Salut à tous !

Vous attendiez avec impatience la fameuse suite de The Golden Prince, eh bien la voici.

Comme toujours, One Piece n'est pas ma propriété et je ne me fais pas d'argent avec ces fics, tout revient à Oda-sensei et sa plume de génie.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et je vous laisse entre les mains de notre héros : Ace.


Smoker n'y croyait pas. C'était trop beau pour être vrai.

Et le sourire de la jeune femme assise devant Tashigi, qui complétait un dossier, le lui assurait.

-Nom ? demanda Tashigi, avant de répondre à sa propre question. Gol.

- Gol D. rectifia la prisonnière avec une moue.

- Prénom ?

- Ann. Sans E. Mes premières primes avaient cette erreur.

Tashigi remonta ses lunettes sur son nez et continua ce qu'elle faisait :

- Âge ?

- Vingt trois ans. Je les ai fait y'a une semaine jour pour jour !

- Joyeux anniversaire en retard, marmonna Smoker.

- Shihihi ! Merci !

- Lieu de résidence ? demanda Tashigi.

- Qu'est- ce que ça peut vous foutre ?

- Je ne fais que suivre les consignes. Tout nouveau prisonnier passe le même interrogatoire avant d'être conduit à la prison la plus proche, et être ensuite sans doute envoyé ailleurs. Dans votre cas, ça sera Impel Down.

- Ooooh…

Ann pencha la tête sur un côté, son visage partiellement obscurci par son chapeau.

- Shin Sekai ? Je doute que mettre SDF le fasse vraiment, pour la Kaizoku Hime, et je ne vis plus à Dawn depuis qu'Ace et moi avons pris le large.

Smoker tiqua mais ne fit aucun commentaire.

- Famille ?

- Je vais pas vous l'apprendre… gémit la demoiselle. Mère : Portgas D. Rouge. Père : Gol D. Roger. Parrain et gardien légal quand j'étais encore gosse : Silver Rayleigh… pour la fratrie, vous voulez que je commence par qui ?

Tashigi leva les yeux du document qu'elle était en train de remplir.

- Comment ça ?

- Par les Shirohige ou les Akagami ? Ils font partis de ma fratrie eux aussi, dans un sens.

Smoker résista très fort à l'envie de se cogner la tête contre le mur.

- Est-ce que ça sera tout ? demanda innocemment Ann en voyant Tashigi mettre le nom de ses frères, puis entre guillemets Akagami Kaizokudan plus Shirohige Kaizokudan.

- Oui. Nous allons procéder à la fouille corporelle, à présent. Merci de bien vouloir coopérer. Smoker-san, veuillez attendre dehors, je vous prie.

Tashigi s'était levée de sa chaise.

- Question… je dois me déshabiller ? demanda Ann.

- Oui.

- Alors non. Votre fouille, vous vous la mettez dans le cul.

Ann se laissa aller contre son dossier, l'air butté.

Smoker la regarda avec perplexité. Elle s'était montrée pourtant très coopérative jusqu'à présent. L'homme resta donc perdu de ce changement brusque avant de voir qu'elle lui rendait son regard. Il leva un sourcil derrière Tashigi qui essayait de négocier avec la pirate, et la prisonnière roula des yeux dans ses orbites avant de porter une main à son bras tatoué de son nom, caché par ses vêtements.

Vrai, les tatouages pourraient la trahir.

Smoker hésita. Il pourrait se venger de toute les fois où cette fratrie l'avait fait chier en laissant Tashigi procéder à la fouille, et découvrir la vérité… Pourtant, il donna un ordre contraire.

- Sors, Tashigi, je m'occupe d'elle.

- Eh ? s'étonna la jeune femme en regardant son supérieur.

- Je vais me charger de la fouille.

- Je dirais rien à Marco, promis ! sourit Ann d'un air espiègle.

La veine sur le front de Smoker voulait tout dire.

- Je préfère m'en charger… tordue comme elle est, elle serait capable de cacher des trucs dans des endroits insoupçonnables.

- Gaffe où tu mets tes mains, une cicatrice de Marco, c'est bien assez, tu ne trouves pas ?

Il fallut beaucoup de volonté à Smoker pour qu'il ne coupe pas en deux ses cigares avec ses dents. Tashigi resta sur place, ses yeux allant de Smoker à Ann.

- Vous en faîtes pas pour moi, mais c'est gentil de vous inquiéter, sourit Ann à la demoiselle. Filez, plus vite vous partirez, plus vite ça sera fini.

Tashigi finit par partir, jetant un dernier regard au duo, avant de refermer la porte.

- Il est pas question que je fasse la fouille corporelle d'une femme. Garp me tuerait s'il apprenait ça, annonça de but en blanc Smoker.

Pour toute réponse, Ann lui tendit ses entraves.

- Sans ça, je peux pas redevenir un homme.

- Qu'est-ce qui me fait dire que tu vas pas en profiter pour te barrer ?

- Outre le fait qu'on est au milieu de nulle part et que le moteur de mon Striker a pété, raison pour laquelle tu m'as attrapé en premier lieu ? J'ai un marché à te proposer.

- Je t'écoute.

Ann continua de sourire, ses mains tendues vers le marine qui avec un grognement, finit par ouvrir les menottes, tirant un grognement de bien être à la jeune femme.

- Je hais le kairoseki…

Elle se leva et Smoker se retourna pour la laisser se déshabiller.

- Mon marché est simple. Tu fais escale à Dressrosa et je te fournie des infos intéressantes sur Kaidou que j'ai eues récemment.

Elle jeta ses fringues sur sa chaise, restant en sous-vêtements, avant de s'enflammer, redevenant Ace.

- C'est bon, souffla le jeune homme.

Smoker se retourna et resta un instant silencieux, avant de dire :

- Si je ne savais pas ce que je sais, je t'accuserais d'être totalement barge pour te balader avec un bikini.

- Hilarant. Alors ?

Smoker commença à procéder à la fouille, fouillant les vêtements d'Ann sans quitter Ace du regard.

- Ces informations sont de valeur ?

- Tu pourrais presque faire coffrer Doflamingo avec. Raison pour laquelle j'allais à Dressrosa à l'origine, histoire d'enquêter un peu plus… je voulais aussi aller du côté de Punk Hazard, histoire de confirmer que ce mec était bien un salopard de première. Oh, et tu seras sans doute ravi d'apprendre qu'un certain pirate a levé l'ancre ce matin pour l'île Gyojin.

- Je ne fais que mouiller, alors. Ne compte pas sur moi pour attendre que tu te barres. Je renforcerai la sécurité, même.

- Je vais m'amuser !

Smoker remarqua une doublure dans le manteau, au niveau de l'emplacement du cœur et l'ouvrit, pour trouver un portefeuille.

- Photos de famille, rien d'intéressant. Et cherche pas, je suis pas assez bête pour me balader avec une photo des jumeaux.

- Ils sont toujours vivants ? Surprenant.

- Tu serais surpris de ce qui peut survivre sur un navire pirate !

Smoker remit le portefeuille à se place et remit les vêtements sur la chaise pour précéder à la fouille d'Ace en lui-même.

Ace tendit les bras pour la fouille corporelle.

- Tu espères que je cache quoi sous ma peau ? demanda avec amusement Hiken.

- J'ai déjà vu ça dans ma carrière… J'ai pas envie de savoir d'où te viens la cicatrice entre tes reins, et je doute que Garp-san veuille le savoir aussi.

- T'as l'esprit tordu, c'est un ours qui m'a fait ça quand j'étais gosse, en m'avalant tout rond. Marco est pas du genre à me griffer… mais je peux pas dire que la réciproque soit vraie.

- Je veux pas savoir.

On toqua à la porte.

- Rhabille-toi, lui dit Smoker.

Ace se changea immédiatement en Ann et se dépêcha de s'habiller, essayant de ne pas sourire. Smoker lui remit ensuite ses entraves et alla ouvrir la porte.

- Nous avons trouvé ça, on s'est dit que vous deviez le voir, fit le marine derrière en tendant un carnet de notes assez neuf.

- Oh, mon dernier carnet de notes, reconnut Ann. J'y pense, vous avez pas touché au bouquin que j'ai dans mon sac, j'espère ? Vous savez depuis combien de temps j'attends que Samyaza recommence à écrire ? Oh, en parlant de lui, vous saviez que c'était ses livres qui servaient de livre de chevet à Kuzan-san ?

- Comment le savez-vous ? demanda Tashigi qui se demandait comment cette femme pouvait rester aussi guillerette.

- Parce que Ace l'a croisé pendant une escale et ils ont un peu discuté…

Elle eut un pauvre soupir.

- C'est un chic type, il aurait fait un bon Gensui. J'ai aucune opinion sur les nouveaux, pas encore rencontré, mais de ce que j'ai entendu, Fujitora n'est pas trop monstrueux.

Smoker ne pouvait qu'être d'accord avec elle, que ça le rende malade ou pas. Il ouvrit le carnet… et manqua d'avaler ses cigares en reconnaissant les caractères.

- La langue des Ponéglyphes… comment… ?

- Pourquoi se prendre la tête à inventer un code secret quand il existe une langue quasiment oubliée, sourit Ann.

- C'est impossible ! Seule Nico Robin connaît la langue ! Comment avez-vous pu l'apprendre, Gol-san ?! s'exclama Tahsigi en regardant par-dessus l'épaule de son supérieur pour voir les pages.

- C'est à moi de le savoir, et à vous de l'ignorer.

Elle se leva et reprit des mains de Smoker le carnet, le fourrant dans la poche de son manteau.

- Pas touche.


Marco regardait les jumeaux jouer sur le sol de leur cabine. On voyait que le cœur ne semblait pas y être. Ils n'avaient pas encore un an, mais ils sentaient les choses.

Ensuite, ne pas voir Ace était un gros indice.

Red leva la tête vers son père, ses grands yeux bleus légèrement larmoyants.

- Mama ?

Marco se mordit une lèvre. Il avait foi en Ace, mais il avait peur. Janvier était là, et il n'était pas encore rentré, malgré le retour de sa flotte trois jours avant. Que pouvait-il dire aux jumeaux ? Qu'il rentrerait bientôt ? Et si Ace ne rentrait pas justement. Il pouvait mourir ou très bien décidé de tout laisser tomber, et changer de vie, tant pis pour leurs enfants.

« Tu te fais un cinéma à chier, Marco. » songea le Phénix.

- Mama… appela doucement Lina à son tour en regardant son père.

Voir les yeux qu'elle tenait d'Ace le regardant ainsi lui arrachait les entrailles.

Tout ce que Marco put faire, ce fut s'accroupir et les serrer dans ses bras.

- Il va bien… il va bien… chuchota Marco, plus pour se rassurer lui que les enfants. Il rentrera bientôt.

Toc toc.

Marco tourna la tête pour voir Rakuyo avec le denden en main.

- Thatch en ligne. Une poussière dans l'œil, Marco ?

Marco passa ses mains sur ses yeux, et les sentit humides. Il n'avait pas eu conscience qu'il pleurait.

- Sans doute, yoi. Tu pourras garder les jumeaux, le temps que je nettoie la cabine ?

Rakuyo hocha la tête et laissa le denden à Marco qui sortit. Il s'assit dans le couloir, dos contre la cabine qu'occupait Liam, afin de garder les jumeaux dans son champ de vision.

- Thatch ?

« Au rapport, Marco. » lui dit son frère.

- Je t'écoute, yoi.

« On aura du retard dans la mission. On vient d'arriver à l'île Gyojin, mais on a échappé de peu à un Whiteström sur le chemin. Le navire a été endommagé. Il faudra quelques jours à Den-san pour le réparer. »

Marco laissa aller sa tête en arrière en grognant.

Il n'aimait pas ça. Il était encore trop loin de Punk Hazard lui-même et ne pouvait se permettre de partir ainsi devant pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'Ace n'étant pas là, il restait le seul parent des jumeaux à bord, et c'était irresponsable de sa part de les abandonner. Seconde chose, le capitaine ne pouvait se permettre d'agir ainsi, de façon aussi indépendante. Troisième et dernier point, ils étaient dans le Shin Sekai, et ils allaient s'attaquer à ce qui, d'après les rapports, était un laboratoire. Il ignorait les défenses de l'endroit et ne pouvait risquer de se faire attraper ainsi. Il avait la responsabilité d'un équipage entier sur le dos.

- Je vois. Malheureusement, les autres navires ne sont pas plus proches que nous, yoi. Vous êtes les plus près. J'ai mal géré. J'aurais dû vous demander de vous occuper de ce labo avant de récupérer Namur, yoi.

« Non, Marco. On sait pas ce qui nous attend là-bas, tu as donné les bons ordres. Quatre flottes est le minimum syndical pour attaquer ce terrain inconnu sans risque et s'assurer une mission réussite. »

Sacré Thatch.

« En attendant, tu peux dire à nos spécialistes de l'occulte que ça sert plus à rien de potasser sur la nécromancie, tout le monde est vivant et Lilith n'a pas perdu un seul cheveu. »

- Je te fais confiance, Thatch, tu me connais assez pour savoir ce que tu risques si tu fais le con. Je veux juste savoir pourquoi j'ai l'impression que vous avez mis les pieds dans un gros foutoir, yoi ?

Le denden eut un sourire narquois.

« Parce que c'était un gros foutoir. On a découvert trop tard ce que cachaient Jimbe et Namur. Je veux dire par là qu'on est arrivé, et les hostilités étaient déjà bien engagées. De ce que j'ai compris, on a un Hody Jones qui se la joue à la fois révolutionnaire et Tenryuubito qui a voulu renverser Neptune, histoire de faire de l'île Gyojin une force capable de railler tous les humains de la planète et en faire leurs esclaves. »

Marco ouvrit des yeux ronds. Quoi ?!

« On a eu la même que toi quand on a appris l'histoire. Mais devine qui nous a sauvés les fesses ? »

- Euuuh… Big Mum, pas eu de nouvelles d'eux depuis un petit moment, yoi.

« Oh non, ça aurait été le pompon ! Je vois déjà d'ici Monsieur Pekoms et ses Grrr ridicules, et le Baron Tamago toujours à boire le thé qu'il a sur le crâne pendant le combat. Nop ! C'est Luffy qui nous a sauvés ! Au passage, on est les seuls que ça choque que lui et ses hommes soient en avance sur l'horaire ? Reste encore quatre ou cinq mois pour faire deux ans. »

- C'est normal. Dragon a eu vent du fait que Luffy était du côté de Ruskaïna et comme il commençait à être un peu trop insistant avec Robin, ils ont décidé de prendre le large un peu plus tôt. La flotte d'Ace m'a dit qu'il avait appelé les hommes de son frère pour leur faire passer le message d'un départ pour début janvier, yoi. Donc, ils nous ont sauvés les fesses ?

« Yep ! Et ils ont pas chaumé durant l'entraînement, ça je peux te l'assurer. Ace est là ? »

Marco ferma les yeux.

« Je retire ma question, la tête que le denden me transmet me dit ce que je dois savoir. C'est mieux ainsi, il ne saura pas que sans Jimbe, Luffy aurait passé l'arme à gauche. »

Marco rouvrit les yeux, se demandant s'il avait bien entendu.

« Hody Jones, le chef des timbrés qu'ils affrontaient, était un gyojin requin-blanc. Rajoute avec ça des pilules joyeuses qui décuplent la force et tu as la recette pour une mauvaise surprise. Si en plus de ça, tu inclus un autre idiot avec le mato mato no mi, et le bon gros Noah…. »

- Arrrg… c'est quoi cette merde, kuso…

« Je te le fais pas dire. Ça s'est fini dans un duel entre Hody et Luffy, sur le Noah en chute sur l'île. Durant l'affrontement, Luffy s'est fait mordre. Je crois bien que c'est l'un des rares coups que cet homme lui a donnés. La situation n'aurait pas été aussi grave s'il n'avait pas rouvert, voire aggravé sa morsure en essayant de détruire le Noah pour sauver l'île. Quand la princesse l'a ramené, il avait la moitié droite du corps couverte de sang. A ce demander comment il était encore conscient. Il avait besoin d'une transfusion, mais tu connais la loi Gyojin. »

- Oui… malheureusement.

« Jimbe s'est avancé. Il était compatible. Il a sauvé le gamin. »

- Yokatta.

« Je t'ai pas raconté le plus bizarre. »

Marco leva un sourcil.

« Luffy a détruit la moitié du Noah avec la seule force de ses poings. Il aurait pu sauver l'île, mais quelque chose est intervenue avant qu'il ne termine son travail… des kai-ô des profondeurs. Ils ont débarqué et empêché la chute du navire, avant de partir avec lui… dingue, hein ?! »

- Tu l'as dit, yoi.

Thatch ouvrit la bouche pour continuer quand…

- Aaaaaaaaaah !

Sbam !

Quelque chose disait à Marco que son frère venait d'embrasser le pont.

« Nihi ! Wari Thatch ! »

Luffy… Marco devinait aisément ce qui avait pu se passer, surtout en entendant Thatch menacer de tuer Luffy.

Cela le fit rire.

- Content de t'entendre, Luffy !

« Yo, Marco ! Désolé d'avoir empiété sur tes plates-bandes, alors que tu voulais juste que je te dise ce que cachait Namur ! » salua Luffy.

Donc Rayleigh lui avait bien passé son message…

- Iie iie, te connaissant, je pense que tu es bien la dernière personne à qui je peux reprocher ça. Et tu m'as bien aidé. Je t'en dois une, Luffy, yoi.

Il pouvait pas reprocher quelque chose à Luffy, surtout quand il lui rendait ce service.

« Marco. La rouquine démoniaque a agressé Lilith ! Tu peux pas rester indifférent et les remercier ! » s'indigna Thatch.

Marco leva un sourcil. Et alors ? Il fallait être fou pour se mettre entre deux femmes qui se crêpaient le chignon.

- Lilith est une grande fille qui a deux ans de plus que toi, Thatch. Elle a pas besoin de toi pour se défendre contre Nami, yoi.

Ni de son frère, d'ailleurs… enfin, pour ce genre d'histoire. Pour le reste, c'était autre chose…

« De toute façon, y'a pas de dette dans une famille, » annonça sagement Luffy.

Marco regarda le denden qui lui transmettait l'immense sourire de Luffy, se demandant s'il avait bien entendu.

« Ben quoi !? T'es quasiment marié à ma sœur ! T'es donc mon frère, non ?! »

Ah le mariage…. Eurg, encore cette prise de tête… Comment est-ce qu'il pouvait demander à Ace de l'épouser sans qu'il lui dise non… s'il était honnête et lui disait que c'était pour le protéger d'une certaine façon, il se vexerait, et ça serait le non assuré, voire des semaines, si ce n'est des mois d'abstinence sexuelle, voire affective. Ace serait capable de retrouver sa couche à l'étage des commandants, le laissant seul dans leur grand lit.

S'il lui disait que c'était parce qu'il était fou de lui, et qu'il voulait lui assurer qu'il l'aimerait à la vie à la mort, Ace dirait non, parce qu'il verrait l'alliance comme une entrave à leur liberté respective… S'ils partaient sur ce terrain là, Marco devrait lui expliquer en long, en large et en travers sa conception de la liberté, et il avait vraiment pas envie de partir sur ce terrain là quand ce qu'il voulait, c'était un simple oui.

- Encore faut-il qu'elle dise oui… soupira Marco, à la limite de la dépression, alors que Thatch était mort de rire.

Son frère était un traître.

« Piège-la ! Nihi ! Ou fait lui une demande en pirate ! »

Marco regarda le denden d'un air perplexe alors que Thatch était toujours mort de rire.

- Je ne vais même pas demander d'explication, yoi. Puisque tu es là, je te souhaite déjà la bienvenue à l'avance dans le Shin Sekai, et j'espère qu'on se croisera là-haut, quand j'en aurai fini avec mes affaires…

« Hmmm… Entre le pacte de non-agression qu'on doit signer avec Akagami courant février et la rencontre Révolutionnaire qui risque de mal se passer… sans parler de la mission actuelle qui fait qu'Ace a pété littéralement un plomb… » soupira Thatch.

« Pété un plomb ? En quel honneur ? » demanda Luffy.

Luffy était dans le Shin Sekai, autant lui donner un avant goût des manipulations de cet océan.

- On a Withey Bay qui a intercepté une cargaison d'armes bizarres pour Kaidou, récemment. Sortie des usines de celui qu'on nomme Joker dans le milieu. En faisant des recherche, on a eu vent d'une rencontre entre des envoyés des deux hommes et j'ai envoyé Ace sur l'affaire avec sa flotte, yoi. Il se trouve que Joker ne se limite pas aux flingues… il a recruté un scientifique déchu de la Marine pour faire des expériences sur des enfants.

- Je comprends comment Ace a pu péter un plomb, surtout si on prend en compte la dernière addition à la famille. Félicitation pour la Red Line.

Marco regarda la Red Line en question qui observait leur père en silence, la tête penchée sur un côté, telle leur mère quand elle est perplexe.

- Merci. Tu seras le parrain de la troisième addition, yoi.

Si Ace rentrait un jour et acceptait de porter dans un futur plus ou moins proche un autre enfant de lui.

« Nihi ! Je vais te laisser, ou Nami va péter un plomb ! Ja na, Marco ! On se reverra là-haut ! »

- Un plaisir, Luffy. Salue tes hommes pour moi.

« Oh, et je préfère te prévenir… Jimbe, c'est mon nakama ! »

Cela ne voulait dire qu'une chose. Luffy avait décidé que Jimbe rejoindrait sa bande d'idiots. Misère, ça allait donner…

- Hourra ! rit doucement Marco, imaginant très bien les folies qui allaient voir le jour pour le coup.

Cela fit rire les deux autres.

- Y'a aucun souci, nous sommes une famille, après tout, assura Marco, comprenant pourquoi Luffy le lui disait. Jimbe est notre frère, autant que toi, il peut te rejoindre sans compromettre une quelconque alliance envers le Shirohige, yoi. Et si je dois passer l'arme à gauche, sans qu'il n'y ait plus aucun Shirohige pour reprendre le flambeau, je te confie l'île Gyojin, Luffy.

- Eeeeh ?! s'étonna Luffy.

Luffy comprenait le message. Si les Shirohige venait à disparaître, l'île Gyojin serait la première île d'un possible territoire.

- Tu n'es pas obligé d'accepter, mais je serai en paix en sachant que je laisse cette île entre tes mains. Nous avons tous une affection particulière pour elle, yoi.

« Nihi ! J'accepte ! »

Ce fut comme si un poids venait de s'envoler de ses épaules. C'était un souci en moins. Certes, il s'en voulait un peu, au final, de mettre ce poids potentiel sur les épaules de Luffy, mais il avait accepté sans arrière pensée et avec joie. C'était l'essentiel.

- Alors, j'en ferai part personnellement à Neptune la prochaine fois que je passerai à l'île Gyojin. Merci, Luffy. Tu dis qu'on a pas de dette dans une famille, mais tu peux pas imaginer le poids que tu me retires des épaules et la reconnaissance que j'ai à ton égard.»

« Shihihihi ! Daijobu Marco ! Tu prends soin de la descendance de Roger, alors on est quitte ! »

Et les deux capitaines eurent un rire.

Marco ne préféra pas lui dire qu'Ace n'était pas encore rentré de mission.

Il raccrocha et laissa aller sa tête en arrière, soupirant.

- C'était tonton Luffy, mes amours, sourit-il à ses enfants.

Les jumeaux retournèrent à leurs affaires, avant de regarder de nouveau le denden quand il sonna.

Marco décrocha et reconnut immédiatement les tics du denden.

- Que dirait Akainu s'il savait que tu avais le numéro personnel d'un Yonkou, Smoker ?

« Dans d'autres circonstances, je t'aurais pas appelé, mais je me suis dit que si je ne le faisais pas pour un sale pirate comme toi, je le devais au moins pour les deux gosses. » grogna le vice-amiral.

S'il parlait des jumeaux, c'est qu'il était seul et qu'il n'y avait aucun souci qu'on intercepte la conversation

- Les jumeaux écoutent, tu sais. Pas vrai mes amours ?

Les deux enfants eurent un gah retentissant.

« On dirait qu'ils ont la forme… »

- Ils font encore leurs dents, je profite d'une accalmie avant qu'ils ne recommencent à pleurer, yoi. Qu'est-ce que tu veux ?

« Juste te dire que j'ai la Kaizoku Hime dans mes cales. Et qu'on a un accord. Portgas me donne des infos pour coffrer Doflamingo et je fais escale à Dressrosa. »

Marco resta silencieux.

« Je me fais pas d'illusion, je sais que je ne suis pas au niveau, malgré tous mes efforts. En moins de deux heures, elle a déjà autour de son petit doigt tous mes hommes, pourtant, ce sont des gars du G-5. Si je veux l'en empêcher, il faudrait que je m'assoie sur elle, mais je tiens encore assez à la vie pour ne pas le faire. »

- Maaa, merci…

« Ne te méprends pas, Fushisho. C'est pas pour lui ou toi que je fais ça. C'est pour vos gosses… et aussi parce qu'entre deux maux, faut choisir le moindre. Je préfère avoir Portgas dans la nature qui cherche à nous dépraver, comme il dit, plutôt que ce psychopathe et pervers de flamant rose au Shichibukai. Je veux Doflamingo à Impel Down. »

- Nous parlons la même langue, yoi.

Marco se redressa, une idée dans le crâne.

- J'ai du respect pour toi, Smoker. Beaucoup de respect et le G-5 est l'une des rares bases pour qui j'ai du respect… si on exclue Vergo. C'est pour ça que je te dis ça, yoi. Punk Hazard. Après Dressrosa, je te conseille d'aller y jeter un œil, yoi.

« Pourquoi ? »

- Il en va de la santé, si ce n'est de la vie, d'une bonne dizaine d'enfants. Merci de m'avoir appelé.

Et Marco raccrocha.

Il y avait peut-être une chance que les choses tournent en leur faveur. Si seulement Sakazuki savait ce qu'il faisait !

Marco rendit le denden à Rakuyo qui hocha la tête et s'en alla, un petit sourire aux lèvres. Le Phénix s'accroupit et souleva ses enfants dans ses bras, pour se relever, les jumeaux sur la hanche.

- Maman va bien. Ne vous en faîtes pas.

Le câlin auquel il eut droit en échange lui dit qu'il avait dit les bons mots. Il resta un instant comme ça, les jumeaux dans ses bras, les deux enfants accrochés à son cou, leur tête sur sa poitrine. Il les embrassa sur le sommet du crâne, avant de les remettre par terre parmi leurs jeux.

Ace était entre les mains de Smoker. C'était le seul marine à qui Marco confierait l'homme de sa vie. Le code de l'honneur de cet homme en était la raison.


- Tashigi-chan ?

Tashigi venait d'apporter le plateau repas à la prisonnière quand Ann l'interpella.

- Quoi ?

- J'ai besoin de mes médocs.

- Pardon ?

- Je suis sous traitement et j'ai besoin des médicaments qui sont dans mon sac. Est-ce que je pourrais les avoir…

- Euuuh…

- Ch'il vous plaîîîîît… fit Ann en faisant ses yeux de chiots à la Marine.

Elle se leva de son lit de fortune et s'approcha des barreaux, braquant toujours un regard de chiot sur la jeune femme.

- Donnez-moi mes médicaments… ch'il vous plaîîîîît… continua Ann avec un accent bizarre en s'accrochant aux barreaux.

- Je… je vais vous les chercher.

Le sourire d'Ann devint lumineux.

- MERCI ! Ils sont dans la boite bleue hermétique ! J'en ai besoin de deux le matin et deux le midi !

Tashigi déposa la nourriture dans la cellule d'Ann et s'en alla en soupirant.

Ann se détourna de la porte, tournant entre ses doigts un stylo qu'elle avait volé à la jeune femme. Stylo qu'elle glissa dans sa poche. Ça lui serait utile plus tard.

Tashigi revint avec la petite boite de médicaments et la donna à Ann.

- Je vous adore ! sourit la jeune femme en prenant son traitement contre la narcolepsie.

- Pourquoi vous vous baladez avec des vêtements d'homme dans votre sac ? demanda Tashigi.

- Je les ai piqués à Ace, j'ai l'intention de lui faire une blague avec.

Ann ouvrit la boite, piocha les gélules avant de les mettre en bouche et de les faire passer avec le verre d'eau.

- Je vous rassure, j'ai rien de contagieux, assura-t-elle en voyant que Tashigi regardait les médicaments. La seule chose que ça fait, c'est être gênant pour moi, comme pour mes alliés et interlocuteurs… Pas de quoi s'en faire.

- Et vous souffrez de quoi ?

- Je vais pas le dire comme ça !

Ann lui tira la langue en faisant un mouvement pour glisser la boite dans sa poche avant que Tashigi ne passe sa main entre les barreaux de la cellule du navire. Avec une petite moue, Ann lui donna la boite, et la regarda s'en aller. Elle ramassa son plateau repas et alla s'asseoir.

Les Marines avaient vraiment tous un balai dans le cul.


- Smoker-san ?

Smoker leva son nez du livre qu'il avait pris dans le sac d'Ace pour regarder Tashigi.

- Gol-san a réclamé des médicaments, je me suis dit que vous voudriez les voir.

Smoker glissa un marque-page dans le livre et le posa sur son bureau avant de prendre la boite que lui tendait Tashigi pour l'examiner.

- Qu'est-ce que vous lisez ?

- Le livre que Gol avait dans ses affaires. Portgas m'a fait découvrir la série pendant que j'étais invité sur le Moby Dick.

- C'est intéressant ?

- Assez.

Smoker reposa la boite et reprit le livre.

- Le médecin de bord dit quoi à ce sujet ?

- Ce sont des cachets fait maison, apparemment. Il n'a rien à bord pour les identifier, outre dire que ce n'est pas de la drogue.

Smoker prit son denden et appela quelqu'un.

Peu après, il tomba sur Garp.

« Smoker ! Qu'est-ce que tu veux ?! »

- Juste vous dire que j'ai votre petite-fille en cellule.

Le denden le regarda avec des yeux ronds.

- On doit faire une escale à Dressrosa, avant de l'embarquer à Impel Down.

Les lèvres du denden tiquèrent. Oui, Garp se doutait qu'Ace prendrait le large à Dressrosa.

« Je suis déjà surpris que tu aies réussi à l'attraper ! Comment tu t'y es pris ?! »

- Apparemment, elle a pété le moteur du… Striker, je crois qu'elle a dit que c'était… le petit navire de Portgas. On l'a trouvé au milieu de nulle part, sur ça. On l'a cueillie comme une fleur, mais c'est pas pour ça que je vous appelle. Elle est malade de quoi ?

« Ann ? Pourquoi la question ?»

- Elle a réclamé ses médocs à midi et j'aimerais éviter de voir mes hommes crever devant une maladie non identifiée.

Un marine débarqua en pleine panique et dit :

- La Kaizoku Hime vient de mourir !

Le rire de Garp était la dernière chose à laquelle Smoker s'était attendu.

« C'est juste une crise, rien de grave ! »

Et il raccrocha.

Smoker et Tashigi échangèrent un regard, avant que le plus haut gradé ne raccroche le denden et descende à la calle, pour voir Ann, au milieu de sa cellule, face contre terre, sans bouger.

- Oi, Gol. Debout.

Pas de réponse.

- Debout j'ai dit.

Toujours aucune réponse.

Tashigi ouvrit la cellule et entra. Elle retourna Ann sur le dos pour voir qu'elle ne bougeait toujours pas et avait les yeux fermés.

- Elle respire… lui dit la jeune femme.

Elle tenta de la réveiller, mais Ann restait molle et inconsciente. Endormie.

Smoker leva un sourcil.

C'était quoi ce cirque ?

Ann revint brutalement à elle et percuta de plein fouet Tashigi, se laissant pour le coup retomber en arrière, se tenant le nez.

- Z'êtes pas bien ou quoi ?! Pourquoi vous êtes là ! grogna la pirate en s'assurant que son nez n'était pas cassé.

Tashigi chercha ses lunettes qui étaient tombées, pendant que Smoker foudroyait le pauvre officier sans nom qui était venu le chercher.

- Un de nos gars t'a trouvé face contre terre et il est venu crier au meurtre.

- J'ai l'air raide mort ? demanda Ann d'un air perplexe.

- Tout à l'heure, oui, lui répondit Tashigi.

Ann eut pitié d'elle et lui donna ses lunettes.

- C'est pour ça que je prends des médocs. Je peux recommencer à compter les mouches ou quelqu'un va me donner un livre pour m'occuper durant ce voyage ?

Smoker se frappa le visage d'une main. Il y croyait pas… ce gosse était narcoleptique. Il avait une prime de huit cent millions, il avait survécu longtemps sur les océans et avait gagné une réputation du tonnerre, tout en menant une sorte de double vie… et tout cela malgré le fait qu'il soit narcoleptique !

Le marine eut une minute de silence pour le Mei-Ô. Il ne le dirait jamais à personne, mais honnêtement, il avait pitié du vieux pirate. Cette fratrie était gratinée avec un comportement suicidaire. Le vieil homme devait avoir souffert en les élevant.

- Combien de personne ton comportement a-t-il exaspéré pendant que tu grandissais ? marmonna Smoker.

- Woop a bien essayé de me frapper sur le crâne de sa canne des centaines de fois, avant qu'il y renonce après qu'ont ait obtenu nos akuma no mi… Dadan passait son temps à nous poursuivre avec sa hache quand on passait par son territoire pour rejoindre le Grey Terminal, ou Goa… Pourquoi tu poses cette question ? J'ai fait quoi encore ?

- Je suis seulement surpris qu'avec ton caractère et tout ce qui va avec, tu aies réussi à atteindre l'âge adulte.

Ann fit son regard le plus innocent et le plus angélique possible, faisant naître des cœurs dans les yeux de l'officier sans nom qui était toujours devant la cellule.

- Qui voudrait me tuer ? minauda-t-elle.

Smoker grogna de désespoir et Tashigi préféra sortir de la cellule, au moins juste pour sauver sa santé mentale.

- Je peux avoir un livre ? demanda Ann alors qu'on fermait sa porte à clef.

- J'ai quasiment fini de lire le livre de ton frère, lui dit Smoker en s'éloignant.

- Son frère ? répéta Tashigi, perplexe.

- Hm ! Samyaza est le pseudonyme de Sab' pour ses livres. C'était quelque chose qui lui tenait à cœur déjà quand il était gamin. On pourra en discuter, alors, ne, Smoker ? J'ai pas eu le temps de le faire pendant que tu étais à la charge de mon jumeau. Malade comme il était…

Décidément, Tashigi en apprenait tous les jours.


Smoker arriva à la cellule d'Ann. Assise sur sa couche, le dos appuyé au mur, les jambes allongées sur le matelas, le chapeau sur son visage. Vu qu'elle le remonta, elle était éveillée.

Elle leva un sourcil et Smoker lui tendit le livre de Sabo entre les barreaux.

- Il a du talent, dommage qu'il soit un hors-la-loi, marmonna Smoker alors qu'Ann le prenait.

- Tu es mal placé pour parler de loi, en étant au G-5, pointa Ann. Tu sais ce que j'aime faire, durant une mission…

- Quoi donc ?

- Faire une liste de toutes les infractions que j'ai commises pour accomplir ma tâche et les punitions pour chacune d'elle. Nihi ! C'est amusant !

Et elle se détourna des barreaux pour aller s'asseoir.

- On sera bientôt à Dressrosa. J'espère avoir bientôt mes infos.

- Oh, tu les auras, ne t'en fais pas, rassura Ann. Je tiens toujours parole.

Smoker resta devant la cellule, faisant qu'Ann se retourna.

- Quoi ?

- Que manigancent les Shirohige ?

Ann leva un sourcil intrigué.

- Pas mal de chose, mais si tu n'es pas plus clair, tu ne m'aides pas à savoir si c'est nous ou pas.

- Je parle de l'absence de rookie depuis la mi-décembre.

Ann papillonna des yeux un instant, apparemment pas au courant. Puis, elle eut une mine songeuse.

- C'est pas notre fait, assura Ann. Je peux te l'assurer… néanmoins, Namur a demandé des vacances pour rentrer chez lui un peu avant…

Avec un soupir, Ann alla se laisser tomber sur sa couchette.

- Je présume que tu me laisseras aucun denden mushi pour que je puisse en discuter avec Marco.

- J'ai ma réponse.

Et Smoker s'en alla, laissant une Ann songeuse derrière lui. Elle finit par hausser des épaules et ouvrit le livre entre ses mains.


C'était si simple.

Smoker ne la sous-estimait pas. Il avait juste pas les bons hommes. Et qu'on y croit ou pas, Doflamingo aida bien Ann, en envoyant un de ses hommes voir le marine pour savoir ce qu'il faisait ici.

Le stylo volé à Tashigi l'aida bien. Elle le démonta et retira le ressort, l'utilisant pour forcer la serrure de ses entraves. Une fois le kairoseki tombé, elle arrangea son lit pour laisser croire qu'elle dormait sous la couverture et disparut sous un mirage. Elle n'eut pas à attendre longtemps, un marine vint lui apporter le repas. Il ouvrit la cellule pour déposer la nourriture dedans et vint vers le lit pour 'réveiller' la pirate, permettant à Ann de se glisser incognito dans son dos.

Un simple coup dans la nuque et elle l'envoya au pays des songes. Elle lui mit son manteau et le glissa dans le lit, avant de recouvrir la supercherie de la couverture. Elle prit les clefs de l'homme et s'en alla, refermant la porte derrière elle.

Elle masqua sa voix de son Haki, usant de la version avancée qui la rendait invisible au cerveau humain. Les yeux des marines passèrent sur elle, mais ne lui prêtèrent pas plus d'attention que si elle était un mur. Elle pénétra dans le bureau de Smoker et y déposa un Tone Dial contenant les informations qu'elle avait convenues d'offrir à l'homme, avant de ramasser ses affaires. Elle ressortit et hésita à prendre son Striker, avant d'y renoncer. Pété comme il était, il ne ferait que l'encombrer.

Dommage…

Elle finit par arriver sur le pont et sauta à terre, s'enfonçant dans Dressrosa. Elle avait un Shichibukai à espionner…


Elle serait peut-être restée à bord si elle avait su que c'était elle qui finirait en mauvaise posture.

En effet, elle eut le malheur de s'arrêter pour prendre un verre et fit une crise de narcolepsie dans sa choppe. Prétextant la conduire chez un médecin, des hommes de Doflamingo l'ayant reconnue s'emparèrent d'elle et la conduisirent à leur patron.

Quand Ann revint à elle, après avoir été aspergée d'eau froide, elle était enchaînée au centre d'une pièce, pendue au plafond et Doflamingo avait son sourire à la limite du pervers sur les lèvres.

C'est pas ça qui fit qu'Ann manqua de rendre le déjeuner que lui avait fourni Smoker.

Il puait le Gouvernement Mondial.

- Que me vaut le plaisir de cette rencontre ? demanda le Shichibukai.

Ann ouvrit la bouche, mais ce qui en sortit n'était pas ce qu'attendait l'homme. Il espérait une réponse, il eut droit à un shanty :

- What shall we do with a drunken sailor,

What shall we do with a drunken sailor,

What shall we do with a drunken sailor,

Early in the mornin' !

- Je t'ai pas demandé de chanter, je t'ai demandé ce que tu fabriquais sur mon territoire.

- Way-ay up she rise…

Way-ay up she rise…

Way-ay up she rise…

Early in the morning !

Elle n'avait pas l'intention de répondre à un Tenryuubito, encore moins quand il fit signe à un de ses hommes de lui frapper dans le ventre. Si elle ne s'était pas protégée avec autant de Haki qu'elle pouvait accumuler, malgré le kairoseki, elle aurait craché du sang. Mais cela ne la fit pas changer son idée.

Ce Tenryuubito n'obtiendrait rien d'elle. Mais qu'il baisse sa garde, et elle s'en donnerait à cœur joie. Il protégeait cet enfoiré de César qui faisait des expérimentations sur des enfants. Elle ne laisserait pas passer ça.

C'était son instinct maternel qui criait le plus fort. Celui qui réclamait le sang et la vie de cet individu.


Les coups ne lui faisaient pas peur.

Elle savait faire fi de la douleur.

Garder le sourire le plus provocateur qui soit, ne pas donner la satisfaction de la voir pleurer ou réclamer la pitié.

- Rien à faire, jeune maître.

- Help me Bob, I'm bully in the alley..

Yea-ah, bully in the alley… ! continua Ann sans perdre un instant le sourire, malgré le sang qui coulait le long de son menton.

Doflamingo regarda Ann d'un air impassible. La Kaizoku Hime le défiait malgré la position dans laquelle elle était. Il avait presque envie de recourir à d'autres moyens pour lui retirer son sourire des lèvres, mais il ne pouvait pas supporter de toucher cette femme.

Cette D…

Surtout quand elle le regardait avec ce regard.

Comme si des milliers de gens le regardaient avec haine au travers des yeux de la jeune femme. Ses iris d'argents avaient tant de colère et de puissance que ça en était effrayant.

Il lui suffirait d'un simple ordre, et il savait que plus d'un de ses hommes seraient plus qu'heureux de se la faire. Mais il y avait cette chose en elle qui lui faisait qu'il devait se mordre les lèvres de dépit.

Cette femme était une source d'information importante, surtout en sachant qu'elle était la onee-san de Mugiwara no Luffy, et qu'il jouait contre lui, avec Law, en ce moment précis. Et puis, elle avait sans doute des secrets en elle sur des choses qu'avaient sues les Roger Kaizoku. Voire même des informations plus qu'importantes sur les Shirohige. Mais elle restait ferme. Malgré les coups, elle enchaînait les shanty. Elle avait pas fermé l'œil depuis trois jours, et continuait ce qu'elle faisait. Un sourire passa furtivement sur ses lèvres en songeant à comment l'utiliser. Elle serait le parfait appât pour entraîner Mugiwara sur la voie de non-retour : l'Arène de Dressrosa.

- Tu sais, le flamant rose ?

Doflamingo fut plus que surpris de la voir parler. Sa voix était enrouée après sa défiance constante, mais elle continuait de sourire.

- Je hais les gars comme toi. C'est bizarre, mais avant de te rencontrer en personne, j'étais à peu près indifférent à ta personne. Non, pour être honnête, j'ai eu vent de deux ou trois trucs qui me donnaient envie de t'arracher les tripes et de te réduire en charpie. Un salaud parmi tant d'autres sur les mers du Shin Sekai… mais tu as osé laisser un de tes alliés s'en prendre à quelque chose d'innocent, qui me touche particulièrement… mais maintenant que je sais ce que tu es, j'ai qu'une envie, c'est de t'arracher les couilles, de te les faire frire sous le nez, puis de les faire bouffer, avant de t'arracher le cœur pour en faire autant, et finir par te réduire en charpie.

- Vraiment, et pourquoi ? demanda le Shichibukai.

- Parce que tu es un Tenryuubito. Et que tu as laissé Clown user d'enfants comme cobayes.

L'homme resta surpris. C'était pas répandu cette idée qu'il était issu d'une famille de Tenryuubito, avant que son père ne fasse la connerie de laisser Marie Joa. Ensuite… comment est-elle au courant pour Clown et ce qu'il faisait à Punk Hazard?

- Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda le Shichibukai en se rapprochant.

Il fit un signe à ses hommes de cesser leurs coups. Il saisit à pleines mains le col de la jeune femme et la souleva dans ses entraves de kairoseki.

- Tu auras beau cacher ton odeur avec celle des vents et des eaux du Shin Sekai, la couvrir d'une tonne de parfum, tu ne peux étouffer l'odeur de chair et d'ordures brûlées du Grey Terminal. Quant à Clown, je ne vends pas mes sources…

L'homme n'avait pas la moindre idée de ce que c'était, mais ça le fit reculer un instant, pensif.

- Qu'est-ce qui t'a fait tomber pour cet homme, hein, Hime-chan ? Tu as brisé le mythe, tu sais…

Ann se contenta de recommencer à chantonner.

L'homme s'approcha de son oreille et lui souffla :

- Dans cette position, il serait si simple pour moi de m'approprier ta personne… imagine ce qu'il devrait se passer si je faisais ça devant témoin… ta réputation souillée… que dirait le Phénix, hein ? Que diraient tes frères ? Et ce cher vieux Rayleigh ? Sans compter ce pauvre Garp ? Tant d'hommes dans ta famille qui devraient vivre avec l'idée que la pauvre petite Ann-chan est une fille facile…

- Encore faudrait-il que tu donnes cet ordre ou que tu passes le pas, flamant rose. Depuis le temps, c'est bien la première fois que tu arrives à prendre assez de courage pour t'approcher autant de moi. Aurais-tu peur de salir tes célestes mains ?

La claque envoya Ann contre un mur, avant qu'elle ne revienne au centre de la pièce, se balançant au bout des chaînes, mais elle ne perdit pas un instant son sourire.

- On rira moins dans quelques heures… j'ai un petit compte à régler avec ton otouto. Quand je l'aurai entre mes mains, impuissant, je m'assurerai qu'il soit témoin de ce qu'il t'arrivera. Crois-moi, je doute qu'il soit capable de te regarder en face après tout ça.

Ann perdit son sourire et fronça les sourcils.

- Je parle de Mugiwara, bien entendu. Ton tout petit frère

- MATTE ! Approche-toi de Luffy et je t'arracherai les yeux !

- C'est ce que nous verrons…

Et l'homme s'en alla avec un petit rire.

Ce qui faisait la force de cette famille, était aussi le parfait bouton où appuyer pour les faire réagir.