*Hum hum*

C'est trop tard pour dire bonne année ? .-.

JE SUIS DESOLEE de ce retard, vraiment, ça ne devait pas durer aussi longtemps, à la base, j'avais même dit à certains que j'allais le sortir en février (HA Ha ha.. ha) MAIS j'ai pas réussi. C'est peut être pas une excuse, mais je passe le bac dans deux mois, et j'avais beaucoup de choses à faire (j'ai toujours beaucoup de choses à faire d'ailleurs.. même si je choisis de. les. ignorer.. enfin bref) Mais heuuu, voici le chapitre 8 ! ^v^

Je m'excuse de vous avoir fait patienter aussi longtemps, et je ne pourrais pas vous promettre que le prochain chapitre arrive très bientôt, mais je vais faire de mon mieux.

Je tenais également à vous dire MERCI, vraiment, on a dépassé les 100 reviews et vous êtes 115 à me suivre, c'est juste.. wahou ** Donc merci à vous, pour vos reviews trop mignonnes et merci de me suivre. *keur*

Dans tous les cas, j'espère que ce chapitre vous plaira.

Enjoy !


Un silence flottait depuis plusieurs minutes, entre Newt et Thomas.

Le blond avait fini par s'adosser contre la paroi du pont, ses longues jambes dépliées devant lui, tandis que Thomas était resté plus en avant, assis en tailleurs. Le silence ne le dérangeait pas. Il avait grandi dans l'idée que, parfois, il était préférable de se taire, bien qu'il estimait s'être tût un peu trop souvent. Thomas n'était pas le genre de personne qui exprimait ses sentiments facilement. La plupart du temps, il n'arrivait même pas à mettre de mots dessus, alors à quoi bon essayer de les expliquer, c'était peine perdue. Il partait du principe que, s'il n'arrivait pas à se comprendre lui-même, personne n'en serait capable.

Alors il était là, assis au bord de l'eau, à essayer d'organiser ses pensées, en arrachant les brins d'herbe autour de lui comme si ça pouvait l'aider. Newt ne bougeait pas, ne parlait pas. Thomas l'entendait à peine respirer. Au bout d'un moment, il se retourna pour le regarder. La tête posée contre la pierre du pont, le blond avait les yeux fermés. Ses mains, posées sur son ventre, se soulevaient au rythme de sa respiration. Thomas le fixa quelque secondes. Il soupira discrètement en se demandant si son ami était retourné à ses sombres pensées. Pourtant, le visage de Newt était tellement paisible qu'on aurait pu croire qu'il dormait. Mais Thomas était bien placé pour savoir que parfois, la tristesse pouvait se cacher derrière un sourire, l'amour derrière l'indifférence, et l'angoisse derrière la sérénité.

Il se détourna du blond pour fixer le ciel. C'était toujours ce qu'il faisait, quand il réfléchissait, comme si le ciel pouvait lui apporter les réponses. Des nuages gris s'étalaient un peu partout, laissant apparaître un seul petit coin de ciel bleu. Il ne faisait pas si froid que ça, pour une journée d'hiver, et Thomas se sentait bien. Il écoutait les bruits de la ville, les oiseaux qui chantaient dans les arbres. Parfois, un poisson venait troubler le calme du fleuve en sautant à la surface, comme s'il voulait un aperçu de ce qu'il se passait à l'extérieur. Thomas se demanda si les poissons se racontaient entre eux ce qu'ils voyaient, les rares fois où ils sautaient en dehors de l'eau. Il sourit faiblement pour lui même. Pourquoi ne se posait-il jamais de questions utiles ? Comme, par exemple ''Est-ce que je pourrais arrêter de réfléchir pendant un instant ?''. Son esprit était en permanence en ébullition, tout le temps. Même le soir, il pensait, il réfléchissait, jusqu'à en être tellement fatigué qu'il s'endormait. Et le matin, en se réveillant, il avait l'impression de s'être pris la tête toute la nuit.

Au bout de plusieurs minutes, regarder le ciel commençait à lui faire mal au crâne, et son cou le tiraillait à force d'avoir la tête penchée en arrière. Alors il se retourna vers Newt en évitant de se demander pourquoi il avait soudain éprouvé le besoin de le faire. Son cœur loupa un battement. Newt n'avait pas bougé, mais il avait ouvert les yeux. Et ces mêmes yeux le fixaient, comme si Newt le regardait depuis longtemps. Thomas sentit ses joues chauffer, sans réellement savoir pourquoi. Les choses ne s'arrangèrent pas quand Newt lui sourit. Le brun lui retourna son sourire d'une manière qu'il sentit crispée. Il eut l'impression de ne plus sentir ses épaules. Oui, c'était bizarre, et alors ? Certains ressentent des papillons dans le ventre ou des fourmis dans les mains, et bien Thomas, lui, ne sent plus ses épaules. Est-ce que l'on juge sur les réactions du corps, messieurs dames ? Non.

Quelques secondes plus tard, Thomas fût, en quelque sort, sauvé par le gong. Le gong, c'était le portable de Newt, qui se mit à jouer un enchaînement de notes à la guitare. Les deux garçons sursautèrent dans un bel ensemble, et Newt détacha son regard de Thomas pour fouiller dans sa poche. Il en sortit son téléphone, et décrocha.

« Allô ? »

Thomas observa les sourcils du blond se froncer. Pendant quelques secondes, Newt sembla écouter son interlocuteur, puis il releva les yeux vers lui.

« Oui, il est avec moi. » dit-il.

Ce fût au tour de Thomas de froncer les sourcils. C'était de lui qu'il parlait, là ? Étant donné qu'il n'y avait personne d'autre, sûrement, oui.

« Heu, oui. » continua Newt après une autre pause. « Je te le passe. »

Puis il lui tendit son portable. Thomas resta trois secondes à regarder le téléphone d'un air stupide avant d'interroger Newt du regard.

« Minho. » chuchota ce dernier en haussant les épaules, un air d'incompréhension peint sur le visage.

Thomas articula un ''oh'' avant de s'emparer du portable. Il avait complètement oublié ce qu'il s'était passé chez Minho, plus tôt. Il se rappela la manière dont il s'était énervé sur ses amis, et remarqua que, avec du recul, il s'en voulait.

« Oui ? » lâcha-t-il dans le combiné.

La voix de Minho lui parvint à l'autre bout du fil.

« Thomas ? »

« Ouais... »

Minho sembla hésiter sur les paroles justes.

« Ça va ? » dit-il finalement d'une voix mal assurée.

« Oui. » répondit Thomas.

Le brun se fit la remarque qu'il aurait pu faire un effort, et répondre par des phrases qui faisaient plus d'une syllabe, mais il ne savait pas comment aborder le sujet de leur altercation, surtout que Newt, qui était, quelque part, le sujet principal de cette dispute, était à côté de lui, et le regardait d'un air préoccupé.

Il entendit Minho prendre une inspiration.

« Écoute mec, je suis désolé de... d'avoir raconté de la merde et de... d'avoir fait des conclusions hâtives et débiles. Excuse moi si ça t'a blessé, c'est pas ce que je voulais, c'est juste que je suis vraiment con, parfois, tu me connais, et... »

« Dis lui que c'est ta faute si j'ai cru ces bêtises ! » chuchota une autre voix au bout du fil.

Thomas ne put pas s'empêcher de sourire. Teresa se pensait vraiment discrète ?

« Sérieusement ? » chuchota Minho en retour. « Tu vas me mettre tout sur le dos, comme ça ? »

« Parfaitement ! » continua la voix de Teresa avec une pointe d'énervement.« C'est toi qui a commencé, je t'ai juste suivi parce que je pensais que c'était Thomas qui te l'avait dit ! S'il m'avait dit à moi qu'il avait dormi avec un mec dans une voiture, j'aurais pas associer ''dormir'' à ''autre chose'' ! »

« C'est ça ouais ! Je suis sûr que t'aurais imaginé quelque chose d'ambiguë aussi ! »

Thomas entendit distinctement un ''paf'' et il devina sans mal que Teresa venait de frapper Minho. Il se retenait de rire tandis que ses amis continuaient d'essayer d'argumenter l'un contre l'autre, dans des chuchotements qu'ils pensaient discrets.

« C'est toi et ton esprit tordu qui... »

« Thomas ? » coupa la voix de Minho qui avait arrêté de chuchoter.

« Oui. » répondit difficilement Thomas à qui l'envie de rire chatouillait le ventre.

« On est désolés, pardonne nous ! » supplia presque Teresa.

Thomas rigola vraiment, cette fois. Ses amis semblaient vraiment affectés par l'attitude qu'il avait eu plus tôt, et il s'en voulait pour ça, mais là, la scène qu'ils venaient de lui jouer au téléphone était trop énorme pour qu'il ne rigole pas. Face au silence qui accueillit son fou rire, Thomas put distinctement imaginer Teresa et Minho se regarder d'un air perplexe, ce qui le fit encore plus rire.

« C'est moi qui suit désolé. » finit-il par dire, le sourire encore aux lèvres. « Je me suis emporté pour un truc débile, j'aurais pas dû m'énerver comme ça, c'était stupide. »

Il jeta un coup d'œil à Newt, qui semblait toujours autant perdu, et sourit de plus belle.

« C'est vrai, tu nous en veux pas ? » hésita Minho avant de se reprendre. « Enfin, on est désolés quand même, vu que t'avais l'air super énervé, tout à l'heure... »

« C'était stupide, Min'. Désolé. » affirma Thomas. « Oubliez ça, ça méritait pas une affaire d'état. C'est moi qui suis con. Et vous, vous êtes géniaux. A tout à l'heure. »

Et il raccrocha.

Lorsqu'il releva les yeux vers Newt, il souriait comme un gros débile. C'était étrange, il n'avait pas envie d'arrêter de sourire. Il était sûrement un putain de lunatique, mais là, tout de suite, il s'en foutait.

« C'est quoi l'affaire ? » demanda le blond devant l'air niais de Thomas.

« Nan, rien, tout à l'heure, j'ai gueulé sur Minho et Teresa pour un truc débile, et ils s'en voulaient, alors que c'est moi qui suis stupide. » résuma Thomas en passant une main dans ses cheveux.

Newt sourit doucement et hocha légèrement la tête avant d'attraper son paquet de cigarettes dans sa poche. Thomas avait remarqué que le blond n'était pas quelqu'un d'intrusif. Il donnait l'impression de détecter les questions à ne pas poser. Quelque part, c'était tant mieux, parce que Thomas aurait vraiment été gêné d'expliquer la raison de son altercation avec Minho et Teresa à la raison en personne. Mais d'un autre côté, Newt lui semblait être trop en retenue. Thomas avait le sentiment que le blond aurait eu plein de choses à dire, mais qu'il gardait tout pour lui, autant son avis que son histoire personnelle.

Le brun regarda Newt allumer sa cigarette et lui tendre son paquet. Thomas en saisit une sans protester.

Il y eut un court silence pendant lequel les deux garçons fumèrent en regardant la ville de l'autre côté de la rive. Thomas avait comme la tête vide, à présent. Il ne pensait plus aux aventures des poissons, ou aux vraies couleurs du monde. Il sentait juste son cœur battre, comme en rythme avec la vie, et la légère brise dans ses cheveux. Pendant un instant, il ressentit une profonde sérénité. Il ne savait pas d'où elle venait, ni pourquoi elle était si agréable, mais il sut directement qu'il voulait qu'elle soit là plus souvent.

« Tu connais Minho depuis longtemps ? »

Thomas sursauta. Newt venait de rompre sans prévenir le confortable silence dans lequel ils étaient installés, et son cœur était sensible, le pauvre homme.

« Heu, depuis deux ans. » répondit-il en tirant sur sa cigarette.

« Vous vous êtes rencontrés à la fac ? »

« Ouais, y a deux ans quoi. » répéta Thomas. « Et toi, tu le connais depuis quand ? »

Newt cracha sa fumée avant de répondre.

« Pas vraiment longtemps. En fait, on s'est rencontrés cette année. »

« Comment ? » s'enquit le brun.

Son ami marqua une pause. Pendant une demi seconde, il y eut comme un voile devant ses yeux, mais il disparut si vite que Thomas crût avoir rêvé.

« Je connais sa cousine. » finit-il par dire.

« Ah oui, sa cousine. On doit connaître la même. Comment elle s'appelle déjà ? »

« Brenda. » lâcha le blond en se passant une main dans les cheveux.

Thomas regarda Newt pendant quelques secondes. Il avait la nette impression que son ami voulait éviter la question. Le nom de la cousine de Minho avait été lâché comme s'il voulait l'expédier au plus vite, et, bien que Thomas ait une certaine tendance à mettre les pieds dans le plat, il savait quand même interpréter les signes évidents. Alors il se contenta de hocher la tête.

Il avait déjà rencontré cette Brenda, une fois. La cousine de Minho faisait ses études à l'autre bout de la France, et ne venait de ce côté du pays que très rarement, pour voir son cousin. Minho la lui avait présentée, suite à une de ses visites. C'était une fille que Thomas avait eu du mal à catégoriser, au premier abord. Il avait d'abord hésité entre la case « petite fille timide » et la case « peste qui cache bien son jeu », pour finalement opter pour la case « gentille fille malicieuse ». Et oui, il classait les gens dans des catégories, chacun ses occupations.

Le silence se réinstalla confortablement, et les deux garçons finirent leurs cigarettes.

Pour la première fois depuis un long moment, Thomas regarda l'heure, et s'aperçut qu'il était midi passé. Le simple fait de le constater fit gargouiller son ventre, comme s'il avait été en mode veille jusqu'à ce qu'on lui rappelle qu'il était vital qu'il soit nourrit de façon régulière.

« T'as faim ? » demanda Newt, qui avait dû entendre la baleine qui venait de crier dans son estomac.

« Un peu. » avoua le brun en s'étirant.

Il n'avait pas vraiment envie de bouger, mais la faim menaçait de l'emporter sur la flemme. Newt se leva en époussetant son jean.

« Je connais un endroit pas loin d'ici, si tu veux. »

Thomas regarda le blond qui lui souriait, et se rendit compte que se lever pour aller manger était bien plus enthousiasmant si Newt venait aussi. Alors il hocha la tête et n'eut même pas besoin de faire un effort pour lever sa carcasse du sol. Une fois debout, Newt lui indiqua d'un mouvement de tête l'escalier qui serpentait jusqu'en haut du pont, et Thomas s'y engagea. Le chemin lui paraissait plus facile qu'à l'aller, et il monta même les marches deux à deux, sans savoir d'où lui venait cette soudaine énergie.

Arrivé en haut, il enjamba la rambarde et se retourna pour voir où en était Newt.

« Et beh ! » s'exclama Newt, qui était encore à mi-chemin. « Je sais pas si c'est la faim qui te donne des ailes, mais t'es plus performant qu'à l'aller ! »

Thomas rigola en voyant Newt accélérer.

« Soit pas jaloux. » nargua-t-il tandis que le blond arrivait enfin en haut. « J'ai les jambes plus musclées que toi, c'est tout. »

De l'autre côté de la rambarde, juste en face de lui, Newt haussa un sourcil.

« Et t'as aussi de la poussière plein les cheveux, Jean-Claude Van Damme. » ironisa-t-il.

Le blond frictionna la chevelure de Thomas, chassant la poussière qui avait dû s'y installer lorsqu'il avait posé sa tête contre la paroi du pont.

« Aïe. » se plaignit Thomas en remettant de l'ordre dans ses cheveux pour cacher ses joues qui rosissaient sans qu'il puisse les contrôler. « T'es violent comme mec ! »

Il n'aimait pas trop le contact avec les gens, de manière générale, mais il y avait quelque chose d'étrange chez Newt, si bien qu'il ne savait pas vraiment s'il aimait bien ça ou s'il voulait partir en courant.

Le rire de Newt mit fin à ce sentiment qu'il n'arrivait pas à comprendre.

« Allez, suis-moi, c'est par là. » lança le blond en désignant le pont.

Ne voulant pas le laisser prendre de l'avance, cette fois-ci, Thomas fit l'effort de se caler sur le rythme de Newt. Le brun avait peut-être des jambes plus musclées, mais on ne pouvait pas nier que celles de son ami étaient plus longues. Newt était d'ailleurs tout en longueur, et bien qu'il ne paraissait pas exagérément frêle, tout dans son être donnait une impression de légèreté. Ses pas étaient aériens, comme s'ils n'avaient aucune accroche à la Terre, et que ses jambes voulaient sans cesse l'en décrocher, pour l'amener loin de cet endroit auquel il n'appartenait pas.

Pourtant, à l'inverse, son esprit et son cœur semblaient lourds, comme un poids sur ses épaules, qui l'empêcherait de s'envoler. C'était comme si ses pieds s'obstinaient à vouloir quitter la terre ferme, mais qu'ils en étaient incapables. Ou qu'ils hésitaient, comme coincés entre deux mondes.

« Tu devrais regarder où tu marches, au lieu de regarder mes pieds, Tommy. »

Thomas sursauta en entendant la voix de Newt. Il releva les yeux vers le sourire narquois du blond et laissa à la partie ''improvisation'' de son cerveau le soin de trouver une excuse justifiant son soudain intérêt pédestre.

« C'est juste que j'aime bien tes chaussures. » prétexta-t-il du ton le plus naturel qu'il trouva en répertoire.

Newt jeta un œil à ses Converse qui semblaient être plus vieilles que lui même. Leur couleur grise était délavée, des traces de terre dues à leur expédition persistaient tout autour de la semelle, et ses deux lacets étaient différents. Il releva le regard vers Thomas, un sourcil levé. Ce dernier haussa les épaules, et ignora le sourire en coin de Newt, notant pour lui même de ne plus jamais avoir confiance en sa capacité à improviser.

En moins de temps qu'il n'avait fallu pour le dire, les deux garçons étaient arrivés au bout du pont, et, après avoir fait quelques mètres, Newt bifurqua dans une petite ruelle. Thomas pensait qu'ils auraient marché plus longtemps, mais après quelques pas, ils s'arrêtèrent devant une enseigne. Le brun s'attarda pour regarder la pancarte où l'on pouvait lire ''Le Dragon d'Argent'' en grandes lettres noires et fines. Une peinture de dragon argenté serpentait tout autour de la porte, passant au dessus, et finissant sa course sur la vitrine. Thomas admira quelques secondes la beauté du grand dessin, qu'il trouvait magnifique, avant de suivre Newt qui était déjà rentré.

Un carillon tinta lorsqu'il ouvrit la porte. Ses yeux tombèrent sur Newt, deux mètres plus loin, qui lui indiqua l'intérieur du Dragon d'Argent d'un mouvement de bras, un sourire sur le visage. Thomas referma la porte derrière lui avant de regarder le décor. Il constata, bouche-bée, que l'intérieur était aussi beau que le dessin de l'extérieur. L'endroit n'était pas grand, même petit, mais dégageait une aura de sérénité. Contre le mur à sa gauche se trouvaient des tables en bois recouvertes de nappes blanches, et des tableaux représentants des rizières, des lampions, et d'autres décors tous plus beaux les uns que les autres étaient accrochés ça et là. Il n'y avait que trois tables qui semblaient pouvoir supporter au maximum quatre personnes. Une odeur d'encens embaumait la pièce. Thomas s'attarda sur le sol, et remarqua qu'il se trouvait sur un long tapis qui menait jusqu'au comptoir, où Newt se trouvait. Le brun s'avança vers lui en continuant d'admirer le décor.

« T'aimes la cuisine vietnamienne ? » lui demanda Newt en s'accoudant au comptoir.

Thomas ramena son regard sur le blond et décida qu'il était temps de s'amuser un peu.

« T'aurais pu me demander avant qu'on rentre. » rétorqua Thomas en haussant un sourcil désapprobateur.

Il regretta presque sa pique lorsqu'il vit le visage de Newt se décomposer. Mais il prenait un malin plaisir à rendre à son ami la monnaie de sa pièce. Ça, c'était pour quand il s'était moqué de lui quand il regardait ses pieds et quand il avait de la poussière dans les cheveux.

« T'aimes pas ça ? » s'enquit Newt en laissant ses bras tomber le long de son corps.

Son regard désemparé aurait fendu le cœur de Thomas. S'il en avait eu un. Pour toute réponse, il croisa les bras et haussa les épaules en arborant sa meilleure moue dubitative.

« Merde... » lâcha Newt en regardant la porte comme s'il évaluait les possibilités qui s'offraient à lui d'une manière paniquée.

Thomas décida d'arrêter maintenant. Pour sa défense, on ne pouvait pas résister bien longtemps devant l'attitude de petit chiot perdu de Newt. Même quand on était sadique. Le brun tapa sur le comptoir en rigolant.

« Mais si, j'aime ça ! »

Newt se retourna vers lui, un air complètement perdu peint sur le visage, ce qui n'améliora pas l'état de Thomas.

« Tu devrais voir ta tête ! » rigola ce dernier en le pointant du doigt, fier de son coup.

Le blond, qui venait de réaliser que Thomas s'était moqué de lui, prit un air offensé et donna un coup bref dans l'épaule de son ami.

« T'es con. » lança-t-il rageusement, bien que paraissant soulagé. « T'aimes ça, du coup ? »

« Bien sûr, que j'aime ça. J'adore, même ! » répondit Thomas comme si c'était la chose la plus évidente du monde.

« Alors vous trouverez peut être votre bonheur ici, jeune homme. » lui répondit une voix.

Thomas sursauta et se retourna pour voir une petite femme qui les regardait en souriant. Newt s'approcha.

« Bonjour Suong Mai. » dit-il en souriant à la femme.

« Bonjour, Newt. » répondit-elle en prenant ses mains dans les siennes. « Qui est ton ami ? »

Newt se retourna vers Thomas, qui n'avait pas bougé, et lui fit signe de venir.

« Il s'appelle Thomas. Thomas, je te présente Suong Mai, elle dirige ce restaurant. »

Le brun s'approcha timidement. Suong Mai lui souriait, tenant toujours les mains de Newt. La petite femme était vêtue de blanc, mais ses yeux étaient tellement sombres qu'on aurait pu les croire noirs. Ses cheveux gris parsemés de mèches blanches étaient attachés en un chignon bas, et l'âge avait tracé de nombreuses rides sur son visage. Elle avait l'air d'inspirer à Newt un grand respect, et Thomas comprenait pourquoi. Il avait l'impression que Suong Mai aurait pu lire en lui comme dans un livre ouvert, et comprendre tout instantanément, bien qu'il n'en soit lui même pas capable.

« Enchantée de te rencontrer, Thomas. » dit Suong Mai d'une voix douce.

Elle lâcha les mains de Newt pour attraper celles de Thomas, et les serra brièvement avec un hochement de tête. Thomas sourit timidement et hocha la tête à son tour. Il se sentait bête, mais il ne savait pas quoi répondre. Lorsque la vieille dame le lâcha, elle se tourna vers Newt.

« Tu sais où t'installer, mon garçon. »

Newt hocha la tête, et fit signe à Thomas de le suivre tandis que Suong Mai repartait d'où elle venait.

Les deux garçons s'assirent à la table la plus proche de la fenêtre. De l'intérieur, on ne voyait que la silhouette du dragon peint sur la vitre. En regardant de près, l'on pouvait voir les coups de pinceau qui avait été donnés. Thomas imagina les mouvements harmonieux qui avaient dû être produits pour donner une image aussi belle. Lorsqu'il se retourna vers Newt, il vit les yeux de son ami faire la navette entre lui et le dragon. Il toussota. Lui et sa tendance à se perdre dans les petits détails.

« Tu viens souvent ici ? » demanda Thomas pour lancer une conversation.

Newt hocha la tête en s'appuyant sur la table.

« J'aime bien cet endroit. » dit Newt en regardant le tableau accroché sur le mur derrière lui. Sous un ciel orageux, des nénuphars flottaient paisiblement sur un lac. Thomas admira les détails des nuages pendant un instant avant de reporter son attention sur Newt, qui lui souriait.

« C'est compréhensible. » répondit-il au blond.

Lui même aimait déjà cet endroit. Tout ici dégageait un sentiment rassurant.

Newt s'étira, sortant Thomas de ses pensées.

« C'est pas tout ça, mais on est là pour manger. » lança-t-il.

Newt attrapa une carte sur la table d'à côté et la tendit à Thomas. Le brun regarda les différents plats qui s'y trouvaient, ses yeux s'arrêtant sur plusieurs plats qu'il connaissait, et des noms qu'il n'avait jamais entendus. Il fronça les sourcils en butant sur un nom de plat.

« C'est quoi un... bo bune ? »

« Bò bún.» corrigea une voix derrière lui. « C'est une salade composée de vermicelles de riz, de bœuf sauté et de crudités. »

Il sursauta pour apercevoir Suong Mai qui se tenait là, son sourire serein toujours accroché à son visage, et il se demanda quand est-ce qu'elle était arrivée.

« A-Ah... » balbutia Thomas, ayant un peu honte de perdre ses moyens devant une vieille dame.

« Je suppose que tu prendras ça, Newt. » demanda Suong Mai en se tournant vers le blond.

« S'il vous plaît. » répondit le concerné en hochant la tête.

Thomas jeta un œil vers son ami. Il avait l'air d'un petit enfant qui demandait son goûter à sa maman. Suong Mai devait faire cet effet à tout le monde, alors. Elle reporta son attention sur lui.

« Tu as fait ton choix, Thomas ? »

« J-Je vais prendre ça aussi, je pense. S'il vous plaît. » répondit-il, malgré le fait qu'il soit peu sûr de lui.

Suong Mai hocha la tête et disparut une nouvelle fois.

Thomas la regarda partir en se demandant comment une femme aussi frêle pouvait dégager une telle impression de force et de stabilité. Il se retourna vers Newt qui jouait avec ses baguettes.

« T'es un habitué des... bò bún ? » demanda-t-il en faisant attention à la prononciation.

« Mec, ce truc : c'est ex-quis. » répondit le blond en pointant une de ses baguettes sur lui comme pour le défier de le contredire.

Thomas laissa échapper un rire devant tant de détermination. Il leva les mains en l'air en se reculant sur sa chaise.

« J'espère que cette salade composée mérite d'être aussi bien défendue. »

« Tu te moqueras moins quand tu goûteras. » lança Newt. « C'est vraiment... »

Le blond coupa sa phrase pour lever les yeux au ciel en gémissant. Thomas avait conscience que le but de Newt était seulement de décrire le goût ''exquis'' du plat, mais il ne put s'empêcher de penser que ce qu'il venait de faire était quand même vraiment sexy. Le brun passa sa langue sur ses lèvres qui étaient étrangement sèches. Son cœur s'était remis à faire ce truc bizarre, comme s'il tournoyait dans tous les sens, et Thomas n'aimait pas ça. Il essuya ses paumes de mains moites sur son jean en détachant son regard de Newt. C'était quoi son problème ? On aurait dit une adolescente à son premier rendez-vous. C'était même pas un rendez-vous !

« Ça va ? » demanda Newt, un sourcil haussé.

Thomas hocha la tête le plus naturellement qu'il put.

« Oui oui. » répondit-il avant de se racler la gorge. « Je me disais juste que... c'est petit, pour un restaurant, ici. »

Jolie pirouette. Thomas se félicita intérieurement.

« Ouais, je sais. » répondit Newt en regardant autour de lui. « C'est normal. Suong Mai a arrêté son activité depuis un bout de temps. C'est pour ça qu'il y a même pas écrit ''restaurant'', à l'extérieur. Tu peux pas deviner, à part si tu sais. En fait, c'est juste chez elle, ici. Avant, elle travaillait dans un endroit plus grand. Mais elle m'a dit que c'était important pour elle, de pouvoir accueillir les gens, si jamais ''le destin les menait à elle''. C'est ce qu'elle m'a dit. »

Thomas haussa les sourcils, impressionné.

« Et... C'est le destin, qui t'a... ''mené à elle ?'' »

Newt jeta un œil au dragon à côté d'eux, et haussa les épaules, ses yeux semblant perdus dans le vide.

« J'imagine. »

Et Thomas eut l'intuition que Newt n'en dirait pas plus. Encore une fois.


Ça avance pas vite. Je sais. Pas taper.

Mais on voit que Thomas ressent de plus en plus de trucs bizaaarres, donc c'est annonciateur de bonnes nouvelles, vous pensez pas ? èvé

J'espère que ça vous a plus, n'hésitez pas à laisser une review.

Je vous dis encore merci, et je vous fais de gros bisous *keur*