Quel suspence ! Alors ? Une idée ce que Théo a vu ? Non ? Pourtant, toutes les spéculations sont bonnes à prendre. Après tout, pourquoi je m'embêterai à vous dire la suite ? J'ai toute puissance sur ce monde, je pourrais très bien ellisper ce passage et laisser couler la déception dans vos petits corps... Mais bon, je ne suis pas un monstre à ce point. Allez, c'est parti pour une suite et un final à ce petit conte.

La pièce était plongée dans lumière rougeâtre. Le soleil était levé, il inondait la salle de sa lumière mais... Au lieu de la blancheur immaculée habituelle, le sang sur les vitraux ne laissaient passer qu'une lumière rouge. Sur le sol, gisait un corps, Théo s'en approcha et s'agenouilla pour l'examiner. C'était... Decker... Il avait sûrement voulu faire un rapport à Barthélémus... Il se releva et avança vers le bureau. Le siège était retourné, l'ombre indiquait que quelqu'un était assis dessus. Théo dégaina son arme. Mais dès lors que le petit bruit de métal résonna, la silhouette se leva du fauteuil.

- L'ordre et la justice, c'est tout ce dont tu oses accoder de l'importance. Tu l'aime, Madame Justice, c'est ça ? Pourquoi ne vas tu pas coucher avec pendant que tu y es ! Et après ne la laisse pas tomber comme un vieux torchon !

Agnès se retourna face à Théo. Depuis toutes ces années, elle n'avait pas changé. Sa coquetterie, son corps bien entretenu et son ton cinglant. Théo baissa son arme, ne la regarda pas dans les yeux. Une ambiance macabre s'installa dans la pièce. Agnès paraissait amusée.

-Tu n'oses plus me regarder ? Même pas un instant ?

Elle se jeta sur lui, le plaquant au sol d'un coup. Elle sortit une dague et la placa sous la gorge du jeune paladin.

- Regarde moi ! Regarde ce que je suis devenue ! Tu oses prétendre que tu es quelqu'un de juste alors que tu me laisses seule ?! Mais tu n'es qu'une belle raclure !

Elle regarda, enragée mais surtout avec beaucoup de tristesse. Théo ne répondit rien, il se contenta de la regarder, d'un air stoïque. Elle se releva de haine et prit un sac se trouvant sur le bureau.

- Tu veux voir ça ? T'es sûr ?!

Elle ouvrit le sac, dévoilant la tête de Barthélémus. La tête pendait, laissant couler du sang sur le sol du bureau.

- J'ai tué le vieux ! J'en ai eu l'ordre ! C'était ma mission ! Il ne pourra plus te couvrir pour tes actes ! Tu es responsable de sa mort !

Agnès lança la tête vers les pieds de Théo. Mais contre toute attente, il ne réagissait pas. Il restait debout, le regard dans le vide. Agnès ne supportait plus l'attitude de Théo. Elle prit une enveloppe sur le coin de la table et l'ouvrit d'un seul coup de couteau.

- C'est le testament du vieux. Tu veux le lire ? Non ? Tant pis, je vais te le lire quand même ! Moi, Barthélémus, créateur de l'Ordre des Inquisiteurs, sain de corps et d'esprit, cède ce que j'ai de plus important à mon apprenti, Théo Silverberg. Dorénavent, il est l'heureux propriétaire de mon épée. Puisse-t-il s'en servir à des intentions qu'il jugera bonnes. . Voilà ton héritage !

Elle balança l'épée à Théo. Il l'attrapa en vol et jeta sa vieille épée au sol. Il s'avança vers Agnès enjambeant la tête de feu son mentor.

- Quoi ? Tu veux te battre ? Allez viens ! Viens plus près que je te...

Comme à leur première mission. Il ne la laissa pas finir sa phrase, il l'embrassa avec passion. Elle ne le repoussa pas, la rage la quitta. Elle l'aimait, elle ne pouvait que l'aimer. Il m'aime, se demanda-t-elle ? La réponse était plus qu'évidente.

Le corps d'Agnès tomba sur le sol. Théo remit la lame ensanglantée dans son fourreau. Il se retourna et avança vers la sortie. Il s'arrêta un instant, murmurant ses derniers mots :

- J'ai beaucoup appris. Trop appris. A partir de maintenant, la mort ne me fait plus peur. Le monde est bien trop corrompu pour y rester. C'est pour ça que je dois rester. Rendre une justice, supprimant les lumineux aveuglés et aidant les aveugles guidés par la Lumière. C'est mon serment.

Théo regarda la jeune femme faible, toujours en proie à son mal inconnu. Bob tentait de la soigner tant bien que mal tandis que Grunlek préparait le ragoût d'araignée. Il regarda la jeune femme, ses yeux verts baignaient dans ceux du paladin. Il reconnu la petite flamme dans ses yeux, il la connaissant beaucoup trop cette petite flamme. Il se remémora son serment une dernière fois. Délivrer cette femme est le seul moyen de ne pas la laisser se corrompre. L'aventure d'un héros est sur le point de se terminer, pour laisser place à une aventure où il n'est plus celui que tout le monde aime. Il a désormais des amis, des frères. Il se leva, pria une dernière fois dans son esprit et murmura à la jeune femme :

- De quel manière voulez vous mourir ?