Bonjour à tous et à toutes !

Ça me fait tellement bizarre d'écrire ces mots mais… C'est le dernier chapitre. '-' Ouais, je sais je vous en parle depuis déjà cinq chapitres (au moins ahah) mais je crois que je n'en prends réellement conscience que maintenant… Bref ça fait trèèèès bizarre !

Donc avant d'entamer ce dernier chapitre, j'aimerais prendre le temps de bien tous vous remercier, autant ceux ayant laissé des reviews, que ceux ayant mis Récolte d'un Ancien Empire dans leurs favoris ou ceux l'ayant follower (comme on dit dans le milieu x) )… Sachez que c'est vraiment grâce à vous si je suis parvenue à finir cette longue fic, je ne sais pas si j'aurais eu la motivation de la finir si vous n'aviez pas été aussi super et encourageant les gens… Donc, merci beaucoup! *s'incline*

Dernier point ! Il y a une semaine on était le 7 Juin et il y a pile poil un an, je publiais le premier chapitre de la fic sur ce site. J'ai adoré écrire cette fanfiction et j'espère sincèrement de tout cœur que ce dernier chapitre vous plaira ! Sur ce, je vais arrêter de faire ma pipelette et je vous laisse lire tranquillement le dernier chapitre ! ^o^ (On se retrouve à la fin !)

Mayuzumi-sama: Tu sais tu pouvais te connecter sur ton compte AnotherReturn, je ne t'aurais pas insulter via message pour tes critiques ahah! Au contraire je suis heureuse de trouvé dans ton message des arguments qui m'aide à mieux comprendre pourquoi tu n'as pas aimé la fic! Et c'est sans doute trop tard pour dire ça mais sincèrement tu n'aurais pas du te forcer à lire jusqu'au bout, ce n'est pas grave si tu arrêter en plein milieu, enfin c'est compréhensible en tout cas! Ensuite si tu veux on peut en parler en MP plus en détail j'avoue que ça m'aiderait à comprendre ou même tout simplement discutez! Dans tous les cas, concernant le fait que les violences faites sur Kuroko ne soit pas quelque chose d'original je te l'accorde, mais mon but premier était de me faire plaisir en écrivant cette fic et je me suis donc fait plaisir de cette manière. ^^

Huyu: Ouuuui, voici le dernier chapitre! w Accro? Carrément ahah xD! En tout cas merci du compliment! Tu peux reviewer quand tu veux il n'y a pas de soucis! Je ne sais pas encore si j'écrirais de nouveau de longue fic sur l'Akakuro mais des OS c'est certain en tout cas! =3

Chiaka: Merci! :D

Mangle: Tu arrives pile le jour où le chapitre sort ahah! :p Je suis heureuse que le précédent chapitre t'ai plus, j'adore écrire ce genre de scène personnellement! :D

Merci à tous de vos reviews et j'espère que ce chapitre vous plaira! (Attention il est long xD)

Chapitre 32 : Récolte d'un Ancien Empire

Ses bras entouraient toujours le corps de sa mère tandis que son esprit replongeait peu à peu dans l'Entre Monde, noir et empli de calme. Son cœur s'était calmé et battait à un rythme lent et réconfortant. Rien au monde n'aurait pu le rendre en cet instant précis plus serein. Il ne regrettait définitivement pas son choix. C'était la meilleure décision, il en était certain. Pendant que son corps s'enfonçait doucement dans les profondeurs abyssales de l'océan du sommeil éternel, Akashi sentit peu à peu son esprit quitter une nouvelle fois son corps. Doucement son âme se détachait de ses muscles, de ses os et de ses organes. La légèreté qui l'enveloppa l'étonna à peine. Après tout il venait de se débarrasser de tout ce qui était si lourd et si décevant. Le corps. Les souvenirs.

Il ne pouvait se voir. Son âme prenait du temps à se retirer de son enveloppe charnelle. Comme si malgré sa décision de partir, elle voulait tout de même préserver ce qui était autrefois son corps.

Son visage était apaisé. Il le savait et le sentait. Orné d'un doux sourire aux lèvres.

Sa décision avait été prise. Plus rien n'aurait pu le faire se détourner de ce choix. Cette décision ne lui revenait qu'à lui-même. Enfin.

Cependant une douleur fulgurante le prit soudain à l'épaule droite. Comment une telle chose pouvait-elle se révéler possible ? Son âme quittait lentement mais sûrement son corps. Alors qui donc pouvait parvenir à traverser les couches successives de son esprit, parvenir à se glisser dans l'Entre Monde pour lui faire subir une nouvelle fois une douleur qu'il n'avait en rien demandé ?

Peu à peu la chaleur générée par la douleur se fit plus distincte. Comme si cette dernière se ressentait en des points précis de son corps. Des points au niveau de son épaule qui auraient pu s'apparenter à une douleur due à des doigts vigoureux. C'est alors qu'il comprit que quelqu'un l'agrippait par l'épaule. Quelqu'un voulait le ramener dans cette chambre blanche. Ou pire, dans l'Avant. Là où il avait accumulé tant de souvenirs, de souffrance et de tristesse.

C'était hors de question.

Le rouge se força à garder les yeux fermés, il n'avait aucune envie de retourner dans cette chambre blanche à douter de son choix ou pire, à se souvenir peu à peu d'images qui viendraient se superposer à ses propres sentiments négatifs. Il voulait rester là dans cet état si particulier où il avait la simple sensation de dormir. N'en avait-il pas le droit ? Pourquoi voulait-on toujours le tirer de là où il se sentait si bien ? Pourquoi le retirer des bras de sa mère ? Pourquoi le retirer de cet océan de calme et de néant ? Lui aussi possédait des désirs égoïstes auxquels il aurait aimé se vouer entièrement. Des désirs auxquels il aurait aimé répondre sans se soucier de quoi que ce soit d'autre. Sa mère l'avait pris dans ses bras tandis que le cœur de cette dernière battait lentement mais en rythme avec le sien. Sa peau était chaude, son souffle l'était tout autant. Bercé par la douce mélodie de l'instrument à corde. Il avait tout simplement envie de partir avec ce souvenir. Était-ce trop demandé ?

Malgré cela, la poigne sur son épaule ne fit que se renforcer encore et encore. Pourquoi cette personne s'acharnait-elle donc ? Ne comprenait-elle donc pas la réponse silencieuse du rouge ? Il avait simplement envie de rester ici.

- ARRÊTE DE FUIR !

Le rouge se sentit froncer des sourcils tandis que son sourire disparaissait peu à peu de son visage. La colère monta en lui aussi rapidement qu'un magma remontant le long d'une cheminée volcanique. Qui était cette personne pour lui prononcer de pareils mots ? Qui était-elle pour lui demander d'arrêter de fuir ? Personne. Cette voix n'était tout simplement personne. Le seul être pouvant prendre des décisions pour lui n'était autre que lui-même. Que ce dernier le laisse donc en paix et parte avec sa violence et ses mots absurdes. Akashi ne voulait plus l'entendre. Il se savait apte à prendre les meilleures décisions aux meilleurs moments. Celle-ci faisait partie de ce schéma précis. Il n'aurait pas de meilleur moment pour retrouver sa mère. Pour dormir éternellement dans un havre de paix et de calme.

- Arrête de FUIR ! Répéta la voix. ARRETE DE FUIR COMME TU L'AS TOUJOURS FAIT !

Akashi sentit la colère imploser en lui si rapidement que le retour complet de son âme dans son corps fut pour la seconde fois plus violente et douloureuse. Son esprit sembla se faire essorer aussi simplement qu'un torchon et se cogna contre les parois de son crâne. Rendant à son corps toute sa sensibilité. Il se sentait de nouveau pris dans un tourbillon de douleur et une douce tristesse lui enserra le cœur. L'idée de trouver enfin une vie calme et paisible lui tordait son muscle cardiaque avec habilité et force. Sans aucune pitié.

- ARRETE DE FUIR ! Répéta une troisième fois la voix.

Ce fut à cette répétition que le rouge finit par rouvrir les yeux si rapidement qu'il eut la sensation que ses globes oculaires sortiraient efficacement de leur place d'origine. Il sentit son corps bouger de lui-même tandis que son esprit n'avait même pas encore pris conscience de son environnement. Il sentit son bras voler devant lui comme pour attraper un objet avec violence. Ses sens n'avaient toujours pas regagné parfaitement leurs droits et tous ses mouvements s'effectuèrent avec rapidité et confusion. Lorsqu'il réalisa finalement qu'il s'était relevé dans un mouvement fluide et rapide tout en se retournant, puis qu'il avait agrippé avec force le t-shirt de la personne face à lui, il sut que cette situation était anormale.

Les deux yeux rouges d'Akashi s'ouvrirent lentement de par la surprise tandis qu'il découvrait le garçon face à lui. Ce dernier faisait exactement sa taille, sans un centimètre de plus ou bien de moins. Sa peau d'un blanc laiteux semblait douce et ne démontrait aucune imperfection. Une finesse et une description parfaite. Son nez était d'une finesse agréable sur son visage bien que légèrement retroussé par la colère que le garçon lui démontrait. Cependant ce fut la couleur de ses cheveux et de ses yeux qui choquèrent le plus l'héritier.

La personne l'ayant soustrait de sa douce décente dans les profondes limbes du sommeil n'était autre qu'une copie parfaite de lui-même.

Akashi s'arrêta un instant sur ses yeux.

En réalité le garçon en face de lui n'était pas exactement sa copie parfaite. Ses cheveux étaient aussi rouges que les siens et d'une longueur égalant ceux qu'il possédait à la perfection. Aucune mèche ne semblait virevolter. Cependant son regard était tout l'opposé du sien. De ces prunelles qu'il savait avoir hérité de sa mère. Son Autre lui, cet Akashi-là, cette copie presque parfaite possédait un regard aussi dur que dérangeant. Ces deux prunelles différaient de leur couleur, l'une rouge, l'autre d'un jaune orangé. Toutes deux semblaient profondément contraires de par leur nature et pourtant Akashi eut un vague sentiment de malaise en imaginant l'Autre sans cette paire-là.

- Arrête de fuir. Répéta le garçon face à lui une nouvelle fois.

- Qui es-tu ? Murmura Akashi.

- Je suis toi.

Le rouge ne répondit pas se contentant de tenir fermement le t-shirt du garçon lui faisant face dans sa poigne. Son esprit analysa de lui-même les environs. Un gymnase. D'une taille conséquente, il semblait offrir de nombreuses possibilités de terrains de sports. Des gradins offrant assez de place pour faire entrer trois à quatre cent personnes. De plus les panneaux soutenant les paniers de basket avaient été descendus. Une unique banderole aux écriteaux noirs scandait un slogan « 100 matchs, 100 victoires… ». Toutes les lumières étaient éteintes et il n'y avait que les rayons de la lune pénétrant par les fenêtres qui parvenaient à éclairer l'étrange duo au centre du terrain de basket.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? S'étonna Akashi.

Le garçon face à lui attrapa sa poigne et exerça une assez grande pression pour lui faire lâcher son t-shirt.

- Je veux dire par là que c'est toi-même qui m'as créé lors de ta jeunesse. Je suis Akashi Seijuro, tout comme toi. Nous sommes deux Akashi Seijuro, nous le formons tel un être entier. Mais séparément nous ne formons chacun qu'une partie de son esprit. Toi tu représentes ses sentiments. Je représente ses souvenirs. Je ne peux pas te laisser couler et te laisser m'emmener avec toi.

- Qu'est-ce que tu me veux ? S'énerva le rouge en poussant son Autre, s'accordant quelques mètres de distance avec ce dernier. MERDE MAIS QU'EST-CE QUE TU ME VEUX ! J'étais si bien ! Si bien ! Et à cause de toi… À cause de toi je suis coincé ici ! Dans cet endroit vide et glacial ! Tu ne sais rien de ce que l'on ressentait dans l'Avant ! Partir ! Partir est la meilleure décision à prendre ! ALORS QU'EST-CE QUE TU ME VEUX ?!

- Tu m'as créé lorsque tu vivais un grand moment de faiblesse. Répondit son Autre en se rapprochant du rouge. Mon squelette s'est formé à la mort de ta mère. Ma chair s'est formée lorsque ton père a pour la première fois détourné le regard de toi lorsque tu n'étais encore qu'un enfant quémandant une étreinte paternelle. Je n'ai commencé à prendre vie que bien plus tard, lorsqu'au collège tu ne parvenais plus à maîtriser ton entourage et que la solitude t'est revenue en plein visage.

- QU'EST-CE QUE TU ME VEUX ? Hurla Akashi. ARRÊTE DE ME RABAISSER ALORS QUE TU NE SAIS RIEN DE LA DOULEUR QUE L'ON RESSENTAIT DANS L'AVANT ! JE FAIS CELA POUR QUE NOUS SOYONS FINALEMENT HEUREUX !

- Tu fuis. Tu es déjà resté bien trop longtemps dans l'Entre Monde. Le temps là-bas se dilate sans qu'on ne le remarque. Je ne te laisserais pas y retourner. Tu ne peux pas décider de mourir ou de vivre si nous ne sommes pas tous les deux d'accord.

Le rouge aux deux prunelles égales sentit son corps se raidir lentement tandis que les paroles de son Autre pénétraient en lui tel un vicieux poison. Le silence perdura de longues minutes, de très longues minutes sans que le rouge ne puisse prononcer un seul mot ni même ordonner un tant soit peu ses propres pensées.

- Je ne veux pas mourir. Enchaîna l'Autre après de longues minutes de silence. Et tu sais très bien pourquoi.

Akashi secoua la tête en signe de négation tout en baissant le regard. Puis doucement il secoua la tête faisant bouger en un mouvement gracieux ses mèches rouges.

- Non. Non, je ne comprends pas pourquoi. Je ne ressens ni bonheur ni joie lorsque je retourne dans mes sentiments éprouvés dans l'Avant. Il n'y a que de la douleur, de la peine et de la colère. Que de la trahison, de la tristesse et de l'incompréhension. Je ne ressens que ça. Absolument tout le temps. Excepté lorsque je suis dans l'Entre Monde. Là-bas je ne ressens rien. Rien d'autre qu'une paix intérieure. C'est lorsque je suis là-bas, lorsque je ne ressens que ce bonheur simple que je suis conscient d'avoir fait le bon choix. Comment veux-tu que je veuille retourner dans l'Avant alors que ma vie ne semblait rien d'autre que souffrance ?

- Je ne ressens plus rien. Répondit son Autre.

Akashi redressa la tête fixant le regard hétérochrome du garçon face à lui.

- L'intérieur de moi est vide de tout sentiment. Si bien que j'ai la sensation étrange d'être détaché de tout. Cela me permet de prendre des décisions justes aucunement influencées par mes émotions négatives. Mais je ne vais pas te mentir, pour dire vrai je ne sais rien des sentiments que nous ressentions dans l'Avant. Je n'en garde aucun souvenir. Pas la moindre trace.

- Alors fais-moi confiance, murmura doucement le rouge en prenant la main de l'Autre, fais-moi confiance et laisse-toi aller avec moi. On ne sera rien que tous les deux. Tous les deux nous ne formons qu'un. Alors nous ne pourrons qu'aller bien. Fais-moi confiance.

- Non.

- Pourquoi ? Demanda Akashi confus.

- Tu te souviens de tous les sentiments que nous avons pu ressentir dans l'Avant. Mais tu ne parviens pas à mettre des mots et des noms sur ces derniers. Moi j'y parviens. Tu as les ressentis de notre ancienne vie tandis que moi j'en ai les images.

- Quoi ? S'étrangla le rouge.

- Je me souviens de tout.

Akashi sentit des larmes lui monter aux yeux sans pour autant que ces dernières ne sortent de ses yeux. Seul un hoquet se formait lentement dans sa gorge le menaçant de le faire craquer. Il vit doucement son Autre s'approcher de lui et tout comme sa mère l'avait fait auparavant, il le prit dans ses bras. C'était sans aucun doute une sensation nouvelle et un tant soit peu dérangeante que de serrer une copie de soi-même si parfaite dans ses bras. Pourtant Akashi n'avait la sensation de n'être lui, entièrement lui, que dans une telle position.

- Des gens nous attendent dans l'Avant. Nous devons y retourner pour eux. Je n'arrive pas à remettre la main sur les sentiments que nous avions vis-à-vis de ces personnes-là mais je sais. Je sais par le souvenir de leurs visages que nous étions importants à leurs yeux. Et je ne doute pas une seule seconde que ces derniers étaient tout aussi importants pour nous.

- Je n'en sais rien… Murmura doucement Akashi tandis qu'il serrait toujours dans ses bras son Autre. Je n'en sais absolument rien… Je ne me souviens pas de…

- Rappelle-toi de Midorima Shintaro, un grand garçon aux cheveux verts, il portait des lunettes. Toujours à tenir un objet louche à cause d'un horoscope qui l'est tout autant. Il y avait aussi cet autre géant aux cheveux aussi violets que du raisin. Toujours prêt à manger sans qu'on sache comment il parvient à ingurgiter tout ça. Et le blond ? Tu te souviens du blond ? Toujours à parler sans cesse, parfaitement conscient que tout le monde se fiche pas mal des derniers ragots qu'il pouvait ramener. Puis tu avais aussi l'autre garçon, grand et basané, à toujours tirer la tête et balancer des phrases comme ''le seul qui peut me battre c'est moi-même''.

Akashi se sentit rire doucement tandis que de vagues images, aussi rapides que des flashs, s'imposaient à lui. Faisant remonter en lui des sentiments enfouis dont il ne parvenait pas à se souvenir.

- Kuroko Tetsuya.

- Quoi ? Murmura faiblement Akashi tandis que ses yeux s'ouvraient en grand, toujours embués par des larmes.

- Kuroko Tetsuya. Plus petit que nous, les cheveux aussi bleus que le ciel d'été. De grands yeux impénétrables. Un sourire doux mais franc. Des mains d'une douceur inégalable. Et une force. Une force que nous avons toujours admiré avec passion.

Le garçon aux deux prunelles rouges sentit un sanglot le secouer tout entier. Il parvenait finalement à se souvenir. Un souvenir fugace qui à tout moment d'inattention pourrait s'échapper de ses mains aussi facilement que des grains de sables dorés. Comment et par quel misérable sort et destin était-il parvenu à oublier Kuroko Tetsuya ?

- Je veux le revoir… Je veux serrer de nouveau Kuroko dans mes bras. Répondit-il doucement. Je veux tous les revoir et leur dire que tout va bien.

- Moi aussi. Je t'assure, moi aussi. Qu'est-ce que l'on fait, alors ?

Akashi, qui tenait toujours dans une étreinte fraternelle son Autre leva le regard vers le panier de basket se situant dans le dos de ce dernier. Derrière celui-ci, dans les ombres se distinguait une silhouette que le rouge voyait à peine. Cette dernière s'avança de quelques pas tandis que les sourcils du rouge se fronçaient. La silhouette s'éclaira faiblement et volontairement par les rayons lunaires s'offrant distinctement à sa vue.

La femme aux longs cheveux rouges, sa mère, portait maintenant une longue robe de couleur blanche. Plus resserrée en-dessous de la poitrine et plus ample en-dessous du bassin. Ses bretelles en dentelle laissaient voir ses épaules fines et blanches tandis que ses cheveux d'un rouge flamboyant dégringolaient sur ces derniers. Elle portait dans sa main droite son violon et dans sa main gauche son archer. Le doux sourire qu'elle lui adressa réchauffa le cœur d'Akashi, donnant assez de courage à ce dernier pour prononcer ces derniers mots :

- On devrait y aller alors… Oui, allons-y.

- Je te laisse prendre les rênes. Murmura son Autre.

Il ne sut réellement ce qui se passa par la suite. C'était comme si son corps était devenu si léger que même le poids d'une plume aurait pu l'écraser contre le sol. Il vit le dos de son Autre s'évaporer lentement en un doux nuage blanc de fumée. Ce dernier s'évaporant dans les airs avec des scintillements qui auraient pu paraître si niais dans d'autres circonstances. Il sentit que la même chose arriva à son cœur sans qu'il n'en ressente la moindre douleur. Tout son corps s'évaporait avec une lenteur appréciable vers le plafond du gymnase le séparant du ciel étoilé. Son dernier souhait fut respecté. Son sourire, adressé à sa mère, partit en dernier tout en laissant tout de même derrière lui une trace indélébile. Un amour profond. Une promesse de retrouvailles.

Finalement la meilleure décision n'était peut-être pas celle lui permettant de vivre heureux pour l'éternité. Mais celle de vivre des souvenirs indélébiles, avec des personnes dont il parviendrait à se souvenir même après la mort. Même dans un univers et un monde bien différents.

Laissant les morts à leur doux repos et retournant dans le monde tumultueux des vivants.

Akashi s'évapora.

La première chose qu'il ressentit fut une douleur extrême tandis que l'oxygène entrait dans ses poumons comme des naufragés se précipiteraient sur la terre ferme. Peu à peu il se sentait reprendre lentement connaissance. La vitesse à laquelle il ouvrit ses paupières l'étonna lui-même. Aussi rapidement qu'il avait ouvert ces dernières il se sentit envahir de nouveau tout son corps matériel. Il ne lui fallut que quelques secondes supplémentaires pour sentir de nouveau chacun de ses membres. Il parvenait lentement mais avec sûreté à retrouver son corps, le conquérant, parcelle par parcelle. Cellule par cellule. Il réapprit peu à peu à soulever son torse au rythme de sa respiration, à entendre les battements de son propre cœur sans que cela ne lui procure un mal de crâne, à avaler sa propre salive sans avoir la sensation de s'étouffer à chaque fois.

Après le regain de son corps il regagna peu à peu ses cinq sens. Tout d'abord la vue. Au-dessus de lui un long tissu pourpre, toile traduisant un lit à baldaquin. Sous ses doigts et ses pieds un doux tissu blanc, un drap tout à fait plaisant, doux au toucher. Sur le dessus de ses jambes et de son torse, une couette duveteuse et chaude qui l'enfermait dans un cocon des plus appréciables. La chambre était teintée d'une légère odeur de pelure d'orange tout à fait agréable qui finit par compléter de ranimer complètement le rouge.

Ce n'est qu'à cet instant qu'il prit alors réellement conscience de tout le remue-ménage l'entourant. Les voix s'élevant à ses cotés l'atteignaient comme des couteaux perforeraient avec hardiesse et sadisme ses oreilles. C'est ainsi qu'il se traita intérieurement d'idiot et qu'il souhaita sur le champ retourner dans les tréfonds de son esprit dont il ne gardait aucun autre souvenir que le silence mélodieux et le calme envoûtant. Simplement saupoudré d'une douce mélodie jouée par un instrument à corde qu'il parvenait à identifier comme étant un violon. Ses oreilles encore couvertes par un fin voile transparent semblaient lui faire prendre conscience des sons alentours avec une force accrue. Comme si l'écho des décibels créées butaient contre les parois de son crâne et se rependaient en lui comme un écho.

L'idée subite de tourner sa tête, mouvement si banal et naturel, s'aventura doucement dans son esprit. Il avait le besoin obsessionnel de tourner sa tête sur sa droite tandis qu'il prenait conscience qu'en cet instant son corps était comme paralysé. Tout comme si une fatigue qu'il n'avait jusque-là jamais ressenti l'avait envahi tout entier. La sensation de sentir ses propres jambes et bras si lourds que seule la présence de poids accrochait à ces derniers aurait pu expliquer une telle sensation par un raisonnement un tant soit peu cohérent. Il était incapable de bouger. Sans possibilité aucune de fermer les paupières, ni même ses doigts. Un sentiment détestable d'impuissance l'envahit.

Il aurait voulu crier sa combativité au monde, crier qu'il était encore capable et que tous n'avaient qu'à le regarder pour le voir se lever de lui-même.

Cependant, malgré ses efforts, rien ne se déclenchait.

Pas la moindre contraction.

Pas le moindre mouvement musculaire lui permettant de redresser son buste.

Il se força mentalement, réunissant toutes ses forces, à tourner la tête.

Il savait qu'il avait toujours ce qu'il voulait. Cet ordre qu'il s'imposait à lui-même n'était pas une exception. Il tournerait sa tête. Que cela lui prenne de longues secondes, des dizaines de minutes, une multitude d'heures ou toute une vie. Il tournerait la tête. Il tournerait la tête. Il n'avait pas le choix.

C'est alors qu'une voix résonna à ses oreilles. Une voix qui eut l'effet d'un déclic sur lui.

- Monsieur Akashi, vous êtes réveillé ? Vous m'entendez ?

C'était la voix d'un homme mûr, sans doute ayant dépassé l'âge des soixante ans. Un homme qu'il savait connaître avant même sa naissance et qui l'avait élevé comme son propre fils. Son majordome. Il était arrivé en même temps que sa mère, encore jeune et en bonne santé à cette époque. Puis il n'avait plus quitté le domaine que pour rejoindre sa propre mère vivant dans les campagnes reculées du Japon et pour répondre aux besoins de la famille des Akashi.

Doucement Akashi tourna la tête et ses yeux vinrent se fixer sur les deux prunelles brunes de l'homme face à lui.

- Je suis heureux d'enfin vous revoir monsieur. Déclara-t-il avec un sourire franc.

Akashi remarqua que ce dernier semblait avoir pris de nouvelles rides ainsi que quelques cheveux blancs au niveau des tempes, depuis la dernière fois où il l'avait vu. Cela ne devait tout au plus ne pas remonter à plus de deux semaines pourtant. Que s'était-il passé chez lui, pour que son majordome soit soumis à un tel taux de stress ?

Soudain un médecin arriva dans la pièce suivi par une infirmière. Ce dernier bougea gentiment son majordome de place et plaça ses mains gantées sur le visage du rouge. Il l'aida à ouvrir les yeux en grand en tirant sur sa paupière ainsi que sur le bas de son œil pour observer ses pupilles. Ce dernier continua à prendre un bon nombre de notes et de mesures tout en palpant certaines zones de son corps et plus particulièrement de son visage et de son cou.

Une fois les mesures faites, il sourit au rouge. Un sourire triste qui plaça Akashi immédiatement sur ses gardes.

- Monsieur Akashi Seijuro, je serais votre médecin, monsieur Tendo, pour les jours à venir. J'aimerais avant tout vous souhaiter de nouveau la bienvenue chez vous. En effet je suis un médecin privé. Ce sera donc ma propre personne qui se déplacera jusqu'à votre chambre pour vous soigner comme il se doit.

Akashi ne répondit rien, c'était impoli, il en était conscient, pourtant il ne parvenait pas à ouvrir un tant soit peu sa bouche. Encore moins par conséquent à aligner des mots les uns derrière les autres. Somme toute il était tout de même heureux et soulagé d'avoir la confirmation qu'il se trouvait chez lui. Un endroit froid et repoussant mais malgré tout familier.

- En ce qui concerne le besoin de ma présence, je dois vous avouer que vous venez tout juste de sortir d'un coma.

Le rouge fixa le médecin avec une certaine horreur. Il avait la sensation que son corps était devenu encore plus lourd, plus imposant et encore plus immobile à l'annonce de cette nouvelle. Le médecin face à lui s'était arrêté de parler et se contentait de le fixer avec un regard légèrement triste. Tenant son bloc-notes entre ses mains, Akashi pouvait malgré tout voir ses prunelles se détacher de lui pour se poser sur ses papiers renfermant de multiples informations.

Le rouge chercha alors du regard son majordome. Il le trouva debout à quelques mètres derrière le médecin à le regarder avec douceur et peine. Il semblerait que ses quelques cheveux blancs et nouvelles rides n'étaient pas uniquement dues à un stress soudain et intense. Le temps avait aussi joué son rôle.

Combien ?

Combien de temps avait-il dormi ?

Kuroko.

Ce prénom s'imposa à lui aussi comme une image brusque.

Kuroko. Où était-il à l'heure actuelle ? Comment se portait-il ? Est-ce que lui aussi… Le cœur du rouge se serra à la seule pensée d'imaginer le bleuté dans un lit d'hôpital lui aussi plongé dans un coma dont il ne se réveillerait sans doute jamais. Il ne pouvait pas être dans un coma n'est-ce pas ? La dernière fois qu'il se souvenait l'avoir vu, il était sur le dos de Kagami. Il le savait. Il en était persuadé. Rien n'aurait pu lui arriver. Cependant si ce dernier avait été en parfaite santé, hors de son lit, il aurait sans aucun doute vécu lui aussi les effets du temps. Lui aussi avait vieilli. Alors il était absolument nécessaire pour le rouge de savoir combien de temps avait duré son coma. Akashi ferma ses paupières aussi rapidement qu'il le put, mais à une vitesse bien lente pour tous ceux l'observant.

Il tentait de s'imaginer un Kuroko un peu plus âgé. Qui se tiendrait face à lui avec des yeux écarquillés.

Le bleuté se souviendrait-il même de lui ? Akashi n'en était pas sûr. Il aurait sans doute continué sa vie.

Avait-il fini sa seconde année de lycée ?

Akashi ouvra de nouveau les yeux, se contentant de fixer le vide. Ne venait en lui que le pire scénario probable. Le fait de ne pas parvenir à ouvrir la bouche alors qu'il commençait lentement à sentir ses membres s'alléger le plongeait dans une colère froide. Il aurait voulu demander sur l'instant même au médecin face à lui combien de temps il était resté dans le coma. Combien de mois, de semaines, de jours, d'heures et de secondes il avait été perdu loin de Tetsuya.

Il vit alors son majordome s'approcher lentement de lui, faisant reculer le médecin de quelques pas simplement grâce à sa présence. Il s'agenouilla face au garçon toujours alité qu'il avait veillé depuis ses plus jeunes années et il posa sa main dans les cheveux du rouge, lui caressant lentement la tête. Akashi n'appréciait définitivement pas le regard qu'il abordait.

- Monsieur Akashi... Annonça-t-il d'une voix douce. Votre coma a duré six longues années. Vous êtes âgé de vingt-deux ans.

Doucement le rouge sentit ses sourcils se froncer et ses yeux se plisser. Son cœur se serra et l'air lui sembla plus dense et plus difficile à inspirer. C'est alors que finalement il sentit ses lèvres se séparer, sa mâchoire sembla grincer si doucement que l'on eut cru un murmure et Akashi tenta de prononcer les mots qui lui brûlaient tant la gorge. Cependant aucun son ne sortit. Il referma alors doucement ses lèvres tandis qu'il comprenait que ses efforts étaient vains. Comment aurait-il pu émettre le moindre son ? Sa gorge était si sèche qu'il lui faudrait des litres et des litres d'eau pour parvenir à la rendre de nouveau un tant soit peu humide.

Il n'avait pas envie de pleurer. Il ne voulait pas paraître une nouvelle fois faible devant l'homme qui avait été pour lui comme un père. Cependant une larme sortit de son œil gauche d'une couleur rouge éclatante. Elle descendit lentement le long de sa joue, s'accrochant doucement à sa peau. Akashi pouvait la ressentir clairement tandis qu'elle semblait le refroidir alors que son corps chaud sous les draps perdait peu à peu de sa lourdeur.

Akashi rassembla toutes ses forces pour ouvrir de nouveau sa bouche. Ses lèvres se détachèrent l'une de l'autre, doucement. Sa langue s'anima doucement et sa mâchoire ne craqua pas une seconde fois.

Cependant avant même que le rouge ne puisse prononcer le moindre mot un bruit sourd retentit. La porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas et elle claqua si fortement que le rouge ferma instinctivement les yeux. Tandis que le bruit résonnait à ses oreilles comme un tonnerre échoué trop près de lui, une voix tonna forte et intimidante ordonnant à chacune des personnes se trouvant dans la pièce de sortir.

L'héritier des Akashi mit de longues secondes à reconnaître le propriétaire de cette voix. Cependant lorsque ses paupières furent de nouveau ouvertes et sa vue une nouvelle fois rétablie il put identifier et mettre un nom sur le visage qu'il voyait.

- Père. Réussit-il finalement à dire tandis que son majordome fermait derrière lui les lourdes portes de sa chambre.

- Seijuro. Répondit celui-ci avec un regard indéchiffrable.

Le rouge ne répondit rien, se contentant de baisser le regard. Affronter son père à l'heure actuelle était la pire des choses qui pouvait lui arriver à un tel instant. Il se savait faible à cet instant précis. Incapable de se défendre par le corps ou par les paroles. Affronter son père lui serait la pire des punitions.

Les minutes passèrent tandis que l'aiguille de la pendule énonçait impitoyablement chaque secondes s'écoulant. Akashi prit alors pour la toute première fois aussi le temps d'analyser réellement la pièce qui était sa chambre. Comme si son cerveau cherchait avidement à fuir cette confrontation qu'il se savait impossible à soutenir. La lumière du lustre de sa chambre était d'une douce couleur jaune qui contrastait avec beauté aux rayons bleutés de la nuit passant à travers les carreaux des fenêtres. Par ailleurs il lui semblait entendre des crépitements venant de dehors et l'éclaboussant sur les vitres. Il devait sans aucun doute tomber une averse. Des affaires médicales et certaines machines avaient été disposées dans sa chambre en vue de sa réhabilitation. Définitivement son esprit tentait le tout pour le tout pour l'empêcher à la confrontation à venir.

- Je pensais ne plus revoir tes yeux, Seijuro. Annonça l'homme.

Akashi ne put empêcher ses prunelles de remonter le long du corps de l'homme qui s'était saisi d'une chaise pour se mettre face à lui. Ses deux pupilles s'accrochèrent doucement au regard de son père. Lui aussi semblait avoir pris des rides, des cheveux blancs au niveau de ses tempes étaient aussi apparus ne remettant cependant pas son charme en question.

- Ces yeux que tu as hérité de ta mère. Continua-t-il en fixant son fils.

Akashi ne répondit rien. Pas que cela lui soit impossible loin de là. Cependant il ne savait quoi répondre. Une voix au fond de lui, lui demandait si l'envie même de lui répondre était présente en lui. La seule réponse sincère à cette question était qu'il n'en savait rien. D'ailleurs il lui semblait que plus les minutes défilaient et plus les choses dont il ne savait fichtrement rien s'agrandissaient. Cette sensation si étrangère le révulsait.

- Tu n'as pas abandonné cependant. Je suis fier de toi Seijuro. Ta mère serait…

- Qui est Ayato ? Le coupa Akashi d'une faible voix.

Son père eut un moment de pause. Akashi aurait pu éprouver une certaine pitié alors que son regard avait durant un court instant émis un sentiment de blessure. Cependant peu à peu les interrogations, questionnements, doutes et incertitudes qu'il avait eu avant de tomber dans le coma revenaient dans son esprit et il avait besoin de trouver des réponses. Il en avait le besoin vital. Car en cet instant précis il se sentait comme un vase trop plein d'eau.

- Ayato était le frère de l'une de mes clientes. En tant qu'avocat j'ai dû lors d'un procès défendre sa sœur victime d'un viol face à son agresseur. À cette époque Ayato n'avait pas l'argent nécessaire pour se payer mes services. Cependant, j'ai choisi pour la toute première fois de faire une exception pour lui. Ainsi que pour sa sœur. C'est-à-dire de défendre sa sœur à des moindres frais.

- Pourquoi ? Demanda faiblement Akashi.

- À l'époque de ce procès ta mère était en phase terminale. Nous savions qu'il ne lui restait plus que quelques jours à vivre. Lorsque je vivais cette période de ma vie, j'ai eu la sensation un court instant de comprendre la douleur des personnes m'entourant. J'ai alors parlé de cette affaire, concernant Ayato ainsi que sa jeune sœur, à ta mère. Cette dernière m'a poussé à accepter l'offre. Ce que j'ai fait.

Akashi ne répondit rien. Se contentant de fixer avec tristesse le regard de son père qui ne semblait vouloir transpercer aucune émotion. Seule une douce lumière, de tristesse peut-être, semblait couvrir son regard. Le rouge laissa de nouveau défiler les secondes avant de reprendre le fil de ses questions.

- Que s'est-il passé avec le directeur de cet hôpital exactement ?

- Le père de ton ami Midorima m'a contacté tout en connaissant ma renommée. Il m'a appris que le directeur de l'hôpital dans lequel il travaillait opérait un détournement d'argent important. Je m'occupais déjà de sa personne en accord avec un département spécifique du département de Médecine qui cherchait à le retirer de ses fonctions. Je suis parvenu, non sans difficulté, à remplir cet objectif.

L'homme s'arrêta quelques secondes, laissant planer un silence dérangeant avant de reprendre.

- Je ne me doutais pas un seul instant qu'il s'en prendrait à mon propre fils. Ainsi qu'au fils de monsieur Midorima, ainsi qu'à tes amis.

- Comment se portent-ils… Mes amis ? S'enquit Akashi en baissant légèrement le regard au sol.

- Ils vont tous bien. C'est eux qui m'ont mis au courant de toute l'histoire dans les moindres détails lorsque je suis arrivé à l'hôpital pour te voir. Leur passage à l'hôpital ont été pris sous mes frais, je ne pouvais pas le permettre autrement. Même si les convaincre ne fut pas chose aisée.

Akashi ne put s'empêcher de sourire faiblement. Son père n'avait pas l'habitude de se faire contrarier ou de voir des personnes s'opposer à lui. Malgré que le fait d'apprendre que ses amis lui avaient tenu tête un tant soit peu, réchauffait le cœur du rouge. En effet les membres de la génération miracle pouvaient se décrire comme étant férocement bornés.

- J'ai la sensation que tout cela n'est au final que la juste récolte de l'empire que j'ai construit. Du moins la récolte d'un ancien empire.

- Ancien ? Murmura Akashi tandis qu'il sentait doucement la fatigue reprendre possession de lui.

- En effet. Un ancien. Car durant la période de ton coma, j'ai en effet pris le temps de réfléchir. Or j'ai pris la décision de cesser mes activités en tant qu'avocat du gouvernement.

- Quoi ? S'étrangla Akashi. Mais…

- Oh, ne te méprends pas. Je n'ai pas décidé de cesser mes activités en tant qu'avocat, simplement de me porter vers des sujets me tenant plus à cœur. En faveur des hôpitaux, et personnels soignants principalement, ainsi que pour des particuliers.

Le silence revint poser son voile avec élégance sur la pièce. Sans gêner aucun des deux hommes qui partageaient la passion commune des conversations silencieuses.

- Père… Murmura Akashi.

- Oui ?

- Il y avait… Dans l'hôpital. Des bombes si mes souvenirs sont bons.

- En effet, répondit-il en se grattant la tempe gauche. Une histoire regrettable et qui aura fait parler d'elle durant de longs mois.

- J'avais… Des amis à l'intérieur… Qu'en est-il d'eux ?

- Ils ont survécu. La bombe a été désamorcée à temps.

Le rouge ferma les yeux de soulagement, soufflant aussi avec douceur tandis que son cœur se desserrait.

- J'ai vu maman. Chuchota doucement Akashi comme s'il espérait secrètement que son père ne l'entende pas. Elle était belle. Elle ne souffrait plus.

Le rouge leva son regard vers son père qui le regardait avec une profonde tristesse dans son regard. Lentement l'homme se releva de son siège et le rangea en silence dans un coin de la pièce.

- Tu lui ressembles plus que tu ne le penses, Seijuro. Finit-il par dire. Alors je suis certain que lorsque tu parviendras à te remettre sur pieds, nous pourrons nous rendre sur sa tombe. Avec un bouquet de fleurs comme elle les aime.

- Tous les deux ? Demanda timidement Akashi.

L'homme ne répondit pas, se contentant de se diriger vers la porte. Seuls ses pas dans la chambre vide et silencieuse résonnaient en un doux écho. Ce dernier posa sa main sur la poignée en argent avant de tourner son regard vers son fils.

- Je me lasse de m'y rendre seul. Tu es vivant de nouveau et je tiens à le ressentir après toutes ces années à t'avoir attendu.

Puis sans un mot de plus l'homme ouvrit la porte avec douceur mais force et s'engouffra dans l'interstice. Laissant le rouge fermer ses yeux, fatigué d'une si simple conversation. Il ne sut combien de temps il lui faudrait pour parvenir à évacuer sa fatigue cependant savoir qu'il parviendrait à ouvrir de nouveau les yeux, lui permit d'orner ses lèvres d'un doux sourire avant de replonger dans un sommeil profond.

Akashi ferma sa porte derrière lui tout en s'appuyant sur sa jambe droite et tenant ses deux béquilles de sa main gauche. Malgré son instabilité il parvint à fermer sa porte et remit la béquille gauche dans sa main correspondante. Doucement le rouge avança dans le couloir qu'il n'avait pas pris la peine d'éclairer grâce aux petites lampes accrochées aux murs.

Il avait dormi trois jours supplémentaires depuis son tout premier réveil. Les domestiques et son père avaient craint durant un instant qu'il ne retombe dans un coma duquel il mettrait encore de longues années à se réveiller. Cependant il avait de nouveau ré-ouvert les yeux en début de matinée comme il le faisait auparavant. L'horloge annonçait sept heures précise et le rouge avait entrouvert ses paupières avec douceur comme le geste le plus normal au monde. Puis, sans problèmes, il avait relevé son buste tandis que les souvenirs de son dernier réveil revenaient peu à peu en lui. Son majordome qui était arrivé une vingtaine de minutes plus tard l'avait simplement trouvé sur son lit. Son dos reposant contre son énorme coussin et ses yeux perdus dans le vide. Il ne tarda pas à lui apporter un petit déjeuner dont Akashi sut qu'il s'en souviendrait pour le restant de ses jours. Le thé qu'il se savait adorer avait ponctué la fin de son repas duquel il venait de se délecter.

C'était lorsqu'il avait voulu sortir de son lit que le rouge avait remarqué la maigreur de ses jambes. Ces dernières avaient perdu toute leur masse musculaire et leur maigreur semblait ne pas lui appartenir. Comme si elle contrastait avec bien trop de violence avec la richesse l'entourant et le plateau-repas en argent qui venait tout juste d'être posé sur sa commode.

Des béquilles lui avaient finalement été procuré ainsi qu'un fauteuil roulant. Un fauteuil qu'Akashi n'avait utilisé que la première journée avant de se promettre de ne plus jamais remettre ses fesses à l'intérieur. Dans ce fauteuil, tout lui semblait si grand, si imposant, sans qu'il ne puisse avoir le moindre contrôle dessus. Ses bras faisaient tourner les roues avec expertise mais combien de fois avait-il dû s'arrêter à la frontière entre deux couloirs pour pouvoir reprendre son souffle ?

La deuxième journée s'était passée avec tout autant de difficulté que la première. Le rouge se sentait atrocement fatigué, perpétuellement. Qu'il fasse des mouvements simples ou plus complexes cela ne changeait au final pas grand-chose. Il finissait toujours par retourner dans sa chambre en début d'après-midi, prêt à faire une sieste réparatrice mais ô combien sadique. Elle ne faisait, en effet, que lui rappeler sa condition non enviable. En cette seconde journée il avait demandé à s'habiller tout seul. Le désir d'autonomie l'éreintait tout aussi sûrement que chacun de ses mouvements. Malgré tout il désirait avant tout parvenir à rependre les réflexes d'une vie normale. Ou du moins de son ancienne vie. Sans compter que le besoin de reposer sur d'autres personnes pour des choses si simples l'irritait grandement. Lorsqu'il avait de nouveau ouvert son placard ce jour-là il n'avait pu rien faire d'autre que de contempler longuement chacune de ses tenues posées avec ordre et déférence sur des cintres uniformément de couleurs noirs. La dizaine de chemises blanches encadraient une chemise bleu ciel que le garçon avait finalement décidé de porter ce jour-là. Il avait ensuite revêtu un pantalon noir, serré au niveau des hanches, bien trop large pour sa condition. Son majordome l'avait ensuite accompagné jusqu'à son jardin sous la demande expresse du plus jeune.

Akashi, aidé de ses béquilles, avait marché à une allure lente mais déterminée. Son domestique marchait à ses cotés lentement, calant ses pas sur celui du rouge. La sensation du gravier sous les pieds chaussés d'Akashi lui procura une sensation étrange. En effet ce dernier prenait peu à peu conscience du large laps de temps s'étant déroulé depuis le début de son coma. Il avait la sensation de regagner des sensations perdues et oubliées à jamais. Ce jour-là, il n'avait pu marcher trop longtemps encore une fois dû à une fatigue éreintante. Malgré son envie de continuer à parcourir l'allée de son jardin, des vertiges importants l'avaient pris, l'obligeant à regagner le chemin de son lit. Le reste de sa fin d'après-midi s'était passé dans un des sièges de sa chambre –celui-face à sa fenêtre ouverte.

Face à lui un livre. Un livre issu de la culture Française et qu'il savait avoir apprécié avant que son coma n'ait eu lieu.

Le Père Goriot.

Au départ réticent à l'ouvrir de nouveau de peur d'être déçu il avait fini par caresser la première page de couverture du bout de son index, avec lenteur. Puis il tourna la première page. Puis la seconde. Puis la troisième. Il resta ainsi toute l'après-midi, ainsi qu'une grande partie de la nuit à lire cette histoire tragique où un père offre tous ses biens les plus précieux à ses deux filles bien aimées, sans que ces dernières ne parviennent à lui rendre son sacrifice par le plus simple des gestes. La reconnaissance.

Arrivé au milieu du roman et tandis que les étoiles l'éclairaient et que la nuit rafraîchissait le bout de son nez, Akashi posa le récit sur son accoudoir. Ses yeux partirent chercher les étoiles du regard. Tandis que son esprit se laissait transporter par des réflexions le tenaillant depuis son réveil. Une multitude de questions qui au final ne revenaient qu'à une simple et même interrogation.

Devait-il appeler ses anciens amis ?

Ceux ayant été reconnus comme étant les membres de la génération miracle ?

Son majordome lui avait appris que dès la fin de l'histoire l'ayant plongé dans son coma ses amis avaient été assailli par une multitude de journalistes. Si bien que son père avait demandé expressément à ce que le lit d'hôpital du rouge soit déplacé en sécurité dans sa demeure. Apparemment Kise avait subi l'acharnement des journalistes durant bien plus longtemps que les autres. Kuroko cependant était parvenu à leur filer entre les doigts à chaque fois que cela avait été possible avec une expertise seulement connue de lui. Murasakibara avait sans hésitation maltraité n'importe quel journaliste s'approchant un peu trop près de lui ou de Himuro. Kagami se contentait de grogner comme réponse à chacune des questions. Aomine quant à lui avait été à de nombreuses reprises interpellé par la police pour violence envers journalistes. Midorima, lui, était parvenu à répondre avec tant de rhétorique et de sarcasme à chacune des questions posées que peu de journalistes avaient persisté à lui poser des questions auxquelles ils n'auraient pas reçu de réponses plaisantes. Son majordome avait ensuite montré à Akashi un journal remontant à six années en arrière.

« LES LARMES DE LA GENERATION MIRACLE FACE AU COMA DE LEUR CAPITAINE »

Toujours selon son majordome, ses anciens amis avaient eu beaucoup de mal à reprendre un mode de vie normal après qu'ils aient appris son coma. Un mode de vie qui comprenait le fait de ne plus le voir.

C'était sans doute idiot, cependant Akashi n'avait pu s'empêcher depuis son réveil de se demander si appeler ses amis pour leur apprendre sa sortie de coma se révélait être une bonne idée. Ces derniers semblaient, d'après les dires, avoir pris tellement de temps à accepter le fait que le rouge soit tombé dans un coma lourd et profond. Ils semblaient avoir eu tellement de peine et mis tellement d'effort à se reconstruire une vie sans lui. Ils y étaient sans doute parvenus dorénavant. Alors comment pouvait-il revenir dans leurs vies avec autant d'indiscrétion ? Que se passerait-il si, comme les filles du père Goriot, ses amis avaient décidé de prendre leurs vies en main et d'oublier leur passé peu importe si cela finissait par blesser le rouge ?

Son majordome avait voulu le renseigner sur la vie de ses amis. Mais Akashi s'était contenté de lui couper la parole d'un signe de main. Il ne voulait pas savoir. Il fallait sans aucun doute mieux que par conséquent, il ne prévienne personne.

C'est alors que dans un mouvement de coude il fit basculer malencontreusement le roman d'Honoré de Balzac sur le sol. Son corps se crispa tout entier tandis qu'il voyait son livre ouvert en deux, face contre sol. Il détestait ça. Lorsque par un quelconque malheur, il abîmait l'un de ses livres. Il avait la sensation de faire tomber la plus riche des poteries, de déchirer la plus royale des soies et de scarifier la plus douce des peaux d'agneaux pour une cause qui n'en valait pas la peine. Il fronça des sourcils de mécontentement et le ramassa avec délicatesse. C'est alors que son corps s'immobilisa doucement, tandis que ses yeux restaient accrochés à une phrase. Une phrase qui semblait ressortir comme si elle avait été écrite en rouge dans un mélange de blanc et de noir.

« Ce que les moralistes nomment les abîmes du cœur humain sont uniquement les décevantes pensées, les involontaires mouvements de l'intérêt personnel. »

Akashi avait alors senti son esprit se mettre doucement en route. Comme un automatisme il se surprit à analyser cette phrase, cette citation qui lui enserrait le cœur. Comment devait-il détacher ses prunelles de cette dernière alors qu'elle semblait le condamner directement ? Lui renvoyant la faiblesse dont il faisait preuve depuis son réveil.

Décevantes pensées.

Involontaires mouvements de l'intérêt personnel.

Contacter la génération miracle c'était prendre le risque que chacun de ses anciens amis aient tracé un trait sur lui. Qu'ils l'aient oublié. Qu'ils soient passés à autre chose. Or c'était quelque chose qu'il se savait loin d'être prêt à entendre. Inconsciemment, en gardant ses distances avec chacune des choses ayant composé sa vie d'avant, il se savait protégé.

Involontaires mouvements de l'intérêt personnel.

Akashi se trouvait maintenant deux jours après cette soirée à observer cette phrase. Ainsi il avait pris la décision de rencontrer de nouveau ses amis. Marchant en béquille dans un petit couloir sombre le cœur battant il doutait encore de sa décision. Sa marche était lente. Ses forces dans ses jambes lui revenaient peu à peu mais ces dernières semblaient toujours d'une fébrilité déconcertante. Sa respiration était un peu plus forte que la normale, son cœur plus serré que des sardines dans leur boite, ses jambes plus tremblantes qu'à l'accoutumée.

Il se dirigeait vers une des nombreuses salles de sa demeure où il avait été décidé qu'il recevrait ses convives. Ces derniers ayant été convoqués par son majordome deux jours auparavant, sans que ce dernier ne se donne la peine d'en donner la réelle raison. Ainsi l'arrivée du rouge dans la pièce serait une surprise. Il fallait simplement espérer que personne ne fasse de crise cardiaque en voyant le fantôme qu'il était devenu.

Akashi arriva à quelques mètres de la fin du couloir lorsque tout à coup son corps se figea. Restant donc ainsi dans l'ombre de ce passage, qu'il n'avait pas pris la peine d'illuminer dès son départ. Ses yeux fixaient la fin de ce dernier qui encadrait deux garçons. L'un très grand possédait des cheveux verts, ainsi qu'une monture de lunettes noires. Le garçon à ses côtés, plus petit, lui tenait la main du bout des doigts.

- Dis, Shintaro… Demanda ce dernier. Tu penses que les autres savent pourquoi nous sommes convoqués de la sorte chez… Enfin, chez lui ?

- Takao, si les autres étaient au courant tu penses sincèrement que Kise nous aurait appelé en plein milieu de la nuit pour nous crier en plein dans les oreilles à quémander si nous savions pour quelle raison le majordome de Akashi l'a contacté ?

- Tu n'as même pas décroché l'appel de Kise, Shin-chan. Se moqua légèrement le brun avec un grand sourire.

- Humpf… Se contenta de répondre le vert.

Akashi resta dans l'ombre tandis qu'il voyait face à lui les deux garçons ouvrir la porte de la salle où la réunion avait lieu. Le rouge entendit des voix s'élever de l'intérieur tétanisant son corps encore plus tandis que doucement il parvenait à démêler les voix les unes des autres pour mettre un prénom sur chacune d'elles.

Il ne sut combien de temps il resta là, dans le noir, à attendre. Attendre quoi ? Il n'en savait rien. Il peinait à reprendre son calme. Une peur sourde lui enserrait le cœur l'empêchant d'avancer sans soucis vers les voix de ses amis. Toutes ses pensées s'entremêlaient et s'entrechoquaient pour ne donner qu'un tableau tumultueux et incompréhensible. Il resta de longues secondes appuyé sur ses béquilles. De longues secondes ou bien de longues minutes. Peut-être même de longues heures ou de longues journées. Il eut la sensation que le temps autour de lui ne lui n'était plus réellement perceptible.

Ce fut son pied gauche qui indépendamment de sa volonté fit le premier pas. Il eut la sensation que son corps se mit en marche, sans même que lui-même n'en soit réellement conscient. Ses béquilles tapaient lentement contre le sol en marbre en dessous de ses pieds. Son souffle s'échappait de ses lèvres entrouvertes, se confrontant au froid ambiant. Il arriva finalement face à la porte le séparant de ses amis. Sa main se posa sur la poignée sans qu'il ne la bouge d'une quelconque façon. Il se savait hésiter encore. Ses yeux se fermèrent lentement tandis qu'il prenait conscience des conversations se déroulant déjà à l'intérieur.

- Il m'a dit qu'il viendrait avec lui. Informa une voix joyeuse et rafraîchissante.

- Il t'a dit quelque chose d'autre ? Demanda une voix qui semblait être celle de Midorima.

- Non. Répondit la première voix qui résonna aux oreilles du rouge comme celle de Kise. Mais sa voix tremblait. Il avait peur, je crois.

- C'est compréhensible. Maugréa une troisième voix.

Un silence s'installa doucement dans la pièce. Un silence que Akashi n'eut pas le courage de briser.

- Il n'y a pas à avoir peur. Annonça une voix féminine. Akashi est encore vivant j'en suis certaine. Il ne peut pas mourir. Pas sans avoir de nouveau ouvert les yeux.

- Satsu, les chances pour que Akashi se réveille après six longues années sont aussi minces que…

C'est en entendant la voix d'Aomine que le rouge sentit sa main s'alourdir sur la poignée ouvrant la porte avec douceur. La faisant coulisser sur ses gonds correctement huilés.

- PUTAIN DE MERDE !

Aomine sauta d'un bond en même temps que son cri résonnait contre les murs de la pièce et tandis qu'Akashi apparaissait dans l'encadrement de la porte. Kise poussa un cri de surprise et se releva lui aussi d'un bond simple et puissant. Midorima quant à lui tourna son regard avec rapidité derrière lui, offrant ses deux pupilles écarquillées aux yeux du rouge. Murasakibara quant à lui lâcha un paquet de gâteaux qui vint s'écraser au sol avec fracas. Himuro avança de quelques pas avant de s'immobiliser sous le choc. Takao lâcha la main du vert et leva ses deux mains à son visage, se couvrant la bouche. Kagami quant à lui était auprès d'un garçon qu'Akashi reconnut comme étant Ogiwara. Le rouge qui tenait un ballon de basket sous le bras le lâcha et celui se trouvant à ses côtés agrippa son t-shirt dans une poigne ferme et presque apeurée.

Akashi vit à peine un éclair rose lui foncer dessus. Les bras de Momoi le percutèrent avec violence tandis que la jeune fille l'enserrait avec une force que le rouge ne se souvenait pas l'avoir vu posséder. L'héritier se stabilisa avec ses deux béquilles et baissa son regard sur la jeune fille.

Cette dernière n'avait pas beaucoup grandi. Akashi savait que son propre corps avait pris quelques centimètres si bien que la sensation de voir une Momoi raccourcie le fit doucement sourire. Cette dernière possédait des cheveux un peu plus courts que dans ses souvenirs, réunis en une unique tresse à l'arrière de sa tête. Un hoquet le prit tandis qu'elle resserrait son emprise autour de son cou.

- Akashi-chan ! Pleurnicha-t-elle. Akashi-chan ! Tu… Tu es vivant ! Tu es réveillé ! Tu es là !

- Bien sûr.

Répondit le rouge comme si la rose venait d'énoncer le plus évident des faits. La jeune fille se détacha lentement du rouge pour essuyer les larmes lui coulant maintenant à flot le long des joues. Sans que le rouge ne puisse prendre le temps de respirer il sentit quelqu'un d'autre lui foncer dessus. Kise avait encore grandi. Par contre sa manie de démontrer ses sentiments, elle, ne semblait pas avoir changé tant que ça. Son étreinte fut plus féroce que douce et le rouge tapa sur son tibia à l'aide de sa béquille lorsque le blond l'entraîna dans une étreinte désespérée.

- Ce n'est pas bientôt fini, oui ? Maugréa-t-il. Kise Ryouta, lâche-moi.

Cependant le blond ne sembla en faire qu'à sa tête et le serra avec plus de force.

- Akashicchi ! Je n'arrive pas à y croire tu es… Tu es… Tu nous as tellement manqué ! Tu es resté six ans ! Six ans dans ce coma !

- Oi, Kise lâche-le tu vas l'étouffer !

S'exclama Aomine en agrippant le blond par l'épaule et en le détachant du rouge. Ce dernier put prendre une inspiration d'air frais tandis qu'il sentait le buste du blond se détacher du sien. Malheureusement, à son plus grand damne, il vit Aomine s'abaisser pour l'enserrer à son tour dans ses bras.

Ils ne vont pas tous y passer quand même ? Se demanda celui-ci en tapotant trois fois sur le dos du basané d'un geste incertain et légèrement réticent.

- Putain Akashi… Je n'aurais jamais cru… Punaise on a tous cru que…

- Je suis là. Répondit simplement le rouge.

Aomine n'abusa pas de sa patience et se retira lentement du corps du rouge. Son regard bleuté cependant semblait incapable de se détacher des deux pupilles rougeoyantes. Akashi crut même durant un instant voir passer un voile de larmes dans son regard. Cependant ce voile disparut lorsque le basané se tourna vers le blond pour l'attraper par la taille et poser tout sourire aux lèvres un chaste baisé sur ses lèvres. L'héritier des Akashi releva un sourcil face à la scène avant de poser son regard sur Murasakibara s'approchant dangereusement de lui. Le géant l'enserra dans ses bras, le soulevant du sol de quelques dizaines de centimètres.

- Atsushi, repose-moi tout de suite à terre. S'impatienta le rouge en fronçant des sourcils.

Il convenait que revoir ses amis lui réchauffait le cœur d'une manière si violente que le sourire à ses lèvres ne semblait pas décidé à s'évaporer. Si bien que ses ordres ne devaient pas sembler si imposants qu'à son habitude, mais tout de même. Il allait de soi que le soulever ainsi, tel un enfant, était assez inconvenant.

- Aka-chin ! Tu as tellement maigri ! Remarqua tristement le violet.

Le concerné, baissa rapidement son regard sur ses jambes. Il avait pourtant bel et bien gagné en poids musculaire depuis son réveil. Il veillait minutieusement à manger chacun des plats préparés par leur cuisinière. Cette dernière avait élaboré une nouvelle façon de lui préparer ses repas avec pour objectif de lui faire regagner du poids et des forces en un temps record.

Midorima s'approcha de lui avec classe et patience. Laissant le temps au rouge de se préparer à l'étrange étreinte qui eut lieu. Cette dernière fut aussi rapide qu'inconfortable. Cependant le rouge apprécia le geste et se garda ses commentaires pour lui.

En les regardant tous, il avait la sensation de revoir chacun d'entre eux dans leurs uniformes de basket. Prêts à se lancer sur le terrain pour en découdre furieusement. Sans compter qu'Akashi ressentait la puissante envie de rejouer au basket. Après tout cela faisait six longues années qu'il n'avait plus touché un ballon orange et rugueux. Par ailleurs il releva les yeux pour observer ses amis.

- Vous jouez encore au basket ? S'enquit-il sans transition.

Un silence plana dans la pièce durant quelques minutes durant lesquelles ses amis se jetèrent des regards les uns aux autres. Puis Akashi vit Kagami se gratter l'arrière de la tête un sourire aux lèvres tout en s'approchant de lui.

- Aomine et moi… On joue dans l'équipe Japonaise des plus de vingt ans. Heureux de te revoir Akashi. Sincèrement.

Le rouge le vit tendre sa grande main vers lui. Le plus petit se stabilisa sur ses béquilles avant de serrer avec un grand sourire la main de l'ancienne lumière de Seirin.

- Mais on continue à se voir et à s'organiser des matchs amicaux entre nous. Ajouta Midorima.

- D'ailleurs Akashicchi j'ai l'impression que tu as choisi le bon moment pour revenir parmi nous.

- Pourquoi ? Demanda le rouge en jetant un regard au blond.

- Nous avons tous été accepté, à part Ogiwara et Haizaki qui ne se sont pas présentés, pour participer à la prochaine compétition de basket-ball. Un tournoi international. Il aura lieu dans un an.

- Ça serait tellement super si tu pouvais nous rejoindre ! S'exclama le blond en tournant ses yeux pétillants en direction du rouge puis de son amant.

Akashi ne répondit pas. Se contentant de fixer ses jambes, tremblotantes, soutenues à l'aide de ses béquilles. Il pouvait sentir les regards de ses amis sur lui et bien que la gêne ne fasse pas partie de son vocabulaire, un malaise s'installa en lui. Comment pourrait-il regagner sa condition physique d'il y a six ans en si peu de temps ?

Ses pensées furent coupées lorsqu'il entendit la voix de son majordome derrière la porte de la salle. Cette dernière s'ouvra sans un bruit, tandis que le vieil homme continuait toujours à discuter avec les nouveaux arrivants.

Akashi se tourna aussi rapidement qu'il le put sur ses béquilles. La porte s'ouvrit face à lui. Offrant sur le côté droit la vue de son majordome qui releva un sourcil en l'apercevant. Cependant le rouge n'y prêta aucune attention. Un garçon venait de s'arrêter dans l'encadrement de la porte. Légèrement plus petit que lui, il possédait une peau blanche et soyeuse. Il pouvait en sentir la douceur et s'en délecter simplement par le toucher. Une douce odeur de vanille parvint jusqu'à son nez, réveillant une partie de ses souvenirs. Le garçon le regardait avec des yeux écarquillés, d'un bleu ciel. Un bleu s'accordant à merveille avec ses cheveux en batailles et légèrement plus courts que dans ses souvenirs. Il portait une chemise blanche à manches courtes, ainsi qu'un pantalon brun qui moulait ses jambes à la perfection.

Akashi sentait que plus aucune parcelle d'air ne parvenait jusqu'à ses poumons, cependant il n'arrivait pas à s'en préoccuper. Il était obnubilé, charmé et tout son corps le poussait à rester accroché à la vue de ce garçon.

Le rouge ne sut combien de temps ils s'observèrent en silence. Sans se soucier ni de l'endroit, ni de leurs amis. Akashi ne remarqua même pas Haizaki Shougo derrière le bleuté. Il ne le voyait que lui. Toute son attention n'était portée que sur une seule et même personne.

- Kuroko Tetsuya… S'entendit-il prononcer dans un souffle.

La mention de son prénom sembla réveiller le corps du bleuté. Les muscles du garçon se contractèrent et dans une envie loin d'être dictée par la raison il courut jusqu'au rouge. Il ne lui fallut que quelques pas. Trois précisément, pour parvenir jusqu'à lui et à se jeter dans ses bras.

Kuroko se projeta avec tant de violence sur le corps du rouge que ce dernier dans un mouvement instinctif resserra ses bras autour du bleuté avec tant de force que l'inévitable arriva. Le rouge lâcha ses béquilles et perdit son équilibre. Ils tombèrent tous les deux à la renverse en le remarquant à peine. Malgré le poids de Kuroko sur lui Akashi sentit à peine la douleur dans son dos une fois sa chute finie. Ses yeux ne parvenaient pas à se détacher du regard envoûtant du bleuté ni même de ses lèvres ou de son petit nez.

Leurs visages se rapprochèrent l'un de l'autre comme une évidence. Leurs lèvres se touchèrent avec passion sans le moindre préambule. Akashi ferma les paupières tandis qu'il goûtait avec son corps et non plus par la vue au bleuté. Les mains du rouge emprisonnaient le torse de Kuroko dans une emprise ferme, l'empêchant par tous les moyens de s'échapper. Cependant il semblait que cette idée n'avait même pas effleuré ce dernier. Les mains de l'ombre caressèrent son visage dans des mouvements désordonnés et indécis.

Leurs lèvres s'ouvrirent avec passion, simultanément. Aucun des deux n'avaient besoin de prévenir l'autre. Leurs esprits étaient tout aussi liés que leurs envies. Leurs langues se touchèrent d'abord avec fébrilité et pudeur avant de s'enrouler l'une l'autre.

Le corps d'Akashi ne cessait de s'électriser tandis que les mains de Kuroko caressaient chaque centimètre carré de son visage. Chacun de ses touchés semblaient chauds, l'électrisant, et le rouge ne cessait d'en redemander. Le souffle court et brûlant de l'ancienne ombre de Seirin mettait Akashi sous une pression toute nouvelle qu'il n'aurait jamais pensé ressentir. Encore moins après une nuit ayant duré six longues années.

Ce ne fut qu'en séparant leurs deux chairs que les sens d'Akashi lui revinrent doucement. Il retrouva la vue, retrouva l'ouïe.

Les rires de ses camarades encore présents dans la pièce lui apprirent qu'ils n'avaient pas eu la décence de fermer les yeux. Malgré tout il ne s'en formalisa pas. Un sourire s'afficha sur son visage et un regard qu'il n'avait pas l'habitude de porter se posa sur le garçon au-dessus de lui. Ce dernier avait les larmes aux yeux et se retenait visiblement pour ne pas les laisser couler.

- Akashi-kun… Je t'aime !

L'heureux élu renforça son étreinte sur le garçon et vint placer sa main gauche sur l'arrière du crâne de ce dernier. L'obligeant à poser sa tête contre son épaule tout comme une mère le ferait avec son enfant.

Car après tout, ils étaient une famille.

FIN

Voilà c'est fini ! Un long chapitre donc, j'espère que vous ne vous êtes pas endormis ! ahah xD

Donc vu que c'est la fin de la fic j'ai un certain nombre de chose à vous dire ! *^* Dont un bon nombre de questions auxquels vous êtes libre de répondre ou pas bien sur xD !

Quel est votre personnage préféré dans KnB ? Votre/ Vos OTPs préférés ? Dans la fic quel passage/ scène/ chapitre vous as le plus plu ? (Si vous êtes motivé, pourquoi ? xD) Comment trouvez-vous cette fin de fic ? Vous vous y attendiez ou pas ? A-t-il un passage/ une scène/ un chapitre que vous n'avez pas aimé ? (Si oui pourquoi ?) Et finalement avez-vous apprécié cette fic dans sa globalité ?

Voilà pour mes questions xD Ensuite n'hésitez pas à me dire tous ce que vous avez pensés globalement de la fic ou sur des points plus précis ça me ferra très plaisir ! :D

J'aimerais remerciée comme jamais personne n'as remerciée quelqu'un, Erizu-sama qui m'as corrigé une grande partie de ma fic. Je te remercie cocotte, franchement ça a été un plaisir et une joie sans fin de te connaitre et merci infiniment pour tout le boulot monstrueux que tu as réalisée tu es une fille superbe et j'ai raison alors chut ! Si vous ne connaissez pas sa fanfiction, sur le couple Akakuro je vous la conseille elle est trop super de la mort qui tue, son titre c'est Rencontre Facebook. Donc n'hésitez pas à aller à sa Rencontre (ahahah la blague ! Le jeu de mot ! Bref… bon okay j'arrête… XD)

Honorable mention aussi à ma correctrice de mes débuts ! =) Je nomme Prismatique, tu as aussi fait un super boulot et merci de ton aide !

Puis finalement merci à vous, les lecteurs ! Sans vous, je pense que j'aurais abandonné ma fic XD Enfin sincèrement ça me fait trop plaisir de voir l'intérêt que vous avez eu envers cette fic, on est à plus de 200 reviews c'est énorme. Je réalise pas vraiment XD Je vous fais un câlin géant à tous et bisous poutou de partout parce que vous le méritez et non vous ne pouvez pas vous y soustraire !

Bref voilà merci, merci, merci ! Je le dirais jamais assez je pense !

Et finalement ça va être mon petit instant pub mais bon même si je n'aime pas trop ça je vais quand même le faire. Voilà en fait j'écris une histoire, un roman plus précisément que j'aimerais un jour parvenir à faire publier et donc édité! C'est un projet sur lequel je travaille depuis sept ans maintenant (et Erizu-sama a eu l'honneur de me suivre dans cette aventure toujours en tant que béta-lectrice). J'ai donc décidé après plus d'un an de réflexion de me faire une page facebook portant sur mon roman donc. Je suis consciente que tout le monde ne possède pas facebook cependant c'est le meilleur moyen pour ma part, de pouvoir garder un contact avec les lecteurs et les personnes qui me feront l'honneur de me suivre dans cette aventure !

Je vous laisse donc l'adresse de la page facebook si vous voulez y jetez un coup d'œil (je viens tout juste de la crée donc normal si elle est un peu vide lol XD) :

www. facebook M%C3%A9c%C3%A8nes-du-Temps-145731272497217 /?ref=aymt_homepage_panel

- Le plus aisé et de recopier cette adresse IP dans votre barre de recherche en haut de votre page internet (sans les espaces bien entendus)

- Si vous possédez facebook vous pouvez rechercher la page en écrivant "Mécènes du Temps" par Sazawen.

- Si vous voulez m'ajouter comme amie sur facebook je suis sous le nom de Sazawen Eddas! :)

Si vous voulez en parler avec moi plus en détail, n'hésitez pas à m'envoyer un MP par le site ça me ferras excessivement plaisir ! ^^

JE VOUS AIME ET MERCI POUR TOUS !