Salve, mes chers lecteurs !
Voilà, je sors enfin la première partie de Blanche Alouette ! Vous pourrez vous demander : mais, mais... tu n'avais pas dit dans ton profil que c'était un One-Shot ? Eh bien, à la base, c'était censé en être un, mais de nombreux détails ont illuminé l'histoire alors que je l'écrivais. Dans un soucis de longueur, je l'ai donc séparée en deux parties.
La seconde partie sera plus longue que celle-ci, par contre.
Disclaimer
Katekyo Hitman Reborn appartient à Akira Amano
L'idée de Blanche Alouette et le Nain pas si petit que ça m'appartient
Cette histoire a été corrigée par Yukiche
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(: Enjoy :)
Le ciel était à la croisée du rouge sang et des cendres de la nuit.
Il était seul, au milieu de la Cour, entouré d'aristocrates et autres nobles s'amusant des rumeurs chuchotées à travers les longs couloirs royaux. Il était la risée de tous. Mais ces rires et ces moqueries ne l'atteignaient guère. Tout ce qui comptait à ses yeux, qu'importe à quel point sa petite vie était misérable, c'était son prince, et la douce relation pécheresse qu'ils entretenaient avec la tendresse de leur amour.
Sur un piédestal se trouvait toute la famille royale, le Roi, la Reine et le prince héritier. Son prince héritier. Un peu plus bas se trouvait le reste. L'armée de rejetons. Les remplaçants. Ceux qui monteraient sur le trône, si jamais, au grand jamais, une terrible tragédie frappait le successeur.
Le Roi prononça son nom avec une prestance digne de son statut. Toute l'attention précédemment portée sur la personne jugée se tourna vers le Souverain. Ce dernier clama à nouveau son nom, heureux d'avoir l'attention du peuple et utilisant cette occasion pour insister sur sa culpabilité, le rôle qu'il jouait dans cet acte. L'acte blasphématoire qu'il avait osé commettre.
« En ce jour et en cette heure, je te bannis de ce Royaume, à tout jamais. »
Le coupable laissa planer ses yeux sur le Prince, n'appréciant que très peu la sentence donnée. Ils s'échangèrent le regard douloureux d'un futur sans espoir. Plus jamais ils ne se reverraient.
Le banni s'inclina devant la famille et se retourna, faisant chemin hors du château, sans se retourner une seule fois. Derrière lui, les murmures le suivirent :
« Oh ~ Tu sais pourquoi il a été banni ?
-Quoi ?! Tu veux dire que tu ne sais pas ? Pour de vrai ?! Il a violé le Prince !
-Hein ?! C'est vrai ? Pauvre Prince Alaude ! Comment s'appelle cet outrageux paysan ?!
-Shhhht ! Ne parle pas aussi fort, c'est un puissant sorcier : s'il t'entendait, il pourrait te lancer un maléfice et te plonger dans des années de malheur. Pire ! Il pourrait te réserver le même sort qu'au Prince.
-O-Oh. J'espère qu'il ne m'a pas entendue… Mais comment il s'appelle ?
- Giotto di Vongola. »
Hibari était furieux.
Non, en fait, c'était pire que ça. Alors qu'il s'abimait le bout de ses majestueux doigts, il murmurait malédictions et faisait vœu de mille morts envers un certain ananas, qui devait certainement être en train de s'amuser dans la salle du trône, ou depuis quelque fenêtre donnant sur son dur labeur. Le carnivore ne pouvait pas le voir, et il aurait été impossible qu'il puisse l'entendre, mais il pouvait le sentir. Il pouvait le sentir, que ce satané illusionniste poussait la chansonnette à coup de 'Kufufu'.
Et, en effet, dans une tour du château, une tête d'ananas souriait malicieusement en voyant son beau frère nettoyer les marches du château avec une vulgaire brosse en mauvais état. Comme Hibari l'avait prédit – et surtout, senti – des 'kufufu' divers et variés faisaient écho dans la pièce. Finalement, ça n'avait pas été une si mauvaise idée, d'avoir accepté le mariage de sa madame sa mère la Reine au Roi Hibari son ennui s'envolait dès qu'il voyait son beau-frère, ce cher Kyoya, être puni pour quelque chose qu'il n'avait même pas fait. Il se sentait pur génie. Le génie du mal. Kufufu ~, ajouterait-t-il même.
Si c'avait été un autre conte et que les personnages avaient été les originaux, Mukuro se serait bien tenté à taper causette à son miroir magique. Mais ici, ce n'était pas le cas. Vous désirez certainement savoir pourquoi. Disons que son miroir était extrêmement bruyant et que ça lui cassait extrêmement les pieds. Mais voyons le bon côté des choses – enfin, 'bon' - : réduire ainsi son beau-frère à l'était de domestique augmentait ses chances de monter sur le trône.
Avoir de la concurrence était quelque chose que le prince-ananas ne tolérerait sous aucun prétexte. Au-cun pré-texte, compris ?
Depuis le jour où il avait appris qu'il ne serait pas l'unique héritier, il avait fait des pieds et des mains pour décrédibiliser le carnivore, et se placer en position de favori : c'était d'ailleurs la raison pour laquelle le noiraud récurait les marches à l'entrée du château. Tandis que Mukuro gloussait à tout va, la colère d'Hibari décuplait, enflait, prête à exploser, à déclencher un cataclysme mondial- que dis-je ? Interstellaire !
Le garçon avait une sainte horreur de l'injustice, et voilà que lui, régent de la Justice, en était victime. Sa rage était à son point culminant, et ce qui devait arriver arriva : il jeta l'éponge après trois heures de travail acharné. La brosse pourrait enfin souffler, la torture des marches prenait fin.
Le Prince en avait sa claque, littéralement il ferait une ronde dans le quartier des riches et des nobles, avec l'espoir de dénicher quelques transactions malhonnêtes, histoire de pouvoir les mordre à mort. Il jeta son outil par terre avec une grande grâce, s'étira un instant, appréciant la détente instantanée de son dos, et prit la direction de la ville la plus proche… Enfin… essaya de prendre la direction de la ville la plus proche. Pour une raison qui lui échappait, alors qu'il connaissait le Royaume entier comme le dos de sa main, il se perdit après cinq pas et un clignement d'yeux.
Il faisait maintenant face à l'orée d'une forêt… qu'il n'avait jamais vue de sa vie.
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Une silhouette de faible stature toussa violemment dans sa main, tout en dégageant de l'autre l'épaisse fumée noire qui s'était propagée de l'autre. Une fois qu'il eut assez d'air pour respirer décemment, il grommela dans sa barbe une fois encore, sa mixture avait échoué. Arriverait-il donc un jour à suivre les instructions de ce maudit livre, qui étaient pourtant claires, simples, et concises ?! Il s'approcha de son chaudron, et tapa brusquement du poing dessus, évacuant sa rage et sa frustration. Deux ans. Deux stupides années depuis qu'il avait commencé à travailler sur ce breuvage. Deux années que ça n'avait rien donné d'autre que des explosions fumigènes noires. Sa crise de nerf passée, le mystérieux personnage s'assit dos au chaudron, tête enfouie entre ses mains.
Un long soupir de résignation sortit du plus profond de sa gorge, alors qu'il murmurait d'un air penaud : « J'espère qu'il n'y aura aucune victime innocente… »
Il pouvait se rassurer pour la personne infortunée qui s'était aventurée à l'orée de sa forêt à cause de son sortilège raté : Hibari Kyoya n'était ni innocent, ni une victime… généralement.
L'homme se tourna vers son fils, le Prince Alaude, qui semblait faire preuve d'un calme Olympien… mais il était tout sauf calme : le désarroi, le désespoir et l'inquiétude se mélangeaient à la rage et la haine qu'il avait pour son géniteur faisait les cents pas devant lui, de façon soutenue. Le Roi le saisit par les épaules, visage fermé, et le regarda avec des yeux accusateurs. « Fils. Pour la dernière fois… Est-ce que cette vermine a utilisé les pouvoirs de Satan pour t'envoûter ?! »
Le prince blond le fixa dans les yeux, n'ayant d'autre envie que de lui crier dessus, de se lever, de l'étrangler, puis de claquer la porte et de s'enfuir. S'enfuir loin de ce royaume régi par un imbécile fini, et de rejoindre son amant, qu'importe les mœurs de l'Eglise – si elle disait quoi que ce soit, il s'assurerait de les tuer, jusqu'à ce qu'ils ne disent plus rien.
Mais cette fuite lui était interdite il était le Prince Héritier, son père commençait à se faire vieux, et son seul petit frère, parmi ses nombreuses sœurs, était beaucoup trop jeune pour pouvoir régner sur quoi que ce soit. Il cracha sa réponse à son père. « Non. »
Sa mère, qui était assise au bout de la pièce, se remit à sangloter de plus belle, espérant le faire culpabiliser avec ses larmes. Alaude eut envie de lever les yeux au ciel. Le Roi s'emporta ses joues s'empourprèrent de colère, et son corps entier se raidit. Une gifle retentit dans la pièce entière, rapidement suivie par les beuglements du Souverain. « Bien sûr que si, il t'a envoûté ! Tu n'étais pas en pleine possession de tes moyens ! C'était un viol, Alaude. Un viol. Il a profité de ta faiblesse, de ta maladie pour te faire boire un de ses breuvages maléfiques-
-Silence. » Le blond s'était levé, joue rougie de la gifle, n'en pouvant plus des divagations de l'homme qu'il devait malheureusement appeler père. Il n'autoriserait plus aucune insulte envers Giotto. Il repoussa le Roi du bout des doigts, et sorti de la pièce, au bord du carnage.
Hibari resta perplexe un instant, devant ces hauts arbres qui dominaient le monde de leur hauteur il y avait bien des forêts dans le Royaume, mais aucune d'entre elles ne se situaient aux alentours du château et de la ville l'avoisinant. Il fut tenté une instant de revenir sur ses pas pour mordre un cartographe à mort, mais il se ravisa. Bien qu'il connaisse son domaine, et que son domaine le connaisse bien – qui ne connaissait pas le prince sanguinaire, Hibari Kyoya ?! – il n'avait jamais vraiment pu s'aventurer seul hors du château.
Bien sûr, c'était une des seules règles qu'il transgressait… mais là encore, il n'était jamais sorti hors de la ville sans le moindre accompagnant. Cet élan de liberté nouvelle et inattendue l'enivra, et il n'eut plus qu'une seule pensée : explorer l'inconnu, seul. Alors, Kyoya fit ses premiers pas vers son destin.
La nature n'attendit pas longtemps avant de l'agresser branches, racines et orties s'accrochèrent avec ferveur à ses vêtements, le suppliant presque de ne pas avancer plus loin, que quelque chose de dangereux arriverait. Hibari n'y prêta guère attention. Enfin, si. Un peu. Pour mordre à mort cette forêt qui ne cherchait qu'à le renvoyer dans un château à la liberté factice. Soyons raisonnable, grommela le Prince dans les tréfonds de sa pensée. Je ne peux pas mordre à mort la forêt entière. Je n'aurais jamais assez de temps.
C'est après une heure ou deux de marche que l'évènement dangereux se déclencha. Décochée d'un arbre comme une flèche, une explosion de paillettes roses bonbons se matérialisa devant ses yeux ébahis. Une vois d'outre-tombe retentit dans son corps et dans son âme.
Enfin…
Le reste ne fut plus qu'un trou noir son corps se mit sur pilote automatique, sa conscience s'endormit, il fut guidé par une force inconnue dans les profondeurs sombres et humides de la forêt. Lorsqu'il cligna des yeux, sortit de sa stupeur, il se rendit compte que le soleil se couchait… et qu'il se trouvait devant une bien modeste chaumière il n'y avait pas de lumière à l'intérieur, mais bien à l'extérieur. Une lanterne était accrochée à une poutre sculptée pour la porter, illuminant la porte d'entrée, et, à l'odeur, il y avait un feu de camp derrière la maisonnette. Un regard vers le ciel lui assura que c'était bien un feu de camp : de la fumée s'élevait dans le ciel.
La construction semblait assez vieille… d'un siècle ou deux environ. Sans dire qu'elle était perdue au beau milieu d'une forêt. Étrange.
Étrange… et illicite, peut-être. Quelqu'un à mordre à mort ?
Une vague de chaleur le prit par surprise, et ses genoux flanchèrent sous le poids de son corps. Au même moment, une explosion gigantesque retentit et secoua le sol et une épaisse fumée noire embruma les alentours.
Hibari décida donc de faire la chose la plus logique dans ce genre de situation aller se reposer dans la chaumière, pardi ! Il se traîna donc jusqu'au lit coincé entre le mur et une table de chevet maladroitement confectionnée. S'il avait été un peu moins pris par cette fièvre subite, il se serait étonné de la douceur et de l'odeur indescriptiblement agréable des draps. Mais à la place, il s'endormit bien vite.
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La mystérieuse silhouette toussa de nouveau.
Bon sang ! Arriverait-il un jour à la préparer, cette fichue recette ?!
Le jeune homme grogna de colère, passant ses doigts dans ses cheveux bruns décoiffés. Ses yeux couleur caramel arboraient un éclat d'exaspération mal caché. Il commença à se gronder lui-même, signe qu'il avait été seul bien trop longtemps. « Allez, quoi ! Reprends-toi, Sawada Tsunayoshi. C'est quand même pas compliqué de faire une soupe de potiron ! » Il donna un douloureux coup de pied dans la marmite. Levant les yeux au ciel, il inspira profondément, espérant se calmer, et se résolu à manger, une fois de plus, des légumes frais pour ce soir… Etant donné que c'était la seule chose qui n'explosait pas lorsqu'il les touchait.
Il déprima d'autant plus en se souvenant qu'il n'était pas même capable de faire une petite salade sans qu'elle n'explose. C'est donc en mâchouillant un bout de carotte qu'il rentra dans sa petite chaumière. Cette pauvre petite carotte tomba d'ailleurs bien vite par terre, lorsque on tortionnaire vit un certain prince au bois dormant prendre repos sur son lit.
Il ne nous restait plus qu'à espérait que la carotte ne soit pas dotée d'oreilles, sinon elle aurait aussi du encaisser un « HIIIIIIIIIEEE ! » magistral.
Etonnamment, surtout pour vous, lecteurs, qui savez déjà qui est dans ce lit, l'inconnu endormi ne se réveilla pas. En fait, il n'avait pas bougé d'un cil. Effrayant, n'est-ce pas, vu que c'était Hibari Kyoya ? Mais ça, Tsunayoshi Sawada ne le savait pas : à la place, il s'approcha du noir de jais et s'émerveilla de son apparence angélique. Son teint pâle, ses cheveux décoiffés, ses lèvres rosées… Woa… Quelles lèvres ! pensa le brun en humectant les siennes avec envie. Elles semblaient parfaites, douces, appétissantes.
Précisons quelque chose : Tsuna avait toujours vécu dans sa forêt, la tradition de sa lignée voulant que l'enfant gracié du 'don' grandisse avec l'adulte précédemment gracié dans la maison de leur ancêtre, le Primo. De ce fait, le brun n'avait aucun sens réel des conventions, et ne voyait pas en quoi goûter aux lèvres d'un parfait étranger était mal… ou même embarrassant. Il posa donc joyeusement ses lèvres sur celles d'Hibari.
Il s'éloigna cependant de lui à l'instant même où leurs lèvres se rencontrèrent : il était brûlant ! Cet étranger angélique avait de la fièvre, et ce n'était pas une simple petite fièvre de passage, c'était une bonne grosse fièvre carabinée.
Le brun se précipita dehors attrapant quelques herbes aux noms complexes dans ses nombreux pots en argile : il avait beau être incapable de faire une vulgaire soupe – ou quoi que ce soit d'autre -, il était un des meilleurs créateurs de potions du continent, pour ne pas dire le seul. Mais il était simplement doué grâce à son 'don', non pas à son labeur. D'ailleurs, ce qu'il appelait 'don' était bien loin d'en être un c'était pour lui une malédiction, qu'importe ce que son prédécesseur – un vieil homme répondant au nom de Timoteo – disait, ce 'grand pouvoir' dormant en lui n'était rien d'autre qu'un poison. A cause de ce pouvoir, il était incapable de cuisinier sans faire exploser quoi que ce soit. De plus, les potions et autres miracles magiques étaient doucement passées au stade de contes et légendes.
Ses yeux tournèrent à l'orange crépusculaire, alors qu'il versait une mixture rosée dans un verre, et agita la main au dessus du récipient. Un petit nuage de fumée sortit du liquide, assorti à un mignon petit 'pouf'. Il plaça le récipient sur sa joue, pour vérifier que tout était à la bonne température, et pour entendre si la composition était bien formée – oui, il l'entendait. Bien sûr que la potion répondait à ses critères : il était le meilleur, ainsi qu'un des derniers de sa profession.
Se marmonnant un compliment à l'égard de son bon travail, il rentra en vitesse dans sa chaumière pour se mettre au chevet du malade.
Il posa son breuvage sur la table de nuit, pour fouiller avec plus de liberté ses armoires et ses étagères. Où avait-il donc mis ce chiffon ?
Une fois trouvé et trempé dans de l'eau fraîche, il posa le tissu sur le front du mystérieux jeune homme. Cette sensation de froid bienfaisant eut pour effet de réveiller très légèrement ledit jeune homme. Tsunayoshi aurait dû se sentir soulagé, mais ce regard fiévreux et meurtrier lui fit regretter son geste… Si seulement il avait gardé les yeux fermés ! Mais il ne se laissa pas abattre et ravala sa peur.
Il passa une main derrière la nuque de l'inconnu, pour l'aider à boire la mixture. « B-Bu…Buvez, étranger. » Bégaya-t-il d'une voix enrouée. Combien de temps cela faisait-il depuis qu'il avait parlé à quelqu'un ? « V-Vous serez guéri d'ici quelques heures. »
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Et en effet, quelques heures plus tard, l'inconnu qui s'était présenté en tant que 'Hibari Kyoya, Prince du Royaume' – bien que le brun n'ait jamais su qu'il y avait un royaume dans les alentours – était à nouveau sur pied…
… Mais ne semblait pas vouloir quitter la forêt de sitôt. En fait, il était en train de siroter du thé – une des seules préparations que Tsunayoshi était capable de créer sans que ça n'explose.
Le jeune sorcier était rigide, assis juste en face de lui. Allait-il se faire tuer ? Se faire brûler ? Dans les livres, les sorciers se faisaient toujours chasser et tuer, torturer, et- « Donc. » Commença le prince, reposant avec une prestance de prédateur son verre sur la table. « Tu es Sawada Tsunayoshi.
-H-H-Heu… O-O-Oui ?
-Et tu vis ici depuis… ?
-M-M-Ma n-n-n-naissance ?
-Tu vis ici seul depuis ta naissance ? » Le brun voulu lui préciser qu'il avait eut un précepteur pour lui apprendre les bases rudimentaires de la magie et de la création de potion, mais il se résigna, et acquiesça. Il ne voulait pas que cet interrogatoire s'allonge. Il trembla sous le regard de glace de l'étranger, et tomba des nues en entendant les mots suivants : « C'est légal, au moins ? »
Le Roi était désespéré : son fils, Alaude, le Prince héritier, était gravement malade. Une fièvre que seul le Démon en personne aurait pu créer s'était emparée du corps entier du jeune homme, et chaque souffle qu'il prenait respirait la mort. Rester en vie lui semblait être brûlant, et laborieux. Tous les médecins de grande renommée qui vivaient à la cour lui avaient dit que le meilleur moyen de le guérir était d'abréger ses souffrances. Le Souverain n'y croyait pas. Alaude ? Mourir ?
Jamais !
Il avait lancé une requête à travers tout son royaume à qui pourrait sauver son fils aurait fortune, gloire et une place au château pour l'éternité. Docteurs et autres guérisseurs mystiques s'étaient bousculés aux portes du château moins d'une semaine après. L'état d'Alaude empira, et aucun d'entre eux ne fut capable de guérir le prince. Mais un miracle arriva. Un miracle répondant au nom de Giotto di Vongola, le descendant d'une longue lignée de sorcier. Personne ne savait d'où il venait. C'était comme s'il était apparu pour soigner et sauver Alaude. Son ange gardien. Il ne cherchait pas gloire, ni fortune, juste de quoi se nourrir. Au début, il accepta la place au château pour s'assurer que le Prince se remette bien sur pied.
Le sorcier avait plongé sa main dans son sac, et en avait ressorti une poignée d'herbe sèches, ainsi que quelques autres ingrédients inidentifiables. Il en avait fait une potion rosée, brillante, et pétillante à l'odeur de fraise fraichement écrasées, saupoudrées de sucre. Il aida le prince mourant à boire la potion, et s'en alla attendre sur le fauteuil situé dans la même pièce.
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Giotto pensait qu'il ne resterait que le temps de la guérison de Prince… mais il n'avait pas pris quelques facteurs en compte : la gratitude du roi, son entêtement quant à un séjour et une reconnaissance éternelle au château et surtout… l'amour. Il avait été celui qui s'était occupé d'Alaude jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau vivre indépendamment – il avait eu du mal à se nourrir, ou même à marcher seul – et le Roi ne faisait plus confiance aux médecins.
Une complicité s'était créée entre eux, et leurs échanges ne se limitèrent plus aux regards. Ils partageaient leur chaleur, leurs caresses, leurs baisers et bientôt leur couche ensemble.
Et c'est ce qui poussa Giotto à sa perte : un soir, alors qu'ils s'embrassaient, dans les prémices d'une session amoureuse, le Roi ouvrit la porte, espérant pouvoir parler à son fils, vit le couple d'amants enlacés l'un à l'autre et…
Se mit dans une colère noire, proche des frontières de la folie.