Les secrets de Minuit

Chapitre VII Partie II


Vendredi était arrivé plus vite que Harry pouvait l'espérer. Il était presque 19 heure et se dirigeait vers les appartements de Severus, habillé élégamment, se sentant si enthousiaste qu'il ne devrait étant donné qu'ils avaient passé beaucoup de temps ensemble ces derniers temps, mais le fait que leur rendez-vous se passait hors du château signifiait que leur rencontre serait totalement différente comparé aux repas précédemment partagés. Le coeur battant la chamade, il serra sa cape d'invisibilité plus fortement quand il frappa à la porte.

Il n'y avait personne à proximité dans le couloir, mais même s'il y avait quelqu'un, sa cape le cachait de toute attention non désirée. Ils avaient tous deux convenus qu'il serait mieux pour Harry de continuer à la porter tant qu'ils étaient sur le sol de Poudlard, juste au cas où si Ombrage avait ses sentinelles cachées quelque part. Quand la porte s'ouvrit, Harry s'y glissa.

Severus se tenait derrière la porte. Quand Harry le vit, sa bouche en tomba littéralement et un léger sifflement s'échappa de ses lèvres.

Tu est magnifique, gémit-il, les yeux toujours fixés sur l'homme devant lui.

Le maître des potions ne portait pas de noir, ce qui était une véritable surprise pour Harry alors qu'il n'avait jamais vu son professeur dans une autre couleur que celle-ci. Bien qu'il portait un pantalon noir qui lui convenait parfaitement bien, la chemise de soie était elle de couleur argentée. Les deux premiers boutons étaient détachés révélant une peau délicieusement pâle, les cheveux de jais étaient légèrement bouclés, encadrant son fin visage, le faisant ressembler à un aristocrate. Harry n'avait jamais pensé que Severus puisse s'habiller comme un moldu et être en même temps incroyablement sexy.

Il laissa tomber sa cape et se pencha vers Severus pour un baiser. Il pressa ses lèvres doucement contre celles de l'autre homme, glissant sa langue humide sur la lèvre inférieure. Severus posa une main sur la taille du jeune homme et le rapprocha de lui, glissant en même temps sa langue dans sa bouche. Le jeune sorcier gémît.

Tu es magnifique. Chuchota Severus alors qu'il regardait une fois de plus le garçon. J'espère que tu n'es pas trop attaché à cette chemise verte parce que je vais probablement te l'arracher à un moment donné ce soir. Harry sentit son pantalon devenir trop serrant.

Je pensais à la même chose, répondit le survivant. Ne pouvons-nous pas tout simplement passer directement au dessert, demanda le jeune homme, agrippant les fesses du professeur.

Sale gosse. Sourit Severus donnant un autre baiser à Harry. On y va ? Demanda-t-il en ouvrant la porte.

Harry était sur le point de mettre sa cape d'invisibilité quand Severus l'arrêta. Attends, dit-il en agitant sa baguette. Soudain, un foulard vert et argent arriva de nulle part. L'homme le prit et le mit doucement autour du cou du garçon. Il était doux et sentait l'odeur de Severus et Harry eut soudainement plus chaud, mais cela n'avait rien à voir avec l'écharpe.

L'homme considéra le foulard autour de son cou et décida qu'il était assez chaud. Il prit ensuite son cape noire et l'enfila. Harry gémit légèrement. Naturellement, cela n'échappa pas au Maître des Potions qui donna au jeune homme un petit sourire taquin tout en se dirigeant vers la porte.

Viens, fit-il en regardant si le couloir était toujours vide. Harry mit sa cape et suivit le professeur.

Ils marchèrent en silence l'un à côté de l'autre, jusqu'à ce que le garçon dû se mettre derrière l'homme avec l'arrivée de plusieurs personnes vers eux. Le survivant remarqua les regards étonnés des étudiants ainsi que certains enseignants à la vue du Maître des potions alors que ce dernier les ignora, le menton levé jusqu'à ce qu'une voix stricte ne l'appelle.

Severus !

L'homme s'arrêta. Il ne pouvait pas prétendre ne pas avoir entendu l'appelle du professeur de métamorphose.

Severus, où vas-tu à cette heure ? Demanda-t-elle alors qu'elle s'approchait. Elle vit l'apparence du Maître des Potions et ses yeux s'élargirent. Tu m'as l'air bien fringant ce soir. As-tu... un rendez-vous, Severus Snape ? Interrogea-t-elle, incrédule et Severus entendit le rire de Harry derrière lui.

Il donna à la femme un sourire lumineux tout en répondant : Vous avez raison, ma cher Minerva, et aucunement grâce à vous. Il fit un sourire charmeur, hocha la tête et passa devant la femme pétrifiée.

oOo

Severus les transplana tous les deux dans une petite ruelle sombre.

Ou sommes-nous ? Demanda Harry, mettant sa cape dans la poche de sa veste. Sommes-nous toujours en Angleterre ?

Oui, répondit le plus âgé, tout en se dirigeant hors de la ruelle. Nous sommes dans un endroit appelé Ottery Saint-Mary. En as-tu déjà entendu parlé ? Demanda-t-il à Harry.

Non, répondit celui-ci.

C'est une petite ville non loin de Exeter. Sa population est d'environ 7.000 habitants et pour autant que je le sache, pas un seul sorcier n'est venu ici depuis les cinq derniers siècles.

Oh... fit Harry surpris. Pourquoi ?

Severus s'arrêta devant un petit restaurant près d'eux. C'est le restaurant ou nous dînerons. Nous avons encore du temps devant nous, aurais-tu envie d'une petite balade en attendant ?

Bien sûr, fit le garçon.

Ce blouson... commença le plus vieux avec hésitation. Il me semble bien trop mince et il fait assez froid ici. Dit l'homme avant de lui lancer un sort de réchauffement. Ça te va ?

Oui, sourit Harry, c'est beaucoup mieux ainsi.

Ils commencèrent à marcher et Severus les orienta vers la vielle église.

En raison des lutins. Fit le Maître des potions soudainement et Harry n'avait pas une seule idée de ce dont il parlait. L'homme le remarqua et sourit doucement. Les sorciers préfèrent ne pas franchir les frontières de la ville en raison des lutins. Ils peuvent être des petites créatures vicieuses quand on les dérange.

Harry fronça les sourcils, il connaissait les lutins, il ne les aurait pas décrit comme étant des êtres vicieux. Les lutins ne font pas de mal normalement, si ?

Tu as raison, cependant cette ville a une histoire avec les lutins, une histoire assez sombre. Il y a longtemps cette terre appartenait aux lutins, à l'époque, plusieurs sorciers, les moldus et les lutins vivaient en paix les uns à côté des autres, naturellement les moldus ne connaissaient pas les deux autres communautés. Cependant, un jour, l'évêque local décida de construire une église. Cette église. Fit le Maître des potions en montrant l'édifice en face d'eux.

Le jeune homme était tellement hypnotisé par la voix grave qu'il oublia où il était. Il leva les yeux et regarda le bâtiment sombre et légèrement effrayant avec ses tours pointant vers le ciel.

Qu'est-ce que les lutins ont contre cette église ? Demanda Harry curieux.

Rien, fit Severus en souriant, déambulant autour de la paroisse. Ils craignaient les cloches provenant du pays de Galles. Tu vois, une fois que les cloches auraient été installées, leur domination sur cette terre serait plus. Ils le savaient parfaitement, et ont décidé de jeter un sort qui a conduit les moines, qui portaient les cloches, au bord de la falaise au lieu de Ottery.

Wow, ils sont balaises. Rit le jeune homme.

Hé bien, ce sont d'espiègles petites créatures et ils étaient sur le point d'être exilés de leur propre terre. La légende moldue dit que l'un des moines pria en répétant sans cesse « Dieu bénisse mon âme » et la magie des lutins cessa. Mais comme tu peux le comprendre, ce n'est pas grâce à cela.

Les sorciers. Dit Harry.

Exactement. Un sorcier nommé John Coke était capable de briser le charme des lutins. Il voulait également que ces derniers quittent ces terres et partent aussi loin que possible de lui et de la société sorcière. Cela n'a cependant pas été la fin de l'histoire de John Coke. Les lutins étaient en colère d'avoir perdu leurs collines verdoyantes et d'avoir été exilé dans un endroit appelé Parlour. Ce que Coke ne savait pas était que le charme n'a pas été complètement brisé et un jour par an, les lutins peuvent quitter Parlour.

Ils marchaient dans le cimetière qui se trouvait juste derrière l'église, et Severus arrêta Harry avec sa main et lui montra l'une des tombes.

C'est lui... murmura le jeune homme avec crainte. John Coke.

Exactement. Répondit Severus et après une seconde d'hésitation, il fit glisser ses doigts le long du bras du garçon jusqu'à sa main et la saisit. Le frère aîné de Coke était l'homme qui avait ordonné la construction de l'église, le curé de la petite ville. Un an après la victoire de Coke sur les lutins, l'église fût finalement achevée, et le plus jeune fût désigné comme sonneur de cloches. Les deux frères avaient travaillé dur ensemble et ils étaient respecté non seulement par les sorciers mais également par la société moldue. Mais un jour de juin, le curé et le sonneur apprirent que la magie des lutins n'avait pas été entièrement détruite alors que les petites créatures étaient venues chercher le jeune frère.

L'ont-ils tué ? Demanda Harry frissonnant.

Pas tout de suite. Répondit le plus vieux. Ils avaient kidnappé John Coke dans l'espoir que son frère le suive aussi.

Attraper deux oiseaux avec une seule pierre. Nota le garçon de façon inaudible.

Voilà. Sauf que le frère aîné était un lâche et ne partit jamais après John. Les sorciers et sorcières de la ville savaient ce qui étaient arrivé entre les deux frères et ils ont commencé à quitter la ville, un par un parce qu'ils pensaient que les lutins avaient changé leur vicaire bien aimé en un monstre cruel. Les moldus ne savaient pas que leur fidèle et aimé vicaire avait perdu son frère, ils le réalisèrent quand ils découvrirent le corps dans la rivière le lendemain. Le vicaire commença à boire, murmurant sans cesse. « C'est à cause de moi... » et « C'est entièrement ma faute ». Les moldus avaient entendu certains ragots et commencèrent à croire que le vicaire avait lui-même tué son frère. Ce fut plus ce que le plus vieux puisse supporter et il décida d'aller à Parlour par lui-même. Il n'a jamais été vu de nouveau par la suite.

Wow, c'est une histoire incroyable, Severus. Dit Harry honnêtement. Un peu effrayante, mais vraiment... génial. Fixant les yeux sombres.

Les sorciers évitent la ville depuis lors mais inutilement. Les lutins sont encore enfermés à Parlour et le seul moment de l'année où ils peuvent se déplacer librement sur leurs terres est la Nuit de la Saint-Jean. Conclu Severus.

Comment sais-tu cela ? Demanda Harry intéressé.

J'ai entendu les histoires de ma grand-mère qui vivait dans cette ville, mais j'ai appris la vérité derrière cette légende de Coke lui-même.

Quoi ? Cria le garçon. Il est encore vivant ? Mais c'est...

Impossible. Retentit une voix joyeuse derrière eux. Vivant n'est pas tout à fait un terme précis pour décrire ma situation, Monsieur. Une forme brillante derrière eux se mit à rire.

Harry se retourna juste pour voir un homme flotter là avec une lumière bleu-blanc entourant son corps presque complètement transparent.

Severus, mon garçon, c'est bon de te revoir. Regarde comme tu as grandi. Quel homme fringant tu es devenu. Le fantôme de John Coke sourit au Maître des potions.

Toi, par contre, tu n'as pas changé. Taquina-t-il.

Et qui est ce beau jeune homme qui s'accroche à toi avec tant de véhémence ? Le fantôme fit un clin d'oeil à Harry.

John, je te présente mon compagnon, Harry. Fit le professeur et Harry pu détecté de la fierté dans sa voix grave.

Bonjour Monsieur, Harry salua le fantôme joyeusement.

Oh mon cher enfant, appelle-moi John. Donc, tu as entendu toute mon histoire. J'espère que tu y crois. Fit le fantôme.

Absolument. Fît Harry en acquiesçant. La partie sur votre frère est... Le garçon ne savait pas comment finir la phrase.

Oh, Billy n'était que de la bave d'escargot à l'époque. Ne te tracasse pas mon cher Harry, cela fait longtemps et je suis parfaitement heureux de mon sort maintenant.

Heureux ? Demanda Harry incrédule.

Bien sûr ! Le fantôme aboya de rire. Rien de mieux pour effrayer les moldus. Halloween ici est particulièrement amusant. N'est-ce pas, Severus ?

Si ma mémoire est bonne, c'était amusant si on ne disposait pas d'un corps solide. Par contre, dans le cas contraire, je me souviens encore de la raclée que je me suis pris par le meunier. Merci Merlin que l'homme était trois fois plus gros que moi, j'étais petit mais très rapide étant gamin. Fit le Maître des potions en riant. Nous faisions des farces sur les moldus qui osaient venir ici à Halloween. Expliqua Severus au plus jeune.

C'était le bon vieux temps, soupira le fantôme mais ses yeux pétillaient de bonheur. Cette homme ici, Harry, était un petit garçon très bavard, il visitait sa grand-mère deux fois par an. Il a eu une peur bleue la première fois qu'il m'a vu. Continua Coke en éclatant de rire.

Bavard ? Toi ? Harry sourit à Severus. Qu'est-il arrivé depuis ?

Exactement mon garçon, qu'est-il arrivé ? Je n'ai pas vu Severus ici depuis bien longtemps. Il faisait bien trop calme étant seul. Dit le fantôme. Tu avais onze ans quand ta grand-mère est décédée, non ? Je ne t'ai plus vu depuis les funérailles.

Beaucoup de choses se sont passées depuis John, je suis désolé, je ne pouvais pas te rendre visite. Répondit le professeur tranquillement et Harry pu voir une ombre passer sur son visage.

Je peux voir ça. John souriait levant un sourcil vers Harry. Un bon petit gars que tu as là. Ce commentaire fit rougir le plus jeune.

Severus sourit doucement. En effet, c'est un homme bon.

Parfait, cria le fantôme, volant autour de sa propre tombe. Malheureusement, je dois vous demander de me pardonner, mais je dois visiter les chèvres. Fit-il avec malice en disparaissant.

Les chèvres ? Interrogea le garçon avec un rire dans la voix mais Severus haussa les épaules. Il prit la main du plus jeune et commença à marcher vers le restaurant.

Qui sait... murmura-t-il. Après sa mort, il s'est fait la promesse de mettre en garde et, si nécessaire, protéger tous les sorciers qui traversent les frontières de la ville. Voici la raison pour laquelle il n'a jamais quitté cet endroit. Peut-être que son voeu comprend maintenant des chèvres aussi.

Comment sais-tu tout ça ? Demanda Harry.

Comme il te l'a dit, j'avais l'habitude de rendre visite à ma grand-mère moldue deux fois par an. Il n'y avait juste qu'elle, ma mère et moi. C'était les meilleurs moments de ma vie. Une fois, je me suis perdu, je n'avais pas plus de six ou sept an à l'époque et je me suis retrouvé ici. Il commençait à faire sombre et froid. J'étais seul et effrayé, et je me suis mit à pleurer. C'est à ce moment là que je l'ai rencontré.

Être secouru par un vrai fantôme alors que tu était déjà terrifié... Fit Harry sarcastiquement.

Hé bien oui. Sourit l'homme. Mais ma mère est arrivé au même moment. Le lendemain, je suis venu de nouveau. Je voulais savoir qui il était ou plutôt ce qu'il était. C'était la première fois de ma vie que je voyais un fantôme, tu comprends ? Nous avons commencé à parler et il m'a raconté son histoire. Je l'ai trouvée fascinante et au moment où il a terminé, j'ai compris qu'il n'était pas du tout effrayant. Et voilà comment je suis devenu ami avec lui. Soupira l'homme. C'était mon tout premier ami, et le seul pour les trois années suivantes.

J'ai connu la même chose avec Ron et Hermione. Fit Harry.

Que veux-tu dire ? Tu devais avoir quelqu'un en dehors du monde magique, des camarades de classe, par exemple.

Non pas vraiment. Admis le garçon. Dudley, mon cousin, faisait en sorte que personne ne devienne ami avec moi. C'était une sorte de tyran... il battait tous ceux qui s'approchaient de moi. Il me frappait aussi, juste pour le plaisir.

Harry, es-tu en train de me dire que ton cousin te battait et que ton oncle ne faisait rien ?

Oh si, il faisait, dit le plus jeune. Il regardait et applaudissait.

Quoi ? L'homme siffla furieusement et le survivant eu peur pendant une seconde.

Tout va bien, Severus, fit Harry essayant de calmer le Maître des potions. C'est le passé, depuis que je sais que je suis un sorcier, ils se sont calmés. Je veux dire, je n'étais peut-être pas dans une maison heureuse mais j'avais ma propre chambre et certains avantages. Et chaque fois que je sortais ma baguette, Dudley se tirait vite fait. C'est encore amusant de le voir comme ça.

D'accord. Gémit l'homme. D'accord, mais il n'en sort rien de bon avec une famille violente. Oh les choses que je voudrais leur faire. Grogna-t-il et cela réchauffa le coeur de Harry.

Ils continuèrent leur route vers le restaurant et l'homme continuait à marmonner sur la façon qu'il punirait les Dursley. Harry était capable de comprendre certains mots comme « les découper en morceau, un par un » ou « quelques gouttes de Mort-Vivant ». Cela fit sourire le garçon.

Ce satané Dumbledor. Murmura l'homme dans sa barbe, mais bien sûr, le plus jeune l'entendit.

Qu'est-ce que Dumbledor a à voir avec ça ? Demanda-t-il.

Tout. Soupira Severus.

Ils se promenaient en silence dans les petites ruelles pavées jusqu'à ce qu'ils atteignent le bon restaurant. L'auberge du hibou était son nom, Harry pu le lire sur l'emblème en bois pendu dans l'entrée principale. De larges fenêtres étaient de chaque côté de la porte et l'endroit donnait un sentiment chaleureux et accueillant.

En entrant, le jeune homme pu voir quelques personnes assissent à des tables couvertes d'une nappe à carreaux rouge et blanche. Une jeune femme, Amelia, les dirigea vers une table près de la fenêtre, allumant une bougie sur cette dernière.

Merci Amelia, fit Severus à la jeune fille rousse.

Oh, s'il vous plaît, appelez-moi Amy. Répondit-elle, puis regardant vers Harry. Est-ce que cette place vous convient ? Poursuivit-elle d'un sourire sincère. Si vous préférez être assis ailleurs, faites-le moi savoir.

Non, c'est parfait, je vous remercie. Sourit Harry.

Quand ma grand-mère travaillait ici, je passais la plupart de mes matinées avec elle. Ils font l'un des meilleurs cafés d'Angleterre. Chaque matin, quand je passais, on me donnait une tasse de café en me disant qu'avec ça je deviendrais un homme bon. Ma mère à toujours été contre, mais ma grand-mère me laissait toujours le boire. Fit Severus avec un petit sourire en coin.

Et tu aimes le café depuis. Le jeune homme se mit à rire.

L'homme hocha la tête. Exactement.

Ils prirent le menu et et le regardèrent quelques minutes. Le plus jeune demanda à Severus ce qu'il suggérait, mais l'homme dû admettre qu'il n'était pas venu depuis de nombreuses années. Bien que quelques éléments du menu lui semblait familier, il les suggéra au garçon en espérant qu'ils n'avaient pas changé les saveurs originales.

Si cela ne te dérange pas de me répondre, qu'as-tu fait avec ce cafard de Skeeter ? Demanda le Maître des potions en se souvenant que Harry avait passé son après-midi le jour de la Saint-Valentin avec elle.

Oh ça... répondit Harry lentement. Je lui ai donné une interview.

Une quoi ? S'écria le professeur. Notre cher Golden Boy qui donne des interviews, n'est-ce pas merveilleux ? Taquina-t-il.

Ça ne l'était pas, protesta Harry avec plus de véhémence que nécessaire. Nous avons parlé de ce qui est arrivé dans le cimetière.

Oh Merlin, tu n'es pas sérieux, Harry.

Je le suis, fit le garçon, soulevant son meton. La gazette du Sorcier a écrit des mensonges sur moi et Dumbledor toute l'année et j'en ai eu assez. Hé bien, c'était plutôt l'idée d'Hermione. Elle en a parlé à Luna, son père est l'éditeur du Chicaneur et il va imprimé l'entrevue. Les gens doivent savoir ce qui est arrivé Severus, le Chicaneur n'est pas le journal le plus digne de confiance mais peut-être que les gens qui ne croient pas la Gazette du Sorcier liront mon article et pourront me croire enfin. Ils pourront ainsi se préparer au retour de Voldemort et... Harry s'arrêta quand Severus leva une main montrant qu'il voulait dire quelque chose.

Je ne dis pas que de dire aux gens ce qui est arrivé est mal, c'est tout le contraire en fait, je crois que c'était une bonne idée, mais Harry, Rita Skeeter ? Cette femme changera chaque mots que tu auras prononcé. Fit le Maître des potions, sa voix remplie d'anxiété.

Elle ne le fera pas. Répondit Harry avec un sourire malicieux.

Qu'as-tu encore inventé petit coquin ?

Moi rien. Harry riait. Hermione par contre...

Franchement, cette fille... Rappelle-moi de ne jamais la provoquer. Fit Severus en passant une main dans ses longs cheveux noirs.

Ouais, je sais. J'espère ne jamais lui faire du mal, sinon les conséquences... Harry frissonna.

Précisément...

Amy arriva à leur table avec deux plateaux. Elle les posa devant les deux hommes.

Bon appétit, messieurs et s'il y a quelque chose que je peux faire pour vous, n'hésitez pas à m'appeler. Dit-elle. Quand ils acquiescèrent et qu'elle s'assura que tout était parfait, elle se retourna et partit.

Suivi du regard par un Severus curieux, Harry enfourna sa purée de pomme de terre et gémit légèrement. Mmm Severus, c'est délicieux.

Je suis heureux que tu aimes. Il essaya ses pâtes et réalisa que le goût était exactement le même que quand il était enfant. Tu veux essayer ? Il poussa son assiette vers Harry qui haussa les épaules et en pris un peu dans sa bouche.

Mm, wow, c'est très bon aussi. Fit-il les yeux fermés appréciant le goût persistant dans sa bouche. J'espère que leurs desserts sont tout aussi succulents.

Je ne sais pas à propos de leurs desserts mais je peux t'assurer que ce qu'il y a au menu ce soir sera immensément plus délicieux. Severus laissa échapper un sourire moqueur alors qu'il léchait une goutte de sauce sur son doigt.

Harry rougit et se racla la gorge. Nous sommes dans un restaurant, Severus. Fit-il troublé.

Ne tentes-tu pas de me convaincre d'avoir un problème et que je doive commencer à masser ton entre-jambe avec mon pied. Fit d'une façon suggestive l'homme et pendant une seconde Harry sentit un pied près de ses jambes.

En fait, j'en ai un. Alors que le pied ne bougeait plus.

L'homme leva un sourcil interrogateur.

Mais, continua Harry fixant son regard dans les yeux noirs en face de lui, je ne pense pas que je pourrais le supporter avec un anneau autour de mon membre.

Ne me dit pas que tu le portes en ce moment. Murmura l'homme avide.

Je l'ai depuis que je me suis habillé. Harry haussa les épaules nonchalamment, tout en sachant précisément quelle genre d'incidence cela allait avoir sur l'homme qui commençait déjà à remuer sur son siège.

Harry... Fit l'homme lentement, prenant une profonde inspiration. Considère-toi chanceux.

Pourquoi... ? Demanda Harry d'une façon arrogante.

Parce que, amour, la seule raison pour laquelle je ne te traîne pas vers les toilettes la plus proche et de te faire l'amour est parce que j'ai prévu quelque chose d'encore mieux pour nous deux après que nous soyons rentrés. Murmura-t-il se penchant sur la table.

Ça m'a l'air pas mal. Fit le garçon en gémissant en se penchant, pressant ses lèvres contre celles de Severus.

Alors... L'homme se rassit et se racla la gorge. Skeeter.

Oh oui, Harry retourna à sa nourriture. L'année dernière, Hermione a découvert qu'elle était un animagus non déclaré et qu'elle pouvait se transformer en scarabée. Elle l'a attrapé dans un bocal. Et lui a fait promettre de ne plus jamais écrire de mensonges sur moi au sinon, Hermione irait directement la dénoncer au ministère. Donc, quand nous nous sommes assis au Trois Balais, Hermione l'a forcé à écrire exactement ce que je disais. Je suis sûr qu'elle va bien se comporter, surtout connaissant Hermione qui serait capable de tout dévoiler. Finit Harry fier de son amie.

Je suis impatient de lire cette article. Je suis tout à fait sûr qu'Ombrage va être hors d'elle et je te souhaite aussi que Skeeter ne vende pas l'histoire à la gazette.

Hé bien si elle le fait, la prochaine fois elle pourra écrire un article sur la décoration intérieur d'Askaban.

Ils mangèrent en silence pendant un bon moment quand Amy vint leur apporter une carafe d'eau et la carte des desserts. Elle leur demanda également s'ils étaient satisfait de leur repas et quand ils la rassurèrent que cela avait été délicieux, elle sourit joyeusement et partit.

J'ai une question qui me trottine dans la tête, Harry, fit l'homme essayant de retenir un sourire en coin. Tu es un jeune homme très intelligent, comment par l'enfer arrives-tu à gâcher ton travail dans ma classe. Je t'ai vu faire tous tes devoirs avec entrain et je sais que tu peux très bien t'en sortir sans l'aide de Miss Granger. Si tu es si talentueux pour comprendre la partie théorique en potion, pourquoi le côté pratique te donne tant de mal ?

Pourquoi me demandes-tu ça ? Demanda Harry.

Outre le fait que je t'aime et que je veux prendre soin de toi, je te pose la question parce que j'en ai marre de te donner des détentions tout le temps.

Hé bien... c'est un peu à cause de toi... Admit le garçon.

Moi ? Qu'ai-je encore fait ?

Heu... commença Harry prudemment. Tu marchais devant moi.

Excuse-moi ? Rit l'homme.

Tu as bien entendu, marmonna le garçon.

Je ne comprends pas pourquoi j'aurais essayé de faire explosé ton chaudron et transformer tes mains en cendres. Le Maître des potions leva un sourcil.

En fait... tu me distrais. Répondit Harry.

En marchant ? L'incrédulité dans la voix de l'homme augmenta.

C'est toujours ainsi en ta présence... Avoua Harry en marmonnant, mais naturellement l'homme l'entendit. Il eut un moment de silence avant que le professeur sourit, les yeux brillants dangereusement.

As-tu terminé ? Interrogea Severus indiquant avec sa tête, l'assiette de Harry. Quand ce dernier hocha la tête, l'homme sorti quelques billets moldus et les jeta sur la table.

Le Maître des potions attrapa la main du garçon posé sur la table et le traîna hors du restaurant. Harry fit un signe de tête en direction d'Amy avant que la porte ne se referme derrière lui. L'instant d'après, il se retrouva dans la ruelle sombre, celle où ils étaient arrivés. Lorsque son corps fut écrasé contre le mur derrière lui et que les lèvres du professeur soient sur les siennes, chaque pensées disparurent de son esprit.

Allons-nous ajouter quelques souvenirs à cette liste de distractions, mon cher ? Murmura le plus vieux et Harry frissonna, entendant cette voix grave près de son oreille.

Ne dois-tu pas être plus raisonnable et de m'empêcher de ruiner toutes mes potions ? Le garçon sourit passant une main dans les cheveux noirs légèrement bouclés.

Comme si j'avais mon mot à dire... Severus leva un sourcil. Je passe devant toi et tu as failli te tuer, est-ce que je me trompe ? Le maître des potions respira profondément.

Je l'avoue sans vergogne. Gémit le survivant, appuyant son corps contre celui de Severus comme une chatte en chaleur.

Que vais-je faire de toi ? Siffla Severus, caressant de ses lèvres celles de Harry. Tu ne réalises pas ce que tu provoques chez moi. Tu penses que tu peux juste dire des choses comme ça et que cela ne me toucherait pas, mais tu as tort. Penses-tu que je puisse ne pas réagir quand tu me regardes au dessus de ton chaudron, tes yeux verts me faisant frissonner au plein milieu de ma classe, sans compter que je ne suis pas en mesure de me concentrer sur la correction des devoirs. Crois-tu que je ne sois capable d'utiliser la légilimencie sur toi pendant mes cours simplement pour voir si tu penses à moi ?

Ça serait inutile... Murmura le garçon en poussant son torse près de l'homme. Tu sais que je penses à toi tout le temps. Tous les jours, fit Harry mordillant les lèvres du plus vieux, à chaque heures et à chaque minutes. Tu accapares mon esprit comme une pensée lancinante, constamment à la frontière de mon attention, comme si tu faisais partie de celui-ci, une partie de moi. Je lis un livre et je pense « Peut-être que tu le trouverais intéressant » ou quand je mange quelque chose de délicieux et d'un coup je veux te le faire partager. Tu es toujours avec moi.

Je connais ce sentiment. Admit l'homme glissant sa langue le long de la mâchoire du garçon. Ses mains agrippant la taille tout en caressant le plus jeune à travers sa chemise verte. Il faisait froid, leurs capes à peine boutonnées après leur départ rapide du restaurant. Il savait qu'ils devaient retourner au château sans tarder, mais une fois là-bas, dans sa chambre, il devait se confier au garçon, lui dire quelque chose qu'il n'avait jamais voulu que son partenaire sache.

Harry dû sentir son hésitation ou peut-être qu'il commençait réellement à le connaître car la seconde suivante il demanda : Y a-t-il quelque chose qui te dérange ?

Je dois te montrer quelque chose. Admit l'homme d'une voix faible. Nous devrions y aller.

Harry leva un sourcil mais ne répondit pas pendant quelques secondes, essayant de déchiffrer l'expression sur le visage de l'homme. Quand il se rendit compte du regard déterminé, il hocha la tête.

Allons-y. Dit-il en mettant sa cape d'invisibilité sur lui.

Severus fit un pas en arrière quand le garçon enfila sa cape, mais des doigts invisibles vinrent s'agripper à sa main, et ils disparurent.


Voilà la suite, j'espère que l'histoire vous plaît toujours autant.

Un grand merci pour les reviews !

Bonne lecture à tous et à toutes.

À la prochaine