Bonjour !
Bon voilà, après n'avoir plus rien écrit depuis un certain temps, j'ai décidé de commencer une fic sur le Roi Arthur et ses chevaliers (oui parce que je les adore TOUS).
Donc l'idée est toute simple ; deux filles se retrouvent propulsées dans le passé à l'époque du mythe arthurien. Il va bien sûr y avoir de la romance, mais aussi de l'aventure et du drame. Je vais essayer d'éviter le piège de la Mary-Sue (et n'hésitez pas à me le dire si vous sentez que je me loupe !) et de rendre tout ça le plus réaliste possible.
Bref, bonne lecture !
Chapitre 1 : La mauvaise blague
Elena cligne des yeux. Quelque chose d'humide vient d'atterrir sur ses paupières et de troubler son sommeil. Zut, sa tente n'est quand même pas trouée ? Elle a pourtant bien pris de soin de vérifier avant de partir en camping. Poussant un grognement, la jeune fille se tourne sur le côté et tente de se rendormir.
Cette fois, c'est quelque chose qui lui chatouille la joue qui la réveille. Sans se donner la peine d'ouvrir les yeux, Elena écarte l'objet non identifié d'une tape… sans succès puisqu'il reprend aussitôt à sa position initiale. Et même à travers le brouillard de sa gueule de bois, la jeune fille sent que quelque chose cloche.
D'abord, ce qu'elle pensait être une petite fuite dans la toile de sa tente s'est transformée en véritable averse. Alors soit sa tente s'est envolée, soit il y a un sacré gros trou dans le tissu. Ensuite, il fait vraiment froid. Elena déteste le camping, l'inconfort, et elle est particulièrement frileuse. Inutile de dire qu'il était hors de question qu'elle parte sans une demi-douzaine de couettes, toutes de tailles et d'épaisseurs différentes, mais suffisamment nombreuses pour qu'elle puisse survivre à un hiver en Alaska. Et même si le souvenir reste vague, elle est certaine de s'être endormie emmitouflée dans sa couverture en laine la plus épaisse. On est en Angleterre, en plus milieu du mois d'avril, conclusion ; elle ne devrait pas avoir froid. Et enfin, son matelas de camping a cette étrange odeur d'herbe mouillée, et il n'est pas censé être aussi dur que le… oui, que le sol.
- Merde, grogne Elena en ouvrant les yeux.
Son regard se pose sur le brin d'herbe qui lui caresse la joue. Attendez une minute… Comment peut-il y avoir de l'herbe dans une tente ? Et ce truc pointu qui s'enfonce dans sa cuisse, ça ne peut pas une pierre, si ?
- C'est quoi ce bordel ? s'exclame-t-elle.
Précautionneusement, la jeune fille se redresse. Aussitôt, sa tête se met à tourner et elle est prise de vertiges. Elle a presque l'impression que son estomac lui remonte dans la gorge, et elle regrette déjà de s'être réveillée. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle s'entête à avaler la totalité d'une bouteille de whisky ? Elle n'a jamais tenu l'alcool, et visiblement, ce n'est pas prêt de changer. C'est la faute de Mike, aussi. Pourquoi faut-il toujours que son frère essaie de la faire passer pour une idiote ? Allez, sœurette, c'est qu'un peu d'alcool. Faudrait penser à enlever le balai que t'as dans le cul. Tu vas pas encore faire ta sainte-nitouche, hein ? Et comme Elena est incapable de résister à ses provocations, elle a consommé plus d'alcool qu'une BMW consomme d'essence.
Mais tout ceci n'explique pas comment elle s'est retrouvée à dormir par terre. Oui parce qu'elle est certaine de s'être couchée dans sa tente. En titubant et en hurlant des grossièretés peut-être, mais le fait est qu'elle a dormi avec une couverture et sur un matelas.
Elena jette un regard autour d'elle. Ébahie, elle constate que leur campement a disparu. Les tentes, le réchaud, le paravent, la voiture, les bouteilles d'alcool vides, tout s'est envolé. La panique commence à l'envahir. Son frère et sa nouvelle copine, June, ainsi que leurs deux amis Brian et Doris, ont aussi disparu. Pourtant, elle est certaine de se trouver sur leur lieu de camping. Le bouillonnement de la rivière dans laquelle ils se sont baignés la veille résonne toujours à une vingtaine de mètres de là, et il y a encore les traces d'un feu de camp.
- Mike ? Doris ? Brian ? June ? N'importe qui ? Vous êtes où ?
Pas de réponse. Se levant avec difficulté, Elena fait quelques pas incertains sous la pluie battante. Elle est gelée, trempée et légèrement en passe de paniquer. Où se trouvent les autres ? Et le campement ? On ne disparaît tout de même pas en un claquement de doigts !
Le soleil, qui perce à peine à travers les nuages gris, est haut dans le ciel et lui indique qu'il est environ midi. Bon, résumons, elle a passé une moitié de la nuit à faire la fête et à boire avec ses amis, l'autre moitié à cuver l'alcool, et toute la matinée à dormir. Et pendant ce temps, les autres ont disparu. Impossible qu'on les ait kidnappés sans qu'elle s'en soit aperçue. Quoique. Visiblement, elle ne s'est rendue compte de rien lorsqu'on l'a tirée hors de sa tente. Dis comme cela, tout est possible.
C'est en se passant une main dans les cheveux qu'Elena trouve la réponse à ses interrogations. Il y a une sorte de bruit de froissement et après quelques efforts, ses doigts se referment sur un bout de papier. Elle tire, et le morceau de scotch qui le maintient au dos de son tee-shirt se décolle.
- « Non, vous m'avez pas fait ça ? »
Eh si. C'est à peine si elle a besoin de lire le papier pour savoir ce qui y est écrit.
« Désolée, sœurette, tu semblais si bien dormir qu'on n'a pas osé te réveiller. Mais t'en fais pas, tu
pourras toujours prendre le bus pour rentrer… Ça tombe bien, y a un arrêt sur la départementale… à
environ 15 km de l'endroit où tu te trouves ! Allez, bonne route. »
- Je vais tellement te tuer, Mike. Je te jure que je vais t'étriper et que je vais accrocher tes intestins aux murs de la maison ! rage la jeune fille.
Furieuse, elle se met à taper du pied et à hurler des insultes. Réaction plutôt puérile, mais étant donné la situation, elle la trouve assez justifiée. Ce week-end de camping, c'était l'idée de Mike, soi-disant pour fêter son acceptation en fac de droit. Il y a une semaine, quand il lui a proposé de partir avec eux, Elena a refusé catégoriquement. Son frère ne l'invite jamais à ses fêtes, à ses virées en bagnoles ou à ses week-ends entre potes. Il prétend avoir honte de la présenter à ses amis. Apparemment, elle serait beaucoup trop agaçante, sage et conservatrice. Traduction ; beaucoup trop bavarde, sensée et raisonnable. En effet, elle est contre l'alcool, la drogue et les massacres de dauphins au Japon. Au cas où vous ne le sauriez pas, près de 20 000 dauphins sont massacrés chaque année au… Euh, enfin bref, il était hors de question qu'elle les accompagne.
Seulement voilà, Mike a insisté, lui rappelant que ce serait son dernier week-end de repos avant le début des révisions pour le bac, et surtout… il a invité Brian. C'est son meilleur pote, et c'est aussi le garçon pour qui elle a le béguin depuis des années. Et c'est ainsi qu'elle s'est retrouvée dans la Jeep, serrée entre Brian et Doris, armée de sa tente et de tout un tas de gadgets inutiles. Et finalement, le week-end s'est plutôt bien déroulé. Vendredi soir, ils ont fait griller des marshmallows au feu de camp et se sont racontés des histoires d'horreur à la lueur de la lune. Le décor, une plaine située en bordure de la forêt d'Ashdown, était suffisamment vaste et désert pour être effrayant. Le lendemain, ils ont déplacé leur campement près de la rivière Medway où ils ont passé la journée à se baigner. Et enfin, le soir même, ils ont fait la fête autour d'un gigantesque feu de camp. Après avoir ravalé son discours moralisateur sur les dangers d'un incendie forestier, Elena s'est laissée entraîner par le tourbillon des festivités au point d'en perdre la notion de sa consommation d'alcool…
… et bien évidemment, Mike a trouvé le moyen de la tourner une fois de plus en ridicule. La situation lui parait sans doute très amusante, mais la jeune fille se sent humiliée. Peut-être qu'il avait déjà tout prévu et que c'est pour cette raison qu'il l'a invitée. Et dire que tout le monde le trouve drôle…
Prenant une profonde inspiration, Elena décide de se mettre en marche. Heureusement, elle a un sens de l'orientation relativement décent, et elle sait quel chemin emprunter pour rejoindre la route. Les bras croisés sur sa poitrine pour se réchauffer, elle chancelle sur le sol boueux et irrégulier. Sa démarche affiche encore les excès de la veille, et plusieurs fois elle se doit se rattraper à une branche pour ne pas s'effondrer.
Alors qu'elle est en train de se dire que les choses ne pourraient pas être pires, le tonnerre retentit, assourdissant, et l'averse se transforme en déluge. Ses pieds s'enfoncent dans la boue, elle est aveuglée par la pluie, et son cœur bat à toute vitesse. Elena n'est pas spécialement adepte de films d'horreur, mais tout de même, la situation a de quoi faire marcher votre imagination.
C'est alors qu'il y a une sorte de déflagration qui fait trembler le sol, et la jeune fille se fige sur place, grelottante.
La foudre.
Il fallait que la foudre décide de venir frapper la forêt d'Ashdown pile ce jour-là !
- Si je finis en steak grillé, ce sera ta faute Mike ! grogne-t-elle avant de se mettre à courir.
La foudre et les arbres, ça ne fait pas bon ménage.
- Elena, attends ! l'interpelle une voix.
Abasourdie, Elena fait volte-face. Quelqu'un est venue la chercher !
À sa silhouette fine et ses cheveux roux, elle reconnaît aussitôt June, la nouvelle petite amie de son frère. Les deux filles échangent un regard, Elena ouvre la bouche pour la remercier, mais elle n'en a pas le temps.
Il y a une deuxième détonation et le sol est secoué par la foudre qui vient s'abattre entre les deux filles. Aveuglée, Elena tombe à genoux et perd connaissance.
Voilà… J'espère que ça vous a plu. Oui, les chevaliers de la Table Ronde n'ont pas encore fait leur apparition, mais je vous promets qu'Elena et June vont bientôt les croiser… genre très bientôt… genre dans le prochain chapitre ^^
Je serais ravie d'avoir vos avis sur ce chapitre ! Tout auteur a besoin d'un peu d'encouragement :-)
A bientôt !
