C'est le début des vacances et... c'est mon ultime chapitre en réserve. Mes muses ont décidées de partir en vacances justement. Et depuis c'est la panne du Hartwin. Espérons que le Blu-Ray les réveilles ainsi que les reviews!
En tout un ENORME merci pour toutes les reviews qui ont été posté. J'étais au comble de la joie! Merci à CharlieWinston, Guest, Cello-no-Tenshi, S2, ShanonBooth, Guest (bis), Clelia Kerlais, Mayaholmes, Louisalibi et Crazy-Aiko. J'avoue que vous êtez ma motivation et ma récompense pour tout le travail que me donne ces chapitres! Encore merci de prendre le temps de me mettre un petit mot, qu'il soit rikiki ou qu'il fasse trois pieds de long ! Ils sont mon carburant et je vais finir par botter le cul de mes musettes! Encore merci à Raspberry pour sa BBB d'enfer et à Siphi pour sa correction!
Dans ce chapitre, je me suis beaucoup amusé avec une référence d'un autre fandom que j'adore. Clelia, tu devrais trouver ;p
Je vous souhaite une bonne lecture et une excellente journée ou soirée!
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My Fair Gentleman
- The Man with the Golden Gun -
Depuis qu'il était rentré, Eggsy passait un peu plus de temps avec sa mère et sa petite sœur. Surtout parce qu'Arthur lui avait dit qu'il le tiendrait au courant pour le ravisseur. Il était donc sur le qui-vive. Dans l'attente d'un appel ou d'un texto de Harry tout en gardant Daisy pour sa mère. Mais lorsqu'il rentrait chez lui, chez son mentor, il y avait quelque chose de différent. Le brun lui avait déjà répondu qu'il était préoccupé par cette affaire, par les autres Kingsmen en mission que Eggsy n'avait pas encore rencontrés mais cela n'expliquait pas cette sorte de distance entre eux.
Harry se faisait rare dans ses propres murs et lorsqu'Eggsy cherchait à recréer cette familiarité naturelle entre eux, c'était un échec. Il avait le droit à un regard soucieux et un sourire doux mais cela sonnait comme une excuse. Le brun se dérobait et tuait dans l'œuf un geste familier ou un échange trop personnel. Le jeune homme se sentait blessé par cela et ne comprenait pas ce revirement. Alors que Harry avait été si protecteur quand il avait été malade.
Perdu dans ses pensées, il ne percuta pas immédiatement que Daisy lui peignait les ongles avec ses feutres. Ce n'est que lorsqu'elle commença à lui faire des fleurs sur le dos de la main qu'il fronça les sourcils et porta son attention sur elle.
-Hey hey mais qu'est-ce que tu fabriques Daisy ?
-Un gant de princesse.
Eggsy rigola et attrapa le feutre. Ce qui provoqua une protestation de la part de sa cadette.
-C'est toi la princesse et moi je suis le chevalier, tu te rappelles ?
-Mais z'ai plus d'doigts, s'exclama Daisy en montrant ses propres mains complètements peintes avec les feutres.
L'adorable frimousse de sa sœur le regardait avec des yeux larmoyants, ses petites mains décorées avec toutes les couleurs disponibles dans sa gamme de crayons feutres. Eggsy rit tout en jetant la tête en arrière, roulant des yeux. Un long soupir lui échappa durant lequel la petite blonde fronça ses sourcils. D'un coup, il redressa la tête et lui fit le regard du frère pas content.
-Princesse Daisy, il est intolérable que vous peigniez les mains du chevalier, fit-il avec une grosse voix.
Eggsy se releva prestement pour attraper sa petite sœur et la soulever pour la mettre sur son épaule tel un sac humain.
-Je vous condamne à dix minutes d'emprisonnement dans notre salle de torture, continua-t-il en jouant les méchants.
-Noooon pas salle des eauuuux, scanda sa cadette en battant des pieds et tapant des mains dans son dos.
-Cet outrage ne saurait rester impuni princesse Daisy !
-Tu z'ai un chevalier pas le méchant !
Eggsy marchait dans le couloir avec sa sœur qui criait comme un cochon qu'on égorge quand il s'arrêta sur le pas de la porte de la salle de bain, sa mère le fixant avec un air complètement paniqué avant de venir vers eux.
-Eggsy ?
-La princesse n'a pas été sage, fit-il en montrant sa main peinte.
Un soupir de soulagement échappa à sa mère de même que la tension de ses épaules. Son fils lui adressa un grand sourie et un clin d'œil avant que Daisy ne se manifeste.
-Au secours môman, le chevalier est vilain avec moi !
-Oh mais je donne mon aval au chevalier, surtout si tu veux une glace. Une princesse se doit d'être impeccable.
-Glace, fit-elle en poussant sur ses bras pour fixer un peu mieux sa mère.
Le mot magique. Daisy se laissa mener dans la salle de bain sans protester davantage et se lava consciencieusement les mains, deux fois, sous le regard attentif d'Eggsy qui fit de même. Il entendit son portable sonner et le tira de sa poche tout en surveillant sa petite sœur.
« Rendez-vous ce soir 17h à la boutique. Harry. »
Le blond sourit avec amertume. Il allait y avoir de l'action. Merlin avait enfin retrouvé la planque du commanditaire de l'enlèvement. Le message court et concis était tellement impersonnel qu'il se sentit un peu mal, ne faisant même pas attention à son pouce qui passa automatiquement sur le prénom de son mentor comme si… comme si cela pouvait les rapprocher.
-Eggzy, c'est ton amoureuze ?
Le jeune homme releva les yeux sur sa petite sœur en train de se sécher les mains toute seule.
-Non, un ami.
Et ces mots le blessaient encore plus.
~/~
Galahad se rendit, en avance de presque dix minutes, à la boutique, saluant le tailleur avant de marcher avec assurance vers le bureau de Arthur. Il eut un mouvement pour ouvrir la porte mais il s'arrêta net. Eggsy toqua. On lui dit d'entrer et il s'exécuta tout en cachant bien sa déception de voir Merlin ou encore l'air toujours aussi sérieux et froid de Harry.
-Parfait, fit le brun en se levant derrière son bureau. Galahad, va t'équiper, je te rejoins.
Le blond hocha la tête pour ressortir aussi sec. Il aurait aimé savoir ce qu'il se tramait mais apparemment, le briefing n'était pas pour tout de suite. Et que devait-il prendre s'il ne savait pas en quoi consistait exactement la mission. Pénétrant dans la pièce par automatisme, Eggsy se dirigea vers les revolvers, prenant au passage un briquet-grenade qu'il glissa dans une poche. Il choisit son arme, la vérifia avant de prendre des chargeurs supplémentaires. Le jeune Kingsman enclencha le magasin dans un clic métallique caractéristique avant de se tourner vers Harry qui entrait dans la pièce. Ses prunelles bleues le détaillèrent avec l'impression de marcher sur des œufs.
-Quelle est ma mission ? demanda Eggsy pour s'éviter de trop penser.
Le brun se rapprocha de lui avec un petit rictus en coin.
-Celle d'assurer mes arrières et mon côté gauche.
Eggsy fronça les sourcils à cette réponse.
-Je mène la mission, mais tu me secondes Galahad.
Un silence s'installa, les deux hommes se dévisageant mutuellement. Harry revenait sur le terrain pour venger Roxy. C'était inscrit dans ses traits durs et impassibles. Le blond se surprit à espérer qu'il aurait été ainsi pour le venger lui.
-Compte sur moi, affirma Eggsy avec sérieux.
-Bien alors si tu as pris le nécessaire, allons-y.
Le cadet emboîta le pas à son aîné mais quelque chose s'était affolé en lui. Il allait en mission avec Harry. Il n'aurait jamais cru cela possible depuis sa « mort ». Encore moins depuis sa nouvelle fonction d'Arthur. Il se sentait fier d'être la personne à qui Harry confiait ses arrières et le soin de pallier son handicap. Galahad lui prouverait qu'il avait raison de compter sur lui. Il le rendrait fier de lui. Dût-il en mourir.
Les deux hommes montèrent dans une luxueuse voiture, conduite par Merlin habillé en voiturier. Une fois installé dans les sièges, Arthur se mit alors à lui expliquer en quoi consistait la mission de ce soir. Le chauve avait retrouvé le commanditaire de l'enlèvement, celui-ci ayant soudoyé un de ses petits groupes de malfrats pour que l'on remonte difficilement à lui. C'était un homme sans scrupule qui faisait justement payer ses services pour des kidnappings, des informations voire des assassinats. Son nom était James Morran et Arthur avait bien l'intention de rencontrer cette personne afin d'en savoir plus sur cette organisation nommé Ghost qui menaçait directement son pays mais aussi les autres.
Il expliqua avoir pris un rendez-vous avec cet homme en se faisant passer pour une riche fortune de l'Angleterre, Edward King. Un statut qui avait de l'influence et son lot de pions dérangeants. Tandis que son rôle serait celui du garde du corps. Eggsy approuva d'un simplement hochement de tête, comprenant qu'ils allaient se jeter dans la gueule du loup. Le silence gagna l'habitacle de la voiture pour le reste du voyage.
La grosse limousine s'arrêta devant un hôtel de luxe à la périphérie de Londres. Le blond sortit le premier, jouant son rôle à la perfection en observant les lieux avant de faire signe à son boss qu'il pouvait sortir. Il avait repéré des hommes en noir près de l'entrée, six en tout, qui semblait attendre quelqu'un. Harry en l'occurrence. Alors le vieil espion sortit de la voiture avec cette classe innée qui lui était aussi naturelle que respirer. Son parapluie dans sa main gauche se posa sur le sol tandis qu'il dépliait sa haute stature, lissant les pans de sa veste de costume dans un geste automatique. Le visage relevé, son œil unique toisa son environnement comme pour en apprécier le choix. Si Eggsy avait pu faire un commentaire, il l'aurait targué d'être putain de condescendant. Le brun jeta un bref coup d'œil à son garde du corps avant d'avancer à pas lents et assurés, conquérant dirait le jeune homme. Galahad s'occupa de faire signe à Merlin d'aller garer la voiture comme si c'était son rôle avant d'emboîter le pas à son mentor.
Un des hommes en noir s'approcha du brun près de l'entrée du bâtiment.
-Monsieur King ?
-Oui.
-Veuillez nous suivre, monsieur vous attend.
Harry resta impassible, se mettant simplement à suivre le cortège d'hommes de main jusqu'à l'étage où on l'introduisit dans une chambre. Ou du moins l'espace salon, la porte donnant sur la pièce du coucher était close. Personne n'était dans les murs à par eux et les six hommes en noir qui prirent position dans la pièce. Gentleman, le brun resta debout à observer la pièce, s'appuyant négligemment sur son parapluie. Tandis que Eggsy observait la pièce d'un œil plus avisé, un brin impatient.
La porte de la chambre finit par s'ouvrir pour faire sortir un homme à la carrure fine mais taillé pour le combat. Son visage carré était marqué par l'âge et par des cicatrices dont une barrait sa joue droite, près de son œil. Ses cheveux blonds coupés courts en brosse confirmaient que son cursus militaire. Cela devait être un intermédiaire vu sa mise. Le soldat était vêtu d'un jean et d'une chemise à carreau bleu qui dénotait cruellement avec l'ambiance luxueuse de l'hôtel mais il ne semblait pas s'en préoccuper. Il tenait une tablette dans une main et quand il se rapprocha enfin d'Arthur, il tendit l'autre en guise de salutation.
-Monsieur King, je suis désolé pour l'attente.
-Ce n'est rien, monsieur Morran, affirma Harry en concluant cette poignée de main.
-Oh je ne suis pas Monsieur Morran. Je me nomme Sébastian. Je suis votre intermédiaire. Mais je vous en prie, prenez place.
Il l'invita à venir s'asseoir sur l'un des fauteuils tout en jetant un regard vers le blond. Eggsy demeura debout derrière le canapé, ne quittant pas des yeux le nouvel arrivant. Ce type était une menace beaucoup plus directe que les hommes de mains qui semblaient juste faire présence. Une chose était sûre, ce n'était pas lui qui avait torturé Roxy. Ce n'était pas sa voix. Harry avait gentiment pris place dans le canapé comme demandé, s'asseyant et gardant sa main gauche sur son parapluie, le dos droit et le visage toujours aussi sérieux et impassible.
-Mon employeur préfère prendre quelques dispositions lors des premières entrevues, expliqua Sébastian en allumant la tablette pour mettre en place ce qui s'apparentait à une visioconférence. Vous comprenez au vu des demandes délicates qui lui sont faites.
Le vieil espion hocha la tête avec révérence. Son œil se posa de manière critique sur l'homme en train d'installer la tablette sur la table basse entre eux, inclinant l'appareil sur son support pour que son boss soit en face de son client dans une gestuelle habituée. C'était prudent et ingénieux. Morran évitait un contact direct avec ses clients pour échapper à toute complication ou accusation. Après quelque manipulation, la communication fut établie et apparut à l'écran un homme assis dans un grand fauteuil de style victorien noir et or. Il était fort élégant dans un costume noir taillé sur mesure, une chemise bordeaux non boutonnée jusqu'en haut pour un effet décontracté. La luminosité laissait à désirer comme pour cultiver une ambiance de mystère autour de ce personnage.
Mais pas suffisamment pour le dissimuler à une identification. James Morran avait un visage fin, des joues un peu creuses et un rictus permanent aux lèvres. Ses yeux étaient cernés mais brillants et vifs. Il semblait être de petite taille et ses cheveux courts sombres coiffés à la dernière mode. Harry avait un nom et un visage maintenant.
-Monsieur, permettez-moi de vous introduire Edward King, fit Sébastian à la tablette.
-Je suis ravi de faire votre connaissance, chatonna l'homme avec une gestuelle amicale. James Morran pour vous servir. Un nouveau client est toujours le bienvenu !
Le brun ne sourcilla pas, son œil fixé sur l'écran, n'accordant qu'un hochement de tête en guise de réponse. Mais il aurait reconnu cette voix entre mille. C'était cet homme qui avait donné les ordres pour torturer Perceval. C'était cet homme qui ne reculait devant rien et qui aurait pu s'en prendre à Eggsy si cela avait été lui à la place de la jeune femme. Cet homme était une menace internationale. Arthur allait devoir tirer un maximum d'informations avant que sortir de cette pièce. Mais il devait aussi gagner du temps pour Merlin qui piratait à distance la tablette.
-Tout le plaisir est pour moi après tout, c'est vous qui aller retirer une agaçante épine de mon pied, répondit Harry.
-Oh vous êtes un homme direct, j'aime ça. J'ai pris la liberté de vérifier vos références, puisque je ne peux me permettre de servir n'importe qui vous voyez, expliqua James en agitant ses mains.
-Je comprends parfaitement.
-Vous me plaisez Eddy. Je peux vous appeler Eddy ?
-C'est vous le boss, fit le borgne avec une totale indifférence pour le surnom.
Un rire se fit entendre via le haut parleur de la tablette pendant que le soldat sur le canapé en face d'eux s'était mis à pianoter sur son portable avec l'air de se ficher de la conversation. Tandis que James assurait le show tel un présentateur de télévision même si parfois, il regardait plus bas sur des écrans ou son téléphone portable. Le crime organisé n'avait pas de repos même pour une entrevue privée avec un client.
-Alors appelez-moi James. Bien quelle est donc cette épine dont je dois m'occuper ?
Harry glissa sa main libre dans l'intérieur de sa veste sous le regard soupçonneux de tous les hommes en noirs. Même le dénommé Sébastian suivit le mouvement avant de reporter ses yeux sur son téléphone en voyant une photo dans les doigts du client. Sur le papier glacé, il y avait Lancelot en costume brun lors d'une de ses missions. Le cliché avait été pris dans le feu de l'action, rendant l'image un peu floue mais son visage était distinct. Arthur tendit la photographie devant l'écran.
-Voici mon épine. Cette jeune personne a fait capoter une de mes transactions et vous vous doutez que celle-ci n'avait rien de légale.
-Jolie brin de fille. Que désirez-vous que je fasse ?
-J'aimerais récupérer les informations qu'elle m'a volé et si le problème peut être résolu définitivement...
-Hm je vois.
Harry posa la photo sur la table basse tandis que l'homme dans la tablette se frottait le menton d'un air pensif. L'intermédiaire scrutait le client et son téléphone, ayant lui aussi jeté un œil à la photo.
-J'ai eu affaire à cette petite blonde il y a quelques semaines. Belle et coriace. Le problème est qu'elle n'a rien voulu lâcher comme information et je ne connais pas son employeur.
-Je croyais que Ghost était infaillible, lâcha Harry avec désappointement.
-Oh mais mon organisation l'est. Le crime organisé est un art que je pratique avec excellence. Cependant, il me faudra juste un peu de temps avant de pouvoir satisfaire votre demande mon cher Eddy. C'est un oiseau rare que vous me demandez de capturer.
Le brun se composa une mine ennuyée, le premier changement d'expression de tout l'échange qui sembla interpeller son interlocuteur dans la tablette.
-Vous n'êtes pas du genre patient ?
-Pas vraiment, répondit Harry avec un calme trop stoïque.
-Moi non plus, cela tombe bien Eddy !
L'homme eut un grand sourire carnassier. En face d'eux, Sébastian avait glissé son portable dans la poche arrière de son pantalon après une dernière lecture afin de récupérer son arme et la pointer sur le client. Le révolver semblait en or, brillant comme une voiture neuve et dont le canon était pointé sur le cœur de Harry avec une précision de chirurgien. Les prunelles d'acier du soldat le scrutaient, attendant les ordres de son patron ou un faux pas de son vis-à-vis. Le brun n'avait pas bougé d'un cheveu, affrontant la menace comme si cela faisait partie du jeu.
Ce qui n'était pas le cas d'Eggsy. Il était figé sur place par l'arme à feu qui menaçait la vie de Harry. C'était leur première mission de terrain et il se retrouvait comme un con, incapable de bouger un muscle. Tétanisé. Son esprit revivait la scène devant l'église - visualisant à nouveau cet instant où il avait cru le perdre - pour le laisser dans l'incapacité de réagir. Il sentit son pouls s'accélérer brutalement tandis que ses intestins se mettaient à faire tous les nœuds marins existants. Le blond déglutit avec peine, sa gorge sèche et un souffle un peu affolé lui échappa.
-Puis-je savoir pourquoi votre intermédiaire me menace ? demanda le vieil espion avec un calme olympien.
Un rire échappa à l'écran. Le jeune Kingsman sortit enfin son arme d'un geste rapide et précis pour la pointer vers la tête du soldat. La voix de Harry avait agi comme un électrochoc. Il était vivant et il était ici pour s'en assurer. Les muscles tendus, son regard d'acier ne quittant pas la principale menace comme s'il se fichait du reste. Sauf que les six autres gardes du corps jusque là encore figurants de la scène prirent tous leurs armes pour braquer le jeune homme ainsi que son supérieur.
-Oh que vous êtes un vilain cachottier monsieur King, ronronna James Morran. Tenter de gagner du temps et de me hacker, c'est très vilain de votre part.
-Je ne vois pas de quoi vous parlez.
-Votre roquet un peu nerveux voit bien où je veux en venir, sourit l'homme.
-Il est payé pour me protéger, continua de jouer Harry avec stoïcisme.
-Oooh et la petite blonde, vous la payer pour quoi ?
Un sourire narquois et une certaine jubilation dans la voix de James Morran étaient autant d'indice pour prouver à Harry qu'il avait compris son petit jeu. Merlin apprit au brun qu'il avait été obligé de rompre la connexion sous peine que Kingsman soit hacké aussi. Alors il devait vite sortir de cette pièce et comme Eggsy recevait la même transmission que son mentor, il évalua ses chances d'un bref coup d'œil vers ses ennemis.
-Je me vois obliger de mettre un terme à notre entretient, clama Harry en se levant.
Toujours aussi stoïque dans ses expressions, Sébastian le suivit de son canon sans pour autant tirer. Ce qui fut sa première et sa dernière erreur. D'un geste rapide et précis pour le borgne qu'il était, Harry donna un puissant coup dans son poignet avec la pointe de son parapluie pour lui faire lâcher l'arme à feu sur le sol. Aussitôt, le combat s'engagea. Harry avança vers le soldat pour qu'il recule loin de son arme, jouant de ses réflexes et de son parapluie mais après avoir été momentanément déstabilisé, Sébastian lui porta un coup sur son angle mort, son poing cognant sa mâchoire sur la gauche. Les lunettes volèrent sur le sol en même temps que le cache-œil pour dévoiler sa pupille aveugle. Grognant sous le coup, le vieil espion attrapa sa cheville avec son parapluie pour ensuite lui donner un puissant coup de pied dans le thorax. Son ennemi bascula en arrière, le souffle momentanément coupé mais ce qui ne l'empêcha pas de rouler sur le ventre pour se mettre en position accroupie et aviser son adversaire d'un regard mauvais en cherchant sa respiration.
L'attaque du brun avait constitué un feu vert pour Eggsy qui n'était pas resté sans rien faire. Un homme s'était écroulé d'une balle tirée dans la tête avant qu'il n'esquive une attaque latérale. Donnant un coup de coude dans les côtes de son adversaire, il le cala contre son torse avant de pivoter, le gardant comme bouclier pendant qu'on lui tirait dessus. Il entendit un gargouillis sinistre près de son oreille tandis que d'un geste calme et précis, il abattit les deux autres gardes du corps en face de lui – qui avaient accessoirement canardé leur camarade. Le dernier vivant choisit l'option bourrin, lui fonçant dessus. Eggsy lui balança le corps de son collègue avant de donner un coup de pieds dans les deux masses. L'homme tomba sur le sol dans un cri peu glorieux de douleur et Galahad le tua sans se poser plus de question. Il se retourna immédiatement vers son mentor.
Arme au poing et dirigé vers le soldat, le blond vit Harry se faire repousser d'un coup dans les côtes après avoir été désarmé de son parapluie. Eggsy allait tirer sur le soldat quand une vois retentit :
-Sebby, tire-toi ! gueula la tablette dans un ordre sec.
L'intermédiaire de Morran jeta un bref regard à son ennemi avant de faire volte-face pour pénétrer dans la chambre. La porte claqua et Harry se précipita dessus d'un coup d'épaule. Elle ne céda pas alors il usa de son pied comme un appui plus sûr et celle-ci céda après deux grands coups, éjectant la chaise mise en travers pour aider sa fuite. Le brun entra pour constater que la porte-fenêtre donnant sur un balcon était grande ouverte. L'homme de main était déjà en bas de l'hôtel grâce à une dextérité entraînée, et apparemment toujours un plan de secours pour s'évader.
Agacé, Harry fit demi-tour pour revenir dans le salon ou Eggsy s'était occupé de ramasser son parapluie et ses lunettes. Le vieil espion prit les montures noires pour les remettre sur son nez et récupérer la tablette qui trônait toujours sur la table basse. La communication était toujours en route mais James Morran n'était plus derrière l'écran.
-Je vous retrouverai, déclara Harry d'une voix sombre.
Le visage de son ennemi apparut en gros plan avec un sourire plein de dents.
-Oh Eddy, je suis touché. Maintenant je sais à quoi vous ressemblez, monsieur-qui-dirige-une-organisation-ultra-secrète.
-Tout comme moi, fit-il sèchement.
-Je sens que je vais beaucoup m'amuser avec vous.
-Et j'arrêterai Ghost tel le nuisible cafard que vous êtes.
-Attrapez-moi si vous pouvez, sourit James. Bye bye Eddy-chou !
La communication coupa juste après un bisou provocateur devant la caméra. Harry scruta l'écran à présent vide. Puis il braqua son œil sur Eggsy qui semblait attendre ses ordres, son parapluie dans les mains. Quelques secondes de blanc et le jeune homme ouvrit ses lèvres pour parler mais Arthur posa une main rapide sur sa bouche pour l'empêcher de prononcer son vrai prénom.
-Prends le revolver et partons, ordonna-t-il.
Le blond hocha la tête et tendit sa canne-arme à son mentor. Harry récupéra son parapluie avant de voir Eggsy s'exécuter. Galahad retira de la poche de sa veste le mouchoir décoratif et enveloppa le flingue en or dedans avant de le glisser à l'intérieur de sa veste. La discrétion était de mise après le remue-ménage qui allait rameuter du monde. N'ayant pas perdu de temps, le brun avait gardé la tablette tactile puis ouvert la porte de la chambre pour constater que la voie était encore libre mais bientôt les coups de feu allaient amener du monde dans les couloirs et la sécurité de l'hôtel. Les deux hommes purent sortirent sans trop de difficulté et rejoindre en vitesse la voiture. Merlin avait avancé le véhicule dans l'allée principale et il démarra aussitôt les deux hommes dans l'habitacle.
L'atmosphère était tendue durant les premières minutes et Arthur finit par rompre le silence :
-Tu as tout sécurisé ?
-Oui, mais cet homme est diablement ingénieux. Il a une bonne équipe avec lui pour m'avoir repéré avec autant de facilité. Tu as la tablette ? questionna le chauve.
-Oui même si je doute qu'elle te soit d'une quelconque utilité.
-Nous verrons bien.
Pendant que Arthur mettait la tablette dans un coffre de la voiture, Eggsy était resté silencieux. Trop silencieux.
-Putain Harry, il a vu ton visage et le mien.
-C'était le risque, reconnut son mentor en posant enfin son œil noisette sur le blond. Mais nous savons qui il est et qui est son bras droit. Ghost est une menace à éliminer en priorité.
Harry s'attarda sur l'air inquiet de son jeune élève avant de regarder dans la direction de Merlin. Le brun sembla peser le pour et le contre de sa décision avant de finalement dire à son ami de longue date de les déposer chez lui. Ils verraient cela à la lumière du jour demain. La nuit était déjà bien avancée. Avant de la refermer, Arthur indiqua la boîte à Eggsy et lui demanda d'y poser l'arme de leur adversaire. Le jeune espion s'exécuta avant de se caler de nouveau au fond du siège, dans ses pensées.
Encore tendu par l'action passée, le reste du trajet se fit dans un silence de plomb. La seule mélodie qui vint rompre la monotonie du silence fut celle de la pluie qui commença à tomber. Quoi de plus normal à Londres qu'un temps pourri pour une fin de soirée maussade.
Les prunelles d'Eggsy étaient perdues dans le vide. Son inquiétude se lisait sur son visage comme sur un livre ouvert, au chapitre terreur et appréhension. Mais au moment où le revolver en or s'était braqué sur son mentor, il avait presque senti que son cœur s'arrêtait de battre. La peur viscérale de le perdre à nouveau. Et rien que cette ébauche de pensée l'avait cloué sur place. On lui aurait ouvert le ventre pour le pendre avec ses tripes, cela aurait été une mort plus douce. Là, c'était comme si on lui arrachait le cœur à main nue. Et le blond ne voulait pas revivre ça. Il n'était pas taillé dans un roc. Eggsy ne se rendit pas compte qu'il fixait Harry tout en ayant un air aux aboies lorsque le véhicule s'arrêta enfin.
Comme pour le ramener à la réalité, son mentor parla avec un ton bas et doux :
-On est arrivés.
Le jeune espion cligna des yeux pour focaliser son attention sur Harry. Son aîné lui adressa un bref petit sourire avant de remercier Merlin et lui dire d'aller se reposer. Eggsy suivit son exemple avant de sortir de la voiture et de s'abriter sous le grand parapluie que le brun tenait au-dessus de leurs têtes. Il l'avait évidemment attendu pour qu'il ne se prenne pas la saucée du siècle parce que la petite averse s'était transformée en pluie torrentielle.
Eggsy referma la porte et la voiture repartit aussitôt. La pluie tombait à un rythme fou autour d'eux et pourtant il se retourna pour faire face à Harry qui l'attendait avec toujours autant de patience. Un stoïcisme agaçant. Un visage calme et serein sur lequel il était difficile de savoir ce qu'il pensait.
-Rentrons, intima Harry avec douceur.
Le brun se détourna légèrement pour commencer à avancer dans l'allée du mews alors que le blond était bloqué sur place. Alors l'abri que lui conférait le parapluie toucha rapidement à sa fin et il sentit son costume se mouiller comme si on lui versait dessus un seau d'eau. Plusieurs seaux d'eau d'affiler. Mais plus le dos de Harry s'éloignait et plus il avait la certitude de ce qu'il ressentait. Il avait admiré cet homme, il avait été fier d'être son apprenti, il avait cherché sa reconnaissance mais il désirait plus. Il avait été stupidement aveugle alors que son cœur était déjà conquis depuis le début. Il ne voulait plus être séparé du vieil espion. Quoi qu'il lui en coûte. Même par un mur de pluie.
Harry remarqua bien vite l'absence d'une présence à ces côtés et il s'était immédiatement retourné pour voir le plus jeune sous des trombes d'eaux. Avec un juron, il se rapprocha à grands pas de lui pour le couvrir de son parapluie même si c'était peine perdue.
-Enfin Eggsy qu'est-ce que…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le jeune Kingsman avait franchi le peu de centimètres qui le séparait de Harry pour empoigner les pans de sa veste de costume, se hisser sur la pointe des pieds et venir apposer ses lèvres fraîches et mouillées sur les siennes. Harry resta sans réaction jusqu'à ce que la langue d'Eggsy ne vienne le tenter. Un grondement lui échappa à cause de sa raison qui l'exaspérait mais il répondit à l'appel, approfondissant le baiser tout en soupirant sous le plaisir que ce simple échange lui procurait. Il le désirait tant. Sa main libre finit par se lever et venir attraper la jeune mâchoire pour la caresser avant d'obliger le blond à reculer, rompant le contact de leurs lèvres.
L'œil unique rencontra deux prunelles bleues pleines d'assurance, voilé par beaucoup d'émotion et un peu de peur.
-Je ne veux plus être séparé de toi, confia Eggsy avec conviction et besoin avant d'être remis à sa place.
Un sourire doux et amer étira les lèvres de Harry, sa main glissant un peu plus de sa mâchoire à sa nuque pour la caresser. Un de ses doigts avaient subtilement glissé dans le col pour constater qu'il était trempé jusqu'à l'os, ses cheveux blonds lui collant au visage. Mais il était beau et diablement attirant avec cet air désespéré et assuré.
-J'ai l'âge d'être ton père, contra le vieil espion avec douceur.
-Je m'en cogne. C'est toi que je veux Harry et personne d'autre.
En disant cela Eggsy avait tiré sur la veste impeccable de son aîné, rapprochant son visage du sien.
-Rentrons.
-Putain Harry, arrête de faire le con.
-Tu es d'une incorrection, soupira le brun avec l'œil sévère en se redressant de toute sa stature.
-Alors montre-moi comment fait un vrai gentleman face à une déclaration, provoqua Eggsy.
Il ne prononça pas les mots mais tout son corps les criait. Son regard bleu dans le sien avec une dévotion et une attente claire, les mains agrippées sur les pans de son costume, son corps pourtant musclé presque lové contre le sien sous le parapluie. Eggsy se fichait bien qu'il ait deux fois son âge, qu'il soit ou non un vieux croulant ou encore son supérieur hiérarchique. Il aimait Harry Hart. Sans doute depuis un long moment mais il avait confondu cela et son admiration dévouée. Et il prenait aussi conscience de ce que Roxy avait tenté de lui faire comprendre. La distance que le brun avait prise, cette manière si familière et protectrice de s'occuper de lui. Si Harry Putain Hart lui disait non, il lui en collerait une histoire de reconnecter ses neurones.
Parce que maintenant, cela sautait aux yeux du jeune homme. Le brun le scrutait de son œil unique comme s'il essayait de faire entendre raison à son cœur. Sa conscience commençait déjà à le traiter de puma – comme Merlin allait le faire – trop joyeuse de sa victoire sur ses principes vieux jeux. Un vieil homme qui se tapait un petit jeune, il y avait de quoi s'attirer des regards négatifs. Mais Harry s'en fichait bien. Il savait qui il était et ce qui était bien et mal. Et la seule chose qui comptait réellement pour lui c'était Eggsy.
Le jeune homme murmura son prénom en une demande explicite, ses lèvres voulant se rapprocher de siennes et Harry céda. Le brun plongea un peu plus sa main dans la chevelure mouillée, la caressant avec attention avant de se pencher sur lui et lui offrir ce qu'il réclamait avec tant de force et de conviction. Le brun effleura d'abord ses lèvres pour en savourer la chaleur, leur texture douce avant de venir envahir sa bouche pour un baiser tendre et passionné. Il sentit le corps d'Eggsy trembler contre le sien, se coller de tout son long avant qu'un soupir s'échappe entre leurs lèvres.
Ils savourèrent chacun cet échange tant désiré, le prolongeant toujours un peu plus avant que l'aîné ne rompe le contact en douceur. Eggsy émit un grondement de protestation, ouvrant des yeux emplis de reproche sur Harry pour s'arrêter en si bon chemin.
-Nous allons rentrer avant que tu n'attrapes une pneumonie et ensuite, on reprendra cette conversation où je viens de l'arrêter, compris ?
-Okay, soupira Eggsy en venant chercher un dernier contact avec malice.
Harry roula de l'œil pour la forme, retirant sa main de la chevelure trempée pour la poser dans son dos, au niveau de ses reins et le pousser en avant avec lui. Eggsy suivit le mouvement avec un sourire en coin, restant bien à l'abri sous le parapluie et son flanc proche de son compagnon. Le blond récupéra le parapluie tandis que le vieil espion récupérait sa clé afin d'ouvrir la porte d'entrée.
-File te changer, fit Harry en ouvrant la porte en grand.
Le jeune homme lui fit un clin d'œil avec un sourire et rentra, quittant ses chaussures avant de se rendre à l'étage. Son costume trempé lui collait désagréablement à la peau et faisait un horrible bruit de succion à chaque mouvement un peu trop rapide. Et il avait putain de froid maintenant. Mais le jeu en avait valu la chandelle ? Quoique, la tradition d'être gelé jusqu'à l'os pour dégivrer le calme stoïque de Harry avait son lot d'inconvénient. Il préférait éviter cela à l'avenir.
Le brun était immédiatement rentré chez lui, observant le chemin mouillé laissé par son colocataire. Il pouvait le suivre à la trace. Harry s'occupa de poser son parapluie et d'appeler JB pour qu'il aille faire un tour dehors. Le chien trottina jusqu'à lui et jeta un regard à la porte à peine entrouverte. JB couina à ses pieds, regardant dehors avec une mine de chien battu, levant ses yeux vitreux comme pour demander à Harry d'arrêter la pluie qui sévissait sur les pavés de sa cour.
-Tu n'as pas le choix.
Le chien finit par sortir après que l'espion l'eut doucement poussé du pied sur son arrière-train mais le tour fut rapide. Harry l'avait attendu au coin de la porte avec la serviette spéciale jour de pluie pour canidé. Il lui essuya les pattes ainsi que le corps avant de se relever. Le brun retira alors sa propre veste mouillée et ses chaussures trempées. Après un coup d'œil vers le chien, il se rendit dans la cuisine par automatisme. Son esprit était quelque peu embrumé par sa décision et son esprit pragmatique lui rappela qu'ils n'avaient pas mangé. Alors Harry se mit en devoir de leur faire une collation tardive. Et cela avait le don de l'occuper un peu.
Harry se sentait stupidement nerveux. Devant sa cuisinière à remuer les röstis dans la poêle qui crépitait, il se disait qu'il faisait peut-être une erreur, qu'il ne pouvait lui imposer ça. Eggsy avait toute la vie devant lui et il choisissait un vieux plutôt qu'une belle jeune femme. Il soupira, fixant le vide. Mais ses pensées cessèrent de le tourmenter au moment où il sentit une chaleur dans son dos et deux bras l'enlacer avec un naturel étonnant. Le blond avait encore une serviette sur les cheveux quand il appuya sa joue sur l'épaule droite de Harry pour regarder ce qu'il cuisinait.
-Je croyais qu'on devait reprendre là où tu t'étais arrêté, commenta Eggsy avec malice.
L'œil unique rencontra les deux prunelles azurées rayonnantes de bonheur. Le blond avait un sourire qui semblait ne pas vouloir quitter ses lèvres.
-Je me suis dis que tu aurais faim. Et j'avais besoin de m'occuper les mains.
Eggsy sourit à cette allusion et se déporta un peu plus sur sa droite, lâchant sa taille. Harry put constater qu'il était en pyjama, pantalon et tee-shirt décontracté. Le jeune homme avait posé ses fesses contre le plan de travail, regardant son aîné tout en se séchant les cheveux des deux mains.
-Qu'est-ce qui te préoccupe tant ? Ne me ressort pas l'argument de ton âge, je lui ai foutu un grand coup de latte sous la pluie.
-Et Roxy ?
-Quoi Rox' ? reprit Eggsy en fronçant un sourcil.
-Tu t'entends bien avec elle. Durant sa convalescence, vous étiez plutôt proches.
Eggsy lui adressa un regard surpris avant de lâcher :
-Harry, tu sortirais avec ta sœur ?
La question laissa son interlocuteur sur le cul. Avant qu'un soupir désabusé n'échappe au brun. Il s'était complètement fourvoyé sur leur relation, aussi proche soient-ils, Eggsy et Roxy ne se voyaient pas comme un potentiel couple. Mais comme un frère et une sœur.
-Je vois, capitula Harry avec un sourire d'excuse.
-Rox' est comme une sœur. Fin de tes préoccupations, vieille branche.
Le jeune espion lui sourit, genre « et toc », puis il attrapa la cravate toujours à sa place et tira dessus pour insuffler le mouvement voulu à son interlocuteur. Harry le laissa faire, amusé et quelque part soulagé. Alors il pencha doucement le buste jusqu'à frôler ses lèvres mais sans lui donner ce qu'il voulait. Un grondement impatient se fit entendre et joueur, le brun continua de les effleurer avant de venir l'embrasser pleinement. Eggsy répondit d'une petite morsure avant de venir se coller contre la haute stature de son petit ami officiel. C'était un terme qui sonnait bizarre dans sa tête concernant un homme aussi classe que Harry Hart. Amant. C'était définitivement mieux pour un gentleman.
Un sourire étira le coin des lèvres d'Eggsy au choix de ce mot et il commença alors à glisser ses mains sur les bras du brun pour remonter sur ses épaules puis dans son cou afin de venir se coller contre lui. Il obligeait son aîné à délaisser sa poêle car la nourriture n'était pas sa priorité. Et Harry n'y opposa pas une grande résistance en l'entourant de ses bras – après avoir baissé le feu sous leur repas évidemment – puis une de ses mains s'échappa pour venir dans ses cheveux afin d'y mettre un peu de désordre.
-Je préfère ça, taquina Eggsy dans un souffle.
Les doigts jouèrent dans les mèches blondes et le jeune espion ferma les yeux sous la pression agréable qu'ils exerçaient sur son cuir chevelu. Harry le scruta avec tendresse et lorsqu'il eut suffisamment bu son image, il déposa quelques baisers sur son nez, sa joue, la commissure de ses lèvres avant de revenir sur celles-ci.
-Promets-moi de toujours être prudent en mission, murmura le brun entre deux baisers.
-C'est plutôt moi qui devrais dire ça.
Un petit rire nerveux et les paupières s'ouvrirent de nouveaux sur les deux océans remplis d'adoration. Eggsy parcourut son visage avant que son regard n'accroche l'œil aveugle de son amant. Une de ses mains remonta pour venir effleurer sa tempe, passer sur la cicatrice tandis qu'un sourire amer étirait les lèvres de Harry.
-Promis. Je trouverai toujours un moyen de revenir, murmura le plus jeune.
Ils savaient tous les deux que leur choix de carrière n'était pas le plus facile pour vivre heureux sous un toit tranquille. D'autant plus que maintenant il y avait la menace Ghost à éliminer du décor déjà bien rempli. Arthur n'était pas près de laisser tomber Kingsman tout comme Galahad ne désirait pas rester dans un bureau alors qu'il était excellent sur le terrain. Justement, il était ce que Harry ne pouvait plus être. Un agent de terrain. Mais il était son agent de terrain, ses yeux, son jugement et sa sentence.
Pour casser l'ambiance un peu trop sérieuse, Eggsy lui donna un coup de langue avant de venir mordiller sa lèvre inférieure.
-Puisque tu gères le repas, je m'occuperais du dessert.
Un petit souffle amusé échappa à son aîné devant l'allusion du « dessert ».
-Il va falloir me ménager Eggsy, je ne suis plus tout jeune, se plaignit faussement Harry.
Celui-ci jeta un coup d'œil à la poêle par dessus son épaule, détachant ses mains de son corps pour remuer leur dîner tardif sous le regard très amusé du blond. Eggsy eut un rire et lui mordit la joue avant de contrer dans un murmure :
-Dit celui qui a tenu tête à un soldat surentraîné.
-J'ai été quelque peu malmené si tu te souviens bien. Est-ce que tu veux des œufs avec ?
-Volontiers monsieur je change de sujet comme si de rien n'était.
Harry lui adressa un regard mi-amusé mi-réprobateur avant de l'embrasser tendrement.
-Tu veux bien mettre la table.
Eggsy lui sourit et réclama un autre baiser avant de se détacher de lui pour s'occuper de mettre les couverts. Durant le processus, JB se précipita dans les pattes de son maître pour réclamer son attention et accessoirement, des croquettes dans sa gamelle désespérément vide. Sa tâche achevée après un regard en biais de son amant, le blond s'occupa de son animal, le papouillant avant de lui donner ce qu'il réclamait avec ses yeux mouillés et tout malheureux.
L'un comme l'autre se scrutait discrètement comme si avoir cédé à leurs sentiments allait radicalement changer la donne. Mais Harry était toujours égal à lui-même, en plus accessible pour son jeune amant. Eggsy voyait maintenant ces petites différences et ne cessait de les apprécier. Abandonnant la serviette de bain mouillée sur le dossier d'une chaise, il vint de nouveau se coller dans le dos de Harry en posant sa joue contre son épaule droite pour demander :
-Tu veux manger devant un film ?
Il adorait leur plateau télévision, c'était devenu son rituel favori. Et là, il aurait toute la légitimité pour envahir son espace personnel.
-Comme tu veux Eggsy, répondit Harry dans un murmure doux.
-Film alors !
Il se détacha à nouveau de son aîné pour se rendre dans le salon sous l'œil amusé du brun. Celui-ci s'occupa de finir leur poêlé tardive puis de mettre les parts dans les assiettes prêtes sur la table. Il s'empara des deux plats, couverts inclus et se rendit jusque dans le salon avec JB à sa suite. Eggsy avait tout allumé et était en train de chercher quelque chose à mettre pour finalement opter pour Fast and Furious 6. La jeunesse faisait aussi la culture de l'ancêtre qui n'avait jamais envisagé de regarder ces films avec des voitures, des goûts musicaux opposés aux siens et un étalage de clichés. Mais le brun s'était pris au jeu de l'action, des cascades, souvent se rapprochant de ce qu'il avait vécu dans sa folle jeunesse ou s'en approchant. C'était divertissant mais pas le genre de film qu'il reverrait pour se faire plaisir.
Mais ce n'était pas le film le principal sujet de la soirée. Puisque aussitôt que Eggsy eut achevé son assiette, il envahit peu à peu l'espace personnel de Harry. Ce fut d'abord du pied pour caresser le sien, une de ses mains qui vint chercher la sienne puis rapidement sa tête contre son épaule. L'aîné y répondait avec un plaisir évident, ses doigts caressant les siens, son pied agaçant la plante du sien, un baiser ou deux venant dans ses cheveux ou sur sa tempe. Les prunelles azures qui couvaient le brun du coin de l'œil commençaient à perdre patience. Un soupir, une caresse plus aventureuse sur la cuisse de l'aîné et finalement Eggsy craqua.
Le jeune homme se redressa dans le canapé pour enjamber les cuisses de son amant et s'y asseoir comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit, ses lèvres venant chercher les siennes pour un baiser emprunt de désir, impatient et fougueux. Harry se laissa diligemment entraîner, ses mains venant sur les hanches de son jeune compagnon. Il mordit la langue du plus jeune pour calmer ses ardeurs ou pour lui prouver qu'il était aussi capable de jouer. Eggsy grogna dans le baiser.
-Quarante minutes, je pensais que tu craquerais avant, souffla Harry.
-C'était un test ?
Harry sourit avec douceur, la paume de ses mains venant épouser la courbe de son corps, ses doigts pianotant sur son épiderme à travers le tissu, tout en observant le visage un brin mauvais garçon du blond. Les mains d'Eggsy remontèrent vers ses épaules par touches aériennes, le bout de ses doigts jouant sur le tissu avant de venir tirer sur la cravate pour la défaire. Avec un geste sensuel, il fit glisser l'étoffe colorée du cou de son homme au canapé pour venir s'attaquer aux boutons de la chemise.
-Rien ne t'empêche de finir le film pendant que je m'occupe du dessert, murmura-t-il contre ses lèvres.
Un de ses doigts glissa sous l'étoffe blanche pour venir effleurer sa peau. Un sourire étira les lèvres roses en sentant l'épiderme frémir sous la pulpe de son index. Son état était semble-t-il semblable à celui de son amant. Il avait juste une part de lui qui appréhendait. Il n'était pas vierge, oh putain non mais il s'agissait de Harry. Calme et maître de lui, le brun le laissait faire tout en l'observant comme pour le torturer, ou apprécier chacun de ses gestes. L'œil unique était aussi perçant que s'il était pourvu des deux et la tension rendait son souffle légèrement saccadé d'envie. De ses mains habiles, Eggsy défit chaque bouton de la chemise, tirant même dessus pour la retirer du pantalon. Sans aucune hésitation, il écarta les pans de tissus ce qui tira un rictus amusé à l'aîné.
Le corps caché par l'étoffe coûteuse était aussi prometteur qu'il se l'était imaginé. Des muscles fins et toujours présents sous l'épiderme marqué par le temps et les cicatrices. Eggsy profita de l'instant pour savourer la vue, plaisante à souhait, tandis que les mains de Harry glissaient sous le T-shirt pour venir caresser le creux de son dos. Un sourire étira les lèvres du blond, de même qu'un soupir lui échappa sous la fraîcheur de ce contact. Ses yeux remontèrent du ventre à la tête de son amant, creusant le dos sous les attentions qu'il recevait.
Eggsy ne fit aucun commentaire. Ses mains vinrent attraper le visage de Harry pour venir l'embrasser avec fougue, avec envie, avec besoin. Tout son être se rendait compte à quel point c'était ça qu'il avait voulu. Putain de merde c'était juste un baiser enflammé et les mains du vieil espion sur lui, mais il sentait que son rythme cardiaque s'affolait plus que de raison. Il n'était jamais vraiment tombé amoureux de quelqu'un mais il avait le sentiment que c'était ça, être amoureux. Être terriblement bien et en même temps, sentir l'autre être le maître de vos réactions comme une marionnettiste le ferait en agitant le fil pour vous faire rire ou marcher. Il se sentait complet, entier. Il avait besoin de Harry. Il n'imaginait plus son quotidien sans lui. Mais avant, il avait une mission.
Les lèvres du jeune homme finirent par rompre le baiser pour venir déposer des baisers sur la mâchoire du brun avant de glisser dans son cou. Et l'effet que le vieil espion lui faisait était réciproque. Eggsy eut la satisfaction d'entendre un soupir de plaisir lorsqu'il se mit à taquiner la peau tendre de sa jugulaire. Le stoïcisme du grand Harry Hart avait une limite. Et elle s'appelait Eggsy Unwin.
Souriant contre sa peau au son de ces délicieux soupirs, le blond se mit alors à jouer en mordillant sa peau, en donnant des coups de langues avant de souffler sur l'épiderme humide. Ses mains ne restaient pas sans activité, venant saluer les hanches de Harry pour remonter sur le torse avant de redescendre, explorant avec respect et sensualité. Mais le jeune homme avait envie de le voir, de voir cet homme perdre son sang-froid devant lui, sous ses lèvres, alors il commença à se décoller de lui, glissant lentement ses jambes vers le sol tandis que ses lèvres suivaient le chemin tracé par les clavicules, remontant sur la pomme d'Adam à sa portée avant de venir sur les pectoraux.
Un soupir plus profond, mêlé d'un grondement d'envie, lui fit comprendre qu'il appréciait toutes ces attentions. Harry avait même diligemment écarté ses jambes pour laisser à Eggsy la place de se mettre à genou devant lui sans être trop mal installé. Aussitôt que ses genoux touchèrent le sol, les deux prunelles azures se fixèrent sur le visage transfiguré du vieil espion. Il avait perdu sa rigidité et son calme olympien. Il avait l'œil voilé de plaisir, les lèvres entrouvertes pour laisser passer ses murmures d'envie ainsi que le prénom de son jeune compagnon. Et entendre son prénom prononcé de cette manière lança une lance de foudre dans le creux des reins d'Eggsy.
Il n'en perdit pas une miette, bien que cela le déconcentrât une seconde de son but, buvant juste cette image de Harry se laissant aller. Le blond embrassa avec respect le terrain sacré à sa portée avant de reprendre ses petits jeux. Ses mains qui étaient descendues sur ses cuisses pour les caresser, allant jusqu'aux chevilles pour tenter de trouver des points sensibles.
-Impatient, commenta Harry dans un soupir.
Un sourire étira les lèvres du blond qui mordit la peau à sa portée. Puis il donna un coup de langue sur le téton non loin, ses yeux rendus plus sombres par le désir pendant qu'une de ses mains remontait directement à l'essentiel pour caresser son entrejambe. La réaction fut immédiate : un grondement rauque et un frisson du corps sous lui.
-Je ne suis pas le seul, souffla Eggsy triomphalement contre sa peau.
Une des mains de son aîné remonta jusqu'à ses cheveux d'or pour les empoigner avant de glisser ses doigts sur son crâne pour le caresser, le masser. Un sourire amusé répondit à la provocation mais Harry ne fit absolument rien pour l'empêcher de faire comme bon lui semblait. Le jeune homme continua alors son parcours le long du ventre. Ses lèvres prenaient un malin plaisir à saluer les courbes de son corps, un hématome dû au récent affrontement ou une cicatrice qu'il découvrait afin de connaître autant de zones sensibles que possible tandis que sa main réveillait de plus en plus la virilité de son amant à travers les couches de tissus.
Le brun finit par basculer sa tête sur le dossier du canapé, son souffle de plus en plus rapide mais son œil unique suivait le spectacle qui se situait entre ses jambes plutôt que sur la télévision. Eggsy joua de sa langue sur son nombril pendant que ses mains s'occupaient du bouton et de la braguette, libérant le sexe prisonnier du tissu pour le sentir pulser sous ses doigts. Le blond fit jouer ses doigts le long de la verge pour l'agacer et il sentit la main de son amant se resserrer sur une poignée de cheveux avant de s'excuser d'une caresse. Avec un sourire gourmand, il mordit le ventre de Harry avant de venir saluer son membre d'un coup de langue.
Un grondement rauque lui répondit pour l'encourager et Eggsy ne se fit pas plus prier. Et le jeune homme prit un plaisir évident à faire complètement perdre les pédales à Harry Hart. Sa bouche autour de lui, sa langue agaçant son membre pour l'entendre soupirer puis gémir avant qu'il ne murmure son prénom de la plus exquise des manières. Et putain il était sexy ainsi. Le blond en gronda de frustration, augmentant ses jeux pour procurer davantage de plaisir à son amant. S'il n'était pas si bien occupé, il demanderait certainement à Harry de le prendre tout de suite, sur le canapé.
Gentleman, Harry l'appela plus fortement, agrippant un peu plus ses cheveux lorsqu'il sentit le point de non retour mais Eggsy ne lui laissa pas le choix. Alors le corps du vieil espion se tendit contre le canapé pour une vue plaisante et érotique que le jeune homme ne quitta pas, accueillant sa délivrance non sans un hoquet avant de déglutir. Il accorda un dernier coup de langue à son « dessert » avant de remonter progressivement vers le visage du brun, tel un fauve, les yeux brillants d'envie et de plaisir. Eggsy se lécha les lèvres, laissant Harry reprendre son souffle pour se focaliser doucement sur lui.
-Tu es foutrement beau comme ça, commenta le blond.
-Tu…
Eggsy releva un sourcil à cette amorce mais Harry cherchait son souffle et ses esprits. Il prit quelques secondes de plus pour être sûr de bien être descendu de son nuage personnel de plaisir, son œil noisette se focalisant sur le visage carré de son amant. Le jeune espion avait les yeux brillants d'envie et un immense sourire aux lèvres, très satisfait de lui.
-Tu n'aurais pas dû, souffla le brun.
-C'est toi même qui l'a dit. C'est à ses manières qu'on juge un homme, répondit-il en détachant chaque mot avec plaisir tout en se rapprochant de ses lèvres.
La main dans les cheveux blonds coula sur la nuque de son jeune amant, un sourire étirant les lèvres de Harry à cette reprise de ses paroles. Son pouce vint caresser la naissance de sa mâchoire et il rapprocha ses lèvres des siennes pour l'embrasser avec fougue, avec envie. Eggsy gémit dans le baiser surtout en sentant l'autre main de son aîné venir saisir ses hanches pour le rapprocher de lui et coller son bassin au sien. Un en grogna de frustration parce que son pantalon avait beau être plus large que celui d'un costume sur mesure, il était dans une position inconfortable.
Le baiser se fit fougueux, joueur avant qu'Eggsy ne gronde entre leurs lèvres :
-Putain Harry… prends-moi sur le canapé…
-Ton langage, gronda le brun en mordant sa lèvre inférieure.
-Harry.
Le soupire suppliant tira un sourire au vieil espion qui donna un coup de langue à ses lèvres avant de venir jusqu'à son oreille. Il gratifia son lobe de son souffle chaud avant d'y murmurer d'une voix rauque d'envie :
-On va monter dans ma chambre parce que j'y ai tout ce qu'il faut Eggsy.
Son jeune amant murmura un « oui » enthousiaste et il revint l'embrasser. Harry aurait sans doute pu lui demander n'importe quoi la réponse aurait été la même. Il sourit contre ses lèvres et s'occupa de remettre un peu d'ordre dans sa mise avant d'insuffler le mouvement. Le brun éteignit la télévision avec la télécommande avant de guider son fougueux compagnon dans une chambre qu'il connaissait par cœur. La sienne. Afin de profiter de lui aussi et de découvrir les points sensibles du blond. Ce qui le faisait soupirer, ce qui le faisait gémir, comment était son visage lorsque ses lèvres lui procuraient du plaisir, l'entendre soupirer son prénom entre deux aspirations extatiques.
Il mit un point d'honneur à lui procurer du plaisir, à faire passer le sien en priorité. Il aimait tellement ce jeune insolent. Sa façon de jurer pendant qu'il le faisait sien, sa façon de s'agripper à lui en criant son plaisir ainsi que son prénom murmuré avec érotisme, la façon dont son corps s'adaptait au sien plus rouillé par l'âge.
Tous deux à bout de souffle, ils reprenaient doucement leurs esprits. Harry recouvrait le plus jeune qui était loin de se plaindre de ce poids confortable et protecteur. Le retour à la réalité se traduisit par des caresses dans les cheveux grisonnants de son amant, suivies de près par quelques baisers légers. Le vieil espion sourit et tourna le visage pour venir l'embrasser dans le cou avant de se redresser doucement afin de lui faire face. Les deux billes azures le fixèrent avec sérénité et bonheur, un rictus flottant sur ses lèvres roses.
-Je t'aime, murmura Eggsy.
Il n'allait pas s'embarrasser de considération de midinette comme quoi on ne dit pas des mots si importants aussi vite. Il n'avait pas besoin de se prendre la tête. Il aimait Harry Hart et il lui disait. Qui sait de quoi serait fait demain ? Le brun remonta une main pour venir caresser le visage de son jeune amant, effleurant sa joue de son pouce avant d'englober celle-ci dans sa paume.
-Je t'aime aussi. Jeune prétentieux, ajouta avec amusement Harry.
Un petit rire échappa à Eggsy qui l'embrassa avec douceur, venant se lover contre la grande silhouette. Il n'avait besoin de rien de plus pour être heureux. Un souffle amusé lui échappa et la main du brun caressa sa nuque tandis que l'autre les couvrait de la couette.
-Qu'y a-t-il ?
-Je me disais que ça me manquait, de dormir dans ton lit.
-Je peux te renvoyer dans le tient, le provoqua Harry.
-Dans tes rêves !
Le brun sourit et clôtura le débat d'un baiser tendre, le serrant contre lui pour la nuit. Oh non, il n'allait plus le laisser s'éloigner de lui. Il n'était pas fou. Il l'avait tant désiré que maintenant, il n'aurait qu'une peur : le perdre sur le terrain. Harry savait qu'en tant qu'Arthur il ne pourrait faire de favoritisme mais son cœur n'était pas aussi infaillible qu'on le croyait. Il restait humain et son instinct de protection envers son précieux Eggsy allait déborder à un moment ou à un autre sur sa fonction de super espion et il le savait.
Mais demain était un autre jour et il aurait le temps de voir venir cette crise-ci.
~/~
Merci d'avoir lu! Ils sont enfin passé aux choses sérieuses et... j'ai pris le partie de gazer le lemon en grande partie à cause de ma bêta Rasp, c'est à elle qui faut faire vos réclamations ;p
