Bonsoir à tous et toutes ! Voici une histoire qui, je l'espère, vous plaira !
Avec évidence, les personnages de base appartiennent tous à J.K. Rowling mais cette histoire est la mienne.
Pour le rythme, ce sera sans doute un chapitre par mois (je suis actuellement en stage et j'écris tout d'abord à la main puis re-travaille sur ordinateur). Actuellement, le chapitre deux est déjà écrit et le trois est en cours à la main; je suis gentille hein je prends de l'avance en cas de panne !
Sur ce, le premier chapitre de "Ce qui nous fait".
o.o.o
Chapitre 1 : Certaines décisions sont à prendre
"Votre Majesté, est-ce vraiment nécessaire ?"
"C'est cela ou les armées de Voldemort nous détruisent."
"Mais Sire, demander leur aide ? Vraiment ? Vous savez qu'ils demanderont forcément quelque chose d'équivalent."
Le roi James Potter poussa un soupir et se dirigea devant l'une des fenêtres de la salle du trône. Au travers de celle-ci se dessinait l'aube rouge, les montagnes enneigées de Serdaigle et la capitale de Gryffondor, Leijona. Le spectacle était beau et triste à la fois. De la fumée s'échappait de certains toits de tuile attestant de l'activité matinale de quelques uns, les fenêtres luisaient doucement et les murs de la ville se paraient de jaune, orange, rouge. Le brun pensa à toutes les vies que cette unique ville représentaient. Il ne pouvait pas les abandonner, ni eux ni le pays entier à ce fanatique.
"Je le sais bien", tout en touchant son collier en or, "mais nous avons épuisé toutes nos possibilités et puis", il observa les petits portraits peints à l'intérieur du dit collier, "je dois protéger toute personne sous mon commandement, qu'importe le prix.".
Les peintures représentaient sa femme et leur unique enfant. La sage reine Lily, usuellement c'était elle qui avait ce type de discours clair et précis, pas lui; le roi était fait pour les batailles, la stratégie et les esclandres devant les goujats qui osaient faire du charme à sa femme ! Néanmoins il espérait que leur fils ne lui ressemblerait pas trop. Mais cela semblait peine perdue quand on voyait comment le prince pouvait se montrer trop franc par moments.
James Potter referma le collier et le serra dans sa main droite et dit, tout se tournant vers son serviteur :
"Demandes à meistre Lupin et au commandant de la garde Black de venir. Ce voyage doit s'organiser dans les plus brefs délais mais également la plus grande discrétion."
"Bien votre majesté."
"Et encore une chose Finnegan..."
À la mention de son nom et du regard glacé qu'il sentait sur son cou, le serviteur se figea et balbutia :
"Ou..Oui votre altesse ?"
"Cesses de m'appeler votre majesté et autre sobriquets de ce genre, cela m'énerve."
"Ou...oui monsieur."
Une fois le serviteur sorti de la salle du trône comme s'il avait le diable aux trousses, le roi se laissa choir sur son trône de bois clair et son esprit divaguer. La salle du trône de Griffondor était très simple comparée à bien d'autres. Le blanc y régnait en maître et les bas-reliefs de végétations étaient l'une des rares excentricités de la pièce avec les statues de lion rugissant. Un long tapis rouge brodé partait de la porte jusqu'au trône et quelques tentures rouge et orange foncé bordaient les hautes et fines fenêtres. Le trône était la seule véritable particularité de la royauté griffondorienne : sculpté en bois uniquement, il devait être brûlé à chaque changement de roi ou de reine afin de marquer l'avènement de la nouvelle souveraineté et l'évolution que pouvait apporter celui ou celle à venir. Pensivement, James Potter laissait vagabonder ses doigts sur cet objet qui racontait sa vie, tant en bien qu'en mal. Les batailles, les maladies, les joies et les peines... Le souverain était quasiment mis à nu devant ceux et celles qui pénétraient dans la salle. Pour les griffondoriens, le souverain n'était qu'un homme comme les autres qu'il fallait respecter en tant que chef mais non pas vénérer car il est permis aux humains de se tromper mais pas aux dieux.
Un froissement de tissu attira son attention et, malgré les yeux fermés, il murmura :
"Penses-tu que j'ai fait le bon choix ?"
"Il était le seul à faire mon aimé."
"Je t'avoue avoir peur de ce qu'ils peuvent demander en échange de leur aide. Ils sont connus pour être intransigeants."
Il ouvrit les yeux pour contempler sa reine; sa magnifique et féroce souveraine. Celle-ci passa tendrement ses bras autour des épaules fatiguées de son époux et commença à lui caresser les cheveux de la nuque. Lily Potter savait que cela énervait son époux de devoir demander de l'aide à des personnes en lesquelles il n'avait pas confiance mais elle remarquait aussi qu'il s'était assagie avec l'âge et l'expérience; ce qui la rassurait un peu quant aux négociations à venir.
"Comptes-tu demander au petit de venir avec toi ?"
"Je ne sais pas. J'ai beau lui répéter de se taire, ce petit impertinent ne m'écoute jamais. La dernière fois, nous avons manquer de perdre une alliance avec Pouffsouffle parce qu'il a cru bon de dire devant tout le monde que l'héritier du royaume fricotait avec la cadette des princesses de Serdaigle.", soupira James en se massant la tempe.
Étouffant un petit rire, sa femme lui répondit : "Il faut dire que tu étais tellement plus subtile à son âge."
"Parfaitement."
Et le roi se renfrogna tout en boudant légèrement alors que sa femme laissa échapper un rire plus franc tout en caressant la tempe du brun avec son nez. Malgré les difficultés issues de leur rangs différents, leur mariage était considéré comme l'un des meilleurs. Même par les Serpentards, quand bien même cela semblait leur écorcher la bouche de l'admettre. Un léger bruit se fit entendre et les deux souverains levèrent la tête vers la porte.
"Oh je peux repasser plus tard, je ne voudrais pas empêcher la future confection."
"Sirius, quand bien même je t'apprécie énormément, peux-tu éviter ce genre de remarques ?"
Le commandant de la garde rit de bon coeur en rejetant sa tête en arrière sachant parfaitement que son ami de toujours n'avait pas pris la mouche. Le roi et lui se connaissaient depuis le ventre de leurs mères et une fois à l'enseignement de chevalerie, Sirius jura à James de devenir son ombre, son bouclier et sa main quand celui-ci serait roi. Sa famille n'avait que peu apprécié son penchant pour le combat mais son petit frère Regulus en était plus qu'heureux; celui-ci pouvait à loisir faire prospérer la famille Black pendant que son frère leur apportait l'honneur des batailles. L'homme en armure de cuir doré avançant vers le trône et se courba devant la reine qui lui rendi son salut d'un hochement de tête.
"Allons bon mon ami, tu sembles bien las. Le petit en est-il la cause ?"
"Si seulement..." murmura le roi l'air de nouveau soucieux.
Le brun n'était jamais à l'aise de voir son frère d'arme ainsi pensif, la seule autre fois où il avait observé cet air était quand le pays avait été maudit de famine et maladie pendant leur guerre contre les Serpentards. James avait tenu bon et ils avaient remporté la guerre mais pour quel tribut. Des centaines de morts, des hectares entiers à remettre en état et l'hiver à leur porte. Les mages du royaume, guidés par la reine et le meistre en chef, n'avaient eu de cesse de nettoyer la terre, panser les plaies et offrir réconfort aux morts.
Cabotin, Sirius offrit son plus beau sourire tout en disant :
"Dans ce cas ce n'est pas insurmontable !"
"Finnegan ne t'as pas dit la raison pour laquelle tu es convoqué ?"
"Le serviteur ? Disons qu'il m'a surpris en charmante compagnie et n'a pu que bafouiller que je devais venir dans la salle du trône le plus vite possible."
"SIRIUS !"
"Mais enfin, je ne pouvais pas laisser cette pauvre âme qui m'avait attendu si longtemps dans le désarroi et la chair froide."
"Tu es épuisant. Bon, tu n'aurais pas croisé meistre Lupin sur le chemin ?"
"Quelle était la pauvre âme à ton avis ?"
Le roi soupira en se prenant la tête entre les mains pendant que Lily riait aux éclats. Bien que cela fasse des années que Sirius et Remus étaient ensembles, le commandant s'amusait toujours autant à faire croire à son ami qu'il courait tout ce qui pouvait l'intéresser. Malheureusement pour lui, la réputation du brun était très justifiée par le passé, ce qui avait valu à James bon nombre de situations rocambolesques.
"Dans ce cas, essayez d'être discrets par tous les Dieux !"
"Mais nous l'étions", geignit Sirius," nous étions dans notre suite, dans notre lit ! Ce n'est pas de ma faute si Finnegan est entré sans frapper."
"Tu arrivais à l'entendre avec les bruits d'animaux en rut dont tu es capable ?"
"Cette fois-ci ce n'était pas moi !"
"Plaît-il ?"
Une simple phrase et Sirius se glaça d'effroi en sentant l'aura meurtrière de son compagnon dans son dos; celui-ci pris d'ailleurs un malin plaisir à arriver tout sourire devant les souverains tout en bombardant le commandant de petites piqûres magiques.
"Remus !"
"Punition pour avoir une fois de plus aboyé plus que de raison."
Alors que le brun allait répliquer, Lily le fit taire d'un regard; si Sirius était le bouclier de James, Remus était le sien. Elle connaissait parfaitement le caractère tantôt doux tantôt intransigeant de celui-ci. Par moments, elle se demandait encore comment le meistre avait pu se retrouver en concubinage avec le brun. Une histoire de loup et de choix d'âme lui avait-il dit tout en restant très évasif. Elle pressa l'épaule de son mari afin qu'il lance enfin le sujet sensible. Le roi lâcha un léger soupir et dit :
"Oh combien voir Sirius se faire botter le train par toi Remus est hilarant, j'ai pris une décision quant au problème du Serpent."
L'atmosphère jusque là détendue s'alourdit tout d'un coup comme si la Mort s'était mise à rôder, à guetter et à goûter sa prochaine victime.
"Alors ? On attaque de front ?"
"Non Sirius. Ses armées ont énormément grossies, au point que Serdaigle et Poufsouffle ont érigées leur plus puissantes barrières magique."
"LES LÂCHES !", rugit le commandant furieux, "et je suppose qu'aucun ne viendra nous aider hein ?! Ils vont rester cloîtrer dans leur royaume et nous laisser seuls !"
"Sirius, s'il-te-plaît..." tenta de dire Remus.
"COMMANDANT BLACK !"
À l'ordre de son souverain, le brun se tût immédiatement et baissa la tête tel un chien pris en faute.
"Ils veulent nous aider mais sois réaliste ! La dernière guerre avec Serpentard nous a tous affaiblis ! Quand bien même je n'apprécie pas outre mesure ces foutus reptiles même eux se sont battus contre Voldemort et n'en sont sortis qu'avec mort, désolation et malédiction. Serdaigle a perdu plus de la moitié de ses mages, Poufsouffle tente de reconstruire ses haras et sa flotte et nous, dois-je te rappeler dans quelle situation notre armée se trouve ?!"
Essoufflé, James se rendit compte qu'il s'était levé du trône et surplombait de toute sa hauteur son meilleur ami. Le regard luisant de rage et le souffle erratique, il murmura les paroles fatidiques :
"Seuls, nous ne pouvons rien. Il va nous écraser jusqu'au dernier."
Lily s'approcha doucement de lui et lui prit les épaules; elle en profita pour diffuser une chaleur calmante à son mari et le fit se rasseoir. Le meistre, qui avait écouté avec sagesse, lui demanda :
"Mais tu ne le laisseras pas faire n'est-ce pas ? Nous te connaissons tous James Alexander Potter et savons qu'abandonner est au-dessus de tes forces. Alors qu'as-tu décidé ?"
"J'ai décidé...", il prit une pause puis avec aplomb et force dit, "j'ai décide de leur demander de l'aide."
"Leur ? Qui 'leur' ?"
"Les Alchimistes."
"Tu... tu plaisantes j'espère ?"
"Non."
"Mais James ! C'est de la folie pure ! C'est un peuple entier dont on ne sait rien, même les Serpentards n'ont jamais pu s'attirer leurs faveurs et pourtant ils habitent sur leur territoire."
"Justement."
"Peux-tu être plus clair s'il-plaît ?" demanda Lupin.
"Voldemort lui-même n'a pas pu les faire plier, les Serpentards sont les meilleurs négociateurs et ils n'ont pas réussis non plus. Si nous arrivons à les mettre de notre côté nous pourrions effacer l'horrible personne qu'est Voldemort. Son armée compte démons, sorciers, créatures mystiques mais pas un seul alchimiste ! Ils sont capable de créer les barrières les plus puissantes, de stopper bon nombre d'attaques de démons et j'en passe !"
"Et tu penses qu'en arrivant la bouche en coeur en leur disant Pitié aidez-nous ils vont accepter ? Si ils ont refusé pour les Serpentards pourquoi accepteraient-ils pour nous hein ?"
"L'échange équivalent."
Tous se tournèrent vers la Reine qui venait d'énoncer ces paroles.
"Les alchimistes sont gouvernés par ce principe , ils ne peuvent y déroger. Refuser un échange équivalent viendrait à renier tout ce en quoi ils croient."
"On ne parle pas de marchander trois pommes mais de trois pays ! Ils vont demander quoi en échange ? Ta tête James ? Des enfants pour leurs expériences ?!"
Le roi savait qu'en émettant cette hypothèse il allait devoir affronter le rejet de ses plus proches alliés. Car personne ne savait rien des alchimistes. Peu d'ouvrages faisait part de quelques principes qui les gouvernaient et cela se limitait à quelques phrases. C'était un peuple qui gardait jalousement tout ses secrets, restait totalement en retrait des autres royautés et refusait quasiment tous les contacts qui avaient été jusqu'alors. Ce qui avait donner lieu aux théories les plus folles : ils étaient des monstres, ils utilisaient des enfants pour leurs expériences, ils puaient et accompagnaient la Mort dans les charniers... Des racontars de fous mais qui perduraient dans le temps à mesure que le mystère s'épaississait autour de ce peuple habitant entre les grands lacs de Serpentard et les montagnes de Serdaigle. James serra les poings et posa un regard ferme sur son ami.
"Ceci est ma décision. Si tu ne souhaites pas soutenir ton frère alors soutient ton roi."
Sirius se crispa mais, avec noblesse et respect, il se courba et prononça les voeux que tout chevalier de Griffondor prête à son souverain :
"Bien que mon âme m'appartienne, mon coeur et mon corps vont à Griffondor. Je suis l'instrument de la volonté de son dirigeant."
Remus opina la tête à ces mots tout comme la reine. Le brun, rassuré, re leva son commandant de la garde et, tout en posant les mains sur les épaules de Sirius, lui dit :
"Merci. Sélectionnes tes cinq meilleurs hommes et fais le nécessaire avec les écuyers. Nous devons partir le plus tôt possible."
"Je pense que demain avant l'aube ce sera possible. Remus tu veux bien voir avec les cuisines et les apothicaires de ton côté ?"
"Bien entendu."
"Merci infiniment mes amis." souffla James.
Doucement Remus s'approcha du roi et lui dit :
"Nous savons ce que cela est difficile pour toi et que cette décision est ton ultime recours. Tu es un homme bon, généreux et attentif envers son peuple. Quand bien même tu es notre ami, nous te respectons du plus profond de notre coeur en tant que roi, sois-en certain."
Sur ces mots, les deux hommes prirent congé, laissant seuls les deux souverains.
"Allons voir Harry, aller dehors te fera le plus grand bien et il me semble qu'à cette heure-ci il travaille son escrime avec maître Hooch."
"Elle est encore de service cette vieille chouette ?"
"JAMES !"
Et le roi s'enfuit de sa furibonde de femme en riant. Après une "course-poursuite" extrêmement adulte, les deux époux arrivèrent aux jardins suspendus de Léandre adjacents au palais. Véritable oeuvre végétale, les jardins devaient leur nom au roi Léandre Ier, arrière-grand-père de James; en passionné de botanique et grâce à la période de paix lors de son règne, il put construire cette réserve de cultures en terrasses dont certaines étaient reliées par des ponts. Plusieurs canaux dispensaient l'eau nécessaire aux cultures qui rejoignait par la suite la veine centrale au sol. Des émissaires avaient été envoyés dans toutes les contrées connues afin de rapporter plantes médicinales, raretés botaniques ou goûts exotiques. Les deux rangées de cultures se faisant face, les gens surnommaient souvent le lieu "les mains du paradis". L'histoire voulait également que le roi avait construit cet endroit en hommage à son amour mais cela relevait plus du racontar que du fait avéré.
Le lieu servait de rendez-vous, de lieu de repos ou encore de pratique à l'escrime pour les plus aisés. Avançant sereinement dans les allées, les souverains saluaient les gens de leur peuple avec humilité et douceur. Lily nota tout de même un attroupement singulier qu'elle signala d'un mouvement de tête à son mari. Celui-ci opina et ils se dirigèrent vers la masse de gens regroupées; ils ne furent guère étonnés de voir que la source de tant de ferveur était leur fils disputant un combat avec son maître d'escrime.
"Allons Potter on surveille ses appuis, vous souhaitez voir la Mort si vite ?"
Exerçant une esquive de côté, le prince tenta d'estoquer maître Hooch en badinant :
" Je ne la crains pas !"
Bien mal lui en avait pris de s'esbaudir de sa feinte puisque celle-ci fût aisément contrée par son assaillante qui le mis à terre, la pointe de l'épée frôlant sa glotte. Le regard dur et froid, celle-ci lui dit d'un ton mordant :
"Il n'y a aucun courage à dire qu'elle ne vous fait pas peur au contraire, ce sont les paroles d'un idiot."
Néanmoins elle l'aida à se relever et lui tapota sur l'épaule de façon maternelle. Rolanda Hooch aimait beaucoup son élève quand bien même celui-ci pouvait être relativement inconscient par moment; il n'en restait pas moins un excellent combattant et relativement bon stratège d'instinct. Les yeux de faucon de l'épéiste se posèrent sur ses souverains et les signala à son élève. Elle se chargea de disperser la foule pendant que le jeune homme courrait jusqu'à ses parents.
La reine pris son fils dans ses bras et son père lui baisa le front. Ils décidèrent de marcher un peu dans les jardins, profitant du soleil de la matinée et de la fraîcheur des canaux.
"Alors maman, tes expériences vont-elles bien ?"
"Hum Harry..."
"Ah pardon, Mère..."
"Les recherches sur les propriétés de l'Empestine avancent grandement, meistre Lupin et moi-même ainsi que meistre Sprout sommes persuadés que cela sera très efficace afin de lutter contre les parasites causant la maladie de l'éventreur."
"Hum très... intéressant."
Lily voyait bien l'air à moitié dégoûté que son fils semblait partager avec son mari, ceux-ci avaient beaucoup de mal à comprendre la fascination de la souveraine pour tous ces détails morbides mais ils l'écoutaient toujours avec politesse. Arrivés à mi-chemin vers le palais, James fit signe à son épouse de les laisser seuls. Pendant un moment, le père et le fils ne prononçaient mot alors qu'ils déambulaient sous les arcades du jardin intérieur. Néanmoins, Harry sentait que son père lui cachait quelque chose, son regard était toujours dans le vague, ses mains crispées dans le dos, son front soucieux; mais le prince ne le brusquait pas, il ne connaissait que trop bien son père pour savoir qu'il ne fallait pas le "bousculer" quand il faisait son somnambule. Tout d'un coup, le roi stoppa sa marche, vérifia qu'il n'y avait personne d'autres qu'eux puis demanda :
"Harry, connais-tu la situation dans laquelle nous nous trouvons à l'heure actuelle ?"
"Sirius m'en parle un peu mais reste relativement vague tout comme Remus. Je sais qu'il y a une personne prônant une sorte de suprématie des êtres doués de pouvoir qui sème terreur et désordre partout où il passe, qu'il a réussi à faire plier Serpentard et qu'il a une tête de serpent albinos."
"Oui, son nom est Voldemort. Et il nous menace directement, si nous ne faisons rien le pays tombera entre ses mains et qui sait ce que ce mégalomane assoiffé de sang pourrait faire."
"Mais tu as un plan n'est-ce pas ?"
"Oui mais je ne veux pas que tu en fasses partie."
"QUOI ? Mais Papa, je suis le prince héritier, je suis supposé apprendre de toi et tu me dis que non ?"
"Cette mission ne te concerne pas, tu vas rester ici avec ta mère et apprendre à contrôler tes pouvoir ainsi que commencer à organiser les réserves, gérer les soldats ainsi que les entraînements."
"Non, je veux me battre pas rester derrière à attendre comme un imbécile !"
"HARRY JAMES ANDREW POTTER ! Viens-tu de sous-entendre que tout ce travail est celui d'un imbécile ? Viens-tu par la même d'entendre que ta mère ainsi que toutes personnes qui travaillent au château, dans les forges, dans les mines et j'en passe le sont ?"
Le brun se fit tout petit devant la stature imposante de son père. Une fois encore il avait parlé trop vite et cela allait lui retomber sur le coin du museau. Mais il n'arrivait pas à entièrement regretter ses paroles : certes ceux qui travaillaient à l'arrière étaient important mais il en avait assez que son père ne le voit que comme un enfant à protéger et non comme un homme capable de se battre. Par Gryffondor il avait 20 ans tout de même !
"Je suis désolé."
"Je l'espère. Harry, mon fils, comprends que je souhaite te former mais ceci fait parti de ta formation. Un devoir de roi ne signifie pas uniquement se battre et remporter la victoire, il y a également ce type de fonction. Gérer, mettre en place, s'assurer du bien-être et organiser. Toutes ces actions sont les rouages qui permettent également de remporter une victoire.", dit le roi en posant les mains sur les épaules de son fils, "il est important que tu apprennes cela également."
"Bien papa."
Et sur un baiser sur le front du brun, James laissa son fils seul sous les arcades. Le prince héritier soupira, définitivement las de ces leçons moralisatrices qu'il savait nécessaires à son futur rôle. Tout en faisant virevolter sa dague en l'air, il se dirigea vers la fontaine se trouvant au centre du cloître. Son père était toujours inspiré pour trouver des endroits tranquilles pour lui parler sans avoir à user du protocole; lui avait toujours du mal, en public il ne pouvait s'empêcher de laisser échapper un maman, un papa ou un tu. Quand bien même il concevait l'idée de conserver un semblant de distance, lui ne le pouvait pas cela revenait à se trahir. Harry s'assi au bord de la fontaine et se contenta pendant un instant de jouer avec les anémones que sa mère surnommait "les charmes de Septembre". Néanmoins, une sorte d'éclair argenté fugace attira son regard. Persuadé d'avoir rêvé, le brun secoua la tête mais sembla de nouveau trahi par ses yeux quand ceux-ci virent une paire d'iris argentés le fixer. Harry se frotta vigoureusement les yeux, cligna, regarda aux alentours pour voir l'auteur de la farce mais rien si ce n'est ces yeux qui, maintenant, l'observaient d'un air rieur.
"Tu trouves cela drôle ? Mais qu'est-ce que je fais moi là ? Je parle à une hallucination."
"Qui dis que je n'existe pas ?"
À l'entente de ces mots, Harry sursauta et tomba du rebord. Légèrement tremblotant, il tenta de regarder de nouveau l'eau dans laquelle l'hallucination parlante avait élue domicile.
"Et bien hum avoues qu'une paire de globes oculaires flottant en suspension dans de l'eau, il y a de quoi se poser quelques questions."
"J'en conviens. Dans ce cas laisses-moi te rendre la chose plus agréable."
Soudain, sous les yeux du prince, l'eau se mit à tourbillonner et peu à peu, une main, un bras puis tout un corps fait d'eau sorti à moitié de celle-ci. Quand bien même l'aspect de l'être était aqueux, Harry pouvait discerner avec une grande facilité que c'était un homme aux cheveux longs et au visage assez aristocratique.
"Es-tu un envoyé de Voldemort pour me tuer ?"
"Soit tu es très bête, soit foncièrement naïf. Je pencherais pour les deux cas mais je vais répondre à ta question par une autre : si j'étais réellement un assassin envoyé par Voldemort, ne t'aurais-je pas déjà tué alors que tu jouais tranquillement au bord de l'eau ?"
"C'est pas faux. Dans ce cas, qui es-tu, qu'es-tu et que veux-tu ?"
"Je peux répondre très aisément à l'un de ces questions."
"Laquelle ?"
Soudain il sentit une main dans son cou l'aggriper et le ramener vers le visage de l'inconnu. Son regard se plongea dans les iris argentés et il se sentit se perdre. Deux perles fendues comme celles des serpents le regardaient avec envie, ce type de regard qu'il voyait son père et sa mère échanger; comme si plus rien n'existait.
"Toi."
À l'instant où le mot fut prononcé, l'être se désagrégea laissant Harry trempé et complètement perdu.
o.o.o
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires et remarques ! J'espère très sincèrement que ce début pique votre curiosité et vous revoir au prochain chapitre !
Avec toute ma reconnaissance,
Aglael
