Il s'agit d'un Univers Alternatif, le rating est en M pour la violence, le langage parfois cru et les scènes sanglantes, mais pas de sexe dans cette histoire (ou alors suggéré mais jamais écrit : pas de lemon donc.) Le rating est aussi expliqué par la psychologie de certains personnages mis en avant et qui peut mettre mal à l'aise, voir totalement déranger(je préfère prévenir, même si dans mon cas, je ne vois pas de problème).
Présence aussi de Pairing : AxelxSaïx, CloudxTifa, ZexionxDemyx, TerraxAqua, LumièrexPlumette (si, si), DingoxSoraxDonald (aussi...), MarluxiaxNamine, LuxordxOC et je ne crois pas en avoir oublié...

Les personnages appartiennent à Square Enyx et Disney sauf indication de ma part. Je ne touche aucun centime à écrire cette fanfiction les utilisant.

Résumé : La Ville de Traverse connaît une période de trouble : un groupe de treize assassins, les Similis, sévit en ville sans que la police n'arrive à les attraper, Sora s'est juré de les mettre sous les verrous. Son frère, Roxas, est à la recherche du meurtrier de ses parents, combattant ses propres démons et cachant son appartenance aux Similis pour ne pas blesser ses amis. Mais plus les jours avancent et plus il devient difficile pour Roxas de conjuguer son obsession et sa famille, d'autant que de nouveaux éléments lui parviennent sur l'homme qu'il recherche…

Les personnages et l'Univers de Kingdom Hearts appartiennent à Square Enix et Disney. Je ne gagne aucun centime sur cette histoire en les utilisant !

Bonne lecture à tous.


Chapitre 13 : La Trinité de l'espoir


Xigbar se plaqua au sol aussitôt que le roux disparu de sa fenêtre. Il entendit un grand bruit d'explosion quelques minutes après et fut content d'avoir choisi un immeuble éloigné de celui de Sheppe. Il releva la tête par-dessus le rebord et pu apprécier le feu de joie qu'était l'immeuble en face du sien. Les policiers peinaient à se relever en bas. Joueur, il les laissa reprendre leurs esprits pour mieux s'amuser par la suite.

Après l'appel de Xemnas, il avait quitté son appartement pour patrouiller un peu et réfléchir à ce qu'il allait faire. Il avait eu carte blanche de la part de Xemnas et il comptait bien tirer l'argenté de prison, mais d'abord, s'amuser un peu. Il avait suivit les troupes jusqu'à la Cité du Crépuscule où il avait pu apprécier l'arrestation de Saïx, qui avait tourné à la mise à mort bien rapidement. La combativité du secrétaire l'avait surprit et avait salué sa prestation avant d'observer les allées et venues. Sans mal, il avait remarqué un homme qui ne sentait pas spécialement bien au milieu de la foule. A sa manière de se comporter, Xigbar l'avait identifié comme Axel, le borgne n'avait même pas comprit que personne d'autre ne fasse le rapprochement : c'était flagrant que ce type et Sheppe s'étaient intimement connus. Xigbar n'avait pas eut une grande amitié avec le secrétaire et ce dernier ne s'était pas confié à lui d'une quelconque manière, mais il avait mené ses petites investigations, comme d'ordinaire, et avait relevé plusieurs éléments de sa vie privée. Xigbard était un rapace qui cherchait toute trace de faiblesse, qu'importe soit-elle. Il les trouvait, et les mettait à profit si besoin était. C'était à ce moment qu'il avait apprit la liaison qu'entretenait les similis numéro VII et VIII.

L'ancien second avait ensuite suivit Axel jusqu'à l'horloge, puis jusque chez Sheppe, observé jeter les habitants de chez eux puis avait regardé ses ex-collègues arriver jusqu'à ce que l'immeuble ne saute.

Il ne savait pas qui tuer parmi tout ce beau monde. Puis il avait décidé que ce serait les membres de la cellule d'enquête. C'était un choix parmi d'autres, mais il aimait l'idée d'exterminer ceux qui s'étaient acharnés à le rechercher. Ironique de se retrouvé chassé par la proie que l'on traque. Il irait libérer son prince de son rez-de-chaussée du commissariat par la suite. Il sourit malgré lui et reprit son sniper. Il l'attacha à la sangle qu'il portait autour du corps et referma son manteau, acheté plutôt large pour pouvoir le cacher complètement. Il avait ce fusil depuis bien longtemps, avant même de venir à Traverse et avait presque faillit le vendre mais il lui avait trouvé une très bonne utilité après que Xemnas soit venu lui parler.

Regardant en contrebas, il vit plusieurs policiers s'agenouiller à côté du corps de Riku, commençant à s'inquiéter. Xigbar bougea donc d'immeuble, sautant du toit pour aller à l'immeuble en face de la rue d'où ils arriveraient. Les bâtiments étaient assez proches les un des autres pour que les sauts soit sans danger. Il se positionna et attendit que d'autres arrivent. Ils couraient dans tous les sens, mais à cause de l'explosion et de l'agitation, personne ne savait d'où venait le coup de feu et ils sautillaient comme des lapins, totalement perdus et incapable de réfléchir correctement. C'était comique et Xigbar aurait bien voulu s'entraîner sur eux. Mais il en avait décidé autrement pour le moment. Il aurait du temps après tout ça, rester à Traverse n'était pas une si mauvaise idée : il était habitué au terrain, connaissait beaucoup de cibles potentielles. Non, c'était un bon terrain de chasse qu'il voulait encore arpenter quelques temps.

Xigbar s'était engagé un peu trop tôt dans l'armée, certainement. Mais il ne regrettait pas.

Ca avait été son âge d'or.

Il était sportif, intelligent, ce qu'il fallait d'impertinence et d'audace mais savait se tenir avec les supérieurs, de ce fait, il avait grimpé quelques échelons en faisant ce qu'il faisait de mieux : Tirer.

Ca avait duré quelques années, puis ça avait capoté comme ça arrive souvent il n'y a pas que des victoires ou que de défaites. Mais l'une d'entre elle lui avait coûté un œil et il avait été décidé qu'il ne pouvait plus se battre : la perte d'un œil étant trop incapacitante pour qu'il continue. Alors il avait renoncé, la seule fois dans sa vie, n'ayant aucune envie de rester à l'écart d la bataille. Le sniper datait de cette époque. Il l'avait gardé, préférant cela à une quelconque médaille qui aurait finie dans il ne savait quel tiroir. Puis il avait déménagé, ne souhaitant pas rester dans la même ville. Il était alors venu à Traverse, cette ville charmante, et on ne peut plus plate en criminalité. A croire que tous les habitants étaient de bons samaritains.

Puis Xigbar avait croisé Xemnas et à partir de là, il s'était amusé.

C'était un petit jeune comparé à lui mais Xigbar avait sentit que s'ils avaient à travailler ensemble, ce ne serait pas lui qui commanderaient. Ca lui convenait le rôle de subordonné « obéissant » lui allait comme un gant. Après que Xemnas et lui soient devenus plus proche et qu'il lui ait fait par de son plan, Xigbar avait accepté. Ca pouvait un peu pimenter sa vie maintenant qu'il n'avait plus rien à faire.

Il ne regrettait pas. Jouer les tueurs perchés sur les toits n'avait rien de désagréable. C'était plutôt amusant même. Il avait rapidement découvert qu'il aimait bien suivre les gens et apprendre des choses sur eux avant de leur tirer dans la tête. Une fois encore, ça lui faisait passer le temps. Même en étant second au commissariat, il ne se passait pas grand-chose dans les quartiers de la ville. Des vols de photos de temps à autres, des fraudes par-ci par-là avec Mr Picsou et ses glaces, mais rien d'excitant ou de passionnant pas de meurtres, pas de viols, pas de bombes, pas d'attentats. Rien.

Puis, les similis étaient arrivés, eux et les assassinats, eux et la panique de la population.

Xigbar s'était réjoui des réactions parfois exagérées de certains énergumènes, allant parfois jusqu'à tuer leur voisin en pensant qu'il s'agissait d'un simili. Il en avait plus d'un comme ça, complètement à la masse, et incapable de faire la part des choses. Et, à sa plus grande surprise, avec les similis, les crimes avaient désespérément augmentés dans Traverse. Ca le surprenait toujours mais il ne se sentait que plus près à continuer, à faire grimper la criminalité, à jouer avec le feu et l'ordre public, les consciences, à rabaisser l'homme à son instinct le plus vil et primaire.

Survie.

Les policiers arrivèrent, avec eux, les pompiers pour éteindre le feu, mais il ne bougea pas. Puis arriva une voiture, où il reconnu le conducteur.

Squall.

C'était pour ça que Xigbar avait laissé téléphoner Riku, du moins jusqu'à un certain point. Il savait que les renforts de la cellule d'enquête allaient arriver. Et c'était eux qu'il voulait voir morts. Il se mit en joue le profileur de Traverse et rapidement, il tira. Un seul coup qui explosa la vivre et le crâne posté derrière. La voiture devint incontrôlable et alla se ficher dans un mur pendant que Xigbar rechargeait, calmement et sans cesser de les fixer. Donald, Dingo et Sora sortirent de la voiture, essayant d'aider leur conducteur. Xigbar doutaient qu'ils puissent faire quoi que ce soit pour lui. Il avait touché la tête et il savait qu'on ne se relevait pas d'un tir de fusil sniper. Il aurait pu tirer ailleurs, mais ça faisait moins propre, moins contrôlé. Moins professionnel. Donc, définitivement, la tête.

Le second de Xemnas les observa hésiter avant de partir se mettre à l'abri, dans des bâtiments différents. Il se fit un plaisir de les laisser croire qu'ils allaient être en sécurité avant d'avoir Dingo, juste avant qu'il ne passe le porche. Il apprécia le cri désespéré de Donald et les ordres de Sora qui lui disait de rester à l'intérieur alors que Dingo s'effondrait. Malheureusement pour l'albinos, il avait choisit un immeuble accessible de là où il était, contrairement à Sora. Chaque chose en son temps, il trouverait un moyen de le tuer. En changeant d'immeuble certainement, mais pour l'instant, il avait Blanche-Neige à teindre en rouge.

Il retrouvait bizarrement des sensations agréables à avoir enfin de vraies cibles mouvantes. Il était le chasseur mais aussi le chassé, et c'était diablement excitant. Ca lui avait manqué et il retrouvait la tension de se muscles avec grand plaisir. Ce n'était plus juste tirer avec l'angle le plus tordu, les meilleurs capacités, le challenge, non… C'était anticiper ce qu'ils allaient faire, surveiller leurs actions, jouer un peu avec leurs nerfs.

Ce qui était déjà fait. Il avait tué le meilleur ami à l'un, l'amant aux deux et un collègue, ami même, pour l'autre. Ca serait suffisant pour mettre plus d'un homme en rogne. Il le savait.

Xigbar surveilla les fais et gestes de Donald, et il tira un coup de semonce non loin de sa tête, appréciant son sursaut, juste avant qu'il ne se cache. Ajustant la lunette, Xigbar pu remarquer qu'il parlait à un portable, certainement avec Sora. Ca l'intéressait… Une idée germa dans son esprit, aussi, il se releva, son corps dépassant un peu plus du rebord, de manière à être vu.

Il était joueur. Peut-être un peu trop diraient certains. Xemnas le lui avait fait remarquer plus d'une fois.

Mais il voulait que Sora vienne à lui. Xigbar avait remarqué, sans mal, l'intérêt que portait Xemnas à son subordonné. Il n'avait juste jamais eut la possibilité de savoir pouvoir et Xigbar aimait savoir : c'était l'occasion ou jamais de confirmer ce qu'il avait pu trouver. Toujours à travers la lunette, il vit Donald regarder en sa direction avant de se rebaisser presque immédiatement.

C'est bon, il était repéré.

Il n'avait plus qu'à attendre. Xigbar redressa son fusil, mettant alors les pieds pour qu'il tienne debout seul, et le positionna attentivement. Il voulait avoir à le bouger le moins possible et à pouvoir le reprendre en un mouvement de main sans être gêné d'une quelconque manière. Il devrait être rapide, et ne pas hésiter.

Xigbar sourit.

Il était incapable d'hésiter, ça l'amusait trop pour douter de lui, de ses actes. Ca ne lui ressemblait tout simplement pas. On ne demandait pas aux soldats de réfléchir : ça allait dans le sens de la patrie, point barre. Dans ce combat, la patrie était loin mais son intérêt primait sur toute autre chose. Il avait décidé de ce qu'il ferait, et par la suite, peut-être qu'il s'occuperait des autres policiers. Mais pour l'instant, il n'y avait que lui, Donald et Sora. Il se repositionna à son sniper, ne focalisant pas sur ce qu'il voyait, mais sur ce qui approchait dans son dos. C'était fourbe, surtout venant de Sora qui aimait prévenir de son arrivée, mais qu'importe, il comprenait la manœuvre. Lui-même n'agissait que par ruse et moyens controversés.

Xigbar ne bougea pas quand il sentit le canon d'une arme se poser sur son crâne. Il sourit, son doigt se crispant sur la gâchette du sniper sans l'enclencher.

« Pose ça, tu veux ?

_C'est à moi de dire ça, Xigbar.

_Comme si. Là, dans cette position, je suis capable de savoir que tu n'as pas le doigt sur la détente. Moi si. »

Immédiatement, Sora se replaça, sous le rire de Xigbar. Ce petit le faisait décidément rire.

« Je veux juste parler.

_Pas moi. Je vais te mettre en pri-

_On va discuter, parce que de nous deux, c'est moi qui tire le plus vite, et tu n'aurais pas envie que je tue Donald ?

_Je ne veux pas te parler !

_Comme si… sourit Xigbar. J'ai fait des petites recherches, sur Xemnas, toi et Roxas. Cependant, tu pourrais peut-être m'éclairer ?

_...

_Pourquoi Xemnas voulait-il autant de toi dans la cellule d'enquête ?

_Je n'en sais rien, peut-être parce qu'il est juste dingue.

_Peut-être oui… mais tu ne crois pas qu'il y aurait une autre raison ?

_Je m'en moque… et tu auras tout ton temps pour lui en parler en prison. »

Xigbar rit à nouveau et demanda en se retournant vers le brun, faisant abstraction du canon braqué sur lui. Il croisa son regard, un sentiment innommable noyé dans ces abysses bleus. De légers sillons humides couvraient ses joues.

Vraiment très divertissant.

« As-tu été un gentil garçon ? Hum, tu as l'air plutôt méchant.(1)

_Ta gueule.

_Tu as déjà tué quelqu'un, petit ? »

Au regard que Sora lui lança, Xigbar su que non et il retourna à son observation du bâtiment où se trouvait Donald, non sans un sourire.

« Alors repose ce flingue.

_C'est ça ! Compte là-dessus !

_Tu vas te rendre malade, c'est tout ce que tu vas faire.

_Non, je sauverai Donald. »

Décidément, Xigbar était beaucoup trop joueur. Il relâcha son fusil et se recula un peu, se tournant pour regarder Sora. Ce dernier fit un pas en arrière, continuant de le mettre en joue. Xigbar leva les mains en l'air, signe de passivité et après un instant ou Sora analysa la situation, ce dernier alla faire tomber le fusil sniper par terre d'un coup de pied et, d'une seule main et sans quitter Xigbar, il appuya sur une touche pour composer le numéro de Donald.

« C'est bon, j'ai Xigbar devant moi. Il s'est rendu. »

D'un coup d'œil, Xigbar vit la tignasse blanche de Donald apparaître à une fenêtre et il sauta sur l'occasion. Il fit tomber Sora, en crochetant une de ses jambes avant de reprendre son fusil et de viser Donald avant qu'il n'ait l'idée de se cacher une nouvelle fois. Dès l'instant où il l'eut en ligne de mire, si tira, sans aucune hésitation.

Il fit mouche, le cri de Sora preuve de sa réussite. Xigbar sourit en se retournant, visant à peine pour tuer le dernier de la cellule d'enquête. La distance n'était pas suffisante pour avoir le temps de toucher la tête correctement.

Sora avait attrapé son arme.

Xigbar voulu rire de ses larmes, lui dire combien c'était inutile mais l'impact le fit basculer, et ce malgré le rebord. Sa tête irradia de douleur avant même qu'il ne comprenne que l'immeuble défilait devant lui.

Il ne su même pas s'il avait tiré ou non.

Amusant.


« On peut y aller ?

_Tiens, pressé ? »

Bon sang que cet homme pouvait être énervant. Roxas tira Vanitas par le bras pour qu'il le regarde, incapable de supporter ses moqueries vaseuses plus longtemps. Il n'en avait plus la patience.

« On y va. Maintenant. »

Vanitas lui rit au nez, se dégageant sans pour autant détourner les yeux. Il se campa sur ses deux jambes et croisa les bras en demandant.

« T'es prêt à tuer mon père ?

_On ne peut plus. »

Il avait eut besoin d'un instant de réflexion. Pour Axel, pour son choix et sa propre incapacité à pouvoir l'aider en ce dur moment. Il ne comprenait pas qu'Axel abandonne aussi facilement, malgré ses explications, malgré la compréhension que pouvait avoir Roxas. Il avait été dans une situation semblable, peut-être pas la même, mais tout aussi destructrice. Il avait perdu son monde aussi, tout sur quoi il s'était battit durant son enfance, pouvait-on vivre pire sous ses yeux ? Visiblement oui. C'était hors du champ de compréhension de Roxas, mais il avait finit par l'accepter. Un peu. A défaut de pouvoir pleurer avec lui ou pour lui, c'était bien la seule chose qu'il pouvait faire même si au fond de lui, il ressentait la déception de voir son ami laisser tomber : lui-même s'était battu. Mais encore une fois, Roxas parvenait à comprendre… Lui avait une cible pour sa vengeance. Pas Axel. Si le roux venait à vouloir se venger, il aurait tout un état à détruire, tout un système, pas seulement un psychopathe.

C'était impossible à réaliser.

Malgré lui, il comprenait.

« Allons-y alors. »

Roxas se détourna et embrassa une dernière fois le paysage du regard. Il ne pourrait pas le revoir avant un long moment, il en avait conscience. Il suivit alors le brun en cachant son visage et arrivé en bas, il se sentit étrangement mal à l'aise. La Cité du Crépuscule ne lui avait jamais paru autant hostile. Ils étaient tous à rechercher l'assassin dans la foule et il ne se voyait que plus étranger encore à tous ces gens. Il y a peu, il ressentait de l'apaisement dans ce quartier, loin de la folie qui le suivait, loin de cet homme, même si chez Cloud c'était une toute autre chose cependant. Mais à présent il n'y avait nul endroit où il pouvait ressentir ça. Il y avait vécu un certain nombre d'années, et même si ce temps de plénitude était mort, il avouait apprécier ce quartier. Peut-être était-ce parce qu'il n'y avait jamais tué personne, que la plupart de ses amis habitaient ici, il n'en savait rien. Ils passèrent, volontairement du côté de l'appartement d'Axel, Roxas évitant de regarder. Il ne souhaitait pas voir Saïx, même si, depuis le temps, il espérait qu'ils aient levé le corps. Pas que le spectacle le choque, et même s'il n'était pas ami avec Saïx, il l'avait connu, et il souhaitait garder le souvenir de la statue impénétrable qu'il était durant son vivant. Puisque sa mémoire était d'une sélectivité à toute épreuve, mieux valait ne garder que le strict minimum.

« T'appréhende pas ?

_Il n'y a rien à appréhender. J'entre, je le tue, je repars. C'est simple.

_Même pas d'explications ?

_Je m'en tamponne. Il m'a volé un frère, mes parents, dix ans d'existences, j'ai pas de temps à lui donner. »

Il n'avait pas peur. Enfin, pas peur d'échouer. Il ne se laisserait pas tuer et obtiendrai ce pourquoi il venait. Roxas sentait seulement que son pouls allait beaucoup trop vite pour être normal. Il se doutait que revoir cet homme après dix ans allait être difficile… Il ne savait pas s'il allait vraiment supporter de l'avoir en face. Le regard de Xemnas ou Vanitas était déjà insoutenable pour lui, il craignait de ne retrouver celui de cet homme. Les sentiments qu'il y avait lu ce jour là restaient gravés en lui, puissants, terrifiants. Roxas passa nerveusement une main sur sa nuque : il était mal à l'aise rien qu'en y pensant… Non pas mal à l'aise, juste apeuré. Juste ça. Roxas avait grandit, certes et avait apprit à contrôler ses peurs dues à la vision d'horreur d'avait été le meurtre de ses parents mais il en gardait des lésions que représentaient cet homme à lui tout seul. Consciemment, il ne se rappelait que de ses yeux, orangés et dérangeants, mais dans ses cauchemars, il le revoyait tout entier. C'était douloureux, effrayant, même pour l'adulte qu'il était devenu. Certains avaient peur des araignées, d'autres des chiens, pour lui c'était un homme aux yeux dorés et au sourire inhumain, heureusement pour lui unique représentant de son espèce.

Et Roxas allait mettre fin à ses jours.

Vanitas les mena jusqu'aux Jardins Radieux où Roxas sortit enfin de ses réflexions. Comme ils ne prenaient pas la direction de la sortie du quartier, Roxas demanda d'un air hébété.

« Il habite dans ce quartier ?

_Surpris ?

_Oui…

_Contrairement à ce qu'il fait croire à Terra, il est plutôt riche. Héritage familial si j'en crois ses comptes.

_Que-ce que cela change qu'il soit riche ou non ?

_Ca change que l'argent de Terra est inutile ou pas. Et s'il l'est, Aqua aurait voulu quitter la maison. Et Xehanort ne pouvait pas se le permettre. »

Roxas s'arrêta de marcher un instant, Vanitas en faisant de même pour l'observer.

« Xehanort tu as dis ?

_Quoi ? C'est le nom de mon père, tu ne le savais pas ?

_Non…

_Bah, je croyais l'avoir dit. Puis tu t'en moques, non ? C'est qu'un nom. »

Après une hésitation, Roxas hocha de la tête. Pour lui ce n'était pas qu'un nom…

C'était beaucoup plus, comme la dernière pièce du long puzzle qu'il avait mit des années à reconstituer, comme il pouvait, avec les mauvaises pièces, et les bonnes qu'on lui lançait au visage comme si de rien était.

Il ne pouvait exprimer dans quel état de lassitude il était…

Ils reprirent leur marche, tous deux silencieux jusqu'à un manoir.

Roxas était déjà passé devant quelques fois. Sans y porter attention. Sans regarder. Tout était à portée de main depuis si longtemps… Une bouffé de colère le prit soudainement. Il ne prêta pas attention au rire de Vanitas à ses côtés, moqueur comme à son habitude, se traitant mentalement d'abruti. Il n'allait pas s'énerver pour ça, pas maintenant. Comment aurait-il pu se douter que ce manoir abritait l'homme qu'il cherchait ?

Ce n'était pas possible ! Tout simplement impossible !

Alors, à quoi bon s'apitoyer sur son sort ? Roxas expira profondément. Il devait rester calme. Autant qu'il pouvait être calme dans une pareille situation…

Un grand bruit leur parvint, provenant d'un autre quartier. Roxas releva instantanément la tête, inquiet, repensant à son meilleur ami mais Vanitas lui donna une claque dans le dos pour le faire avancer.

« Allez, ne faisons pas attendre tes pulsions meurtrières. »

Sans relever, Roxas suivit Vanitas à l'intérieur non sans un dernier regard en direction du bruit qu'ils avaient entendu. Une explosion. Quelque chose avait explosé. Le blond priait de toutes ses forces que cela n'ait aucun rapport avec Axel. Il accepta finalement de rentrer, sa gorge se serrant soudainement. L'endroit le faisait se sentir petit, ridicule, mais surtout impuissant. Il touchait au but mais l'insécurité balayait toute pensée satisfaite, tout moyen de savourer un temps soit peu cette victoire. Il balada son regard sur la pièce dans laquelle ils venaient d'entrer, Vanitas s'adossa au mur après avoir refermé la porte d'entrée dans un claquement sonore. Roxas le foudroya du regard dans les ténèbres ambiantes, ce con ne faisait rien pour l'aider. Il ne distinguait cependant que ses contours la porte refermée, l'obscurité avait envahit les lieux, les lourdes tentures interdisant à la lumière de passer et augmentant de la pire des manières l'angoisse de Roxas. Le blond envisagea l'espace d'un instant d'aller les ouvrir, mais il se ravisa aussitôt : ce serait montrer une faiblesse et il s'y refusait. Nerveusement, il passa la main sur sa nuque, en proie à des picotements désagréables.

Il sonda l'étage supérieur et se dit qu'il était temps d'aller de l'avant.

De trouver ce qu'il cherchait.

De mettre un terme à cette histoire insensée.

A côté de lui, seule la respiration de Vanitas lui rappelait sa présence, il était étrangement silencieux. Le manoir entier semblait respirer et malgré toute sa bonne volonté, son cœur battait trop fort pour qu'il puisse se concentrer sur les bruits autour de lui. Roxas savait qu'il était observé, il tout son organisme le savait, crispé et en alerte.

La lumière s'alluma alors, en provenance de l'étage, éclairant alors toute la pièce centrale. Roxas n'avait d'yeux que vieil homme attendait en haut de l'escalier, la main encore sur l'interrupteur.

L'estomac noué, Roxas plaqua ses mains contre son corps pour ne pas qu'elles tremblent, bien qu'inutilement. Il les sentait, fébriles, même à travers le tissu. Un froid intense l'envahit, glaçant son sang quand le vieil homme prit parole d'une voix que Roxas aurait préférée ne plus jamais entendre.

« Et bien, cela faisait longtemps Roxas. »

Le blond enleva sa capuche pour mieux voir cet homme dont il avait peur et dont il voulait la mort. Il réprima tout frisson et se maintint droit et digne comme il ne l'avait pas été lors de leur première rencontre. L'autre continua, souriant du haut de son étage.

« Xemnas ne m'a pas mentit, tu as bien grandi.

_Et je viens juste chercher vengeance.

_Futile, mais ça a le mérite de te faire avancer. Vanitas… j'aurai du me douter que tu choisirais le plus amusant.»

Ignorant le petit rire modeste du brun dans son dos, Roxas serra les dents et s'avança jusqu'aux premières marches, sortant le couteau de sa poche. Il se sentait au bord de l'implosion, son sang battant furieusement à ses tempes. Il voulait en finir, rapidement, tout ça le mettant dans un état bien trop difficile à supporter.

Il grimpa une marche.

« Venu pour des réponses ?

_L'heure des aveux est révolue, je viens venger mes parents, cracha Roxas.

_Dommage, tu aurais pu tant apprendre. »

Six marches.

« Je m'en moque éperdument…

_Ta haine est telle que je l'avais espérée. Une bonne chose. »

Roxas fit taire la peur sourde qu'il ressentait à approcher cet homme, à l'entendre parler, comme autrefois, sa voix rocailleuse achevant de l'effrayer. Sans compter ce regard doré qui le hantaient depuis si longtemps. Il avait désespérément peur de cet homme qui ne tremblait pas alors qu'il le menaçait, pire, qui savait que cela arriverait, qui avait prévu cette scène, qui l'avait voulu. Ce qui le terrifiait encore plus était que tout semblait prévu à en croire cet homme, les réactions qu'avait Roxas était attendue et cela le rendait malade.

Deux marches.

« Regarde Vanitas, comment on créé des monstres…

_TAIS-TOI ! »

Roxas sauta les mètres qui les séparaient, couteau en main, décidé à le lui planter dans le crâne sans aucune hésitation. Il avait sous-estimé l'homme qui le bloqua avec force, venant à l'étrangler d'une seule main, l'autre tentant de tordre son poignet droit. Il souriait toujours, restant terrifiant. Son toucher était à la fois blessure et souillure, douleur insurmontable physiquement et mentalement. Roxas manqua de pleurer en réalisant toute la souffrance que cela lui causait : sans hésitation il se serait jeté dans un feu pour échapper à cela. Ces mains maudites qui avait déchiqueté avec passion leurs corps, qui avait écrit ces odieuses lettres encensant la vision macabre, jusqu'à la complète dissolution de son esprit. Cependant il résista, au manque d'air, à ses larmes naissances, à son haut le cœur et à l'idée de rendre les armes. Il n'en avait pas le droit et, dans les dernières éclaircies qu'il obtenait péniblement dans sa strangulation, Roxas projeta toute sa force dans un coup de pied qui eut pour effet de faire lâche le vieil homme. Ils tombèrent tous les deux, Roxas respirant à grande goulées l'air pesant, et avant qu'il ne retrouve totalement son champ de vision, il se jeta sur son attaquant et lâchant son arme. L'agrippant par le col, incapable de poser ses réflexions, il le frappa contre le sol, de nombreuses fois, animé par une rage sans pareille.

Roxas n'obtint que des rires et la dernière once de contrôle qu'il avait sur lui s'envola, peut importe que l'autre morde sa main jusqu'au sang, il voulait voir son visage déformé, par la douleur et les plaies.

Il ne se calma que bien après.

Après avoir craché sa haine, après s'être repaît de ses cris, de sa longue et sanglante agonie, après avoir lui-même crié toute sa frustration, sa colère, son impuissance passée qui sortait enfin. Aveuglé il frappa de toute ses forces, les plaintes ne l'arrêtant pas, les craquements ne l'encourageant que plus, le manque de réaction de l'autre ne faisant que l'énerver. Il hurla, hurla jusqu'à ne plus pouvoir que chuchoter et jusqu'à ce que ses bras ne lui paraissent trop lourd et que sa tête ne sembla exploser sous l'afflux de sentiments. Après seulement ne plus savoir quoi frapper au sol il se calma, la douleur et culpabilité dévalant ses joues, le crime maculant insensiblement ses mains, son corps, son cœur.

Il ne savait pas, ne savait plus. Ce qu'il avait sous les yeux n'était plus humain, s'il l'avait déjà été. Il en était dégoûté et, haletant, il endura un haut le cœur sans même avoir le temps de se détourner. Il se sentait mal, terriblement mal, souillé du plus profond de lui-même, complètement conscient de ce qu'il venait d'accomplir et pourtant incapable d'en tirer une quelconque satisfaction après coup. Fébrilement, il se décala du corps sans vie sur lequel il était assit, s'appuyant contre la rambarde et retenant de nouveaux les nausées qui l'assaillaient rien qu'à la vision du sang sur ses mains.

Il n'était pas soulagé.

Loin de là.

Une angoisse sourde le prenait lentement, ne cessant de faire apparaître des larmes qu'il ne voulait plus jamais voir couler. Il se sentait juste… vide et sale. Plus qu'après aucun meurtre…

Il ne comprenait pas... Il en avait terminé ! Il était libre, avait vengé ses parents, son frère.

Pourquoi ça ne lui apportait rien ?

Pourquoi ?

Pourquoi n'était-il pas allégé de sa peine, de ses peurs, des démons qui l'avaient hanté pendant des années ?

Il était mort de peur. Il se sentait encore moins bien que lorsqu'il recevait ces lettres maudites. Que-ce que cela voulait dire ? Il devrait être heureux ! Il le devait ! Il avait trimé pour survivre jusqu'à ce jour alors pourquoi c'était encore pire qu'avant ?! Ce n'était pas logique !

« Comment tu vas, Twinny ? railla Vanitas qui l'avait rejoint en montant les marches.

_Dégage…

_Moi qui croyait avoir le droit à une danse de la joie.

_DEGAGE ! »

Vanitas marqua un temps de pause, son corps tendu, prêt à recevoir une attaque et une lueur indéfinissable dans le regard. Le regard que l'on a lorsqu'on regarde une bête étrange. C'est ce qui stoppa Roxas, qui n'avait même pas eut conscience de se préparer à se relever, il sentait clairement son sang bouillonnant et ses muscles bandés. Que s'apprêtait-il à faire ? Se laissant retomber en arrière, Roxas prit sa tête entre les mains.

Il était terrifié.

Il était devenu ce que Xehanort avait façonné… Un monstre violent et incontrôlable… Il comprit le reste dans un sanglot amer, le cœur au bord des lèvres. Pouvait-on prévoir ce genre de choses ? Pouvait-on vouloir créer des êtres sanglants dont la moindre petite chose les fait sortir de leurs gonds ? Xehanort l'avait réalisé, sur son dos, Roxas en avait de nouveau le cœur au bord des lèvres. Roxas avait exactement fait ce que Xehanort attendait, peut-être jusqu'à le tuer.

Il n'arrivait pas à être content de la situation : il avait perdu son unique but. C'était une réussite en soi mais quoi ? Qu'attendait-il après ?

Rien.

Que rêvait-il de faire ?

Rien.

Que savait-il faire ?

Tuer…

Il laissa échapper un gémissement désespéré. Il avait tout abandonné pour en arriver là et venger ses parents mais il le regrettait amèrement. Il avait tout perdu, même sa seule raison d'exister. Aller en prison pour les meurtres qu'il avait commit ne comblaient même pas ce vide. Et par-dessus tout, il se rendait compte à quel point il avait compté sur ce dernier meurtre pour redevenir ce qu'il avait été il y a longtemps.

C'était impossible. Jamais il ne redeviendrait le Roxas d'avant, Roxas Blackson, c'était bien trop tard. Il n'avait pas escompté guérir en un jour et oublier ce qu'il avait fait mais… Il avait tué, c'était devenu sa manière de se calmer… Et il voyait à quel point c'était encré en lui, même si ça le dégoûtait… Il était devenu le monstre qu'avait voulu créer Xehanort. En voulant l'atteindre, il avait fait ce qui était prévu… Il se répugnait.

Roxas avait tout perdu. Ami, famille, but, contrôle de soi, identité… humanité.

Méritait-il seulement d'exister ? Roxas doutait profondément de cela, s'il avait été juge, il aurait condamné une personne comme lui à la peine de mort, et ce, même si elle était interdite. En voulait se faire justice, il avait fait pire, bien pire. Mais il ne fuirait pas ses responsabilités. Roxas se releva, chancelant quelque peu. Honteux, il n'osa regarder Xehanort et commença à descendre les escaliers, Vanitas le suivant après un court instant.

« Que vas-tu faire ? demanda-t-il, ayant retrouvé sa verve.

_Remplir ma promesse… Je n'ai rien d'autre à faire de toute manière que d'aller me rendre…

_... Dommage, j'aurai espéré mieux.

_De qu- »

Roxas cria lorsqu'il sentit la morsure froide du métal s'enfoncer dans son dos et le traverser de part en part. Il s'écroula, dévalant le reste des marches lourdement. Il roula jusqu'au sol du rez-de-chaussée, hurlant quand le métal déchirait un peu plus ses chairs. Vanitas arriva à sa hauteur, délogeant l'arme de la blessure. Roxas commençait à perdre ses repaires, le regard voilé par une douleur sans nom. De manière erratique, il parvint à comprendre que Vanitas le prenait le pendentif de Ventus. Crachant le sang qui envahissait sa bouche, il demanda :

« Que-ce que… tu fous ?

_J'aurai besoin de ça, plus tard. Quand au reste… Je pense que je peux faire mieux que Xehanort. Je vois ici une expérience qui aurait pu être une réussite mais qui a raté. »

Roxas ne comprit pas sur le coup et sombra dans l'inconscience quand le couteau entama brusquement son dos, de nouveau.

Il ouvrit les yeux, ne se souvenant pas de les avoir fermés. Il ne se souvenait pas non plus de s'être mit sur le dos. La douleur vive le rappelait à sombrer de nouveau pour ne pas l'endurer. Le visage de Sora apparu, il entendit vaguement quelques paroles, sans en saisir le sens. Il aurait voulu bouger, dire quelque chose, même vaguement, mais aucun de ses membres ne lui répondait. A travers le voile cotonneux qui le coupait de Sora, il sut qu'il n'arriverait pas à communiquer, ce qui sonnait comme un gargouillis sortant de sa bouche.

Sora sembla paniquer et voulu le redresser. Le mouvement raviva la douleur et Roxas ne fut capable que de fermer les yeux, dans une brusque inspiration noyée.

Ca devait être mieux ainsi…


« Sora a finalement laissé tombé la police, tu sais ? Ca a prit du temps pour qu'il accepte qu'il n'arrivait plus à supporter les locaux. Il… ne sait pas encore quoi faire mais il a l'air d'aller un peu mieux. C'est ce qui compte… »

Xion prit une inspiration et se tu, appréciant la brise jouant dans ses cheveux. Ils avaient bien poussé depuis le temps, atteignant ses omoplates. Parfois, Sora les lui nouait dans le dos, silencieusement, comme ce matin. Depuis des mèches s'étaient échappées.

Plus ou moins sereinement, elle reporta son attention sur les petites structures en pierre devant lesquelles elle se tenait agenouillée, ses doigts effleurant la matière rugueuse avec douceur et tendresse.

« On a eu des nouvelles de Ven aussi. Il va bien, il a rattrapé ses lacunes et est partit dans des études littéraire. Je suis contente qu'il ait pu récupérer ce qui lui manquait. Il vit bien à Départ, la contrée à côté de Traverse. Il vient nous voir quand il a le temps. A vrai dire, il se débrouille toujours pour en avoir j'ai l'impression, sourit-elle. L'école le passionne pourtant… C'est encore difficile de le regarder sans te voir toi, mais je commence à m'y faire… Il serait temps, tu me diras. Il est complètement différent de toi, il s'émerveille de tout, c'est amusant et effrayant… Mais je le comprends, ça doit être une immense bouffée d'air que de se plonger dans les études pour lui.»

Elle joua un instant avec les fleurs déposée au sol et eut un sourire un peu triste et résigné. Lentement elle se tourna vers la structure au centre, stoppant ses doigts sur la pierre froide.

« Et Axel, tu sais quoi ? Reno a trouvé quelqu'un. Enfin, oui ! On n'y croyait plus mais finalement il s'est casé. J'aurai cru qu'il se serait rué sur une minette mais il se trouve qu'il a choisit un Barracuda à peine moins baraqué que l'original. Un de ses collègues à la Shinra il me semble… Rude. Très gentil, même s'il fait très Men in Black avec ses lunettes et son costar. Je pense qu'il t'aurait plus et que Reno et toi l'auriez bien fait tourner en bourrique.»

De nouveau, elle fit silence. Elle se sentait bien, dans leur jardin, à l'abri des regards, à parler dans le vide elle y tenait cependant trop pour s'arrêter.

Après les événements des similis, elle avait quitté le manoir, ne supportant plus d'y habiter. Ventus, Aqua et Terra y avaient élu domicile, ne pouvant faire autrement. Le manoir de leur père avait été saisit, tout d'abord pour résoudre les deux meurtres, puis par rapport à leur séquestration puis aussi pour toutes les magouilles que le vieil homme avait fait à l'intérieur. Cloud les avait donc accueillis, mais en toute honnêteté, Xion ne supportait pas leur compagnie, trop affectée de la perte de son frère et de son meilleur ami. Elle en subissait toujours les conséquences par ailleurs les kilos perdus ne revenaient que trop lentement et elle était plus proche d'Oscar, le squelette de l'université de Ven qu'à une femme de vingt-quatre ans. Et si son moral remontait doucement, il lui avait fallu énormément de temps.

Le jour où Roxas et Axel l'avaient quittés, Kairi l'avait accueillit chez elle, gentiment, et le lendemain, Xion était partit voir les corps, ceux qu'on accepta de lui montrer… Sora n'avait pas été là, pas tout à fait remis de son côté : perdre amis, amants, frère, collègues l'avait anéantit en plus du fait qu'il avait passé la nuit à se morfondre pour avoir abattu Xigbar. Elle avait été seule et s'était effondrée sur Roxas, ne supportant pas de le voir allongé et sans vie et l'état dans lequel elle avait été les jours suivants fut proche de la catatonie. Elle regrettait ce comportement mais doutait toujours d'avoir pu faire autre chose. Sora avait eut plus de mal encore à s'en remettre, et elle après s'être remise de ses émotions, elle l'avait soutenu comme elle pouvait, l'empêchant par ailleurs de faire les pire bêtises. Puis avait eut lieu les funérailles et Xion avait bataillé ferme pour obtenir ce qu'elle voulait. Heureusement, Reno avait accepté son idée.

Argumentant que ce ne serait pas respectueux envers les familles des victimes d'enterrer leurs tueurs à leurs côtés, Xion avait obtenu que leurs tombes soient construites à l'arrière du manoir Oblivion. Reno avait accepté qu'Axel soit enterré là-bas, en compagnie de Roxas et Saïx. Ce dernier ne possédant plus de famille, les autorités avait volontiers laissé la brune faire, trop heureux de se débarrasser du cadavre d'un assassin. Et comme souvent elle venait se recueillir devant leur sépulture, un peu comme s'ils étaient encore là, avec elle. C'était étrange, elle en avait conscience, beaucoup trop conscience, mais elle en avait encore besoin, même après cinq ans.

Mais c'était la première fois en cinq ans qu'elle s'adressait à eux : elle acceptait enfin l'idée qu'elle avait besoin de parler, comme s'ils étaient vivants.

Elle avait beaucoup parlé et répété beaucoup de choses, sur Ventus notamment, mais s'en moquait. Personne n'était présent pour la voir de toute façon. Elle savait que Sora faisait parfois de même en s'adressant à Roxas mais ne faisait aucune remarque là-dessus. Il avait emporté beaucoup avec lui, dont les réponses dont ils avaient besoin, surtout pour Sora qui recherchait celui qui l'avait tué. Xion avait pu l'aiguiller sur quelques choix de leur frère et Ventus avait été désemparé, furieux, mais il s'était reprit, continuant de maudire le nom de Vanitas qu'il considérait comme l'assassin.

Mais ils ne l'avaient jamais retrouvé.

Ventus, Aqua et Terra semblaient persuadé de sa culpabilité, Xion et Sora se disaient qu'il n'y avait pas d'autres solutions.

Mais ils étaient passés à autre chose, pour ne pas faire comme Roxas, et aussi parce qu'ils n'avaient pas le courage de courir après Vanitas dans une énième vengeance. Sora avait laissé tombé, que ce soit l'affaire, ou son métier. Il maudissait les séries policières et se muait dans un silence de mort quand il croisait d'anciens collègues, Xion s'en était inquiété mais comprenait que ça entrait dans la reconstruction de son frère.

Il n'était plus le même. Il n'était plus joueur, ou enjoué, juste morose, amical de temps à autre mais extrêmement présent avec elle.

Ils avaient tous changés.

En bien comme en mal.

« Et puis… Je vais bientôt être marraine... »

Aqua allait enfin accoucher, dans la journée même.

Avec le temps, elle s'était liée à la jeune femme. Elle l'appréciait assez, après avoir fait un pas vers elle et Terra, ça s'était étonnamment bien passé. Après quelques semaines où Aqua avait été là pour Xion et Sora, essayant de se montrer utile, de remonter leur moral. Terra avait essayé aussi, mais il était bien plus maladroit et il avait préféré s'occuper de son frère. Puis, après cette période de désespoir, Xion, Sora et Ventus avaient étés heureux que Cloud, dans son malheur, arrive à contacter les parents d'Aqua et Terra. Ca leur avait apporté un peu de joie et les avait aidés à remonter un peu la pente.

Ce fut le bonheur total pour les parents qui n'y croyaient plus tandis que les deux découvraient quelque chose qu'ils n'avaient jamais eut auparavant.

De plus, ils avaient pu vendre le manoir de leur père à un prix raisonnable et ils avaient trouvé un appartement dans la Cité du Crépuscule, proches du manoir Oblivion.

Et pour leur moral à tous, ils n'avaient plus jamais parlé des années passées avec Xehanort. La seul chose qu'ils avaient accepté de garder venant de lui, mis à part l'argent du manoir, était leurs prénoms. Ils étaient incapables de reprendre leur véritable nom. Ils avaient voulu essayer mais ils n'y arrivaient vraiment pas.

L'état les autorisa cependant à reprendre leur nom de famille de naissance. Cela permit à Aqua et Terra de reprendre leur relation là où elle en était, sans complexe.

Xion n'était pas gênée par ça. Elle trouvait qu'ils formaient un beau couple, assez équilibré. Qui allaient avoir un enfant dans la journée.

« C'est assez cliché mais… Aqua à dit qu'elle donnerait ton nom à son enfant, Roxas. Si c'est un garçon, hein. Ca fait cinq ans… Pas jour pour jour mais… Vous me manquez… Même toi Saïx… Et c'est peu dire. »

Elle sourit. Même après cinq ans, elle continuait d'avoir des sentiments pour cet abruti d'Axel et de jalouser la relation qu'avait eut Saïx avec lui… C'était stupide… Mais c'était encore là, en elle, bel et bien présent. Son absence pesait : elle espérait qu'il l'appelle pour l'inviter à une fête, qu'il n'apparaisse à chaque coin de rue, souriant quand il la verrait. C'était encore ancré, espoir figé dans un souvenir douloureux de l'homme qu'elle aimait et qui n'était plus. Elle doutait de l'avoir connu… Mais continuait de l'aimer, pour ce qu'elle connaissait de lui, envers et contre tout ce qu'il avait fait.

« Xion ? appela une voix en provenance du manoir.

_Oui Tifa ? »

Entre temps, Cloud s'était marié avec la jeune femme, pour le bonheur de Sora, Xion et Mme Samovar. Un rayon de lumière dans leur obscure période. Lumière et Plumette avaient aussi conclus l'affaire avec une bague au doigt. Xion ne pouvait qu'approuver. La cousine de Yuffie offrit un grand sourire à Xion :

« Ca fait quoi d'être marraine ?

_D-déjà ?

_Oui ! On pourra aller la voir cet après-midi. »

Xion se releva, époussetant sa robe au dégradé orange puis rejoignit sa belle-mère qui arrangea le collier qu'elle portait. Ses biens les plus précieux.

« Fille ou garçon, demanda-t-elle alors.

_Fille !

_Ah ?

_Isabelle Roxane Axelle Elder.

_Mais… Les trois noms ?

_Si ils l'ont fait c'est que ça leur fait plaisir.

_Je sais mais… »

Xion en était contente, même si ça la surprenait. Elle en parlerait à Aqua et Terra quand ils iraient les voir. Elle jeta un dernier regard aux tombes avant de suivre Tifa à l'intérieur. Elle serra son frère dans ses bras, sauta au cou de Cloud avant de prendre son téléphone pour appeler Ven. Terra devait dès à présent connaître les joies d'être papa et n'avait peut-être pas eut l'occasion de le prévenir. De ce qu'elle savait, les parents d'Aqua et Terra étaient avec les nouveaux parents, ils devaient être au comble de la joie.

« Xion ? Que-ce qu'il y a ?

_T'es parrain !

_De… De quoi ? »

Xion rit doucement, et lui expliqua plus en détail pendant que Ventus s'époumonait de l'autre côté du téléphone. Il jura qu'il arriverait demain par le train, voulant voir sa filleule au plus vite. Xion et lui n'avait pas la même complicité qu'elle avait pu avoir avec Roxas mais ça restait réellement agréable et elle n'était pas nostalgique avec lui, ce qui était un bon point, les jumeaux étant on ne peut plus différent dans leur manière d'être.

« Je ne te dérange pas, hein ?

_Pas du tout, je révisais pour mes épreuves mais ça devrait bien se passer, réellement. Je suis content que tu m'ais appelé. »

Elle se posa sur un siège dans la cuisine et ils discutèrent jusqu'à ce que Cloud reçoive l'appel de Terra ainsi que la permission d'aller les voir. Aqua semblait aller bien, Isabelle aussi, le médecin avait donc accepté que quelques proches viennent. Elle laissa donc Ventus à son désespoir de ne pas pouvoir venir et suivit sa petite famille recomposée jusqu'à la l'intérieur du quartier où ils prirent le Tram.

Sora vint la voir et ils discutèrent eux aussi un peu, à l'écart de leurs parents. Lui et Xion avaient rapidement retrouvé une relation sincère et fraternelle que les choix et les actes de Xion à l'époque des similis ne semblait pas avoir modifié. Elle était heureuse qu'il l'ait pardonné. Les choix qu'elle avait faits avaient mené à la mort de leur frère, mais aussi de son meilleur ami.

Elle s'en était voulu comme personne d'autre au monde ne pouvait s'en vouloir. Ca avait été difficile de se reprendre en main et de se dire qu'Axel avait fait son propre choix. Même aujourd'hui elle s'en voulait, c'était seulement plus facile à refouler qu'avant… Sora lui avait lui aussi été atteint de ne pas avoir pu sauver son frère mourant dans ses bras et s'était acharné cinq années durant à combattre l'amer sentiment qu'il avait en se tuant au boulot, bien que les lieux ne fassent qu'animer sa haine et sa colère. Xemnas n'avait rien lâché, pas plus que les autres. Ils s'étaient mués dans le silence jusqu'à leur procès et avaient tous étés condamnés à la prison à perpétuité sauf Demyx qui avait eut une remise de peine pour circonstances aggravante. On n'avait jamais retrouvé le cinquième simili au grand damne de Sora. Ce dernier avait très mal vécu le fait de tuer son ancien collègue de travail et avait refusé d'aller voir un psy, le dernier qu'il avait été voir lui ayant laissé une trop mauvaise image de gens de ce métier.

Le sort semblait s'acharner sur eux de la pire des manières, cependant, tout semblait aller mieux depuis quelques temps.

Ils arrivèrent à l'hôpital, Terra venant les accueillir avec un sourire bien heureux et benêt typique des nouveaux parents. Cloud et Tifa le félicitèrent, saluèrent Mr et Mme Maeda et Mr Elder, pendant que Sora et Xion poussaient doucement la porte de la chambre. Aqua cajolait sa petite avec toute la joie du monde et son sourire ne fit que s'agrandir quand elle les vit. Sora sortit la peluche qu'il cachait dans son dos et le brandit, souriant lui aussi à la jeune femme.

« Salut Aqua. Nos félicitations !

_Salut vous deux…

_Tu vas bien ?

_Fatiguée, mais ça va, je vais supporter votre visite. »

Ils s'approchèrent, doucement, Sora s'extasiant devant le petit être que tenait Aqua dans ses bras. Terra revint, accompagné de Cloud et Tifa, embrassant sa femme sur le front.

« Je peux ? »

Aqua hocha de la tête et donna doucement sa fille à Sora, Terra modifiant sa manière de la tenir très rapidement. Sora sourit comme Terra précédemment, profondément émerveillé. Ils s'éloignèrent un peu du lit laissant Aqua et Xion parler, la plus âgé couvant du regard son enfant et l'autre appréciant de voir son frère sincèrement heureux.

« Ca va ?

_On ne peut mieux. C'est moins effrayant que la première fois. »

Xion lui prit la main, sentant une pointe de nostalgie envahir son amie. Il ne fallait vraiment pas qu'elle y pense, pas maintenant, ni plus tard d'ailleurs.

« Ce n'est pas la même chose, Aqua. Là, tu es entourée, il y a tes parents pour t'aider, Terra aussi. Tu n'es plus toute seule à t'occuper d'elle et c'est ta fille, pas ta sœur.

_Oui… Ca se passera bien. Je n'angoisse pas cette fois et je n'ai pas peur d'elle comme j'avais eu peur de Ven et Vanitas… »

Xion acquiesça, se souvenant de précédentes discussions qu'elle avait eut sur le sujet les premiers mois de la grossesse. Aqua lui avait avoué avoir peur des enfants en bas âge : elle ne les voyait pas comme une menace, mais avait peur de tout faire mal, de travers. Et cette peur était profondément exagérée sans qu'elle puisse y changer quoi sur ce soit au fil des années, tout ça depuis qu'elle s'était occupée de Ventus et Vanitas, arrivés tout droit sortis de la maternité. Comme Isabelle. Et Xion avait eu peur que cette peur la gêne dans sa relation avec sa fille mais, visiblement, être entourée lui suffisait pour surpasser sa peur. Rien que dans la manière dont elle regardait la petite était suffisante pour savoir que tout se passerait bien.

« J'ai appelé Ven, il arrivera demain.

_Ce ne l'embête pas ?

_Tu parles, il était en train d'agoniser sur ses cours, maintenant il se meurt en comprenant qu'il est tonton. »

Aqua rit d'un air fatigué, mais au fond, Xion savait qu'elle était heureuse de revoir Ventus. Ils se manquaient clairement à tous les trois : après avoir passé dix neuf ans et plus ensembles, la séparation était difficile. Ils avaient été si proches… Xion s'en étonnait toujours.

« Regarde ! Regarde ! s'émerveilla Sora en revenant vers elles.

_Du calme Sora… murmura Xion

_Mais regarde ! Elle a ouvert les yeux ! »

Xion se pencha un peu et apprécia les yeux encore clairs de la petite fille qui babilla un instant. Une infirmière arriva à ce moment et les prévint que les visites étaient terminées pour aujourd'hui. Ils félicitèrent encore une fois les nouveaux parents, Xion et Sora se moquant un peu du père qui était complètement euphorique. Puis, suite à un deuxième avertissement de l'infirmière, ils quittèrent l'hôpital.

« Inquiète ? demanda Sora une fois qu'ils furent dehors.

_Non, ça va. Je suis contente pour eux. Après ce qu'ils ont vécus, un peu de bonheur ne fait pas de mal je crois.

_J'aime assez le nom de la petite.

_Vraiment ? Elle porte les prénoms féminisés de trois tueurs…

_Je sais que ça te fait plaisir qu'ils aient choisis ces noms. Roxas, Axel et Saïx sont…

_Comme parmi nous… Bien sûr que ça me fait plaisir… Mince ! J'ai oublié de demander à Aqua pour les noms ! s'exclama Xion.

_Tu le feras plus tard, on a du temps devant nous. Et puis, même si ça a une signification pour nous, peut-être que pour eux ce ne sont que des noms.

_Il existe des centaines d'autres noms.

_Xion, ils ne se forceront certainement pas à donner des noms qui ne leur vont pas à leur enfant juste pour nous faire plaisir. »

Ce dernier argument la fit taire et elle hocha de la tête, involontairement rassurée parce que lui avait dit Sora. Il la prit par la taille et elle se lova contre lui, tout en marchant. Elle reçu un message de Ventus, lui demandant comment était sa filleule, elle répondit avec un sourire : « Tu la verras bien demain Ven :). »

« T'as pas prit de photos ?! »

« Bien sûr que non ! Tu auras la surprise demain ! »

Le blond ne répondit pas, ce dont elle ne s'inquiéta pas. Elle s'excuserait d'avoir été si mesquine à son égard.

Le lendemain, ils furent réveillés tôt par un Ventus sonnant joyeusement à la porte d'entrée. Xion lui ouvrit et, derrière elle Sora et Cloud d'assez mauvais poil qui menacèrent le nouvel arrivant d'une mort douloureuse par suffocation sous oreiller, mais un sachet de viennoiseries de Départ semblait pouvoir tout excuser. Ses cheveux étaient un peu plus court, plus disciplinés qu'avant et sa beau avait prit une teinte plus foncée. Il allait visiblement très bien et était surexcité comme Sora la veille. Seulement, ils étaient le matin, et personne n'était aussi d'attaque que lui pour aller voir Aqua et Terra et ce, malgré toute sa bonne humeur et ses vaillantes paroles sur les travailleurs du matin qui ne lui valurent que d'obscurs regards qui dissuaderait un rhinocéros en pleine charge. Cependant, un café plus tard, Xion alla prendre son manteau et ils y allèrent, à pieds pour pouvoir discuter et ne pas arriver trop tôt là-bas. La brune se fit gentiment lyncher pour la veille et Ventus pour son apparence de surfeur dégonflé et c'est avec joie qu'ils retrouvèrent leurs amis.

Terra et Aqua somnolaient dans la chambre et se réveillèrent quand ils entrèrent. Leur regard se porta immédiatement sur le berceau proche du lit d'Aqua et une inquiétude apparue. Suivant leur regard, Terra se leva, et voyant le berceau vide, il rassura Aqua :

« Ne t'inquiètes pas, ça doit-être les infirmières, pendant que l'ont dormait. »

Il sortit, allant chercher l'infirmière en question et les deux autres s'approchèrent de la mère. Ventus, d'abord souriant, déchanta assez rapidement, une mine inquiète s'installant sur ses traits. Avant que son amie ne puisse lui demander ce qu'il y avait, il s'était détourné pour aller jusqu'au berceau et Xion la devança.

« Aqua ? Tes cheveux sont… »

La plus âgée porta une main là où désignait la brune, s'étonnant de ne pas sentir de cheveux à cet endroit là. Au même moment, Xion récupérait des cheveux bleus sur les draps blancs. Elle interrogea Aqua du regard, mais l'autre fut incapable de donner une réponse à cela, une main passant fébrilement dans ses cheveux.

« On les a coupés ?

_Putain… »

Xion et Aqua se tournèrent vers Ventus, pétrifié au-dessus du berceau après avoir relevé les couvertures. Lentement, il prit l'objet qui se trouvait à l'intérieur et le leur montra, profondément troublé.

Aqua inspira brusquement, avant que Xion n'ait eu le temps de comprendre Ventus s'expliquait, sa voix trahissant sa colère.

« C'est la moitié que j'avais donné à Roxas… On ne l'a pas retrouvé sur son corps…

_Non… murmura Aqua, paniquée. C'est pas vrai…

_C'est quoi ce papier ? fit Xion d'une petite voix en remarquant ce qu'il tenait de l'autre main.

_La… réponse de Vanitas. » cracha-t-il en s'approchant pour prendre Aqua dans ses bras alors qu'elle commençait à angoisser, en proie à une détresse palpable.

Xion saisit le papier qu'il lui tendait et elle le lu pour elle : « Tu te rappelles, Kid, quand tu m'avais dis que tu ne savais pas ce que ça faisait de tuer ? Maintenant je peux te répondre en toute honnêteté : tuer ne fait rien. C'est les voir se tortiller au sol alors qu'ils espèrent pouvoir rester en vie qui est amusant.

Je suis venu prendre ce que je voulais d'Aqua, on ne se reverra pas. »

Terra arriva à ce moment là, escorté d'infirmières.

Tous étaient paniqués.

Xion chercha un appui, avant de s'effondrer sur le lit. La peine que lui avait causée la mort de ses amis et frère se voyait ravivée par la disparition d'Isabelle.

Ne pouvaient-ils pas être heureux enfin ?!

La mort d'Axel, Roxas et les autres n'avait-elle pas suffit ?!

Pourquoi Vanitas venait-il les priver du bonheur qu'ils avaient tous attendu depuis cinq ans maintenant ?!

Elle pleura toute la colère et le chagrin qu'elle avait en fardeau sur ses épaules, s'isolant des autres. Anéantie de nouveau.

Ils étaient maudits, c'était la seule et unique Vérité.

-FIN-