Loki,

Si tu lis ces mots, c'est que je suis mort. Oui, je tenais absolument à commencer cette lettre de manière clichée, c'est fait, je suis content. Je suis mort, te disais-je donc, et je te laisse ici mes dernières volontés. J'ai confiance en toi pour savoir que tu accompliras au mieux ce que je te demande.

Mais avant, j'aimerais te parler de ces quelques semaines qu'on a passé ensemble. Ce furent sans aucun doute les plus beaux moments de ma vie. Tu sais, je n'ai pas exactement eut une existence rêvée, aussi le changement fut agréable, tu t'en doutes.

Mes parents voulaient un enfant à tout prix. Après de nombreuses fausses couches, ma mère est finalement tombée enceinte et est parvenue à garder le bébé. Quelques mois plus tard, elle accouchait de mon frère, Arno. C'était un enfant prématuré, avec une malformation des poumons et du système locomoteur. Pas exactement viable, donc.

Sans en informer ma mère, qui était épuisée, mon père est allé sur le marché noir. Il a trouvé une jeune fille de quinze ans qui venait d'accoucher et voulait se débarrasser du bébé. Moi. Il m'a acheté et a fait l'échange. Je suis devenu Arno Stark et mon frère fut laissé à l'abandon dans un orphelinat.

J'ai grandi dans le mensonge. Mais un jour, lors d'une dispute, mon père avoua tout à ma mère. Elle en tomba malade de tristesse. La dépression la tira vers le bas et elle se suicida quelques mois plus tard. Mois durant lesquels ni elle, ni mon père ne m'accordèrent d'attention. M'accusant ensuite de la mort de sa femme, le grand Howard Stark me plaça en pensionnat et décida de m'appeler par mon deuxième prénom, Antony. Arno était mort avec ma mère.

J'ai été élevé comme on élève un mouton, bon à l'école sans que ça n'importe à personne à part à Jarvis – que tu as sûrement dû rencontrer maintenant. Je suis devenu ingénieur et j'ai amélioré la vie des gens.

Et puis on m'a diagnostiqué cette saloperie. Cette saloperie qui attaquait la seule chose que j'avais encore pour moi : mon cerveau. C'est là que tu es apparu, tel un miracle. Tu ne te rends pas compte. Tu illuminais la salle de repos et le couloir, tu illuminais ma chambre quand tu venais me voir. Et quand on est parti tous les deux, tu t'es mis à illuminer ma vie comme personne ne l'avait fait auparavant.

Je suis tellement désolé de t'avoir laissé. Je n'ose même pas imaginer à quel point tu dois m'en vouloir. Mais je ne pouvais pas imaginer mourir devant toi, voir ta lumière s'éteindre petit à petit alors que je m'en irais. Je devais partir, te protéger et me protéger, tu comprends ? J'espère qu'un jour tu me pardonneras, Loki.

Mes dernières volontés, donc. Je voudrais que tu prennes les plans des machines que j'ai sûrement dessiné ces derniers jours. J'en ai l'idée depuis des semaines. Je veux que tu les fasses construire. Pour ça, je t'ai nommé CEO de Stark Ind. J'avais refusé ce poste comme dernier doigt d'honneur à mon père, mais tu feras un parfait dirigeant et j'ai confiance en toi pour que mes inventions continue de sauver des vies, à défaut d'avoir sauvée la mienne.

Tu seras aidé de Pepper, ma meilleure amie. J'espère que vous vous entendrez bien. J'ai vraiment besoin de savoir qu'il y aura quelqu'un pour l'épauler dans la régence quand je ne serais- maintenant que je ne suis plus là.

Je t'ai dit tout ce qui m'importait. Maintenant, il me reste une dernière chose à t'avouer, avant que tu ne tournes mon chapitre dans le grand livre de ta vie. Plus que la lumière, plus que la liberté, plus que la vie, tu m'as apporté quelque chose d'essentiel, toi, Loki Odinson. Tu m'as apporté l'espoir. Tu m'as donné cette étincelle qui m'a fait tenir tout ce temps et qui me permet encore de t'écrire ces mots.

L'espoir que malgré toutes mes précautions, tu me retrouveras assez tôt pour que je puisse te dire au revoir. Tant pis pour la lumière. Tu vaux bien plus qu'elle.

Alors je te dis adieu, Loki. Et je te demande d'être heureux.

Soit heureux, pour moi. Soit heureux pour toi, aussi. Mais surtout, Loki, surtout, soit heureux en mémoire de l'espoir.

Ironiquement tien,

Arno Antony Stark, à qui tu as appris à vivre.