Bon, me revoilà ! Une fiction, que je rêvais d'écrire depuis des années, mais je ne connaissais pas encore ce site ! Et maintenant que j'y suis inscrite, je me fais un plaisir de partager avec vous mes idées qui ne cessaient de voguer, sans avoir d'endroit où s'échouer.
Disclaimers : J'ai insisté, prié, supplié, menacé, mais rien n'a fait. Kishimoto-san ne veut pas me donner Itachi. Mais on s'en fiche parce que je l'utilise quand même.
Beta-lectrice : Merci à Meyenne, qui m'aide énoooormément, pour cette fiction, qui me donne de très bons conseils et me permet d'avancer !
Publication : Cette fic n'est pas finie, mais j'ai quelques chapitres d'avance, et je devrai logiquement publier les mercredis.
Ensuite : Bah, plus rien à ajouter. Ou si. Les reviews me font incroyablement plaisir, alors ne vous retenez pas !
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Le chef de l'Akatsuki marchait silencieusement dans les couloirs du repaire provisoire, suivit par une jeune personne. Une jeune fille. Celle-ci regardait autour d'elle avec cet air d'étonnement qu'empruntent souvent les enfants. Et ça avait le don de l'agacer. Il la mena machinalement vers la salle de réunion.
Le repaire du moment était construit dans une grotte, profondément sous terre. Les parois rocheuses faisaient donc office de mur. Grises, humides, mal taillées, mais les membres de la diabolique organisation n'étaient de toutes façons pas ici pour avoir du luxe. La pièce était éclairée de nombreuses, très nombreuses bougies. Des canapés avaient été installés, ainsi que des étagères encore vides pour le moment. Il y avait deux grandes bibliothèques, remplies de livres. Le sol, quant à lui, était brut.
Pain lui indiqua de s'asseoir sur le canapé, mais ne prit pas lui-même place. Pour des raisons qu'il ignorait, il n'avait jamais aimé la position assise. Et puis, la nouvelle recrue serait plus intimidée s'il pouvait la dominer physiquement. Cette dernière s'était donc assise, timidement, les poings sur les cuisses, le dos étonnamment droit. Il prit enfin la parole :
- Il y a ici des règles que tu vas devoir respecter. Tout d'abord, un respect total envers moi. Je suis le chef, et mes ordres ne doivent pas être contestés.
- Ok.
- Tu dois impérativement me prévenir et obtenir mon accord si tu veux quitter le repaire. Quelle que soit la raison, précisa-t-il.
- Hm.
- Tu n'es pas autorisée à te battre avec un membre de l'organisation.
- Ok.
- Par rapport aux repaires, nous en changeons souvent, expliqua-t-il. Néanmoins il semble que nous devions rester ici un moment. Pour le reste, tu demanderas à Itachi.
- Vous m'avez pourtant dit qu'il n'était pas très loquace.
Ignorant cette remarque, il continua :
- En tant que Shinobi, tu sais quels sont les risques si tu te fais capturer. Saches qu'aucun de nous ne cherchera à te sauver.
- Le suicide ne me dérange pas. Plus personne ne m'attend.
- Bien. Tu partageras ta chambre avec Itachi. C'est tout, pour le moment.
La jeune fille aquiesca, et Pain tourna les talons, suivit de la jeune recrue. Il ferma les yeux deux secondes, sans cesser de marcher, et souhaita intérieurement que Madara-sama n'ait pas fait d'erreur en choisissant cette étrange créature pour remplacer Kisame.
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Itachi avait peu dormi, cette nuit-là, comme à son habitude. Bien sûr, il n'avait pas rêvé. La nuit avait été plate, sans embuche. Il se mit sur le dos, et contempla le plafond un instant. C'était aujourd'hui qu'il devait rencontrer le remplaçant de Kisame. En effet, l'homme-requin avait été capturé par l'hôte de Kyûbi et ses amis, et s'était donné la mort pour protéger les secrets de l'Akatsuki.
Itachi soupira. Il repensa à son frère, Sasuke. Le plus jeune des Uchiha n'avait toujours pas émergé de son entraînement avec le Sannin Orochimaru. Il se faisait du soucis, car il se pourrait bien que sa maladie ait raison de lui avant que Sasuke ne vienne le tuer. Et ça n'était vraiment, vraiment pas ce qu'il voulait.
De mouvements presque robotiques, il se leva et s'apprêta pour rejoindre la salle de réunions. Avant de quitter la chambre, il enfila le manteau caractéristique de l'Akatsuki. Il traversa les nombreux couloirs en zigzags pour arriver à destination, et comme il s'y attendait (et il en fut soulagé) il arriva le premier.
Itachi soupira, il allait pouvoir profiter un peu du calme avant que les autres, les gens bruyants, ne débarquent. Il prit place sur l'un des longs fauteuils en velours. C'était d'ailleurs étrange que le chef ait accepté d'investir pour des meubles de cette qualité. Il fut rejoins par Kakuzu et Pain.
- Pain-sama, demanda Kakuzu, était-il vraiment nécessaire de tous se réunir pour rencontrer le nouveau ?
- Je pense, oui. Vous saurez à quoi vous en tenir, et vous ne serez pas surpris en la croisant dans les couloirs.
- "La", répéta le presque centenaire. Une femme ?
Pain ne répondit pas et son regard se posa sur Itachi. Le brun ne semblait pas les écouter, et même depuis qu'on lui avait dit qu'il formerait de nouveau un binôme, il n'avait montré aucune émotion. Mais c'était bien son genre.
Le possesseur du Rinnegan se sentit tout de même légèrement anxieux. Après tout, Itachi et Kisame formaient la seule paire de l'organisation capable de ne pas se détester, voire même de s'apprécier, même s'il fallait longuement les observer pour s'en rendre compte.
Le fil de ses pensées fut interrompu par l'entrée fracassante de TOUT le reste de l'Akatsuki en même temps, à savoir Deidara, Hidan, Tobi, et Konan. Les trois premiers faisaient un bruit pas possible, tandis que la femme aux cheveux bleus semblait déjà fatiguée d'avoir parcouru ces quelques mètres en leur compagnie.
Comme à leur habitude, ils firent tout un bruit, des menaces de morts qui ne seraient jamais exécutées, des insultes et des mots vulgaires. Tout pour mettre de bonne humeur.
- Ah, bordel ! s'énerva Hidan. On était vraiment obligé de tous se lever pour rencontrer quelqu'un dont on s'fout royalement ?!
- La ferme Hidan, lui répondit Kakuzu. Tu fais un bruit pas possible dès le matin.
- C'est pas de ma faute, quoi ! Deidara a pas arrêté de gueuler toute la nuit contre l'autre là-bas, dit-il en désignant Tobi du doigt.
- T'as un problème, le sado-maso ? demanda Deidara.
- Et pourtant Tobi n'avait rien fait, se défendit l'homme masqué. Tobi a essayé d'être un bon garçon !
- Bah t'as râté, hm, lui répondit le senpai.
Alors que cette agitation commençait légèrement à l'agacer, Itachi sentit un chakra se préciser dans les couloirs. Il entendit Pain émettre une sorte de grognement, et les autres se turent.
La porte d'entrée s'ouvrit timidement, sous les regards pressés de tout le monde, et une jeune fille apparut. Elle s'approcha précipitamment, s'excusant de son retard. Le sourcil d'Itachi bougea sans son accord. Principalement à cause de la différence qu'il y avait entre elle, Orochimaru et Kisame, ses deux anciens " camarades ". Pain donna l'ordre à la jeune fille de se présenter. Elle commença alors d'une voix hésitante :
- Bonjour, je suis Ryû. J'ai été choisie par Pain pour remplacer Kisame-san, et je ferai dorénavant équipe avec Itachi-san. Je fais partie d'un clan qui n'existe plus à présent mais je pense tout de même pouvoir apporter à l'Akatsuki grâce aux capacités spéciales dont j'ai hérité.
Un léger silence s'installa, tandis que tous les criminels détaillaient la jeune fille avec insistance, la faisant rougir. Itachi ne fit pas exception et darda son regard sur la jeune personne.
Elle n'était pas très grande. Elle avait des cheveux d'une noirceur profonde, courts, à peu près au niveau du cou. Elle semblait plutôt mince, sous le grand manteau de l'Akatsuki, duquel ses mains ne dépassaient même pas. Son front était orné d'un bandeau ninja. Dessus était dessiné un tourbillon. Pas comme celui de Konoha, mais bien un tourbillon.
Elle se dirigea vers Itachi, fit une révérence et leva les yeux vers lui. L'Uchiha fut extrêmement surpris. La fille avait des pupilles rouges. Il ne l'avait pas remarqué car elle gardait les yeux baissés, mais là, il pouvait le voir clairement. Ce n'étaient pas des sharingans, juste des pupilles naturellement rouges. La surprise passée, il se leva, et remarqua que malgré sa propre petite taille, il la surplombait d'au moins cinq centimètres. Ca lui semblait étrange, et bien différent de la prestance de Kisame, ce géant bleu large et musclé.
Et pendant qu'ils s'observaient en silence, la conversation entre les autres reprit :
- D'ici quelques temps l'Akatsuki ne sera composé que de gamins, râla Kakuzu pour lui-même.
- A la base, elle n'était pas faite pour ne contenir que des croûtons, répondit Hidan.
Puis Deidara et Tobi rejoinrent la conversation, qui continua sans avoir de réel but, mêlant les agressions verbales d'Hidan et Deidara, l'exaspération, et les plaintes sans fondements de Tobi. Itachi n'avait cependant toujours pas émergé du regard de la brune. Etrangement, elle n'avait pas détourné le regard, comme si elle souhaitait inviter son vis-à-vis à essayer de lire plus profondément en elle. Il y lut des lueurs étranges et indescriptibles. Le contact visuel fut brisé par la voix de Pain :
- Vous êtes confinés ici pour deux jours, étant donné que je pars en mission demain matin. Ryû, c'est Itachi qui te fera visiter l'endroit.
Konan tiqua. Est-ce qu'il était bon de les laisser deux jours sans surveillance avec cette inconnue ? Elle ne s'inquiétait pas pour leur sécurité, mais bien pour celle de la brune. Elle était mignonne, et l'oeil féminin de Konan détectait de jolies formes dissimulées sous le manteau. Entre Hidan et ses pulsions sado-maso-perverses, Deidara qui lui proposera de la faire exploser, Kakuzu qui sera hostile, pensant qu'une nouvelle femelle ne ferait qu'augmenter les dépenses, et surtout Itachi qui sera tellement froid qu'elle sera sûrement déboussolée pendant les premiers jours. Elle soupira. Au moins elle n'était plus la seule femme.
Itachi se leva sans un mot. Ryû, surprise et ne sachant que faire tourna la tête vers Pain, qui aquiesca. Elle emboita donc le pas à l'Uchiha.
Il avança dans l'un des couloirs et tourna à droite, ouvrit une porte. La plus jeune vit une cuisine, sombre et éclairée seulement par des bougies. Un plan de travail, des meubles de rangement, micro-onde, four et plaques chauffantes, table à manger. Le minimum. Il referma brusquement la porte, marcha quelque mètres avant d'en ouvrir une autre. Salle de bain, douche, lavabo, miroir usé, mais néanmoins, une lampe. C'était d'ailleurs la seule pièce où l'électricité avait été correctement installée. Enfin, il ouvrit une troisième porte :
- Notre chambre, puisque je suppose que tu prendras le lit de Kisame.
Ryû entra timidement, et entendit Itachi claquer la porte derrière elle, avant de s'approcher. Elle détailla la chambre de ses grands yeux.
La pièce était d'une taille respectable pour deux personnes. Elle avait une forme rectangulaire, et tous les meubles étaient collés aux murs les plus longs. Au fond, deux canapés-lits, et à leur pieds, des petites tables de chevet surmontées de bougies. Sur le sol jonchaient deux grands tapis, qui le recouvraient presque entièrement. Ce qui était très moche. Et aux murs, des étagères. L'une vide, et l'autre remplie de livres et autres document.
Ryû s'approcha de l'armoire en métal, attrapa la poignée et tira, entraînant un grincement. Dedans, cinq étagères, dont deux remplies des vêtements d'Itachi, et, suspendus à la penderie, deux autres exemplaires du manteau de l'Akatsuki.
Itachi regarda la brune faire silencieusement. Sharingans activés, il scrutait le chakra de la jeune fille. Il semblait étrangement agité, comme s'il voulait circuler dans deux sens différents. Cependant il ne put jauger la puissance de la gamine. Et il n'aimait pas ça.
Il la vit passer pensivement un doigt sur ses vêtements empilés, puis le retirer en murmurant des paroles inaudibles. Elle se tourna vers lui, l'air innocent et triste. Lorsqu'elle vit qu'il la regardait, elle rougit et s'inclina en s'excusant. Ignorant ce comportement, Itachi profita de l'intimité pour la questionner :
- Ton âge ?
- Vingt.
- Clan ?
Elle sembla hésiter un instant, avant de répondre :
- Fukami.
Il ne connaissait pas ce nom.
- Quand Pain-sama reviendra, tu iras avec moi t'entraîner, que je te jauge réellement. Les autres sont normalement retournés dans leurs chambres, vas faire connaissance.
- Le mieux aurait été de faire connaissance avec vous d'abord, non ?
Il la fixa encore un court instant avant de se diriger vers la porte, et au moment de sortir, il l'avertit :
- Toques aux portes avant d'entrer si tu ne veux pas tomber sur des scènes étranges.
Et il disparut.
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Itachi avait quitté la pièce, pour se diriger vers celle de Pain. Il entra sans frapper. Avant même de se retourner, Pain lui dit:
- C'est à elle que tu dois poser les questions.
- A quel point ?
Son chef le dévisagea, sans comprendre, alors le brun développa :
- A quel point est-elle déficiente ?
- Je ne peux pas vraiment te dire.
- J'ai besoin d'une estimation.
Pain réfléchit un instant :
- Elle est moins malsaine que Zetsu. Mais plus qu'Hidan.
Itachi hocha pensivement la tête. Il commençait déjà à analyser et à regrouper le peu d'information dont il disposait. Il quitta la pièce en ignorant le regard de Pain, presque outragé d'une telle intrusion dans son espace vital.
L'Uchiha prit alors le chemin inverse, marcha d'un pas rapide, pour retourner dans sa chambre à lui. Lorsqu'il arriva, il vit Ryû, les yeux perdus dans le vague. Elle le vit, et il remarqua l'incroyable mélancolie dans ses yeux. Elle sourit et quitta la pièce.
Il la regarda faire, avant de s'approcher de l'armoire, s'abaisser et tatonner doucement sur la plaque du fond, avant de trouver le petit bouton et d'appuyer. L'armoire avança de quelques centimètres, avant de se décaler sur la gauche. Itachi s'engouffra dans le couloir long et froid qui apparut devant lui. Il descendit les quelques marches en pierre, et continua d'avancer entre les murs, également de pierre, le long desquels des torches constamment allumées les éclairaient.
Au bout, sur la droite, une porte qui ne s'ouvrait que grâce à un système de reconnaissance occulaire. Comme à chaque fois qu'il le faisait, les rares fois où il venait ici, Itachi brouilla l'appareil grâce à ses Sharingans. Il entra alors dans une grande pièce plongée dans le noir complet, dont seul Pain, Madara (mais il ne le savait pas) et lui avaient connaissance.
Le brun avança d'un pas encore, se positionnant par habitude sur la petite marche devant lui. Lorsqu'elle détecta sa présence, la marche qui était en fait un autre système de reconnaissance, de chakra cette fois, s'activa.
Itachi laissa donc une partie de son chakra être aspirée par la marche. Lorsque ce fut fait, la pièce s'éclaira. Il constata que la machine avait rassemblé son chakra en boules compactes lumineuses, qui servaient de torche, en volant non loin de lui et partout autour.
La pièce était remplie de grandes armoires, dans lesquelles les dossiers des personnes tuées par l'Akatsuki reposaient. Sur la droite, une autre bibliothèque, plus petite, et scellée. Le brun se dirigea vers elle, défit le sceau et regarda les dossiers. C'étaient ceux des membres de l'Akatsuki, ceux qui y étaient actuellement et ceux qui étaient potentiellement aptes à y entrer si l'un des membres actuels devait décéder.
Il chercha quelques minutes avant de tomber sur le classeur qui servait de dossier à la personne qui l'intéressait. Fukami Ryû.
Il l'ouvrit, et commença à lire. Elle venait du village de Chishi, et ça faisait déjà presque un an que Pain la convoitait en tant que remplaçante éventuelle. Une bonne partie de son clan était morte suite à une épidémie d'une maladie non-identifiée, et l'autre avait été décimée dans des circonstances obscures. Son arbre généalogique ne contenait aucun grand nom. Cependant, il était écrit que c'était normal, étant donné que le pays de la foudre, duquels ils étaient originaires, souhaitait étouffer leur existence, à cause de leur capacité héréditaire jugée dérangeante.
Itachi avait beau chercher, il n'était mentionné nulle part le nom de cette capacité. Et Ryû elle-même avait été mystérieuse à ce propos. Ou peut-être lui aurait-elle tout dit s'il l'avait questionnée.
Il chassa cette idée de son esprit, et continua de lire les quelque pages, plus centrées sur la jeune fille. Elle était déjà mercenaire, et vendait ses services contre des sommes respectables, meurtres et enquêtes principalement, et aussi chasseuse de prime. Il y avait ensuite une liste de noms de gens qu'elle était soupçonnée d'avoir tués. Et la liste était longue. Le brun trouvait cependant qu'il y avait quelque chose d'anormal dans ce dossier. A aucun moment le nom où la nature du pouvoir de Ryû n'étaient mentionnés, ce qui était inhabituel.
Après avoir lues quelques autres informations peut-être peu importante, comme le fait que ses activités aient été repérées depuis à peu près sept ans, Itachi remarqua, tout en bas de la page, un petit sceau. Il en reconnut rapidement le genre. C'était le sceau qui était apposé sur une feuille, pour sceller un message. Il fallait effectuer les bons signes pour le déverrouiller, et les mots apparaissaient.
Légèrement frustré de ne pas pouvoir accès à l'information qui, il le savait, était capitale à propos de la jeune brune, l'Uchiha referma le dossier, et partit en prenant soin de ne laisser aucune traces de son passage.
Il croisa dans les couloirs sa jeune " camarade ", sur le point d'entrer dans la chambre de Deidara et Tobi, de laquelle s'échappait un brouahaha. Il ne lui adressa qu'un regard avant de rejoindre sa chambre. Là, il s'assit sur son lit, sortit une carte et entreprit de la mémoriser. Sans les Sharingans, sinon ce serait trop facile.
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Ryû était toujours devant la porte. Elle tentait de reprendre son souffle mais déjà elle sentait sa raison vaciller. Elle venait tout juste de changer d'environnement, alors forcément, les premiers jours allaient être difficiles. Elle murmura ses mots :
- Calme-toi Ryû... On n'est pas en danger. S'il te plaît, laisse-moi gérer. Si ça ne va vraiment pas, tu pourras... faire ce que tu veux. Mais en attendant...
Elle inspira un bon coup, se mit une bonne gifle (réelle) et fronça les sourcils pour se donner du courage
Elle toqua finalement et entra. C'était la chambre du garçon blond et de l'homme au masque orange. Juste avant, elle avait visité celle de Kakuzu et Hidan, le premier faisant ses comptes et le deuxième en pleine prière ne lui avait pas adressé un mot.
- Bonjour, commença-t-elle timidement.
L'homme masqué s'approcha d'elle en courant et la prit dans ses bras, la surprenant un peu.
- Regardez Senpai ! C'est Ryû-chan ! Est-ce qu'elle est venue nous voir ?
Elle sourit et hocha la tête. Et tandis que l'homme continuait de parler au blond assis sur le lit, elle se permit de détailler la pièce. La même taille que la sienne à peu près. Les lits n'étaient pas face à face mais de biais, et le mur contenait bien plus d'étagères. Dessus, des petites figurines blanches avec toutes sortes de formes. Celui qui venait de se présenter en tant que Tobi l'attrapa par le bras et la mena vers le lit où l'autre jeune homme semblait occupé.
Il lui adressa un regard pour la première fois depuis qu'elle était entrée dans la pièce.
- Bonjour, commença-t-elle. On s'est vu tout à l'heure, mais je n'ai pas eu l'occasion d'entendre ton nom.
- Deidara, hm.
Puis voyant qu'il se concentrait à nouveau sur ses mains, elle demanda :
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je façonne. De l'argile.
- Tu comptes faire une exposition ?
- Non. Elles sont destinées à exploser. Je les fabrique le matin et les explose le soir, pour qu'elles existent le moins longtemps possible.
- Je vois.
Ryû réfléchit un instant. Ces deux-là étaient plus accueillants que les deux premiers. A part elle, il y avait donc d'autres gens de l'organisation qui ne semblaient pas obsédés par un but, et qui n'arboraient pas sans cesse une mine renfrognée et/ou menaçante.
Puis elle se ressaisit. Elle allait trop vite en besogne. Elle ne connaissait encore rien de ses nouveaux " colocataires ". Elle quitta donc la pièce, peut-être un peu trop précipitamment, avant de laisser le temps à ses sueurs de refaire surface.
Elle referma la porte en souriant tout de même une dernière fois à ses hôtes. Puis elle s'y colla et se laissa lentement glisser sur le sol. Elle laissa son corps se rafraîchir de lui-même, avant de se diriger vers l'avant-dernière porte. Elle toqua et une voix féminine lui indiqua d'entrer, qui lui permit de comprendre que c'était la chambre de la femme aux cheveux bleus.
- Bonjour Ryû.
- Bonjour, euh...
- Konan.
- Désolée.
- Pas de problème. Quelque chose ne va pas ?
- Je suis juste venue apprendre les noms de tout le monde.
- Oh. Tu as vu tout le monde ?
- Oui.
- Même Zetsu ?
- Oui, il était avec Pain quand il est venu me recruter.
La Shinobi des origamis parut déconcertée, et se rappela que Zetsu à lui tout seul était une raison de ne PAS rejoindre l'Akatsuki, Ryû précisa :
- Il a été correct avec moi.
- Bien.
Puis sentant un silence gêné s'installer, la jeune brune tenta :
- Euh... Je crois que je vais y aller.
- Ne te laisse pas déconcentrer par Itachi.
Surprise, Ryû hocha tout de même la tête avant de quitter la pièce. Ce n'était pas un homme un peu trop froid qui la déconcentrerait. Elle avait vu pire.
Bien, Kakuzu, Hidan, Deidara, Tobi, Konan. Elle avait vu tous les membres. Elle reprit donc la direction de sa chambre, une boule au ventre à l'idée de devoir passer les prochains jours à se contrôler.
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Itachi avait fini de mémoriser la carte. Etant donné qu'il n'était pas sensé partir en mission de capture de Bijû dans les jours à venir, il avait prévu de partir en reconnaissance dans un coin reculé du pays de la Terre, un des seuls endroits où il n'avait pas encore cherché Sasuke. Enfin, " cherché ". Il s'était simplement montré afin d'avertir Sasuke de sa présence, et lui signifier que lui, n'était pas mort.
Cette carte-là était une des plus récentes, et était relativement facile à mémoriser. De plus, l'échelle était très facile à calculer. Lorsque Pain reviendrait de sa mission, il s'éclipserait pour agiter Orochimaru et Sasuke.
Depuis une semaine, les douleurs qu'il ressentait au coeur étaient plus fréquentes. Sa maladie devait en être au deuxième stade. Plus que trois avant qu'il ne trépasse, ce qui ne lui laissait que quelques mois.
Ryû entra dans la pièce, le sortant de ses pensées. Elle lui fit un sourire, qu'il ne lui rendit pas, et vint s'asseoir elle aussi sur son canapé-lit, en face de lui. Elle avait une petite sacoche dans la main, qu'elle déposa près d'elle. Il la regarda faire, jusqu'à ce que leurs regards se croisent une nouvelle fois.
Le brun revit les étranges lueurs dans les pupilles rouges de la fille. Le bas de leurs deux visages était caché par le col montant et large du manteau spécifique, mais malgré cela, il était presque sûr qu'elle souriait légèrement. La voix assez grave avec laquelle elle lui parla lui fit comprendre un élément important :
- Vous ferez quoi pendant que Pain-sama ne sera pas là ?
- Je ne suis pas sûr que ça te regarde.
- Pas forcément, non. Mais je ne vois pas pourquoi vous n'en parleriez pas.
- Je ne vois pas pourquoi j'en parlerais.
- Parce que je vous le demande, dit-elle, une pointe de moquerie dans la voix.
En effet, la voix de Ryû était un peu plus grave. L'Uchiha mit cette information dans un coin de sa tête
Ils ne cessèrent de se fixer. De l'extérieur, ils ressemblaient à deux psychopathes, à se regarder dans le rouge des yeux. Un bâillement étira finalement la mâchoire de la brune, qui se détourna et attrapa son petit sac. Itachi fut surpris du spectacle qui s'offrit alors à lui : de la minuscule pochette, Ryû sortit de nombreux vêtements, des brosses, des sandales, des kunais, une épée, et ce qui ressemblait à une trousse de toilette. Elle réussit à lire le regard interrogateur qu'il lui lançait, et dit:
- Un sac sans fond. On en vend souvent dans mon village.
Il acquiesça et la regarda ranger le tout dans son armoire. Ou maintenant, leur armoire. Puis, elle s'approcha du lit sur lequel il était assis, balança le buste de gauche à droite avant de commencer :
- Je peux vous appeler Itachi-san, n'est-ce pas ?
- De quelle autre façon voudrais-tu m'appeler ?
- J'ai vu que Tobi-san appelait Deidara-kun "senpai". Dois-je en faire autant ?
- Ce que tu veux du moment que tu n'oublies pas le respect que tu me dois.
Il fut satisfait d'entendre sa propre voix, calme et grave, alors qu'il était très agacé que Ryû ait fait une telle intrusion dans son champ de vision. L'air visiblement heureux, elle se recula, retourna s'asseoir sur son lit, et sortit elle aussi un livre de son sac. Il s'intitulait "Problèmes de dos : être une femme, c'est parfois difficile, encore plus quand on est Ninja et qu'on est petite de taille". Sans y prêter plus d'attention, Itachi se plongea dans sa lecture, et fut soulagé que contrairement à ce qu'il pensait, la jeune femme restait calme et concentrée dans sa lecture.
Elle n'empiétait donc pas toujours sur son espace vital.
Le soir arriva rapidement, puis la nuit. Les deux jeunes gens avaient passé l'après-midi plongés dans leurs livres respectifs. Finalement Ryû quitta la pièce, sûrement pour manger, et réapparut une vingtaine de minutes plus tard.
Elle semblait fatiguée, mais il n'y prêta pas attention. Et pour la première fois de la journée, elle retira son manteau. Elle portait un kimono gris clair sans manches, dont les fentes aux deux jambes remontaient très haut sur ses cuisses, des sandales ninjas noires, et des gants de protection noirs. Sous l'immense décolleté que formait presque miraculeusement son kimono, Itachi pu distinguer un haut-résille aux manches longues. Contrairement aux kimonos habituels, celui-là était fait d'une matière fluide. En fait, ça n'était même pas un kimono. C'était bien trop moderne. La dernière touche était un obi rouge flamboyant.
Comme ses yeux.
Elle se déshabilla sans gêne pour mettre un T-shirt bien trop large et bien trop long pour être sa taille. Avant qu'elle n'ait le temps de l'enfiler, Itachi remarqua un tatouage dans le bas de son dos, sur son rein gauche : un cercle plein, transpercé d'une épée, le tout entouré d'un dragon chinois. Finalement, elle revêtit le bout de tissu informe et se coucha.
Au bout de deux ou trois minutes elle ouvrit les yeux, se tourna vers lui, et le regarda, avant de commencer d'un ton joueur :
- Vous avez aimé le repas de ce midi ?
- C'était mangeable.
- Vous êtes fatigué ?
- Pas vraiment.
- Vous êtes froid.
- Je n'ai pas confiance.
- Vous allez passer toute la nuit à me regarder avec les Sharingans activés ?
- J'attends d'être sûr que tu dormes.
- Alors je ne dormirai pas et je vous fixerais aussi.
La voix était plus grave, plus sensuelle sur cette dernière phrase. Il esquissa malgré lui un sourire, qu'elle ne put voir à cause du col de ce manteau. Cependant, malgré sa déclaration, elle ne mit qu'une vingtaine de minutes à s'endormir, plongée dans les Sharingans de son nouveau compagnon.
Elle se mit à penser que son séjour à l'Akatsuki ne serait peut-être pas la délivrance qu'elle attendait.