Chapitre 26 – Bon anniversaire

PDV Heiwana du 26 avril au 4 mai 1996

Nous sommes le premier jour des vacances de Pâques. Mon père m'a envoyé une lettre plus tôt dans la semaine afin de m'ordonner de rester au château, ce qui m'arrange au final. Cela me laisse une semaine sans cours pour rattraper mes révisions en retard. Et surtout pour dormir jusqu'à midi. Je suis crevée. J'ai tellement de choses à faire.

Alors que je descends dans notre salle commune pour travailler, je vois un mot sur le tableau d'affichage, informant les élèves qu'un entretien avec notre directeur de maison doit avoir lieu afin d'examiner nos perspectives d'avenir. Génial. Donc j'ai une semaine pour trouver ce que je veux faire dans ma vie. Je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas encore quinze ans. Je ne veux pas me préoccuper de mon avenir pour l'instant.

Je reste un instant pensive devant cette note. J'essaye de trouver mes atouts pour savoir dans quoi m'orienter. Et le résultat de mon introspection est toujours le même, je veux créer des sortilèges. C'est vraiment ce qui me plairait je pense. Pouvoir maîtriser la magie à un point tel, que je pourrais changer la façon dont les gens l'appréhendent et l'utilisent. Mais je doute qu'il y ait un parcours scolaire pour ça. Je dois juste continuer à étudier et à expérimenter. Enfin, on verra bien ce que le professeur Rogue me dira.

Pour l'instant, j'ai une mission bien plus importante à remplir. Je dois aller manger. J'ai la dalle. Lorsque j'arrive dans la Grande Salle, Ombrage vient directement me voir, Drago sur les talons. Elle souhaite que nous allions dans son bureau. Super, et je mange quand moi ? Quelle connasse. Priver les élèves de repas c'est vraiment inhumain. Je suis sûre que même à Azkaban ils n'ont pas à supporter ça. Oui, je dramatise, et alors ?

Une fois dans son antre, elle nous demande de nous asseoir. Les fauteuils sont moelleux mais les décorations illustrées avec des chats me mettent vraiment mal à l'aise. Okay ces petites bêtes sont mignonnes mais trop c'est trop.
Elle nous explique qu'elle aime notre idée de créer une sorte de brigade. Et que dans l'après-midi, un nouveau décret sortira. Celui-ci disposera que dorénavant quelques élèves triés sur le volet assisteront le Ministère à faire régner l'ordre. Ces élèves pourront infliger des retenues et retirer des points aux autres. Malefoy et moi-même sommes en charge de cette brigade. Elle nous demande si nous avons des noms d'élèves à lui proposer pour rejoindre nos rangs. Facile, des Serpentards que nous pouvons facilement contrôler. Zabini, Nott, Parkinson, Goyle, Crabbe et toute la clique. Finalement, la cour du Roi Drago va être utile.

La directrice semble emballée. Elle nous distribue des badges à épingler sur nos robes de sorcier afin que notre statut soit reconnu de tous. Génial, les serpentards vont faire régner la peur, quoi de mieux ? Je sais très bien qu'il va y avoir des abus mais au moins je profiterai de mon statut privilégié pour protéger Hermione et Potter.

En parlant de ça, je vais amadouer l'autre harpie en rose. Je lui annonce qu'au vu de mes résultats médiocres en métamorphose, le professeur McGonagall m'a attribué Hermione en tuteur. Que j'ai instauré une relation presque cordiale avec elle afin de pouvoir la surveiller elle et de ce fait Potter. Je l'informe que je peux continuer et venir l'informer si j'apprends que Potter a des contacts avec Dumbledore ou d'autres indésirables. Elle approuve vivement. Super, j'ai Ombrage dans ma poche. Une bonne chose de faîte.

Nous sortons de son bureau et je demande à Drago de me rejoindre dans le Hall plus tard dans la soirée. J'ai un dernier truc à organiser. Histoire de tout remettre à plat.

Lorsque je retrouve Drago dans le Hall, il est curieux à propos de notre destination. Nous sortons dans le parc et nous dirigeons vers le saule cogneur. J'enchante une brindille avec ma baguette afin d'activer l'entrée de la cachette sous l'arbre. J'emprunte le passage en premier et Drago est sur mes talons. Lorsque nous arrivons dans la pièce où j'ai embrassé Hermione pour la première fois, celle-ci s'y trouve déjà en compagnie de Potter.

Je n'attends pas qu'un des deux garçons réagisse et je prends la parole.

- Bon, j'ai organisé cette petite réunion afin que nous accordions nos violons. Si nous voulons nous en sortir maintenant qu'Ombrage règne à Poudlard il va falloir se serrer les coudes.

Harry ouvre la bouche pour protester mais Hermione l'en empêche.

- Heiwana a raison. Oubliez vos rancœurs et concentrez-vous. Il ne s'agit plus de gamineries d'adolescents maintenant, mais on a un mage noir sur le dos en plus du Ministère.

- Exactement. Avec Drago on a formé une brigade inquisitoriale pour pouvoir être au courant de tout et vous protéger. Alors on va devoir jouer aux méchants serpentards mais on espère bien récolter des informations derrière. Les autres membres de la brigade ne sont pas au courant et vont abuser parce que ce sont des cons. Surtout Crabbe, Goyle et Parkinson.

Ils approuvent notre plan. C'est une bonne chose. Harry engueule quand même Drago parce qu'apparemment c'est lui qui l'aurait capturé lors de la soirée où Dumbledore est parti. Ha, je ne savais pas cette information. Ce qui explique pourquoi le blondinet était de mauvaise humeur.

Nous finissons de nous mettre d'accord. Les deux gryffondors semblent d'accord avec nous. Bien. Alors que la réunion touche à sa fin, Drago prend la parole.

- Allez viens Potter, rentrons au château. Laissons ces deux-là s'envoyer en l'air tranquillement, elles en meurent d'envie.

Mais quel connard. Hermione est aussi rouge que sa cravate et je ne dois pas être mieux. Les garçons sortent en riant. Je suis à deux doigts de les poursuivre et de leur jeter un maléfice. Ce serait plutôt à eux de coucher ensemble, vu la tension sexuelle entre eux. Non mais.
Hermione est toujours aussi mal à l'aise. Je m'approche d'elle et la prend dans mes bras, tout en enfouissant ma tête dans son cou. Je la sens se détendre. Tant mieux.

Je la sens lâcher un soupir, je pose mes lèvres sur sa joue et m'assois sur le lit. Elle me rejoint et je passe mon bras autour de ses épaules. Nous restons un instant silencieuses.

- Tu sais..

Elle hésite avant de continuer. Je caresse doucement le bas de son dos avec ma main pour l'inciter à continuer.

- J'ai jamais..enfin même avec Viktor c'était juste..enfin il ne s'est rien passé…

Oh. Je pensais vraiment qu'elle avait couché avec Krum. Donc, elle est vierge. Bah on sera deux comme ça. Je la rassure du mieux que je peux mais les mots ne sont pas mon fort. Ça a cependant l'air de fonctionner parce qu'elle me sourit. Je l'embrasse doucement et elle répond à mon baiser. Elle me bascule en arrière et vient s'allonger sur moi. Je la laisse faire, elle mène la danse pour l'instant.

Sa langue glisse entre mes lèvres et j'ai vraiment chaud tout d'un coup. Je pose mes mains sur ses fesses et je me fais violence pour ne pas explorer son corps. Ce n'est pas le moment. Je suis satisfaite rien qu'à l'embrasser.

Nous restons de longues minutes dans cette position, mais j'ai l'impression qu'à peine quelques secondes se sont passées. Ce me fait toujours ça lorsque je suis avec elle. Comme si le temps se moquait de moi et cherchait à me rendre folle. Comme s'il souhaitait m'indiquer de profiter de chacun de ces instants parce qu'au final ils ne seront jamais assez nombreux. Parce que je ne serai jamais rassasiée de sa présence. Parce qu'un jour elle m'échappera et je regretterai que le temps soit passé aussi vite.

Elle se relève et la sensation de son corps contre le mien me manque. Mais nous devons rentrer au château, il se fait tard. Je l'embrasse encore une fois, deux fois, trois fois, autant de fois qu'elle me l'autorise. J'ai cette sensation dans le creux de mon ventre que chaque baiser est le dernier. Stupide amour.

J'ai enfin réussi à rattraper tout mon retard dans mes révisions et tant mieux. Nous sommes le dernier jour des vacances et je reconnais que j'ai bossé doucement mais sûrement. Entre mes pauses avec Hermione, mes pauses avec Drago ou mes amis, mes pauses pour la brigade et mes pauses pour manger, je n'ai pas ouvert beaucoup de livres. Mais au moins tous mes devoirs sont faits et je suis prête en cas de contrôle surprise. Et en plus, j'ai réussi à convaincre un elfe de maison de m'apporter des petits gâteaux directement dans la bibliothèque pour le goûter. Je dois juste manger avec discrétion mais ça fait plaisir.

Je suis d'attaque pour la rentrée. J'ai mon entretien pour mon orientation demain matin. J'espère juste que Rogue ne va pas juger que mon choix est stupide. `

Je me rends dans le bureau de Rogue avec une boule au ventre. Je n'ai jamais parlé à personne de mon envie professionnelle. Et le professeur de potions n'est pas connu pour être le plus tendre de Poudlard.

Lorsque j'arrive dans la salle de classes, il abhorre un air indifférent, comme à son habitude.

- Miss Selwyn, installez-vous.

Il fait apparaître un fauteuil et je m'assieds. J'ai l'impression que je vais m'évanouir.

- Puisque je suis censé écouter tous les vœux les plus improbables les uns que les autres des crétins qui composent la maison de Serpentard, je vous écoute. Que voulez-vous faire plus tard.

- J'aimerais créer des sortilèges.

- Vous vous en pensez capable ?

- Oui. Je passe beaucoup de temps à faire des recherches sur différents sortilèges. Et je sais que pour l'instant j'ai encore beaucoup à apprendre. Mais j'ai déjà réussi à mon petit niveau à faire quelque chose.

- Montrez-moi ?

- Pardon ?

- Montrez-moi ce que vous savez faire.

J'espère qu'il ne va pas juger mon sort trop ridicule. C'est quelque chose que je développe depuis plusieurs semaines. Ce n'est pas très impressionnant. Et j'ai encore du mal à le rendre stable. Je n'ai pas exactement compris toutes les facettes de la magie. Tout ce que je sais c'est qu'un enfant peut faire de la magie sans baguette, donc ça veut dire que la magie est en nous. Qu'en nous concentrant suffisamment fort, en prenant le temps on peut l'apprivoiser petit à petit. Que dire un sort au final ce n'est qu'exprimer ce qu'on veut faire. Et qu'au final, le sort n'est même pas nécessaire. Ou même la baguette. Ce ne sont que des catalyseurs de la magie ça nous permet de mieux la maîtriser. La magie c'est comme un puzzle, il faut emboîter les pièces pour voir le résultat. Et c'est comme ça qu'en réfléchissant, en me concentrant sur ce que je voulais, j'ai réussi à faire quelque chose.

Je tends ma main gauche droit devant moi, en tenant fermement ma baguette. Je ferme les yeux. J'essaye de ressentir la magie. De sentir son picotement familier en moi. Je pense fort à ce que je veux. Petit à petit je vois se dessiner devant mes yeux ce que je veux, je sais ce que j'ai à faire. Ma baguette fait un mouvement de vague, dessinant la lettre « m » en minuscule avant de s'abattre brutalement vers le bas.

Le professeur Rogue lâche un cri de douleur et appuie sa main sur son poignet. Mon sortilège de piqûre a fonctionné. Il n'est pas fait pour blesser gravement mais juste pour faire une sensation d'aiguille sur le bras. C'est très utile pour embêter certaines personnes.

- Recommencez. Et cette fois, visez ma cuisse. Je veux voir si c'était un accident.

Je m'exécute. Cette fois il s'y attend et reste imperturbable.

- Vous avez créé ça.

- Oui.

- Vous n'êtes peut-être aussi inutile qu'il n'y paraît. Vous pourrez sans doute accomplir votre objectif. Il n'existe pas de formation spécifique pour ce que vous voulez faire. Je vous recommande cependant de continuer à suivre les cours de Sortilèges, de Défense contre les forces du mal et de Métamorphoses qui vous permettront d'étudier de nombreux sorts. Allez également parler au professeur Flitwick à l'occasion. Il pourra sans doute vous prêter des ouvrages.

- Merci professeur.

Je sors de cet entretien avec un sourire aux lèvres. Je crois que j'ai réussi à l'impressionner. Non seulement j'ai pu exécuter mon sort mais je n'ai pas eu à le prononcer. C'est quelque chose que je ne maîtrise pas encore. J'essaye de plus en plus de ne pas avoir à formuler les incantations, je me dis qu'en cas de bataille ça pourrait être utile. Mais je suis tellement habituée à le faire que ce n'est pas évident.

Ma journée de cours se poursuit calmement, vers dix-sept heures trente, alors que je sors de ma salle commune, je vois une foule d'élèves dans le Grand Hall, et au milieu de cette masse, Fred et George Weasley. Ombrage est là, et elle a l'air très énervée. Elle les confronte au sujet d'un couloir qu'ils auraient transformé en marécage. Les Weasley sont très calmes, presque satisfaits. D'un coup ils lancent un sort et avant que je ne puisse comprendre ce qu'ils se passent, ils montent sur leurs balais qu'ils ont appelés grâce au sortilège d'attraction et volent hors de l'école. Alors ça, c'est la sortie la plus classe que j'aie pu voir. Ombrage est furieuse. Mais tous les élèves applaudissent.

Les jours qui suivent, l'école est encore sous le choc de leur départ. Il y a une sorte d'effervescence. Comme si l'âme des jumeaux avait envahi l'école, le chaos est total. Le régime de terreur instauré par Ombrage en prend un coup. J'ai même l'impression que les professeurs s'en mêlent. En tant que membre de la brigade inquisitoriale je suis censée mettre un terme à tout cela, mais j'avoue que je ne le fais pas. Je fais semblant de chercher des suspects au désordre ambiant mais je m'en garde bien. Je dois cependant faire attention, car les farceurs tentent de s'en prendre à moi. J'ai failli me prendre plusieurs sortilèges lancés par des élèves pris d'une volonté de rébellion mais heureusement j'arrive à les esquiver. Ce n'est pas le cas de tout le monde puisque plusieurs membres de ma maison finissent à l'infirmerie.

Entre ça et les cours, c'est avec surprise que je reçois une lettre de ma mère. Elle ne m'écrit que rarement et pour les grandes occasions. Par Merlin, c'est vrai, c'est mon anniversaire. J'ai quinze ans aujourd'hui. Je ne suis pas d'humeur à le fêter. Je ne vois pas ce que ce jour a de spécial. Je suis toujours la même personne. J'ai toujours les mêmes préoccupations. Rien n'a changé. Je ne suis pas plus sage, ou plus forte ou je ne sais quoi.
Mais la lettre de ma mère me fait plaisir. Elle a même joint un livre à sa missive et cela me réchauffe le cœur. Je commence ma journée avec le cœur léger.

Les cours se passent plutôt bien. Drago ne me souhaite pas un bon anniversaire et j'apprécie. Il sait que je n'aime pas vraiment le fêter. Pour moi c'est un jour comme les autres. J'aime juste le passer avec mes amis. Il me suffit de rire avec lui pour être heureuse. Je n'ai pas besoin de cadeaux, j'ai juste besoin d'un grand éclat de rire. Cela me suffit amplement.

A dix-huit heures trente je me dirige vers la bibliothèque pour retrouver Hermione. Je l'attends patiemment plus d'une demi-heure mais elle ne vient pas. Je continue de l'attendre mais c'est comme si elle avait oublié. Je ressens de la déception. Mais après tout peut-être qu'elle est occupée, même si elle n'a jamais raté le moindre de nos rendez-vous studieux. Elle est préfète après tout, elle a pu avoir un empêchement.

Je me replonge dans ma lecture et ne suis dérangée qu'au bout de quelques minutes par Weasley. Génial. Manquait plus que ça pour rendre cette journée parfaite.

- Hermione ne peut pas venir.

- Je m'en suis doutée figure toi.

- Je devais te le dire il y a trente minutes mais j'avais autre chose à faire.

Il a un sourire satisfait sur le visage que j'ai très envie d'effacer à coup de sortilèges. Je reste calme et commence à ranger mes affaires.

- Elle m'a donné une note pour toi

Il me tend la note et elle est scellée. Donc cet idiot n'a pas pu la lire sans qu'Hermione apprenne par la suite qu'il a été trop curieux. Ça a dû le rendre fou de ne pas savoir ce qu'elle voulait me dire. J'attrape la note et l'ouvre. Elle me demande de la rejoindre sous le saule cogneur. Etrange. J'attrape mes affaires et je me précipite hors de la bibliothèque en ignorant complétement Ron.

Si elle m'attend depuis longtemps, elle a dû penser que je ne viendrais pas. Je cours presque jusqu'à notre lieu de rendez-vous. Lorsque j'y arrive enfin, je me stoppe net, je reste figée. Elle a allumé des dizaines de bougies, et rendu la pièce complétement magique. Je n'ai plus l'impression d'être dans une cabane miteuse. Je reste ébahie. Hermione me rejoint et d'une voix timide me demande si ça me plait. Je lui réponds par l'affirmative et l'embrasse. Elle me souhaite un bon anniversaire. Je cherche à savoir comment elle est au courant. Drago l'a mise au courant. Le sac à merde. Je suis tellement reconnaissante de l'avoir comme meilleur ami.

Elle me tend un paquet. Attends quoi ? J'ai un cadeau ? Je n'arrive pas vraiment à réaliser. Mis à part ma mère qui m'offre un bouquin, je ne reçois jamais rien. Mon père ne prend même pas la peine de me le souhaiter. J'ouvre le paquet avec des mains tremblantes. Je me retiens de pleurer. Foutues émotions. J'essaye de rester en contrôle.
Je déballe doucement son présent. Lorsque je vois ce qu'elle m'a offert, je la regarde interloquée.

- Ce n'est qu'une photo. Il est avec Malefoy qui en prend soin le temps que tu rentres au château.

Dans mes mains se trouve la photo d'un chaton tout noir. Depuis le temps que j'en voulais un, mais je ne pouvais pas à prendre un au Manoir. Et je ne savais pas quoi en faire l'été.

- C'est de la part de Drago et moi. On s'est arrangé pour que pendant l'été il vienne chez mes parents. J'ai déjà Pattenrond alors un autre chat ne les dérangera pas, je leur ai demandé.

Mon Dieu. Je n'arrive pas à croire ce qu'il se passe. Je vais avoir, non j'ai un chaton. Une petite créature à aimer et à chérir. Un nouvel ami, que je pourrai prendre avec moi à Poudlard.

J'embrasse Hermione avec fougue afin qu'elle ne sente pas les larmes qui coulent le long de mes joues. Elle me rend mon baiser.

Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais d'un coup j'ai envie d'elle. Envie de lui montrer à quel point je l'aime, à défaut de pouvoir lui dire. Mes mains viennent se glisser sous sa chemise, sur ses hanches pendant que je la pousse vers le lit. Elle doit comprendre mon intention puisqu'elle s'allonge de façon à ce que je puisse me positionner sur elle. Toujours en l'embrassant, je défais les boutons de ma propre chemise. Mais elle m'arrête pour pouvoir le faire elle-même. Je m'occupe alors de la sienne. Bientôt chemises et cravates ne sont plus qu'un souvenir.

Mes mains se rapprochent du bouton de son pantalon. J'hésite avant de continuer, mais elle prend les devants et le déboutonne elle-même. Okay, message reçu. Nous nous retrouvons bien vite en sous-vêtements.

J'embrasse ses joues, son cou, et je descends vers sa poitrine. Elle me laisse faire. Le tissu de son soutien-gorge me gêne. Je lui demande si je peux l'enlever. Elle se contente de le dégrafer comme seule réponse. Je reste fascinée devant sa poitrine et je suis sûre que je bave un peu. Un toussotement me force à relever les yeux et elle m'observe avec un sourire amusé. Je lève les yeux au ciel avant de l'embrasser de nouveau. Par Merlin, je ne me lasserai jamais de ses lèvres. Je sens une main dans mon dos, et mon soutien-gorge rejoint le sien par terre. Je me colle contre elle, afin de vraiment la sentir contre moi. Par Morgane, je suis aux anges.

Ses mains se promènent le long de mon dos. Ma main droite me sert d'appui, tandis que la gauche remonte le long de son flanc. Je caresse doucement sa poitrine, prenant le temps de la découvrir pour la première fois. Ses mains se font plus aventureuses. L'une d'elle se glisse sur mes fesses tandis que l'autre vient jouer avec un de mes tétons. Putain que c'est bon. Ma langue se glisse entre ses lèvres. Ma respiration devient plus frénétique. Je donne involontairement des coups de rein contre elle. J'interromps notre baiser pour reprendre mon souffle, et descends ma bouche vers sa poitrine. Je l'effleure doucement de mes lèvres. Je n'ai strictement aucune idée de ce que je fais. J'essaye d'écouter les réactions de son corps pour me guider. Ma langue vient jouer avec son téton, et son corps se cambre. Je continue mon exploration, centimètre par centimètre. Je titille son autre téton, mes dents le mordillant doucement. Elle repousse ma tête. Okay, donc ça c'est non. Je fais un rapide bisou sur sa poitrine avant de revenir vers ses lèvres. Ma main glisse sur son ventre, jusqu'à sa culotte et s'arrête juste avant. Je lui demande si je peux et lorsqu'elle me répond par l'affirmative je lui retire ce dernier vêtement devenue gênant. Je fais de même avec la mienne.

Nue contre elle, je me relaxe entièrement. Elle m'embrasse et j'ai tellement chaud d'un coup. Je ne sais comment elle se débrouille et je me retrouve nue sous elle. Elle me sourit et me dit que c'est à son tour de s'amuser. Je fais la moue, je commençais à peine. A son tour elle promène ses lèvres sur ma poitrine. Lorsque sa langue passe sur mon téton je n'arrive pas à retenir un gémissement. Mes mains agrippent ses fesses tandis qu'elle parsème ma poitrine de baisers. J'ai besoin de plus, je veux plus. Mais surtout, je veux reprendre ma place sur elle. Ce n'est pas parce que c'est une Gryffondor que tout de suite elle va faire ce qu'elle veut. Je me redresse mais elle a vite fait de me maintenir allongée. Bon d'accord. Mais je ne l'écoute que parce que j'en ai envie, pas parce qu'elle l'a décidé. Il ne faut pas qu'elle se fasse de fausses idées.

Elle me demande si elle peut me toucher et j'acquiesce.

Et oh mon dieu. Je, putain. Je ne trouve plus mes mots. Tandis que je rageais sa main est venue stimuler mon clitoris. Je ferme les yeux et profite de la sensation. Elle se fait plus aventureuse et glisse un doigt en moi alors que sa langue s'occupe toujours de mon téton. C'est, étrange. Je n'ai pas mal, au contraire, ça fait vraiment du bien. Je la sens hésitante, elle bouge lentement son poignet. Je donne des coups de rein dans le vent, j'ai vraiment besoin de la sentir mieux. Elle semble comprendre mon besoin puisque son poignet se fait plus fébrile. Ça fait vraiment du bien. Elle insère un deuxième doigt en moi et je lâche un cri de douleur, je n'étais pas prête. Elle retire sa main et la pose sur ma hanche.

Elle s'excuse et je l'embrasse. Je lui demande de recommencer mais l'informe qu'un seul doigt suffit pour l'instant, que c'était vraiment plaisant. Elle m'embrasse tendrement, sa langue vient chercher la mienne et elle recommence à me toucher. Je sens peu à peu une vague de chaleur m'envahir. Mes gémissements sont de plus en plus rapprochés. J'ai l'impression qu'il ne manque pas grand-chose pour que tout mon corps explose mais je ne sais pas quoi. Je suis comme à sa merci, elle seule peut trouver ce dont j'ai besoin. Sa bouche vient se loger dans mon cou et elle y plante ses dents. Je ne sais pas décrire ce qu'il se passe. Tout ce que je sais c'est que je vois une sorte de lumière blanche devant mes yeux, un flash, et tout mon corps se relâche. Je sens vraiment son corps contre le mien, la souplesse du matelas, la douceur des draps. Je ferme mes yeux tandis qu'elle se cale contre moi. Je suis tellement bien.

Nous restons de longues minutes sans parler. Nous n'en avons pas besoin. Je suis comme sur un nuage. Petit à petit, la réalité me rattrape. Je tourne la tête et pose mes lèvres sur les siennes. Je suis vidée, je n'ai plus de force. Mais je veux lui faire autant de bien que ce qu'elle m'en fait. Je cherche à me mettre sur elle, mais elle me repousse. Je lui explique que je veux la toucher également. Elle me répond que ce soir était à propos de moi. J'insiste mais elle me fait taire avec un baiser. Elle se colle contre moi. Elle prend la couverture qui trainait au bout du lit et nous en recouvre. Elle m'embrasse encore et je lâche un bâillement. Elle me souhaite une bonne nuit.

Je l'embrasse une dernière fois avant de sombrer dans les bras de Morphée.