Bonjour! Me revoilà après un long moment avec une toute nouvelle histoire! Ce sera toujours du yaoi si jamais vous vous posez la question mais je pense que cette fiction sera relativement différentes des autres! J'innove, figurez-vous! :P

Bonne lecture, j'espère que ça vous plaira!

Le monde de Naruto ne m'appartient pas


D'une voix traînante, le professeur annonça la fin du cours et Sasuke rangea rapidement ses affaires. Il entassa sans soin son ordinateur portable son agenda et un reste de barre de céréales dans sa sacoche avant de la jeter sur son épaule. Il piétinait sur place en attendant que Suigetsu ait lui aussi rangé ses affaires. Suigetsu était toujours lent. Avec soin, il mettait ses notes – qu'il prenait encore sur papier, soi-disant qu'il retenait mieux – dans une fourre et rangeait un à un ses stylos. Sasuke se demandait parfois si son ami faisait exprès juste pour l'énerver.

Sois plus patient !

Sasuke prit son mal en patience et, finalement, sortit de la salle suivi de Suigetsu.

-Est-ce qu'on va directement chez Jûgo ou on passe chez toi ? Demanda Suigetsu en rejetant ses cheveux par-dessus son épaule.

-Nan, y aura ma mère chez moi, on a meilleur d'aller directement chez Jûgo, répondit Sasuke.

Ne sois pas désobligeant avec ta mère !

Suigetsu haussa les épaules. Sasuke devenait de plus en plus irritable mais Suigetsu n'en était pas affecté et il subissait les sauts d'humeur de son ami sans n'en ressentir aucune gêne. C'était d'ailleurs particulièrement étrange. À un moment, il s'était demandé si Sasuke avait arrêté de prendre Pastille. Mais non. C'était improbable. Les gens qui n'étaient plus sous l'influence de Pastille étaient dangereux et incontrôlable. Sasuke était désagréable, certes, mais en aucun cas dangereux. Cette idée arriva même à lui arracher un sourire. Sasuke dangereux ? Mais bien sûr. Tout le monde prenait Pastille, plus personne ne voulait revivre les temps noirs. Un frisson le saisit à l'idée de cette période qu'il n'avait pourtant pas connue.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda Sasuke alors qu'ils sortaient d'un des bâtiments de leur université, majoritairement constituée de verre.

-Rien, il fait froid je trouve.

-On est en hiver, dit Sasuke comme si cela expliquait tout, ce qui était le cas en fait.

Pourquoi es-tu obligé d'être aussi ironique ?

Sasuke soupira alors qu'ils se mêlaient à la foule des étudiants qui se dirigeaient vers le métro. Sur le quai, tous étaient alignés, bien sagement, les uns derrières les autres. Sasuke et Suigetsu se placèrent dans les rangs, sans parler. Majoritairement, le silence régnait sur le quai. Sasuke porta ses mains à sa bouche pour souffler dessus et les réchauffer. C'était vrai, il faisait terriblement froid. Mais vivement ce soir. On était vendredi et, le vendredi, il buvait. Il buvait pour que la petite voix se taise. Cette petite voix, il n'osait toujours pas demander à Suigetsu si lui aussi l'entendait ou si il était le seul. Peut-être était-il détraqué.

Arrête ! Tu ne dois pas penser ça !

Sasuke renifla son mépris mais une douleur aiguë le prit, juste derrière l'oreille. Il serra les mâchoires et, instinctivement, il porta sa main sur le point douloureux.

-Tu as mal? Lui demanda Suigetsu d'une voix terriblement neutre.

Sasuke secoua sèchement la tête et se redressa. Un jour, oui, un jour, il allait faire la peau à cette petite voix.

Le métro arriva et, toujours en ordre, les étudiants montèrent dans le véhicule. Les sièges avaient été supprimés voilà quelques années pour permettre plus de place. Ça ressemblait un peu à un long tube blanc, complètement aseptisé, un peu comme un couloir d'hôpital. Mais avec des barres supplémentaires au milieu, le long du plafond et sur les côtés pour que les gens puissent s'y tenir. Ce métro était exclusivement réservé aux universitaires.

Le métro démarra enfin et plongea sous terre. Le trajet était cours, pas plus de deux minutes. Il reliait le campus et la grande place de la ville. Quand le véhicule s'immobilisa, la foule sortit et se dispersa dans cinq escalators qui descendaient encore plus bas dans la terre. Sasuke et Suigetsu se frayèrent un chemin dehors et débouchèrent sur la grande place. La Grande place était la plaque tournante de la ville où la majorité de la population transitait pour quitter les quartiers résidentiels et aller travailler. En guise de place, ce n'était en fait qu'un immense rond de goudron où les gens filaient en tous sens. Des façades grises de magasins entouraient ce rond et en six endroits, à intervalles réguliers, les façades s'écartaient pour laisser place à une rue. Sans doute, vue du ciel, ça devait ressemblait à un soleil comme en dessinaient les enfants, avant. Il n'y avait aucun véhicule, tous les transports de la ville étaient souterrains, à l'instar du métro qu'ils venaient de prendre.

Suigetsu et Sasuke s'engouffrèrent dans une rue et ne tardèrent pas à entrer dans un des immeubles qui ressemblaient terriblement à tous les autres : même hauteur, même largeur, même couleur grise, même emplacement et taille de fenêtres.

Jûgo leur ouvrit et ils traversèrent le vestibule blanc pour entrer dans une pièce relativement grande et bien éclairée par une baie vitrée qui donnait sur une cour intérieure. La pièce était meublée avec goût mais sommairement. Il n'y avait qu'un grand canapé de cuir, une table basse laquée blanche et un immense écran incrusté dans le mur. L'écran était éteint, ce n'était pas encore l'heure de ces fichues informations.

Respecte ces informations ! Tu leur doit la vie !

Assise dans le canapé, Karin était arrivée en avance. Sur la table trônaient déjà six bouteilles. La lumière se réfléchissait dans le verre et Sasuke s'assit à côté de Karin sans lui adresser la parole.

La politesse, tu sais ce que c'est ?

Il ignora la voix et se servit un verre. Sans attendre les autres, il le vida cul sec, répéta l'opération deux fois et se laissa aller dans le sofa pendant que Pastille commençait à paniquer. Il ferme les yeux et sourit en attendant que l'alcool l'engourdisse.

-Vous voulez manger quelque chose ? Proposa Jûgo en ignorant le comportement pas spécialement approprié de Sasuke.

Sasuke secoua la tête alors que les autres réclamaient déjà de quoi se remplir l'estomac. Jûgo apporta un plateau rempli de nourriture grasse, salée et trop sucrée. Il y avait deux fois trop à manger sur le plateau mais personne ne s'en souciait. Le gaspillage n'était pas quelque chose dont on se préoccupait. Sasuke ne mangea pas l'alcool ferait plus vite effet.

Arrête ça ! Arrête tout de suite !

Ce n'était plus qu'un couinement apeuré dans sa tête et, comme d'habitude à ce stade, Il eut un haut le cœur. Il s'efforça de respirer calmement et avala encore un verre. Au bout de quelques minutes son envie de vomir passa et le bout de ses doigts ainsi que ses lèvres s'engourdirent. La petite voix ne parlait plus et Sasuke put enfin respirer et avoir l'impression d'être tout seul dans sa tête. Au bout d'un moment, ses amis défilèrent aux toilettes pour rendre ce qu'ils avaient consommé avant de recommencer. De ce fait, ils restaient légèrement ivre mais guère plus. C'était ce qui arrivait en général : personne ne parvenait à se saouler, sauf Sasuke.

Un bourdonnement bizarre dans l'oreille gauche de Sasuke le réveilla. A travers les rideaux de la baie vitrée du salon, le jour commençait à filtrer. Un mal de tête terrible pulsait dans sa tête. Il se releva du canapé où Karin et Suigetsu était encore endormis et marqua un temps d'arrêt. Pourquoi n'y avait-il pas de petite voix ? Il regarda autour de lui et fut pris d'un vertige. La lumière était trop vive, elle éclairait trop de choses. L'odeur de l'alcool, de la sueur et du sommeil lui irrita le nez et lui donna envie de vomir. Le silence qui régnait dans l'appartement lui donna une sensation oppressante. Il ne comprenait pas pourquoi il percevait tout ça. C'était des détails que la petite voix triait pour lui et ne lui faisait jamais parvenir. Et puis, la réalisation le frappa. Il n'y avait de petite voix nulle part dans sa tête. Pour la première fois en dix-neuf ans d'existence, Sasuke était seul dans sa tête. Complètement seul. Ce n'était en rien comparable à la sensation de l'ivresse. L'alcool faisait disparaître la petite voix mais elle restait quelque part, enfouie, et, dans sa tête, rien n'était clair. Alors qu'à cet instant, il avait l'impression de prendre connaissance de mille choses à la fois et de les comprendre. Il avait même conscience de sa respiration haletante et de ses mains moites.

Il se rassir sur le canapé ne sachant pas quoi faire. Il pouvait faire tout ce qu'il voulait. Il prit sa veste, sortit de l'appartement et dévala les escaliers. Il s'arrêta entre deux paliers et rendit ce qui restait encore dans son estomac. Le goût le fit grimacer et une euphorie indescriptible l'envahit quand il réalisa qu'il n'en avait rien à foutre de vomir là et que la petite voix ne l'obligeait pas à aller réveiller le concierge pour s'en occuper. Il accéléra malgré son mal de tête et déboucha dans la rue. L'air froid lui fouetta le visage et il s'arrêta net en regardant les gens qui se rendaient déjà au travail. Ils étaient tous habillés en noir. Un pantalon pour les hommes, une jupe qui arrivaient aux genoux pour les femmes et des manteaux noirs tous identiques. Sasuke baissa les yeux sur ses propres vêtements et fronça les sourcils. Ils étaient noirs également. Pourtant, il pouvait affirmer avec certitude qu'il n'aimait pas le noir. Il préférait le bleu. Finalement, il se rendit compte que, jusqu'à maintenant il aurait été incapable de voir que tous les gens étaient habillés de la même manière. Il modifia son allure et, toujours sous le choc, retourna sur la grande place d'un pas lent. Tout était identique. Les vêtements, les immeubles, le ciel, les gens. Il réalisa que ce qu'il identifiait jusqu'alors comme des magasins sur la grande place n'était en fait que des façades. Les devantures, les enseignes, les vitrines et même les gens que l'on pouvait apercevoir à l'intérieur étaient en fait peint sur la façade. Tout était faux.

Sasuke choisit une rue au hasard et la descendit. Il n'avait même pas l'impression d'avancer tellement tout se ressemblait. Puis, brusquement, au bout d'une demi-heure environ, il butta contre un mur. Un mur très haut. Il devait lever la tête pour en apercevoir le sommet. La rue n'était qu'un cul de sac. Il revint sur la grande place et choisit arbitrairement une autre rue. Au bout d'une demi-heure également, il rencontra ce même mur. Il regarda autour de lui mais il n'y avait personne. Aussi, il osa poser ses mains sur le mur. Il s'attendait à rencontrer une surface de pierre froide mais une sensation de tiédeur l'envahit et, avant qu'il ait pu émettre une hypothèse sur la texture du mur, il fut violemment projeter deux mètres en arrière et retomba sur les fesses. Choqué, il regarda le mur sans comprendre. Le mur venait de l'éjecter. Il se relava laborieusement en se frottant le bas du dos et resta un moment face au mur. Ce n'était pas normal. Son téléphone portable vibra dans sa poche et en le sortant, il réalisa qu'il était déjà 11h il était temps qu'il rentre avant que sa mère commence à se poser des questions. À regrets, il quitta le mur des yeux et revint sur ses pas. Rien de tous cela n'était normal.

Il retourna sur le grande place, entra dans la bouche de métro et rentra chez lui.

Il habitait dans un quartier résidentiel qu'il catégorisait jusqu'à aujourd'hui comme joli. Mais il réalisa, maintenant qu'il avait toutes ses facultés mentales, que les maisons se ressemblaient toutes, que les jardins n'étaient en fait que des étendues d'herbe verdâtre et que toutes les façades étaient blanches.

Il entra dans sa maison et fut frappé par la froideur des lieux. Tout était blanc. On aurait dit que personne n'habitait ici.

-C'est toi, Sasuke ? Demanda sa mère depuis la cuisine.

-Oui, répondit Sasuke d'une voix un peu tremblante.

Il essaya de se ressaisir en retirant ses chaussures et se dirigea vers la cuisine. Sa mère était en train de préparer le déjeuner. Elle était habillée d'une jupe noire et d'un chemisier de la même couleur. Ses longs cheveux, noirs également, étaient enroulés en un chignon serré. Quand elle se retourna vers lui, Sasuke fut frappé par la beauté de son visage. Elle avait des traits tellement fins et délicats qu'il la fixa un peu trop longuement.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle en souriant.

-Rien. Je suis fatigué.

-Alors va dormir un moment, le repas ne sera pas prêt avant 45 minutes.

Sasuke monta dans sa chambre, qu'il découvrit toute aussi blanche et impersonnelle. Il commençait à se demander si toutes les autres maisons ne ressemblaient pas exactement à la sienne vue de l'intérieure.

Il s'assit sur son lit et prit sa tête entre ses mains. Le brouillard cotonneux qui l'enveloppait généralement avait complètement disparu. Il avait l'impression que les connexions se faisaient plus rapidement dans son cerveau et que l'entrave constante qu'il sentait sur ses pensées n'était plus. Il pouvait penser que la vie était nulle. Que le noir c'était moche. Que les études, il aimait pas ça. Qu'il avait l'impression de vivre comme dans un troupeau de bétails. Qu'il se sentait mal dans cette vie. Qu'il n'aimait pas la petite voix. Il ne savait pas d'où cette liberté de penser venait mais il l'aimait. Il se sentait lui. Et libre.

Il se laissa tomber sur son lit et sourit. Pour la première fois depuis longtemps. Puis le mur lui revient en mémoire. Maintenant qu'il avait le temps d'y réfléchir, il trouvait que la ville prenait une allure de prison. Il n'avait été qu'au bout de deux rues sur six mais jamais il n'avait rencontré d'intersections et elles ont toutes les deux débouchées sur ce mur immense. Est-ce que les quatre autres rues étaient également des impasses ? Dans ce cas, est-ce que la ville se résumait à la grande place et à ses six rues. L'idée paraissait bizarre à Sasuke.

Et pourquoi tout se ressemblait ? Pourquoi les gens semblaient anesthésiés comme lui avant qu'il ne se réveille ce matin. Était-ce vraiment possible que lui seul se rende compte de tous ces détails. Non, non. Il devait y avoir une explication logique.

-A table ! Cria sa mère.

Sasuke descendit à la salle à manger. Il était tout seul avec sa mère. Son père travaillait au commissariat même si cela faisait belle lurette que plus aucune infraction n'était commise. Son frère aîné, Itachi avait disparu deux ans auparavant et Sasuke n'en savait pas plus. Il doutait que même ses parents en sachent davantage. Tout ce qu'il pouvait dire c'était que, de jour au lendemain, ce fut comme si Itachi avait cessé d'exister.

Sa mère posa une assiette devant lui ainsi qu'une pastille et un verre d'eau. Sasuke attendit que sa mère prenne place en face de lui et, en même, ils avalèrent la pastille. Sasuke suivit le mouvement automatiquement, comme il le faisait à chaque repas et se rendit compte de son erreur trop tard. Une épaisse brume se répandit dans son crâne. Ses sens se brouillèrent un instant, une douleur aiguë lui perça les tempes et, plus fort que jamais, la petite voix cria.

Espèce d'imbécile !


Voilà voilà! J'espère que ça vous a plu, que vous n'avez pas tout compris et que vous aurez envie de lire la suite! Ce chapitre est un peu rapide et comme c'est assez flou, je vais essayer de poster un autre chapitre au cours de cette semaine. Sinon, je pense publier un chapitre par semaine si j'y arrive. Dans tous les cas, je vous préviendrai à chaque fois si j'ai du retard!

Que se déchaîne sur moi des centaines de reviews! Mouhahahaha!

à plus! :)