Bonne lecture !


Lorsqu'elle ouvrait la porte de son placard, Faustine ne pouvait s'empêcher de sourire aux robes de soirées qui s'y trouvaient.

Comme elle portait une blouse blanche les ¾ de la journée, elle s'offrait ce genre de petites folies qui étaient bien sages, au fond. Au moins, elle était habillée, elle.

Bon, elle le regrettait lorsque le sang traversait le coton lui faisant payer des sommes folles au pressing du coin, mais tant pis. L'argent était fait pour être dépensé, non ?

-Bonjour monsieur Wayne ! Lui sourit-elle.

-Bonjour docteur. Vous êtes toujours aussi resplendissante, la complimenta-t-il.

Bien que n'étant pas son médecin traitant, Faustine recevait parfois le milliardaire après avoir été présenté par Harvey Dent qui lui avait assuré sa discrétion. Ça et le fait qu'elle ne posait pas de question sur les conditions dans lesquelles il aurait pu se blesser de cette manière. Elle partait du principe que si il avait envie de l'en informer, il le ferait. Et puis, c'était un grand garçon !

-Alors, monsieur Wayne...

-Je vous ai déjà dit de m'appeler Bruce, la coupa-t-il.

-Bruce, se corrigea-t-elle, qu'est-ce qui vous amène par ici ? Encore ces problèmes de dos ?

-Oh, non, ça va un peu mieux de ce côté-là, j'ai un bon traitement.

Se disant, il enlevait sa chemise et dénuda ainsi son dos qu'il lui montra.

-Oh, jolies cicatrices... Vous avez rencontré Wolverine ?


Un coup d'œil vers sa montre lui apprit qu'il était passé minuit. Un coup d'œil vers son bureau, cette fois, lui apprit qu'elle n'irait pas se coucher avant un bon moment.

Soupirant, Faustine reprit là où elle en était. Ce n'était pas en flânant qu'elle pourrait se reposer !

Dans ses mains, divers formulaires administratifs réclamaient son attention. Tout juste si ils ne possédaient pas une petite voix de bébé et l'appelaient « maman ».

Okay, il allait vraiment falloir qu'elle se dépêche si elle commence déjà à s'imaginer ça.

S'armant de son stylo, elle reprit son arrachage de cheveux en marmonnant tout haut.

Au-dessus d'elle, à travers le plafond, on pouvait parfois entendre des pas légers trottiner d'un coin à l'autre, la faisant sourire doucement. Eh bien ? On ne dormait pas encore ? Il ne fallait pas s'étonner si, demain, elle n'arrivait pas à garder les yeux ouverts !

Une nouvelle signature finalisa un formulaire et la plume du stylo frôla la surface d'un autre avant de partir en zigzag sous l'impulsion d'une énorme secousse.

Le souffle coupé, Faustine se redressa de sur son bureau où elle avait été bloquée sur le coup. D'un œil fatigué, elle observa l'état de son cabinet. Les tiroirs avaient éparpillés leurs contenus, du matériel avait été éjecté sur le sol, la paperasse voletait tranquillement...

Les petits pas de précédemment descendaient l'escalier en colimaçon, le faisant grincer horriblement. Oh, de la visite.

-Maman !

-La porte, ma chérie, si tu nous la casses, j'aurais l'air bien devant les patients, rappela la doctoresse.

Une moue enfantine se dessina sur le visage de sa fille.

-Qu'est-ce que c'était, à ton avis ?

-Eh bien... Aux dernières nouvelles, Gotham n'est pas sur une faille sismique. Donc tu as le choix. Soit Batman a décidé que rouler sur la route, c'était trop cheap, soit JackJack a joué avec des explosifs, soit le Pingouin s'est trompé dans ses parapluies, soit Solomon Grundy a pris un rhume. Tu as le choix.

La blonde gloussa et se pencha, aidant sa mère à ranger.

-Encore du travail pour toi, alors ?

-Je le crains, hélas. Prie juste pour que ce ne soit pas Killer Croc ou Bane atteint de flatulences chroniques. La dernière fois, j'ai dû interdire l'accès au cabinet pendant presque deux semaines !

Ce souvenir les fit rire toutes les deux.

-Tu étais chez ton père, à ce moment-là, d'ailleurs, ajouta Faustine d'un ton rêveur.

-Ouh ! Ça remonte à loin, alors !

-Entre-temps, j'ai su leur faire comprendre que la nourriture mexicaine n'était pas bon pour leur transit.

-Oh, c'est étonnant, ça.

Elles se turent, finissant de mettre de l'ordre dans le cabinet.

-Et voilà !

À peine ces mots s'envolèrent-ils qu'une nouvelle secousse les jetèrent à terre, plus violente que la précédente.

Les deux jeunes femmes s'entre-gardèrent, observèrent le champ de bataille qu'était redevenue la pièce. Faustine se releva et ouvrit la porte menant sur l'extérieure pour se planter au milieu de la route, campée sur ses hauts talons, sa blouse blanche claquant autour d'elle, les poings sur les hanches.

-JE M'EN FOUS DE SAVOIR CE QUE VOUS BRANLEZ ENCORE, MAIS VOUS N'AVEZ MÊME PAS INTÉRÊT À VENIR VOUS PLAINDRE PARCE QUE VOS CONNERIES VOUS AURONT EXPLOSÉS À LA GUEULE !

Derrière elle, sa fille gloussait en applaudissant.

-Par contre, maman, je crois que tu as fait peur aux voisins, tu ferais mieux de rentrer, articula-t-elle difficilement.

-Tss...

Elle lança un regard noir dans son dos alors qu'elle obtempérait, fermant à double tour la porte.

-Avec tout ça, j'ai toujours pas avancé dans cette saleté, soupira-t-elle. D'ailleurs, je suis sûre que c'est ça qui tuera l'humanité.

-Quoi donc ? Les bombes à retardement de tonton Joker ?

L'appellation fit rire Faustine.

-Promets-moi de jamais l'appeler comme ça devant lui, ou seulement avec Batman derrière, hein ?

-Mais ! C'est bien le mari de tatie, non ? Donc c'est mon oncle !

-Oui, sauf que tu oublies un détail, ma chérie, ces deux-là ne sont pas mariés. Aussi amoureuse soit-elle, ma sœur n'arrive toujours pas à lui faire passer la bague au doigt !

-J'veux des cousins et des cousines, moi, marmonna la jeune fille, déçue.

Sa mère haussa les épaules.

-Adresse-toi à eux, je ne peux rien y faire, moi !

-Sinon, qu'est-ce qui devrait mener l'humanité à sa perte, selon toi ?

-Ça. Les feuilles d'impôts et toutes ces saloperies de formulaires, grogna la généraliste. Bientôt, on en fera des épreuves de force et de courage. Voir, une nouveau travail d'intérêt général pour les prisonniers. T'imagines ?

L'idée les fit sourire.

-Sinon, étant donné qu'il semblerait que Gotham ait décidé de danser la tectonique, je ferme le cabinet pour cette nuit, on remettra tout en ordre demain, na !

-T'ouvres à quelle heure ?

Faustine jeta un œil dans l'agenda et fit la grimace.

-Au moins sept heures du matin. La nuit va être courte !

Déjà à moitié dans l'escalier, la blonde se pencha pour voir sa mère.

-Au moins, tu vas pouvoir dormir, vu que tu es toujours célibataire.

-Tss, méchante gamine, comment oses-tu te moquer de ta propre mère ?

Elles firent semblant de se poursuivre jusqu'au lit double où elles s'écroulèrent toutes les deux en riant.

-Je peux dormir avec toi, cette nuit ?

-T'as pas cours, toi, demain ? En plus je vais me lever tôt demain, moi...

Mais aucune des deux n'argumenta, se roulant sous la couette et se blottissant l'une contre l'autre.

-Bonne nuit, chantonnèrent-elles en même temps.


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