Note d'auteur : Et voici le dernier chapitre, j'espère qu'il vous plaira ! Merci à tous ceux qui m'ont suivie sur cette fic et la précédente, à ceux qui les ont reviewées, à ceux qui les revieweront, bref ce fut un plaisir de les partager avec vous :)

Bonne lecture !


Chapitre 20

Ils entrèrent tous les deux dans le salon, sous les regards braqués sur eux, mais la distance qu'ils maintenaient entre eux ne laissait pas présager qu'ils eussent fait autre chose que discuter aimablement. Hermione alla reprendre sa place de tantôt à côté d'Harry. Ginny lui fit un clin d'œil et Hermione lut sur ses lèvres :

— Je t'ai couverte.

Elle la remercia d'un hochement de tête et Molly fit apparaître d'un coup de baguette le tas de cadeaux au milieu de salon. Des sourires se peignirent sur les visages, en particulier celui de Teddy qui gigotait sur les genoux d'Harry en essayant de voir son nom sur les paquets. Victoire dormait sagement dans les bras de sa mère et Hermione ne put s'empêcher de penser qu'un enfant trop sage comme elle, c'était tout de même un peu ennuyeux, même si elle n'aurait sans doute pas la même pensée si elle en était la mère.

— Je fais la distribution ! s'exclama Ginny en se levant d'un bond.

Elle prit le premier paquet et annonça le nom à haute voix :

— Harry !

L'intéressé se leva et prit le paquet. Hermione le vit échanger un regard avec Ron et devina qu'il en était le l'auteur. Ginny continua la répartition, claironnant les noms au fur et à mesure que les paquets lui tombaient sous la main. Lorsque son tour vint, Hermione se leva et regarda autour d'elle pour voir qui pouvait bien le lui avoir offert. Le sourire de Luna la renseigna. Elle le mit de côté et Ginny continua sa distribution. Hermione reçut encore onze cadeaux, elle était aux anges. Malheureusement, dans le lot, aucun n'était de Sirius. Bon, elle ne lui en voulait pas vraiment, il avait cru qu'elle ne voulait plus de lui et ne voulait sans doute pas la gêner encore plus en lui offrant un cadeau, mais quand même…

Enfin, la distribution fut terminée. Teddy avait devant lui un tas de cadeaux aussi grand que lui et le sourire qui illuminait son visage aurait éclipsé le soleil s'il avait fait jour. Molly leur fit signe qu'ils pouvaient commencer à déballer leurs cadeaux et Hermione n'attendit pas. Elle déballa celui de Luna, dans lequel elle trouva un livre de recettes toutes plus étranges les unes que les autres mais qu'elle ne manquerait pas d'essayer.

D'Harry elle avait reçu l'Encyclopédie des Elfes de Maison, de Ginny un parfum très délicat qui lui plut immédiatement, d'Hagrid un livre qui lui sembla gigoter entre ses mains et qu'elle ne se risqua pas à ouvrir, de Bill un livre intitulé Sorciers de l'Égypte Ancienne, de Charlie le Guide du Chercheur de Dragons, de Neville un bracelet visiblement ancien et très finement ouvragé, de Molly et Arthur – surtout Molly – une écharpe rouge tricotée à la main ornée de runes anciennes, de George une profusion de farces et attrapes toutes plus imagées les unes que les autres, de Percy un livre sur l'Histoire de la Politique Sorcière, d'Andromeda un petit coffret à bijoux en bois très travaillé, et elle hésita devant le dernier paquet.

Il était de Ron. Elle n'était pas désireuse de le blesser, mais n'avait rien acheté pour lui et craignait un peu qu'il lui eût offert quelque chose montrant ses sentiments pour elle. Elle ouvrit cependant le paquet et ne put retenir un sursaut d'admiration. C'était un collier, la chaîne était d'argent et le pendentif était un rubis serti dans de l'argent également. C'était magnifique. Elle regarda Ron et lui adressa un timide sourire, espérant lui faire comprendre à quel point son cadeau la touchait.

Elle regarda autour d'elle et vit que tout le monde avait presque fini d'ouvrir ses cadeaux. Luna ouvrit le parfum que Ginny avait choisi pour elle.

— Ma grand-tante s'appelait Dymphna, murmura Luna comme si elle se parlait à elle-même.

Elle semblait très contente de son cadeau et se mit un peu de parfum au creux du cou. Hermione regarda Teddy. Instinctivement, elle déporta son regard vers Ginny qui avait toujours le chaton dans les mains. Finalement, cette dernière se dirigea vers l'enfant et se baissa pour être à sa hauteur.

— Joyeux Noël, Teddy, dit-elle d'une voix douce en lui tendant Lune.

— C'est pour moi ? s'exclama l'enfant en regardant le petit chat. Je peux la garder ?

Il prit délicatement Lune entre ses petites mains et lui caressa la tête, en la tenant maladroitement contre lui. Le chaton miaula et Teddy la reposa au sol. Hermione sourit de voir le petit enfant aussi raisonnable. S'il avait eu le même âge que Victoire, sûr qu'ils se seraient bien entendus, ils se ressemblaient beaucoup, même si Teddy semblait tout de même plus vif et plus pétillant.

— Comment il s'appelle ? demanda l'enfant en caressant le chaton du bout de ses petits doigts potelés.

— Lune, répondit Ginny, c'est une fille. Nous comptons sur toi pour bien t'en occuper.

Hermione ne s'étonna pas qu'ils ne fissent pas mention de l'hommage qu'ils rendaient par le nom de Lune, ni qu'ils n'insistassent pas sur son état d'orpheline. C'était Noël, personne ne voyait l'intérêt de gâcher celui de Teddy en le faisant pleurer. Ils auraient tout le temps plus tard d'aborder le sujet, et Hermione savait qu'Andromeda s'y prendrait très bien.

Ron se leva et s'approcha d'Hermione et s'assit à côté d'elle, à distance respectable. Hermione le regarda avec un timide sourire, avant de dire :

— Ton cadeau est magnifique, Ron.

— Je savais qu'il te plairait, tu as toujours aimé le rouge et l'argent. Tu disais que c'était dommage que les couleurs de Gryffondor soient gueule et or, et qu'ils auraient pu donner ce métal aux Serpentard.

Hermione hocha la tête en souriant, c'était vrai. Elle n'avait jamais aimé beaucoup l'or, lui préférant l'argent, et avait regretté un peu, durant sa scolarité, de ne pas pouvoir porter du rouge et de l'argent au lieu du rouge et or Gryffondorien. Elle défit le fermoir du collier et passa la chaîne autour de son cou pour la fermer derrière.

Elle croisa le regard de Sirius, face à elle, qui demeurait insondable. Que pensait-il ? Que Ron la draguait ? Qu'elle se laissait faire ? Qu'elle regrettait son choix ?... Elle aurait tant voulu le détromper, si telles étaient ses pensées, mais elle ne pouvait le faire sans éveiller de soupçons.

Soudain, il se leva et lui adressa un discret regard avant de se diriger vers la porte du salon et de sortir. Hermione hésita avant de le suivre. On se douterait immanquablement de quelque chose, en la voyant se précipiter à sa suite… Mais après tout, ils avaient l'intention d'officialiser leur relation, alors si les gens se doutaient de quelque chose, ils l'assimileraient mieux… Elle se leva timidement, regardant autour d'elle, et sans un mot, sortit du salon.

Elle regarda autour d'elle pour voir par où il était parti, mais une poigne ferme familière l'attira à droite. Elle sourit en sentant le bras de Sirius lui entourer les épaules. Il lui embrassa le haut de la tête et lui murmura de le suivre. Ils se retrouvèrent dans la cuisine et s'assirent face à face.

— Hermione, il faut le leur dire, par n'importe quel moyen.

— Je le sais, murmura-t-elle. Je le sais, mais je ne sais pas par où commencer. Je ne me vois pas débarquer dans le salon en clamant haut et fort que nous sommes ensemble. C'est… c'est trop brusque. Je ne sais pas comment m'y prendre.

— J'ai un moyen, lui répondit Sirius. Il y a quelque chose que je veux t'offrir, et j'avais l'intention de te le remettre en mains propres, plutôt qu'au milieu d'un tas de cadeaux. Il a une signification particulière pour moi, et Andromeda la connaît. Elle est fine et intelligente, elle saura quoi faire.

— Andromeda ? répéta Hermione, interloquée.

— Oui, la seule et unique. On a grandi ensemble, elle me connaît mieux que mon propre frère, mais…

Il s'interrompit, à la grande surprise d'Hermione, avant de plonger une main au fond de la poche de sa cape et d'en sortir une petite sculpture en bois foncé. Il la posa sur la table et Hermione rougit.

— Mais visiblement aussi bien que toi, Hermione, finit-il avec un sourire.

L'intéressée ne répondit pas, détournant le regard. Sirius prit délicatement la sculpture entre ses grandes mains et la regarda, pensivement. Il murmura :

— C'est du travail de fourmi, les moindres détails sont présents. Même le rat est stupéfiant de réalisme.

— Elle te plaît ? murmura Hermione.

— Si elle me plaît ? demanda Sirius. Hermione, pour tout te dire, j'attendais de toi des livres, ou n'importe quoi, mais ça… ça c'est mon plus beau cadeau.

Hermione afficha un immense sourire. Elle avait eu si peur que la petite sculpture ne lui rappelle de mauvais souvenirs, qu'il le prenne mal… Elle la regarda attentivement, appréciant elle aussi la beauté de l'objet. Elle l'avait dessinée, et amenée à un artisan sculpteur du Chemin de Traverse. Elle avait longuement discuté avec lui, et hésité intérieurement à mettre ou non le rat.

Elle avait finalement décidé que oui. Au milieu du quatuor que formaient le chien, le cerf, le loup et le rat, ce dernier n'était décidément pas de trop. Elle avait conscience que Pettigrow était un traitre, mais savait également que Sirius l'avait considéré comme un ami, à Poudlard, et même bien après. Il avait sa place sur cette sculpture.

— J'avais peur que tu n'aimes pas, souffla Hermione. Que ça ne te rappelle de mauvais souvenirs…

— Elle me rappelle de bons souvenirs, Hermione, corrigea Sirius. Ces quatre animaux… ça me rappelle le groupe que nous formions, les Maraudeurs. On en a vécu, des choses, tous les quatre…

Il demeura encore un instant pensif avant de se lever, la sculpture toujours dans la main, posant l'autre sur l'épaule d'Hermione. Il dit d'une voix calme qu'elle ne lui connaissait que rarement :

— Tout se passera bien, fais-moi confiance.

Sur ces mots, Sirius quitta la cuisine pour retourner au salon. Il était étonnamment tranquille, c'était étrange. La perspective d'annoncer devant tout le monde qu'il était en couple avec Hermione Granger, plus jeune que lui de vingt ans, aurait dû l'effrayer un peu plus, mais non. Il s'étonnait encore, décidément ! Il jeta un petit coup d'œil en arrière et sourit en la voyant, dos à lui, les cheveux en bataille comme toujours, le visage dans les mains, visiblement en pleine réflexion.

Un léger sourire aux lèvres, il entra dans le salon et alla reprendre sa place. Il observa encore un peu la sculpture. Elle était si jolie… Évidemment qu'il ressentait un pincement au cœur, en la regardant, mais c'était si peu comparé à la joie qu'il éprouvait en se remémorant tout ce qu'avaient vécu les Maraudeurs à Poudlard… Pas de regrets, seulement de la joie. Pourquoi devrait-il regretter ? La vie était trop courte, pour les regrets. Il ne fallait pas s'apitoyer sur son sort.

Il releva les yeux en voyant quelqu'un entrer dans le salon et retint un sourire en reconnaissant Hermione qui alla s'asseoir sur le canapé, à la place qu'elle avait quittée tantôt. Elle était blanche comme un linge et ses mains tremblaient. Ce détail ne sembla pas échapper à Ginny car elle se pencha vers elle pour lui chuchoter quelque chose. Hermione secoua la tête avec un pauvre sourire, comme si elle se rendait à l'échafaud, et Ginny n'insista pas.

Sirius jeta un coup d'œil du côté d'Andromeda. Elle se leva alors et se dirigea vers lui, laissant Teddy à ses jeux avec sa nouvelle amie. Elle s'assit à côté de son cousin et lui adressa un regard réprobateur.

— Quoi ? fit Sirius avec un sourire innocent.

— Toi, tu manigances quelque chose, dit-elle avec une lueur d'amusement pétillant dans ses yeux bruns.

— Tu me connais par cœur, sourit Sirius en jouant machinalement avec la sculpture.

— Qu'est-ce que tu prépares ? Je connais ce regard, c'est celui du Maraudeur en pleine cogitation. A qui vas-tu jouer un mauvais tour, maintenant ?

— J'ai passé l'âge, Andromeda, répondit Sirius. Quoique…

Il se tut avec un léger sourire aux lèvres et Andromeda lui donna une tape sur la tête.

— Aïe ! grogna Sirius en se frottant le haut du crâne, s'attirant quelques regards surpris. Qu'est-ce qui te prend ?

— Pas de ça avec moi, Sirius, le sermonna-t-elle. Je veux savoir ce que tu mijotes.

Sirius enfouit sa main dans sa poche et en sortit une boîte qu'il tendit à Andromeda discrètement. Celle-ci l'ouvrit et écarquilla de grands yeux avant de balbutier :

— Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu… tu ne vas quand même pas la demander en…

— Oh, mais non ! soupira Sirius. Pour qui tu me prends ? Non, c'est le seul moyen que j'aie trouvé pour officialiser notre relation. Ce soir. Et je veux que tu m'aides.

— Que je t'aide ? Moi ? répéta Andromeda, interloquée. Allons donc, Sirius, tu es un grand garçon, à ce que je sache, tu n'as besoin de l'aide de personne, c'est ce que tu t'évertues à dire depuis que tu as déserté le Square Grimmaurd, à seize ans !

Sirius haussa les épaules et marmonna :

— J'ai changé d'avis. Pour cette fois ! Allez, Andromeda, tu peux bien me donner un coup de main, non ?

L'intéressée se mordit la lèvre inférieure avant de sourire et d'acquiescer. Elle lui repassa l'écrin sous la cape et ne dit plus un mot, se contentant d'échanger avec lui des regards entendus et complices. Sirius regarda du côté d'Hermione. Elle discutait à présent avec Luna et ses mains semblaient s'être calmées. Maintenant, elle entortillait et détortillait une de ses mèches de cheveux nerveusement, dans un geste s'approchant du tic.

Sirius décida que c'était maintenant ou jamais. Les gens ne parlaient plus, l'attention serait entièrement portée sur lui quand il se lèverait et irait vers Hermione. Andromeda savait ce qu'elle avait à faire, il s'occupait du reste. L'air de rien, il se leva lentement et tout aussi calmement se dirigea vers Hermione. Celle-ci leva les yeux vers lui dans un sursaut. Elle était redevenue aussi blanche que quand elle était revenue, et sa main se crispait à présent sur sa mèche.

— Hermione, fit Sirius d'une voix très calme, ni plus forte ni plus basse que d'habitude, comme si ce qui survenait était parfaitement normal. J'ai quelque chose à t'offrir.

Il jeta un coup d'œil du côté de son filleul qui lui aussi avait blêmi. Ginny souriait avec malice et Luna regardait Hermione avec intérêt. Sirius sortit l'écrin de sa poche et le tendit à Hermione. Celle-ci le prit dans ses mains et l'observa un moment avant de l'ouvrir, comme si elle avait peur qu'il ne la mordît. Sans avoir besoin de regarder l'assemblée, Sirius sut que tous les regards étaient tournés vers eux, et étrangement, il n'en ressentait aucun malaise. La vérité allait enfin être dévoilée, et il s'en sentait soulagé.

Finalement, Hermione se décida à ouvrir l'écrin. Elle le fit d'un coup et ses yeux s'écarquillèrent, comme ceux d'Andromeda tantôt. Elle poussa un cri qui oscillait entre la surprise et le ravissement, Sirius aurait été bien incapable de dire lequel des deux primait. L'écrin contenait une broche, laquelle était faite d'argent magnifiquement ciselée. Et, sertis dans l'argent, neuf saphirs disposés en Y. L'un d'eux, sur une branche du Y, était plus gros que les autres. Pour avoir fait de l'astronomie, Hermione reconnut la constellation du Grand Chien. Et le plus gros saphir n'était autre que l'étoile Sirius.

— Sirius ! s'exclama soudain Andromeda. Mais… cette broche… enfin, c'est…

— Tu te souviens de ce que je t'avais dit à son sujet, Andromeda ? demanda Sirius le plus naturellement du monde.

— Oui… répondit l'intéressée, en faisant mine de réfléchir. Tu disais que lorsque tu aurais trouvé la femme parfaite, tu lui offrirais cette broche.

Hermione eut un sursaut et blanchit encore plus, si c'était possible. Sirius afficha un grand sourire et entendit quelques chuchotements derrière lui. Il n'en tint pas compte et resta stoïque. Ginny se leva soudain et s'exclama :

— Ce n'est pas trop tôt !

Sirius se tourna vers elle et lui sourit. Hermione jetait autour d'elle des regards éperdus, comme si elle craignait soudain d'être la cible de huées. Mais il n'en fut rien. Molly regarda sa fille et balbutia :

— Tu… tu étais au courant ?

— Mais depuis combien de temps ça dure, Hermione ? demanda Neville, abasourdi.

— Si je m'attendais… souffla Hagrid.

— Ils vont bien ensemble, je trouve, fit remarquer George avec un sourire. Je me suis toujours dit qu'Hermione ne venait pas au Square Grimmaurd trois fois par semaines pour rien…

Hermione s'exclama :

— George, non, ce n'est pas vrai, au début j'y allais vraiment pour les livres !

— Oui, au début, répéta George en souriant encore plus. Alors, ça fait combien de temps ?

Hermione baissa les yeux, soudain rougissante et Sirius répondit à sa place :

— Bientôt deux mois. Après le mariage, en réalité. Mais ça avait commencé bien avant. Je vous épargnerai les détails, mais il faut savoir qu'Hermione n'est vraiment pas un cœur facile à prendre !

— Je confirme, marmonna Ron, assis à côté de Luna.

Il avait dit cela sur un ton tellement fataliste que c'en devenait comique et il y eut plusieurs rires dans l'assemblée. Molly bafouilla :

— Je… eh bien, c'est… surprenant, je… Vous avez tout de même quinze ans d'écart, mais…

— Vingt, corrigea soudain Luna. Pas quinze, vingt.

Fleur s'exclama :

— Oh là là ! Vingt ans, c'est beaucoup !

Hermione tenta désespérément de se justifier :

— Remus et Tonks en avaient treize ! C'est pas mal non plus…

— Ca c'est vrai, répondit Charlie. Et honnêtement, je n'ai jamais vu l'écart d'âge comme un problème. Bon, cinquante ans, je ne dis pas, mais vingt, franchement… En plus, Sirius, on ne peut pas dire que tu fasses quarante ans !

Des rires retentirent et Sirius inclina la tête en remerciement, avec un sourire. Hermione elle-même finit par esquisser un sourire. Il y eut ensuite un petit silence, ponctué de chuchotements, avant qu'Andromeda ne demande soudain d'une voix forte :

— Excusez-moi, mais je peux savoir qui ça dérange ? Si quelqu'un a un problème avec ça, qu'il le dise !

— Ou se taise à jamais, ajouta George avec un sourire.

Il y eut encore un silence, qui fut rompu par Molly. Elle dit d'une voix hésitante :

— C'est très… surprenant, vraiment. Mais réflexion faite, George a raison, vous n'allez pas si mal que ça ensemble… Et si vous êtes heureux, je n'ai pas de raison de ne pas l'être. Ça n'engage que moi, mais personnellement, je suis très contente pour vous.

Elle sourit finalement, du sourire si franc qu'Hermione aimait tant et qui faisait briller ses yeux marron, et elle frappa dans ses mains, lentement. Des battements de mains sonores se firent entendre de leur côté et Hermione sourit en voyant Teddy applaudir à son tour vigoureusement. Enfin, tout le monde se décida à les accompagner, même Harry qui prit une mine résignée, comme celle qu'avait eue Ron lorsque Ginny et Harry s'étaient embrassés après la finale de Quidditch.

Hermione ne put retenir un immense sourire et sentit soudain toute son angoisse s'envoler, comme une nuée de hiboux. Elle échangea un regard avec Sirius dont les yeux pétillaient et qui souriait également. Ginny leva soudain les mains en clamant :

— Votre attention, s'il vous plait ! La distribution de cadeaux n'est pas terminée, Harry et moi avons encore quelque chose à offrir !

Il y eut des murmures étonnés parmi les invités et Ginny bondit hors du salon. Ils l'entendirent monter les escaliers en courant, puis redescendre quelques secondes plus tard, au pas de charge. Elle déboula dans le salon, une pile de gros livres dans les mains. Il devait bien y en avoir quinze. Elle les déposa au milieu du salon, où tantôt trônait le tas de cadeaux et prit le premier dans ses mains avant de déclarer :

— Harry et moi avons confectionné pour chacun de vous un album photo, dans lequel sont regroupées les personnes qui comptent pour vous. Chacun en a un différent, et rassurez-vous, nous n'avons à priori oublié personne, dans les photos.

Elle lut le prénom qui ornait l'album qu'elle tenait dans ses mains :

— Teddy.

L'enfant tourna ses yeux bleus vers elle et se leva pour aller à sa rencontre. Elle se leva et lui tendit l'album. Sans un mot, Teddy l'ouvrit et fronça les sourcils en voyant la première photo. Rien d'étonnant, elle représentait ses parents. La photo avait été prise peu de temps après leur mariage, ils souriaient et se tenaient par la taille.

— C'est qui ? demanda Teddy d'une petite voix.

Harry s'approcha, imité par Andromeda. Il désigna Remus et dit :

— Lui, c'est ton papa. Et à côté…

— … c'est ta maman, termina Andromeda. Ma fille.

— Elle a les cheveux violets, marmonna Teddy, visiblement sceptique.

Puis après un instant de réflexion, il ajouta :

— J'aime bien !

Et sur ces mots, ses propres cheveux virèrent au prune, déclenchant dans l'assistance quelques pouffements de rire. Pendant qu'il feuilletait son propre album, Ginny poursuivit la distribution. Hermione, Sirius, Ron, Hagrid, Luna, Neville, Molly et Arthur, Bill et Fleur, Andromeda, Charlie, Percy, et George, chacun eut sien. Ils le feuilletèrent en échangeant des remarques, des sourires. Hermione éclata soudain de rire, à la grande surprise de tout le monde, excepté celle d'Harry et Ginny.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda Sirius.

— Regarde ! s'exclama Hermione.

Elle lui passa son album, riant encore. Et pour cause ! La seule photo où elle et Sirius étaient réunis avait été prise au mariage d'Harry et Ginny, au moment où ils se disputaient. La photo étant animée, on voyait Hermione se déchaîner contre Sirius avant de tourner les talons et de quitter le cadre, laissant un Sirius sur le point d'étrangler quelqu'un. Ce dernier éclata également de rire, de son rire semblable à un aboiement, et lui rendit son album.

Il y eut d'autres exclamations lorsque les invités eurent sous les yeux le montage de Dennis Crivey sur l'Ordre du Phénix. Hermione ne se priva pas de l'admirer encore une fois, elle ressentit une fois de plus une grosse émotion en voyant Harry entouré de James et Lily, tous souriant. Remus, Tonks, tous étaient présents sur cette photo. C'était sans doute la plus belle de tout l'album. Elle sourit en se voyant, entre Sirius et Harry. Était-ce une impression où Sirius la regardait-il un peu, au lieu de regarder l'objectif du photographe ?

Ce n'était qu'une impression, mais elle se plaisait à penser qu'il lorgnait effectivement de son côté. Quel mal y avait-il à rêver un peu ? Tout le monde remercia vivement Harry et Ginny pour ce merveilleux cadeau et Hermione regarda Sirius. Elle n'arrivait pas à ôter ce sourire de son visage, et avait pour la première fois depuis bien longtemps l'impression que l'avenir s'annonçait plus beau qu'elle n'aurait pu l'imaginer. C'était un nouveau début, un merveilleux commencement.


Note de fin : Et voilà, c'est terminé :) Et c'est chouette comme fin non ? Noël, les souvenirs, l'avenir, l'espoir, je voulais finir sur une note positive quoique teintée de nostalgie. Oui, il fallait bien que ça s'arrête un jour, et honnêtement je ne me voyais pas poursuivre indéfiniment, et puis pour raconter quoi ? Leur mariage, Hermione enceinte, 5 lemons supplémentaires ? A vrai dire je ne sais même pas si j'ai envie d'imaginer tout ça, je vous laisse le faire et c'est pour ça que j'aime les fins ouvertes, on imagine ce qu'on veut ensuite !

J'espère que ce chapitre final vous aura plu, pas d'autre Sirius/Hermione en prévision malheureusement, mais ne jamais dire jamais, ça pourrait me reprendre un jour qui sait^^

Merci beaucoup d'avoir lu, n'hésitez pas à commenter, à laisser une petite trace de votre passage, ça me fait plaisir, je lis et réponds à toutes les reviews (pas celles des guests maintenant que le dernier chapitre est publié, mais justement, profitez-en pour vous inscrire sur le site si vous voulez une réponse de l'auteur ! :D) !