Quand Éros rencontre Thanatos

Le Cercle des Reviewers Anonymes :

Daidaiiro30 :
Haha oui, c'est pas théâtrale du TOUT ! On a toujours besoin de Peverell xD Il en faut absolument !
T'inquiète Draco va s'en sortir !
Je sais, je sais, ça me fait tout bizarre de finir ! J'espère que l'épilogue sera à la hauteur :D Merci beaucoup, à bientôt !

Sarah : J'aime bien tes petites reviews rapides ! Elles sont pas si rapides, toujours mignonnes !
Ah bon bah ça va, sinon je t'aurais fait un petit résumé bien pas clair xD
Loki c'est l'un de mes personnages préférés au cinéma ! Surtout grâce à Hiddleston que j'adore !
Ah alors il donne quoi Crimson Peak !
Oh quand même une vingtaine de chapitres y a de quoi être rassasié !
Graisse haha, j'y pense à chaque fois avec ce mot !
Mais oui voici la fin ! C'est triste, ça fait bizarre !
Merci beaucouuuuup ma petite Saraaaaah !
Gros bisous !
A bientôt !

Nashdoi : Je te réponds ici parce que je peux pas me connecter à facebook ! xD
Mais t'inquiiiiiièèèète y a pas de retard, la fic va pas disparaître donc t'es pas à la bourre ! Moi je le suis pour poster l'épilogue là !
Wouhouuuu j'aime bien surprendre :D
Merci beaucoup beaucoup ! Très contente que ça te plaise !
Merciiiiiii bisous !
A bientôt !

Guest : Oooh merci, c'est adorable ! Très heureuse qu'il t'ait plu ! A bientôt ! Bisous !

astaroth671 : Mais ouiiii, moi aussi ! C'est tout bizarre !
Tu auras un assez bon aperçu de ce que va être leur avenir sur l'épilogue, j'espère que ça te plaira.
Rêve à la suite, c'est bien de faire fonctionner sa propre imagination, ça s'arrête pas vraiment à l'épilogue :D
Merci beaucoup en tout cas, pour toutes tes reviews, c'est trop gentil !
A bientôt ! Bisous !

Note :

Nous voici donc au dernier chapitre et ça fait tout bizarre comme d'habitude !
Merci beaucoup à tous pour le suivi (acharné ? xD) de cette fic ! Pour tous les ajouts en alerte et favoris ! Vous êtes topissimes, et c'est rien de le dire !
MERCI BEAUCOUP !
Je vous donne rendez-vous en bas et je vous souhaite bonne lecture !


Epilogue

Eridan Sigrid-Potter était assis dans la cuisine du manoir Potter, une main glissée dans ses cheveux bruns en bataille. Ses grands yeux gris suivaient les fines lignes d'écriture du journal levé devant lui. Un pli concentré animait son front et son visage fin, à la mâchoire déjà anguleuse malgré son jeune âge. Il allait avoir quinze ans demain et en paraissait aisément deux de plus. Heureusement, son anniversaire tombait pile sur les vacances de Noël. La plupart des élèves qui le pouvaient rentraient, vivement poussés dehors par l'école qui connaissait une hausse inexplicable des effectifs de jeunes sorciers depuis quinze ans. Une sorte de baby-boom sorcier à échelle mondiale qu'aucun spécialiste n'avait su justifier.

C'était le premier jour des vacances et sa Tante Hermione avait dû le ramener à la place de ses parents, partis en déplacement. Il ne les verrait probablement qu'aujourd'hui, à sa grande déception. Il ne l'aurait avoué pour rien au monde, mais ils lui manquaient de manière encore plus aigüe depuis qu'il avait ramené sa grosse valise dans le manoir vidé de tout occupant à l'exception de Creepy, le vieil elfe de maison familial qui l'adulait complètement.

Le jeune homme fronça légèrement son nez pointu et poussa un soupir d'exaspération, suivi d'un juron. Il abattit avec lassitude le journal sur la table de la cuisine. Le choc fit trembler sa tasse de thé qui se déversa sur la une. Malgré la tâche qui s'étendait on pouvait encore lire le gros titre et le court article à sensation dessous.

« Hélios et Æther ont encore frappé !

Alors qu'un groupuscule donnait du fil à retordre aux Aurors depuis quelques mois, le Ministre s'est résolu à faire appel aux services du Maître de la Mort et de son époux. Le résultat ne s'est évidemment pas fait entendre, puisque le réseau des Adorateurs de Morgane a été mystérieusement démantelé. Quand les autorités sont arrivées sur les lieux indiqués dans un courrier adressé au Ministre, le symbole des reliques de la mort avait été encore une fois gravé sur la porte et les membres du groupe avaient été mis hors d'état de nuire pour quelques heures.

Malgré les récents événements et le grand nombre d'interventions qui ont précédé ceux-ci, nous en savons toujours aussi peu sur le couple Peverell. Leurs détracteurs sont aussi nombreux que leurs admirateurs. Mais ni les uns ni les autres ne sont parvenus à ce jour à démasquer ces bandits sans masques. »

Le jeune homme soupira à nouveau lourdement en louchant un peu sur le gros titre. Encore une lubie de ses parents. Hélios et Æther Peverell était devenus leur double identité, celles de sortes de justiciers un peu flippants. Personne ne soupçonnait que derrière ces deux individus se cachaient Lucius Malfoy et Harry Potter. Et personne ne devait jamais l'apprendre. Eridan, avait fini par le découvrir en tombant sur Harry, son père, un soir, filant à toute vitesse à travers le manoir sous l'apparence d'un grand homme blond. Il ignorait qui avait le plus eu peur à ce moment-là, mais les deux avaient appelé la même personne simultanément : Lucius.

Le jeune homme allait se relever quand un bruit sourd le fit bondir plus brusquement que prévu hors de son tabouret. Il lorgna la fenêtre de la cuisine et s'approcha de la masse informe qui tentait de se rétablir de l'autre côté de la vitre. Il ouvrit la fenêtre avec un sourire narquois.

Le hibou qui avait percuté la vitre se releva tant bien que mal et entra à pas chancelants dans la pièce. Le garçon lui tendit le bras et le volatile grimpa dessus.

– Encore des soucis avec les fenêtres, Edgard ? dit-il d'une voix moqueuse en lissant les plumes du très vieil animal.

Celui-ci émit un son discret et tendit sa patte à son propriétaire. Le brun saisit l'enveloppe et la décacheta, déposant le hibou sur son perchoir. Il s'empressa de déplier la lettre, reconnaissant l'écriture fine et noble sur l'enveloppe.

« Mon insolent petit frère,

Je prends le risque de t'envoyer ce court message avec Edgard à défaut d'avoir un autre hibou sous la main. Il a l'air encore plus miteux que d'habitude et j'ai peur qu'il claque en chemin. Néanmoins, il a deux jours pour te remettre ce pli, cela devrait être suffisant pour qu'il te transmette cette information : je rentrerai la veille de ton anniversaire au matin. Essaye d'avoir une tenue correcte, tu sais que je déteste te voir traîner dans tes vieux joggings moldus ! Ton père t'a vraiment donné des mauvaises habitudes d'une inélégance rare.

Affectueusement,

Ton grand frère préféré.»

Le jeune homme eut un regard horrifié et baissa les yeux sur son jogging et son débardeur qui lui servaient de pyjama. La veille de son anni… Par la barbe de Merlin, c'était aujourd'hui ! Il se précipita à l'étage pour s'habiller mieux mais, avant même qu'il ait pu faire trois pas, des grognements s'élevèrent derrière la porte d'entrée. Celle-ci s'ouvrit en grande pompe sur un homme blond de haute stature, habillé d'une élégante robe de sorcier grise. Buck, l'hippogriffe de la famille, le saluait à sa manière, à grand renfort de glatissements et de battements d'ailes intempestifs dans la figure.

– Dan, aide-moi ! grommela l'homme en tentant de refermer la porte sur l'animal.

– Non, c'est bien trop drôle de voir le grand Draco Malfoy galérer avec un hippogriffe, répliqua le jeune homme, hilare.

Draco lui lança un regard assassin et parvint enfin à refermer la porte qui coupa net le son désapprobateur de Buck. Il se plaqua contre la porte, essoufflé. Il releva le regard sur son jeune frère, de quinze ans son cadet. Celui-ci avait les bras croisés et les yeux pétillants de manière infernale. Il avait bien grandi depuis deux mois. Trop. Il allait dépasser Draco, c'était certain.

– Qu'est-ce que je t'avais dit sur ta tenue ? le héla celui-ci avec une moue désapprobatrice.

– Edgard vient d'arriver, je suis réveillé depuis… quelques minutes seulement, répliqua immédiatement le plus jeune.

– Et alors ? Ce n'est pas une tenue correcte, même pour dormir.

Il y eut un long silence où chacun se toisa d'un air mauvais. Puis un large sourire envahit les lèvres des deux parties et Draco ouvrit ses bras. Eridan se jeta dedans et lui rendit son étreinte puissante.

– Tu m'as manqué en Inde, tu aurais adoré les vieux sortilèges que j'ai appris là-bas, lui souffla Draco.

– Tu m'as manqué partout, répliqua le plus jeune avec un rire.

Draco passa une main affectueuse dans ses cheveux.

– Ah… J'ai tellement de choses à te raconter ! s'exclama le brun, le nez enfoui dans le cou de son frère. Teddy aussi voulait te voir !

– Tu commenceras par m'expliquer comment tu as pu autant grandir depuis la dernière fois, dit Draco en l'éloignant de lui un instant, le tenant par les épaules.

– Astoria n'a pas pu venir ?

– Non, elle a dû rester sur place, on avait fait une escale par Paris. Un seul trajet de plus aurait été risqué avec la grossesse et sans ton père, les transports moldus sont… compliqués. Elle est vraiment déçue et je peux t'assurer que son cadeau rattrape largement son absence. Harry doit la ramener dans trois jours sur Londres en avion, je crois.

Eridan sourit à son frère, appréciant le pétillement dans ses yeux sous l'arrivée imminente du petit être qui ferait de Lucius un grand-père…Un grand-père…Par Merlin.

Avant même qu'il ait pu répondre, des voix s'élevèrent à nouveau derrière la porte. Draco n'eut pas le temps de réagir que le panneau de bois s'ouvrait à la volée, le percutant de plein fouet dans le dos. Il bascula en avant, retenu à grande peine par son jeune frère qui posa des yeux ronds sur la porte.

Harry Potter entra en grande pompe, tentant de se dépêtrer de sa cape trempée. Ses cheveux brunirent à vue d'œil alors que l'alliance de Loki changeait son apparence. Mi-longue, brune et indisciplinée, sa chevelure était dégoulinante d'eau et il pestait furieusement en tentant de se dégager de sa capuche.

– Harry, dépêche-toi, il y a un liquide vert qui commence à attaquer ma chemise, intervint une voix grave et glaciale depuis le perron.

– Oh tiens, salut Draco ! lança Harry en ignorant superbement le propriétaire de ladite voix, toujours dissimulé derrière la porte entre-ouverte. Comment va Astoria ? Tu lui as dit que je venais dans trois jours, j'ai récupéré des tas et des tas de chocolats divins en Suisse il y a trois semaines, on va pouvoir s'occuper dans l'avion… et grossir un peu !

Il était âgé d'une trentaine d'année et faisait facilement dix ans de moins, comme si le temps n'avait eu aucune emprise sur lui. Seuls ses yeux verts semblaient luire chaque année un peu plus, garants d'une joie de vivre plutôt communicative. Il tapota l'épaule de Draco et n'aperçut qu'à ce moment-là le plus jeune, encore dissimulé derrière son frère aîné. Un large sourire illumina le visage d'Harry et il voulut aussitôt fondre sur son fils. Draco tenta de s'interposer.

– Non, Potter ! Fichu père poule ! Tu ne l'étoufferas pas maintenant, tu es recouvert d'eau et de… qu'est-ce que c'est au juste ? protesta le blond, l'air soudain dégoûté.

– C'est « beau-papa » pour toi, Draco, ironisa Harry en roulant des yeux.

– C'est l'acide magique expérimental d'un sorcier hongrois, répondit une voix derrière la porte. Et ça m'attaque le bras, ma tendre moitié…

– Il ne ment pas, appuya vivement Harry. Saloperie d'acide… Ta tendre moitié cherche une solution mais… Ah putain ! Ça brûle !

– Aucune élégance, souffla la voix avant de murmurer quelques sortilèges de nettoyages.

Harry l'imita et essaya plusieurs sorts. Au bout de quelques grognements, il trouva le bon et bientôt le liquide disparut.

– Lucius, reste calme et essaye d'utiliser ce sortilège de nettoyage que Molly nous avait montré, se réjouit le sorcier.

Un marmonnement sourd se fit entendre, puis le silence.

– Tout va bien ? osa Harry.

– J'ai connu pire.

– Tu vois que j'avais bien fait de te forcer à rester quand elle nous a déballé tous ses livres de ménage sorcier !

Un silence éloquent et rancunier lui parvint et il sourit.

– Draco, laisse-moi étouffer mon fils comme je veux, prononça Harry d'un ton menaçant.

Eridan contourna habilement Draco et avança sur son père. Celui-ci l'attira dans une étreinte solide, plaquant un long baiser sur sa tempe. Eridan lança un regard arrogant à son frère aîné.

– Ça ne vient pas de moi cet air hautain, marmotta Harry avant de relâcher son fils.

– Nos excuses pour hier, nous étions occupés, intervint soudain Lucius.

Il se débarrassa de l'alliance de Loki et son apparence se brouilla un instant avant de laisser place à un homme presque inchangé depuis dix ans, toujours blond, élancé, les yeux gris perçants semblables à ceux de ses deux fils. Il arborait un air froid qui fondit peu à peu quand son dernier-né s'approcha pour une étreinte brève. Harry couva discrètement la scène du regard. Même quinze ans après la naissance de ce gamin, il n'arrivait toujours pas à se figurer Lucius Malfoy en bon père de famille. Pourtant, il avait été exemplaire, solide, sévère lorsqu'il le fallait, à l'écoute et incroyablement calme en toute circonstance. Là où Harry avait été peut-être un peu plus désordonné et prêt à lui apprendre comment se mettre dans les ennuis jusqu'au cou.

Lucius posa un regard fier sur ses garçons, dont le cadet était presque aussi grand que son aîné. Ce dernier s'approcha et étreignit plus brièvement son père et Lucius s'enquit de l'état d'Astoria, dirigeant son fils vers le salon.

Harry posa son bras autour des épaules d'Eridan et le fit suivre les autres.

– Ton père a réalisé seulement cette semaine qu'il allait être grand-père, il n'a pas dit grand-chose mais tu aurais vu son air sérieux pendant trois jours consécutifs. J'ai gagné le pari, argua Harry en tendant la main.

– Mais c'est pas juste, j'avais parié sur la semaine de l'accouchement !

– Et moi sur celle d'avant, nous sommes encore sur celle d'avant. Tu ne me battras jamais à ce petit jeu-là !

Eridan hésita puis lui donna quelques pièces. Harry lui ébouriffa les cheveux et glissa discrètement quelques gallions dans la poche de son fils comme dédommagement. Celui-ci ne s'en aperçut pas vraiment et se détacha de son père.

Eridan se laissa tomber dans un fauteuil sans élégance ni manière sous le regard désapprobateur de Lucius et Draco. Harry l'imita et se prit le même regard.

– Quoi ? demanda-t-il innocemment alors que Lucius prenait place plus modérément sur le bras du fauteuil de son compagnon.

Draco s'installa également dans un fauteuil et un silence agréable s'installa, seulement troublé par les crépitements du feu sur les bûches dans la cheminée. Lucius sondait discrètement son compagnon, à la recherche d'une blessure suite à leur retour en catastrophe de Hongrie. Harry avait sans doute été épuisé par le transplanage, mais n'en laissait rien paraître, arborant un sourire doux en observant son fils. Néanmoins, il sembla sentir le regard insistant sur lui et, doucement, il enroula sa main autour de celle de son compagnon qui sourit au contact de l'alliance. Leurs doigts se mêlèrent en une étreinte ferme mais tendre.

Draco leva les yeux au ciel et les deux autres l'ignorèrent. Eridan affichait le sourire de l'habitude. Ses géniteurs étaient si différents l'un de l'autre qu'il avait craint, enfant, qu'ils ne finissent par se séparer. Ils se disputaient pourtant rarement et lorsqu'ils le faisaient, c'était assez spectaculaire pour que les vitres du salon explosent. L'Angleterre en avait même tremblé une fois et il avait alors compris que ses parents n'étaient pas vraiment ordinaires.

Étrangement complémentaires et silencieux sur leur relation, tous leurs gestes trahissaient pourtant leur besoin d'être dans le périmètre visuel et physique de l'autre. Il ne s'agissait parfois que d'effleurements, de baisers volés qui laissaient l'autre songeur, de mots murmurés au creux de l'oreille. Il les avait pourtant surpris assez régulièrement dans des étreintes un peu plus enflammées et c'était le signal pour lui de simplement changer de pièce et de s'enfermer très loin au plus vite, souvent évacué d'urgence par Draco.

Ils étaient tactiles. Juste assez pour le rassurer, mais pas trop pour qu'il ne vive pas l'horreur que connaissaient Rose et Hugo avec leurs parents qui étaient assez démonstratifs.

Draco se décida à briser le silence confortable.

– Dites-moi que par « occupés » tu n'entendais pas qu'il s'agissait d'une autre affaire Peverell ? supplia-t-il presque à l'intention de son père.

Les deux amants échangèrent un regard de connivence.

– Si, c'en était une, confirma à leur place Eridan avec un sourire exaspéré. J'ai lu un article à propos de votre petite intervention auprès des Adorateurs de Morgane. Bien joué. Mais par pitié arrêtez de prendre des risques comme ça.

Harry éclata de rire, comme s'il se remémorait un souvenir particulièrement drôle, le regard vague.

– C'est beaucoup trop amusant, répliqua-t-il avec un coup d'œil compatissant sur son fils.

– Dangereux, tu veux dire.

– Non, Harry a toujours aimé jouer avec sa vie, ce n'est pas une nouveauté, intervint Draco en se pinçant l'arête du nez. Vous allez finir par vous attirer des ennuis.

Lucius et Harry échangèrent à nouveau un regard. Le plus vieux eut un sourire absent qui se transforma en pétillement comme à l'évocation de quelque chose d'extrêmement agréable.

– C'est fort peu probable, ça fait près de quinze ans que ça dure, murmura-t-il. Dites ça à ce mage noir hongrois englouti dans son propre acide il y a quelques heures.

Harry éclata de rire devant la mine blême des deux autres.

– Et c'est ce qui nous permet d'être Nell Sigrid et Harry Potter ici-même avec toi. Si Hélios et Æther Peverell n'existaient pas pour couvrir nos arrières, l'attention serait sans arrêt centrée sur nous.

– Quelqu'un finira par le découvrir, marmonna Draco.

– Ça j'en doute. Et si ça arrivait, nous disparaîtrions quelques temps, répondit Harry avec un sourire entendu.

La discussion ne déboucha sur rien d'intéressant et Eridan n'obtint aucune autre information de ses parents. Il dîna avec eux et s'enfuit discrètement dans la grange par la fenêtre de sa chambre. Il avait pris l'habitude de bidouiller des motos moldues, expérimentant sur ces engins des choses et d'autres. Le premier modèle qu'il avait trafiqué avait été celui du parrain de son père, Sirius. Il savait que cet homme avait beaucoup compté pour son père et apprendre avec lui à réparer ces motos lui permettait de mieux comprendre quel genre d'homme il avait été avant sa venue au monde.

Il en entendait tant sur son compte qu'il avait parfois besoin de partager des moments simples avec l'homme qu'était Harry Potter et pas le puissant sorcier qui avait vaincu Voldemort. Il s'installa dans la grange, assis en tailleur au sol, et alluma le poste radio qui diffusait les habituels vieux CD de groupes de rock de son père. Il n'avait jamais songé à en amener d'autres. Ces musiques en bruit de fond étaient devenues une habitude. Une bonne habitude, comme l'odeur des croissants de Creepy le matin, ou le parfum de ses parents, de son frère et d'Astoria qu'il avait toujours connue.

Il saisit quelques outils et s'attela à démonter le dernier modèle que son père lui avait fourni. Au bout de plusieurs minutes, quelqu'un se racla la gorge à l'entrée de la grange. Il sursauta et se retourna. L'aura de son père, flamboyante, envahit la pièce. Eridan l'avait toujours perçue ainsi chez ses deux parents. Il avait toujours su détecter les auras, mais celles de ses parents étaient… les plus incroyables qu'il ait eu la chance d'observer. Même maintenant…

Ils lui avaient raconté leur histoire, brièvement, gardant sans doute certaines choses pour le temps où il pourrait les entendre. Le fait est qu'il était issu d'une union impossible, celle d'Harry Potter et Lucius Malfoy pourtant déclaré mort depuis des années. Personne n'était au courant, hormis quelques proches, comme sa Tante Hermione, son Oncle Ron, Astoria, Kingsley, Draco et Teddy.

Harry avança sur lui et s'accroupit à sa hauteur, lançant un coup d'œil critique à son avancée sur l'engin en piteux état. Sans se détourner de son analyse, sa voix s'éleva :

– Tu nous as manqué après le dîner. Ton père aurait voulu passer du temps avec toi il me tuerait s'il m'entendait dire ça, cela dit. Il est persuadé que tu n'aurais pas osé mettre un pied dehors vu le temps. Il te cherche dans tout le manoir.

– Pas toi, constata Eridan.

– Pas moi, je savais où te trouver. Tu es contrarié, chéri ?

Eridan écarquilla les yeux.

– Tu viens toujours ici quand quelque chose te tracasse, consentit à développer Harry en observant son fils.

Celui-ci baissa un peu la tête, ses cheveux bruns tombèrent devant ses yeux.

– C'est… Ce n'est pas vraiment important.

Harry lui attrapa le menton, l'air désapprobateur.

– C'est toujours important lorsque ça te concerne, ne t'avises pas d'en douter !

Malgré tout, le jeune homme garda le silence.

– Tu es inquiet pour nous ?

Eridan pinça les lèvres.

– Nous ne prenons aucun risque Dan, tout est calculé à l'avance. Tout est organisé à la seconde près, nous ne craignons rien, continua Harry en saisissant un tournevis avec lequel il s'appliqua à démonter la carcasse de la moto.

– À part peut-être tomber sur plus gros que vous, ronchonna son fils.

– Je suis désolé de t'avoir fait venir au monde dans quelque chose d'aussi complexe…, s'excusa soudain son père. J'aurai voulu que tout soit plus simple et Lucius aussi. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que ça le devienne, crois-moi. Tu sais que c'est important ce que nous faisons. Mais tu es notre priorité, tu le sais aussi. Donne-moi le chiffon, s'il te plaît, chéri.

– Votre priorité devrait être de rester en vie, rétorqua son fils en lui tendant le chiffon de mauvaise grâce.

Harry lui fila un petit coup à l'aide du tissu, suffisant pour faire râler Eridan.

– Et nous le sommes, depuis ta naissance nous effectuons ces missions et nous survivons, on ne nous arrêtera pas.

– Vous prenez des risques inconsidérés quand même, laissez-les se débrouiller avec leurs propres affaires. Pourquoi ça doit être vous ?!

– Non, Eridan, souffla Harry. Nous ne pouvons pas. C'est notre rôle, et ton père et moi n'y faillirons pas. Nous avons une dette envers ce monde. Une que nous ne voulons pas te laisser en héritage. Ni l'un, ni l'autre.

Il se coupa un instant puis reprit, le regard un peu vague !

– Penses-tu que, d'une manière ou d'une autre, tu pourrais arrêter d'être notre fils ?

Eridan le regarda sans comprendre, les sourcils froncés. Ce détail fit sourire Harry, reconnaissant bien là une attitude de Lucius. Son fils finit par dénier d'un mouvement vague.

– Non, parce que c'est ta place. Nous avons tous une place dans ce monde. La tienne, la première, est d'être notre fils. Elle s'étendra quand tu deviendras le point de gravité de quelqu'un d'autre. Mais en attendant c'est là qu'est ta place. Comme celle de ton père est à mes côtés, aux tiens, aux côtés de Draco, comme la mienne est aux vôtres. Mais notre place, à Lucius et moi, est aussi dans la balance entre toutes choses. Dans cette famille nous serons pour toujours des funambules. Tu en seras un, un jour. Puis les enfants que tu auras le seront après toi. Ce que nous faisons maintenant vous permettra de moins danser au-dessus du vide.

Le discours sibyllin sembla être décortiqué par les rouages de l'esprit du jeune homme avant qu'il abandonne simplement en soupirant :

– Je ne veux pas vous perdre.

– Jamais, Eridan. Tu ne nous perdras jamais.

Reprenant les mots que son parrain avait eus il y a des années pour lui et qu'il n'avait compris qu'à la naissance d'Eridan, il plaça une main sur le cœur de son fils :

– Sirius n'était pas de nature prudente, ni particulièrement tourné vers ses propres émotions. Mais il avait compris quelque chose de très juste, quelque chose qui me permet de le faire vivre, lui et tous ceux que j'ai perdu, à travers moi encore un peu. Juste une évidence : ceux qu'on aime ne nous quittent jamais vraiment. On peut toujours les retrouver… là, dans notre cœur.

– Et quand il reste plus de personnes dans notre cœur que dans notre entourage ? avança Eridan, le visage fermé.

– Alors c'est qu'il est temps de s'en aller et de vivre à travers le cœur de quelqu'un d'autre. Mais ce n'est pas prêt d'arriver.

Harry se redressa, lui tendant la main. Quand Eridan la saisit, il murmura :

– Un jour, tu comprendras.

Il le releva et passa son bras autour des épaules de son fils avant de le guider hors de la grange. D'un mouvement de la main, il éteignit le poste radio et les lampes à gaz. Harry lui frictionna le bras alors que le vent glacial les raflait. L'hiver était rude.

Ils aperçurent la silhouette de Lucius qui attendait, sa cape resserré sur son corps et son col relevé. Il avait l'air un peu irrité. Eridan vit le regard d'Harry et se détacha de lui avec un sourire embêté.

– Je m'en occupe, chantonna Harry en se précipitant sur Lucius.

Il le tira à l'intérieur avant qu'il n'ait le temps d'alpaguer leur fils. Eridan fila en urgence sur sa chambre, évitant ses parents qui disparaissaient dans le bureau. Il grimpa les marches quatre à quatre et se réfugia dans la pièce qui lui était assignée. Immense, luxueuse, mais chaleureuse.

Sans surprise, il découvrit Draco allongé sur son lit, lisant tranquillement un livre de sortilèges que Teddy lui avait prêté. Son frère se releva en l'entendant arriver et tapota le matelas à côté de lui. Eridan s'y assit en tailleur, jouant distraitement avec le rebord de son drap.

– Ton père t'a fait un grand discours à cœur ouvert dans la grange ? ricana-t-il en refermant son livre.

– Il l'a fait et… ça fait du bien.

– Du Potter tout craché ça, se moqua Draco.

Il se prit un oreiller dans la figure.

– Je suis un Potter aussi !

– Oui, mais un demi-Malfoy, ça rattrape le manque cruel de subtilité de ton second géniteur !

– Tu vas voir ce qu'elle te dit l'absence de subtilité des Potter ! dit-il en saisissant la couverture pour enrouler l'aîné dedans.

Les hurlements retentirent dans tout le manoir résonnant d'éclats de rire. Harry et Lucius échangèrent un regard. Le plus jeune était assis sur les genoux de Lucius qui était tranquillement installé dans le fauteuil du bureau en train d'étudier quelques parchemins.

– Tu lui as parlé ? dit-il sans relever les yeux de ses papiers.

Harry, le nez de nouveau enfoui dans son cou hocha la tête à l'affirmative.

– Tu lui as fait l'un de tes grands discours à cœur ouvert estampillé Potter ?

Harry lui mordit un morceau de peau, un rire grave lui échappant.

– Je sais que tu les adores mes grands discours à cœur ouvert.

– Hmph.

– Je sais que tu les aimes, insista le brun en déposant un baiser sur sa clavicule.

– Hm hm, poursuivit Lucius, un sourire arrogant accroché aux lèvres et ses yeux parcourant de manière un peu plus désordonnée son parchemin.

– Je le sais, Lucius, continua Harry en embrassant sa mâchoire ciselée.

– Alors pourquoi demandez-vous, Monsieur Potter ?

– Je veux l'entendre de votre bouche, Monsieur Sigrid ou Peverell ou Malfoy, peu importe votre nom !

– Viens le réclamer alors, souffla son compagnon en quittant définitivement des yeux son parchemin pour se concentrer sur Harry qui plaqua son front contre le sien.

Le jeune homme ferma les yeux. Même maintenant, il se sentait surchauffer comme une adolescente quand Lucius le regardait ainsi. Et l'homme en usait et abusait allégrement, se délectant de la fuite de son regard qui dérivait souvent sur son corps.

– Dis-le, murmura le brun en déposant un baiser sur ses lèvres.

– Je les aime, dit-il avec un rire de gorge.

Il reçut un autre baiser. Il essaya de retenir ces lèvres qui lui échappèrent cependant, mutines.

– Qu'est-ce que tu aimes ? demanda innocemment Harry.

– Tes grands discours à cœur ouvert.

– Quoi d'autre ?

– J'aime aussi… travailler sur tout ce que nous avons laissé de côté trop longtemps parce que te retrouver enfermé dans une pièce avec moi est apparemment synonyme de…

Harry le fit taire d'un baiser.

– La dernière fois c'était pas moi ! Si tu me lances ton regard de… de… Je sais pas quoi !

– Quel regard… ? Ce regard ? demanda-t-il en plongeant ses yeux dans les siens, un sourire discret aux lèvres. C'est le même depuis quinze ans, un regard normal somme toute.

Harry se figea et leva les yeux au ciel, un sourire incontrôlable aux lèvres. Les yeux de Lucius pétillaient, infernaux… amoureux. Plus encore que ceux d'Harry qu'il tentait de calmer alors qu'il faisait la moue.

– Arrête de me faire tomber amoureux de toi toutes les trente secondes, Lucius, ça devient pénible à la longue.

The End.


Blabla de J' :

Et voilà, c'est le mot de la fin ! Il n'y aura pas de bonus, je tiens à le dire, je vous confie leur avenir haha !
J'espère que ce petit aperçu de leur futur vous aura plu ! Je crois que je suis passée sur à peu près toutes les questions qui avaient précédemment été soulevées !
Merci encore d'avoir suivi cette fic ! Vous pouvez me retrouver sur From Past with Love et sur d'autres projets qui arriveront au fur et à mesure !
Je vous dis donc à bientôt sur mes autres publications ! Y a des chances que vous me retrouviez rapidement sur une Human!Firenze/Harry ! C'est celle que j'ai la plus avancée.
Bisous bisous !
Lots of Love,
Jelyel !

PS : Merci à Epeearmoise pour la correction du chapitre :D *coeur*