat beaucoup plus favorable, croyez-moi ! » S'exclama Ser Dayne en riant. Sa bonhommie était communicative et arracha un sourire à Lyanna.

« -Vous êtes dornien, n'est-ce pas ?

-C'est vrai. Le château familial se trouve au Sud de Westeros, aux Météores. » Confirma le Blanc Manteau.

« -Connaissez-vous une femme, nommée Ashara ?

-C'est ma sœur. » L'informa t'il. « Oh, et aussi la maîtresse de votre frère, Eddard. »

Il l'avait annoncé comme si c'était une bagatelle. Cela piqua la curiosité de la nordienne.

« -Et cela ne vous dérange pas ?

-De quoi ?

-Que votre sœur… je veux dire… Qu'elle n'arrive pas intacte au soir de ses noces ? »

Le Blanc Manteau se contenta de sourire.

« -Que… J'ai dit quelque chose de drôle ?

-Non… non, Lady Lyanna, n'en prenez pas ombrage. C'est que souvent j'oublie qu'une fois passées les Marches, le monde n'a pas les mêmes coutumes que les miennes.

-Vraiment ?

- A Dorne, nous élevons nos enfants dans une grande tolérance. Nous n'avons que deux valeurs : l'amour et la guerre. Car…

- « Après la nuit vient le jour ».

-Vous connaissez la devise de ma Maison, Lady Lyanna. » Commenta t'il assez admiratif.

« -Ma Septa me les a toutes faites apprendre. Au cas où…

-Vous deviez épouser l'un d'entre nous. Je comprends. Mais reprenons… Nous, dorniens, nous ne faisons pas de différence entre les filles et les garçons. Chacun est en droit, à l'âge venu, de mener ses propres expériences, qu'elles soient intellectuelles ou sensuelles. Ma sœur est libre d'aimer qui elle veut, de partager la couche de celui qu'elle désire. Et elle se mariera avec celui qu'elle aura choisi. C'est aussi simple que ça. » Se contenta t'il de dire.

« -Je ne l'ai pas croisée à Port-Réal.

-Je l'ai suppliée de retourner aux Météores. En attendant que toute cette histoire se tasse. »

oOoOoOoOo

Après six nuits à chevaucher, la suite du prince de divisa. Lyanna n'y avait même pas prêté attention, trop occupée à découvrir les paysages désolés et fantasmagoriques de la Montagne Rouge. Ser Hightower devait se rendre à Villevieille, avec une mission de la plus haute importance. Cela l'avait mouché et surtout, la jeune fille pouvait désormais s'ébattre sous son véritable sexe. Elle s'était prise d'amitié pour Ser Arthur Dayne, qu'elle avait surnommé « l'épée du matin ». Rhaegar se tenait aux côtés de Lyanna, pensif. Il scrutait l'horizon.

« -Que cherches-tu ?

-Une tour de guet.

-Pourquoi ?

-Parce que c'est là que tu seras en sécurité, le temps que les esprits s'apaisent.

-Je déteste qu'on me mette à l'écart, tu le sais.

-Oui. Mais pour une fois, montre-toi raisonnable. Je t'en prie Lyanna.

-C'est de cette Tour que tu me parlais ? » Demanda la jeune fille en la désignant la ligne de crête.

Le jeune homme plissa les yeux, suivit le doigt de sa compagne et distingua enfin le but de leur voyage.

« -Oui, c'est elle.

-Il n'y a rien à des lieues à la ronde… On dirait un désert.

-C'en est un, Lady Lyanna. L'un des plus arides du monde connu. » Affirma Arthur Dayne.

Un regard noir du prince l'empêcha de poursuivre.

« -Ser Arthur…

-Vôtre Grâce ?

-Pourriez-vous accomplir la tâche que je vous confiai tantôt…

-A vos ordres. »

Le chevalier piqua sa monture qui détala au triple galop.

«-Que lui as-tu donné comme mission ? » Le questionna Lyanna.

«-Il doit aller quérir quelqu'un. » Répondit platement le prince, engageant sa monture sur le chemin escarpé.

Plusieurs heures d'une ascension laborieuse et éreintante leur permirent d'arriver au pied de la tour dornienne. Lyanna s'étonna de sa hauteur et de son aspect si dépouillé. Rhaegar l'aida à mettre pied à terre et lui prit la main.

« -C'est ici que nous pourrons donner libre cours à nos amours clandestines… » Lui glissa t'il, en embrassant sa nuque.

Elle lui adressa un doux sourire, plein de promesse.

«-C'est donc une Tour du Bonheur…

-Une Tour de la Joie ! » Renchérit le prince héritier, tout en esquissant un pas de danse.

« -J'aime cette appellation. Tour de la Joie. Cela me fera oublier qu'elle est aussi ma prison. » Soupira la jolie nordienne.

Ils grimpèrent dans les étages. Des serviteurs s'affairaient déjà à déballer coffres et tapisseries.

« -Ce sont des sourds ou des muets. Très compétents… mais surtout très fiables. » Précisa le jeune homme.

Lyanna faillit lui demander pourquoi puis comprit. Un muet ne peut pas répéter des paroles, et le sourd ne peut pas les comprendre. Ainsi, sa cachette ne serait que très difficilement découverte.

Si la Tour pouvait sembler d'apparence austère, le luxe à l'intérieur était éblouissant. Des œuvres d'art, un petit jardin d'agrément, des meubles ouvragés couvraient les pièces. Et, tout en haut, se trouvait la chambre. Un immense lit y trônait, et, de part des d'autres, de larges fenêtres qui permettaient de profiter de la vue spectaculaire des Marches de Dorne.

« -Tout ceci est bien trop beau… » S'extasia l'adolescente, alors qu'elle s'asseyait sur le matelas confortable de sa couche.

A quelques encablures en contrebas, on pouvait apercevoir un septuaire et quelques tâches de verdure.

« -Qu'est-ce que c'est ? » Demanda innocemment Lyanna.

« -Cela s'appelle une oasis. C'est une zone fertile au milieu de terrains arides.

-C'est magnifique. Je n'avais jamais rien vu de tel dans toute ma vie. » S'extasia la nordienne.

Un nuage de poussière lui fit froncer les sourcils :

« -Et ça… Qu'est-ce donc ?

-Sans doute Ser Arthur qui revient de sa mission.

-Vas-tu enfin me dire ce qu'il retourne de tout ça ? » Lui demanda t'elle, un brin boudeuse.

« -Oui, maintenant que tu es assises et loin de tout péril, je le peux… » S'amusa le prince.

« -Il est allé chercher un septon.

-Pourquoi ?

-Pour nous marier. » Répondit-il, avec une extrême placidité.

« -Que dis-tu ? » S'écria la jeune fille.

« -Tu m'as promis d'être mienne. » Lui rappela le prince.

« -Oui… mais… enfin… je ne pensais pas… si vite…

-Mon mariage avec Elia vient d'être annulé. » Murmura t'il à son oreille.

« -Quoi ? »Piailla t'elle, en reculant, apeurée.

« -C'est un secret. Un secret d'état. Lyanna, personne pour l'instant ne doit le savoir… Elia elle-même l'ignore.

-Mais… Le peuple ? Ton alliance à Dorne ?

-Le peuple se ralliera à nous. Il adore les histoire d'amour, surtout si elles sont tumultueuses et contrariées. Dorne sera plus difficile à contenir, mais j'y parviendrai. La nouvelle de notre mariage apaiserait le Nord et le Conflans. Jon Arryn n'est pas un belligérant et raisonnera son pupille. C'est le chemin de la paix que je t'offre Lyanna. En plus de mon cœur.

-Cela semble si simple. Si facile…

-Veux-tu, toi aussi, être mon secret ? Que le message que je ferai porter à Port-Réal annonce à la fois mon démariage d'Elia, et mon union à toi ? »

Lyanna jeta un regard perdu autour d'elle. Elle se trouvait seule, dans un lieu dont elle ignorait tout, sans les siens pour la conseiller. Que devait-elle faire ? Dire ? Une bouffée d'angoisse la saisit toute entière. Elle commença à trembler et Rhaegar la serra dans ses bras. Comme par magie, elle se calma. C'était le signe. Elle s'entendit répondre.

« Je… je le veux. »

Rhaegar lui offrir un sourire bienheureux et lui indiqua un coffre:

« -Je vais… te laisser te changer… Il y a des robes, là-dedans.»

Curieuse, Lyanna se précipita vers ses malles. Elle en ouvrit plusieurs avant de tomber en pamoison devant l'une d'entre elle. Ivoire et argentée, faite de gaze et de mousseline, brodée de flocons et de perles. Des atours dignes d'une Stark. Elle la revêtit et demanda de l'aide pour le laçage dans le dos. Une servante, muette mais pas sourde, vint à son secours. Avec une grande dextérité, elle resserra le bliaut de sa nouvelle maitresse. Puis, elle boucla une lourde ceinture de platine sur ses hanches. Lyanna tressa ses cheveux et piqua dedans quelques fils d'argent et des peignes de nacre. Elle jeta un coup d'œil dans un miroir et s'estima présentable.

Lorsqu'elle sortit, elle s'aperçut que Rhaegar lui offrit un bouquet de fleurs blanches. Elles sentaient l'herbe humide et fraichement coupée. Elle lui adressa un sourire inquiet, et posa sa main dans la paume qu'il lui tendait.

« -Il n'y a pas de roses d'hiver ici. » S'excusa t'il.

« -Cela n'a aucune importance… » Balaya la jeune nordienne. Son cœur loupa un battement lorsqu'elle comprit qu'elle était sur le point de se marier. D'épouser celui qu'elle aimait de toute son âme. Le prince Rhaegar de la Maison Targaryen, héritier des Sept Couronnes. Et que, par la même, elle s'apprêtait à devenir princesse et future souveraine de Westeros.

« -Lyanna, respire, je t'en conjure. » Lui souffla son promis.

« -Je… fais ce que… je peux… » Parvint-elle à articuler.

Arthur Dayne lui présenta son bras.

« -Je vais vous conduire à votre futur époux. » Lui indiqua t'il. Elle éclata de rire face à l'incongruité de la scène.

« - Ser Arthur, pourquoi préserver les apparences ? C'est un mariage à la sauvette, il n'y a personne à impressionner ! »

Lyanna jeta un regard moqueur à Rhaegar et comprit qu'elle venait de commettre une bévue. Un nuage passa sur le front du prince.

« -C'est un mariage royal, il y a des règles à respecter. » Se contenta t'il de répliquer avant de tourner les talons.

La future épousée demeura circonspecte, tandis que le Blanc Manteau commentait :

« -Il est un peu à cheval sur les traditions et sur les règles de bienséance. Vous vous y ferez.

-Je me le demande…

-Vous savez-vous adapter pour survivre Lady Lyanna. Vous y parviendrez, j'en suis certain. -C'est juste que… c'est absurde de vouloir maintenir cette tradition. Je ne suis plus la pucelle que l'on doit guider au septuaire. Et vous n'êtes pas de ma maison… » Argumenta la jeune fille, calmement.

Au loin, Rhaegar échangeait quelques paroles avec le septon. Il avait quitté sa mine courroucée et souriait calmement. Arthur Dayne expliqua :

« -Il veut que cela soit fait dans les règles pour plusieurs raisons. La première qui me vient à l'idée, c'est qu'il ne faudrait pas que cette union puisse être contestée. Vous devez êtes mariés selon les lois de Westeros afin d'assurer la paix. Mais, connaissant Rhaegar, c'est surtout parce qu'il souhaite vous offrir le plus joli des mariages. Je suis certain qu'il regrette profondément de ne pas pouvoir vous offrir les fastes du septuaire de Baelor, les joutes, les jongleurs et les ménestrels de Port-Réal. Il se maudit de ne pas pouvoir vous montrer au monde entier et offrir au peuple un mariage princier digne de ce nom. Alors, laissez-lui ceci. Permettez-moi de vous accompagner à l'autel. »

Bouleversée par la tirade du Blanc Manteau, Lyanna ravala ses larmes et jeta un petit regard inquiet à son futur époux. Jamais elle n'avait songé aux conséquences. A ce à quoi ils renonçaient dans cette union clandestine. Elle se moquait bien de tout ça, et avait toujours cru qu'il en était de même pour Rhaegar. Le découvrir aussi romantique et fleur bleue l'émut. Elle s'accrocha a Ser Arthur et lança, déterminée :

« -Mon ami, il est temps que je me marie. »

Le chevalier éclata de rire et engagea le pas.

Il marchèrent quelques minutes avant de se trouver dans un minuscule bois sacré, qui dépendait de la Tour de la Joie. Cet endroit que Rhaegar avait nommé « oasis ». Un petit ruisseau coulait et quelques arbres permettaient de ne pas suffoquer sous l'ardent soleil de Dorne.

Le septon les attendait, un sourire béat aux lèvres. Comme dans un rêve, Lyanna rejoignit Rhaegar. Arthur Dayne se plaça en retrait, la main sur le pommeau, prêt à intervenir au moindre bruit suspect. L'homme de Foi commença à prononcer les paroles rituelles :

« -Vous pouvez désormais revêtir la mariée de votre cape et la placer sous votre protection, Vôtre Grâce.

-Nous… n'avons pas… » S'inquiéta la jeune fille.

« -Ne t'inquiète pas. » La rassura encore le jeune homme.

Il tira de sa manche un petit mouchoir, brodés du dragon tricéphale. Il le glissa dans le cou de la future épousée et demanda au Septon:

« -Est-ce que cela suffira ?

-Elle porte vos couleurs. » Se contenta t'il de répondre.

« -Vôtre Grâce, Lady Lyanna, Ser… Nous nous tenons ici, devant les Dieux et les Hommes, pour vous unir en tant que mari et femme. Vous devenez une seule chair, une seule âme, un seul cœur, aujourd'hui et jusqu'à la fin des temps. »

Les deux jeunes gens se sourirent, et leur joie illumina le monde qui les entourait. D'un même geste assuré, ils tendirent leurs mains gauches au septon, qui commença à y enrouler un ruban. Alors ils prononcèrent leurs vœux, à l'unisson.

« -Père, Forgeron, Guerrier, Mère, Demoiselle, Aïeule, Etranger, je suis sien et elle est mienne jusqu'à la fin de mes jours.

-Père, Forgeron, Guerrier, Mère, Demoiselle, Aïeule, Etranger, je suis sienne et il est mien, jusqu'à la fin de mes jours. »

Il y eut un grand silence. Le Septon joignit les mains, baissa la tête et les deux promis s'embrassèrent. Rhaegar Targaryen, prince héritier des Sept Couronnes, venait d'épouser Lyanna, de la maison Stark.


A SUIVRE

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