Petit rappel:

Français: bla bla bla

Anglais: bla bla bla

Enjoy.


Sa vie était merdique. Mais vraiment vraiment merdique. Spike se demandait même si quelqu'un ne lui en voulait pas personnellement. Ce qui, à tout réfléchir, était fortement probable. Certain même. Enfer, mais pourquoi les situations ingérables étaient toujours pour lui? L'origine du problème du jour? Simple. 1m70, cheveux blonds, visage fin et caractère vindicatif. Fanny. Sa compagne.

Une compagne peu affectueuse d'ailleurs. Du tout même. Et ce depuis plus d'un an. Un an de douleur et de frustration constante. Un an où sa promise restait inébranlable quant à la punition qu'elle lui avait attribué. Une punition cruelle et injuste, tiré d'un vieux livre de lois lycanes. Mais pourquoi lui avait-il fait part en premier lieu de son profond respect pour les anciennes traditions déjà? Ah oui, c'est vrai. Pour la séduire. Tout un programme. Mais une réussite au final. On parlait de lui en même temps. Cela avait duré une nuit. Une magnifique nuit. Puis l'enfer s'abattit sur son existence si joyeuse d'antan, le condamnant à errer comme une âme en peine à la suite de l'humaine tellement revancharde qu'on pourrait croire que le mot avait été créé pour elle. Mon dieu, le pire c'est qu'il trouvait que ça ne rajoutait qu'à son charme. Oui il était complètement maso, il le savait, merci pour lui.

Il n'avait rien fait pourtant pour provoquer le courroux de sa compagne. Ou si peu. Vraiment un tout petit truc de rien du tout. Enfin si abandonner Fanny après une unique nuit d'amour, nue, les vêtements de la blonde complètement détruit, dans les bois de la lande française où il l'avait rencontré, correspondait à la définition de petit truc de rien du tout bien sûr. Ouais il sait. Il l'avait cherché. Une fois encore. Et depuis il payait. Cher. Sa vie était vraiment merdique.

Le début de ses emmerdes du jour s'enclenchèrent donc après un ordre si gentiment invectivé par la douce et frêle jeune fille hantant son cœur, quand il fut chassé comme un malpropre de la maison, arguant le fait qu'il les déconcentrait Stiles et elle dans leur pratique quotidienne de leurs dons magiques. Comme si c'était son genre.

Finalement, obéissant face au visage clairement dangereux de la blonde, Spike était parti se défouler en forêt. Un début d'après-midi assez banal en soi non? Bon ok, il avait sûrement un peu sa part de responsabilité pour avoir oublié son pendentif en cristal dans la salle de bain après sa douche. Soit. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, outre un petit footing relaxant, c'était de tomber sur un alpha bien connu en train de se faire violemment trucidé. Par deux autres alphas. D'accord. Pourquoi pas. N'écoutant que son courage et surtout la petite voix dans sa tête lui hurlant d'aller aider le lycan, petite voix ressemblant étrangement à un Stiles complètement hystérique, il avait accouru, tel un ange de miséricorde, bondissant tel un tigre, enfin un loup, dans la bataille, sauvant in extrémiste les fesses de la personne ayant sûrement le plus envie de le tuer sur tout le territoire de Beacon Hill. Il était trop bon vraiment. A présent il se trouvait là, au milieu d'une clairière paumée en pleine forêt, avec un Derek Hale couvert de sang à demi mort dans les bras. Sérieusement? Pire journée de sa vie.

Bon réfléchis Spike. Que faire? Que faire? Ah? Gémissement venant du demi-mort? Donc pas si mort. Remarque, vu les quintes de toux douloureuses et les gerbes de sang sortant de sa bouche juste à l'instant et... droit sur lui. Sympa. Lâchant en partie le corps robuste de Derek à moitié avachi sur lui, Spike tendit une main vers la poche de son jeans, réussissant difficilement à extirper le téléphone s'y trouvant. Une fois l'appareil en main, activant la touche de raccourcie bien connue, il positionna l'appareil entre son oreille et son épaule, tout en essayant de redresser le lycan prêt à s'effondrer et pissant le sang. Merci pour ses fringues au passage.

- Quoi? La voix au combien mélodieuse de Stiles résonna à la suite de quelques tonalités.

- Dis tout de suite que je dérange? Non mais. Il empêchait Stiles d'être une future veuve éplorée et c'est ainsi qu'on l'accueillait? Sympa.

- Tu déranges. D'accord. Ton sec et impatient, il allait changer ça.

- Ok. Donc le fait que j'ai un loup garou à moitié mort et inconscient dans mes bras n'est pas un problème alors? Tu sais, grand, brun, ne connaissant pas la définition du mot rire et chaud comme la braise… Ça te parles ou pas?

- De… Derek? Que… Mais… Comment… Sous le choc, Stiles était repassé dans un anglais assez trouble, sa confusion ainsi qu'une trace de peur nettement perceptible dans sa voix.

- Deux alphas. Ils ont dégagé. Par contre ton chéri est vraiment dans un sale état là, mais il respire Stiles. Répondant rapidement, Spike essaya de calmer son ami, regrettant d'avoir joué avec les émotions du jeune garçon. Enfin presque.

- Oh mon dieu… Et un Stiles sous le choc, un!

- Bon Stiles je fais quoi moi? Je vais pas le porter jusqu'à la maison non plus! Car franchement porter Stiles d'accord, porter Fanny également, même Jackson il pouvait, mais la masse imposante de Derek? Fallait pas exagérer non plus. Il n'était pas un putain de canasson. Bon ok, c'était un loup garou, donc très fort, mais sérieux comment pouvait-il même le prendre sur son dos s'il était inconscient? Pour qu'il tombe toutes les deux minutes? Génial le rétablissement ici.

- Tu es où? Ah? Stiles semblait avoir repris du poil de la bête. Par contre où il était ça…

- Euh…

- Ne me dis pas que tu ne sais même pas où vous êtes… Stiles était si intelligent. Où il le connaissait trop bien peut être. Les deux sûrement.

- Je te le dis pas alors… Il n'était pas homme à contrarier un Stiles en colère. Il tenait encore à sa vie.

- Spike… Comment son jeune ami faisait-il pour glisser autant de venin juste en prononçant son nom?

- Quoi? Tu vas pas m'en vouloir de lui avoir sauver les fesses non plus, sinon je peux le laisser là et… Merde Derek! Ça c'était mes chaussures! Nouvelle quinte de toux bien sanglantes et les dites chaussures complètement foutues à leurs tours. Merci Derek d'être si prévenant. C'était trop vraiment.

- Spike! Qu'est-ce… Alors que le début de phrase véhémente du jeune garçon s'interrompit brusquement, Spike entendit une sorte de lutte à l'autre bout de la ligne, suivit d'un léger cri de douleur, puis la voix de Fanny prit la place de celle de Stiles. Sa compagne était si forte.

- Spike. Tu restes où tu es. Allonge-le. Essaie de le réveiller et qu'il ne bouge pas trop. On va vous trouver. Et surtout n'en profites pas, c'est clair? Cette fille était vraiment rayonnante d'amour à son encontre, ça en faisait presque peur. Quel caractère de merde ouais. Il devrait lui répondre un truc bien mesquin à son tour, montrant à quel point il était un loup fier et indépendant. Ouais il allait faire ça.

- Comme de l'eau de roche. Ou pas. De toute manière à quoi bon lutter…

Un déclic lui fit part de la fin de la conversation. Laissant choir le téléphone par terre, Spike débuta ce qui, selon lui, s'appelait « Allonger Derek Hale gentiment au sol ». A savoir, lâcher totalement la prise de ses bras et regarder le lycan se ramasser. Ben quoi? Derek ne semblait plus à ça près de toute façon. Une fois le lycan brun à terre, Spike se positionna près de l'alpha, le retournant sur le dos, replaçant ses jambes bien alignées ainsi que ses bras. Ok. Allonger Derek Check. Alors la suite maintenant. Le réveiller. Et bien si en plus on lui donnait l'autorisation de mettre quelques baffes à Derek qui était-il pour refuser?

Doucement, accroupit près du lycan, mettant son visage juste au-dessus de celui de l'alpha, Spike débuta par quelques légères tapes sur les joues. Zéro réaction. Ok. Plus fort alors. Les gentils tapotements devenant peu à peu de magistrales claques, Spike dut admettre que sa méthode était loin d'être efficace, Derek se contentant simplement de crachoter à intervalle irrégulier du sang, son corps s'arquant légèrement sous l'action, gémissant faiblement de douleur. Donc pas si inconscient que ça. D'accord. La manière douce alors.

Approchant sa bouche de l'oreille du loup, Spike ne dit qu'une chose. Une simple chose. Et si elle ne réveillait pas le loup, alors rien d'autre ne fonctionnerait.

- Derek… Stiles est en danger. Comme si l'instinct de protection de Derek était plus fort que l'inconscience elle-même, un gémissement plus fort lui répondit, les mains du lycan se crispant. Bien. Mais pas encore assez. Ok. Un cran au-dessus.

- Ils vont le tuer Derek, maintenant. Oh mon dieu Stiles! Noooooon… Ouais il avait un talent inné pour le théâtre. Derek dut être d'accord avec lui, car Spike vit celui-ci ouvrir violemment les yeux, semblant chercher la menace, aspirant difficilement une grande goulée d'air, son regard flou parcourant les lieux autour de lui, tout en essayant en même temps de se relever.

- Hep là! Où vas-tu comme ça? On reste allongé mon grand. Sa voix était calme, tandis qu'il appuyait sur les épaules de loup, le maintenant d'une pression ferme au sol. Il regarda les yeux gris-vert se focaliser sur lui, semblant enfin prendre conscience de son environnement immédiat.

- Spike? La voix était éraillée, le lycan semblait lutter contre la confusion évidente face à la situation. C'est-à-dire le visage de Spike à une dizaine de centimètres du sien. Oui, dur de se réveiller face à un aussi beau visage. Il sait, il sait.

- Derek. Mon dieu, ils n'avaient jamais été aussi proches. Et il fallait attendre que Derek soit presque comateux pour ça. Etrange vraiment.

- Que… Par quel enfer… Spike dû appuyer plus franchement sur les épaules de l'alpha tandis que celui-ci voulu une nouvelle fois se relever, faisant fi de la douleur semblant le transcender, les mots sortant légèrement entrecoupés.

- On se calme mon pote. Ca va aller. Ton petit chéri va parfaitement bien et il arrive à la rescousse. D'ici peu de temps tu seras comme neuf! Achevant sa phrase avec le sourire le plus lumineux qu'il avait en réserve, Spike comprit rapidement, vu l'air sombre du loup, que jamais Derek Hale ne se contenterait de suivre calmement ses directives, même agonisant. Ce mec avait une telle confiance en lui s'en était affolant. Parlant le plus calmement possible, mais s'en desserrer son emprise sur l'alpha, Spike reprit :

- Ecoute moi bien Derek Hale, on m'a dit que tu ne devais pas trop bouger, alors tu vas faire ce qu'on te dit pour une fois. Si tu crois que j'avais prévu de passer mon temps libre avec toi, t'es sûrement plus mal en point que je ne pensais. Maintenant couchez! Ok. Pas sa meilleure réplique, surtout vu les traits crispés du lycan à terre, le fusillant du regard. Bon. Il pouvait faire mieux. Une idée, vite une idée. Mais c'est bien sûr!

- Derek… Stiles est en chemin et tu ne voudrais pas le rendre triste parce que tu auras succombé à tes blessures avant qu'il n'arrive non? Tu dois rester là, c'est pour ton bien vraiment. Et puis Stiles en infirmier personnel il y a pire je pense. Tu n'es pas d'accord? Ok il l'admettait, il en profitait. Mais juste un peu. Surtout vu la légère rougeur qui s'étendit sur les joues du loup sous lui. Merde où était son téléphone? Une photo vite. Mais aussi rapidement qu'elles étaient apparu les délicates tâches rosées s'effacèrent laissant place à l'habituel visage renfrogné du lycan. Trop tard. La vie était cruelle.

- Les alphas… Ok. Sujet verbe complément ça serait bien aussi. Voyant que Derek ne cherchait plus à se débattre de sa prise, il relâcha quelque peu son maintien. Avisant le début de phrase du loup, il se demanda franchement quoi répondre.

- Bah on leur a botté le cul, donc ils se sont tiré, puis tu t'es effondré et moi tel un prince plein de bonté et de magnificence j'ai…

- Spike! Mais quoi? On ne le laissait jamais finir. Pour une fois qu'il était un putain de héros. Voyant Derek être prit d'une nouvelle quinte de toux, instinctivement il plaça ses mains sous les épaules de Derek, le faisant se pencher doucement sur le côté, facilitant ainsi, il l'espérait, l'écoulement des sécrétions d'hémoglobines sortant encore en abondance d'entre ses lèvres.

- Faut te calmer mec. Il savait son ton être légèrement teinté d'inquiétude, mais ce n'était pas tous les jours qu'il avait un Derek Hale en train de lui claquer dans les pattes. Un temps d'adaptation se serait bien merci.

- Pourquoi? Mais c'était quoi cette question? C'était évident merde.

- Bah parce que c'est toujours mieux de ne pas s'énerver quand on ressemble plus à un héros de film gore qu'à celui d'une comédie romantique. Ton sex-appeal en prend un coup désolé de te le dire…

- Non. Pourquoi… Pourquoi tu es intervenu? Ok. Autant pour lui.

- Sérieusement Derek? Tu sais pourquoi. Franchement, comment pouvait-il douter de sa bonté naturelle, de son dévouement sincère dans ses actions, de son altruisme innée, de... Ok. Personne n'y croyait.

- Stiles. C'était étrange de voir comment le nom du garçon pouvait sonner comme une supplication dans la bouche de Derek. Ce mec était accro. Totalement. Mais dans le faux. En partie du moins.

- Et Fanny et Jackson et moi. Faut arrêter de penser qu'on te laisserait crever la gueule ouverte si on le pouvait. C'est dingue la mauvaise image qu'on a de nous. Tout en parlant, il s'était assis près de la tête du loup, plaçant ses jambes de part et d'autres du lycan. Puis doucement, attrapant le dessous des larges épaules, il le tira le plus délicatement possible vers lui, laissant quelque peu reposer le haut du dos de Derek contre son propre corps, soutenant ainsi le poids de l'alpha, espérant le prémunir d'une nouvelle toux. Derek tourna son visage vers le haut assez difficilement. Les yeux de l'alpha le toisèrent un instant, semblant chercher à comprendre son attitude.

- Tu n'es pas mon bêta. Bonne remarque. Bien Derek, ton cerveau fonctionne correctement.

- Non et alors? L'alpha le regarda encore un instant, ses yeux se voilant légèrement, tandis qu'il semblait contrarier par quelque chose. Pour changer tiens. Il vit Derek détourner assez brusquement la tête, émettant un léger râle face au mouvement trop rapide.

- Peu importe. Ok. Retour du ton sec et désagréable. Toute une éducation à refaire franchement. Remontant un peu plus le lycan vers lui, laissant tout le dos du brun reposer contre son torse, il encercla calmement le corps contre lui de ses bras, ayant remarqué la perte de chaleur évidente du loup. Spike sentit Derek se crisper face à son geste. C'était trop peut-être? Ce mec n'aimait vraiment pas les câlins. Dommage pour lui. Lui il adorait en faire.

- Allez Derek, décrispe un peu. Sérieux, tu ne sais pas te détendre, outre te battre sauvagement et… Et cracher du sang… Yeurk. C'est vraiment dégoutant. Mais merde! Elles t'ont fait quoi mes fringues exactement? Le loup avait été une nouvelle fois pris d'une toux sanglante, déversant la substance vitale sur une partie des vêtements de Spike. Encore. Pourtant prenant conscience du teint de plus en plus pâle de l'alpha, Spike le tira encore plus le corps massif contre le sien, essayant de transmettre sa chaleur au blessé, celui-ci ne cherchant même pas à se débattre, ni à protester. Pas vraiment bon signe selon lui. Ils restèrent un moment silencieux, Spike surveillant les battements de cœur de l'alpha, remarquant l'affaiblissement graduel du rythme. Puis la voix éraillée de Derek rompit le silence :

- Spike n'est pas ton vrai nom. Non? Il n'avait pas dit ça quand même? Pas maintenant. Dieu la vie était si injuste. Mauvais moment, mauvais moment. Détourne le sujet Spike. Réfléchis, réfléchis.

- Pareil pour Stiles. Que veux-tu c'est un effet de mode sûrement. Pas mal. Mettre Stiles dans la balance devrait le divertir assez pour qu'il cesse d'y penser. Avisant la tension du corps de Derek à la simple mention du jeune garçon, Spike se souvint d'une chose. Une chose qui l'intéressait de savoir fortement. Car lui et Derek était un peu dans la même situation. Il laissa alors une question franchir ses lèvres, essayant par la même de changer totalement de conversation, mais réellement curieux au final:

- Que serais-tu prêt à accepter pour qu'il revienne vers toi? Il s'était exprimé doucement, son menton se posant sur le crâne du lycan. Mon dieu, il devait faire une sacrée paire à l'instant et son téléphone qui était si loin de lui, mais pourquoi l'avait-il jeté en premier lieu? Ah oui. Derek en train d'agoniser. Bonne excuse. Il fut interrompu dans sa lamentation mentale par la voix bien trop faible de Derek.

- Tout… Puis, sans prévenir, le corps de l'alpha s'affaissa totalement contre lui, les nerfs semblant se relâcher brusquement tandis que Spike le sentit partir une nouvelle fois dans l'inconscience, les battements de cœur de l'alpha particulièrement lent. Génial. Il avait dit qu'il trouvait sa vie merdique avant? Et bah là c'était pire selon lui. Bien pire.

- Spike! Pivotant la tête rapidement à l'entente de la voix si reconnaissable de son ami, Spike aperçu Stiles, accompagné de Fanny et de Jackson déboucher du fond de la clairière, s'approchant à toute allure d'eux. Oh dieu merci, la cavalerie était arrivée. Il allait enfin pouvoir changer de vêtement. Et Derek allait s'en sortir. Enfin chaque priorité en son temps bien sûr. Mais tout irai bien. Du moins, il l'espérait. Parce que sincèrement, ne serait-ce pas dommage de perdre Derek Hale avant que celui-ci ne rencontre officiellement William Hale? Et c'était pour bientôt. Ou pas. Tout était une question de timing. Et Spike savait être patient quand il le fallait vraiment. Très patient même. Oh dieu! Il avait tellement hâte d'y être!


Regardant Stiles finir de remettre d'aplomb l'alpha étendu sur l'herbe devant lui, Jackson se laissa tomber au sol près de son jeune ami. Stiles semblait épuisé, autant par l'énergie déployée, que par la peur l'ayant submergée face à la situation. Et c'était sans compter l'entraînement particulièrement intense du matin qui avait largement entamé ses réserves. Ça suivi d'une course folle dans les bois où son ami avait déployé ses dons pour arriver au plus vite près de l'alpha, avait contribué à harasser le jeune humain. Pas étonnant qu'il semblait sur le point de tomber endormi à tout moment. Et Stiles n'avait pas l'air de vouloir contrarier ses réflexions. Attrapant doucement son ami dont les yeux avaient papillonné plusieurs fois avant de se fermer pour de bon, Jackson eu un moment d'hésitation. Derek n'était pas encore éveillé, Stiles n'ayant eu la force de donner l'impulsion nécessaire à son éveil. Bon autant éviter de jouer avec leur santé. Mieux valait les laisser récupérer normalement. Et dans sa description de la normalité, étendre Stiles de tout son long sur Derek était tout à fait logique. Parfait même. Surtout pour voir leur réaction à leur réveil. Et non il n'était pas sadique, il aimait juste profiter des petits plaisir de la vie nuance. Bon pour être tout à fait honnête la relation de Stiles et Derek était une de ses plus grande source de divertissement surtout considérant le drame « Guerre des clans et alphas sadiques ne suivant pas les règles » qui baignait leur quotidien. Chacun son truc.

Regardant son œuvre, à savoir Stiles enterrant son nez dans le cou de Derek alors que ce dernier, toujours pris au piège de l'inconscience, avait instinctivement enserré le corps de son ami dans une étreinte ferme mais douce, Jackson se demandait pourquoi il n'avait pas remarqué avant toute la débâcle kanima à quel point Stiles était une personne unique. Pourtant en voyant les prodiges dont il était capable, la loyauté et l'affection inhérente à la personnalité de son ami, Jackson se sentait coupable d'avoir mené la vie dure à l'adolescent, malgré que celui-ci ne lui en tienne pas rigueur. Stiles se disait vindicatif comme Fanny. Mais son empathie naturelle faisait qu'il ne pouvait en vouloir réellement à ceux qui comptaient pour lui. La meute de Beacon Hill y compris. Oui Stiles avait pardonné. Il avait surement pardonné depuis longtemps bien qu'il n'aurait osé le dire à haute voix, ne voulant pas passer pour faible, bien que pour Jackson ce n'était pas être faible que d'accepter les erreurs des autres. Son amitié avec Stiles en était la preuve vivante. La seule chose qui bloquait encore son ami était la légère gêne qu'il semblait éprouvé au contact de la meute Hale, il n'était pas évident pour Stiles de retrouver instantanément le naturel qui pondérait ses interactions avec la meute locale, surtout que les membres de la dite meute, Scott mis à part, n'avait réellement compris l'importance de Stiles qu'une fois que celui-ci était parti.

Pourtant Jackson ne s'en voulait pas d'avoir éloigné son ami, de l'avoir entraîné avec lui à Londres. Cela avait même été nécessaire pour Stiles, découvrant ainsi un potentiel dont il n'avait pas idée, s'affirmant autant physiquement que mentalement, apaisant son cœur et son âme, pouvant ainsi réfléchir en toute tranquillité à ce dont il avait envie, à ce à quoi il aspirait. Et Jackson savait ce que Stiles voulait. Stiles voulait vivre à Beacon Hill. Il voulait être près de son père. Il voulait renouer avec la meute. Il voulait Derek. Et Jackson n'était pas celui qui l'en empêcherait. Bien au contraire.

Après tout Stiles et lui était compagnon de meute à présent et Jackson ne pouvait que ressentir une douce chaleur s'infiltrer en lui en voyant à quel point le jeune garçon semblait avoir besoin de lui dans sa vie. Il se sentait important, presque précieux. Seule Danny avait pu lui donner ce sentiment avant son départ de Beacon Hill. Puis il y eut Fanny. Puis Spike. Et enfin Stiles. Stiles qui était entré dans sa vie telle une évidence, comme si le jeune homme avait toujours été intrinsèquement lié à lui. S'il poussait la réflexion, peut-être qu'il se demanderait si cela avait un rapport avec son alpha. Car après tout Stiles en était le compagnon. Oui, Derek Hale était son alpha. Il l'avait toujours été au final. Mais Jackson ne s'était pas senti près à l'accepter et encore moins à se soumettre jusqu'à leur retour. En fait, il avait été réellement convaincu du fait le soir où Derek avait laissé éclater son aura d'alpha sous les gradins du lycée, sentant son loup rouler sur le ventre face à l'autorité presque écrasante se dégageant du loup brun. Mais Jackson était passé maître dans l'art du contrôle. On parlait de lui en même temps.

Fanny et Spike, assis non loin de lui, discutaient tranquillement entre eux, ne contestant même pas un seul instant sa décision de placer Stiles sur le lycan brun. Pas qu'ils aient eu l'air de vraiment s'en rendre compte de toute manière. Regardant sa sœur jouer distraitement avec les doigts de Spike dont la main était posée sur celle fine de Fanny, Jackson pensait aux répercussions que leur décision commune allait entraîner. A savoir Derek Hale devenant dans un futur proche leur alpha. Sincèrement? Jackson ne pouvait pas être plus d'accord avec ça, qu'il ne l'était déjà. Parfaitement serein même. Après tout, une meute sans alpha n'en était pas vraiment une, du moins pas sur la durée. Ce n'était pas pour rien que les dynamiques de pack existaient. Et il savait que Derek pouvait leur apporter la stabilité essentielle dont leur petite meute avait besoin. Enfin, surtout concernant Spike. Mon dieu. Spike bêta de Derek. Rien que la pensée de voir le lycan obéir à l'alpha lui semblait presque irréelle. Pourtant loin de s'en offusquer, son ami avait ri quand un jour Jackson lui avait fait part de sa pensée, répondant avec une certaine philosophie propre à son éducation, arguant qu'un Hale était tout à fait capable d'en maîtriser un autre. Après tout Spike était un lycan de lignage. Et cela avait son importance. Une importance cruciale même. Seul un membre de sa famille pouvait réellement prétendre au titre d'alpha. Avant ce fut le frère de Spike. A présent Derek. Et sincèrement Jackson ne savait pas s'il devait plaindre le loup brun ou s'il devait se préparer à assister à l'une des plus mémorables scènes qui lui serait donné de voir. A savoir Derek devant soumettre Spike. Tout un programme. Car contrairement à Jackson qui avait été changé en loup garou par l'alpha de Beacon Hill, n'ayant ainsi aucune vraie raison de combattre la domination du lycan, les traditions ayant baignées la vie de son ami montrait une toute autre mélodie. Derek devra se battre. Contre Spike. Famille ou pas. Alpha contre bêta. Le mettre à terre et gagner le droit d'être celui à qui le blond obéira sans concession. Enfin sans concession… C'était Spike en même temps, il n'était pas dit que le jeune loup rendra la vie facile à son futur alpha. Futur alpha étant son cousin au passage. Fait dont Derek n'avait aucunement connaissance il était vrai. Il se demandait d'ailleurs quand son ami allait enfin se décider à lui en parler. Pas que cela soit ses affaires s'entend, après tout ils avaient tous promis de ne rien dire. Promesse extorquée par un Spike gardant quelques dossiers bien brûlants les concernant. Spike était un putain de maitre chanteur. Mais pourquoi avait-il commencé à être ami avec ce mec déjà? Tout était de la faute de sa sœur. Enfer... Sa sœur… Sa gentille et innocente petite sœur compagne de l'horrible personnage que le français pouvait être. Fanny et Spike. Spike et Fanny. Enfer, il n'allait jamais s'y faire.

C'était étrange selon lui, pour avoir vu interagir les deux jeunes gens pendant des mois, se contentant simplement d'être des membres d'une même meute, mais sans qu'aucune relation autre qu'amicale ne soit perceptible, du moins venant de sa sœur, car la bave coulant parfois de la bouche de Spike était un bon indicateur montrant à quel point le lycan luttait contre son contrôle, de s'imaginer qu'un jour ils seront une chose. Il n'avait pas vraiment d'autres mots concernant leur future relation. Il n'y songeait pas trop en fait. Enfin il cherchait surtout à éviter l'idée que sa jumelle puisse avoir une quelconque relation charnelle avec qui que ce soit. Yeurk. Mais vraiment. Sa petite sœur quoi. Fallait pas trop lui en demander non plus. Alors avec Spike? Re-Yeurk.

Pourtant un sourire monta à ses lèvres. Qui aurait cru, vu leur début, qu'ils en seraient là aujourd'hui? Se souvenant de sa rencontre avec le lycan, son sourire en devint plus grand. Bon souvenir. C'est à dire son poing rencontrant fortement la mâchoire d'un Spike se présentant à sa porte à peine un mois après la découverte de son lien avec sa jumelle. Jumelle qui lui avait tout raconté en passant. Et le « Salut, je suis Spike » qu'avait lâché nonchalamment son ami, sourire Colgate fermement en place, après que Jackson lui ait ouvert la porte, avait provoqué une envie irrépressible d'effacer l'air enjoué du lycan. Envie à laquelle il avait cédé volontiers d'ailleurs. Pourtant loin de s'énerver à son tour, Spike, après avoir volé un peu plus loin suite à sa frappe bien sentie, s'était tranquillement relevé, brossant calmement ses habits et lâchant un « Tu dois être Jackson? Ravi de te rencontrer! ». Il n'allait pas mentir en disant qu'il n'avait pas instantanément pensé que le soi-disant compagnon de sa sœur avait un grain. Un gros même. Mais au lieu de réagir excessivement une nouvelle fois, malgré qu'il pensait encore aujourd'hui qu'il aurait dû lui en mettre une deuxième histoire de, voir une troisième, il avait simplement claqué la porte au nez de l'étrange loup. Non mais.

Jackson ne pouvait s'empêcher de se dire que le destin avait un humour assez particulier le concernant. Car partir loin de Beacon Hill pour essayer d'oublier tout ce qui pourrait concerner son passé assez chaotique pour trouver un Hale devant chez lui, Hale étant le compagnon de sa sœur dont il venait à peine de finir de déballer les cartons après que Jackson ait insisté pour qu'elle emménage avec lui, en même temps ce n'était pas comme si elle avait vraiment protesté, et bien ça faisait beaucoup selon lui. Heureusement qu'il était un putain de roc. Oui Jackson aimait s'auto congratuler mentalement. Ca ne faisait de mal à personne après tout. En bref, après que sa sœur et lui ait finalement prit connaissance l'un de l'autre et qu'ils aient décidé, sans même se concerter, de ne plus jamais se séparer, Fanny avait commencé une nouvelle vie avec lui dans sa maison londonienne, mais restant tout de même en contact avec la meute française qui l'avait accueilli en son sein avant son départ pour Londres. Et Spike était arrivé. Ne cherchant même pas à demander permission d'entrer dans leurs vies. Obéissant presque immédiatement à ce qu'une Fanny impassible lui avait annoncé, lorsque à son tour, elle avait ouvert la porte, dévoilant un Spike paraissant tout penaud, mais la déshabillant du regard. Bon ok, pas si penaud que ça on est d'accord. Mais on souligne l'effort. Sa sœur n'avait prononcé que trois mots en français à la vue du lycan. Trois mots qui eurent pourtant une énorme importance concernant leur future entente et la dynamique de leur meute « Confiance du cœur ». Et Spike avait simplement hoché la tête, montrant son accord avec la sentence que son comportement avait provoqué, sachant pertinemment que lutter contre Fanny, dont le côté belliqueux était réellement terrifiant, était inutile et vain. La Confiance du cœur était un châtiment. Un châtiment provenant d'un livre que lui avait envoyé le propre frère de Spike. Le chapitre concerné déjà sous ligné trois fois en rouge en passant. Spike savait tellement se faire aimer. La punition était simple, les directives claires et sans erreurs possibles. Ils ne seraient qu'amis. Pendant un temps du moins. Amis jusqu'à ce que la confiance brisée soit restaurée. Enfin amis jusqu'à ce que sa sœur craque surtout. Mais dommage pour Spike, Fanny avait un don concernant la maîtrise de soi. C'était de famille.

Pourtant en les regardant à l'instant, détaillant le naturel de leurs interactions alors que Spike se reposait contre la jeune fille, voyant comment sa sœur avait délicatement posé sa tête sur l'épaule du loup, les doigts de Fanny jouant négligemment dans les cheveux platines, un doux sourire ayant pris place sur ses traits, il savait que bientôt la situation allait évoluer en ce qu'elle aurait toujours dû être. C'était sûr même. Très prochainement Jackson vivrait ce pourquoi il avait promis de se crever les yeux, à savoir Spike embrassant sa si mignonne jumelle, la débauchant de ses mains de pervers, la… Ok il l'avouait, il avait une grande envie de lui en mettre une rien qu'en y pensant. Mais il pouvait se contrôler. Enfin il pensait. Il verrait bien au moment voulu.

Pour résumer, ils avaient tout trois débuté une vie assez harmonieuse il fallait l'avouer, Spike s'intégrant avec un naturel presque déconcertant dans l'univers de Jackson. Après tout jamais le lycan, mis à part ses blagues foireuses, ne lui avait donné ne serait-ce qu'une seule raison de douter de lui. Spike était comme son frère à présent. Et un jour prochain il serait carrément son beau-frère… Enfer, son poing le démangeait tellement. Faudrait peut-être qu'il commence à travailler sur son contrôle concernant le sujet. Ou pas. Il n'était pas encore décidé.

Puis il y eut Stiles. Et sa vie fut enfin ce à quoi il avait toujours aspiré. Une vie remplie de rire et de confiance. Une vie dont il ne changerait pour rien au monde. Pour autant, leur probable entrée dans la meute Hale n'était pas considérer comme un changement pour lui, mais plutôt comme une amélioration. Jackson n'était plus le garçon n'aspirant qu'à être remarqué et remarquable. Encore heureux. Il aimait le bonheur simple qu'apportait la vie en meute, son loup s'y sentant calme et apaisé. Et si la sienne devait s'agrandir, ce n'en était que mieux au final. Surtout si cela impliquait en prime une certaine personne. Une personne aux douces boucles blondes. Avec de beaux yeux clairs brillant d'innocence. Ainsi qu'un doux visage aux traits harmonieux. Et aussi un corps fin et tonique. Et des mains longues et délicates. Et dont l'odeur douce et savoureuse lui parvenait au nez à l'instant même. Et des… Attendez quoi? Jackson tourna assez brutalement la tête, son pendentif se mettant à chauffer doucement contre son cou. Essayant de capter toutes traces du propriétaire du parfum qui semblait se rapprocher, il avisa des bruits de course provenir de sa droite. Se redressant légèrement, ne sachant réellement à quoi s'attendre, sentant que d'autres loups étaient également en approche, Jackson n'eut pas longtemps à patienter pour voir surgir d'entre les arbres un Isaac Lahey tout essoufflé et… Minute.

- Isaac? Mais pourquoi es-tu couvert de peinture?


Scott ne savait pas tout sur tout, c'était un fait avéré. En fait, la seule chose dont il était sûr à l'instant présent, était qu'Isaac avait un problème. Et un gros. Pour changer tiens. Le problème du jour s'appelait Aiden. Et Ethan. Et Erica. Et Boyd. Ouais... Même Boyd. Le ou les problèmes donc, étaient au moment même vociférant à quelques centaines de mètres derrière lui, tandis qu'il se faisait tracter par un Isaac Lahey semblant presque terrifié, à travers la forêt du territoire de Beacon Hill. Mais ça c'était le problème d'Isaac. Car le problème de Scott était qu'il n'avait aucune putain d'idée de pourquoi il courait exactement.

La journée avait commencé simplement pourtant, mais Scott savait à présent que trop de normalité était un signe avant-coureur d'emmerdes. Surtout si on rajoutait Isaac dans l'équation. D'autant plus si le programme du jour était la rénovation de l'ancienne bibliothèque de la maison de l'alpha. Ce qui incluait des outils. Beaucoup d'outils. Du genre dangereux même. Enfin dans les mains d'Isaac. Et aussi de la peinture. Pleins de pots de peinture. A proximité d'Isaac. Et aussi la meute presque au complet. Meute dont l'envie présente semblait être de vouloir tuer Isaac. Et donc Scott par extension. Et avait-il mentionné l'implication d'Isaac? Oui? Bien.

Donc Scott ne savait pas pourquoi ils semblaient fuir tout deux pour leur vie, talonné par un groupe de loups semblant particulièrement en pétard. Mais vraiment pas. Il savait juste qu'Isaac avait fait une connerie. Impliquant obligatoirement de la peinture blanche. Peinture dont son ami était à l'instant recouvert. Les taches blanches parsemaient essentiellement le devant du corps du jeune loup, plusieurs éclats étaient également répartis sur son visage et sur les cheveux bouclés, ce qui contribuait au trouble de Scott. Comment diable Isaac avait-il pu se retrouver ainsi? On aurait presque dit qu'une boite de peinture lui avait explosé à la figure. Ce qui faisait se demander à Scott dans quel état pouvait être le reste des membres de sa meute. Pas qu'il allait s'arrêter pour demander s'entend. Surtout que la pleine lune était pour ce soir entraînant le contrôle des lycans les ayant pris en chasse à leur plus bas niveau. Il avait encore toute sa santé mentale, merci pour lui.

Pourtant Scott n'avait rien fait. Mais genre rien du tout. Or à l'entente de son nom hurlé par un Aiden semblant particulièrement remonté, le fait de n'avoir pas vraiment réagi quand un Isaac apeuré lui avait sauté dessus à son arrivée à la maison Hale, lui saisissant la main et l'emportant dans une débandade à travers les bois, avait sûrement dû jouer contre lui. Coupable par association. Sa meute avait un tel sens de la justice. Quand le programme n'était pas de tuer tout le monde d'abord et poser des questions ensuite, c'était sa peau à lui qui était sur le grill. Avec les remerciements d'Isaac bien sûr. Mais pourquoi diable ne s'arrêtait-il donc pas pour livrer le responsable de tout ça aux autres? Il serait très probablement épargné ainsi. Enfin peut être. De toute façon, ce n'était pas comme si il pouvait laisser quelque chose arriver à Isaac. C'était… Bah c'était Isaac quoi. Et au fil du temps, à force de protéger le jeune loup des autres, Scott avait acquis le titre non moins prestigieux de bouclier anti personnel d'Isaac. Et mon dieu que son ami pouvait parfois énerver son monde. Souvent même. Trop souvent. Beaucoup beaucoup trop souvent. Beaucoup trop pour sa propre survie en tout cas. Il devrait vraiment songer à déménager de Beacon Hill un jour…

- Isaac? Où on va exactement? Scott parla le plus bassement possible tandis qu'il s'efforçait de maintenir l'allure du jeune lycan, jeune lycan étant le plus rapide de la meute au passage. Fait plutôt utile quand on a tendance à devoir régulièrement courir pour sa vie après avoir mis rendu furieux un des membres de la meute. Et aujourd'hui, c'était tous les membres. Isaac était doué. Car sérieusement, même Boyd? Chapeau mec.

- En… En sécurité. On doit les trouver…

Isaac semblait concentré, alors que Scott le voyait renifler fortement les senteurs alentours, semblant ainsi chercher quelque chose ou quelqu'un. Comment ça les trouver? Mais de qui Isaac pouvait bien parler? Ce n'était pas comme si la plupart de la population de la ville se baladait en pleine forêt… Les seuls qu'ils pouvaient à la rigueur avoir la chance de croiser étaient… Oh mon dieu. Stiles et ses amis. Isaac les emmenait à Stiles. Enfin à Jackson plutôt, vu l'engouement évident qu'Isaac avait développé pour le jeune lycan.

Evidemment Scott n'allait pas mentir en disant qu'il avait compris tout seul le béguin de son ami pour le blond, mais Isaac, de sa mignonne petite voix et de ses grands yeux de chiots, avait quelques nuits plus tôt éclairé la lanterne de Scott en ayant avec lui l'une des conversations les plus gênantes qui soit. A savoir, comment pouvait-il être sûr d'avoir trouvé son compagnon? Sujet assez gentillet de prime abord, on est d'accord. Mais bien entendu ce ne fut juste que la première question, car ne s'arrêtant pas là, semblant avoir besoin de vider son sac, se déversant sur Scott qui n'avait rien demandé, Isaac lui exposa ses craintes et ses envies. Oui. Envies. Au pluriel. Et on ne parlait pas ici de simplement tenir la main ou d'embrasser chastement Jackson. Du tout. Scott était traumatisé. A vie.

Semblant vouloir donner raison à Isaac quant à la direction qu'il avait prise pendant leur course, plusieurs senteurs parfaitement identifiables arrivèrent à son nez. Musc et cannelle. Jackson. Vanille et épice. Spike. Deux odeurs florales entêtantes bien distinctes l'une de l'autre. Fanny et Stiles. Bois et épice également. Derek. Bizarre, il n'avait jamais remarqué la ressemblance avec l'odeur de Spike, pourtant il était celui qui avait le meilleur flair. Pour autant le parfum de Stiles fut celui qui perdura le plus, mettant de côté la présence de son alpha, focalisant uniquement son attention sur l'odeur de Stiles. Se rapprochant inexorablement du jeune humain, Scott ne put empêcher une certaine nervosité de gagner le creux de son ventre, une boule s'y formant, semblant grossir de plus en plus alors qu'il réduisait la distance le séparant de Stiles. Il n'était pas habitué à se sentir ainsi en présence de son ami. Toutes leurs vies ils s'étaient connus. Parler, rire, jouer avec Stiles était naturel et spontané, aucuns efforts n'étaient à fournir tellement Stiles était plus qu'un ami pour lui, c'était son frère. Frère qu'il avait blessé et qui après être parti pendant six mois, revenant changé, ramenant avec lui sa propre meute. Pourtant le protéger et combattre à ses côtés, lui obéir pendant le match, rien que le fait de respirer son odeur, tout avait résonné en Scott comme un goût délicieux d'appartenance. Il ne voulait plus considérer Stiles comme acquis, mais pourtant au fond de lui, une voix ne cessait de chuchoter l'idée que Stiles était ce qu'il avait toujours été et restera toujours, son meilleur ami, son frère, sa meute.

Malgré les émotions qui le prenaient, Scott resta concentré, toute à sa tâche d'échapper à la bande de loup qu'il avait aux fesses. Assez soudainement, Isaac le précédant toujours, Scott déboucha sur un espace dégagé. Espace sur lequel se tenaient trois jeunes gens, assis calmement dans l'herbe, entourant les corps semblant inconscient de Derek et Stiles. L'un sur l'autre. Normal. Scott n'eut le temps de s'inquiéter et de poser des questions sur le pourquoi du comment leur alpha sentait le sang, que Jackson avait déjà souligné un point précis de la situation rocambolesque dans laquelle Isaac l'avait encore traîné.

- Isaac? Mais pourquoi es-tu couvert de peinture? Ok. Sympa. Jackson ne lui avait même pas donné un coup d'œil. Qu'Isaac soit rassuré, c'était sûr maintenant, son béguin était réciproque.

Ne jugeant sûrement pas utile de répondre, réponse dont Scott aurait aimé également être informé, après tout il semblait que la peinture en question jouait un rôle important quand à l'énervement de ses compagnons de meute, il regarda Isaac se précipiter vers Jackson, lâchant enfin la prise serrée qu'il avait maintenu sur sa main, le laissant tout seul au bord de la clairière où ils s'étaient un instant stoppé face au spectacle qu'offrait les jeunes gens entourant Stiles et Derek allongés sur l'herbe. D'accord. Isaac venait tout simplement de l'abandonner. Après l'avoir foutu dans la merde. Il n'était pas sûr de comment il devait le prendre. Peut-être devrait-il rejoindre l'avis général et mettre une raclée à Isaac. En parlant de raclée…

Sursautant au fait que les autres lui tomberaient rapidement dessus s'il restait debout sans bouger, Scott remit son attention sur la situation en présence, c'est à dire Stiles semblant endormi sur son alpha à quelques mètres à peine de lui. Abordant rapidement Jackson, Isaac eut l'air d'essayer de se fondre dans l'étreinte spontanée de l'ancien kanima, Fanny et Spike installés calmement face à eux, l'un contre l'autre, personne ne semblant dérangé par l'étrange paire inconsciente au sol. Il regarda avec une certaine nervosité les jeunes gens, ne sachant réellement comment agir, jusqu'à ce qu'un cri véhément provenant de derrière lui le décide à réagir. Bondissant en avant, il se précipita aux côtés d'Isaac et Jackson. Jackson qui, au passage, grognait méchamment vers la direction des hurlements de plus en plus distinct. Ouais. Béguin tout à fait partagé. Puis hésitant tout de même quant à son droit d'être là, il avisa Fanny qui le regardait. Un grand sourire aux lèvres. Sans plus aucunes réserves, s'asseyant rapidement près des jeunes gens, il se colla près de son alpha qui tenait dans ses bras son ami de toujours, se cachant partiellement derrière le noyau indistinct qu'était devenu Jackson et Issac, essayant ainsi d'échapper aux regards une fois que le reste de sa meute débarqueraient, priant pour qu'ils voient Isaac en premier et qu'ils l'oublient vite. Mais peut être que l'état inhabituel de leur alpha serait suffisant au final. Ah oui d'ailleurs, que diable était-il encore arrivé à Derek?


Isaac aurait pu dire se dire pendant une minute, juste une, que c'était une mauvaise idée. Mais il ne l'avait pas fait. Il aurait pu également admettre que les conséquences étaient beaucoup trop risquées. Mais ça non plus il ne l'avait pas fait. En fait, Isaac ne s'était rien dit du tout. Il avait juste agi. Presque instinctivement. Comme si son loup, en total accord avec le fait que se faire trucidé par sa propre meute était normal, avait agi sans le consentement de sa partie humaine. Enfin ça c'était ce dont il essayait de se convaincre ou qu'il pourrait essayer de faire comprendre aux autres si ceux-ci arrivaient finalement à le coincer et bien sûr lui laissait le temps d'en placer une. Pas qu'ils le prendraient la peine de le croire, mais il avait encore ses yeux de chiots au pire. Par ce qu'au final, Isaac l'avait fait exprès, à l'écoute d'une petite voix insidieuse flottant en marge de son esprit. Il faut dire que voir une partie de sa meute gentiment appliquée dans sa tâche de rendre un aspect décent à une des pièces de la maison de son alpha, râlant pour certains, sifflotant joyeusement pour d'autres, mais à des lieux de savoir ce qui se passait dans la tête d'Isaac et bien c'était… C'était juste très très tentant. Et Isaac n'était qu'un homme. Enfin un loup-garou. Mais surtout, surtout un simple adolescent. Et qui dit adolescent, dit blague de merde. Et c'était sûrement la pire qui lui soit venu à l'esprit. Un jour de pleine lune. Ouais, il avait dû être bercé trop près du mur à un moment de son enfance. Dommage pour sa meute.

Pour autant, il n'avait eu aucunes mauvaises intentions quand il était arrivé dans la maison Hale, rejoignant ses camarades déjà présent et appliqués dans leurs travaux de rénovation. Isaac les avait trouvé tous si mignons dans la bibliothèque en chantier, travaillant de concert, discutant de choses et d'autres, semblant assez calme malgré la pleine lune à venir. Puis Aiden avait croisé son regard. De son poste à l'embrasure de la grande porte menant à la vaste pièce, Isaac avait vu le jeune lycan tourner la tête vers lui, ses sourcils se fronçant instantanément, tandis qu'il le regardait presque dangereusement. Pour sa défense Isaac n'avait encore rien fait, mais Aiden semblait se méfier de lui ou plutôt de sa soi-disant maladresse. N'importe quoi on est d'accord. De véritables calomnies même. Isaac n'était pas maladroit. Enfin pas tout le temps.

Faisant fi de l'attitude clairement suspicieuse du lycan, Isaac avait fait son chemin à travers les différents outils disséminés çà et là, le sol encombré d'un grand nombre de pots de peinture, se déplaçant jusqu'à la table centrale, juste une grande planche et deux tréteaux, où les indications des travaux a réalisé était placé sur une feuille. Indications écrites par leur alpha qui les avait lâchement abandonné, arguant sa volonté de préserver sa santé mentale en s'éloignant le plus possible d'eux et étant ainsi absent depuis le début de matinée. Pas qu'Isaac pouvait dire que Derek n'avait pas besoin de souffler un peu, bien au contraire.

Debout dans la pièce en travaux, présent déjà depuis cinq minutes, Isaac avait attendu que quelqu'un lui dise quoi faire. Par trois fois il avait proposé son aide, un joli sourire aux lèvres. D'abord à Boyd. Boyd et son calme rassurant. Boyd et son manque de communication il était vrai, mais ayant toujours un geste agréable ou un léger sourire à lui consacrer lui montrant ainsi l'affection sincère qu'il lui portait. Mais Boyd avait dit non. Puis il s'était tourné, avec un sourire plus grand encore, vers Erica. Erica et son tempérament de feu. Erica et son rire étincelant, toujours partante pour une bonne blague ou une discussion sans fin sur les mecs. Erica quoi. Mais elle avait aussi dit non. Après une minute d'hésitation, il avait regardé Ethan. Ethan et ses soupirs de lassitude. Ethan et son côté amusant quand on savait comment le prendre, c'est-à-dire supporter ses répliques sarcastiques et parfois désagréables mais dont Isaac n'avait jamais fait grand cas. Les yeux brillants, son expression spéciale « Chiot sous la pluie » fermement maintenue sur ses traits, Isaac avait une nouvelle fois offert un coup de main. Ethan avait également dit non. Le lycan semblait avoir développé une immunité à ses airs trognons il semblerait.

Alors en désespoir de cause, il avait posé ses yeux sur Aiden. Aiden qui, remarquant son regard, avait immédiatement grogné un non ferme sans qu'Isaac n'ai eu le temps de dire quoique ce soit, se détournant aussitôt de lui, retournant à son bricolage, étalant avec application la sous couche blanche destinée à préparer les murs avant la couleur définitive. Et fut à ce moment précis qu'une pulsion endigua son esprit. Il pourrait dire qu'il avait tenté d'y résister, mais non. Au contraire même. Il y avait cédé volontiers. Cédé à son côté clairement suicidaire. Et jusqu'à sa mort Isaac affirmera que cela valait largement le coup. Mon dieu oui.

En fait, c'était plus qu'une simple pulsion. C'était beaucoup plus que ça. C'était une vengeance. Des représailles parfaitement justifiées même. Ils dédaignaient son assistance? D'accord. Ils le snobaient? Très bien. Ils pensaient tous sans aucuns doutes possibles qu'Isaac était une catastrophe ambulante et qu'en aucun cas il ne fallait le laisser de près ou de loin toucher à un quelconque outil? Parfait. Sa meute voulait la jouer ainsi? Ok. Cela lui convenait. Il n'était pas homme à refuser un challenge. Surtout si le challenge en question était de faire payer à tous les jeunes gens leur ignorance quant à son talent naturel pour se venger. Il lui fallait juste un plan pour ça. Et dans une salle remplie d'outils, de grosses boites de peintures, d'un escabeau boiteux, d'une table branlante, en y ajoutant une pincée d'imagination, il y avait matière à travailler. Oui. Sûrement même.

Tout d'abord il examina calmement les lieux, son regard scrutant les multiples possibilités qu'offrait la situation dans son ensemble. Son attention fut finalement attirée par le grand escabeau posé près de la table de fortune. Un gros pot de peinture ouvert y était juché, un rouleau à peindre posé en travers dessus en attente que quelqu'un débute le recouvrement du plafond. Intéressant. Comme un déclic, il sut ce qu'il devait faire. C'était clair. Limpide même. Oui. C'était pile ce dont il avait besoin. Vérifiant un instant que l'attention de sa meute était fixé sur leurs propres occupations il fit tranquillement son chemin vers l'échelle, levant son bras, sa main s'apposant sur la grosse boite en fer. Puis très précautionneusement il fit glisser le pot vers le bord, le faisant en partie déborder du plateau métallique où il était placé. Ensuite, restant juste à côté de l'escabeau, il sortit calmement son portable de sa poche. Et c'était maintenant que tout se jouait. Ils allaient payer.

- Oh mon dieu! Danny m'a envoyé la photo du câlin de Derek et Jackson! La plus grande difficulté qu'Isaac eut au moment où il eut fini de parler, fut de garder un faux air choqué alors qu'il entendait les mouvements brusques de ses camarades qui se déplaçaient rapidement vers lui.

- Quoi? Ethan. Le jeune loup venait presque de bondir juste devant lui de l'autre côté de la table, tendant son cou en avant, semblant vouloir avoir un aperçu de la dite photo.

- Sérieux? Ah? Enfin monsieur Aiden dédaignait lui adresser un mot autre que non? Isaac leva les yeux vers l'origine de l'exclamation, avisant ainsi Aiden se placer à la gauche de son jumeau. Bon garçon.

- Montres! Evitant les griffes d'Erica qui surgirent pour saisir son portable, Isaac fit un léger pas sur le côté, se rapprochant ainsi de l'escabeau, agrippant des deux mains son téléphone, le plaquant contre son torse, faisant mine de protéger le précieux trésor qu'était une image du nouvellement célèbre câlin Witthemore avec leur alpha en guest star.

- Isaac? Boyd avait parlé plus calmement que les autres. En même temps c'était Boyd, pas besoin d'en dire plus.

Avisant son grand ami se positionner juste à côté de la blonde, il laissa son regard parcourir un infime instant la scène. Ils étaient si adorables avec leurs grands yeux remplis de curiosité teintée d'une douce supplication. Oui. C'était tellement parfait qu'il en pleurait. Et ce fut sans attendre que son talon heurta violement le pied de l'escabeau, faisant fortement tanguer celui-ci mais s'en qu'il ne tombe. Ce qui ne fut pas le cas pour le pot de peinture s'y trouvant qui chuta immédiatement. Oh mince. Vers le centre de la table. Mon dieu il était si maladroit. Rependant presque totalement son contenu sur les lycans entourant le panneau de bois. Flûte alors. Enfin lui avait placé ses bras sur son visage bien sûr, évitant ainsi la plupart des projections, mais en recevant tout de même sa part. Il fallait savoir se sacrifier pour la bonne cause non?

Isaac aimerait pouvoir dire qu'il était resté se gondoler pendant des heures à la vue des adolescents couvert de peinture blanche, crachotant pour certains, se frottant les yeux pour d'autres, mais il ne pouvait pas. Pas quand il savait qu'il allait bientôt devoir répondre de ses actes. Et ce fut à l'instant même où il vit se poser les orbes étincelants de colère d'Aiden sur lui, le lycan semblant enfin réussir à recouvrer un tant soit peu ses sens, qu'Isaac appliqua la dernière phase de tout bon plan qui se respecte. Il se tira. En courant.

Bien entendu, sortir de la maison fut un jeu d'enfant. Il n'eut qu'une hésitation. Une variable à son plan qu'il n'avait pas envisagé. Scott. Scott et sa bravoure. Scott et sa gentillesse. Scott et sa tendance à le protéger de tous et de toutes. Scott qui venait d'arriver sur la propriété, regardant Isaac qui venait de débouler de la maison avec un air surpris. Son gentil petit Scott qui ne pouvait pas rester sur le passage de la tornade qui se préparait. Ce fut plus instinctivement qu'autre chose, qu'Isaac attrapa la main du jeune loup, le tirant fortement à sa suite. Un regard de sa part suffisant à ce que Scott le suive sans protestation. Une fois sûr de la bonne coopération de son ami, Isaac repartit de plus belle en direction de la forêt, s'enfonçant rapidement dans les bois, essayant de mettre le plus de distance possible avec ses futurs poursuivant. Maintenant il s'agissait de ne pas se faire botter les fesses. Et Isaac connaissait quelqu'un de parfait pour le protéger. Oui. Réellement parfait. Comme son plan. Quoi de mieux que de pouvoir mêler l'utile à l'agréable?