Joyeux anniversaire Uki chou...


50 nuances et plus encore...

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Un samedi soir sur la terre...

Deadpool, super héros de son état, végétait dans son canapé, les yeux rivés sur l'écran d'un film en streaming (téléchargé illégalement, cela va de soi). Il avait bien du mal à s'accrocher à l'intrigue, bien trop occupé à régler ses comptes avec lui même en engueulant la petite voix dans sa tête.

« De toute façon, tu ne peux pas comprendre !

- Comprendre quoi ? T'es un imbécile avec ta bestiole.

- Ma QUOI ? Tu ne parles pas de Spidey-chou comme ça, je te l'interdis !

- Sinon quoi ? »

Deadpool soupira, serra les dents et se donna une énorme gifle. Il eut mal, cela va de soi aussi.

« Tu te ramollis, Wade. C'est lui qui te ramollit ! T'es un tueur et tu te laisses mener par le bout du nez.

- Absolument pas !

- Oh, pardoooon... le bout de la bite, c'est vrai. »

Wade s'apprêtait à répondre quand son portable sonna. Son cœur battit plus vite quand il vit que c'était de son amant. Un peu plus tôt, ils s'étaient disputés pour une sombre histoire de bouquets de roses.

« 1000 roses rouges, ça faisait beaucoup.

- Je te merde ! »

Déjà deux sonneries et Deadpool s'empressa de répondre.

« Darling !

- Wade, commence pas ! »

La voix de Peter était hargneuse, un peu traînante... les images défilaient sur l'écran, le film et la réalité.

« Peter, tu as bu ?

- Hein ? Mais non !

- Où es-tu ?

- Où je suis ? Mais à la fête du journal, là où tu n'as pas voulu m'accompagner, triple buse !

- J'arrive ! »

Un coup de téléporteur plus tard, un géant en combinaison rouge et noire se glissait entre les ombres. Il y avait un monde fou, ça riait, discutait fort, ça dansait. Il ne mit pas longtemps à repérer Peter, encore son téléphone à la main et qui semblait fulminer. Il venait en effet de lui raccrocher au nez. Alors qu'il le vit se diriger vers les toilettes, le héros sourit et gloussa dans son masque. Quelques secondes plus tard, il se matérialisait dans la cabine alors que Peter avait déjà la main sur sa braguette et sursautait.

« Putain, Wade !

- Peter, my love, … »

Le jeune homme lui colla une main sur la bouche. Derrière la porte mince, des voix, ses collègues et il ne tenait pas à se faire surprendre dans cette situation... inconfortable. Il chuchota.

« Wade, qu'est-ce que tu fous là ?

- Et toi ?

- Ben, à ton avis ?

- Tu viens vomir ?

- Hein ? Mais non !

- T'es bourré donc tu vas vomir.

- Non mais... t'es complètement à la masse, je ne suis même pas bourré.

- S'il ne vomit pas, ça n'ira pas...c'est dans le fiiiiiilm.

- Peter, mets-toi un doigt dans la gorge.

- Tu me fatigues.

- YESSSSS ! »

Deadpool avait hurlé mais Peter n'eut pas le temps de s'en offusquer, son amant l'avait déjà empoigné et téléporté jusqu'à la chambre de l'araignée. Ce dernier eut envie de l'étrangler de ses mains.

« Bon sang, Wade, mais qu'est-ce qu'il te prend ?

- Tu as dit que tu étais fatigué, on va se coucher.

- Non mais t'es pas bien, il est 21h00 !

- Dans le film, ils passent leur première nuit à dormir, le script, faut suivre le script ! »

Dans un élan de pure tendresse un peu bestiale, Wade le serra contre son torse à l'étouffer. Peter se débattit puis cessa de le faire, renonçant tout simplement face à la force brute de son cinglé d'amoureux. Mais alors qu'il était totalement amorphe, il se sentit soulevé de terre brutalement, atterrir le ventre sur les genoux de Deadpool et PAF !... il venait de se faire claquer la fesse si fort qu'il en garderait la marque des doigts, à n'en pas douter.

« Wade ! Non mais ça va pas ?! »

Et Paf ! Une deuxième.

« Hey, mais ça fait mal ! »

Et paf !

« Bon sang Wade, Tante May va finir par entendre. »

Cette fois, la claque suivante ne vint pas.

« Peter-darling, tu vas adorer, regarde ce que j'ai amené ! »

L'araignée se retrouva projetée sur le lit alors que Wade se précipitait sur un énorme sac de sport et en sortait tout un attirail. Martinets, menottes de cuir, fouet, cravache, godemichets... puis d'autres dont il ne savait même pas à quoi ça servait... bien qu'il ait un sérieux doute.

« Wade... c'est quoi tout ce cirque ?

- J'ai fait quelques courses.

- Je vois ça... mais tu comptes essayer ça sur moi ? T'es cinglé !

- Ce qu'il peut être coincé. »

Wade ignora la petite voix désagréable.

« Toutes les filles craquent pour le SM, je le sais, je l'ai vu !

- J'aimerais bien savoir où... non, ne me réponds pas. Et au cas où, je ne suis pas une fille !

- Héhé, ça, je le sais. Mais j'ai vu le fiiiilm...

- Quel film ?

- 50 nuances de...

- STOP ! N'en dis pas plus. »

Peter se prit la tête dans les mains, Wade était si influençable... et cinglé...

« Alors, par quoi on commence ?, s'impatienta Wade.

- Par rien du tout ! Va prendre une douche froide !

- Mais...

- Tout de suite ! »

Le géant avait tellement l'habitude de faire tout ce qu'il disait (ou presque), qu'il sortit de la chambre. Peter soupira, c'était la pire soirée depuis bien longtemps. Wade avait souvent des idées tordues mais là, c'était le pompon. Alors qu'il se désolait, il entendit un cri féminin.

« Aaaaaaaaaah ! »

Peter se relava d'un bond en reconnaissant la voix de sa tante et se précipita dans le couloir.

« AAAAAAAAAAAAAAH, MES YEUX ! »

Il faillit percuter Deadpool qui courait dans l'autre sens en hurlant plus fort que la vieille dame. Tante May... Wade Wilson à bloc... une salle de bain... mon dieu, cette journée n'allait donc jamais finir ? Le héros s'était précipité dans la chambre alors que Tante May sortait, enveloppée d'un peignoir, les cheveux trempés.

« Peter...

- Je sais, je sais. T'en fais pas, je m'en occupe. »

Peter retourna dans sa chambre juste au moment ou Wade collait son doigt dans son oeil et le faisait sortir de son orbite.

« Oh mon dieu, Wade ! Ce n'est quand même pas à ce point là.

- Tiens, mon œil ! »

Le géant éclata de rire alors que Peter était au bord de la nausée, ce qui l'irrita encore plus.

« Bon, je retourne à ma soirée, toi, fais ce que tu veux mais ailleurs. »

Deadpool s'arrêta de rire immédiatement.

« Peter, tu vas pas me laisser tout seul, je veux paaaas !

- Tu es lourd, là.

- Il te jette, encore ! Il ne veut pas de toi, pourquoi tu t'accroches ? »

Wade faillit répondre de vive voix mais il n'en fit rien, se contentant de fixer le jeune homme en face de lui.

« Tu préfères ces gens à moi.

- Mais non. Mais... oh puis, j'ai plus envie de me prendre la tête avec toi, tu m'énerves.

- Reste, on va bien s'amuser et...

- J'ai envie de sortir, on ne fait jamais rien tous les deux à part se coller devant la télé. J'en ai marre, je veux plus que ça, comme... »

Peter s'interrompit mais l'intelligence de Deadpool fit facilement le lien.

« Comme avec Gwen ?

- T'es rien pour lui.

- Je... non, ne parle pas d'elle.

- Qu'est-ce qu'elle avait de plus que moi ?

- Elle était parfaite, t'es monstrueux et con. »

Cette fois, ils y étaient. Première conversation sérieuse entre eux et Peter n'aimait pas, vraiment pas.

« Wade, vous n'avez rien de comparable.

- Je ne suis pas une femme, je n'ai pas de seins, je ne suis pas sociable alors qu'est-ce que tu fous avec moi ?

- Tu n'es pas mortel, voilà, t'es content ?! »

C'était dit, comme une bombe.

« C'est pour ça que tu as accepté, juste parce que je ne peux pas mourir ?

- … Wade, s'il te plaît, arrêtons-là et viens avec moi.

- Pourquoi ? Tu veux exposer ton monstre ?

- Wade... »

Mais il s'était déjà volatilisé. Peter soupira. La mort de Gwen l'avait anéanti, il avait bien cru qu'il n'y survivrait pas puis Deadpool avait débarqué de nulle part, le considérant comme un héros. Il était dingue, aucun doute mais il devait bien reconnaître qu'il lui devait sa survie. Il n'était pas gay mais avec lui, c'était si simple, il ne pouvait mourir alors il s'y était attaché, accroché comme à une bouée de sauvetage. Puis il le faisait rire, l'énervait, le sortait de sa torpeur.

Mais au fond, que savait-il de lui ? Rien ou presque. Il n'avait jamais vu son corps qu'il s'obstinait à cacher, il ne connaissait de sa peau que le bas de son visage quand il soulevait son masque pour l'embrasser. Il y a peu, ils étaient allés jusqu'au bout, une étreinte maladroite où seul Peter s'était retrouvé nu, caressé par des mains gantées. Sur le coup, ça l'avait arrangé, Wade lui avait dit que son corps était mutilé, laid et ainsi, il avait pu oublier, juste se perdre dans les sensations de cette bouche trop audacieuse, de ces doigts trop ingénieux, de ce sexe trop fabuleux. Entre ses bras, il avait tout oublié, même pour un instant.

Et tout à coup, la chambre lui sembla vide, trop silencieuse. Et s'il ne revenait pas ? Cette pensée lui serra le cœur et en clin d'oeil, il enfilait son costume et sautait dans le vide.

OoO

Spiderman arpentait New-York au bout de son fil, flirtant avec les buildings, les voitures qu'il frôlait. Deux heures qu'il virevoltait, sans succès. Mais où pouvait-il être ? Puis entre les bruits de moteurs et de klaxons, il entendit une fusillade. Et Si... ?

Derrière des hangars déserts, il trouva tout un gang, occupé à tirer sur un Deadpool qui semblait en colère. Ses sabres fendaient l'air à une vitesse telle que même son œil surnaturel ne pouvait suivre le mouvement. Puis Wade tressaillit, atteint par une balle... puis une autre... puis une autre... sans qu'il ne réagisse, à part tressauter sous les impacts.

« Mais bordel, qu'est-ce qu'il fout ? », s'interrogea Peter brièvement.

Un frisson glissa le long de sa colonne vertébrale. Tentait-il de mourir ? Non, il ne pouvait pas, même la tête tranchée, il survivrait. Mais alors...

Ni une, ni deux, il tendit la main, la toile jaillit, s'enroula autour du super-héros surpris et tira, le hissant vers lui. Puis de son autre main, il accrocha un autre filin et fila entre les immeubles, son fardeau accroché à lui. Silencieux. Et c'était si étrange de ne pas entendre sa voix lui donner des surnoms idiots ou jacter sur tout et n'importe quoi. Il était vivant, n'est-ce pas ? L'angoisse lui coupant le souffle, il s'arrêta, accrocha le fil à un escalier de secours dans une ruelle sombre et laissa son ami pendu, la tête en bas. Il n'osait le regarder de peur de constater qu'il ne soit plus là, c'était impossible mais il ne parvenait pas à s'en convaincre.

Il pleuvait, un crachin tout fin qui imbibait les vêtements, refroidissait la peau, s'incrustait, partout. Et Peter n'avait jamais eu aussi froid, à part quand Gwen... non, il ne fallait pas y penser. Il souleva son masque, il avait besoin d'air, l'oxygène ne semblait plus pouvoir entrer dans ses poumons. Hors de l'eau, il se noyait. L'eau, qui sortait de ses paupières closes, se diluant dans les gouttes de pluie. Et un sanglot lui échappa. Un autre, puis un autre, ça l'étranglait.

« Wade... Wade, me fais pas ça... J'y arriverai pas sans toi...

- Peter d'amour ? »

L'air revint, lui broyant les côtes en entrant dans sa poitrine si violemment. Et cette fois, il leva les yeux. Deadpool le regardait, la tête à l'envers, se balançant ridiculement dans son cocon de soie, bercé par les bourrasques qui s'infiltraient dans la ruelle.

« Wade, souffla Peter du bout des lèvres.

- Tu vois, tu y es venu mais il fallait le dire que tu préférais que ce soit moi qui sois attaché. Je ne suis pas contre. Puis la fessée, tu peux aussi... »

Il fut brusquement interrompu par une bouche qui se posait sur la sienne, son masque rabaissé jusque sous son nez. Une bouche impatiente, un baiser saveur salée. Sans grande difficulté, le sabreur sortit une main de son carcan et saisit la nuque, rapprocha son jeune amant pour une caresse des lèvres. C'était si bon, si doux.

OoO

Quelques minutes plus tard, ils étaient téléportés dans la suite d'un hôtel luxueux.

« Wade, qu'est-ce qu'on fait là ?

- Rien n'est trop beau pour mon araignée chériiiiie !

- T'en fais trop. »

Le sourire carnassier de Deadpool fleurit aussitôt et il se jeta sur les lèvres offertes. Il les dévora. Entre deux rires, des baisers. Puis la voix changea, gémissements, souffles rauques, soupirs. Et cette fois, Peter prit l'initiative de le déshabiller. Il vit cette peau mutilée, outragée et pourtant, il ne parvenait pas à la trouver repoussante. Non, car c'était le secret de Wade, l'acte le plus intime qu'il pouvait lui offrir, lui faire assez confiance pour se laisser voir, regarder, toucher.

Une main, des mains qui caressaient, des bras qui enserraient. La peau était chaude, granuleuse, faite de collines et de valons à explorer. La fièvre montait, doucement, sûrement, un peu maladroitement.

« Tu es si beau, Peter. »

Wade avait une voix rauque, un peu émue devant ce corps svelte, si parfait. L'araignée lui sourit et posa les lèvres dans son cou, l'embrassant, le léchant, le respirant.

Les érections se frottaient, s'excitaient, les corps se pressaient. Ce n'était pas doux mais c'était tendresse. Les corps s'emmêlaient, pêle-mêle, échanges de faveurs, les bouches engloutissaient le sexe de l'autre, en même temps, se synchronisaient, suivaient les assauts de l'amant.

Le désir montait, urgent, le plaisir surmontait, démontait l'instant, menaçait bien trop tôt.

Wade se dégagea le premier, recouvrit son homme, l'embrassa. Et d'un mouvement de reins après une préparation succincte, l'empala. Les cuisses offertes se contractèrent, douleur transitoire, instant précaire qui mourut dans une décharge électrique. Plaisir extatique.

Les baisers ravageaient la bouche de l'autre, la capturaient, la délaissaient pour reprendre un peu d'air puis revenaient, inlassablement.

Les hanches se poursuivaient, dos cambrés, dos courbés, arque-boutés. Wade maintenait la cadence, se perdait dans les sensations de son sexe si délicieusement serré, prisonnier, jusqu'à l'extase.

Puis les corps se vautrèrent, luisants de sueur, les cœurs tambourinaient puis se mirent en sourdine. Peter se lova contre son amant, déposant un dernier baiser au creux de son épaule. Wade tira la couverture sur eux, souriant béatement.

« Hum, Peter chéri, tu sais, les affaires que j'ai laissé chez toi...

- … J'y réfléchirai.

- Tu pourras m'appeler Christian.

- Non mais ça pas pas ?!

- Anna alors.

- Ferme-la ou je te bâillonne tout de suite ! »

Pour la première fois depuis bien longtemps, Peter s'endormit sans se sentir angoissé ni tiraillé par ses souvenirs et pour la première fois depuis longtemps, Wade n'entendit pas une petite voix vicieuse dans sa tête qui lui murmurait : Personne ne t'aime...


Du rire, de la guimauve, tout y est ;)
Encore un joyeux anniversaire Darling