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Notes: *Dépose mine de rien mon dernier chapitre ici*

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Chapitre 13

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Sally sortit de la douche, s'appuyant lourdement sur Alice. Son avant-bras mouillé glissait un peu des doigts de sa sœur, mais la poigne d'Alice se resserra, une main sûre et ferme venant autour de sa taille, la gardant debout. Ce petit geste brusque fut suffisant pour tirer sur les sutures, envoyant un pic de douleur – rouge, blanc, vif – dans son abdomen. Elle grimaça, respirant entre ses dents serrées.

_ Doucement, sœurette, fit Alice.

Sally laissa retomber sa tête et prit une inspiration (pas trop profonde). Elle laissa passer un second moment avant de tendre la main pour une serviette. Utilisant un coin, elle tapota avec précaution sur ses points de suture – une petite ligne juste sous ses côtes, à la plus large de sa césarienne, avant d'enrouler la chose autour d'elle. Elle regarda Alice, lui indiquant qu'elle était prête d'un signe de tête, et lui prit à nouveau le bras pour un monumental voyage de huit pas vers sa chambre.

Là, Alice l'aida à recouvrir les cicatrices avec de la gaze et du sparadrap avant de lui passer les pieds dans les trous de sa culotte, la remontant jusqu'à ses genoux où Sally fut finalement capable de finir le travail elle-même. Elle était déjà si fatiguée de tout ça (toujours aussi fatiguée ces derniers jours), d'avoir besoin d'aide pour tout – prendre une douche, aller aux toilettes, faire une putain de tasse de thé. Faire pipi sans quelqu'un pour entendre n'était pas le genre de luxe dont elle aurait pensé se languir, mais oh, elle se languissait.

Après un retour rapide dans le York pour quelques jours pendant que Sally était toujours à l'hôpital, Alice avait obtenu de retourner à Londres pendant encore une semaine après que sa sœur fût autorisée à rentrer chez elle. Sur le moment, Sally avait essayé de lui faire renoncer, clamant qu'elle pourrait très bien se débrouiller seule. Mais même la montée des six marches de son perron depuis le taxi avait semblé comme escalader une putain de montagne, chaque suture hurlant, chaque muscle protestant. Alice n'avait même pas essayé de dissimuler le sourire suffisant sur ses lèvres alors qu'elle aidait Sally à passer la porte ce premier jour, et Sally avait juste roulé des yeux – Oui, oui, tu avais raison. Comme d'habitude, grande sœur.

Juste alors qu'elle finissait de passer un large t-shirt, se battant avec ses bras pour les faire passer dans les manches, elle entendit son alerte messagerie. Le téléphone était de l'autre côté de la pièce sur sa commode, à des kilomètres, mais Alice alla le chercher pour elle. C'était de Sherlock :

V sort de l'hôpital aujourd'hui.

Vous venez ?

Putain de bien sûr qu'elle venait, pensa-t-elle alors que le sang commençait à battre dans ses oreilles, sa vision à se troubler. Sa fille allait rentrer à la maison ! En répondant à Sherlock, elle imagina ce que ce serait – Viola à une pièce de distance plutôt que de l'autre côté de la ville, à la maison où Sally pourrait écouter sa respiration et sentir la douceur de sa peau toute neuve sous ses doigts. Elle regarda le berceau vide contre le mur opposé et soupira, et sourit.

_ Qu'est-ce qui te rend si heureuse, alors ? Demanda Alice.

_ Viola rentre à la maison, répondit Sally.

Alice l'enlaça, sourit avec elle, mais quand elles se séparèrent, Sally remarqua l'affaissement de son visage.

_ Quoi ?

Alice se racla la gorge.

_ Je suis vraiment désolée, Sally, mais je dois absolument rentrer à la maison demain. Je suis sûre qu'on peut organiser un truc avec Sherlock ou Molly ou je sais pas… Je n'ai pas envie de partir, mais je n'ai pas le choix.

Sally sentit son propre visage s'affaisser un peu. Alice avait raison – elle avait mis sa famille de côté pendant tellement longtemps pour rester là, pour être là quand Sally en avait le plus besoin.

_ Alice, la rassura Sally en forçant un sourire sur ses lèvres. Tu as tant fait, mais je comprends – je comprends vraiment. Ta famille a besoin de toi.

Sally ne savait pas ce qu'elle allait bien pouvoir faire. Bon sang, elle ne pouvait même pas enfiler ses culottes sans aide. Comment putain allait-elle faire pour s'occuper d'un enfant ?

Quand les mains d'Alice trouvèrent les siennes, Sally réalisa que son regard était retombé sur le berceau – elle n'avait même pas remarqué ce qu'elle regardait (regardait-elle seulement quelque chose ?). Sally caressa le dos de la main d'Alice avec son pouce.

_ Merci, fit-elle.

C'était les seuls mots qu'elle avait.

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John portait Viola, assis sur le large fauteuil à bascule dans leur espace à la nursery. Sherlock les regardait en envoyant un message à Sally. Sa réponse fut immédiate :

Bien sûr que je viens. Serai là dans une heure. Ne vous avisez pas de partir sans moi.

Il semblait inutile pour Sally de venir d'aussi loin à l'hôpital pour repartir aussitôt, mais il supposa que c'était quelque chose comme un événement. Peu importe, il attendrait. Il le devait, de toute façon, parce que le docteur n'était pas encore venu pour officiellement libérer Viola. Il devait passer un peu avant le déjeuner, était tout ce que le personnel lui disait.

Il s'assit sur l'accoudoir de la chaise à-côté de John, glissant ses doigts dans les courts cheveux sur sa nuque.

_ Sally sera là dans une heure.

_ Tout va bien ? Demanda John en le regardant avec ce qui pourrait être de l'inquiétude.

Pourquoi John demandait-il ? Pourquoi tout ne devrait-il pas aller ?

_ Bien sûr, répondit-il.

Il décida de se pencher sur les détails d'une enquête niveau six reçue la veille, racontant à John la toile disparue, les deux coupables les plus plausibles. John l'aida à en parler, lui donna de l'espace pour y penser tout haut, lui donna des idées qui, même banales, l'aida à étudier les faits d'une façon qui pourrait expliquer qui l'avait fait et pourquoi.

Quelques minutes seulement semblaient s'être écoulées quand Sally et Alice les rejoignirent, John laissant à Sally la place dans le fauteuil et se joignant à Sherlock qui allait vers le salon pour une tasse de thé. Ils retournèrent à la nursery quand Sally leur envoya un texto les informant de l'arrivée du docteur.

Partant de là, tout fut très rapide : papiers signés, étreintes du personnel, photos prises.

Ils allèrent tous ensemble sur le trottoir, Alice poussant Sally dans une chaise roulante que le personnel de la nursery avait trouvée pour elle. Sally portait Viola dans un porte-bébé, et ils attendirent dans la courte file d'attente pour un taxi. John aida Sally à s'y installer, et ils montèrent tous à la suite.

_ 221B Baker Street, annonça Sherlock.

_ Quoi ? Sursauta Sally. Vous n'allez pas accompagner votre fille pour son premier jour chez elle ?

Ses sourcils étaient relevés. Elle semblait réellement scandalisée.

Sherlock secoua la tête sans comprendre.

_ Bien sûr que oui. Nous allons à Baker Street. C'est chez elle.

Les trois autres paires d'yeux se tournèrent vers lui. Sherlock roula des yeux.

_ Alice repart demain – c'est évident. Sally n'est même pas capable de marcher de la nursery à la rue sans assistance. L'appartement de Sally n'a qu'une chambre. Baker Street en a deux, l'une d'entre elles actuellement inoccupée. La solution est simple : Sally est Viola resteront à Baker Street jusqu'à ce que Sally soit guérie, le temps pour elle de trouver un appartement plus grand plus près d'ici.

Il se tourna vers Sally sans manquer une seconde.

_ Je sais que vous avez pensé attendre jusqu'à ce que le bébé soit plus âgé, mais honnêtement, quel est l'intérêt d'attendre ? Votre plan original était basé sur les finances, mais les finances ne sont plus un problème. J'y ai même travaillé avec Mycroft, de cette façon vous n'aurez rien à emballer.

Il prit une grande inspiration et continua de parler :

_ John a son travail à la clinique, mais c'est seulement à mi-temps, et je ne prends plus que des enquêtes simples, dont la plupart peuvent être résolues à la maison, faisant de moi un parfait assistant pour l'exécution des soins pour ma fille. Si John et moi devons tout deux être dehors, Mme Hudson ou Molly seront capables d'aider – elles l'ont toutes les deux dit au moins une douzaine de fois, et…

Sherlock s'interrompit une minute pour fermer les yeux, secouer la tête une fois alors qu'il prenait la pleine mesure de ce qu'il allait dire.

_ Ma mère sera là la semaine prochaine. Nous allons à Baker Street maintenant et installer tout le monde, et John et moi allons nous rendre à l'appartement de Sally prendre les affaires que vous et Viola pourriez avoir besoin ce soir, et nous pourrons régler le reste en fonction des besoins pendant les jours qui suivent.

John était bouche bée. Il semblait un peu… énervé. Pourquoi ? Avait-il dit quelque chose de mal ? Sally clignait des yeux avec une expression familière. Viola fourra son poing dans sa bouche et gargouilla autour. Peut-être était-ce un sujet qui méritait une conversation préalable ? Avant que ne s'installât la contrition, cependant, Sherlock maintint fermement sa position. Discussion ou pas, c'était la seule solution sensée. Il eut un sourire en coin quand personne ne trouva quoi que ce soit à opposer.

_ Viola… Son berceau et ses vêtements, ses couches… toutes ses affaires… sont chez moi, avança Sally d'une voix inflexible.

_ Nous avons un berceau à Baker Street. Et une table à langer, une commode, et des couches. Vous n'avez pas été la seule à vous préparer, Sally.

_ Tout ça est dans la chambre du haut, Sherlock, intervint John. Sally ne pourra jamais monter ces escaliers plusieurs fois par jour.

_ Alors nous déplacerons le berceau et la table à langer dans notre chambre. Sally pourra s'y installer, et nous prendrons ta vieille chambre.

Sally croisa les bras sur sa poitrine. Elle prit une inspiration, regarda Sally, puis Viola. Et, après un long moment, elle se soumit :

_ Entendu.

_ Bien, fit Sherlock alors que le taxi s'arrêtait. Nous y sommes.

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Quand John se réveilla, il tourna la tête vers le réveil. La pièce était déjà très lumineuse même s'il était encore tôt. C'était le pire avec l'été, pensa-t-il. On ne pouvait pas faire une vraie grasse matinée. Sa peau était un peu moite à sa taille où le bras de Sherlock l'encerclait, et il se déplaça un peu pour repousser le duvet. Il n'était pas prêt pour se lever, mais il faisait chaud. Il cala une main derrière sa tête et regarda le plafond. Aujourd'hui est le grand jour, pensa-t-il.

_ Arrête de sourire, grommela Sherlock d'une voix rauque de sommeil et étouffée par l'oreiller. Tu m'empêches de dormir.

La tête toujours enfoncée dans l'oreiller, il passa sa main de là où elle reposait sur la hanche de John en remontant vers ses côtes et sa poitrine, puis plus haut le long du cou, sur le menton et finalement à sa bouche, où elle reposa à plat. Cela ne fit que faire sourire encore plus largement John contre la paume de Sherlock. Il tendit la langue, léchant son chemin entre le majeur et l'annulaire. Les jambes de Sherlock eurent un soubresaut contre les siennes. Il crocheta une cheville autour du mollet de John et se rapprocha.

_ Je ne peux pas m'en empêcher, se défendit John quand il leva les yeux pour voir le visage de Sherlock se pencher sur le sien.

Il se redressa pour embrasser ses lèvres, laissant ses mains courir le long du dos de Sherlock avant de se poser à sa taille. Il laissa ses doigts jouer avec l'élastique du slip de Sherlock, enchanté par le petit gémissement remontant dans la gorge du détective.

_ Ma dernière opportunité de te prendre dans ce lit, s'amusa-t-il en repoussant le slip aussi bas qu'il put.

Sherlock se redressa pour lui sourire.

_ Promesses, promesses, se moqua-t-il.

Puis il planta un baiser, humide et bruyant à la jonction du cou et de l'épaule. Il se mut contre John, et ce fut au tour de John de gémir. Cela faisait bien trop longtemps. Son corps réagissait plus vite qu'il ne le voulait vraiment. Mais il s'était habitué à rapide et efficace au cours des six dernières semaines. Les lèvres de Sherlock redescendirent sur son torse, laissant une traînée humide courir le long de sa poitrine, sur ses tétons, bas vers le nombril. Sherlock fit glisser son boxer, et John haleta quand les lèvres de Sherlock se refermèrent autour de lui, une main enfouie dans les boucles brunes. Sherlock suça, et John gémit. Bruyamment.

Sherlock se retira et sourit contre sa cuisse.

_ Chuut, souffla-t-il contre la peau de John.

John le savait tout autant, il le savait. Mais ça faisait si longtemps. Sherlock mordilla sa cuisse et remonta le long de son corps pour l'embrasser, la langue chaude et avide dans sa bouche. John la suçota, prenant la lèvre inférieure de Sherlock entre ses dents, et Sherlock enveloppa une main autour d'eux.

_ Chuut, souffla-t-il à nouveau alors qu'il commençait à bouger.

Ils se murent ensemble, haletant, gémissant, respirant le même air. Cela faisait trop longtemps. John vit les étoiles et jouit, et Sherlock étouffa son cri avec un nouveau baiser, jouissant juste quelques secondes plus tard. John lui embrassa la joue, la bouche ouverte et sans coordination, alors qu'ils revenaient sur terre. Sherlock s'installa contre lui, insouciant du désordre.

_ C'était…, commença John qui essayait toujours de récupérer son souffle.

_ Rapide, acheva Sherlock en mordillant sa mâchoire.

_ Mmh, opina John. Mais bon.

Sherlock lui embrassa le menton.

_ Oui.

John sentit la poitrine de Sherlock se gonfler contre la sienne quand il soupira.

_ Tu vas bien ? Demanda John, passant de nouveau ses doigts dans les boucles de Sherlock, le pouce massant ses tempes.

Sherlock soupira une seconde fois.

_ Je ne sais pas, pour être honnête, admit Sherlock, les lèvres recourbées en un sourire triste.

Il posa sa tête contre la poitrine de John, juste sous l'épaule.

_ Ça ira, le rassura John. Ce sera un gros changement pour tout le monde.

Sherlock émit un son appréciatif.

Sherlock grogna dans son cou et tendit la main vers la table de nuit pour attraper quelques mouchoirs. Il essuya le torse de John en premier, puis le sien, et jeta les mouchoirs dans la corbeille de l'autre côté du lit.

_ Parle-moi, l'encouragea John en le saisissant par le poignet, le rallongeant à ses côtés.

Il caressa doucement le bras de Sherlock, lui accordant un peu de temps.

Sherlock soupira, secoua la tête. Quand il parla, ce fut en direction du plafond :

_ Je ne suis pas doué pour ces genres de choses, avoua-t-il en agitant vaguement la main devant son visage. Les sentiments.

_ Je sais, répondit John.

_ Je…, commença Sherlock.

Il prit une inspiration avant de continuer. Mais ses mots furent perdus dans le bruit soudain venu du babyphone. Viola était réveillée.

Ils passèrent rapidement un pyjama et descendirent. Sherlock se rendit directement vers la salle de bain, s'interrompant uniquement pour toquer sommairement à la porte avant d'entrer. John l'écouta lui et Sally se saluer en mettant la bouilloire en route, glissant un peu de pain dans le toaster.

En chemin vers la chambre, John rentra presque dans Sally dans le couloir menant à la salle de bain.

_ Bonjour, salua John. Il y a des toasts et du thé dans la cuisine.

_ Merci, répondit Sally qui eut ensuite un sourire en coin. Vraiment bon jour pour vous.

Devant le rougissement de John, elle ajouta en aparté :

_ Cette chambre est juste au-dessus de celle-là, vous savez.

John ouvrit puis ferma la bouche, mais Sally se contenta de rire et prit la direction de la cuisine.

_ Sherlock est en train de changer une couche plutôt dégoûtante. Entrez à vos risques, le prévint-elle.

_ Merci, répondit John qui entra quand même dans la chambre.

Il trouva Sherlock en train de se battre avec une couche sale, essayant de distinguer un contenu qui semblait avoir été d'une impressionnante saleté. Il parvint à la replier mais faisait toujours la grimace en glissant la chose dans le Sangenic.

_ Elle est si petite, John, protesta Sherlock.

Il tira lingette après lingette pour nettoyer Viola qui, pour sa part, babillait joyeusement sur sa table à langer.

_ Tu es docteur. Comment c'est seulement possible ?

_ Elle s'assure juste de rendre sa dernière matinée ici mémorable.

_ Eh bien, jugea Sherlock en baissant les yeux sur Viola et en lui frôlant le front du nez. Bien joué, toi.

Viola émit un petit son du fond de la gorge et posa sa main sur la joue de Sherlock. John regarda, incapable de s'empêcher de sourire alors que Sherlock tournait la tête pour embrasser sa petite paume avant de chatouiller ses bras vers son ventre, qu'il chatouilla un peu plus avant de lui souffler sur le ventre, faisant un bruit de pet. Il lui mit une couche propre et tira une petite layette de la commode – rose avec une petite abeille brodée sur le devant.

_ C'est l'heure du petit déjeuner, je pense, lui dit John en la cueillant avec un baiser sur le sommet de son crâne.

Puis il se tourna vers Sherlock :

_ Toi aussi, ajouta-t-il.

_ D'accord, accepta Sherlock.

Dans la cuisine, Sally était assise à table en train de lire le journal, et John porta Viola pendant que Sherlock faisait chauffer un biberon et leur versait à tout deux une tasse de thé. Ils discutèrent de la météo et de la série de cambriolages à Croyden. Selon une technique rodée, Sherlock nourrit le bébé pendant que Sally prenait une douche. Quand elle eut fini, John y alla, puis Sherlock, chacun se relayant avec Viola pendant que l'autre s'habillait. Ce matin pouvait ressembler à n'importe quel matin, mais John remarqua les traits tombant autour de la bouche et des yeux de Sherlock quand il pensait que personne ne regardait.

Sherlock porta Viola pendant qu'elle faisait sa sieste matinale, et John aida Sally à faire ses bagages. Viola se réveilla, et Sherlock la changea à nouveau, et quand il fut temps, Sally appela un taxi, et Mme Hudson monta embrasser le bébé et fourrer une boite de scones maison dans les mains de Sally.

Sur le trottoir, John chargea les affaires de Sally dans le coffre, et Sherlock s'agita avec le siège auto.

Quand tout fut installé, Sally se tourna vers eux.

_ Je suppose qu'on s'en va, alors.

Sherlock donnait l'impression d'avoir reçu un coup de pied.

John posa une main sur son dos, et Sherlock se pencha vers le contact. Il parvint à hocher la tête et John sourit.

_ Vous êtes toujours la bienvenue, invita-t-il.

Sherlock tint la portière pendant que Sally montait dans le taxi.

_ Bordel de merde, jura-t-elle en roulant des yeux, même si son visage restait chaleureux. On va juste dans la rue d'à-côté. Quatre minutes. Ça coûte juste le taxi à cause des bagages.

Sherlock renifla, hocha à nouveau la tête. John sentit quelque chose se contracter dans sa propre gorge. Il se l'éclaircit et parvint à articuler :

_ On vous reverra d'ici une paire de jours.

_ Au revoir, Sally, fit Sherlock avant de refermer la portière.

Il cogna une fois sur le toit du véhicule, et ils s'éloignèrent. John resta avec Sherlock sur le trottoir, même après que le taxi eût tourné l'angle, hors de vue.

Finalement, Sherlock se tourna vers lui, enfouissant son visage dans son cou. John enveloppa sa taille de ses bras, le soutenant pendant une minute avant de reculer un peu.

_ Allez, viens, dit-il. Nous avons un client qui arrive dans une heure.

Sherlock hocha la tête, et ils retournèrent à l'intérieur ensemble.

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Quand Sally ouvrit la porte de son nouvel appartement, cela sentait la moquette et la peinture neuves. Elle fit installer ses bagages dans le salon par le chauffeur et le paya. Quand elle ferma la porte derrière lui, elle se tourna vers l'espace qui contenait toutes ses affaires. Même les cadres étaient déjà accrochés. Elle n'avait rien eu à faire.

Elle était déjà venue là avant, mais pas comme ça. La dernière fois qu'elle l'avait vu, c'était vide et très beige. Ça ne pouvait pas être plus différent maintenant. Elle jeta un œil sur Viola, toujours endormie dans son siège sur le sol du salon, et elle remarqua le silence. Elle le savoura, laissant ses yeux se fermer un moment – pas de bruits de verre dans la cuisine, pas de télévision assourdie venue de l'étage inférieur, pas de chamailleries étouffées qui se transformaient en bécots. C'était bizarre comment elle s'y était habituée, et elle était sûre que ça lui manquerait à terme, mais pour le moment, elle se laissa sourire. Elle était de nouveau autonome, et ça faisait un putain de bien fou.

Elle partit explorer – d'abord la cuisine, où elle ouvrit les placards pour trouver toutes ses affaires, bien mieux rangées que si elle l'avait fait elle-même. Il y avait même de la nourriture dans le frigo. La salle de bain avait ses serviettes et son savon et son papier toilette, son duvet était sur son lit, et ses vêtements étaient soigneusement pendus dans l'armoire.

Elle dut réprimer un hoquet de surprise quand elle ouvrit la porte de la chambre à-côté de la sienne. Elle était peinte dans le plus doux bleu lavande argenté au-dessus d'un lambris blanc, et toutes les affaires de Viola avaient été arrangées avec de très belles additions – une étagère déjà remplie de livres, de douces lampes, de mignonnes illustrations de comptines encadrées, une délicate peinture murale représentant la lune et les étoiles au-dessus du berceau. Sous la fenêtre, s'y trouvait un beau fauteuil rembourré et un pouf. Elle ne put s'empêcher de s'y asseoir pour voir s'il était aussi confortable qu'il en avait l'air. Il l'était. Et, sur la table à-côté d'elle, il y avait un vase plein à craquer de magnifiques petites fleurs mauves, lacées de blanc. Des violas, elle réalisa. C'était des violas.

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FIN

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Notes: s'il y a bien une chose dans laquelle je suis nulle, c'est bien les notes de fin. C'est comme les adieux après des vacances ensembles, ou des trucs comme ça: "Ouais, c'était super! Eh, on s'appelle, hein? La vache, c'était génial! Faudra qu'on se refasse ça!" Je déteste ce type de discours complètement creux.

Bon, sincèrement, j'avoue que je vais enfin avoir un peu plus de temps pour moi. Mine de rien, la fanfiction, c'est très chronophage. Et puis là, j'ai un anniv', deux anniv', Noël, et puis encore deux anniv' en janvier, bref, vous l'aurez compris, je vais être un peu occupée. Et puis je me repencherai sur la dernière que j'ai un peu laissée en plan, "Ce Pour Quoi Nous Etions Faits", parce que ma britpickeuse est plus occupée que jamais et a dû un peu abandonner le britppick pour le moment. Je vais donc reprendre la publication en attendant qu'elle se libère.

Et tout ça pour dire quoi? Ben que vous allez me revoir, tiens. Parce que des projets, j'en ai, et que le lectorat francophone a un peu droit à ses fics aussi. Il y aura donc de nouvelles trads à venir. Sous réserve d'acceptation, je penche pour Madlori. Histoire de bien viser haut, vous voyez.

Merci encore beaucoup de m'avoir lue, merci encore plus pour vos commentaires. J'espère que vous avez apprécié cette histoire autant que je l'ai appréciée. Clélia, tu es la meilleure des pom-pom girls, plein de poutous à ton petit bonhomme. XD

Et à la prochaine, bien sûr!

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