THIS IS THE END !

Oui mes amis, c'est le dernier chapitre de Beurk la Honteuse (si on peux compter un épilogue pour un chapitre). Merci à tous d'avoir patientés jusque là !

Je ne pense que vous ayez pensé à ce genre de fin, surtout avec le chapitre 14. Mais je ne pouvais pas laisser certaines choses comme elles l'étaient. Peut-être voyez-vous de quoi je veux parler ? Si non et bien... rendez-vous à la fin de la page ;)


Grand merci encore une fois à Naemos pour sa correction !


Réponses à Sogna (parce que pas de questions :p):

Sogna : pas de réponse à proprement parlé mais une petite remarque suite à ton commentaire au sujet de la fatigue d'Harold.

J'ai fait de l'équitation pendant quinze ans et c'est toujours l'un de mes grands plaisirs. Je peux t'assurer qu'une heure de saut d'obstacle te vide à un point affolant. Un concours après trois passages où les petits cons qu'on t'a donné te forcent ou à batailler pour les faire avancer, ou prier pour rester dessus... Et bien je peux t'assurer que ça épuise aussi.

Alors, avec un dragon qui te propulse à quinze mètres de hauteur en deux secondes (je rappelle qu'il vaut mieux bloquer sa respiration à ce moment là), les mouvements de bassin qu'il faut faire pour diriger la bête (parce qu'eux n'ont pas de renne, visiblement c'est plus simple...), la concentration qu'il faut pour éviter les mouvais coups de queue/sabres/flammes/boulets (rayez la mention inutile) et bien... t'étonnes pas de finir crever après trois ou quatre heures comme ça XD


Allez j'arrête le blabla inutile, rendez-vous en bas et...

ENJOY LE DERNIER CHAPITRE !


Beurk la Honteuse

Epilogue

Le souffle rendu brûlant par la longue et éreintante marche brisait le silence des lieux. Pas un oiseau – devenus rares depuis l'apparition des dragons – ne sifflait dans les arbres. Arbres peu nombreux d'ailleurs par ici, le plus haut point d'observation possible de l'île de Beurk. Une montagne que Stoick la Brute venait de gravir à pied, seul, pendant plusieurs heures.

Enfin le sommet.

Les mains sur les genoux, il tenta de reprendre son souffle. La dernière heure de l'ascension était sensiblement plus difficile que les premières, aucun chemin, juste de la caillasse qu'il fallait escalader à main nu. Très fatiguant.

La respiration plus ou moins revenue à la normale, le Chef des Hooligans posa ses mains sur ses hanches et contempla le spectacle. Dans quelques minutes, le soleil disparaîtrait derrière l'océan et pour le moment, les rayons dansaient encore sur la surface miroitante de l'eau à l'horizon. C'était l'une des plus belles choses que les dieux aient jamais créée. Après le lever de soleil et sa défunte femme.

Stoick sourit tristement.

« Tu te souviens de la première fois que je t'ai emmené ici ? »

Sa voix ne trouva aucune réponse. Mais la forme noire à quelques mètres de lui releva la tête pour le regarder le visage neutre. Le Furie Nocturne. Krokmou s'il se souvenait bien.

Le dragon d'Harold. Ce même garçon qui reposait entre les pattes de son dragon, silencieux, la tête contre le cou du reptile noir.

Il ne lui répondit pas, se contentant de regarder l'horizon.

Stoick continua néanmoins.

« On a mis plus d'une journée pour y arriver. Tu n'arrivais pas à escalader la muraille, ni à me suivre lorsque je marchais. On a même fini par louper le coucher du soleil. Mais tu ne t'en es pas plaint. Loin de là. »

Le Viking releva les yeux pour contempler les nuages qui commençaient déjà à virer au rose au dessus de sa tête. Les cotons blancs qui défilaient lentement, portés par le vent et qui disparaissaient silencieusement à l'horizon.

« Non, loin de là. Pour moi il n'y avait plus rien à voir mais toi, tu as levé les yeux au ciel et regardé les étoiles. Tu as dit que tu ne les avais jamais vues aussi belles que ce jour là. La lune était si grande, tu disais qu'elle avait grossi pour nous féliciter d'être parvenu jusque là. Lorsque j'ai enfin levé les yeux, je me suis demandé si tu n'avais pas raison. »

Le visage d'Harold ce jour là resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Le petit garçon d'à peine dix ans, le visage ébloui par la blondeur de la lune et l'éclat des étoiles. Stoick aimait le ciel. Mais pas autant qu'Harold.

Bien loin de ce que lui pouvait ressentir.

Le ciel avait toujours été beau. Mais le ciel était le domaine des dragons. Et Stoick n'aimait pas les dragons. Maintenant, il comprenait les sentiments d'Harold.

Il appartenait aux dragons. Le ciel lui appartenait.

Et Stoick lui, était destiné au plancher des yacks.

« Tu sais, il m'a fallu une semaine pour comprendre ce que j'avais fait. »

Il ne savait pas pourquoi il commençait par là. Ce n'était pourtant pas la plus brillante des idées. Mais il le devait. Il devait s'expliquer.

Il devait dire à Harold ce qu'il ressentait. Même si le garçon le haïssait encore plus après.

Ou peur.

Il n'arrivait toujours pas à savoir ce que ressentait son fils pour lui.

« Pendant une semaine, je me couchais tous les soirs comme si de rien n'était. Je me réveillais le matin comme si de rien n'était. Je me passais ma journée comme si de rien n'était. Et je recommençais. Encore. Encore. Comme si de rien n'était. »

Krokmou ne bougeait pas. Il se contentait de regarder le vieil homme qui parlait tout seul et d'offrir le confort que le jeune homme contre lui désirait. Sa chaleur. Son support. Ce n'était pas grand-chose mais il le savait.

Il sentait son ami contre lui se tendre à chaque mot que prononçait l'homme.

« Et puis une nuit, une semaine pile après ton départ, je me suis réveillé. Comme ça. J'étais incapable de dire combien de temps j'avais dormi. Tout ce que je savais, c'était que je ne pouvais plus me recoucher. J'avais rêvé de toi. Après une semaine, j'avais enfin rêvé de toi. »

Stoick déglutit à ce souvenir. Il se souvenait parfaitement de cette nuit là. Comme de toutes les autres qui suivirent ensuite.

« Tu étais seul sur cette barque dans laquelle je t'avais moi-même mis. Au milieu de l'océan. Mort de faim. De soif. Et un dragon t'avalait. »

Ironique. Lui avait rêvé de son fils tué par un dragon, alors que c'est lui-même qui l'avait envoyé se faire tuer et les dragons qui avaient fini par le recueillir. L'humour des dieux le laissait perplexe.

« J'ai fait ce rêve tous les soirs. Pendant ces cinq dernières années. J'ai dû passer en revue toutes les variantes possible et imaginable. Sans arrêt. Pendant. Cinq. Années. »

C'était vrai. Jamais plus depuis le bannissement de son fils, Stoick la Brute n'avait pu dormir. Toutes ses nuits étaient agressées par ces cauchemars, tous plus effroyables les uns que les autres. Tous avec un même visage.

Celui d'Harold.

« J'ai arrêté de compter les nuits blanches que j'ai passé à la maison, seul, à écouter le silence autour de moi. Je n'ai pas arrêté de penser à toi. Tous les jours. Tous les jours le poids de la honte se faisait plus présent encore que le précédent. Tous les jours je revoyais ton visage, aussi net que le jour où je t'ai envoyé à la mort… Et je n'ai même pas pu te reconnaître là-bas. »

Stoick ferma doucement ses yeux au souvenir de ce jour là. Ce jour où sa vie en suspens a repris, où son cœur éteint, s'était remis à battre de nouveau. Son fils était vivant.

« J'étais persuadé que tu étais mort. Je pensais que les dieux m'envoyaient ces images pour me faire comprendre que tu étais mort et que c'était de ma faute. Parce que ça l'était. C'était ma faute. »

Oui ça l'était. C'était sa faute. Tout ce qu'avait traversé son fils était de sa faute. Il était le Chef de ce village. Il aurait pu faire quelque chose.

Autre chose que d'envoyer son fils se perdre dans les eaux glacées sur une stupide barque.

« Lorsque je t'ai vu ce jour là, face à Alvin, couvert de plaies et de sang, sa lame dans ta poitrine… Tu avais pris le coup pour moi et je ne comprenais pas. Et puis j'ai vu ton visage. Enfin. Et j'ai compris. La couleur de tes yeux, cette cicatrice sur ton menton… J'ai compris que le guerrier qui se battait à mes côtés était le petit garçon que j'avais abandonné. Tu aurais pu me laisser être tué par Alvin. Mais tu ne l'as pas fait. Tu as pris le coup pour moi. Et quand j'ai compris… La honte m'a tellement pris aux tripes que j'ai été incapable de parler jusqu'à ce qu'on te ramène sur l'île. Je ne me souviens même plus avoir tué Alvin. Je me souvenais juste de toi. De toi et du sang. »

Oui il se souvenait de tout. De sa surprise face à la force de ce petit homme qui combattait avec autant de rage Alvin qui aurait dû être son adversaire. De leurs paroles et de la colère de son ancien ami d'avoir été doublé par ce garçon qui faisait le tiers de sa stature.

Mais surtout, il se souvenait de la glace qui avait remplacé son sang lorsqu'il avait compris qui était ce garçon, lorsqu'il avait tourné la tête vers lui avec plus d'assurance qu'il n'aurait due avec cette lame enfoncé dans la poitrine. Lorsque toujours debout, les yeux dans les yeux, il prononçait ces mots :

« Ça devait rester mon père. »

Son fils, qu'il avait envoyé se perdre dans le néant, avait déclarait qu'il restait son père. Et même si maintenant il le regardait plus, si ses yeux se glaçaient devant et si tout objet présent dans une pièce où ils seraient enfermés constituerait une arme de choix pour le jeune homme, Stoick gardait à jamais cette phrase dans sa tête.

Étrangement, les Berserks et les dragons avaient emmené une accalmie entre le père et le fils. Mais il ne fallu simplement qu'Harold soit remis sur pied pour que leur relation en revienne au même plan.

De la haine et de la peur d'un côté.

De la honte et du regret de l'autre.

Mais Harold l'avait dit. Il avait dit que cet homme dont il souffrait de la présence était son père.

Même s'il avait tout foiré dans leur histoire, Stoick était présent dans son cœur.

Même en tout petit, casé à côté du coin de la poutre de sa chambre. En tout petit.

« J'ait été incapable de dire quoi que ce soit sur le retour. Je n'arrivais pas à y croire. Le fils que j'avais tué, m'était rendu… Enfin c'était ce que je croyais. Ce jour là sur la rive, lorsque je t'ai envoyé sur l'eau, je t'ai vraiment tué. Et tu n'es jamais revenu. En tout cas pas pour moi. »

Il avait envoyé un petit garçon sur ce bateau. Ce qui était revenu, c'était un tueur, calculateur, froid et méthodique. C'était ce qu'il avait fait de son fils. Et pourtant…

Et pourtant il l'avait vu. Il avait vu ce petit garçon qu'il avait tué.

Il l'avait vu sur le dos du dragon noir.

Il l'avait vu au milieu des reptiles brûlants.

Il l'avait vu dans le regard qu'il portait à la guerrière blonde.

Mais ce n'était pas pour lui. Le petit garçon ne se montrerai plus devant lui, il n'aurait droit qu'à l'hostilité et à la langue acerbe. Il le méritait. Astrid y avait le droit. Ses amis y avaient le droit. Gueulfor y aurait le droit bientôt.

Mais pas lui.

« Quand je t'ai regardé revenir au village. Parler avec Astrid. Avec les autres. Rire avec eux quand tu pensais que personne ne regardait… J'ai… J'ai cru que mon cœur s'arrêtait. Parce que tu étais là. Tu revenais doucement à la vie, celle que je t'ai enlevée. »

Son regard se perdit dans les nuages maintenant orangés du ciel.

« Et lorsque je t'ai vu avec les dragons… Les protéger comme ils le faisaient pour toi… Protéger le village avec eux… C'est quelque chose que je n'avais jamais osé imaginer. Pour moi, les dragons étaient des monstres, c'était tout. Comme je pensais de toi auparavant que tu n'étais qu'un petit garçon maladroit qui ne parviendrait jamais à lever une arme. Mais ces deux choses que je croyais immuables… Tu m'as-… Non, tu nous as montré qu'on se trompait lourdement. Que les choses pouvaient changer. Je suppose que maintenant, c'est à nous de changer. A moi de changer. »

Stoick se risque à un coup d'œil vers son fils qui n'avait pas bougé. Son dragon non plus. Ce dernier continuait de le regarder, neutre, le corps enroulé de manière protectrice autour de celui de son ami. Harold, comme son dragon, n'avait absolument pas changé d'expression pendant tout le monologue de son géniteur. Le Chef de Beurk soupira.

« Je sais que tu me détestes. Et par les dieux, ce que je le mérite… Mais Harold… S'il te plaît… Je t'en prie, regarde moi. Crie toutes les horreurs que tu veux, hurle-moi dessus n'importe quoi ! Tu peux même demander à tes dragons de me dévorer je m'en moque ! Je croyais protéger le village mais je me trompais ! Je voulais tellement le protéger que j'ai fini par faire la plus grosse erreur de ma vie ! Alors Harold… Je donnerais tout pour un geste. »

Stoick s'était retourné vers lui, à genoux au sol, les mains sur ses cuisses. Il implorait Harold du regard qui ne le regardait toujours pas, le dragon même qui ne lui renvoyait toujours que sa neutralité.

En fait non. Le dragon n'était pas neutre. Au moindre geste, Stoick finit par le comprendre, le dragon l'enverrait rejoindre le Walhalla.

Et il doutait d'accéder à la table d'Odin.

« Je ne demanderai pas pardon Harold, parce que je ne le mérite pas. Je ne dirais pas désolé parce que c'est trop loin de ce que je ressens. Juste… fais quelque chose… »

De longues secondes s'écoulèrent, durant lesquelles Stoick resta ainsi, dans la même position à se demander si les mots qu'il avait choisis étaient les bons, ce que ferait Harold, s'il allait simplement faire autre chose que regarder le soleil qui se couche. Mais finalement, sa patience paya. Harold bougea.

C'est le dragon qui bougea en premier. Sa tête pivota vivement vers celle de son ami, avant de dérouler sa queue et de commencer à se lever, suivit du jeune homme qui gardait son regard braqué sur l'horizon. Le dragon s'assit, ses deux grands yeux verts si étrangement semblables à ceux de l'auburn fixés eux sur la silhouette qui commença à s'éloigner de lui.

Harold s'approchait de son père. Il ne le regardait même pas. Se contentant de marcher dans sa direction. Stoick cru même qu'il allait lui passait à côté sans rien dire mais non, il s'arrêta juste à sa gauche. Le Chef l'implorait du regard mais toujours rien.

Son fils refusait toujours de le regarder.

« Harold- !

- Lève-toi. »

La voix du jeune homme était étrange à entendre pour son père. Il n'avait plus l'habitude du timbre si particulier de son propre fils qui lui ordonnait maintenant de lui faire face. C'était ce qu'il voulait.

Mais Stoick eut beaucoup de mal à trouver la force de se dresser devant lui.

Il n'avait jamais fait attention à la taille d'Harold. Il avait conscience que son fils avait grandit mais le petit garçon qui lui arrivait à l'abdomen – et encore – était dorénavant à hauteur de son épaule. Et malgré la tête qu'il manquait encore au jeune homme pour le dépasser, Stoick ne s'était jamais sentit aussi petit que maintenant.

Brisant ses pensées, Harold s'avança vers lui. Pour ne pas s'arrêter. Obligeant le Chef à reculer de plusieurs pas. De beaucoup de pas.

Lorsqu'il sentit le vide sous son pied, Stoick s'arrêta brusquement et regarda derrière lui. Le vide. Sur une distance qu'il ne voulait même pas évaluer.

Stoick se demanda s'il devait s'inquiéter. Harold avait dit qu'il ne tuerait plus jamais qui que ce soit.

Est-ce que ça comptait pour lui ?

Est-ce que ça comptait sans arme ?

Est-ce que ça comptait vraiment ? Il était prêt à mourir comme ça s'il le fallait.

Son fils s'arrêta à trois pas de lui. Sans doute plus proche que ce qu'ils n'avaient jamais été. Le silence s'installe pendant plusieurs secondes. De trop longues secondes. Mais enfin, Harold prit la parole.

« Tu te souviens de la dernière chose que tu m'aies dite ? »

Les derniers morceaux du cœur de Stoick la Brute se brisèrent dans sa poitrine. Oui il s'en souvenait. Que trop bien même.

Mais pourquoi lui avait-il dit ça ? Mais pourquoi ?

« Tu n'es pas mon fils. »

Il refusait de les dire. Il refusait de dire ces mots qui le hantaient depuis cinq ans et qui le hanteraient pour le restant de ces jours. Ces mots qu'il n'avait jamais pensés mais que la colère lui avait arrachés.

Par Odin qu'il avait honte.

« Oui. » Répondit-il simplement.

Harold hocha doucement la tête. Sans une explication, il leva son pied qu'il posa sur l'immense ceinture que portait son père, le laissant dans l'incompréhension la plus totale.

« Harold ?

- Ouais. Moi aussi je m'en souviens. »

Puis il poussa.

Harold le poussa.

Dans le vide.

Stoick mit un certain temps avant de comprendre ce que son fils venait de faire. Et pourtant, lorsqu'il comprit enfin qu'Harold venait simplement de le jeter dans le vide, il se sentit presque heureux.

Heureux parce qu'après il n'aurait plu honte.

Heureux parce que la porte du palais d'Odin se fermaient à jamais pour lui. Il ne la méritait pas.

Heureux parce que son fils avait fait un geste.

Mais il ne l'avait pas regardé. C'était son seul regret. Qui s'ajoutait aux nombreux qui se rapportaient au bannissement de son fils.

Il n'avait pas mérité son fils. Comme il n'avait pas mérité sa mère avant lui. Comme il ne méritait pas son titre.

De père. De chef. De Viking.

C'était sans doute une fin assez déshonorante pour lui.

Stoick ferma les yeux. Il apprécia la chute libre pendant les dernières secondes qui lui restaient à vivre. Le vent dans ses cheveux pourtant toujours protégé de son casque. Son sifflement dans ses oreilles. Sa froide morsure sur sa peau.

Et ses griffes acérées sur ses épaules.

Stoick rouvrit brusquement les yeux pour les refermer derechef lorsque sa chute prit un tout autre angle, un peu trop brusquement pour son estomac d'ailleurs. Il put enfin les rouvrir lorsqu'il se sentit plus ou moins aller dans une seule direction.

Pour se rendre compte que la direction était loin de ce qu'il imaginait.

Il était dans les airs. Agrippé par les épaules par ce même dragon qui l'avait regardé pendant tout son monologue de tout à l'heure. Et sur son dos, se trouvait son fils.

Harold.

« Qu'est ce que tu fais ?! »

La question était sortie d'elle-même, sans que Stoick n'arrive à l'arrêter. Il ne voulait pas poser de questions. Pas à Harold. Il voulait simplement faire tout ce que son fils voulait qu'il fasse.

Mais toutes ces belles convictions disparurent lorsque son fils passa la tête par-dessus le corps de son dragon pour le regarder.

Pour ancrer ses yeux dans les siens.

Et Stoick cru vivre à nouveau.

Son fils, Harold le regardait. Droit dans les yeux. Sans colère. Ni haine. Ni quoi que ce soit. Simplement, une volonté dont il ne savait rien.

« Tu voulais protéger le village ? Cria l'auburn. Je vais te montrer ce que je protège ! »

Le dragon de son fils ralentit pour entamer un virage dans les airs. Stoick vit son fils regarder à l'horizon et il suivit son regard.

Pour en oublier son nom.

Devant lui, se tenait le spectacle le plus fantastique auquel il n'ait jamais assisté. La mer s'étendait au-delà de sa vision, bordée des couleurs qui lui conféraient le couché du soleil. L'île de Beurk se tenait là, immobile au milieu de l'océan, presque seule au monde, se dressant fièrement au dessus des eaux. Les nuages bordaient son sommet, si lointain alors qu'il s'y tenait il y a quelques secondes seulement. Le village était encore visible, mais les gens qui y habitaient étaient bien trop petits pour les reconnaître. Tout ce qu'il voyait était des points noirs qui se baladaient aux milieux des bâtisses méconnaissables à cette distance. Et les points plus gros devaient sans doute être les dragons.

Jamais Stoick n'aurait imaginé voir quelque chose comme ça. C'était plus beau que tout ce qu'il avait pu imaginer. Il se trouvait presque au niveau des nuages. Presque dans le domaine des dieux.

Dans le domaine des dragons.

« Ce que tu voulais protéger, ce n'était un bout de caillou trempé et les gens qui s'y trouvent. Ce que je voulais protéger, c'était ça ! »

Le cœur battant, Stoick vit le bras d'Harold décrire un grand cercle derrière lui et le souffle coupé, il vit… ça.

Beurk. L'horizon. La mer. Le ciel. Et les dragons par dizaine qui suivaient Harold en hurlant.

Stoick ne se contentait que des hommes.

Harold lui, avait bien plus à protéger que trois pelés sur un caillou. C'était un monde entier qu'il tentait de faire tenir debout.

Un monde où les dragons et les hommes découvriraient ensemble leurs limites.

Stoick ne sut pas s'il avait recommencé à pleurer ou si c'était toujours les même larmes. Il avait promis de ne pas s'excuser. Mais les mots vinrent avant qu'il ne puisse réfléchir.

« Je suis tellement… tellement désolé Harold ! »

Par-dessus son épaule, son visage criait au regret et à la peine envers un Harold silencieux. Et triste.

« Je sais, répondit-il simplement. J'ai toujours su. Je savais que tu avais fait ça pour le village. Et je n'arrivais même pas à t'en vouloir à cause de ça. Ce n'est pas toi qui m'a mis dans cette foutue galère en direction du Sud. Grâce à toi, j'ai passé les quatre mois les plus fabuleux de ma vie... J'ai découvert les dragons grâce à toi. J'ai trouvé ce monde grâce à toi. »

Stoick chercha à parler mais n'y parvient pas. Il demeura ainsi, hébété à ouvrir et refermer la bouche sans qu'aucun son ne s'en échappe.

Harold le remerciait.

Harold le remerciait de l'avoir banni.

Harold ne lui en voulait pas.

Comment pouvait-il ne pas lui en vouloir ? Stoick se haïssait pour ce qu'il avait fait ! L'eau ne lui reflétait désormais que l'image d'un père qui avait tué son propre fils !

Et le dît fils ne lui en voulait même pas.

Les dragons ne possédaient donc aucune rancune ?

« J'ai préféré le village à toi… Murmura-t-il. Ce jour là… J'étais conscient que tu ne t'en sortirais pas !

- Tu l'as fait pour les protéger. J'ai aussi dû faire mes choix pour protéger ceux que j'aime.

- Mais tu es ce que j'ai de plus précieux Harold !... Toi et ta mère… étiez ce que j'avais de plus précieux… Et malgré tout…

- J'ai tué des innocents sans même un regard, répliqua Harold. J'ai découpé des têtes simplement parce qu'on me le demandait. Je l'ai fait pour pouvoir rentrer. Au final, on n'est pas si différent. Nous protégeons les nôtres. Qu'importe la manière. »

Stoick serra les lèvres alors qu'il peinait à ravaler les larmes qui cherchaient à nouveau à s'échapper. Mais il n'avait plus le droit. Il n'avait plus le droit de s'auto-flageller de la sorte.

Il avait perdu son fils dans les eaux pour protéger son village. Il n'aurait pas dû le sacrifier mais il avait fait un choix.

Harold avait tué des innocents par dizaine, par centaine peut-être pour revenir auprès des siens. Les dragons. Pour les protéger de la Reine. Il n'aurait pas dû non plus. Mais il avait fait un choix.

Le poids de la culpabilité toujours présente, s'amoindrit malgré tout dans le cœur de Stoick. Même si lui ne comprenait toujours ce qui l'avait poussé ce jour là à abandonner son fils, Harold semblait le comprendre.

Non. La culpabilité était toujours aussi forte. Mais Harold savait qu'elle était présente.

C'était suffisant.

Stoick vit son fils se relever sur la selle de son dragon. Parmi les autres reptiles volants, il étendit ses bras tatoués et hurla.

Son vêtement se gonfla dans son dos, comme il l'avait vu plusieurs jours auparavant. Comme deux grandes ailes qui n'attendaient que lui pour s'envoler. Pour le faire s'envoler parmi les dragons.

Mais il n'avait pas besoin de ça. Harold volait.

Il empruntait le dos, les ailes, les griffes, les crocs et les écailles des dragons.

Il volait sur leur dos.

Il volait avec eux.

Il faisait partie d'eux autant qu'ils faisaient partie de lui.

« Les dragons sont fabuleux hein ? »

Stoick sursauta à la voix d'Harold. Il s'attendait presque à l'entendre gronder comme un dragon au lieu de s'exprimer comme un homme.

« Les dragons m'ont offert le ciel. Krokmou m'a offert ses ailes. Les rendre libre était la moindre des choses que je pouvais faire pour eux. »

Harold rouvrit les yeux qu'il avait clos un peu avant et plongea son regard dans l'immensité bleuté qui s'étendait devant lui. Mer et ciel. Il les descendit enfin pour regarder son père. Le visage plus heureux que Stoick n'est jamais vu.

« Tu veux voir ce que je préfère entre tout avec les dragons ? »

Stoick prit peur.

Une peur stupide mais compréhensible. Harold avec ce regard.

Ce regard qui disait très clairement : « Je vais faire un truc stupide. Si je te le dis tu vas dire non c'est pour ça que je vais rien dire et tu vas manger quand même. Et tu vas en redemander. »

Encore un truc de sa mère.

Stoick vit son fils fermer les yeux, debout sur le Furie qui sourit – oui c'était un foutu sourire – avant d'étendre à nouveau les bras, de pivoter sur lui-même et de se laisser tomber dans le vide.

Tout simplement.

En quelques secondes, Stoick oublia sa voix et ses pensées pour se contenter de regarder son fils dévaler les lieux qui s'étalaient entre le ciel et la mer. Et le dragon noir n'aida pas lorsqu'il le lâcha.

Dans le vide.

La voix de Stoick revient très rapidement alors que le Viking tombait. Il hurla en battant des bras, bien loin de l'image de force et de droiture qui le caractérisaient depuis toujours. Non, là… il flippait.

Oh que oui là il flippait.

Sa voix mourut dans sa gorge lorsqu'il vit Harold remonter vers lui – ce qui était impossible techniquement parlant mais son fils savait visiblement ralentir sa course – et caller sa vitesse sur la sienne. Il vit Harold sourire avant d'éclater de rire et de tourner sur lui-même, bien vite imiter par les dragons qui les avaient suivis.

Et ce n'est qu'à cet instant que Stoick comprit.

Harold lui présentait son monde. Ce qu'il aimait. Et Stoick se devait de chercher à comprendre.

Alors il laissa ses bras le long de son corps et ferma les yeux.

Et il comprit.

La morsure du froid sur son visage.

Le tonnerre rugissant dans ses oreilles.

Son cœur tambourinant dans sa poitrine. Mais plus de peur.

D'excitation.

Il n'y avait plus de peur.

Il n'y avait plus que la caresse du vent.

Le rire d'Harold.

Et la présence des dragons à ses côtés.

Stoick ne put retenir le cri qui s'échappa de sa gorge. Un cri de joie. De libération.

Un cri bien proche de celui de son fils.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit Harold lui sourire en coin et lui montrer la mer. Bien trop proche maintenant. Mais Stoick ne put s'inquiéter. Harold était là.

Les dragons étaient là.

Dans un grand battement d'aile, Krokmou se glissa sous Harold qui attrapa la selle avant de s'envoler à nouveau. Il ne fallu pas plus beaucoup de secondes pour qu'un autre corps écailleux ne se place sous l'imposant mastodonte qu'était le Haddock père et ne s'envole, le Viking heureux sur son dos, les doigts enfoncés dans ses écailles. Le dragon qui l'avait recueilli plana silencieusement près du Furie et son ami qui regardèrent en commun le Chef de Beurk avec un sourire mutin aux lèvres.

« Alors ? Ton premier vol ? » Demanda Harold.

Un rire nerveux s'échappa de Stoick.

« Je crois que j'ai vu le Walhalla… »

Harold éclata de rire.

oOo

Le bois grinça sous son poids alors qu'il déposait son maigre fardeau au fond de la petite calle. Il remonta sur le ponton avant de décharger à nouveau un paquet sur le bois flottant.

Il entendit un battement d'aile dans son dos. Il n'eut nulle besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait. Après des années passées à le craindre, il le reconnaîtrait entre mille.

Il ne le craignait plus aujourd'hui. Enfin, si. Il le redoutait. Mais juste aujourd'hui.

« Tu vas quelque part ? »

Stoick soupira. Il savait qu'il devrait y faire face tôt ou tard. Même s'il était parti la veille, un Furie Nocturne serait capable de rattraper trois jours de navigation en quelques heures.

« J'ai… des choses à faire, répondit-il enfin.

- Choses qui impliquent une barque et de la viande séchée ?

- Des vivres. Pour trois jours. »

Il sentit son fils se tendre dans son dos et entendit le bruit mat des pattes de son dragon sur le ponton.

« Pourquoi tu fais ça ?

- J'en ai besoin.

- Tu n'as rien à prouver. On peut essayer d'oublier toute cette histoire.

- Je ne peux pas oublier. »

Stoick se retourna et observa son fils. Harold avait la tête posé sur le cou de son ami et regardait le vide les bras croisés. Krokmou lui, s'était assis et jouait de sa queue pour faire s'envoler une feuille qui passait par là.

« J'en ai besoin Harold, continua Stoick.

- Le village a besoin de toi, répliqua le jeune homme.

- Je suis certain que tu t'en sortiras très bien. Tu as le sang des Haddocks. Et tu as tes dragons avec toi.

- J'ai jamais demandé à devenir le Chef.

- Je sais. Et c'est égoïste de ma part. Mais je sais que tu y arriveras.

- Ils ne veulent pas de moi comme Chef. Je ne suis plus un Haddock, je n'ai aucun droit. Et je ne saurais jamais être un Chef.

- … Tu l'es déjà Harold. Tu t'es imposé sans le voir comme le futur Chef de ce village avec ces dragons.

- Pourquoi ça ressemble à un coup d'Etat ?

- C'est un juste retour des choses. Tu étais destiné à devenir Chef. J'ai juste été incapable de le voir.

- Et pour les lois ? Mildew.

- Que Mildew et ses stupides lois aillent se perdre dans le Néant. Et si tu nous en débarrasses pendant que je ne suis pas là, je pense que tout le monde en sera ravi ! »

Harold se permit un sourire et se redressa de son perchoir qui alla bondir sur la feuille qui s'était envolée plus loin. Puis son sourire se fanât.

« Pourquoi tu fais ça ? » Répéta-t-il.

Stoick soupira. Il savait qu'il devrait y passer tôt ou tard. Mais ça ne rendait pas la chose moins difficile à expliquer.

« J'ai besoin de comprendre Harold. J'ai besoin de comprendre ce que tu as vécu. De voir ce que tu as vu.

- Tu comptes aller là-bas ?

- Non. Mais d'être seul. Comme tu as pu l'être. »

Harold hocha la tête d'un air absent.

Il comprenait.

Ne cautionnait pas mais comprenait. Et c'était tout ce qu'il fallait à Stoick.

« Tu tiendras pas une semaine sur les eaux avec une barque comme ça. »

Le plus vieux des Haddock vit son fils avancer jusqu'au bout du ponton avant de sortir une petite fleur bleue de sa poche. Il la laissa pendre dans le vide avant de gronder doucement comme l'aurait fait son Furie. Furie qui d'ailleurs releva la tête de son tout nouveau jouet et fit danser ses oreilles sur sa tête.

Quelques secondes plus tard, un dragon émeraude brisa la surface de l'eau et alla happer dans un grand claquement la petite fleur, laissant indemnes les doigts d'Harold derrière lui. L'Ébouillantueur retomba dans l'eau avant de lentement remonter à la surface et placer sa tête à hauteur de celle d'Harold. Le jeune homme lui caressa gentiment le haut du crâne – recueillant par la même un grondement gratifiant – avant de se retourner vers son père.

« Il s'appelle Fervidus. Ça signifie brûlant. Titus a été très inspiré lorsque j'ai décidé de le dresser la première fois. Il ne le supportait pas, il disait toujours qu'il voulait le manger, bouilli. Les Ébouillantueur ne mangent absolument pas de viande. »

Harold attrapa un boute qui traînait par là et sauta dans la maigre embarcation de son père pour accrocher solidement les deux bouts aux places des rames.

« Il répond à son nom. Il protège le bateau et ceux qui sont dedans. Il se nourrit sans problème et si tu veux lui faire plaisir, trouve des fleurs. Il en raffole, comme tous ceux de son espèce. »

Stoick papillonna un moment des yeux. Se contentant de regarder son fils ramener le dragon près de la petite barque et lui donner le boute dans la bouche. Puis il ne tint plus.

« Mais… Pourquoi tu fais ça ?

- Tu veux voir ce que j'ai vécu non ? Alors je te laisse au bon soin des dragons. Tiroflan ! »

Un petit Terreur – il était presque sûr que c'était toujours le même qui répondait à Harold – apparut de l'intérieur de l'une des sacoches que contenait la selle du Furie Nocturne. A moitié ensommeillé, le petit dragon alla presque s'échouer dans les bras du jeune homme qui leva les yeux au ciel. Krokmou accourut jusqu'à lui et lui présenta sa selle d'où Harold sortit de l'encre et du papier. Quelques minutes plus tard, le dragonnier accrocha la – visiblement – lettre sur la patte du dragon avant de lui murmurer quelques mots à l'oreille. Le Terreur battit des ailes avant de se poser sur la tête du dragon des mers et de commencer à ronfler comme un yak. Ou Gueulfor dans ses grands moments.

« Harold ? Se risqua Stoick.

- Ils vont t'emmener à un ami. Tu verras tout ce que j'ai vu. Et vécu. Il en sait beaucoup.

- C'est…

- Mon Maître d'Arme. La lettre lui est adressée. Il saura quoi faire de toi. »

Stoick ne put s'empêcher de rire doucement.

« Un vrai Chef… Tu ne peux pas t'empêcher de protéger les tiens.

- Je fais juste en sorte que tu reviennes. Si tu ne le fais pas je vais avoir des problèmes. »

Harold pointa du doigt les falaises dans son dos. Derrière lui, nichés sur le dos de dragons ou tout simplement sur les limites du village en hauteur, se dressaient ni plus ni moins que la totalité de son peuple. Stoick ignorait depuis combien de temps ils étaient là ou comment il avait fait pour ne pas les entendre mais le fait était qu'ils étaient là.

Immobiles.

Solennels.

Il se crut un moment à ses propres funérailles mais il sourit en comprenant.

Le village savait. Les siens comprenaient pourquoi il faisait ça. Pourquoi il devait le faire. Et le faire seul.

Minus les deux dragons que son fils venaient de lui coller en tant que gardes du corps.

Stoick rit doucement dans sa barbe.

« Tu seras là pour eux ? Demanda-t-il à Harold.

- Un Chef protège les siens. »

Satisfait, le Viking hocha doucement la tête avant de se tourner vers les deux dragons qui somnolaient tranquillement près de la barque. Il se mordit les lèvres nerveusement avant de s'en retourner vers son fils qui lui sourit avant de s'avancer.

« Ce n'est pas compliqué. » Le rassura son fils.

Doucement, Harold lui murmura les instructions à suivre pour approcher les dragons. Il fit prendre conscience de la présence du Viking aux deux dragons avant de lui faire lentement, mais fermement, lever sa main vers eux. Tiroflan sembla s'en moquer éperdument et ignora royalement la main tendue pour aller directement se poser sur le casque du Chef qui rit amusé.

Mais Fervidus lui, se méfia bien plus que son confrère Terreur et montra rapidement les dents. Harold mit rapidement sa main entre la tête du dragon de mer et la paluche de son père et calma le dragon en quelques mots murmurés.

Lentement, le dragon rassuré s'apaisa et bientôt, son ronronnement pris la place de son grondement. Avec toujours autant de douceur, le jeune homme replaça sa main au dessus de celle de son père et la fit lentement descendre jusqu'au museau du dragon.

Et pour la première fois de sa vie, Stoick toucha un dragon pour autre chose que lui couper la tête.

Et il vit à cet instant ce qu'Harold voyait chez ses créatures qu'il avait mis tant de temps à voir.

Les écailles sous sa peau étaient chaudes. Il pouvait sentir la bête respirer et ses narines se dilater doucement sous sa paume.

Et sur le dos de sa main, celle de son fils, dont les longs doigts reposaient eux aussi sur les écailles vertes du dragon.

Il l'avait retrouvé. Il aura fallu cinq années mais il l'avait retrouvé.

Les dragons le lui avaient ramené.

Les dragons lui avaient ramené son fils.

« Prends pas trop ton temps pour revenir. »

La voix de son fils le ramena à la réalité et il sentit avec une pointe de déception la paume de son fils quitter sa main. Le jeune homme se détourna de lui pour se rapprocher de son ami à écailles noires et se reposa contre son cou. Stoick sourit.

« On verra bien. »

Le Haddock père sauta sur la petite embarcation – en réveillant Tiroflan par la même occasion – et intima à Fervidus d'avancer d'une voix tonitruante. Le dragon n'attendit pas beaucoup plus pour mâcher fortement le boute et commencer à déplacer la barque vers le large.

Stoick regarda derrière lui et sourit à nouveau.

Tous les Vikings de Beurk se dressaient sur son île, le dos droit, pour saluer leur Chef.

Harold n'avait pas eu droit à ses hommages. Parce que personne ne pensait le revoir.

Eux savaient qu'il reviendrait.

Lorsque le reflet que l'eau lui renvoyait le satisferait, il reviendrait.

Lorsqu'il comprendrait les cinq années d'exil de son fils, il reviendrait.

Et rien qu'avec le souffle chaud du petit dragon endormi dans son cou, il commençait à comprendre.

Oh. Il avait oublié quelque chose.

« Harold ! » Héla-t-il.

Son fils releva la tête vers lui alors qu'il s'éloignait.

« Je suis fière… de t'avoir pour fils. »

Stoick vit le jeune homme battre des cils un moment, le visage impassible. Le dragon à ses côtés pencha la tête vers lui. Mais Harold finit par ses contenter de sourire.

« Je suppose… que tu restes mon père malgré tout. »

Stoick se le jura à cet instant. Lorsqu'il rentrerait, il recommencerait tout.

Sa relation avec Harold.

Il recommencerait tout à zéro.

Et ce seront les dragons qui lui montreraient la voie.

FIN


Et voilà ! Finite mes amis !

C'est parti pour le ballets des remerciements : Merci à tous d'être déjà, arrivés jusqu'ici. Merci aussi à tous ceux qui m'ont reviewsé, favorités, followés (néologismes mes amis) pour cette fiction et Harold le Banni et évidemment tout ceux qui ont lu et m'ont permis d'augmenter mon ego vers des proportions encore inégalées. Merci à tous.

Et remerciement spécial à Naemos qui nous a supportés moi et mes fautes jusqu'au bout de cette histoire !

Après ce court moment de larme et de questionnement sur la vie, j'en viens au fun : le spin-off est en cours d'écriture. (yeah...)

Le moins fun : je suis aussi en plein rush de révision pour des partiels avant et après les vacances (TPs et épreuves écrites...) Donc non, je n'ai pas de vacances. Excusez d'ailleurs le retard de sortie de ce chapitre mais j'étais vraiment dans mes révisions.

Bref : spin-off sur la vie d'Harold après son bannissement en cours mais ne l'attendait pas trop fort, il risque de mettre longtemps, très longtemps pour arriver.

Et voilà ! J'ai fini mon blabla. Merci encore à tous d'être arrivés jusqu'ici, sur cette fiction que j'ai pris un réel plaisir à écrire. Merci.

A la prochaine peut-être !

Geek-naval