Dragon's Hoard

Quand Sting déclarait que Rogue était à lui, les gens lui jetaient toujours des regards bizarres. Ou bien ils se mettaient à ricaner et lui demandaient s'il jouait dans cette équipe-là.

Franchement, c'était ridicule. Sting n'était pas gay, il n'était pas non plus esclavagiste. C'était juste que Rogue était à lui. Rogue n'était pas son ami, son colocataire ou son partenaire, il était juste à Sting.

Et personne ne comprenait ça. Enfin, les autres Chasseurs de Dragon, peut-être. C'était un truc de dragon, après tout.

Les gros lézards étaient connus pour ça, dans les contes de fées et autres légendes : ils volaient des trésors, ou bien ils enlevaient de ravissantes princesses. Dans les deux cas, il fallait leur passer sur le corps pour leur ôter leur butin.

Bon, personne n'aimait se faire prendre ses joujous. Mais les dragons prenaient vraiment ça au dernier degré. Que ce soit une personne ou un objet, toucher quelque chose qu'ils considéraient comme leur propriété exclusive n'était rien de moins qu'un suicide, généralement très brûlant. On ne volait pas les affaires d'un dragon, on ne soufflait même pas dans leur direction.

Sting ne se souvenait plus de quand il avait décidé que Rogue lui appartenait au même titre que Lecter et les vêtements sur son dos. Ce n'était pas de l'amour, c'était un simple fait. C'était à lui de surveiller les arrières de Rogue, c'était à lui de pulvériser quiconque le regarderait de travers, et c'était à lui de l'étrangler si jamais il prenait le mauvais chemin.

Bien sûr, le concerné ne savait pas ça. Premièrement parce que ça le vexerait – il n'était pas une princesse dans sa tour, merci bien – deuxièmement parce que Sting préfèrerait mourir que de le lui avouer – il n'était pas une gonzesse qui s'épanchait comme ça, merci bien. Il savait juste le nécessaire.

Que Sting ferait tout pour chasser les voix dans les ombres.