Bonjour tout le monde ! (va se cacher parce que ça fait très longtemps que je n'ai rien posté) De retour dans le fandom de Death Note, encore avec un ensemble de texte sur les personnages principaux, et encore sur une idée que j'ai eu pendant les cours… Les autres parties sont écrites ou en cours d'écriture, donc ça devrait arriver vite. Je vais rassembler tout ça en une seule fanfic à chapitres, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée… (comment ça c'est une technique bidon pour récolter des commentaires ? Faites pas gaffe à ce que je dis !). Bonne lecture !


Si on demandait à Matt comment était sa vie d'avant – « Mais qui s'en soucie, de sa vie d'avant ? C'était moyen pour tout le monde avant la Wammy, non ? Et puis maintenant qu'on est là, pas la peine d'en discuter. » – sa réponse serait directe et sans appel. « Franchement, je ne comprendrai jamais pourquoi vous vous asseyez en cercle pour parler de vos anciennes vies. C'est du passé, on ne peut rien y changer. » C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles il apprécie Mello, et Near, même s'il ne se parlent pas. Un rapide mensonge qu'ils servent à tous les curieux lors de leur arrivée, « Je vivais dans une maison avec mes parents, j'allais à l'école », et c'est fini. Mello et lui n'en reparlent jamais, ils ne se posent pas de questions, peut-être qu'ils devraient, mais ce n'est pas parce qu'ils sont des génies de dix ans qu'on peut demander d'eux un comportement mature et responsable. Loin de là.

Donc Matt continue à tirer la langue à son professeur de mathématiques et à bouder la bibliothèque. Sauf pour son propre plaisir – là, il pourrait y passer des heures. « La Wammy, c'est bien parce que je ne m'ennuie jamais. Il n'y a pas cours et tout le monde dort ? Tant mieux ! Il y a un labo et des livres de mécanique et même des passages secrets, si on les cherche. » Il faut trois semaines à Matt pour apprendre par cœur l'emploi du temps de tous les professeurs, de tous les membres du personnel, de Roger – celui de Watari est un peu plus complexe à cerner mais il n'est pas souvent là, donc ce n'est pas grave s'il y a un seul adulte auquel il ne pourra pas forcément présenter une façade convenable. Watari n'a pas l'air du genre à le punir trop sévèrement s'il le croise à trois heures du matin dans les couloirs des salles de classes.

Matt adore se promener la nuit dans la Wammy. « C'est tellement beau ! Les murs de pierre, les hautes fenêtres, le parc autour… On se croirait dans un décor de film ! Comme un château. » Il se souvient des ricanements de Mello quand il avait regardé la cantine bouche bée, même après des mois à y manger trois fois par jour, quand on y avait installé de la belle vaisselle et des décorations pour fêter l'anniversaire de Watari. Mello avait volé une des cuillères, en argent, toute petite, et la lui avait donnée. « Tu pourras la faire fondre, comme ça. » Matt la garde en secret, dans un renfoncement de son mur – pas celui que Mello connaît, et où il cache son chocolat entre les morceaux de ferraille, un autre, qui reste secret. Mello se moquerait de lui s'il lui disait qu'il n'avait jamais vu une aussi belle vaisselle, et ce serait évoquer « avant ».

Il n'y a pas que la vaisselle qui est différente. « Ça serait bien dommage, tiens ! S'il n'y avait que de la jolie vaisselle, la Wammy ne servirait à rien. » Non, plus que le lieu, plus que les nouvelles choses étincelantes qui l'entourent, Matt rencontre des gens. Enfin, Matt rencontre Mello, et Near, et même L une fois, mais ça fait trois personnes de plus qu'« avant », déjà. « Bah quoi, vous auriez beaucoup d'amis, vous, à ma place ? Non, probablement pas, vous n'en auriez pas eu, comme moi, comme nous tous ici. Mais c'est pas grave, hein, ça change. » Mello change, Mello arrive et chamboule tout, Mello qui affronte le monde d'un air rusé et qui choisit Matt pour contempler le reste des gens de haut avec lui. Sauf Near.

Alors quand Mello part, Matt rejoint Near – « Rejoindre quelqu'un quand on veut se consoler, quelle idée. Jamais j'aurais pu faire ça avant. » Il est ravi de trouver sa porte ouverte et sa bouche close, surtout sur « avant », à vrai dire, Matt a sans doute eu un « avant » beaucoup plus sympathique que Near ou Mello, du peu qu'il sait d'eux. « J'avais un petit frère, ouais. Il était super sympa, même s'il n'avait que quatre ans, c'est le seul qui n'a jamais compris que j'étais différent alors il était toujours gentil avec moi. Ma grande sœur par contre… Ah ha, je vous ai eu ! Soyez pas triste, hein, j'ai pas de petit frère pour me rappeler que ma vie était solitaire, pas de grande sœur pour me martyriser. »

Le déni n'est pas une bonne chose, c'est la phrase sentencieuse que Roger a fini par lui assener quand il l'avait une fois de plus surpris hors de sa chambre après le couvre feu. « Le déni ne t'empêchera pas d'y repenser. » Et c'est tout, il l'avait fait sortir de son bureau et on n'en parle plus. « Sur le moment, ça m'arrangeait bien, parce que j'aurais rien dit de toute façon, et j'étais persuadé qu'il n'y avait rien à dire. » Mais sans Mello, parti loin loin dans les villes pour faire il ne sait quoi de dangereux, et Near parti reprendre le travail de L – c'est dangereux et il sait pourquoi – Matt commence à se poser des questions.

« Avant c'est quand ? Avant la Wammy, ok, mais maintenant… C'est plus la Wammy. Avant, c'est la Wammy, aussi. » L'orphelinat – car c'en est un, que vos parents soient en vie ou non, c'est comme si le monde extérieur disparaissait à tout jamais – l'orphelinat était comme une île perdue au milieu d'un océan menaçant de gens qui ne comprennent rien à rien, imbéciles ennuyeux. La Wammy c'est Mello et ses émotions qui remplissent l'espace d'une pièce sans qu'il dise un mot. C'est Near et son sourire en coin quand Mello trébuche parce qu'il le regardait lui au lieu de regarder où il mettait les pieds. C'est les circuits électriques qui ronronnent, tard dans la nuit, quand les deux autres sont partis et qu'il n'a que les pixels pour lui tenir compagnie. « Avant c'était pas si mal, en fait. »