Les gars c'est énorme. Vous êtes énormes (dans le sens positif, pas dans le sens obèse. Okay je la ferme). Ceci n'était qu'un gribouillis d'idées vaguement cohérentes et vous en avez fait une fic à 15 fav, 73 reviews, 2 954 vues. Vous me lisez en France, en Belgique, au Canada, aux USA, en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni, au Maroc, en Suisse, en Irlande, en Chine, en Martinique, en Guadeloupe, en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas, en Grèce, à Madagascar, en Islande, et, apparemment, dans l'espace (à moins que quelqu'un puisse m'expliquer ce que signifie "Satellite Provider"). Lire mes stats me sidère toujours autant.

Je vous remercie pour ça, pour ce que vous m'avez déjà apporté quand j'ai commencé à écrire des fics i ans, pour la fidélité que vous avez montrée pendant mes deux ans de vraie absence, pour les commentaires que vous m'offrez quand je reviens au hasard d'un "gribouillis d'idées vaguement cohérentes".

J'ai relu plusieurs fois vos reviews pour le chapitre précédent, et comme aucune d'entre elle ne criait clairement "réponds-mouaaaaa", et que je sais pas quoi dire vu que je suis toujours aussi époustouflée par l'accueil que vous m'avez fait / me faites, je vais juste rassurer les quelques personnes qui s'inquiétaient de la suite des événements : non, pas de "lemon pour lectrices frustrées". J'y ai pensé puis je me suis dit "fuck that, c'était la structure de In other circumstances, je vais pas remettre ça à chaque fois non plus. C'est pas sérieux.", du coup je vous fais une fin-pas-de-fin, le type de fin que j'adore, comme ça vous vous faites chacune votre petit lemon mental personnel. Ou pas, selon les goûts. Bref, vous verrez.

Encore une fois, je remercie tout le monde,tous ceux (j'utilise toujours le masculin dans l'espoir d'avoir attiré un garçon dans mes filets) qui ont estimé que mon histoire valait d'être dans leurs favoris, ceux qui ont décidé que la tranquillité de leur boîte mail pouvait être interrompue par une alerte à chaque nouveau chapitre, ceux qui ont rassemblé leurs mots pour composer ces 73 de putains de beaux commentaires. Et ça se voit pas, mais avec tout ça vous avez donné un putain de coup de pied dans ma motivation. Un peu comme si vous m'aviez presque donné l'impression que j'avais les capacités de continuer à écrire. On a besoin de ça, parfois. Cette note finira par être plus longue que le chapitre, donc je m'arrête.

Bonne lecture !


Chapitre 9

Good

Quand Sherlock se réveilla le lendemain matin, ses jambes et celles de John étaient agréablement entrelacées, son bras sous sa nuque où des cheveux châtains et grisonnants commençaient à devenir trop longs, sa main sur son bras qui avait connu la guerre et connaissait cet âge particulier où l'on ne sera plus jamais jeune. Mais il n'était pas moins vierge que la veille.

Pas que ce soit important, il ne s'attendait pas réellement à ce que John ait la faculté de changer d'orientation sexuelle en un battement de cils.

Pas qu'il soit totalement vierge. Il était vierge de John, d'une certaine façon. Il avait eu quelques mauvaises expériences dans le passé, avec Sebastian, avec Victor. Rien qui lui eût jamais donné envie de retenter ce genre de… futilités. Il aurait voulu devenir futile, avec John. Peut-être.

Peut-être que c'était idiot, peut-être qu'il n'était pas fait pour ça. Il aimait l'embrasser, toucher ses mains, son visage. Peut-être que c'était suffisant. Tout n'avait pas besoin d'être sexuel. Puisque John semblait ne pas être intéressé et que lui-même trouvait le sexe pénible dans son ensemble, c'était sans doute pour le mieux.

Cela leur correspondait bien, après tout, de ne pas respecter ce genre de norme.

Sherlock ferma les yeux.

Julia était chez la voisine, mais on était samedi, donc il ne fallait pas se presser pour aller l'y chercher et la déposer à l'école.

L'école était relativement loin de Baker Street. Il faudrait peut-être penser à l'en faire changer, une fois que John et Julia se seraient installés. Vérifier d'abord si elle en avait envie. Elle avait peut-être des amis, ce qui était étrange du point de vue de Sherlock, mais compréhensible : elle était comme ses parents, donc sociable.

Il faudrait repeindre la chambre du haut. Elle était misérable. Changer les rideaux. Rajouter des étagères, pour tous les livres que Sherlock comptait acheter à Julia.

Il ferait plus attention à l'état de la cuisine, pour éviter d'empoisonner accidentellement Julia.

Il sentait le rythme des pulsations de son sang dans ses veines s'élever dangereusement et se rendit compte que c'était l'impatience. Il avait hâte de voir tout cela arriver.

John bougea contre lui et sa main brune quitta sa taille pour se poser sur sa fesse recouverte du coton de son caleçon. Sherlock haussa un sourcil, surpris par le mouvement. Se tortilla pour se dégager.

Dans la salle de bain, alors qu'il se rasait en écoutant le silence de John qui dormait encore, il se demanda pourquoi il avait quitté cette étreinte qui, contrairement à tout ce qu'il aurait pu prédire, ne lui déplaisait pas.

Au contraire.

Il entra dans la douche et tourna la vanne d'eau froide. Glacée.

Quand il entra dans la cuisine, il vit que John avait déjà préparé le thé. Il était assis et lisait le journal de la veille, beau en caleçon et en T-shirt.

-Merci.

Et naturellement, il se pencha vers lui pour l'embrasser, ses boucles noires et trempées frôlant son front encore tiède de sommeil. Je t'aime.

Sherlock sentit le regard de John sur son corps quand il se redressa et alla chercher le lait dans le frigo. Il se retint de sourire.

Il était bien.

.

.

.

.

.

Parce qu'il craignait que John ne craigne de prendre les choses trop vite et de réaliser qu'il se trompait, Sherlock lui avait suggéré de ne pas emménager tout de suite. Tester la vie à trois, doucement, un jour à la fois. John avait semblé trouver cela inutile, et si Sherlock avait été totalement honnête envers lui-même, il se serait rendu compte que cette précaution n'avait pour but que de le rassurer lui.

Il ne voulait pas presser les choses, tirer violemment John et Julia chez lui, contre lui, en lui, les dévorer avec cette trop grande impatience qui brûlait dans ses veines depuis sa naissance, avant de les voir partir, horrifiés et détruits.

Parfois, dans les yeux de John, il avait l'impression de lire la compréhension. Comme s'il savait. Et acceptait. Acceptait qu'il était faible, qu'il avait peur, peur de tout perdre, puisqu'à présent il savait ce que perdre signifiait.

Assis à son microscope dans la cuisine, il faisait mine d'observer des échantillons de cheveux. Il regardait John et Julia assis côte à côte dans le divan, et il comptait les jours. Ils étaient là depuis trois semaines, ils dormaient là chaque soir depuis trois semaines. John n'était retourné chez lui que pour récupérer quelques vêtements propres.

Et tout se passait bien. Ils se disputaient sur les questions habituelles, la présence de morceaux de cadavres dans le frigo, les talents littéraires de John, les photos de scènes de crime qui ne devaient pas rester à la portée de Julia. John cuisinait, Sherlock l'aidait parfois, compensait en gardant l'appartement globalement en ordre. Julia voulait apprendre à lire parce que Sherlock lui achetait trop de livres pour grands. Ils s'y mettaient parfois, le soir, à trois autour de la table du salon, et Sherlock se surprenait lui-même par sa patience. Elle apprenait vite. Elle aimait l'écouter jouer du violon. Il composait de nouveaux morceaux sans plus de connexions avec la valse de Mary.

Les quatre lettres de son prénom étaient ternies à présent, sur la cheminée de son palais mental. Elle ne bougeait plus dans les cadres qui décoraient les murs. Elle était morte. Toujours un peu là, mais morte.

Il restait tant à faire encore pour que cela ne fasse plus si mal, pour que les cicatrices se referment et que les étoiles gravées dans les chairs cessent d'être souffrance, et tout n'était pas encore totalement résolu entre eux – il restait à Sherlock un je t'aime douloureux qui palpitait sur ses lèvres mais qu'il ne parvenait à prononcer, et il restait l'improbable sujet du sexe qu'il faudrait un jour discuter – mais dans le silence d'une soirée où tout paraissait bien fonctionner – parce que tout fonctionnait effectivement, parce que par un inexplicable miracle toutes les pièces du puzzle tombaient enfin en place dans la vie de Sherlock – il lui sembla que tout serait bien, simplement bien.

.

.

.

Fin.


Et voilà, encore un chapitre très court. Comme vous le voyez, j'ai préféré laisser pas mal de portes ouvertes à votre imagination, en particulier en ce qui concerne leur vie sexuelle. J'ai lu beaucoup de textes où Sherlock était asexuel et il faut avouer que le canon tend dans ce sens. Personnellement, je préfère voir en Sherlock une sorte de "control freak" qui s'interdit le sexe comme il s'interdit toute autre distraction, et qui, comme d'habitude, finira par se rendre compte de sa méprise grâce à John. Mais je vous laisse la liberté de faire de ce texte ce que vous en voulez.

Ceci est donc la fin. Pas la fin de moi, parce que je continuerai certainement à ficker sur Sherlock, ne serait-ce qu'une fois par saison (j'avais déjà fait une fic à la fin de la saison 2, In Between, et sans me faire de pub je vous invite à l'aller lire, huhuhu). Parce que j'aurai peut-être d'autres crises de fanfic aiguë. J'espère vous y retrouver, comme toujours !

Allez, on se reverra. Bisous xxx