Disclaimer : Les personnages de cette fanfiction appartiennent à J.K Rowling, et l'histoire en elle-même ainsi que les personnages inventés appartiennent à Lunabeegood (j'ai évidemment son autorisation de traduction). Je ne fais que traduire cette fanfiction pour votre plaisir.

Note de la traductrice : Enfin fini ! Ce chapitre est juste super long. Je vous rassure, c'est le seul qui soit aussi long, mais je comprends que l'auteur ne l'ait pas coupé, car il pose vraiment toutes les bases de la fic, et je l'ai trouvé vraiment bien. Pour les déçus de Lune de Feu, cette fic devrait être vraiment M, d'après ce que j'en ai lu ;). Bonne lecture, et n'hésitez pas à dire si ça vous plaît !

*Re-publication avec une mise en page plus agréable*

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Hermione Granger se réveillait doucement d'un rêve étrange. Elle essaya d'en rassembler les morceaux confus, mais ils s'évaporèrent comme autant de murmures matinaux. Elle secoua la tête et essaya tant bien que mal de se rappeler de son programme de la journée. Elle avait deux heures de potions, une pause, elle dînait ensuite avec Harry et Ron, puis cours d'Arithmancie...

« Oh, il ne faut pas que j'oublie de demander au professeur Vector... » commença-t-elle.

« Chhht » chuchota une voix derrière les rideaux en soie de son lit.

Hermione sursauta. En tant que Préfète, elle avait sa propre chambre, où il ne devait y avoir personne d'autre. Elle attrapa sa baguette et écarta le rideau. Elle put alors apercevoir trois autres lits à baldaquin, et plusieurs personnes se retourner dans leur lit.

« Salut ? » demanda-t-elle, hésitante.

« Chhht Mione, si je ne dors pas encore un peu je ne vais pas tenir le cours de Divination, » l'avertit une voix.

Hermione regarda autour d'elle. Elle était chez les Griffondors, à en juger par les couleurs, mais elle n'arrivait pas à reconnaître la voix. Et comment avait-elle pu s'endormir dans la chambre de quelqu'un d'autre ?

L'un des rideaux s'ouvrit violemment, une jeune femme sortit paresseusement ses pieds du lit, et, à moitié endormie, se dirigea vers la porte.

« Salut, Mione, » marmonna-t-elle dans un bâillement en passant à côté d'une Hermione troublée. Elle n'avait jamais vu cette fille de toute sa vie.

« Excuse moi... » l'appela Hermione, mais elle était partie avant même de pouvoir entendre un seul de ses mots.

À ce moment, un autre rideau s'ouvrit et un visage joyeux la salua. « On est enfin en Décembre ! Ça veut dire qu'il ne reste plus que trois semaines avant les vacances, et je vais pouvoir revoir Filippe ! »

« Salut, euh... » marmonna Hermione en observant cette autre étrangère. « Ma chambre est... »

« Je sais, j'en ai parlé avec Glynnis hier soir et elle a promis de faire le ménage AUJOURD'HUI, pas vrai Glynnis ? » dit la jeune femme en se tournant vers le dernier lit encore fermé.

Un grognement étouffé leur parvint entre les rideaux.

« Glynnis ! » l'appela une nouvelle fois la fille souriante.

« C'est bon, promis, promis ! » grogna quelqu'un depuis le lit.

« Je suis désolée, mais il doit y avoir une confusion quelque part, » commença Hermione en se levant de son lit pour s'approcher de la jeune femme qui lui parlait.

« Aucune confusion, Hermione ! » rit-elle. « Glynnis a parfaitement bien reçu ton message d'hier. Pas vrai, Glynnis ? »

« Va te faire voir, Matilda ! » cria Glynnis.

« Non, ce que je veux dire c'est que... »

« Plus d'eau chaude, pour changer. » dit la jeune femme à moitié endormie en revenant dans la chambre.

« Eh merde ! » dit Glynnis en repoussant son rideau pour sauter de son lit. « Je ne peux pas aller en cours avec de l'encre plein les cheveux ! »

Hermione l'observa et remarqua que toutes les racines de ses cheveux blonds étaient tâchés d'encre noire.

« Merci à Hermione, pour celle-là, » rit la jeune fille ensommeillée.

« Merci, Mione, » dit Glynnis d'un ton quelque peu coupant.

« Je t'avais bien dit de prendre ta douche hier soir, » dit la jeune fille à moitié endormie en prenant des vêtements dans sa malle.

« Merci du conseil, Lavinia, » dit Glynnis. « je vais aller demander à Lily si je peux utiliser la Salle de Bain des Préfets et... »

« Préfète ! » la coupa Hermione.

« Ça fait des mois, Hermione, on pensait que tu t'en étais remise, maintenant, » dit doucement Matilda en enfilant un pull par-dessus son t-shirt.

« Qui est la Préfète ? » demanda Hermione en s'approchant de Matilda.

« Lily Evans, tu le sais et tu n'arrives toujours pas à le croire, » dit Matilda en époussetant ses épaules. « Tu devrais te préparer, sinon tu vas louper le petit-déjeuner et être en retard au cours de divination. »

« Je ne suis pas le cours de Divination ! » intervint Hermione.

« Continue à te le répéter comme ça, » dit Glynnis en lui tapotant l'épaule. « Peut-être que tes vœux se réaliseront un jour. »

Elle passa à côté d'Hermione et sortit de la pièce.

Matilda attrapa son sac, le passa par-dessus son épaule et lança à Hermione en se retournant « Ne sois pas en retard ! »

« Tu devrais te dépêcher, Hermione, Proudfoote prend au sérieux la nouvelle annonce de Dumbledore, et tu sais ce qu'elle pense des retards, » dit Lavinia en lançant rapidement des vêtements sur son lit.

« On est en Septième année ? » demanda Hermione. « Et Lily Evans est Préfète, et James Potter est Préfet ? »

« Oui, t'es pas bien réveillée toi, hein ? » lui dit tout naturellement Lavinia avec un sourire en enfilant des vêtements étranges avant d'agripper sa robe. « Allez, magne-toi ! »

Elle claqua les fesses d'Hermione avant de sortir de la pièce, tout en triant ses livres dans son sac.

Hermione passa un moment à observer la pièce et à s'habituer à son environnement. Un calendrier Sorcier était accroché au mur, et indiquait le 1er Décembre 1977. Les vêtements que Lavinia avait laissés sur son lit étaient clairement retro. Lily Evans était préfète, et James Potter préfet.

« Je suis remontée dans le temps, » dit doucement Hermione en se laissant tomber sur son lit.

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Comme elle n'avait pas eu l'occasion de voir Dumbledore dans son bureau, Hermione se dirigea vers la salle de Divination. Elle avait été assez surprise qu'il ne réponde pas quand elle avait frappé à sa porte et, quand elle avait demandé à quelqu'un, on lui avait dit qu'il était en voyage pour la journée.

Elle se retrouva vite fascinée par son environnement. Tout le monde avait une coiffure des années 70, dont certaines étaient assez classes, et d'autres non. Mais, mis à part les habits et les coiffures, les étudiants en robe n'étaient pas si différents de ceux de 1997. Elle avait passé un moment intéressant à trouver dans sa malle des vêtements qu'elle ne connaissait pas, et, même avec le voyage dans le temps, ses cheveux étaient toujours aussi problématiques. Elle espérait que Dumbledore pourrait lui expliquer pourquoi elle était en 1977 et comment elle pourrait retourner en 1997. Et qu'il pourrait aussi expliquer pourquoi tout le monde semblait la connaître, comme si elle existait aussi ici.

« Si vous ne vous calmez pas, vous n'arriverez jamais à trouver votre troisième œil, » dit d'une voix rêveuse une jeune femme en longues robes colorées, tout en circulant dans la classe.

« Hum, Madame, » dit doucement Hermione en se tenant dans l'encadrement de la porte, espérant déranger la classe le moins possible.

« Hermione Granger, encore en retard, à ce que je vois ? » dit le professeur Fiertalon en se retournant pour lui faire face. « Comme certaines personnes prennent l'habitude d'arriver en retard à ce cours, j'aimerais au moins qu'elle ne dérangent pas ceux qui sont arrivés à l'heure. »

« Désolée, Madame je... »

« Mlle Mackabee ne nous a pas non plus fait grâce de sa présence aujourd'hui, vous travaillerez donc avec Mr Snape, puisque Mlle Willows se remet d'un malheureux sortilège en ce moment. »

Hermione tourna brusquement la tête vers l'homme disgracieux et à l'air très gêné, assis dans un pouf de velours, sur sa gauche. Le professeur Severus Snape, en plus jeune. Ébahie, elle se dirigea vers la table à côté de laquelle il s'était installé.

« Severus, » dit-elle en s'assoyant sur un pouf à côté de lui.

« Hermione, » répondit-il avec un signe de tête.

« Fermez les yeux, tenez la main de votre partenaire et videz votre esprit de toute pensée, » dit le professeur Fiertalon d'une voix douce.

Hermione regarda autour d'elle, et tous les étudiants avaient fermés les yeux et se tenaient la main. Elle remarqua alors que Severus Snape avait la main tendue vers elle, la paume vers la haut, attendant la sienne. Elle donna sa main à son futur professeur de potions.

« Maintenant, ressentez l'autre, » commença le professeur Proudfoote, ce qui provoqua quelques rires. « Sentez son énergie se déverser en vous... »

Hermione ouvrit un œil, désarçonnée, et vit que Snape ne bougeait pas et semblait très concentré. La classe continua à rire.

« Tandis que son énergie entre en vous, observez son cœur avec votre troisième œil... »

« Quel cœur ? » lança quelqu'un de l'autre côté de la pièce.

« Sorciers et sorcières, s'il vous plaît ! » intervint le professeur Proudfoote. « Vous devez vous concentrer sur ce que vous faites ! Le prochain à m'interrompre aura une retenue et 20 points en moins. »

« Tandis que vous observez son cœur, je veux que vous voyiez sa peur la plus profonde, la chose qui l'effraie le plus... » continua-t-elle.

Hermione entendit quelques pouffements sonores venant de la table d'à côté. Elle ouvrit un œil et vit que c'était le partenaire de Matilda, un garçon portant une robe de Serdaigle.

« Lorsque vous avez une image nette de cet endroit effrayant, écrivez vos trouvailles dans votre journal, » demanda le professeur Proudfoote.

Elle sentit la main de Snape lâcher la sienne, et, lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle le vit penché sur son journal, à écrire frénétiquement. Ça la surprenait qu'il prenne l'exercice autant au sérieux.

Hermione sortit un journal de son sac et écrivit quelques unes des peurs de Snape, qu'elle connaissait déjà. Il avait peur d'être rejeté. Elle savait cela de l'excursion d'Harry dans l'esprit de Snape lors d'une séance d'Occlumencie. Elle pouvait aussi deviner que s'il était dur avec ses étudiants, c'était aussi pour ne pas prendre le risque d'être rejeté par eux. Rejeter les autres avant qu'ils ne le rejettent semblait être sa philosophie de vie.

« Lorsque vous avez tout noté, je veux que vous partagiez vos découvertes avec votre partenaire et que vous voyiez si elles sont correctes, » expliqua le professeur Proudfoote.

Hermione regarda Snape, qui continuait à écrire frénétiquement à côté d'elle. Elle observa l'unique mot qu'elle avait marqué sur la page, puis se mordit la lèvre en se demandant si c'était assez. Juste quand elle allait écrire quelque chose d'autre, elle leva les yeux et vit le professeur Proudfoote fixer Snape avec une expression indéchiffrable.

« Tu es toujours aussi intuitif, Severus. » lui dit-elle gentiment.

« Merci, professeur, » dit poliment en cachant la page de sa main.

Hermione observa le professeur et l'étudiant, et sentit une tension dans l'air. Severus brisa ce lien le premier, et le professeur Proudfoote se dirigea vers une autre paire.

Elle passa la plupart de l'heure à regarder Severus s'infiltrer dans son esprit et dans son cœur, puis griffonner des tonnes de notes à chaque fois. Les moments de partage était simples, et ils parlaient simplement de l'enseignement. À la fin du cours, tandis qu'elle rangeait ses affaires, Matilda lui tapota l'épaule.

« Je monte dans la tour voir si Glynnis a réussi à enlever cette encre de ses cheveux, » dit-elle en souriant. « Elle n'est même pas venue en cours. »

« Hum, d'accord ? » demanda Hermione.

« On se retrouve en Sortilèges en 15, » dit calmement Matilda avant de sortir de la pièce.

« Tu es sûr que tu ne peux pas rester, Severus ? » demanda le professeur Proudfoote d'une voix mielleuse. « Je peux te faire un mot pour... »

« Non, je suis désolé professeur, » dit Snape en rangeant tranquillement son sac. « Nous avons un contrôle en Arithmancie aujourd'hui. »

« Oh, c'est dommage. » dit-elle en enroulant une mèche de ses cheveux autour de son doigt.

Hermione les observa, surprise, puis remarqua qu'elle était la seule autre personne de la pièce. Et, à ce qu'elle voyait, le professeur Snape avait une relation amoureuse avec le professeur de Divination.

« Et ce soir, après le dîner ? Je pourrai te montrer ma nouvelle boule de cristal... elle vient de Russie et... »

« Je suis vraiment désolé, professeur, mais j'ai promis à mon binôme de potion que nous travaillerions ensemble ce soir... »

« Annule, Severus, » le coupa-t-elle d'une voix douce.

« Je, euh... » balbutia Severus en regardant ses pieds.

À ce moment, Hermione réalisa que cette relation était peut-être à sens unique.

« On se voit ce soir à la bibliothèque pour le devoir de potion ? » demanda innocemment Hermione.

Snape se retourna, l'air surpris.

« Je ne peux pas laisser mes notes baisser comme ça, » dit Hermione en lui lançant un regard appuyé, en espérant qu'il comprenne ce qu'elle essayait de faire et ne la mette pas dans une situation embarrassante.

« Hum, oui, à la bibliothèque après le dîner, c'est bien ça ? » demanda Severus, soulagé.

« Oui, à ce soir. » dit Hermione avec un sourire.

« Attends, il faut qu'on voit ensemble pour les ingrédients... » l'appela-t-il en agrippant son sac.

« Ah oui, c'est vrai, » dit Hermione en s'arrêtant pour qu'il la rejoigne.

« On se voit au prochain cours, professeur Proudfoote, » dit poliment Severus en sortant de la pièce.

« Bonne soirée, Severus, et je suis sûre que nous aurons une autre occasion de nous voir, » lui sourit le professeur Proudfoote. « Bonne journée, Mlle Granger. »

Ce ne fut que deux couloirs plus loin que Severus se décida à parler.

« Merci pour ton aide, » lui dit-il à l'oreille. On aurait dit qu'il avait peur que le professeur Proudfoote l'entende.

« Tu, euh, tu semblais mal à l'aise, » lui répondit Hermione en chuchotant.

« Ça fait un moment qu'elle essaie de me voir comme ça, et je commence à être à cours d'excuses pour ne pas rester seul avec elle. » lui dit-il doucement en regardant par-dessus son épaule.

« Pourquoi tu n'en parles pas à Dumbledore ? » en regardant elle aussi autour d'elle en se demandant de qui ils se cachaient.

« Je peux m'occuper de ça tout seul, » dit Severus, plein d'orgueil.

« Oh oui, c'est sûr que ça a vraiment l'air de bien marcher, » lui dit Hermione. Elle fut surprise de voir avec quelle facilité elle parlait à son dur professeur.

« Je vais finir par trouver quelque chose, » dit Severus avec un sourire forcé.

« Comme balbutier et te dérober à chaque fois ? » se moqua-t-elle. « Elle est vraiment à fond sur toi, hein ? »

« Elle a seulement trois ans de plus que nous, et, je ne sais pas pourquoi, mais elle a jeté son dévolu sur moi, » dit-il avec dédain tandis qu'ils approchaient de la Grande Salle.

« Tu n'as vraiment aucune idée ? » demanda Hermione d'un air innocent. « Et, honnêtement, tu n'es pas intéressé ? »

« Premièrement, j'ai besoin de bonnes notes en Divination pour pouvoir aller à Oxford, » dit-il en s'arrêtant au milieu du couloir et en lui attrapant le bras pour qu'elle s'arrête aussi. « Et ensuite... ensuite je pense qu'elle m'a remarqué parce que nos familles sont parties en vacances au même endroit cet été et qu'il y a eu... un incident. »

« Quel incident ? » demanda-t-elle, intéressée. Elle se demanda un moment si le fait de connaître Snape en adolescent changerait l'opinion qu'elle se faisait de lui, ou lui montrerait pourquoi il était devenu si méprisant.

« Des sirènes ont volé ses vêtements et... »

« Attends, comment des sirènes auraient pu avoir accès à ses vêtements ? »

Severus soupira, regarda ses pieds puis autour de lui. « Nos familles sont amies, et même si c'est mon professeur, je devrai vivre avec les conséquences de mes actes après Poudlard. Je ne peux rien dire à Dumbledore en dépit de mon embarras. »

« Tu n'as toujours rien dit sur l'incident, » lui rappela Hermione.

« On était un petit groupe sur la plage, de nuit. Lorsque les sirènes lui ont piquées ses vêtements, je lui ai proposé de mettre mon t-shirt. Elle a trouvé ça très chevaleresque et est restée collée à moi, depuis ce moment. Ce souvenir est assez embarrassant. »

« Mais... rien ? » demanda Hermione. Elle n'avait jamais imaginé son professeur comme ça.

« Merlin, non ! » dit Severus, assez fort pour que des élèves se retournent. Il entraîna Hermione dans un coin, plus proche du mur. « N'en dis pas un mot dans le Salle Commune des Griffondors, ou nulle part ailleurs. J'apprécie vraiment ton aide, mais je n'hésiterais pas à lancer un sort s'il y a une seule fuite ! »

Hermione soupira. Ça, c'était l'homme qu'elle connaissait.

« Ça ne me viendrait même pas à l'esprit, » dit-elle en grimaçant. « Et, de rien. »

Elle s'éloigna de lui sans se retourner.

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Hermione Granger s'enroula dans sa couette, tandis que l'air frais parcourait son visage. Elle n'avait pas eu l'occasion de parler à Dumbledore aujourd'hui, mais on lui avait dit qu'il reviendrait aujourd'hui. Encore fatiguée, elle pensa à sa discussion avec Snape, et à quel point il lui avait paru étranger et familier à la fois. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle s'était interposée entre le professeur Proudfoote et lui. Elle décida de mettre ça sur le compte du courage des Griffondors.

Elle avait passé la soirée de la veille en compagnie de ses trois camarades de chambre : Glynnis, Matilda et Lavinia, et avait obtenu d'elle de nombreuses informations. Apparemment, elle était à Poudlard depuis toujours, et elles étaient amies depuis le début. Elle était née de parents moldus, qui, d'après les photos qu'elle avait pu trouver, ressemblaient étrangement à ses parents. Pas exactement, mais tout de même beaucoup. Ils s'appelaient aussi différemment : Rose et Martin.

La rivalité entre les maisons étaient apparemment prise très au sérieux par les garçons, beaucoup moins par les filles. Toutes ses camarades de chambres avec des copains et des amies dans d'autres maisons, et ça ne semblait poser aucun problème. Elle avait brièvement rencontré Lily Evans et James Potter dans le couloir, et aperçu Sirius et Remus lors de deux de ses cours, mais ne leur avaient pas encore parlé. Minerva McGonagall était leur professeur de Métamorphose, professeur Slughorn enseignait les Potions, Professeur Chourave la Botanique et Madame Pomfresh dirigeait l'infirmerie, mais tous leurs autres professeurs étaient différents. Une femme du nom d'Aurora Lowe enseignait les Sortilèges, et ressemblait fortement à Madame Sinistra, mais elle n'était pas sûr du prénom de sa professeur d'astrologie.

Hermione écarta ses rideaux, s'attendant à trouver ses camarades de chambre, mais elle était de retour dans la chambre des Préfets. Elle regarda autour d'elle, médusée. Est-ce que tout ça n'était qu'un rêve ? Si oui, c'était le rêve le plus réaliste qu'elle ait jamais fait. Elle se frotta les yeux, et remarqua que rien n'avait changé. Elle se pinça très fort.

« Eh oh ! » cria-t-elle dans la pièce vide.

A ce moment, la porte s'ouvrit brusquement, et Ginny Weasley entra.

« Les mecs ont encore trifouillé nos tuyaux ! » cria-t-elle, les mains sur les hanches. « Il n'y a plus d'eau chaude. »

« Ginny ! » s'exclama Hermione en sautant dans les bras de son amie. Ginny était l'une des seules personnes pour qui l'accès à sa chambre était autorisé.

« Qu'est-ce qui t'arrive ? » demanda Ginny en la regardant bizarrement.

« J'ai fait un rêve vraiment étrange cette nuit et... désolée, » Hermione secoua la tête. « Qu'est-ce qu'il y a avec les tuyaux ? »

« Les mecs doivent encore les avoir ensorcelés, vu qu'ils sont en train de rire dans leur dortoir et qu'on a plus d'eau chaude, » expliqua Ginny.

« Donne moi une minute, et je viens résoudre ça, » dit Hermione en choisissant des habits.

« Merci, Mione, » dit Ginny en refermant la porte.

Hermione jeta un dernier coup d'oeil à sa chambre, puis sortit régler ce problème d'eau chaude.

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« C'était très réaliste, » dit Hermione à Harry tandis qu'ils entraient dans la salle de Potions.

« C'est l'impression que ça donne, » dit-il en grimaçant. « Comment sont mes parents ? »

Hermione passa son bras autour de son épaule et le serra contre elle. « Heureux. »

Harry lui sourit timidement. « Même si c'était juste un rêve, c'est bon de savoir qu'ils... »

« Sortez vos livres ! » lança Snape depuis son bureau. « Ouvrez les à la page 362, et je veux que quelqu'un me dise pourquoi aujourd'hui tout particulièrement nous allons préparer cette potion. »

Hermione et Harry sortirent rapidement leurs livres.

« Au moins, le Snape de ton rêve est plus sympa que celui-là, » marmonna Harry un peu trop fort. Tous les étudiants alentours se retournèrent vers Hermione avec une expression choquée.

Elle rougit et balbutia, « Ce n'est pas ce que vous croyez. »

« Qu'est-ce qui n'est pas ce que nous croyons, Mlle Granger? » demanda Snape en se dirigeant vers leur table.

« Euh, rien, monsieur, » dit-elle en rougissant de plus belle.

« Alors peut-être que vous avez la réponse à ma question ? » demanda-t-il en levant un sourcil.

Elle baissa les yeux vers son livre et remarqua qu'ils allaient préparer une potion de solstice, et elle n'avait aucune idée de quelle était la réponse.

« Non? » demanda-t-il d'un ton méprisant.

« Hum, désolée monsieur, je ne vois pas ce que... »

« Quelqu'un d'autre ? » demanda Snape en se retournant.

La classe resta silencieuse.

« Peut-être que si vous aviez préparé le cours, Mlle Granger, et observé votre calendrier ce matin, vous n'auriez pas l'air d'une idiote en cet instant, » dit-il en retournant à son bureau.

« Combien de temps dure la préparation de cette potion, Mlle Granger ? »

« Hum, trois semaines, monsieur, » dit Hermione, le visage rouge et les mains tremblantes.

« Et comme nous sommes le premier Décembre et que le solstice a lieu dans... Mr Malfoy ? »

« Trois semaines, monsieur. La préparation doit donc se faire aujourd'hui pour que la potion soit utilisable, » dit Draco en souriant à son professeur.

« Exactement, » dit Snape en lui rendant son sourire. « 20 points pour Serpentard. »

« Merci, monsieur, » dit Draco.

« Et 40 points en moins pour Griffondor, pour l'ignorance de Mlle Granger, » continua Snape.

« La potions du solstice d'hiver... » commença-t-il a lire.

« Quel connard, » chuchota Harry à côté d'elle.

Hermione ne put qu'enfouir sa tête dans son livre en attendant que son cœur se calme. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait été gentille avec lui dans son rêve.

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Hermione paressait dans son lit. La veille, le professeur Snape l'avait ridiculisée en classe. Il se fichait qu'elle ait la bonne réponse tous les autres jours de la semaine, oui, mais ce qui importait, c'était qu'elle ne l'ait pas ce jour-là. Quel homme méprisable !

Hermione s'assit et écarta ses rideaux, elle avait juste besoin de...

« C'est quoi ce bordel ?! » s'exclama Hermione en regardant autour d'elle.

Trois autres lits encadraient le sien. Elle cligna plusieurs fois des yeux, et ils ne disparurent pas. Elle se pinça.

« Aïe ! » laissa-t-elle échapper avant de se frotter le bras.

« Merde ! » dit une voix derrière l'un des rideaux.

Elle se retourna vers le son, et vit les rideaux bouger et chuchoter.

Matilda écarta ses rideaux et se jeta sur le calendrier pour rayer le 1er Décembre. « Plus que 20 jours d'école et je pourrais avoir Filippe rien que pour moi pendant trois semaines ! »

Elle se retourna et aperçut à son tour la lutte qui avait lieu derrière les rideaux. Elle devint rouge de colère. Elle s'approcha du lit et écarta les rideaux. À l'intérieur, Glynnis et Sirius Black remettait maladroitement leurs vêtements.

« Glynnis ! » s'écria Matilda.

« Chhhut ! Tu vas réveiller tout le dortoir ! » dit Glynnis en enfilant un t-shirt.

« Sirius, tu vas être renvoyé s'ils te trouvent encore ici ! » le prévint Matilda. « Hermione, dis lui ! »

Hermione était restée bouche bée tout ce temps, n'en croyant pas ses yeux. Elle n'arrivait pas à parler.

« Il ne devait pas rester, mais on s'est endormis, » expliqua Glynnis en sautant hors du lit pour enfiler un pantalon de pyjama.

« Mesdemoiselles, » dit galamment Sirius en enfilant et en boutonnant à son tour un pantalon. Il était magnifique et très bien bâti.

« J'espère que ce n'est pas celui auquel je pense ! » cria Lavinia en écartant ses rideaux. « Glynnis, tu as promis ! »

« C'est juste que... » dit Glynnis en regardant innocemment Lavinia.

« Il ne sortira pas avec toi ! La semaine dernière, il était sur Ramona Puce, et la semaine d'avant... »

« Je suis toujours là, vous savez ? » dit Sirius avec dédain. « Au moins attendez que je sois parti pour... »

« Sors de là ! » dit Matilda en prenant un oreiller pour le frapper. « Et ne reviens jamais ! »

« C'était merveilleux, » dit Sirius en embrassant rapidement Glynnis. « Mais je crois que quelqu'un prépare un sort et... Lavinia, pose cette baguette ! »

« Je vais compter jusqu'à trois, puis tester sur toi un nouveau sortilège qui impliquera peut-être des crabes, ou peut-être pas, » le menaça-t-elle de sa baguette.

Sirius s'échappa de la chambre et referma la porte derrière lui.

« Glynnis, comment oses-tu ? » demanda Lavinia, déçu. « Il veut juste coucher avec toi, et il joue avec tes sentiments. »

Elle sortit de la chambre sans se retourner.

« On dormait juste à côté, » dit Matilda en agrippant une serviette. « C'est très impoli. »

Elle sortit aussi de la pièce et Glynnis resta sur son lit, à fixer Hermione.

« Et toi ? » dit-elle à Hermione.

« J-je ne sais pas quoi penser, » dit Hermione en se tournant vers sa malle pour en sortir des vêtements. Elle ne parlait pas vraiment de la situation de Glynnis, mais ça marchait aussi.

Glynnis s'allongea sur son lit et soupira.

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« Le directeur a une réunion, aujourd'hui, mais il sera disponible demain, à 10 heures, » dit le fantôme planté devant la porte.

« C'est vraiment très urgent, » demanda Hermione. « Il n'y a aucun moyen de... »

« Vous avez de la chance qu'un rendez-vous ait été annulé, » dit le fantôme secrétaire en fermant son livre. « Normalement, c'est au moins une semaine d'attente. Vous ne pouvez pas régler ça avec votre Chef de Maison ? »

« Non, je-je devrais voir Dumbledore en premier, » balbutia Hermione.

« A demain alors, » dit le fantôme secrétaire en disparaissant à travers le mur.

Hermione poussa un long soupir et observa le mur un instant.

« Ça ne peut pas être aussi important, il est seulement 8 heures, » dit une voix familière derrière elle.

Elle ferma les yeux. La dernière personne qu'elle voulait voir était Severus Snape. Après la façon dont il l'avait traitée... euh... hier ? Ou dans trente ans... Quoi qu'il en soit, elle n'était pas très heureuse de le voir.

Il se plaça entre elle et le mur qu'elle fixait, et Hermione se retrouva à observer son torse. Il se pencha et la regarda dans les yeux. « Tout va bien ? »

L'air honnêtement inquiet sur le visage de son professeur était déconcertant. À tel point qu'elle faillit fondre en larmes, chose qui ne lui serait jamais arrivé d'habitude.

« Hermione ? » demanda-t-il en lui tapant sur l'épaule. « Quel est le problème ? »

sa voix était gentille et douce, pas du tout comme d'habitude. C'était dur d'associer ce Snape à celui qui l'avait traitée d'idiote en classe.

Elle prit de petites inspirations pour contrôler sa respiration mais finit par pleurer. Elle n'était pas en train de rêver, elle était bien de retour en 1977. elle savait que Dumbledore la comprendrait, mais, de toute façon, elle devait attendre le lendemain et passer la journée.

Elle remarqua que Snape l'avait amenée vers un banc, et lui faisait signe de s'asseoir à côté de lui.

« Je-je m'inquiétais juste pour mes ASPIC, et j'ai reçu une lettre de l'école pour laquelle je compte postuler et... » mentit-elle.

« Tu veux les conseils de Dumbledore ? » demanda-t-il, soulagé que ce ne soit pas plus sérieux.

« Oui, » soupira-t-elle. « Il saura ce que je dois faire. »

« Il le saura, » acquiesça Snape en sortant un mouchoir de sa poche avant de le lui tendre.

« Merci, » dit-elle en le prenant. « Je me sens idiote à pleurer comme ça. »

Elle se figea alors : elle avait utilisé le même mot que le professeur Snape.

« Hermione, tu es on ne peut plus loin d'être une idiote, » dit-il en souriant.

Elle sourit en retour.

Un foule de garçons passait dans le couloir à côté d'eux, et Hermione baissa la tête pour qu'ils ne voient pas ses larmes.

« Alors, on fait pleurer les jeunes filles, Snivellus ? » se moqua une voix.

Hermione leva la tête et vit James Potter en train de rire.

« Va te faire foutre, Potter, » dit Snape en se raidissant.

« A côté d'un thon pareil, j'aurais pleuré aussi ! » ajouta James tandis que le groupe disparaissait au tournant du couloir.

« Trou du cul, » marmonna Snape dans un souffle en se tortillant sur le banc.

« Il se moque souvent de toi ? » demanda Hermione.

« Il se croit important, à pouvoir traiter les autres comme de la merde, » dit Snape en regardant derrière elle. « Mais ça ne m'atteint pas. »

« Tu es sûr ? » demanda-t-elle en remarqua son regard blessé.

Severus se leva brusquement. « On dira que ça va mieux, tu peux aller en cours ? »

« Euh, oui, merci, » dit-elle, désarçonné par ce changement de ton.

« Dumbledore saura t'aider, » dit Snape d'un ton rassurant. « Fais lui confiance. »

Hermione acquiesça en le regardant s'en aller.

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Hermione se réveilla en sursaut lorsqu'elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir et quelqu'un se glisser à l'intérieur. Elle se demanda un moment si Glynnis avait de nouveau passé la nuit avec Sirius.

« Mione, il faut que tu m'aides, » lui dit la voix de Ron. Elle ouvrit grand les yeux et ouvrit les rideaux : elle était dans sa chambre de Préfète. Ron était appuyé contre sa porte, et tenait son pantalon d'une main en essayant de remettre une chaussette de l'autre.

« Ronald, qu'est-ce que tu fais ? » s'exclama-t-elle.

« McGonagall a décidé de faire une inspection surprise et je me suis endormi dans le lit de Lavande et... »

« Ron ! » hoqueta-t-elle.

« Mione, ça n'arrivera plus, si tu pouvais juste m'aider à m'en sortir... » la supplia Ron en sautant sur un pied pour faire ses lacets.

« Donc être vu dans ma chambre et me causer des problèmes, c'est la meilleure solution que tu aies trouvée ? » dit Hermione en se levant rapidement pour enfiler un peignoir.

« Allez, Hermione, on va bien trouver... » commença Ron, mais il fut interrompu par McGonagall qui entrait dans la pièce.

« Mlle Granger, je suis choquée ! » hoqueta-t-elle en voyant Ron débraillé et Hermione en peignoir.

« Professeur, je peux vous expliquer ! » s'écria Hermione.

« Je suis curieuse de connaître votre explication. En tant que Préfète, vous êtes censée être un modèle pour... »

« Minerva ? » appela une voix grave.

Hermione grimaça, c'était le professeur Snape.

« Entre, Severus, tout le monde est présentable... maintenant, » dit-elle.

Hermione vit la porte s'ouvrir et le professeur Snape entrer.

« Ah, » dit-il avec dégoût en observant Hermione et Ron. « J'allais dire dans mon rapport que le jeune Weasley manquait à l'appel, mais je vois que vous l'avez localisé. »

« Ce n'est pas ce que vous croyez, professeur, » dit Hermione à McGonagall.

« Ce que je crois, c'est que je sais maintenant pourquoi vos performances en potions sont si lamentables, Préfète, » dit Snape en parcourant la chambre. « Votre attention était focalisée ailleurs, et votre sommeil... interrompu. »

« Professeur ! » hoqueta Hermione. « Nous ne couchons pas ensemble ! »

« Ce n'est pas ce qu'il y paraît, Mlle Granger, » dit-il avec dédain avant de s'adresser à Ron. « Rhabillez-vous, mon garçon ! »

Ron remonta rapidement sa braguette, le visage rouge.

« Professeur McGonagall, professeur Snape, Hermione n'a rien fait de mal, j'étais... »

« Nous ne voulons pas savoir les détails, Mr Weasley, » dit Minerva d'un ton coupant. « Vous viendrez tous les deux en retenue ce soir. J'ai quelques placards à ranger, ça vous remettra peut-être les idées en place. »

« Professeur, s'il vous plaît, écoutez Hermione, » demanda Ron.

« Après le dîner, dans mon bureau, » dit-elle ne se tournant vers Ron. « Maintenant, filez, Mr Weasley. »

Ron lança un regard désolé à Hermione et sortit de la pièce.

« Je vais modifier un peu la porte de Mlle Granger, pour que ça ne se reproduise plus , » dit Snape en brandissant sa baguette.

« Merci, Severus, » dit Minerva avant de partir. « Je suis très déçue, Hermione. »

Hermione se rassit dans son lit, dépitée. Quand elle reverrait Ron, elle allait l'étrangler !

C'est à ce moment qu'elle réalisa qu'elle était de retour en 1997. peut-être que dans cette époque, elle allait pouvoir parler à Dumbledore et trouver une solution. Remotivée, elle prit quelques vêtements dans sa malle, et sursauta lorsqu'elle aperçu un morceau de tissu dans un coin de son lit.

« Je sais que vous êtes assez grande, Mlle Granger, mais, en tant que Préfète, vous devez être à la hauteur de votre position, » commença à la réprimander Snape tandis qu'elle observait le tissu. Étaient brodées dessus les initiales STS. C'était le mouchoir que Severus lui avait donné vingt ans plus tôt.

« Est-ce que vous m'écoutez, jeune fille? » lui lança Snape. « Les ASPIC approchent, et ce n'est pas le moment d'être distraite par une romance ! »

Elle leva la tête à ces mots. Elle était tellement en colère. C'était injuste. Elle n'avait rien fait mais ils ne voulaient pas l'écouter. Elle avait reçue une retenue, et serait maintenant vue par tous les professeurs comme une adolescente contrôlée par ses hormones. Ajoutez à cela qu'elle voyageait dans le temps toutes les nuits, à partir du moment où elle s'endormait, et il est aisé de comprendre qu'elle en avait bien assez. Et maintenant lui, il avait l'audace de lui rappeler à quel point les ASPIC étaient importants !

Elle empoigna le mouchoir, dans l'intention de le montrer à Dumbledore, et passa à côté de Snape pour aller se changer dans la salle de bain.

« C'est quoi votre problème ? » lui dit-il en agrippant son bras.

Elle se dégagea de son étreinte et, en observant ce regard haineux, elle ne pouvait pas croire qu'elle était devant le gentil garçon qui l'avait réconfortée lorsqu'elle pleurait.

« Je devrais vous rendre ça, » lui lança-t-elle en lui fourrant le mouchoir dans la main.

Il sembla surpris lorsqu'il remarqua les initiales brodées.

« Où avez-vous eu ça ? » s'écria-t-il. Elle le vit trembler, de colère ou de contrariété.

« Vous me l'avez donné, » dit-elle cyniquement. « Je me disais que vous voudriez peut-être que je vous le rende. »

Elle entra dans la salle de bain, le laissant sur place, bouché bée.

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« C'est impossible ! » s'écria-t-il dans le couloir. Les étudiants s'écartaient sur son passage.

Severus Snape regagna rapidement sa chambre et claqua la porte.

« C'était juste un rêve, » marmonna-t-il pour lui-même. « Ce n'est pas... c'est juste une farce... »

Cela faisait deux nuits de suite qu'il rêvait de Mlle Granger. La première nuit, elle l'avait aidé à éviter Proudfoote, l'insupportable amie de sa famille qui essayait de le mettre dans son lit. La deuxième, elle pleurait et il l'avait réconforté en lui donnant son mouchoir. Celui qu'il tenait maintenant dans sa main. À chaque fois, ils étaient camarades à Poudlard, et tous ses souvenirs de 7eme année étaient exacts, mise à part sa présence. C'était nouveau. Il s'était dit que c'était juste le stress, mais, maintenant ? Elle n'était pas née quand il était étudiant, et il ne se souvenait pas du tout d'elle, sauf avec ces rêves. Ça n'avait aucun sens. Aucun sens.

Severus Snape secoua la tête et regarda sa montre. Il avait deux heures de cours, puis il pourrait aller voir Dumbledore. Le vieil homme le conseillerait.

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Hermione était déjà devant la porte cinq minutes avant l'heure du rendez-vous. Elle n'avait pas pu le voir la veille, il avait des rendez-vous très importants toute la journée. Elle était donc là, de retour vingt ans en arrière, parce qu'elle n'avait pas pu le voir vingt ans dans le futur. Tous ces changements commençaient à lui donner mal à la tête.

En plus de ça, tous le monde savait que Ron avait passé la nuit dans sa chambre. Tous les élèves et les professeurs parlaient entre eux de ce qui ressemblait à un triangle amoureux. Et Ron, qui essayait de se faire pardonner, ressemblait encore plus à un garçon fou amoureux qui essayait de la récupérer. Il était finalement allé voir le professeur McGonagall avec Lavande, et avaient fait annuler la retenue. Mais cette réputation allait lui coller à la peau.

Un hibou l'avait ramenée à la réalité de cette époque le matin même : il apportait une note d'excuse, qui lui permettait de ne pas assister au cours de McGonagall pendant son rendez-vous avec Dumbledore. Au moins, elle aurait de l'aide aujourd'hui. Mais elle aimait bien la McGonagall de cette époque. Elle était à l'aise avec ses étudiants, et souriante. Hermione réalisait alors à quel point Voldemort avait changé la personnalité des gens.

« Le Directeur est prêt à vous recevoir, » dit le fantôme secrétaire.

« Merci, » dit Hermione en passant la porte. Elle monta quelques marches. Lorsqu'elle arriva, le bureau de Dumbledore était presque le même que celui qu'elle connaissait. Quelques livres étaient différents, et de petites machines inconnues parsemaient la pièce, mais c'était presque le même.

« Bien, Mlle Granger, que puis-je pour vous ? » demanda gentiment Dumbledore.

« Euh, eh bien, monsieur... » balbutia Hermione sans savoir par où commencer. « Est-ce que vous m'avez déjà rencontrée ? »

« Pardon ? » demanda-t-il, surpris.

« Eh bien, en fait, monsieur. Je ne viens pas de cette époque, » commença-t-elle en se trouvant ridicule. « Je suis étudiante ici en 1997, mais maintenant, nous sommes en 1977, et je change d'époque à chaque fois que je m'endors. Un matin je suis ici, l'autre je suis en 1997. Par exemple, nous sommes aujourd'hui le 3 décembre, mais la prochaine fois que je me réveillerai, ce sera encore le 3 décembre, à une autre époque.

« Intéressant, » dit-il en se frottant la joue.

« Je sais que ça semble fou et que je suis plus rationnelle habituellement mais... »

« Vous seriez surprise de voir, Mlle Granger, toutes les choses que je ne trouve pas folles, » dit-il, rêveur. « Alors vous venez de 1997 ? Comment le savez-vous ? »

« Comment je le sais ? Eh bien... c'est comme ça. Toute ma vie est là-bas. Je suis en 7eme année, Préfète... et ici... ici je suis bien en 7eme année, mais pas Préfète... »

« Non, ce que je veux dire, c'est : comment êtes vous sûre que vous venez de cette époque, et pas d'ici ? » demanda-t-il en se penchant sur sa chaise.

« Pardon, monsieur ? »

« Il y a des théories sorcières qui disent qu'il est possible qu'il y ait deux univers qui co-existent, » dit-il. « Mais vous dites être arrivée récemment en 1977 ? »

« Le 1er décembre, » acquiesça-t-elle. « Mais, monsieur, tout le monde dit qu'on me connaît depuis ma première année. Je n'ai aucun souvenir de 1977 datant d'avant le 1er décembre. »

« Intéressant, » dit-il à nouveau. « Vous êtes vous cognée la tête récemment ? »

« Non, » dit-elle, frustrée. « Vous suggérez que j'ai perdu la tête ? »

« Non, » dit-il gentiment. « Je me demande si vous avez pu perdre la mémoire, à cette époque. »

« Mais monsieur, je... »

« Et ça arrive à chaque fois que vous dormez ? » demanda-t-il. « Même lorsque vous faites la sieste ? »

« Je... je n'ai pas essayé de faire la sieste, monsieur. » dit-elle sans comprendre où il voulait en venir.

« Est-ce que vous m'en avez parlé en 1997 ? »

« Non, vous étiez en rendez-vous et... »

« Demain, lorsque vous serez en 1997, venez m'en parler. J'aimerais bien savoir ce que j'en pense, » dit-il en se levant.

« Monsieur, est-ce que vous vous moquez de moi ? » demanda Hermione, confuse.

« Pas du tout, » dit-il en s'approchant d'elle. « Mais j'ai besoin d'y réfléchir un peu. Est-ce que vous avez vu d'autres personnes que vous connaissez aussi dans le Poudlard du futur ? »

« Euh, le professeur McGonagall, le professeur Chourave, Sirius Black, Remus Lupin, Severus Snape, et peut-être Aurora Lowe, Je crois que c'est elle mon professeur Sinistra. Mme Pomfresh s'occupe de l'infirmerie ? »

« Oui, » dit Dumbledore. « Je ne veux pas que vous leur parliez de vos voyages, ni à personne d'autre. Vous pensez pouvoir y arriver ? »

« Euh, bien sûr. Mais comment puis-je retourner en 1997 ? » demanda-t-elle.

« Comme à chaque fois, mon enfant, en dormant, » dit-il en souriant. « Revenez me voir demain, à la même heure, c'est-à-dire après demain, pour vous, et nous verrons ce que mon moi de 1997 en pense. »

« Monsieur, vous semblez très bien le prendre. » dit Hermione en s'approchant de la porte.

« Vous n'allez pas vivre bien vieille, Mlle Granger, si vous vous faites un sang d'encre pour chaque petite chose, » dit-il en ouvrant la porte. « Je sais que ça doit être déstabilisant, mais profitez bien du temps que vous passez en 1977, parce que peut-être que vous n'y reviendrez pas. »

« Vous allez tenter un sort ? » demanda-t-elle, intéressée.

« Non, mon enfant. Je suppose simplement que tout peut s'évanouir aussi vite que c'est apparu, » dit-il en lui tapant sur l'épaule.

Elle lui sourit. « Merci, professeur. »

« Je m'assurerai de vous trouver un rendez-vous pour demain, Mlle Granger, et nous éclaircirons tout ça, » dit-il doucement.

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« Chocolat chaud ? » demanda Severus Snape à Hermione en s'asseyant à côté d'elle.

« Oh, euh, merci, » dit-elle en prenant la tasse fumante.

Ils assistaient à un match de Quidditch, Serdaigle contre Poufsouffle, et les Serdaigles se faisaient laminer. Severus venait juste d'apparaître de nulle part.

« J'ai vu que tes amies étaient parties, et je suis venu te rejoindre, » dit-il.

« Oui, elles se sont dit que le match était déjà fini, » dit-elle, en se demandant pourquoi elle avait décidé de rester pour regarder un sport qu'elle n'aimait pas vraiment.

« Je ne te vois pas souvent aux matchs, » dit-il en regardant le terrain.

« Et où est-ce que tu me vois ? » demanda-t-elle, intéressée.

Severus rit. « Dans les couloirs, à la bibliothèque, en classe, de temps en temps dans le parc. »

« Qu'est-ce qui est si marrant ? » demanda-t-elle en grimaçant.

« Je viens d'admettre à quel point je t'observe, » dit-il en se tournant vers elle.

Elle rougit, et remarqua l'éclat amoureux qu'il avait dans le regard.

« Je devine que tu m'observes beaucoup, » dit-elle.

« C'est difficile de ne pas t'observer, » dit-il rapidement avant de se retourner vers le match et de boire une gorgée de sa tasse.

Elle se retourna vers le terrain, mal à l'aise. Son professeur de potions flirtait avec elle.

« Alors, comment ça se passe avec le professeur Proudfoote ? » demanda-t-elle pour changer de sujet.

« Elle m'a fait parvenir un mot, aujourd'hui, en disant qu'elle voulait me voir au match, » dit-il en suivant les joueurs des yeux.

« Et où est-elle ? » demanda Hermione en regardant autour d'elle.

« De l'autre côté, » dit-il avec un signe de tête.

Hermione leva les yeux et vit leur professeur les regarder avec insistance.

« Elle te regarde, » dit calmement Hermione en essayant d'éviter son regard.

« Je suis allé m'asseoir avec mes amis à la place, puis je suis venu te voir, » dit-il en suivant des yeux un cognard qui vint frapper un jour de plein fouet. « Ow ! »

« Celui là devait faire mal, » dit Hermione en voyant le joueur essayer de s'en remettre.

« Je m'en suis pris un comme ça à mon dernier match, j'ai eu un bleu au genoux pendant des jours, » dit-il.

« Je ne savais pas. »

« Tu ne viens pas à tous les matchs, » dit-il en levant son verre pour boire une autre gorgée.

« Quand a lieu ton prochain match ? Je viendrai. » dit Hermione.

« Samedi soir, » dit-il en se tournant vers elle, curieux. « C'est l'un des seul matchs de nuit de la saison. »

« Ça a l'air marrant, » dit-elle en souriant. « Et tu joues... »

« Je suis batteur, » répondit-il. « Tu ne sais pas grand chose sur moi, hein ? »

« Je... euh... » balbutia Hermione. « Je sais que tu es bon en sortilèges. »

« C'est Potter qui t'a dit ça ? » demanda-t-il avec dédain.

« Non, c'est juste ce que les gens disent, que tu es bon en Défense contre les Forces du Mal, » balbutia-t-elle en essayant de se rappeler autre chose. « Très bon en potions aussi. »

« Les potions, c'est facile, » dit-il en s'asseyant. « Il y a plus de défis en Défense. »

« Mais tu étudies les potions ? » demanda-t-elle.

« C'est par facilité, » dit-il en suivant le vif d'or des yeux, poursuivi par les deux attrapeurs. « C'est ma meilleure moyenne, ça a de bons débouchés et... j'adore créer mes propres potions. »

La foule se leva pour encourager les deux attrapeurs. Le Poufsouffle l'attrapa et tint fortement dans sa main. La foule cria et Severus leva les mains.

« Tu croyais que c'était ta maison ? » dit-elle tandis qu'il applaudissait.

Il dut se pencher et parler à son oreille pour qu'elle l'entende. « Non, je sais juste que Poufsouffle a un batteur fiévreux, et que, d'ici lundi, il sera sans doute toujours malade. »

Elle sentit son cœur s'accélérer en sentant son souffle chaud, et ne put s'empêcher de sourire. « Tu es horrible. »

« Quoi ? » demanda-t-il en souriant.

« Tu es horrible, » répéta-t-elle en se penchant vers lui.

Il se retourna et observa son visage. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres. Elle pouvait sentir son souffle et voir ses yeux se noyer dans les siens. « Mais tu m'aimes aussi comme ça. »

Elle écarquilla les yeux. Elle était désarçonnée par cette remarque il ressemblait trop à la version 1997. Il resta près d'elle un instant de plus puis disparut dans la foule. Hermione était confuse, et ne pouvait plus rien entendre d'autre que son cœur battre à ses oreilles. Qu'est-ce qui se passait ?

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Hermione se dirigea vers le bureau du Directeur, avec la ferme intention de le voir aujourd'hui, en 1997. Elle avait une mission, et elle réfléchissait à la manière d'attirer son attention lorsque la porte s'ouvrit d'elle même devant elle.

Elle la regarda avec étonnement et décida de se glisser à l'intérieur avant que la porte ne se referme. En montant les escaliers, elle espéra qu'elle ne débarquerait pas au beau milieu d'une réunion secrète. En arrivant en haut des escaliers, elle entendit distinctement la voix de son professeur de potions.

« … ou peut-être la garder à Sainte-Mangouste sous sédatif jusqu'à ce que ce bordel soit réglé. Albus, ça doit s'arrêter ! » cria Snape.

« Aaah, et voici la jeune fille en question, » dit Albus en la remarquant. « Mlle Granger, il paraît que votre vie est récemment devenue très intéressante. »

« C'est peu dire, monsieur, » dit Hermione au vieil homme en s'approchant de son bureau. « Professeur Snape. »

« Mlle Granger, » lui répondit Snape. « Pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez fait, accompagnée sans doute de vos effroyables amis ? Votre présence en 1977 est problématique. »

« Monsieur, je n'ai rien fait. » dit Hermione avec honnêteté. « Je me suis juste réveillée le 1er décembre 1977 à Poudlard. Puis je suis allée me couchée et me suis réveillée le 1er décembre 1997 à Poudlard. Je vis chaque jour deux fois, là-bas et ici. »

« Fascinant, » dit Dumbledore, toujours assis à son bureau.

« Dangereux, oui, » dit Snape d'un ton coupant. « Vous devez arrêter ça immédiatement, Mlle Granger, ou nous serons forcés de... »

« Personne ne force personne, Severus, » dit Dumbledore en faisant signe vers les deux chaises en face de son bureau. « Un bonbon au citron ? »

« Attendez, monsieur, vous êtes au courant de ma vie en 1977 ? » demanda Hermione en se tournant vers son professeur de potions.

« Ce que je sais ne vous... » commença Severus.

« Pour répondre à votre question, Mlle Granger, » l'interrompit Dumbledore. « Nous sommes tous les deux au courant de nos interactions avec vous en 1977. je ne savais rien de vos... voyages avant ce matin, mais Severus le sait depuis hier, et il semble être le premier. »

Snape acquiesça en s'asseyant.

« Je me souviens parfaitement de notre rendez-vous en 1977, lorsque vous êtes venue me parler de vos voyages. Je me demandais ce que mon moi du futur en penserait. Je n'ai aucun souvenir de vous à part ce moment, ce qui est... curieux. »

« Je pensais que vous vous moquiez de moi, monsieur, » dit Hermione en s'asseyant aussi.

« Oh, non, je vous croyais, » dit-il honnêtement. « Je n'avais aucune raison de ne pas le faire. »

« Merci, monsieur, » dit Hermione en souriant, heureuse d'être prise au sérieux dans cette situation.

« Avez-vous parlé de vos voyages à quelqu'un ? » demanda Dumbledore.

« Je, euh... j'en ai parlé à Harry mais je pensais que ce n'était qu'un rêve. » admit Hermione. « Je n'ai rien dit à personne depuis que j'ai compris ce qui se passait. »

« Bien, laissons les choses ainsi, d'accord ? » dit Dumbledore. « A part Severus et moi, avez-vous interagi avec quelqu'un ? »

« Jusqu'à maintenant ? » dit Hermione. « Euh, le professeur McGonagall m'a donné un cours. »

« Je crois que je devrais en informer Minerva, » dit Dumbledore en grattant sa barbe. « Je ne dirai rien aux autres tant que vous n'interagissez pas avec eux. Et, avec un peu de chance, vos voyages s'arrêteront bientôt. »

« Je l'espère, » marmonna Severus.

« Mais, apparemment, Severus reste beaucoup avec vous en 1977, » dit-il en lui souriant. « Depuis le 1er décembre, n'est-ce pas ? »

« Oui, et j'aimerais que Mlle Granger se retienne d'interagir avec mon moi de 1977. »

« Severus, ce n'est... » commença Dumbledore.

« C'est vous qui me cherchez, monsieur. » dit Hermione en se tournant vers lui. « Je vous ai simplement aidé avec le professeur Proudfoote et... »

« Peut-on passer cette partie là ? » demanda Snape entre ses dents.

« Un malheureux accident que celui-là, » interrompit Dumbledore. « Je ne savais pas qu'elle essayait de profiter de sa position. Je suis content de ne pas lui avoir proposé de poste permanent. »

Snape se racla la gorge. Il semblait embarrassé par la situation.

« Ce que je veux dire, monsieur, » dit Hermione. « C'est que depuis deux jours que je suis là-bas, c'est vous qui venez me voir, pas l'inverse. »

« Fascinant, » répéta Dumbledore en se penchant sur sa chaise et en faisant un triangle de ses deux mains. « Severus, votre vous de 1977 semble intéressé par Mlle Granger, et qui ne le serait pas à cet âge ? »

« J'étais un garçon de 17 ans, Albus, j'étais intéressé par toutes les filles, » admit Snape.

« Non, ce n'est pas ce dont je me souviens, » dit Albus en souriant. « Tu n'étais pas comme Sirius Black, à jouer avec les filles. Tu t'intéressais juste à Lily Evans et là... »

« Je préférerais ne pas en parler, » dit Snape en se levant de sa chaise pour aller à la fenêtre.

« Désolé, je me suis un peu égaré, » admit Dumbledore. « Le Professeur Snape m'a informé que vous pouviez emporter un objet avec vous ? »

« Oui, il m'a donné un mouchoir que j'ai dû garder sans y faire attention, et, quand je me suis réveillée, il était là. Il y a ses initiales dessus, et il ne m'avait jamais prêté de mouchoir auparavant, donc je pense que c'est celui de 1977. »

« Et tu te souviens de lui avoir donné, Severus? » demanda Dumbledore à l'homme à la fenêtre.

« Oui, » dit-il en regardant dehors. « Elle s'inquiétait pour les ASPIC. Maintenant, je sais que c'était plutôt pour ces voyages. »

« Monsieur, comment avez-vous ces souvenirs de moi ? » demanda Hermione, intéressée.

« Severus et moi avons reçu tous deux ces souvenirs dans des rêves, » expliqua Dumbledore. « Ce qui explique pourquoi il n'était au courant de rien avant que vous ne lui rendiez son mouchoir. »

Hermione était embarrassée. Professeur Snape avait cru rêver d'elle. Ça avait dû être très gênant pour lui.

« Je n'ai pas pour habitude de rêver de mes élèves, Mlle Granger, » dit Snape en lui tournant le dos. « Alors je vous demande de vous retenir de parler avec mon moi de 1977 pour que ces rêves embarrassants s'arrêtent. »

« Severus, tu sais bien que tu ne contrôles pas... »

« Mais elle oui ! » dit-il en se retournant. « Elle devrait juste rester loin de moi, et je ne rêverais plus de mon rapprochement avec l'une de mes élèves. »

« En 1977, » lui rappela Hermione. « Je ne suis pas votre élève. »

« Oui, mais vous l'êtes maintenant, » dit-il en s'approchant d'elle. « C'est la même chose. Car c'est maintenant que je dois gérer tout ça. »

« Je pense, » dit Dumbledore en essayant de calmer son ami. « Que nous devrions voir si les choses que change Mlle Granger dans le passé affectent le présent. Nous devons être prudent avec le temps. »

« J'y ai beaucoup pensé, monsieur, » dit Hermione en se tournant vers lui. « Y a-t-il un moyen de savoir... »

« Je pensais que nous devrions effectuer un petit test insignifiant, quelque chose qui donnerait un résultat sans changer une chose importante. » dit Dumbledore.

« Tu joues avec le feu, Albus, » le prévint Snape.

« Laissez-moi y réfléchir, Mlle Granger, » dit Dumbledore en se levant. « Maintenant, vous et le professeur Snape devez aller en classe de potions. »

Il les raccompagna jusqu'à la porte. « Venez me voir demain matin, et j'aurai trouvé quelque chose. En attendant, Mlle Granger, comportez vous comme d'habitude en 1977. Ce qui signifie, Severus, qu'elle va rester ton amie. »

Hermione vit son professeur grimacer.

« Monsieur, votre vous de 1977 voulait que j'en parle avec vous et... » demanda Hermione en atteignant les premières marches.

« Dites lui que la carte qu'il cherche est sous son matelas, » dit Albus en souriant. « Ça fait des années que je la cherche, à ce moment. »

« Merci, monsieur, » dit-elle en descendant les escaliers.

« Et, Mlle Granger, ne tentez rien toute seule, s'il vous plaît, » demanda Dumbledore.

« Promis, monsieur. » dit-elle en arrivant en bas.

« Laisse la respirer, Severus, » lui dit Dumbledore. « Elle est l'une de nos élèves les plus responsables, et nous pouvons aussi lui faire confiance en 1977. »

« Excuse moi pas de ne pas mettre la même foi en elle. » dit Severus en s'approchant des escaliers.

« Peut-être doutes-tu plutôt de ta foi en le Severus Snape de 17 ans, » lui dit Dumbledore avant de retourner dans son bureau.

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Ce soir-là, Hermione resta dans la bibliothèque jusqu'à sa fermeture, a la recherche des vieilles photos de classe des étudiants de 1977. Elle n'apparaissait sur aucune, et elle n'était pas sûre que ça changerait. Elle avait appris des choses sur Lavinia, Glynnis et Matilda. Elle était tentée de rechercher des informations plus récentes sur elle, sur la manière dont elles avaient vécu la guerre, mais décida que c'était aussi bien de ne pas savoir.

« Est-ce que tu comptes rentrer un jour ? » demanda Harry, debout à côté d'elle. « Pourquoi est-ce que tu regardes ces vieilles photos ? »

« Euh, devoir d'histoire de la Magie, » mentit-elle.

Harry tourna les pages de l'un des livres, jusqu'à trouver une photo de ses parents, tous les deux Préfets, bras dessus-bras dessous. Il sourit.

« Tu sais, les souvenirs de Snape que j'ai vu... ? » demanda-t-il.

« Euh... quels... ? » commença Hermione.

« Lorsque mon père se moquait de lui, et lorsqu'il a dit que ma mère était une Sang-de-Bourbe. » dit Harry en caressant leurs visages. « Je crois que je n'ai pas vu toute l'histoire. »

« Pourquoi ? » demanda Hermione.

« Enfin, tout le monde aimait mon père. Pareil pour Sirius. Je pense que c'est Snape qui a provoqué cette histoire, et c'était un vrai connard de traiter ma mère de Sang-de-Bourbe, n'est-ce pas? »

« Je ne... » balbutia-t-elle.

« Après avoir vu ces souvenirs, » dit doucement Harry en fermant le livre. « Je me suis longtemps demandé quel genre de personne était mon père. Mais plus j'y pense, plus je me dit que Snape devait être un beau salaud, et que mon père réagissait juste en conséquence. »

« Euh, peut-être. » dit Hermione.

« Mais ça n'a pas de sens, » dit Harry en reprenant son sac. « Je veux dire, c'est Snape le méchant de l'histoire, de toutes les histoires d'ailleurs. »

Hermione sourit du coin des lèvres. Elle ne savait pas quoi lui dire. Tout ce qu'elle avait pu voir par le passé lui avait montré que James Potter était un persécuteur, et Sirius Black un goujat. Mais elle ne pouvait pas le lui dire, parce qu'elle l'avait promis à Dumbledore, et que ça lui briserait le cœur.

« Rentrons, d'accord? » dit-elle en rangeant les livres sur les étagères.

« Oui, » dit-il en baillant. « Je suis mort. »

Hermione attrapa son sac et sortit de la bibliothèque avec son ami, tout en sachant que, lorsqu'elle se réveillerait, elle serait de retour en 1977.

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Hermione sortit du bureau du Directeur, avec un peu d'espoir, pour une fois. Dumbledore avait écouté ce que son lui de 1997 avait dit, et elle lui avait parlé de cette histoire de carte dans son matelas, ce qui l'avait fait éclater de rire. Il lui avait dit qu'il avait fait quelques recherches, et lui avait donné des noms à transmettre à son lui du futur, dans l'espoir que, à eux deux, ils puissent régler la situation. Avoir affaire à deux Dumbledore en même temps était assez déstabilisant.

« Par ici, Hermione ! » l'appela Matilda. « On t'attendait. »

« Oh, désolée, ça m'a pris plus de temps que je ne le pensais, » s'excusa-t-elle en allant rejoindre ses camarades de chambre.

« Arrête de le regarder ! » ordonna Lavinia à Glynnis.

Hermione suivit le regard de Glynnis, et put voir Sirius Black embrasser le cou d'une belle Serdaigle.

« Connasse de Ramona Puce, » dit Glynnis en observant Sirius et la jeune fille sortir du hall d'entrée.

« Glynnis, tu savais que ça arriverait, » lui rappela Lavinia. « Il baise toutes les filles qui l'approchent. »

« Merci de me réconforter, » lui lança Glynnis.

« Tu sais ce que je voulais dire, » dit Lavinia en passant son bras autour de l'épaule de Glynnis. « Il prend juste du bon temps, sans se préoccuper de celles qu'il va blesser au passage. »

« Ce n'est pas pour ça que ça fait moins mal, » dit Glynnis en donnant un coup de pied dans les marches.

« Allez ! » dit Matilda. « On a des cadeaux à acheter et du temps à perdre. »

« Je t'offre une bièraubeurre, » dit Hermione à Glynnis.

« Merci, Mione, » dit doucement Glynnis.

« C'est juste un mec, et il y en a beaucoup ici qui te traiteraient bien mieux, » dit Lavinia tandis qu'elles marchaient. « On va te trouver un meilleur copain, n'est-ce pas, les filles? »

« C'est lui que je veux, » dit Lavinia en observant Sirius, quelques pas devant. « Il n'est pas comme tu le penses. »

« Tu veux dire qu'il ne baise pas 7 filles différentes en ce moment ? » demanda Lavinia.

« Et qu'il ne triche pas aux examens ? » ajouta Matilda.

« Et qu'il n'est pas tyrannique ? » ajouta Hermione.

« D'accord, vous avez toutes raison, » dit Glynnis en continuant à marcher. « Mais quand nous sommes juste tous les deux... c'est différent. »

« Et c'est comme ça qu'il s'infiltre dans ton lit, » assura Lavinia.

« Je n'ai pas laissé Filippe entrer dans mon lit, et ça fait deux ans que nous sommes ensemble, on pourrait le faire, » dit Matilda. « C'est juste que nous faisons d'autres choses quand nous nous voyons. »

« Et tu lui tailles des pipes, » dit Glynnis en observant toujours le couple. « C'est quand même du sexe, Matilda, quoi que tu en dises. »

« Non, le sexe c'est la pénétration, » expliqua Matilda comme si elle faisait un cours. « Ce n'est pas du sexe s'il ne te pénètre pas. »

« Et c'est lui qui prend tout le plaisir, qu'est-ce qu'il te donne, à toi ? » demanda Glynnis. « Il te tient la main ? Il te fait des câlins ? Lui aussi, il joue avec toi. »

« Non, Filippe m'aime, » dit Matilda, blessée. « Ce n'est pas parce que tu n'as pas encore trouvé l'amour que ce n'est pas le cas pour les autres. »

« C'est bon, on a assez parlé de Sirius pour aujourd'hui, je pense, » dit Lavinia. « On te voit beaucoup avec Severus ces derniers temps, Mione. »

« Oh, oui, c'est vrai. » dit Hermione en cherchant un autre sujet.

« Remus a dit que vous sembliez très proche au match de Quidditch, c'est pour ça que tu voulais rester ? »

« Non, je voulais vraiment voir la fin du match, » dit-elle. « Il m'a rejoint avec un chocolat chaud et nous avons regardé la fin ensemble. »

« Et il t'a ramenée à la salle commune... » dit Matilda avec un sourire.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé quand vous vous êtes séparés ? » demanda Glynnis, toute excitée.

« Est-ce que vous m'espionnez ? Comment savez-vous tout ça ? » demanda Hermione, choquée.

« Ben, depuis le désastre Lily, tout le monde pensait qu'il ne se rapprocherait plus d'une Griffondor, qui plus est... Née-moldue. » dit Glynnis.

« Pourquoi? » demanda Hermione.

« Tout le monde était choqué. Même si Lily et lui étaient amis depuis longtemps, il l'a traitée de Sang-de-Bourbe devant tout le monde, tu étais là » expliqua Matilda. « C'était horrible. »

« Je m'en souviens. » mentit Hermione.

« Alors pourquoi est-ce que tu sors avec lui ? » demanda Glynnis. « Il pourrait faire pareil avec toi. »

« Non, » dit Hermione avec assurance. « Je pense qu'il ne voulait pas dire ça et... »

« Vous voyez, je ne suis pas la seule à chercher des excuses pour le mec que j'aime ! » dit Glynnis triomphalement.

« Je n'ai jamais dit que je l'aimais ! » s'indigna Hermione.

« On sait que c'est le cas, » dit Matilda en souriant. « Tu ne t'étais jamais rapprochée d'un mec auparavant. On pensait même que tu étais... tu vois... »

« Quoi ? » demanda Hermione.

« Intéressée par les filles, ce qui ne nous pose pas de problèmes, » dit rapidement Lavinia. « Enfin, je veux dire, si c'est bien ça. »

« Non, ce n'est pas ça, mais merci pour votre soutien, » dit Hermione.

« Il a un petit air de bandit qui le rend mignon, » dit Glynnis. « Pas magnifique, mais assez sexy. »

« Glynnis ! » dit Hermione en lui frappant le bras.

« James et Sirius sont atroces avec lui, » dit Matilda. « Je ne connais pas toute l'histoire, mais il a dû faire quelque chose d'horrible pour qu'ils soient comme ça. »

« Je pense que c'était son amitié avec Lily, » expliqua Lavinia. « James essayait de la mettre dans son lit depuis des années, et il ne voulait pas de lui. Et puis, tout à coup, Severus la traite de Sang-de-Bourbe et elle file droit dans les bras de James. »

« Et maintenant ils sont inséparables, » dit Glynnis en montrant un groupe de jeunes. Lily et James marchaient main dans la main tandis que Peter, Sirius et Remus lançaient des boules de neiges sur des Serdaigles.

« C'est vrai, » dit Hermione en les observant. « Remus semble gentil, lui. »

« Il est bizarre, » dit Lavinia. « Il est lunatique, et il sait toujours qui va entrer dans la salle commune avant tout le monde. C'est comme s'il les sentait arriver. »

« Peut-être qu'il a ce troisième œil dont parle Proudfoote. » blagua Matilda.

« Le professeur Proudfoote, » la corrigea Hermione.

« Elle ne vient même pas de Poudlard ! » s'écria Lavinia. « J'espère qu'elle ne va pas avoir le poste, je ne l'aime pas. »

« Moi non plus, » dit Hermione en pensant aux avances qu'elle faisaient à Severus.

« Alors, qu'est-ce que tu vas offrir à Filippe pour Noël ? » demanda Lavinia à Matilda.

« Son corps, » dit Glynnis en prenant un peu d'avance. « Nu, avec juste un string rouge ! »

« Glynnis ! » s'écria Matilda en lui courant après pour lui lancer des boules de neige.

« J'adore Noël, » dit Lavinia en passant son bras par dessus l'épaule d'Hermione. « Ça fait toujours ressortir notre côté idiot. »

A ces mots, elle ouvrit le col du pull d'Hermione et glissa de la neige dedans.

« Aaaah ! » cria Hermione en sentant le froid sur sa peau. « Tu es morte! »

Elle courut après Lavinia en ramassant de la neige.

oooooooooooooooooooooooooooooo

Ce mardi, Hermione Granger se dirigeait vers les cachots en compagnie d'Harry, pour assister à deux heures de Potions. Elle avait passé une formidable journée à Pré-au-Lard en compagnie de ses camarades de chambre, à acheter des cadeaux pour des parents qu'elle ne connaissait pas. Elle avait réalisé à quel point une compagnie féminine lui manquait. Être tout le temps avec Ron et Harry, c'était bien, mais il y avait des sujets dont on ne pouvait parler qu'entre filles. Elle avait envie de se faire plus d'amie, hors de 1977.

En plus, son professeur de potions serait content : il n'avait pas pu rêver d'elle cette nuit. Elle n'avait même pas croisé Severus au cours de cette journée. Elle n'était même pas sûre qu'il était allé à Pré-au-Lard.

« Entrez, sauf si vous voulez être notés en retard, » leur dit Severus depuis la salle de classe.

« Il reste trois minutes avant que ça soit l'heure, » murmura Harry à l'oreille d'Hermione.

« Qu'est-ce qu'il y a, Mr Potter ? » demanda Snape.

« Je suis heureux d'être en cours, monsieur, » dit Harry en grimaçant.

« J'espère bien, » dit Snape en plissant les yeux.

« Vous viendrez me voir après le cours, Mlle Granger ? » demanda-t-il.

« Bien sûr, monsieur. » dit Hermione en entrant dans la salle.

Le cours se passa comme à son habitude, si ce n'est que Snape semblait être d'encore plus mauvaise humeur que d'habitude.

« Forcément, » pensa Hermione. « Même lorsqu'il ne rêve pas de l'une de ses élèves c'est un gros connard. »

Tout le monde préparait sa potion sous le regard attentif de leur professeur, et, à la fin du cours, lorsque les autres étaient partis, Hermione s'approcha du bureau.

« Monsieur, vous vouliez me parler ? » demanda-t-elle.

Severus Snape leva les yeux de sa pile de parchemin et remarqua que Potter l'attendait toujours à la porte. « Vous devriez y aller, Potter, cela ne vous concerne pas. »

« Mione ? » demanda Harry.

« On se voit au repas, Harry. » dit-elle en se retournant vers lui.

« Partez, » dit Snape avec un geste de la main.

Hermione regarda son ami partir et, quand la porte se referma, elle se tourna vers son professeur.

« Monsieur ? » demanda-t-elle.

« Je présume que vous êtes retournée en 1977 hier ? » demanda-t-il en contournant son bureau pour s'approcher d'elle.

« Oui, j'étais à Pré-au-Lard avec mes amies, » dit Hermione en le regardant approcher. « Je pensais que vous seriez content que l'on ne se croise pas. »

« Certains d'entre nous ne sont pas allés à Pré-au-Lard, ce jour là, » dit-il en s'appuyant sur son bureau pour l'observer.

« Vous ne vouliez pas y aller ? » demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

« Dans l'histoire originale de ma vie, je suis bien allé à Pré-au-Lard, et j'ai acheté des cadeaux pour ma famille, mais dans ce qui devient maintenant ma nouvelle vie, je n'ai pas vraiment pu, » dit-il.

« Pardon, monsieur, je ne... »

« J'ai passé la journée à l'infirmerie, Mlle Granger, ce qui n'était pas prévu, » dit-il en se penchant légèrement en avant.

« Pourquoi étiez-vous à l'infirmerie, monsieur ? » demanda Hermione, surprise.

« Parce qu'un certain Sirius Black s'est donné pour mission, très certainement avec l'aide de James Potter, de m'ordonner de rester loin de vous grâce à un sort bien placé. » dit-il en enlevant sa robe.

« On vous a lancé un sort ? Pourquoi ? Je n'ai même pas parlé à Sirius... » dit-elle en le regardant défaire les boutons de sa veste.

« Eh bien, votre chevalier Griffondor en armure étincelante a décidé de donner une leçon à ce Serpentard de septième année, pour qu'il reste loin de vous. » dit-il en retirant sa veste et en commençant à déboutonner sa chemise.

« Monsieur ? » demanda Hermione, les yeux écarquillés de voir apparaître son torse.

« Ne mouillez pas votre culotte, Mlle Granger, je veux juste vous montrer le résultat de ce sort lancé en 1977, » dit-il en découvrant son épaule gauche pour lui montrer une parcelle de peau décolorée.

Hermione avança de quelques pas et se pencha pour regarder de plus près. « On dirait... on dirait un lion qui écrase un serpent. »

« C'est exactement ça, » dit-il en remettant sa chemise. « Black m'a lancé un maléfice de peau zébrée, que Mme Pomfresh a soigné, mais à l'intérieur de ce sort, il a enfoui cette petite œuvre d'art qui, dès lors qu'il est laissé pendant 6 heures, devient définitif. Ce n'est que lorsque les zébrures ont complètement disparu que j'ai remarqué la cicatrice. »

« Oh, Merlin, » dit-elle en plaquant sa main sur sa bouche, choquée.

« C'est exactement ce que j'ai pensé en me réveillant ce matin, et en découvrant qu'il y avait quelque chose de nouveau sur mon corps, » dit-il en remettant sa veste.

Hermione secoua la tête.

« Vous pouvez donc voir que vos actions en 1977 ont une répercussion sur notre vie d'aujourd'hui. J'ai écopé d'une horrible cicatrice pour le reste de mes jours, » dit-il en reboutonnant sa veste.

« Mais pourquoi Sirius ? » demanda Hermione. « Je n'ai... »

« Potter et lui se font un devoir de défendre toutes les Griffondors de ceux qu'ils jugent indignes, » dit Snape en enfilant sa robe. « C'était un avertissement, pour me dire de rester à ma place. »

« Mais je n'ai toujours... »

« Tout ça remonte à bien plus tôt, bien avant votre implication, ça remonte à Lily Evans. » dit-il en s'appuyant de nouveau sur son bureau. « Ils ne m'aimaient pas, dès le début, et quand ils m'ont vu m'approcher d'une autre Griffondor née-moldue, eh bien... je pense que ça ressemblait trop à mon histoire avec Lily. »

« Je pensais que votre amitié avec Lily avait pris fin en septième année, monsieur ? » demanda-t-elle audacieusement.

« Non, c'était un an plus tôt, puis elle s'est mise avec Potter et... eh bien... vous connaissez la suite. » dit-il en se levant pour l'observer attentivement. « J'ai quelques idée sur ce que vous pourriez faire maintenant, mais j'ai besoin de votre avis. »

Hermione lui fit signe de continuer.

« Notre première option, c'est que vous pouvez m'ignorer, » dit-il en arrachant une peluche de sa robe. « Je finirais bien par comprendre, et resterais loin de vous, ainsi que de tout autre événement pouvant affecter ma vie d'aujourd'hui. »

Elle hocha la tête. Elle n'aimait pas cette option, mais elle voulait l'écouter jusqu'au bout.

« La seconde option, c'est que vous continuiez comme avant, à être mon amie, et qu'on se débrouille pour faire face à ces attaques, » dit Snape. « Je serais préparé pour une autre attaque, et quand ils verront que je ne me laisse pas intimider, ils trouveront une autre cause à défendre. »

Elle sourit doucement. C'était gentil de leur permettre de rester amis.

« Notre troisième option est la plus dangereuse, et sans doute la plus folle, » commença-t-il. « Vous pouvez me convaincre d'entreprendre une contre-attaque contre ces couillons. Cette option me satisfait beaucoup mais ouvre la porte à de nouveaux problèmes. »

Elle hocha de nouveau la tête.

« Maintenant, quelle option pensez-vous choisir ? » dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.

Elle prit un peu de temps pour y réfléchir, puis leva la tête et planta ses yeux droits dans les siens.

« Aucune des trois, monsieur, » dit-elle avec assurance.

« Aucune ? » demanda-t-il en levant un sourcil.

« Eh bien, la première option est irréalisable, parce que vous êtes très insistant, et que je ne vous vois pas abandonner un objectif, ni maintenant, ni à 17 ans, » dit-elle.

« C'est vrai, » fut-il forcé d'avouer.

« La seconde option, elle, repose sur l'idée que James et Sirius abandonneront, et nous savons tous les deux que ce ne sera pas le cas, » dit-elle en s'avançant vers lui.

Il hocha la tête.

« Vous allez juste récolter plus de cicatrices, » dit-elle en touchant doucement l'épaule de son professeur, « ou pire. »

Il observa sa main et acquiesça.

« Et la troisième option, eh bien, est beaucoup trop folle, » dit-elle avec un sourire. « Vous pourriez être sérieusement blessé, ou eux le seront, et ça aurait de grosses conséquences historiques. »

Il la regarda dans les yeux en soupirant. Il savait qu'elle avait raison mais il avait besoin de se venger.

« J'ai une quatrième option, » dit-elle. « Une qui restaurerait un peu d'égalité, et qui ne nous mettrait pas en danger. »

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il.

« Sirius aimait bien faire croire à tout le monde qu'il était une sorte de rebelle, qui allait contre les volontés de sa famille, » dit Hermione. « Mais il est dépendant de l'argent des Blacks. Il peut détester sa famille autant qu'il veut, mais il a besoin d'elle. Comment pourrait-il avoir de beaux vêtements et partir en voyages, sinon ? »

« C'est vrai, » dit Severus, curieux.

« Je sais aussi que Sirius couche avec 7 filles différentes à Poudlard, dont certaines sont Nées-moldues, » dit Hermione en grimaçant. « Comment pensez-vous que la famille Black réagirait si elle savait qu'il est toujours possible qu'elle écope d'une fille Sang-de-Bour... »

« Ne prononcez pas ce mot, » l'interrompit Snape.

« Je dis juste... » commença-t-elle.

« Née-moldue, Mlle Granger, vous et moi connaissons le mot que la noble famille Black emploierait, » dit-il doucement.

Hermione l'observa, confuse. Il avait traité Lily ainsi dans un moment de colère. Est-ce que cet événement l'avait transformé, ou est-ce qu'il était déjà comme ça auparavant ? »

« Je suggère de faire du chantage, » dit Hermione en souriant. « James et lui restent loin de vous, et je ne dis rien de son vilain secret à la famille Black. Ils détestent tellement les Nés-moldus qu'ils lui couperaient les vivres immédiatement. Et que ferait alors Sirius ? »

« Il mourrait plutôt que de perdre tout cet argent, » acquiesça Snape.

« Il n'y a pas à s'inquiéter de nouveaux problèmes, puisque Sirius les empêchera, » dit Hermione, satisfaite.

Il tapota son bureau du bout des doigts, perdu dans ses pensées. « Rappelez moi de ne jamais être votre ennemi, Mlle Granger. »

« Qui vous dit que ce n'est pas déjà le cas ? » dit-elle en souriant.

Il fit un petit sourire. « D'accord, nous ferons comme ça, mais si ça tourne mal, je vous laisse trouver d'autres options, ça vous va ? »

« Ça me va, » dit-elle.

« Amusez-vous bien demain, Mlle Granger, » dit-il en retournant s'asseoir à son bureau.

« J'y compte bien, monsieur, » dit-elle en attrapant son sac pour partir.

ooooooooooooooooooooooooooooo

Hermione Granger se rendait à son cours de sortilège, l'air très satisfaite. Ce midi, elle avait demandé à Sirius un entretien en privé dans leur chambre. Elle savait qu'il ne pourrait pas résister à sa demande, qu'il prendrait pour un plan cul ou un rendez-vous galant. Et il n'avait pas résisté. Sirius était venu le sourire aux lèvres, prêt à sauter dans le lit, jusqu'à ce qu'elle lui expose son chantage. Il était resté interdit. Il avait résisté, au début, en disant que sa famille ne la croirait jamais, puis il s'était mis en colère, parce qu'elle osait lui faire ça, à lui, enfin, il s'était avoué vaincu, sachant qu'elle irait jusqu'au bout si les Maraudeurs et lui ne laissaient pas Severus tranquille. Hermione avait pensé à inclure Glynnis dans le contrat, mais elle n'avait pas voulu s'immiscer dans cette histoire d'amour compliquée, ni faire le mauvais choix pour Glynnis. Au final, Sirius avait promis de laisser Severus tranquille. Le chantage resterait secret pour préserver sa réputation.

« Hermione, tu es malade ? » demanda Severus derrière elle.

« Non, pourquoi ? » dit-elle, heureuse de le voir en un seul morceau.

« Euh, tu n'étais ni au petit-déjeuner, ni au déjeuner aujourd'hui, » dit-il en rougissant. « J'ai juste pensé que... »

« Oh, j'ai juste pris un croissant en passant ce matin... et j'ai dû retourner rapidement dans ma chambre ce midi, » dit-elle en l'observant. Elle remarqua une marque du côté gauche de son col. « Tu n'es pas venu à Pré-au-Lard hier. »

Il se frotta involontairement l'épaule gauche et regarda dans le vide. « Non, euh... j'avais des devoirs à finir. »

Elle remarqua une autre marque sur son poignet tandis qu'il se frottait l'épaule. La peau de son bras était rouge et enflée.

Elle s'arrêta et regarda autour d'elle. De la sueur perlait à son front et il avait l'air plus fatigué que d'habitude. Il devrait encore être à l'infirmerie.

Elle remarqua un groupe d'élèves entrer dans la salle de Sortilèges, et la porte se referma derrière eux.

« On devrait y aller si on ne veut pas être en retard, » dit-il.

Elle lui agrippa le bras, passa devant la salle de classe et descendit quelques marches.

« Hermione, on est passé devant... » dit-il tandis qu'elle l'entraînait.

« Je sais, viens avec moi, » dit-elle en descendant d'autres marches.

« Pourquoi allons-nous aux cachots ? » demanda-t-il, à bout de souffle, en la suivant dans d'autres escaliers.

Lorsqu'elle entendit le ton de sa voix, elle fut sûre qu'elle faisait le bon choix.

« Tu ne vas pas en cours, » dit-elle par-dessus son épaule en le guidant vers la salle commune des Serpentards.

« Quoi ?! » demanda-t-il en essayant de se dégager de sa poigne. Elle le tint plus fort.

« Severus, tu es malade et tu dois te reposer, » dit-elle en s'arrêtant devant le portrait qui masquait l'entrée.

« Je vais bien. Qu'est-ce qui te fait dire que je suis malade ? » demanda-t-il en essuyant la sueur sur son front.

Elle le regarda dans les yeux. « Je sais ce qu'ils t'ont fait dimanche. »

Il recula de quelques pas et pâlit. « Hum... euh... ils m'ont eu... »

« Je sais qu'il t'ont tendu une embuscade et t'ont défendu de t'approcher de moi, » dit-elle en s'approchant de lui. « Je sais aussi que tu n'es pas totalement guéri, et que tu ne devrais même pas être debout. »

« Je sais que je peux me débrouiller, » dit-il, indigné.

« S'il te plaît, Severus, je ne veux pas que ça s'empire, » demanda-t-elle.

« Je n'ai pas besoin que tu prennes soin de moi ! » lui lança-t-il. « Ils n'ont pas à décidé à qui j'ai le droit de parler. »

« Je sais bien, » dit-elle doucement en s'approchant un peu plus. « Tu seras toujours mon ami. Tu es loin d'être un lâche. »

Il regarda timidement le sol.

« Maintenant, tu veux bien rentrer et te reposer pour la journée ? Sois honnête. »

Il leva brièvement les yeux vers elle. « Peut-être pour une heure... mais je dois aller... »

« Pour la journée ? » demanda-t-elle d'un ton coupant.

Il ne lui répondit pas, pour ne pas mentir.

« Très bien, » dit-elle. « Lance moi un sort d'illusion, ou je le ferai moi-même. »

« Pourquoi ? » demanda-t-il, surpris par sa demande.

« Parce que je viens avec toi. Et si tu ne veux pas qu'il y ait des rumeurs qui circulent, lance moi un sort d'illusion, » dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

« Tu sais, ma réputation n'est pas... » dit-il en souriant doucement.

« Lance moi ce sort ! » dit-elle en frappant du pied.

« D'accord ! » dit-il en levant les mains en signe d'abandon. Il lança le sort et elle disparut sous ses yeux. « Viens. »

Il résolut l'énigme du portait, et le passage s'ouvrit. Elle agrippa le bas de sa robe, et le suivit à l'intérieur. Deux Serpentards jouaient à la bataille explosive dans un coin, et un autre lisait un livre au coin du feu.

« Sev, tu veux jouer ? » demanda un garçon.

« Non, merci, » répondit Severus. « Je ne me sens pas très bien, je vais m'allonger. »

Ils traversèrent un couloir et atteignirent une autre porte. Il descendirent ensuite un long escalier et arrivèrent dans une chambre. Severus claqua rapidement la porte derrière eux.

« Tu veux rester invisible ou... ? »

« Finite Incantatum, » dit doucement Hermione quand elle fut sûre qu'il n'y avait personne aux alentours. Elle prit un moment pour observer la chambre. Deux des lits étaient ordonnés et leurs allées étaient propres et nettes, une bombe semblait avoir explosé sur les deux autres.

« Hum, Avery et Fletcher ne sont pas dans le genre propre, » dit-il en prenant un magazine suspect à côté de l'un des lits pour l'enfouir rapidement sous quelques vêtements.

« Ça va, Glynnis est vraiment crade aussi, » lui dit Hermione en souriant. « Alors va te changer, je reste ici. »

« Ils sont tous en cours et aucun ne devrait revenir mais... je ne veux pas te laisser toute seule ici. » dit Severus en posant son sac à côté d'un lit bien rangé.

« D'accord, hum, je vais me retourner pendant que tu te changes, dis moi quand tu as terminé, » dit-elle en se retournant pour faire face à un poster de Quidditch accroché au mur.

« Hermione, ce n'est pas nécessaire, je vais rester au lit si c'est si important pour toi, » dit-il doucement en s'affairant dans la pièce.

« Bien, » dit-elle en souriant. « Je vais rester jusqu'à la fin du cours de Sortilèges, puis j'irai suivre mes autres cours. »

« D'accord, » dit-il en fouillant dans sa malle pour trouver un pantalon de pyjama et un t-shirt à manche longue, pour cacher sa blessure. Il se déshabilla et se changea rapidement, se sentant ridicule à être en pyjama alors qu'elle était habillée.

« Tu peux te retourner, » dit-il en tirant la manche de son pyjama sur son poignet.

« Va au lit, » dit-elle.

« J'ai l'impression d'être un gamin, » dit-il avec dégoût. « Ça ou l'un de ces mecs des magazines que lit Avery. Tu ne vas pas tirer avantage de la situation, n'est-ce pas ? »

Elle rit et tira une chaise près du lit. Severus lança un Silencio dans la pièce, plaça une lumière sous la porte pour les prévenir de si quelqu'un entrait, et se glissa dans le lit.

« Je me sens ridicule, » dit-il en ajustant son oreiller.

« Il faut que je te dise quelque chose, et je ne veux pas que tu t'énerves. » dit-elle en s'asseyant.

« Quoi ? » demanda-t-il, inquiet.

« J'ai parlé avec Sirius de ce qu'il t'a fait, aujourd'hui, » dit-elle en voyant la colère affluer sur son visage.

« Hermione ! Je peux me débrouiller tout... »

« Laisse moi finir ! » le coupa-t-elle. « Ça me regarde autant que toi. »

« C'est moi qui ai été attaqué ! Je peux me défendre sans... » lui lança-t-il.

« Non, Severus, ils nous ont attaqués tous les deux, mais tu es le seul à en garder les cicatrices, » dit-elle.

« Hermione, qu'est-ce que tu as fait? »

A ce moment, la porte les prévint d'un nouvel arrivant. Hermione et Severus se regardèrent, paniqués. Il lui fit signe de sauter dans son lit, elle s'assit sur ses jambes juste quand il fermait les rideaux et il lui lança un sort d'illusion.

« Sev ? Tu es là ? » demanda une voix masculine depuis la porte.

« Oui, Mugungus, je me repose, » dit Severus en sentant Hermione bouger sur ses jambes. « Je me sens toujours mal. »

« Connards de Maraudeurs, » dit Mugungus en ouvrant les rideaux du lit de Severus.

« Ouais, » dit Severus, ébloui par la lumière.

« Tu nous laisseras... » commença Mugungus.

« Non, je vais m'en occuper, merci, » dit Severus. « Qu'est-ce que tu fais là ? »

« J'ai dit à Proudfoote que j'avais oublié mon devoir dans ma chambre, et elle m'a demandé de retourner le chercher ! » dit Mugungus, indigné. « Je ne l'ai pas fait, bien sûr... peut-être que je vais rester avec toi, du coup. »

« Non ! » dit rapidement Severus. « Quelqu'un a essayer de faire ça la semaine dernière, et elle l'a fait nettoyer ses boules de cristal avec une brosse à dents pendants deux semaines. »

« Sérieux? » dit Mugungus. « Merde, je devrais plutôt y retourner alors. Elle ne peut pas me donner ce genre de retenue si je reviens. »

« Non, elle ne peut pas, bonne idée, » dit Severus, soulagée.

« Ok, à plus tard alors ! » dit Mugungus avant de sortir de la pièce.

« Oh merlin, c'est pas passé loin, » soupira Severus en sentant Hermione bouger. « Tu devrais vraiment partir. »

« D'accord, mais laisse moi d'abord te dire ce que j'ai fait, » dit Hermione en se levant.

« Redeviens visible avant, » dit Severus en s'asseyant.

« Finite Incantatum, » dit doucement Hermione.

Severus put la voir, assise inconfortablement au bout de son lit. Il prit un de ses oreillers et le lui tendit, gêné.

« Merci, » dit-elle en le plaçant contre le bois, dans son dos.

« Alors... » commença-t-elle. Hermione raconta toute l'histoire du chantage qu'elle avait fait à Sirius. Il eut la bonté de ne pas l'interrompre, mais semblait totalement abasourdi à lorsqu'elle eut fini de raconter.

« Il ne t'embêtera plus, ni lui, ni aucun autre Maraudeur, » dit-elle. « Mais tu n'as pas le droit de te venger, sinon le contrat est annulé. »

Il l'observa un moment, pensive. « Tu as fait tout ça pour moi ? »

« Oui, » dit-elle sans hésiter.

Il se frotta la joue, perdu dans ses pensées. « Tu sais, j'étais surpris que tu veuilles bien être mon amie. »

Elle le regarda sans rien dire.

« Et maintenant tu fais ça pour moi, alors que j'ai... alors que... Lily, » dit-il en balbutiant.

« Est-ce que tu le pensais ? Ce que tu lui as dit ? » demanda-t-elle doucement.

« Non, » répondit-il honnêtement. « Mais je ne veux vraiment pas en parler. »

« D'accord, » dit-elle.

Il bailla et elle le vit brièvement fermer les yeux.

« Je devrais y aller, » dit-elle en se levant.

Il attrapa son poignet pour l'empêcher de bouger. « Merci, » dit-il en la regardant droit dans les yeux.

« C'est normal, pour des amis. »

Il sourit doucement et laissa retomber son bras. Il lui lança un sort d'illusion, et elle attrapa son sac pour sortir. Elle hésita un moment à la porte, revint en arrière, toucha le haut de sa tête et embrassa doucement son front.

« Guéris bien, » dit-elle.

Il sourit et ses oreilles rougirent. « Merci, Hermione. »

Elle quitta doucement la chambre et attendit qu'un Serpentard entre par le portait pour se glisser à l'extérieur.

ooooooooooooooooooooooooooo

Les jours passaient, et Hermione Granger se réveillait toujours alternativement en 1997 ou en 1977 sans trouver de solution. Avant qu'elle ne s'en rende compte, on était déjà le 9 décembre 1997 et elle sortait tout juste d'une réunion avec Dumbledore. Les deux Dumbledores se passaient des informations pour résoudre le problème, mais, pour ce qu'elle en savait, ça pouvait mettre un moment avant qu'ils trouvent une solution.

En 1977, elle s'était beaucoup rapprochée de ses camarades de chambre et de Severus. Il avait guéri, mais avait manqué un match de Quidditch très important, ce qui l'avait mis de mauvaise humeur pour une journée, et passait chaque instant de sa journée avec elle ou à la chercher. Elle aimait sa compagnie, et l'attention qu'il lui portait. Il lui avait parlé de sa sale enfance, de l'école, du monde, ils allaient se balader sans craindre les Maraudeurs. Ils s'étaient aussi rapprochés physiquement depuis ce baiser sur son front. Pas beaucoup, juste une main sur l'épaule, un câlin, mais les choses changeaient.

Personne en 1977 ne savait pour ses voyages, et tout continuait comme d'habitude. Elle restait éveillée le soir à parler avec ses amies et avait appris beaucoup de choses. Lavinia était Née-moldue comme elle. L'école était très importante pour elle et elle n'avait pas de copain. Matilda était de sang pur et plutôt naïve. Elle aimait son copain Filippe, avait des résultats corrects, et venait d'une riche famille possédant des maisons de campagne et des chalets de montagne. Glynnis était de sang mêlé, venait de Manchester, et accordait de l'importance à sa vie amoureuse et sociale. Sa famille n'avait pas beaucoup d'argent et elle cherchait toujours l'approbation des autres.

En 1997, les choses changeaient aussi. Elle avait fait beaucoup de recherches sur les années 70. Elle en parlait avec ses amis et ses professeurs, qui ne savaient pas autant de choses qu'elle l'aurait voulu. Avec Harry et Ron, elle passait son temps à écouter des théories de Quidditch, de Défense contre les forces du mal ou de filles. Elle avait des bonnes notes et tous ses professeurs lui parlaient de son futur. C'était difficile, car elle était très proche des années 1970. les professeurs McGonagall et Chourave étaient au courant de ses voyages depuis qu'elles l'avaient eu en cours. Tous s'inquiétaient des répercussions dans le présent depuis que Severus avait montré sa marque.

Le Severus de 1997 était un tout autre problème. Il ne lui demandait plus de rester loin de lui, mais demandait à la rencontrer tous les jours pour parler des événements de 1977, questionner ses choix et faire des suggestions pour le jour suivant. Elle comprenait bien qu'il essayait de garder un peu de contrôle sur sa vie, et elle le laisser donc parler. Il était embarrassé par le rapprochement physique qui s'était produit, et il pouvait voir tout comme elle qu'en 1977 il était tombé amoureux d'elle. Elle avait essayé d'apaiser le Severus de 1997 par ses actions, mais elle ne voulait pas blesser le Severus amoureux de 1977 non plus.

« Mione, tu as réussi la question 48 ? » demanda tout à coup Harry, la sortant de sa rêverie tandis qu'ils approchaient de la salle de potions.

« Euh, oui, » marmonna-t-elle en essayant de se rappeler de la question. « Il faut écraser les racines pour que la potion soit efficace. »

« Merci, Mione ! » dit-il en l'embrassant sur la joue avant d'accélérer le pas pour aller écrire la réponse avant que le cours ne commence.

« Comme c'est mignon, » dit une voix mielleuse derrière elle.

Elle se retourna, et vit le professeur Severus Snape l'observer. Il fit un signe de tête vers Harry qui était déjà loin.

« Pardon, monsieur ? » dit Hermione, déstabilisée.

« Je ne savais pas qu'avec Mr Potter, vous étiez plus qu'amis, » dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.

« Nous sommes juste amis, » dit-elle, confuse.

« En effet, » dit-il en s'éloignant d'elle pour aller ordonner à la classe de rentrer et donner ses instructions de début de cours (préparer une potion de fixation), tout en circulant entre les tables pour vérifier les devoirs.

Hermione secoua la tête. Le Severus de 1997 commençait à agir bizarrement.

Elle s'installa pour commencer à préparer sa potion, en essayant de se concentrer sur ce qu'elle faisait. Quand le professeur Snape arriva à leur table pour vérifier les devoirs, il la regarda longuement.

« Hermione, tu dois remuer plus doucement, » dit-il en posant sa main sur la sienne pour l'aider à remuer la potion.

Elle leva les yeux vers lui, choquée. Non seulement leur professeur ne les touchait jamais, mais il ne les appelait jamais non plus par leur prénom. Ses camarades l'avaient aussi remarqué.

« Euh, merci professeur, » balbutia-t-elle en sentant la chaleur de sa main.

C'était sans doute le mot 'professeur qui interrompit sa rêverie et le ramena à la réalité, puisqu'il lâcha sa main et commença à s'éloigner d'elle.

« Heureusement, vous ne l'avez pas gâchée, Granger, » lança-t-il d'un ton coupant.

Elle hocha la tête et essaya de s'empêcher de rougir, sans pour autant très bien y arriver.

ooooooooooooooooooooooooo

« Juste quelques instants, » dit le professeur Snape en s'approchant d'elle dans un couloir un peu plus tard dans la même journée.

Il passa à côté d'elle et se dirigea vers la volière sans même attendre de voir si elle le suivait. Elle s'apprêtait à monter les marches de la volière lorsqu'une main l'agrippa et l'arrêta dans son élan.

« Pas là haut, ici, » dit-il en montrant un petit coin sur le côté.

« Monsieur ? » demanda-t-elle en enroulant sa cape autour d'elle pour se protéger du froid. Ils étaient sur le toit de l'une des ailes du château, et le vent soufflait fort à cet endroit.

« Je m'excuse pour mon comportement en classe aujourd'hui, » dit-il en détournant les yeux pour observer le lac.

« Ce n'est pas grave, monsieur, » dit-elle en se rapprochant de lui pour mieux voir son visage. « J'ai failli vous appeler Severus quasiment à chaque fois. »

« Je devrais mieux me... contrôler. » dit-il en grimaçant.

« Tout le monde fait des erreurs, » dit-elle en lui touchant le bras. Bizarrement, il ne s'écarta pas.

« J'ai été un espion pendant des années... » murmura-t-il dans un soupir.

Elle hocha simplement la tête. Elle laissa retomber sa main et observa silencieusement le lac à côté de lui.

« Peut-être que nous avons fait une erreur en ne vous écartant pas de moi en 1977, » dit-il en regardant l'eau.

« Je n'ai pas très envie de vous blesser, monsieur. » dit-elle.

« Et vous croyez que votre subite disparition de ce monde ne va pas me blesser, quand nous aurons trouvé une solution ? » demanda-t-il d'une voix lasse.

« Nous ne savons pas si je vais partir, monsieur » dit-il en observant son visage figé. « J'ai existé d'une certaine manière dans ce monde auparavant... qui nous dit qu'il n'y a pas une autre moi pour prendre... »

« Parce que je n'ai jamais autant de chance, Hermione, » dit-il calmement. « Nous trouverons une solution et tu quitteras cette époque. Peut-être que tu disparaîtras simplement avec tous les souvenirs que tu as laissés, peut-être que tu auras subitement disparue et que nous te chercherons, ou peut-être que le Dumbledore de 1977 nous servira une histoire de tragédie familiale, de déménagement, ou de changement d'école qui te rendra injoignable. »

« Peut-être, » dit-elle tristement.

Ils restèrent ainsi en silence pendant un quart d'heure avant qu'il ne reprenne la parole.

« Je pense que tu ne devrais plus assister à mes cours, » dit-il finalement en se tournant vers elle. « Mon dérapage d'aujourd'hui est directement lié aux sentiments que je commence à éprouver pour toi en 1977. »

Elle le regarda, surprise par cet aveu.

« Je vais te donner un projet d'étude indépendant, qui te sortira de ma classe pour longtemps, et ainsi, nous éviterons toute autre situation gênante. » dit-il en observant ses réactions. « Nous nous verrons régulièrement pour que tu me montres tes progrès, et pour que je puisse te guider dans tes études. »

« Mais, mes ASPIC, Severus ? » dit-elle, inquiète.

« Nous savons tous les deux que tu aurais pu passer tes ASPIC il y a des mois avec des notes excellentes, Hermione. » lui dit-il gentiment. « Je t'offre une chance d'aller encore plus loin que les ASPIC tout en étudiant ici. Si tu veux continuer à faire des potions, ce sera une preuve de ton bon cursus dans cette école. »

Elle se perdit dans ses pensées un moment, réfléchissant à son offre. Même si elle ne voulait pas arrêter ce cours, un projet indépendant lui donnerait plus d'expérience, et le fait qu'il la touche et l'appelle Hermione en cours avait trop attiré l'attention...

« J'accepte, » dit-elle.

« Bien, » dit-il en se tournant vers elle. « Viens me voir demain avant le dîner pour que nous parlions de tout ça. »

Elle hocha la tête.

« Tu devrais redescendre, Hermione, » dit-il en la voyant se blottir dans sa cape de plus belle. « Tu as les joues rougies par le froid. »

Elle lui sourit et s'éloigna doucement. Quand elle se retourna, elle vit une silhouette solitaire observer le lac.

« Severus ! » l'appela-t-elle par-dessus le vent.

Il se tourna pour la regarder, surpris qu'elle soit toujours là.

« Il n'y a pas que toi qui a des sentiments en 1977, » dit-elle en rougissant.

Il hocha la tête pour dire qu'il avait compris, et une étincelle passa brièvement dans son regard avant qu'il ne retourne à son observation du lac.