Bonsoir !
Voilà enfin la suite de Repartir de zéro !
Merci à celle qui mon suivit sur la première partie, j'espère que vous aimerez cette deuxième partie et que vous serez aussi nombreuse que sur RDZ
Merci à Lily pour la correction !
Bonne lecture.
Les pieds dans l'eau, profitant du soleil qui chauffait délicieusement ma peau, le regard perdu vers l'horizon bleu turquoise qui s'étalait devant moi à l'infini, je soupirai d'aise. J'étais bien, si détendue... je voudrais rester ici toute ma vie. Ne voulant pas attraper d'insolation et ayant oublié mon petit chapeau de paille sur mon transat, je décidai d'aller me mettre à l'abri sous la petite paillote où j'étais installée.
- Mademoiselle ? De la part de l'homme installé au bar là-bas.
Un serveur venait de me déposer un cocktail de fruits sur la petite table posée à côté de mon transat. Par automatisme, je regardai qui avait la gentillesse de m'offrir ce verre. En voyant l'homme me faire un signe discret, je lui répondis en le regardant tout en buvant une gorgée du cocktail. Je fermai les yeux, le breuvage était absolument délicieux et rafraîchissant, ça me fit beaucoup de bien. En rouvrant les yeux, je découvris l'homme du bar s'avancer vers moi jusqu'à venir s'asseoir sur le transat libre à mes côtés.
- Mademoiselle...
- Merci pour le verre, j'en avais besoin.
- C'est avec plaisir que je vous l'offre. Vous êtes seule ?
- Je suis seule, oui.
- Pas de petit ami ? Vous êtes venue au Seychelles toute seule ?
- Non, je suis bien venue avec un homme mais c'est un bourreau de travail qui n'hésite pas à me laisser seule ici pendant qu'il est en réunion.
- C'est un crétin. Laisser une femme aussi belle que vous toute seule au bord de l'eau, n'est vraiment pas prudent.
- Et pourtant...
Je reposai mon verre après une dernière gorgée. Edward, toujours assis à côté de moi, me regarda avec méfiance. Il savait que je n'étais pas de très bonne humeur. Sa tentative de drague en m'offrant un verre n'avait pas vraiment d'effet. J'avais accepté ce cocktail parce que je mourrais de soif, rien d'autre.
Le soir où j'avais pris connaissance de la vidéo de Jacob, me demandant d'être heureuse sans l'oublier, j'avais découvert dans une enveloppe un itinéraire de voyage. Edward avait tout organisé pour nos vacances de deux semaines. Trois jours à Londres, une semaine aux Seychelles et trois jours à Paris avant de retourner à Seattle.
Londres avait été formidable. Nous avions eu un temps magnifique, nous avions visité tout le parcours touristique classique et il avait même réussi à me traîner le soir dans des Pubs. J'avais adoré Londres et je désirais y retourner pour pouvoir y rester un peu plus longtemps. Edward m'avait promis que nous y reviendrons. J'avais hâte.
En ce moment, nous étions aux Seychelles. Un hôtel de luxe, donnant sur une plage privée. Soleil, sable fin et mer bleu turquoise. Le paradis ! Nous n'avions rien à faire, rien à visiter. Juste nous lever tard, aller à la plage, bronzer, boire des cocktails et nous détendre. Sauf que depuis quatre jours que nous étions là, ça faisait trois jours qu'Edward avait une ou deux visioconférences avec les bureaux de Seattle pour le projet de New York.
Nous avions parlé de notre idée d'utiliser les énergies renouvelables dans le projet que nous devions présenter aux investisseurs et actionnaires, dans le but d'ouvrir de nouveau bureaux d'E.C Design à New York. Comme convenu, le soir où nous avions eu l'idée, Edward avait fait l'ouverture de la réunion, comportant tous les directeurs de secteurs de l'entreprise. J'avais ensuite pris la parole et exposé nos idées. Tous avaient été emballés, même Tanya ! Elle « débordait d'idées » pour créer une campagne. Nous nous étions donc tous mis au travail pour proposer quelque chose de constructif et de solide.
Être plongés dans ce projet ne nous avait pas empêché de partir en week-end à Los Angeles avec Laurel, la sœur d'Edward. Ça avait été un week-end merveilleux. Plage, farniente et bonne humeur. Laurel avait vu des stars partout, Edward m'avait taquinée sur le fait que nous n'avions pas croisé mon acteur préféré. Même si Laurel avait été avec nous, Edward et moi avions passé du temps rien que nous deux. Je m'étais bien amusée durant ce séjour.
Après 15 jours de travail, menant de front les affaires de Seattle et celles de New York, nous étions enfin partis en vacances. Sauf que même en vacances, Edward s'entêtait à travailler. Bien sûr, par conscience professionnelle et en tant que consultante sur le projet New York, j'avais proposé mon aide mais non, il avait refusé en me disant « Tu es en vacances, profite chérie » ça ne l'empêchait pas de me faire un rapport à chaque fois. J'étais vexée et énervée. Lui aussi était en vacances, lui aussi devait profiter. Je me sentais soit exclue, soit trop ennuyeuse pour qu'il profite des vacances avec moi. Bref, je n'aimais pas la situation.
- Je suis désolé, Bella, Emmett avait besoin...
- Je m'en fiche ! Tu as tout fait pour ne pas déranger Emmett pendant ses vacances à lui. Il te donnait même du travail en plus pendant qu'il profitait de la Grèce pénard. À ton tour d'être en vacances ! Ça fait trois jours que je passe mes après-midis toute seule. La prochaine fois, n'achète qu'un billet d'avion, je partirai seule et je te parlerai en viso.
- Un cocktail ne suffira donc pas à me faire pardonner...
- Non !
- Et tu ne veux pas savoir ce que nous avons dit pendant cette visio ?
Bien sûr que je mourrais d'envie de savoir, mais par fierté et pour qu'il comprenne bien le message que je souhaitais lui faire passer, je lui fis croire que non.
- Non, parce que vois-tu, je suis en vacances. Je me trouve dans un endroit paradisiaque et je compte en profiter. Quand je serai de retour à Seattle et au bureau, alors là, je demanderai un rapport le plus complet possible.
- Bella, je dirige une entreprise, je ne peux pas fermer les yeux et tout oublier pendant 15 jours.
- Emmett l'a fait.
- Parce qu'il n'y avait rien d'aussi important qu'en ce moment... nous sommes si proches de New York.
- Trois après-midis Edward ! Je ne dis pas non pour un ou deux appels mais trois après-midis entiers en visio... excuse-moi de trouver ça abusif ! Pourquoi tu ne rentres pas tout de suite à Seattle ?
- Et bien...
J'étrécis les yeux, ma bouche forma un O tandit qu'Edward regardait partout autour de lui sauf moi. J'étais sous le choc. Il voulait partir ? Pour de vrai ? Les choses allaient de mal en pis. Le scénario catastrophe. Je n'arrivais pas à croire qu'il puisse envisager une seule seconde de repartir pour Seattle.
- Edward...?
- Rien n'est... fait encore. J'attends plus d'infos mais... Bella attends, où tu vas ?
Je m'étais levée et rassemblais mes affaires. Je pleurais, il m'abandonnait pour le travail. Je ne comptais pas autant que son boulot. Il préférait rentrer plutôt que de passer du temps avec moi. Il ne m'aimait pas assez.
- Bella ?!
J'ouvris brusquement les yeux. Je regardai autour de moi. J'étais bien allongée sur un transat, sous une paillote et au bord de la mer. J'étais réellement aux Seychelles. Je me redressai, Edward était assis à côté de moi, l'air inquiet.
- Chérie ? Tu pleurais...
- J'ai fait un rêve. Tu voulais rentrer à Seattle pour le travail, c'était plus important que moi.
Edward leva un sourcil. Il n'avait été question d'une visio avec Emmett qu'une fois en quatre jours. Hier. Ça avait duré à peine une heure et il avait demandé à ne plus être dérangé sauf si la boite coulait ou qu'un membre de sa famille allait mal.
- Viens là...
Il m'attira contre lui et j'enroulai mes bras autour de son cou.
- J'ai eu un appel en visio et je n'en referai plus, sauf en cas de catastrophe. En plus, tu faisais une sieste quand j'ai travaillé.
- Je sais, je suis désolée.
- Je ne t'abandonne pas et je ne le ferai jamais. Je t'aime trop. Viens profiter du soleil. Tu veux qu'on fasse un château de sable ?
Je le frappai à l'épaule gentiment. Il rit et je me reculai afin de le regarder. Il était divinement beau. Ses cheveux étaient éclaircis par le soleil, sa peau était légèrement bronzée, ce qui faisait ressortir ses yeux clairs et ses dents blanches. Il avait repris le sport depuis son opération de l'appendicite, ça ne faisait qu'une semaine mais je voyais déjà les résultats, bien qu'il n'ait évidement pas pris 20 kilos durant sa convalescence. Il avait seulement perdu du muscle mais tout reviendrait comme avant.
- Sérieusement, on va se baigner ? Ou on se fait masser ?
- Non !
Je réprimai un frisson. Me faire tripoter par un ou une inconnue ne m'emballait toujours pas. Edward fit la grimace et caressa ma joue.
- Et si c'est moi qui te masse ?
- Ce soir dans la chambre. On marche le long de la plage ? Et on pique une tête si l'envie nous prend ?
- Je signe où ?
- Nous scellerons notre accord plus tard dans la soirée.
- J'aime négocier et conclure avec vous, mademoiselle Swan.
- Je parie que c'est conclure qui vous intéresse le plus, monsieur Cullen.
- Tout à fait. Allez, on y va avant que je ne te jette sur mon épaule et que j'use et abuse de ton divin petit corps si tentant.
Je souris, enfilai mon short, mon chapeau et mes lunettes avant de rabattre mes longs cheveux sur ma poitrine. J'étais peut-être parano mais des gens étaient sur la plage et je supportais mal qu'ils puissent me regarder, alors je me couvrais le plus possible. Edward ne mit que sa casquette, à l'envers, et ses lunettes de soleil sans oublier l'appareil photo.
Main dans la main, nous avançâmes le long de la plage, les pieds dans l'eau, de temps en temps Edward prenait des photos, de moi pour la plupart, ou sinon de nous deux. Comme Rosalie l'avait fait pour moi pendant ses vacances, j'avais pris en photo les étapes de mon bronzage et à la fin du séjour je les lui enverrais par mail. J'aimais beaucoup Rosalie. La légère cuite que nous avions partagée lors de l'hospitalisation d'Edward, nous avait rapprochées, mais notre amitié continuait de se construire.
- Oh regarde, Edward. Des crabes. Quand j'étais petite, je les pêchais avec mon père, nous passions des après-midis à ça.
Bizarrement, Edward s'était écarté de l'eau. Je le regardai, surprise, le sourire aux lèvres.
- Ils sont inoffensifs, tu sais.
- Ils ont des pinces.
- En réalité, Monsieur Cullen, vous êtes un trouillard ! Regarde, tu les prends comme ça, ton pouce et ton index de chaque côté de la carapace et aucun risque d'être pincé. Ils ont plus peur que toi... regarde. Salut Sébastien !
Je brandis vers lui le petit crabe qui se débattait énergiquement. Edward me regardait comme si j'étais folle.
- Sébastien ?
- Oui, le crabe dans la petite sirène. Je voulais être Ariel quand j'étais petite, je passais mes journées dans l'eau. Du coups, tous les crabes s'appellent Sébastien.
- Je les préfère en surimi les crabes.
Je ris et il me prit en photo alors que je faisais semblant d'embrasser le féroce crustacé. Je le reposai ensuite sur le sable et le regardai se dépêcher de regagner l'eau.
- Tu as vraiment des allures de chochotte par moments, Edward. Tu le sais, n'est-ce pas ?
- Tu me vois comme ça ?
- Les aiguilles... le bateau... les crabes...
- Les aiguilles, j'ai mes raisons. Le bateau, je n'y peux rien si j'ai le mal de mer. Les crabes, je n'ai pas peur, le prochain qu'on trouve, je le prends.
- Pari tenu ! Je gagne quoi si tu ne le fais pas ?
- Réfléchis plutôt à ce que moi, je vais gagner.
- Je le sais déjà.
- C'est quoi ?
- Et bien, pêche un crabe et tu verras.
Il sourit et passa son bras autour de ma taille. Nous marchâmes quelques minutes en silence puis je le regardai. Son regard s'assombrit, son visage était plus dur, je le sentais tendu.
- Quoi Edward ? Qu'est-ce qui se passe ?
- J'étais en train de me dire que... eh bien, si je pêche un crabe, peut-être qu'en récompense eh bien, tu accepterais de vivre avec moi.
- Non.
- Non ?
- Ne te fâche pas. Mais non, je ne viendrai pas vivre chez toi.
- Mais pourquoi ? Bella je t'aime, on est quasiment H 24 ensemble...
- Justement. Je t'aime aussi et j'aime être avec toi mais je ne suis pas prête à lâcher mon appartement et à venir vivre avec toi.
- Pourquoi ?
- Je trouve rassurant d'avoir un endroit à moi, mon appartement, mes repères. Ça me sécurise.
- Tu ne te sens pas en sécurité chez moi ?
- Si ! Ce n'est pas ça mais... Regarde... tu te souviens de notre dispute ? La veille de la lecture du testament de Jacob ? Tu t'es montré ignoble avec moi et je t'ai pardonné si vite uniquement parce que je venais de vivre un moment épouvantable avec la famille de Jacob. Sinon crois-moi, je te ferais encore la tête.
- Je me suis excusé et je n'userai plus de la manipulation mentale comme je l'ai fait sur toi.
- J'espère bien, je suis encore secouée à cause de ça quand j'y repense. Ça m'angoisse. Et je me dis qu'une autre dispute peut voir le jour et que là maintenant, dans mon état d'esprit, je trouve ça réconfortant, sécurisant, de savoir qu'un chez moi m'attend.
- À quoi bon retarder l'inévitable ?
- C'est trop tôt.
- On vit déjà ensemble, tu dors chez moi ou inversement toutes les nuits. Ça t'éviterait de gaspiller un loyer et je te laisserais tout l'espace sécurisant que tu veux.
Je secouai la tête, me dégageai doucement de son étreinte pour lui faire face. Je ne voulais pas que l'on se dispute mais je voulais qu'il comprenne.
- Edward... Je ne suis pas prête à vivre avec toi, tout comme je ne suis pas prête à t'épouser si tu me le demandais, là maintenant. Cela n'a rien à voir avec le fait que je t'aime ou pas. Je t'aime, incommensurablement, profondément, je ne pourrais pas vivre sans toi, tu es devenu le centre de mon univers mais... par pitié, comprends que j'ai besoin de temps.
- Nous aurons le temps plus tard...
- J'ai été agressée il y a huit mois. Jacob est mort il y a presque deux mois. Je suis devenue riche il y a quinze jours... Je fais des cauchemars, j'ai peur, toutes mes angoisses se reflètent dans des rêves terribles, je suis arrivée au point que même dormir m'effraie. J'ai besoin de me poser, j'ai besoin de savoir où je suis et où je vais. J'ai juste besoin de temps, laisse-moi me retrouver avec moi-même.
- Pourtant nous sommes ensemble. Ça n'est pas trop vite ça ?
- Je suis incapable d'aller à l'encontre de mes sentiments. Je t'aime beaucoup trop pour ne pas être avec toi. C'est peut-être un choix égoïste, ça te lance peut-être des signaux contradictoires mais... je ne peux pas ignorer des sentiments aussi forts.
Edward détourna le regard, les mâchoires serrées. Il inspira, soulevant ses épaules, bombant son torse avant d'expirer en fermant les yeux. Quand il rouvrit les paupières, je compris qu'il se contrôlait pour ne pas s'énerver.
- Bella... tu as tes démons, j'ai les miens. J'ai rêvé ou plutôt espéré un engagement de la part d'une femme qui n'a jamais rien fait pour moi. Qui demandait du temps.
- Je ne suis pas Jane ! Mais ça ne fait que trois mois, Edward. Même si nous avons un appartement chacun, nous vivons ensemble. Tu l'as dit ! Pourquoi ne pas continuer comme ça ? Ce n'est pas comme si je ne dormais pas avec toi ? Que je ne venais que le week-end ou tous les 15 jours.
- Je te l'accorde, c'est vrai.
- Je ne suis pas Jane... je ne suis pas comme elle. Je t'aime vraiment, je tiens à toi. Je ne veux que toi. Edward, si je veux que ça marche, j'ai besoin d'aller mieux, d'être prête, de ne plus avoir peur. S'il te plaît, ne m'abandonne pas, ne te fâche pas, comprends-moi. Je t'aime et j'ai besoin que ça marche nous deux. Laisse-moi mes quelques points de repère.
Il soupira et prit mon visage en coupe et planta son regard dans le mien.
- Je comprends, Bella. J'ai besoin que ça marche aussi nous deux. Je t'aime. Mais moi aussi, j'ai besoin de me sentir en sécurité, de savoir que tu ne fuiras pas. Même si ça ne fait que trois mois nous deux.
- Quoi ? J'ai déjà des affaires chez toi, même mon chat a de quoi être à l'aise chez toi.
- Je te le ferai savoir quand le moment viendra.
- Je n'aime pas les mystères.
- Il faudra faire avec ça.
Je pinçai les lèvres. Je n'aimais pas qu'on lance un projet, une idée, sans qu'on aille jusqu'au bout de l'explication. Cependant, je décidai de passer outre, pour cette fois, pour lui.
- D'accord. Maintenant, on continue de profiter de nos vacances, tu pêches un crabe, on se baigne, on s'amuse...
- Ouais. Oui, tu as raison, excuse-moi.
Je décidai de tenter de le divertir par la taquinerie.
- Tout ça pour éviter de pêcher un pauvre petit crabe qui te terrifie ! Je t'assure que tu es chochotte...
- Cours Swan... Cours vite !
Je partis dans un éclat de rire tout en courant le plus vite possible. Bien sûr, il finit par m'attraper et il me jeta dans l'eau, je continuai de me défendre en l'arrosant mais il m'éclaboussa deux fois plus. Je décidai, même en sachant que c'était perdu d'avance, d'essayer de le couler. Bien sûr, comme je l'avais envisagé... je perdis. Il finit par me prendre dans ses bras tandit que j'essayais de reprendre mon souffle.
De tout le séjour, nous ne reparlâmes pas de la discution que nous avions eue ce jour là. Nous avions juste profité du soleil des Seychelles, du calme et de la tranquillité des lieux. Edward me fit également découvrir Paris. J'avais trouvé ça très beau, mais moins fascinant que Londres, il y avait quelques choses chez les Parisiens que ne me mettait pas à l'aise. Ils avaient tous l'air si stressé, pressé, grognon. Mon avis était mitigé sur la capitale Française.
Désormais, nous étions sur le point d'atterrir à Seattle, la fin des vacances, le retour au travail, au projet New York et nos soucis personnels. Tout en regardant par le hublot, je lâchai un soupire d'un air las. Edward prit ma main, la porta à ses lèvres et embrassa mes doigts.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Il fait gris... les vacances sont finies.
- Il reste deux jours.
- Ce n'est pas pareil. On va se remettre du voyage.
- Peut-être que tu devrais lancer l'idée d'ouvrir des bureaux aux Seychelles.
- Ne me tente pas.
Il sourit et avant qu'il ne réponde, l'hôtesse de l'air nous demanda de bien vouloir attacher nos ceintures, que nous allions commencer notre descente sur Seattle. Je fis donc ce que la version moins sexy de Britney Spear, dans son clip « Toxic », nous demanda de faire. Edward s'assura tout de même que je me sois bien attachée. Il rangea ensuite sa tablette, je fis de même. Nous avions passé une bonne partie du vol à trier et classer nos photos de vacances. Edward avait déjà changé 3 fois de fond d'écran sur sa tablette et son portable, trouvant toujours une photo plus belle que l'autre.
Arrivés sur le tarmac de l'aéroport de Seattle, j'avoue avoir laissé passer la quasi totalité des passagers, reculant l'inévitable. Le moment de sortir. Docilement, je suivis Edward passant un à un les obstacles de l'entrée sur le territoire Américain. Soudainement, je sentis tout le poids du voyage me tomber dessus. J'étais fatiguée, mon corps était courbaturé de partout. J'avais hâte de rentrer m'allonger.
Alors que je m'attendais à ne voir que Paul nous attendre devant la porte d'arrivée, je fus très surprise d'y voir, en plus du chauffeur, Esmée, Carlisle et Laurel. Ce dernier eut lui aussi un bref temps d'arrêt, cet accueil n'était pas prévu du tout. Laurel s'avança la première vers nous, elle courut se blottir dans les bras de son frère. Je continuai d'avancer et Paul vint à ma rencontre. Carlisle et Esmée étaient trop occupés à être attendris devant les retrouvailles de leur fille et de leur fils pour s'intéresser à moi.
- Bonjour Paul. Vous allez bien ? Vous avez passé de bonne vacances ?
Paul me sourit tout en prenant mes affaires.
- Oh, merci Paul.
- Je vous en prie. Mais vacances ont été très bien. J'ai emmené mes enfants à Disneyland. Je dois remercier Monsieur Cullen d'ailleurs.
- Ils ont aimé ?
- Ils étaient aux anges. Je ne peux plus me défaire des musiques du parc mais que voulez-vous.
- Lalala-la-la la-la-la-lala.
Je chantonnai la chanson qui passait en boucle dans le parc, Paul lâcha un sourire sincère et nous fûmes rejoints par Edward. Laurel était toujours collée à lui. Je pense que j'existerai pour elle quand son enthousiasme d'avoir retrouvé son frère aura diminué.
- Paul, bonjour. Alors, Mickey et Minnie sont toujours fous amoureux ?
- Il semblerait, oui. Merci pour mes enfants, ils ont adoré.
- J'espère que vous avez pu bien profiter d'eux.
- Ce fut le cas.
- Parfait. Nous y allons ?
Tandis qu'Esmée et Carlisle me saluèrent enfin, Edward, Laurel et Paul avancèrent. Je restai un peu en retrait avec ma patronne.
- Vous avez une mine radieuse, Isabella.
- Merci. Prendre le soleil m'a fait du bien.
- Et Londres et Paris.
- Je regrette de n'avoir passé que si peu de temps à Londres. En revanche, Paris ne m'a pas vraiment emballée.
- Vraiment ? C'est une ville très romantique pourtant. Et nous y mangeons divinement bien.
- C'est très joli et oui, nous y mangeons bien mais c'est les gens que je n'ai pas aimé là bas.
- Ah. Je peux comprendre alors. Votre séjour a quand même était bon ?
- Très, oui.
- Laurel voulait absolument venir. 15 jours sans son frère et c'est le drame. D'ailleurs, plus rien n'existe à part lui maintenant.
Je me contentai de sourire et nous arrivâmes aux voitures. Edward se tourna vers moi.
- On va chez moi ? Comme ça, nous pourrions dîner avec mes parents et Laurel.
- Oh euh... j'aurais voulu récupérer Brad Pitt avant. Remercier Alice et Jasper et poser mes affaires.
- Ah oui. Tu nous rejoints ?
- Edward, je suis crevée. Vraiment...
- D'accord. Rentre, je te rejoindrai chez toi.
- Merci. Désolée, ce n'est pas que je ne veux pas...
- Je sais. Je sais, ne t'inquiète pas. À tout à l'heure.
- Oui.
Il me prit dans ses bras et posa ses lèvres sur les miennes pour un baiser plutôt pudique. J'étais complètement morte. Je sentais mon corps épuisé, j'avais sommeil et je ne rêvais que d'une chose : Une douche ! Après m'avoir embrassée, Edward ouvrit la portière de la voiture conduite par Paul. Je saluai Esmée et Carlisle, Laurel m'adressa un petit coucou et j'entrai dans la voiture.
Toujours très professionnel, Paul ne parla pas pendant le trajet. Il me déposa chez moi, m'aida avec mes valises et me quitta. Sans aucune motivation, je regardai mes valises qui n'attendaient qu'une chose : Être déballées. Je n'avais pas la force, je le ferais plus tard. Je décidai d'user de mon énergie pour aller récupérer mon chat. Je descendis donc l'étage qui me séparait de chez Alice pour frapper chez elle. Elle m'ouvrit et sa mine s'éclaira.
- Bella ! Mon Dieu, ce bronzage ! Tu es superbe ! Entre... viens !
Elle me prit brièvement dans ses bras au passage, tandis que j'entrais chez elle. Je souris et l'observai rapidement. Elle était radieuse, son ventre me paraissait énorme pour une fille si menue mais elle avait l'air bien. Alice était au début de son 7ème mois maintenant.
- Comment tu vas ? Alors les vacances ? Installe-toi. Tu veux boire un truc ? Manger ?
- Je veux bien de l'eau, merci.
- J'arrive.
Je me laissai tomber dans le canapé et me mis à chercher Brad Pitt, mon chat, des yeux. Je le trouvai rapidement, il était assis, le regard rivé sur moi mais il plissait les yeux d'une façon qui voulait dire qu'il était fâché. Très vite, il me tourna le dos et entreprit de faire sa toilette. Je savais qu'il réagirait comme ça. Je le connaissais par cœur, mon chat. Alice arriva avec un verre d'eau pour moi, après l'avoir remerciée, je bus une gorgée.
- Tu vas me raconter maintenant ?
- C'était super top ! J'ai adoré Londres, Edward a promis que nous y retournerions. La semaine au Seychelles était juste fabuleuse ! Je n'ai rien fait d'autre que de bronzer et me baigner. Le pied ! Ensuite nous sommes allés à Paris. J'ai bien aimé la ville.
- Je rêve d'aller à la fashion Week de Paris ! Et les Seychelles, c'était beau ?
- Très oui ! Je n'ai pas pensé à prendre ma tablette pour te montrer mais je te ferai voir mes photos.
- Cool ! Et Edward ? Il n'est pas là ?
- Ses parents et sa sœur nous attendaient à l'aéroport. Je suis trop fatiguée pour un repas de famille, j'ai préféré rentrer.
- D'accord. Mais ça va vous deux ?
- Oui...
Je considérais Alice comme mon amie, la seule pour le moment ici. Elle m'avait déjà donné plusieurs conseils qui s'étaient avérés judicieux. Notamment, celui d'oser dire oui à Edward quand il m'avait séduite. Par impulsion et par fatigue, je décidai de lui parler de ce qu'il s'était passé aux Seychelles.
- En fait, Alice, il y a un truc...
- Je le savais ! Je t'écoute !
- Voilà... Il m'a demandé si je voulais vivre chez lui. J'ai refusé et il ne l'a pas vraiment bien pris. Nous ne nous sommes pas disputés mais il ne comprend pas que je trouve cela trop tôt. J'ai tort ?
- Non. Vous êtes ensemble depuis quoi... 4 mois ?
- 3. Il dit que nous passons déjà tout notre temps ensemble, que c'était comme si nous vivions déjà au même endroit. Je lui ai dit que j'avais besoin de mon indépendance, mon « chez moi » pour le moment. Que même si je voulais passer toutes mes nuits avec lui, je ne me sentais pas prête à déménager chez lui.
- Vu ton histoire, je suis étonnée qu'il ne comprenne pas qui tu aies besoin de temps.
- Je pense qu'il... a peur que je sois comme Jane.
Mon amie secoua la tête en levant les yeux au ciel.
- Dans ce cas, c'est un crétin !
- Il dit qu'il a besoin d'une preuve de mon engagement.
- Bella, très peu de couples se mettent en ménage après seulement 3 mois. Je ne suis pas un bon exemple avec Jasper, mais... chacun avance à son rythme. Tu ne le repousses pas.
Alice et Jasper avaient eu une enfance très perturbée, ils s'étaient rencontrés dans un foyer social. Ils étaient tombés fous amoureux l'un de l'autre. Dès leur majorité, ils avaient réussi à partir du foyer, Alice travaillait pendant que Jasper étudiait le droit à la fac. Ils s'étaient battus pour réussir et maintenant, Jasper était un avocat travaillant pour un grand cabinet et Alice vivait de sa passion, la mode. Ils avaient réussi là où beaucoup d'autres auraient échoué. Ils étaient à eux deux une véritable leçon de vie.
- Non, je ne le repousse pas. C'est juste que j'ai besoin d'avoir, mon endroit à moi pour le moment. Ma vie est compliquée depuis quelques temps, j'accumule les problèmes, toute ma vie est chamboulée.
- Je comprend. Je ne vois pas trop quoi faire pour montrer ton engagement. Tu as des affaires chez lui ?
- Oui. J'ai ses clefs, il a mes clefs et des affaires à lui chez moi.
- Il a besoin d'être rassuré.
- Oui mais comment ? Si je ne suis pas prête à vivre avec lui, même si je l'aime plus que tout, je suis encore moins prête à le demander en mariage !
- C'est une solution extrême, là. Non mais... quelque chose qui vous symboliserait. Un bijou peut-être. Quelque chose en rapport avec votre histoire. Que toi, tu lui offrirais.
Je réfléchis à toute vitesse, l'idée n'était pas mauvaise du tout. J'avais même quelques idées déjà. Alice avait encore vu juste.
- Tu ferais du shopping avec moi demain ?
- Avec le plus grand plaisir, oui ! On dit demain après-midi ?
- 14h ?
- Parfait ! Tu as des idées ?
- Quelques-une, je dois approfondir.
- J'ai hâte de savoir tout ça !
Je souris et bus une nouvelle gorgée de mon eau.
- Et sinon avec Brad Pitt ?
- Oh, bah, il est ici chez lui. Il est cool et nous fait plein de câlins.
- Mais il va me bouder au moins jusqu'à demain. Et le bébé ? Lui ou elle ?
- Lui ! C'est un garçon.
- Félicitations !
- Merci. Nous sommes trop contents. Jasper voulait un garçon, même s'il ne l'a jamais vraiment avoué. Au départ, je voulais une fille mais en fin de compte, ça m'est égal. Je l'aime déjà tellement. Du moment qu'il aille bien.
- Il est pleine forme ?
- Oui. Il est parfait ! Du coup, Jasper et moi avons commencé la chambre.
- Si tu as besoin d'aide. N'hésite pas.
- Merci. J'aurai sûrement besoin d'un avis féminin sur deux ou trois trucs.
- Avec plaisir.
J'étais vraiment heureuse pour Alice et d'un côté, l'arrivée prochaine de ce petit garçon m'excitait, moi aussi je l'attendais.
- Vous avez un prénom ?
- Non, nous hésitons encore.
- Tu me diras vos choix ?
- Oui.
Je souris avant d'étouffer un bâillement.
- Oh Alice, je suis désolée, je vais prendre mon chat, ses affaires et aller me coucher.
- Je pense que c'est la meilleure chose à faire.
- Oui. Je vais faire plusieurs voyages. Je commence par les affaires et je te laisse dire au revoir à Brad Pitt.
Alice se leva et partit à la recherche du chat pendant que je m'efforçais de porter la litière jusqu'à l'ascenseur. En arrivant sur mon pallier, je vis un grand type, baskets, jean, t-shirt et bonnet, essayer d'ouvrir ma porte.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Ça ne pouvait être qu'Edward, il se retourna et vint à ma rencontre pour m'aider avec les affaires du chat.
- Ça m'emmerdait de te laisser toute seule, je voulais rester avec toi. Alors j'ai dit à ma sœur et mes parents que j'étais vraiment crevé, ils sont partis et je suis venu ici.
- Il ne fallait pas... Enfin je veux dire, merci beaucoup, moi aussi ça ne m'a pas plu de rentrer chacun de son côté, mais j'espère que ça n'a pas vexé Laurel et tes parents.
- Ils s'en remettront. Il y a autre chose à récupérer ?
- L'arbre à chat et le chat.
Je lui ouvris ma porte et il déposa ce qu'il m'avait pris des mains à l'entrée. Nous redescendîmes ensuite chez Alice, cette dernière se montra plutôt surprise de le voir ici. Je crois bien que c'était la première fois qu'ils se rencontraient.
- Oh... Edward. Bonjour !
- Bonjour Alice.
- Le bronzage vous va... à merveille ! On ne voit que vos yeux.
Edward sourit et maintenant, on ne voyait que ses yeux et ses dents blanches. J'intervins.
- Vous vous connaissez ?
- Oui, Alice m'a choisi le costume bleu le soir de notre premier gala en couple. Tu ne te souviens pas ?
- Ah si ! J'avais oublié, pardon.
Alice me fit un clin d'œil avant de prendre la parole.
- Demain, je compte enlever Bella. C'est non négociable, j'ai besoin d'elle pour des conseils féminins sur les affaires de bébé.
- Une conseillère de mode qui a besoin de conseils sur des vêtements ?
C'est qu'il n'était pas idiot ! Alice ne se démonta pas et répliqua.
- Je n'ai pas de point de vue objectif. De toute façon, j'ai dit non négociable. Ça veut dire qu'elle n'a pas le choix. Et uniquement nous deux.
- Vous avez donc tant de mal à dire sur Jasper et moi ? Bon, ok. Je veux bien prêter Bella.
Je secouai la tête et intervins.
- Je ne suis pas un objet que l'on négocie. Je passe l'après-midi avec Alice, toi avec ta famille.
- Oui chef. Ah, salut Brad Pitt !
Edward attrapa mon chat avec facilité et lui grattouilla la tête, mon chat ne dit rien, il ronronnait même. J'étais blasée. J'allai récupérer son arbre à chat et dis au revoir à Alice. Edward en fit autant et nous regagnâmes mon appartement. Tout à fait à son aise, Brad Pitt reprit ses bonnes vieilles habitudes, comme si de rien n'était mais en m'ignorant.
Tandis qu'Edward apportait gentiment mes valises dans ma chambre, je jetai un coup d'œil à mon courrier. 15 jours de lettres à trier. Mon naturel sélectif prit vite le dessus et je vis rapidement ce qui méritait mon attention ou pas. Il y avait beaucoup de "ou pas" d'ailleurs. Cependant, une en particulier m'inquiéta. Légèrement tremblante, je l'ouvris et m'assis dans le premier fauteuil qui se présentait à moi.
Et voilà...
Qu'en pensez vous ?
Je suis stressé de savoir si vous aimerez ou pas...
A très vite
Bises
Lexi