Me revoilà pour le deuxième challenge du Collectif NONAME. Cette fois-ci, c'était "Juillet en Univers Alternatif", afin de favoriser l'échange et la solidarité entre auteurs et lecteurs. N'hésitez pas à nous rejoindre si vous en éprouvez l'envie, franchement, c'est l'éclate!

Cette fanfic est composée de 5 parties (en cours d'écriture XD), sans compter ce prologue. Cette histoire est très largement inspirée de la chanson et du clip "Take me to church" de Hozier (Ou comment une chanson me trotte dans la tête non-stop pendant trois semaines...)

Je précise que dans la première partie (qui s'intitulera: "But I Get Something Shiny") et dans ce prologue, Bilbo a 17 ans.

Je vous laisse en vous souhaitant une bonne lecture! ^^

Merci de lire!

Prologue

Une bile acide remontait du fond de sa gorge, ne semblant jamais vouloir redescendre ou être expulsée définitivement. Il pouvait en sentir la saveur insupportable sur ses papilles, la sentir caresser avec insistance son palais et envahir insidieusement sa bouche entière. Il aurait préféré pouvoir vomir, au moins. Il aurait été ainsi purgé de tout ce venin qui – sans lui appartenir – lui ravageait l'estomac sans nul répit depuis plusieurs heures.

Tout pour faire s'évanouir l'odeur intenable de feu et de cendres de cette maudite nuit, pensa-t-il en enfonçant encore davantage ses ongles courts dans le bois à sa portée.

Son autre main – celle qui tenait et amenait la cigarette à sa bouche, accentuant un peu plus sa nausée à chaque bouffée – tremblait fébrilement alors que lui-même se sentait vidé de toutes forces et amorphe. Ses côtes lui faisaient mal à chaque fois qu'il inspirait et expirait, et, les ayant tâté plus tôt, il pensait bien en avoir au moins une de fêlée.

Le goût mentholé de sa cigarette industrielle ajoutait encore davantage à sa douleur et son envie de vomir, mais il n'arrêtait pas pour autant, chassant la fumée par la fumée.

Il pouvait sentir le canon glacé du fusil pointer légèrement contre sa cuisse, et il ne savait pas trop si c'était cela ou bien seulement la fraîcheur humide de l'aurore qui déclenchait en lui une vague horreur frissonnante.

Il savait, sans avoir besoin d'un miroir, que son visage était blême malgré la chaleur presque fiévreuse de sa peau. Ses boucles devaient être emmêlées de branchages et d'aiguilles de sapins en un fouillis repoussant. Le coin de sa bouche lui faisait mal, picotant et brûlant autant que possible, mais au moins avait-il arrêté de saigner. Il lui semblait également avoir une fine coupure sur la joue, non loin des lèvres. Certainement l'anneau en or de Trahald qui avait profité du coup de poing pour laisser sa trace.

Regardant le soleil poindre à l'horizon sanguinolent, il se demanda si ce sang était celui de la nuit passée ou du jour à venir, et il ne put s'empêcher de murmurer une prière. Cette journée pouvait-elle être encore pire que la nuit précédente ? Il espéra de tout cœur que non.

Bon sang, qu'avait-il fait ?