Attention ! Ceci est un slash. Vous êtes prévenus !

Voici venu le temps de clôturer cette fiction... j'ai eu un peu de mal à la terminer mais je suis contente de vous avoir fait partager cette histoire. Merci à tous ceux et celles qui l'ont suivie et qui la suivent encore pour certains. Ce qui est un miracle, vu le délai qui s'est écoulé depuis le début.

J'espère que vous apprécierez ce nouveau chapitre. Bonne lecture à tous !


Harry, Ron et Hermione bondirent de leur sièges et coururent jusqu'à la porte de la salle de classe instantanément. Neville mit un court moment à les rejoindre, baguette brandie. Leurs réflexes avaient été affutés par des mois d'entraînement, et une partie d'eux-mêmes désirait tester leurs capacités. Les cris provenaient de l'extérieur du château, et la peur et la panique étaient indubitables.

Les quatre atteignirent les portes d'entrée du château au moment ou un groupe d'élèves entrait en courant. Hermione essaya de les arrêter pour avoir des informations mais Harry aperçut des robes noires se ruant derrière eux et avertit ses amis.

Se dissimulant derrière l'arche, Harry frappa le Mangemort de tête avec un sort explosif en pleine poitrine, envoyant valser l'homme. Un second sorcier apparut, celui-ci avançant avec plus de précautions. Harry tenta un nouveau sortilège d'explosion mais le Mangemort le bloqua. Il répliqua avec un sort, mais il fut dévié avant que Harry ait une chance de répondre. Flitwick se tenait à côté de lui.

« Je m'occupe de celui-ci, Mr Potter. Vous et les autres élèves, allez dans le hall. Ils auront besoin de vous si quelqu'un entre dans le château. »

« Non, » répondit rapidement Harry, prenant un instant pour lancer un sort de pétrification au sorcier qui avançait. Le Mangemort le bloqua facilement, tout comme le Expelliarmus qui suivit. « Hey tout le monde, allez dans le hall avec Flitwick. Le prochain qui viendra ne sait pas qu'il y a quelqu'un d'autre que moi ici. Si je me rends à lui, il me conduira probablement à Voldemort directement. Plus longtemps cela dure, plus cela aura l'air d'un piège. »

« En êtes-vous sûr, Mr Potter ? » demanda Flitwick. Ses amis se contentaient de l'observer en silence. Ils avaient tous promis que le moment venu, ils le laisseraient prendre sa décision.

« Oui. Laissons-leur penser que je suis un lâche qui se sauve lorsqu'il voit que Poudlard n'est plus en sécurité. Il viendra plus vite. »

Harry tira une fiole de potion de sa ceinture et en but une seule gorgée, puis tendit la ceinture à Ron. Le groupe le laissa seul, même si Harry savait à quel point cela avait été dur pour eux. « Je remercie Merlin que Severus ne soit pas là. »

Harry s'avança par la porte ouverte, les bras bien écartés et la baguette visible.

« Je voudrais parler au Seigneur des Ténèbres, » cria-t-il au Mangemort avec que celui-ci n'ait une chance de le pulvériser.

« Tu me prends pour un idiot, mon garçon ? » répondit le Mangemort. Harry reconnut la voix d'après les nombreuses réunions qu'il avait espionnées à travers Voldemort, mais il ne réussit pas à y associer un nom. Cela n'avait pas d'importance de toute façon.

« Prenez ma baguette, alors. Mais dépêchez-vous. Les professeurs seront bientôt là. » Il allait ajouter que Voldemort le voulait sûrement en vie, mais le Stupefix le frappa en plein dans la poitrine avant qu'il ne puisse prononcer un mot.


Severus grimpa deux par deux les marches de l'escalier en provenance de la salle de Potions. Les troisième année de Poufsouffle et Serdaigle qu'il avait eus en cours se dirigeait vers la Grande Salle comme on le leur avait ordonné. Toutes les pensées de Severus étaient tournées vers Harry. Il savait que les Mangemorts causeraient le plus de dégâts possibles à l'école et ses élèves, mais Harry était sans aucun doute la cible. Tournant au coin du couloir, il heurta presque la fille Granger.

« Harry ? » demanda Severus, scannant le couloir plus loin à la recherche du garçon. Il remarqua Weasley qui arrivait derrière, une ceinture de potions à la main. C'était la réponse à la question qu'il se posait.

« Harry a demandé à voir Vous-Savez-Qui, » dit Granger. « Je ne sais pas à qui il l'a demandé. Ils portaient tous des masques. Mais ils sont partis. Les professeurs Flitwick et McGonagall sont aux portes d'entrée. Ils ont dit que d'autres professeurs arrivaient pour les aider. Ils nous ont envoyés avec tous les autres dans la Grande Salle. Neville est parti chercher le Directeur, mais nous avons préféré venir vous chercher plutôt. »

Cela lui demanda toutes ses années de pratiques pour contrôler sa peur et la repousser. Il y avait toujours des bruits de combats, donc la bataille ne s'était pas terminée avec la mort de Harry. Il prit la ceinture des mains de Weasley et l'attacha autour de sa taille juste au-dessus de celle qu'il portait déjà. « Restez près de moi. Quand Harry appellera, nous n'aurons pas beaucoup de temps. Rappelez-vous de vos entraînements, » leur dit-il. « Jones et moi vous avons appris tout ce que nous pouvions. Ayez confiance. » Les deux hochèrent la tête, l'air terrifié et déterminé.

« D'où venaient-ils ? »

Granger répondit que le premier cri provenait de l'extérieur. Il envisageait leur prochain mouvement quand un sort messager lui apparut.

« Les Mangemorts dans la Volière. Venez, » ordonna Severus, s'élançant dans une course et espérant que les deux autres le suivaient. Ils étaient à mi-parcours des escaliers de la tour quand un sort projeta des morceaux du mur de pierre entre lui et Weasley. Se réfugiant dans une alcôve présente dans le mur, les trois membres se tassèrent tandis qu'un autre sort leur passait devant.

« Allez-y, » dit rapidement Granger, lançant un sort à l'aveugle dans le couloir. « Je m'en occupe. » Se penchant, elle se faufila dans le couloir et laissa passer une série de sortilèges. Un sort lancé à haute voix laissait penser qu'elle avait réussi, mais un autre sort s'écrasa sur le mur à côté d'eux. Granger fit apparaître un bouclier et le maintint dans le couloir. Severus agrippa le bras de Weasley et commença à courir.

« Attendez ! » cria le garçon. « Hermione ! » Severus tira plus fort et jeta un regard en arrière juste pour voir un sort rebondir sur le bouclier et atteindre le mur.

« Elle ira bien, idiot. Ce ne sera pas votre cas si je dois vous traîner sur tout le chemin jusqu'à la Volière. »

Ils atteignirent les marches et Severus ne ralentit pas son rythme tandis qu'il commençait à monter.

« Nous ne sommes pas supposés nous séparer, » contra Weasley. « Quand nous nous entraînions… »

« Quand nous nous entraînions, Harry était là et devait être protégé, » cria Severus avec une pointe d'amertume dans la voix qu'il n'avait pas anticipée. Il s'arrêta et se tourna vers Weasley. « Les plans changent. Une seule chose n'a pas changé : si vous tombez sur un Mangemort, c'est tuer ou être tué. Vous comprenez ? »

Ron eut l'air décontenancé pendant un instant, puis se reprit, redressant les épaules et hochant la tête.

Des bruits de pas provenant d'en haut les fit se presser contre le mur. Severus considéra leur position. Il y avait peu de place pour manœuvrer dans l'escalier en spirale. Et il n'y avait pas d'endroit où se cacher qui leur éviterait d'être exposés quand les Mangemorts se rapprocheraient. Il tira une grosse bouteille de sa ceinture de potions et la montra à Weasley, espérant qu'il la reconnaîtrait. Ron répondit en sortant une petite fiole de sa propre ceinture, que Severus identifia comme l'antidote. Prenant sa dose, Severus attendit que les premiers pieds soient en vue et la balança aussi haut dans les escaliers qu'il le put. Elle se brisa contre un mur, et dans la seconde, le premier corps tomba et forma un tas à quelques mètres au-dessus des deux hommes.

« Je vais finir ici, » dit Severus à Weasley. « Retournez avec Miss Granger pour voir si elle a besoin d'aide. Sinon, je vous retrouve tous les deux en bas des escaliers. »

Avait-il une idée de ce que Severus prévoyait et voulait-il en être loin, ou voulait-il aider la fille, Severus n'en savait rien. Toujours est-il qu'il ne discuta pas tandis qu'il faisait demi-tour et se dépêchait de descendre. Severus écouta avec attention pour déceler les bruits de personnes qui auraient échappé à la potion d'Endormissement. Elle était plus légère que l'air et la tour n'avait qu'une toute petite fenêtre. Il espérait que même les hiboux seraient endormis à l'heure qu'il est.

Grimpant les marches avec sa baguette dans une main et son couteau dans l'autre, Severus passa par-dessus un total de six Mangemorts. Quatre qu'il connaissait les deux autres étaient assez jeunes pour avoir été des élèves de Durmstrang. Il leur trancha proprement la gorge et laissa leurs corps entassés dans la Volière.

En bas des escaliers, il trouva Weasley et Granger qui l'attendaient. « Elle s'est débarrassée de trois Mangemorts dans le couloir, » se vanta Weasley. Granger avait l'air troublée cependant, et Severus supposa qu'elle avait été forcée d'en tuer au moins un.

« Vous ou eux, Granger, » dit simplement Severus. Il les accompagna jusqu'à la Grande Salle où il savait qu'Albus et tous les membres de l'Ordre qu'il avait réussi à appeler, attendraient. Même sans le plan de Harry, Albus et le corps enseignant avait redouté une attaque des Mangemorts pendant des années et chacun connaissait son rôle.

Dans la Grande Salle, les élèves étaient assis le long des tables, mais tournés vers l'extérieur pour faciliter une évacuation rapide. Plusieurs baguettes pointèrent sur le groupe tandis que Severus suivait les deux étudiants et refermait les portes. Il remarqua les baguettes de Londubat et la fille Weasley dans leur direction. A sa gauche, Lovegood était assise au bord du banc des Serdaigle le plus proche de la porte, la baguette en main également. Severus s'attendait à ce que Granger et Weasley rejoignent leur maison, mais ils restèrent près de lui alors qu'il avançait dans l'allée centrale jusqu'à l'estrade où se tenait Albus. Le reste du personnel était uniformément dispersé le long des murs ou entre les tables.

« La Volière est sécurisée, » dit Severus à Albus. « J'ai scellé la trappe d'en bas. Envoyez quelqu'un avec l'estomac solide pour nettoyer. » Il savait qu'Albus comprendrait. « Il y en a trois de plus dans le couloir sud de la tour également. Miss Granger les a abattus. »

« Beau travail, Miss Granger, » dit Albus. Granger hocha à peine la tête en signe de remerciement. « Je crois que le danger est passé alors. Du moins pour l'instant. »

« Monsieur le Directeur ? » intervint Weasley. « Comment sont-ils entrés ? Est-ce Dean qui... »

« Mr Thomas est, à ma connaissance, en sécurité et sous protection du Ministère. J'ai bien peur que l'attaque ait débuté à la cabane de Hagrid. Un griffon est arrivé la nuit dernière boitant sur une patte. Hagrid s'employait à le soigner. »

« Un griffon ? » demanda Weasley.

« Bien sûr, » répondit Granger, fidèle à elle-même. « Un sort aussi puissant nécessite quelque chose de puissant où puiser son énergie. Un sorcier, ou une créature magique. »

« Tout à fait, » dit Albus. Severus se sentit perdre patience en écoutant la leçon de magie. Il savait qu'il ne pouvait rien faire tant qu'Harry ne l'aurait pas appelé, mais savoir qu'il ne pouvait rien faire rendaient les choses encore plus difficiles.

« Il faut que nous trouvions comment ils sont arrivés dans la Volière, » ajouta Londubat, surprenant Severus qui n'avait même pas remarqué qu'il s'était approché.

Albus envoya Tonks enquêter, sachant qu'elle ferait aussi ce qui devait être fait avec les corps dans la tour. Quelque temps après qu'elle soit partie, le bras de Severus commença à picoter.


Harry reprit conscience, endolori des pieds à la tête. Il cligna des yeux, essayant de focaliser son regard avant de s'apercevoir qu'il n'avait pas ses lunettes. Résistant à l'envie de paniquer, Harry souleva sa tête du sol et essaya de se repérer. La pièce dans laquelle il était éclairée mais faiblement. Devant lui se situait une porte mais il ne pouvait rien faire pour l'atteindre.

Se mettant à genoux, il put voir le mélange flou de magenta et or qui ressemblait à un tapis étendu devant lui et plus loin, le contour d'une table sombre. Il reconnut où il était. Il était dans ce qu'il était venu à considérer comme le bureau de Voldemort. C'était là que le Seigneur des Ténèbres passait la plupart de son temps, et Harry le savait très bien. Ayant recouvré ses sens, Harry dévia rapidement ses pensées de ces dangereux souvenirs et se concentra sur la question d'où se trouvait Voldemort.

Il n'eut pas à attendre très longtemps pour le savoir.

« Mr Potter, » siffla la voix de Voldemort derrière lui. « Je me suis donné tant de mal pour transpercer les barrières de Poudlard, juste pour m'apercevoir que tu voulais venir ici. » Harry pivota et joua la comédie de chercher sa baguette dans les poches de sa robe.

« Ah, qu'est-ce qu'un sorcier sans sa baguette, hein ? » demanda le Seigneur des Ténèbres. Harry pouvait le voir tenir quelque chose dans sa main, il supposa que c'était sa baguette. Voldemort murmura quelque chose trop faiblement pour que Harry l'entende et connecta sa baguette à celle de Harry. Les étincelles et les grincements procurèrent des frissons dans le dos de Harry. « Les fameuses baguettes connectées. Ollivander regrettera d'avoir fait un double de ma baguette. Mais cela n'a plus d'importance, n'est-ce pas ? » Harry pouvait à peine distinguer Voldemort alors que ses deux mains s'enroulaient autour de la baguette. Un léger crac suivi du cliquetis du bois contre la pierre annoncèrent à Harry les derniers instants de sa baguette. Malgré tout le sang froid dont il faisait preuve, Harry ne put s'empêcher de laisser échapper un petit halètement.

« Maintenant, dis-moi, Mr Potter. Avant de te donner la mort qui t'attend depuis trop longtemps, que penses-tu pouvoir m'offrir exactement ? Je suppose que tu veux implorer pour ta vie. »

Harry rassembla toutes ses facultés d'Occlumencie tandis qu'il répondit, « Un marché. »

Voldemort éclata de rire. Le son fit frissonner Harry. « Et que peux-tu m'offrir que je ne puisse prendre tout simplement ? »

« Moi. Pas uniquement ma vie. Je porterai la Marque des Ténèbres. » Harry se força à prononcer ces mots. Il était terrifié, et trouver l'équilibre dans ses pensées entre ce qu'il devait dire et ce à quoi il ne pouvait penser était presque impossible.

« Tu attises ma curiosité, Mr Potter. Félicitations. Peu de ceux qui ont imploré leur vie, ont vécu assez longtemps pour m'entendre refuser. Et que dois-je donner en échange pour voir Harry Potter devenir un de mes Mangemorts ? »

« Rogue, » répondit Harry. Cela ne faisait pas partie du plan, mais Harry devait improviser. Il avait besoin de quelque chose que Voldemort croirait dans le cas où il utilisait la Légilimancie. « Retirez la Marque des Ténèbres de Severus Rogue et mettez-la sur moi. »

« Tu supposes que je peux l'enlever, » répondit Voldemort, et Harry paniqua à l'idée que leurs hypothèses étaient fausses. Il n'eut pas le temps de s'étendre sur le sujet, l'attaque sur son esprit survenant presque immédiatement.

Son esprit était rempli d'images de Severus, Dumbledore, ses amis. Il tenta de les bloquer autant qu'il put, mais il laissa certains de ses sentiments pour Rogue à la surface. La pression sur son esprit s'intensifia, devint insupportable, et ses barrières furent sur le point de céder. De désespoir, Harry balança ses souvenirs les plus chers entre lui et Voldemort. La nuit où Severus lui avait dit qu'il était le bienvenu dans ses appartement chaque fois qu'il le souhaitait la première fois où Severus l'avait embrassé leur première nuit ensemble. Puis tout s'arrêta.

« Touchant. Mon cher Severus t'a convaincu que tu l'aimais pour retrouver sa liberté. Il a toujours bien joué son rôle. Personne ne connaît la profondeur de sa traîtrise plus que moi. » Voldemort traversa le tapis jusqu'à la seule chaise de la pièce. « Je suis le seul à pouvoir retirer la Marque des Ténèbres d'un de mes partisans. Mais il mourra avec ma Marque sur lui. » Le désespoir s'empara de Harry tandis que Voldemort poursuivait. « Tout comme toi. »

Des liens magiques s'enroulèrent fermement autour de Harry tandis qu'il était attiré vers Voldemort. Alors ça fonctionnait. Du moins la partie qui importait marchait. Harry eut la présence d'esprit d'activer son bracelet juste avant d'atteindre le Seigneur des Ténèbres.

La douleur était telle que Harry s'en souvenait. Pendant un bref instant, Harry réalisa que le Breuvage sans Membres devait fonctionner. Hermione avait mis en avant le fait que, contrairement au marquage habituel, Harry risquait de transmettre toute la douleur des sorts à Voldemort, qui en retour la renverrait à Harry. Même Voldemort, qui semblait apprécier l'extrême douleur de ses victimes, remarquerait que l'agonie s'intensifiait tandis qu'elle se transmettait à la fois par la Marque et par la cicatrice de Harry. C'est pourquoi Harry avait pris la potion antidouleur juste avant de se rendre au Mangemort. Le soulagement que le plan ait fonctionnait ne dura qu'un instant, avant que la douleur ne prenne le pas sur tout.

Un coup de pied dans la poitrine ramena Harry à la réalité. Il n'avait pas complètement perdu connaissance, mais son bras le brulait comme s'il était en feu. Voldemort se tenait debout devant lui et le second coup de pied lui atterrit en plein dans le visage. Il savait qu'il avait le nez cassé, mais il ne pouvait rien faire d'autre que d'encaisser encore plus la douleur.

« Et maintenant, Mr Potter, tu vas enfin mourir. Je regrette de ne pas voir la tête de Dumbledore quand il découvrira son dernier espoir et portant ma marque. S'il survit à mes Mangemorts bien sûr. Ils sont très avides de sa peau. »

L'esprit de Harry bouillonnait. Il avait supposé que Voldemort voudrait le tuer rapidement après l'avoir marqué, mais il avait espéré avoir assez de temps pour finir son plan.

« Mon Seigneur ! » cria quelqu'un depuis la porte. Une silhouette masquée vêtue d'une robe entra pour se prosterner rapidement devant Voldemort.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » hurla Voldemort, sa baguette pointée sur l'intrus. Harry savait d'expérience que l'homme paierait pour l'avoir interrompu, quelle qu'en soit la raison.

« Nous sommes attaqués, monsieur. L'Ordre du Phénix… »

Tandis que le Mangemort parlait, Harry ne perdit pas de temps. Fouillant dans sa robe, il trouva son autre baguette, le cadeau de Severus dont il avait été si déçu au premier abord. Il l'avait bougée de son poignée, l'attachant contre son flanc, le long de sa cage thoracique pour mieux la dissimuler en cas de fouille. Baguette à la main, il dégagea sa manche collée à la blessure ouverte de la Marque des Ténèbres et murmura le sort de rupture.

La douleur dans son bras était forte, mais n'avait rien à voir avec celle du marquage. Sa cicatrice en revanche, brûla plus fort que jamais. Harry pria pour que ses déductions soient vraies, et que son lien détesté avec Voldemort le protégerait de ce qu'il venait juste de faire plutôt que de le tuer comme un vulgaire Mangemort. Plus important, il espérait que la magie utiliserait la cicatrice et la Marque pour les autres runes de lien sur les bras des autres Mangemorts. C'était un sacré pari, mais les runes servent à lier et contrôler, et peut-être qu'ils étaient tous liés à travers la connexion de Harry au Seigneur des Ténèbres. Si ce n'était pas le cas, alors tout cela n'aurait servi à rien.

Pas très loin, le Mangemort inconnu haleta et agrippa son bras. « Je suis désolé, Maître ! » Le cœur de Harry bondit dans sa poitrine comme il se demandait si la douleur provenait de ce qu'il venait juste de faire ou si cela était dû à une punition de Voldemort.

« Montre-moi ta Marque, » ordonna Voldemort, la voix trop calme pour indiquer qu'il ait la moindre idée de ce que Harry avait fait. « Si l'Ordre veut se battre, alors nous nous battrons. Laissons les apprécier ma pleine puissance. Nous allons mettre fin à tout ça ce soir. »

Le Mangemort s'agenouilla et tendit son bras, relevant sa manche alors que son bras tremblait toujours de peur. Voldemort attrapa le poignet de l'homme et le tira d'un coup sec, tordant le bras d'une manière que Harry savait être douloureuse. De la lumière jaillit du bout de la baguette de Voldemort tandis qu'il observait l'avant-bras de l'homme.

« Qu'as-tu fait ? » Voldemort se tourna vers Harry. « Comment as-tu fait ça ? » Il poussa le bras de l'homme vers Harry, entrainant le reste du Mangemort. Sans ses lunettes, Harry ne put distinguer si la Marque avait disparu ou non, mais Voldemort lui avait déjà donné plus qu'une réponse.

« Crucio. »

Harry hurla quand le sort le toucha. Son dos s'arqua alors que son corps se tordait de douleur. Cela ne dura que quelques instants avant que le Seigneur des Ténèbres brise le sort, son attention tournée vers la porte.

« Queudver, » commença Voldemort tandis que quelque chose de trop petit et trop loin pour que Harry l'identifie filait dans les airs. Cela heurta Voldemort avant qu'il ait pu lever sa baguette, mais ne sembla avoir aucun effet. Une vague d'odeur assaillit Harry, le faisant tousser et pleurer. Comme un mélange d'œufs pourris et de plastique brûlé, les fumées caustiques rendirent Harry et le Mangemort derrière lui malades. Voldemort leva la main tenant sa baguette alors que Harry percutait. Il connaissait cette odeur. C'était une de celles que Severus les avait forcés à apprendre. L'odeur des potions de leurs ceintures.

D'un seul mouvement, Harry se leva et brandit sa baguette vers Voldemort. « Incendio ! » cria-t-il. La boule de feu heurta Voldemort juste avant qu'une seconde boule émerge de l'embrasure de la porte. Harry mit toute la magie qu'il put trouver en lui dans le jet de feu qui engloutissait le Seigneur des Ténèbres. Les cris de Harry se joignirent à ceux de Voldemort tandis que les flammes couraient sur lui.


Harry fut réveillé brusquement. On le portait en courant, mais il n'avait aucune idée d'où il était ni d'où il allait. Les yeux ouverts à présent, il put distinguer une robe couvrant un bras qui le tenait. Au-delà, tout était noir. Harry ne savait pas s'ils étaient toujours à l'intérieur ou même qui le portait. Il se demanda s'il valait mieux se débattre ou prétendre être toujours inconscient.

« Tout va bien, Harry, » grogna une voix entre deux respirations irrégulières. « C'est fini. » Même si les mots étaient rassurants, Harry ne reconnut pas la voix de l'interlocuteur et commença à se débattre pour se libérer.

« Bon sang, Harry, je te tiens. Je ne vais pas te lâcher, alors arrête de te débattre. »

« Qui êtes-vous ? » demanda Harry, essayant toujours de libérer ses bras, ses jambes donnant de faibles coups de pied. Il ne lui restait plus d'énergie pour se battre, mais cela ne l'avait jamais arrêté auparavant, de même que la douleur lancinante dans son bras gauche.

« Qui penses-tu que ce soit ? Miss Granger n'est pas la seule à pouvoir préparer du Polynectar, espèce d'idiot. »

« Severus ? » demanda Harry, la voix tremblante, perdant le peu de force qu'il avait pu rassembler. L'homme le portant arrêta de courir.

« Bien sûr, » répondit-il doucement.

« Je peux marcher, » dit Harry. « Peut-être même courir si besoin. »

Severus abaissa les jambes de Harry et le soutint tandis qu'il le reposait par terre. « Bien, » ajouta Severus. Harry mit un moment à relier la voix éraillée et nasale avec son Severus. « J'aurais dû choisir quelqu'un de plus fort. Les autres ne sont pas loin. » L'homme qui était Severus mais qui ressemblait à Queudver pointa du doigt et Harry put voir une faible lumière un peu plus loin.

« Nous sommes toujours dans ces cachots. L'Ordre ne sait pas combien de Mangemorts sont là à présent, donc nous n'allons pas prendre de risques. Neville, Ron et Hermione devaient garder notre échappatoire, tandis qu'Albus et les autres menaient l'offensive. Nous allons partir immédiatement, et laisser le reste à l'Ordre. »

« D'accord, » dit Harry, attrapant la robe de l'homme. « Je ne vois rien, de toute façon. Tu me protègeras si besoin. » Ce n'était ni une question ni un ordre, juste un constat.

Severus prit le bras de Harry et le guida le long du couloir. Si certains combattaient, ils le faisaient en silence. Severus laissa Harry quelques mètres derrière pour se glisser par la porte, puis revint rapidement le rejoindre.

« Harry ! » cria Ron quand ils entrèrent dans la pièce. Harry put distinguer une tête rousse floue qui courait vers eux avant qu'il ne soit pris dans une étreinte d'ours. « Ça a marché ! Tu es brillant ! »

« Ron ! » cria Hermione. « Repose le ! Harry, Professeur Rogue, et pour Vous-Savez-Qui ? »

En entendant ses mots, Harry se rendit compte qu'il n'avait pas demandé à Severus si c'était une victoire ou une esquive.

« Mort, » répondit Severus en toute confiance. Il ne reste rien d'autre que des os et des cendres. »

« Des os et des cendres, vous dites ? » demanda une voix qu'Harry identifia comme celle de Dumbledore. « Où sont ces os ? »

Severus montra le couloir du doigt. « Vous voudrez sûrement vous assurer que ce sont bien les siens, et qu'il n'y a aucune chance qu'il ait survécu. »

« Tout à fait, » répondit Dumbledore. « Severus, Ron, Hermione, Neville, ramenez Harry à Poudlard et faites le examiner par Poppy. » Il prit Harry dans ses bras. « Beau travail, mon garçon. »

« Albus, » intervint Severus. « Et pour… » il montra une forme sombre dans le coin qu'Harry ne put identifier.

« Ah, » rétorqua Dumbledore. « Il me semble que c'est la décision de Mr Londubat. Nous en discuterons au château. Mais pour l'instant, Harry est la priorité. »

« Je suis d'accord. » Severus emmena Harry hors de la pièce, puis dans une autre, expliquant que la bâtiment et la zone étaient protégés contre les Portoloin et le transplanage.


Pour la dernière fois en tant qu'élève à Poudlard, Harry se réveilla à l'infirmerie, ses amis patientant nerveusement autour de lui. Severus était visiblement absent, et Hermione expliqua qu'il était resté un moment mais était parti après leur avoir annoncé qu'il devait préparer quelque chose qui ne pouvait pas attendre. Severus absent, Harry écouta les histoires de tout le monde. Il découvrit, à son grand étonnement, qu'il n'avait pas affronté le premier groupe de Mangemorts. Ginny et Luna étaient dans la serre quand l'attaque avait éclaté. Le Professeur Chourave avait conduit les élèves dans la Grande Salle aux premiers signes de problème, mais quand trois Mangemorts avaient intercepté le groupe, Ginny et Luna les avaient repoussés. Neville raconta qu'il était resté dans la Grande Salle jusqu'à ce que Severus lui criât de les rejoindre pour aller chercher Harry.

« Ils nous ont tenu à l'écart, » ajouta Luna. « Quand le Professeur Rogue a dit que tu avais besoin de nous, ils nous ont ordonné de rester dans la Grande Salle, Ginny et moi. Mais ce n'est pas grave. Avec la plupart des professeurs et des Aurors à ta recherche, il fallait bien que quelqu'un s'assure qu'il ne restait plus de Mangemorts. » Sa douce voix dénotait avec le courage et la force qui se cachaient derrière ses mots.

« Je suis surpris qu'ils vous aient laissé venir m'aider, » admit Harry.

« Ils n'en ont pas vraiment discuté, » dit Ron. « Rogue a dit que tu avais besoin d'aide, puis il a hurlé après nous, le Directeur, et la plupart des membres de l'Ordre pour qu'on attrape un bout du Portoloin. C'est arrivé si vite, maman et papa n'ont même pas réalisé ce qui se passait. Rogue leur a dit de rester derrière pour monter la garder auprès des autres élèves. »

Harry éclata de rire. « Je parie qu'il l'a fait juste pour embêter ta mère. »

« Je l'ai fait, » dit Severus, ouvrant le rideau qui séparait le lit de Harry du reste de la pièce, « parce que tes amis se sont entraînés pour ce dans quoi nous mettions les pieds, alors que leurs parents non. Je le leur ai déjà dit. »

« Et maman a pris ça pour une réponse ? » demanda Ron, les yeux écarquillés.

« Bien sûr que non. Je n'ai plus le droit d'être dans la même pièce que vous. Et je devrais être enfermé pour avoir pris trois enfants avec moi pour faire face à une horde de Mangemorts. »

« Qu'avez-vous répondu à ça ? »

« Que j'étais d'accord. Ca semblait plus simple que de débattre avec elle. »

« Oh, » dit Ron. « Il faudrait que j'essaie ça. »

Ron mettant au point sa nouvelle méthode d'approche avec sa mère, Severus se tourna vers Neville. « Mr Londubat, vous avez un moment ? »

Neville acquiesça, l'air de s'attendre à se faire sermonner. Ils traversèrent la pièce, trop loin pour que Harry entende, mais toujours en vue. Ils discutèrent quelques secondes. Neville hocha une fois la tête, puis enfouit son visage dans ses mains, comme s'il se mettait à pleurer. Severus posa maladroitement la main sur l'épaule de Neville. Madame Pomfresh apparut et enlaça le garçon. Avec un regard noir, elle chassa le Maître des Potions à l'air soulagé. D'où il était dans le lit, Harry fut le seul à voir ce qui s'était passé.

Severus revint vers lui et s'assit sur la chaise à côté de Harry. Une faible odeur accompagnait Severus, familière à Harry mais dont il n'arrivait pas à se souvenir. Peu importe ce que c'était, cela sentait bon. Luna huma l'air, puis se pencha vers le Maître des Potions.

« Oh, » dit Luna. « Bellatrix est une Cracmol maintenant, n'est-ce pas ? »

Harry était perplexe, et Severus jeta un regard noir à la jeune fille.

« Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? » lui demanda-t-il.

« Chocolat et noisettes, » répondit-elle.

« Nutella ? » demanda Harry. Tout le monde sauf Hermione l'observa comme s'il parlait le charabia. « Je suppose que les sorciers ne mangent pas de Nutella, » dit-il faiblement.

« C'est ce que sentent les Cracmols. La Boisson du Cracmol. C'est une potion très rare. Mon père dit que personne n'est assez compétent pour la réaliser. »

« Pour une fois, votre père se trompe, » dit Severus, non méchamment. « C'est à la fois difficile et dangereux à réaliser, et doit être administré au moment du brassage sinon elle perd toute son efficacité. Raison pour laquelle, je présume, le Seigneur des ténèbres n'a jamais répondu à mon invitation à rester dans mon laboratoire quand je la préparais pour lui. Enfin, avec Lestrange déjà dans les cachots… » Il laissa sa phrase en suspens. « Comme Mr Londubat l'a remarqué tout à l'heure, elle est devenue encore plus folle que ses parents. Quand la Marque s'est effacée et que la mort du Seigneur des Ténèbres s'est avérée indéniable, sa folie a prit un tournant plus féroce. Je suppose qu'il ne voudra pas en parler, mais vous avez tous le droit de savoir. Il a demandé à ce qu'elle reste vivante, car la mort est une miséricorde qu'elle ne mérite pas. Je me suis simplement assuré qu'elle ne pourrait plus faire de mal. »

« Cela me semble juste, » fit remarquer Harry. S'apitoyer sur le sort de Mangemorts qui avaient pris du plaisir à faire ce qu'ils avaient fait au nom de Voldemort était trop pour lui. Il ne pouvait pas faire preuve de compassion pour la femme qui avait torturé les parents de son ami et tué Sirius.


Après le départ des amis de Harry, Severus s'assit sur le bord de son lit, prenant la main de Harry dans la sienne pour lui jeter tous les sorts de surveillance auxquels ils pensaient. « Je vais bien, Severus. Vraiment. Je n'y ai pas été très longtemps, et il m'a seulement lancé un Legilimens et un Crucio. Enfin, et les sorts pour la Marque des Ténèbres. Pour info, c'est pire quand il le lance à quelqu'un qui porte déjà la Marque. »

Les yeux de Harry s'écarquillèrent au souvenir de la Marque. « Elle a disparu ? » Il dégagea son bras de celui de Severus et retroussa sa manche. Grimaçant de douleur, il se rendit compte qu'indépendamment de la magie utilisée, son bras avait toujours été marqué et brûlé. La chair de son avant-bras était noircie et cloquée, bien que la potion de guérison que Pomfresh lui avait donnée, ait commencé à réparer les pires dégâts. Harry jeta un coup d'œil à Severus et aperçut une étincelle de douleur dans ses yeux un bref instant.

« Severus ? » demanda doucement Harry. « La Marque ? Je sais que ce que j'ai fait a marché, mais… a-t-elle disparu ? »

Severus replia son bras devant lui et secoua simplement la tête. « Elle s'est effacée. Mais elle reste. »

« Je peux la voir ? » La question était injuste et il le savait. Severus voudrait épargner Harry de son échec, mais ne lui refuserait pas.

Severus releva sa manche juste assez pour que Harry puisse apercevoir le bas effacé de la Marque. Elle n'était sûrement pas aussi visible qu'elle l'avait été, même la veille, mais elle était toujours là. Harry soupira.

« Je suis désolé, Severus. J'avais promis de te l'enlever, mais je n'ai pas pu. »

Severus l'observa un moment, ses sourcils se haussant avec dédain. Puis il soupira. « Je suis amoureux d'un idiot. »

Harry sentit le rouge lui monter au visage. « Tu l'es ? » murmura-t-il.

Severus pris son visage dans une main avec douceur. « Plutôt oui. »

Harry se débattit pour s'asseoir et embrasser Severus, mais les robes et les couvertures conspirèrent contre lui. Heureusement, Severus se pencha pour lui épargner l'effort et captura ses lèvres avec les siennes.

« Je t'aime aussi, Severus. »


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