Je n'étais plus revenue sur ce site depuis longtemps. C'est chose faite! Dans un nouvel univers cette fois, celui des Musketeers, que je suis depuis le premier épisode. J'ai directement accroché à la série ! L'idée de cette fiction date d'ailleurs de l'an dernier.

Aucun spoiler pour la saison 2 (si ce n'est l'apparition de Rochefort, connue depuis longtemps). L'action se déroulait dans un futur proche, plus ou moins cinq ou huit ans après l'actuelle série.

Je vous souhaite une bonne lecture!


Paris n'avait plus connu une telle tempête de neige depuis une décennie au moins. Au ralenti, les gens ne circulaient dans la ville que lorsqu'ils en étaient formellement obligés. A mesure que les églises et les marchés se vidaient, les tavernes se remplissaient pour réchauffer les pauvres âmes avec un feu de bois, un bol de soupe ou un pichet de vin. Les nobles ne quittaient plus leur demeure douillette, à l'image du Roi qui vivait tel un chat depuis plusieurs jours. Emmitouflé sous une couche impressionnante de fourrure précieuse, il ne se déplaçait au sein du palais que pour aller d'un fauteuil à un autre, cherchant le point le plus chaud de l'impressionnante bâtisse.

Malheureusement, tous n'avaient pas le plaisir de céder à la torpeur générale. Maudissant l'hiver, les mousquetaires rusaient à longueur de journée pour trouver le moyen de se réchauffer. La méthode la plus répandue consistait à dissimuler une flasque de liqueur réconfortante dans la doublure de leur manteau.

Athos, dans sa grande prévoyance, en possédait une dans chaque poche de son pourpoint. La combinaison des températures glaciales, de l'effroyable charge de travail et de sa mélancolie habituelle pesait lourd sur ses épaules. De loin, les flocons de neige donnaient l'illusion d'être des cheveux blancs dans sa tignasse fraîchement taillée. « Si j'avais su », pesta-t-il en frissonnant.

Au sein de la caserne, une odeur de chou et de lard grillé embaumait l'air. Athos ne profiterait malheureusement pas du repas du soir : Jacques, le cuistot, lui tiendrait sûrement la jambe pendant des heures pour se plaindre de l'incompétence de son nouveau commis et de la vétusté des gamelles et des fourneaux.

Grimpant les escaliers qui menaient aux quartiers du capitaine, Athos s'arrêta sur la terrasse pour s'offrir une gorgée de liqueur. Les mains posées sur la barrière qui surplombait la cour, Athos esquissa malgré tout un demi-sourire en apercevant D'Artagnan, au loin.

Trempé, gelé jusqu'aux os, Athos inspira profondément. L'air glacial lui vrilla les poumons. Aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais eu aussi froid de sa vie. A une exception près.

C'était durant une belle journée d'été.