Bonjour, bonsoir et bienvenue !

Merci à Courtney Ackles, shinobu24, ZephireBleue, barjy02, Kathexia-Castiel156, akane et yakusokuyumi pour vos commentaires ! Merci d'être encore et toujours là !

akane : Je suis contente que ça t'es autant plu ! Dans « Rouge », c'est Dean qui dit cette phrase. Faut l'imaginer super gêné, le visage tout rouge, face à un Castiel sincère qui parle avec son cœur. Le mot « profond » veut juste faire référence à la force des mots de Cas.

Bon, pour revenir sur le chapitre précédent avant de vous laisser lire la suite, je précise que les lunettes ne sont pas à Sam. Non, du tout. Elles sont à Gabriel. Il les invoque quand lui et Sam veulent ajouter un accessoire à leurs « petits » ébats amoureux.Désolée pour ce problème technique, encore. La prochaine fois, j'essaierai de trouver un objet plus insolite. Comme un fouet. Et le premier qui me demande à qui appartient le fouet... ^^

Bonne lecture et laissez un commentaire !

Décembre

« Novice »

Plus que deux jours avant noël, fête tant attendue par certains et redoutée par d'autres. Castiel se classait plutôt dans la première catégorie. Ses achats en main, il profitait de la salle de repos du café, installé paisiblement à la table de quatre inoccupée pour le moment.

Les pieds croisés sous la chaise, les coudes posés sur le métal froid, les mains jointes pour soutenir sa tête, l'ange fixait intensément les différents cadeaux qu'il avait acheté plus ou moins facilement. A cause de ses si courtes et rares pauses et d'un Dean envahissant quand il était en retard – il était même allé jusqu'à venir l'attendre avec l'Impala à son arrêt de bus, juste pour être sûr que Cas ne l'a pas raté – la course aux cadeaux avaient été irrémédiablement raccourcis d'un tas de précieuses minutes.

Se confiant finalement à Gabriel qui, de toute façon, se fichait bien de ce que l'angelot allait lui offrir puisqu'il n'avait rien demandé au père noël – en fait si mais c'était hors de prix, Castiel avait ouvert grands les yeux en voyant le nombre de chiffres avant la virgule – l'archange avait bien voulu prononcer ces quelques mots.

-Perso, si tu veux vraiment, mais vraiment acheter un truc avec tes sous, va sur Internet. Tu perds juste le temps et le prix de la livraison mais t'as plus de choix. Et les grandes enseignes promettent de livrer avant les fêtes. Si c'est pas merveilleux !

Doutant légèrement de la qualité de ce service, il y avait tout de même jeté un œil, la date fatidique s'approchant comme le requin blanc, la gueule ouverte et les crocs à découvert. Il avait emprunté l'ordinateur portable de Sam – après avoir juré que ce n'était pas une ruse de Dean pour le lui prendre – et, avec l'aide de Gabriel comme guetteur, au cas où l'un des Winchester s'approcheraient trop près d'eux, Castiel débuta sa navigation en eaux troubles. Entre vêtements et chaussures, entre bijoux et tatouages, entre bouteilles et romans, entre jeux vidéo et jeux en bois, entre multimédia et arts de la table, entre mobilier et montres, entre voitures et bicyclettes, Castiel avait tout fait. Au moins avait-il eu une vue d'ensemble de tous les articles proposés par Internet. Il ne lui restait plus qu'à faire un choix – trois en fait si il persistait à trouver un petit quelque chose pour Gabriel – parmi les innombrables pages du web.

Il y avait eu quelques accrochages entre lui et la machine mais rien de grave, ou plutôt rien qui ne nécessitait plus que quelques mots doux chuchotés au micro de l'ordinateur. Gabriel avait d'ailleurs une jolie vidéo sur son téléphone mais il avait promis sur le jour de la création du sucre qu'il ne la montrerait qu'après noël puisqu'on le voyait en train de murmurer à voix basse devant une page de sous-vêtements masculins très érotiques – la page avait bougé en même temps qu'il voulait cliquer sur des T-shirts imprimés et la page refusait de revenir en arrière ou de changer de catégorie.

Et finalement, il avait réussi à commander ces articles. Pour régler le problème du paiement – ben oui, ça n'accepte pas le liquide – Castiel avait transféré toute sa fortune sur une carte de crédit angélique qui était incorruptible. Entendez par là qu'elle était impossible à pirater et qu'elle piratait aussi les pirates qui essayeront de le faire en transférant leur compte en banque au profit d'une association pour la protection des abeilles.

Pour l'adresse de livraison, ainsi que l'adresse de facturation, Castiel avait inscrit celle du café, sur les conseils de Gabriel qui lui avait parlé de la difficulté qu'il aurait eu à cacher des colis à deux chasseurs. Voilà pourquoi il était installé dans l'arrière salle de l'établissement avec des cadeaux sur la table. Et quatre rouleaux de papiers cadeaux alignés à leur côté. L'une des coutumes de noël était de faire ses cadeaux soi-même, l'emballage inclus. Et même si il avait mis tout son cœur dans la recherche desdits cadeaux, Castiel s'était engagé envers lui-même à les emballer dignement, à main nue et sans aide extérieure, avec les jolis papiers colorés qui se déchiraient si facilement.

La première tentative avait d'ailleurs malheureusement échoué. Le papier n'avait pas résisté à la force qu'avait exercé Castiel pour le maintenir bien à plat tandis qu'il évacuait l'air qui s'était logé malicieusement dans un pli.

Alors, à l'intérieur de son esprit, il analysait la situation comme un mathématicien le ferait pour résoudre une équation. Il prenait en compte la forme, la taille, la position de l'objet dans l'espace de papier découpé, les pliures à réaliser, le nombre de morceaux adhésifs à coller, le nombre d'opérations à réaliser. Et tout cela devait être exécuté avec uniquement ses deux mains. Une troisième n'aurait pas été de refus, cela dit.

En prenant tous ces détails en considération, le plus simple à exécuter devait être le présent de Sam : plusieurs pavés les uns sur les autres. La forme était commune, simple à réaliser si il n'y en avait eu qu'un mais aucun n'avait la même taille. D'où la mure réflexion de Castiel sur la position de chacun. L'ange avait pensé à les séparer, donnant l'illusion, par la même occasion, d'avoir plus de cadeaux à offrir, mais il n'était pas sûr que tous auraient la patience pour attendre le déballage un par un exécuté par Sam. Pour éviter ce carnage, il avait choisi d'en faire un lot, élevant ainsi la difficulté d'un cran.

Castiel revint dans la réalité lorsque l'un des serveurs passa une tête dans le local.

-On t'entend réfléchir depuis le comptoir, lui fit-il remarquer avec un sourire.

-Ce n'était pas mon intention, s'excusa-t-il.

-T'en fais pas. Tu veux que je t'aide ? demanda Seth en désignant les cadeaux sur la table.

-C'est gentil mais je dois le faire seul.

-D'accord, mais oublie pas que tu reprends ton service dans cinq minutes.

-Déjà ?!

Castiel leva le regard en direction de la pendule qui, de son tic-tac incessant, lui confirmait les dires du serveur. D'une moue enfantine, il accepta quand même l'aide de Seth.

-Mais tu ne fais que me montrer, précisa-t-il pendant que le serveur prenait place à côté de lui.

-Pas de soucis. Tu vas voir, c'est facile.

Seth rapprocha le cadeau de Sam pour le mettre entre eux. Il le posa ensuite sur un papier coloré et découpa ce qu'il fallait. Puis, prenant les mains de Castiel pour les poser sur un bord, le serveur lui indiqua les étapes à suivre. Quelque fois, il devait freiner les ardeurs du novice en emballage pour éviter un deuxième drame. Au fur et à mesure que Castiel pliait soigneusement tout en s'assurant que c'était le bon geste à faire, le serveur lui tendait les morceaux qu'il avait pré découpés d'adhésif pour que l'ange puisse les coller aux endroits stratégiques.

-Et voilà ! Fit Seth. Bon, on retourne bosser. Tu finiras plus tard. Maintenant que tu sais comment t'y prendre.

-Je n'en suis pas si sûr...

Castiel était perplexe. Il n'était pas sûr de pouvoir reproduire les mêmes gestes. Surtout que le suivant ne ressemblait matériellement pas du tout à celui-ci. Le serveur, en voyant son air abattu, accepta de le rejoindre après leur service pour terminer d'emballer les cadeaux.

xxxxx

xxxxx

« Autographes »

-Dean ? appela Castiel depuis leur chambre, assis au bureau qu'il venait de ranger.

Il fallut quelques petites secondes à le-dit Dean pour le rejoindre, le tablier autour de la taille pour préparer un en-cas qui ferait office de dîner.

-Un problème ?

-Tu peux m'expliquer ce que c'est ?

Du bout des doigts, il indiquait la serviette en papier jaunie et écornée à tous les coins. La pliure du papier était nette et à deux doigts de lâcher. Interloquée, le Winchester s'approcha et s'essuya les mains sur son tablier non pas blanc mais rose pâle – Gabriel avait comme qui dirait oublié de choisir l'option « couleur » en programmant la machine à laver – et prit délicatement la serviette dans le but de la déplier.

D'abord, la surprise s'encra dans ses traits avant de voir un grain de malice au fond de ses yeux et un rictus tordit ses lèvres.

-C'est Matt. Matt O'Maley.

-Un autre chasseur ?

-Non. Pas du tout. C'est un gars. Un chanteur dans un bar. Je crois qu'on y était allé avec Sammy pour ses vingt quatre ans. Il chantait ce soir-là. On avait parié une tournée si j'arrivais ou pas à l'accoster pour lui demander un autographe. Et j'ai gagné.

Castiel restait perplexe, les yeux légèrement plissés. Dean en fut surpris.

-Quoi ? demanda-t-il avec tact.

-C'est peut-être une erreur de ma part mais je ne me souviens pas qu'un autographe comporte un numéro de téléphone.

En effet, juste sous le nom griffonné par le chanteur qui avait voulu se donner un style de signature, un numéro de téléphone était, quant à lui, très lisible.

-Euh... Ben, c'est là que ça devient drôle. Il a cru que je le draguais. Mais je lui ai dit que j'étais hétéro... oh ça va, ne me fais pas cette tête. Ça remonte à des années... Mais il a rien voulu comprendre, en me sortant le refrain du gay refoulé ou je sais plus quoi. Et que si je voulais faire mon coming out, il était plus que prêt à m'aider.

Ce n'était pas la peine de décrire le visage de Castiel en ce moment-même, entre jalousie parce qu'un autre s'était intéressé à Dean avant lui, colère en admettant que Dean avait eu une vie avant lui et inquiétude de connaître la suite.

-Mais j'ai pas accepté ! Non mais qu'est-ce que tu crois ? J'ai eu mon autographe. J'ai gagné. Sam a payé sa tournée. Fin de l'histoire. Il ne s'est rien passé entre ce type et moi, Cas.

-Je te crois, Dean. De toute façon, je l'aurais su si tu avais déjà été marqué.

Dans la bouche de Castiel, cette phrase avait un sens étrange... Que Dean remarqua bien vite en rougissant dangereusement, imaginant la scène qu'aurait fait l'ange si jamais l'histoire avec Matt s'était conclue. Même si ils n'avaient pas été ensemble à cette époque et que leur sentiments n'avaient éclos que bien plus tard, peut-être que ça aurait mis quelques bâtons dans les roues de leur idylle. Si ça se trouve, Cas n'aurait pas été attiré par lui en sentant la « marque » de Matt sur son corps. Toutes leurs disputes ne se seraient pas terminées sur l'oreiller mais à couteau tiré. Avec Sam au centre en train de jouer les arbitres dans un match dont il ne comprenait pas les règles.

Vu comme ça, il y aurait eu bien plus d'action au bunker. Mais bien trop de violence.

Finalement, Dean ressortit, inquiet pour la dinde au four – excuse pitoyable, cela va sans dire – et il laissa Castiel, seul, avec le bout de papier que Dean lui avait tendu avec force pour s'en débarrasser.

Au dîner, tout s'était bien passé. Castiel s'était joint aux chasseurs qui dégustaient une entrecôte – pas une dinde donc – et fixa l'aîné un bon moment. Voyant que Dean accordait beaucoup d'intérêt à son bout de viande noyé dans la sauce tomate, Castiel se leva et s'éloigna de la table. Du coin de l'œil, il avait bien constaté que Dean s'était figé, la fourchette à mi chemin entre sa bouche et son assiette, un morceau d'entrecôte hésitant entre chuter et s'accrocher.

Castiel profita de cette attention particulière que lui portait son amant pour s'asseoir avec grâce sur un tabouret qu'il venait de créer à l'entrée de la cuisine, empêchant toute fuite qui pourrait être causée par gêne. Prenant la guitare miraculeusement apparue à ses pieds, il l'approcha de son torse et imita ce qu'il avait déjà eu l'occasion de voir à plusieurs reprises dans des bars ou à la télévision.

L'ange fit quelques accords, grattant les cordes et appréciant le son qu'elles produisaient, avant d'entamer un chant. Volontairement, il ne regardait pas Dean, et encore moins Sam, comme si il se croyait seul au monde en ce moment même. Pas du tout en train de déranger.

Sam, laissé dans un coin, ne comprenant que très peu le jeu auquel jouait Castiel, regarda son frère et voulut se frapper le front contre un mur. Dean avait cet air hébété qu'il avait toujours quand Cas le surprenait. En bien. Cet air gauche sur le visage, la fourchette en suspendant dont le morceau de viande avait finalement décidé de plonger dans la sauce, et la surprise de sa bouche ouverte laissait tout un tas d'indice sur les émotions qui pouvaient tourner en rond dans la tête de l'aîné des Winchester en ce moment.

N'ayant aucun moyen de s'échapper lui non plus, il décida d'apprécier la voix grave de Castiel sans trop le montrer, au risque de voir un Dean jaloux et agressif lui sauter au cou pour l'étouffer avec son tablier.

Dean sortit enfin de sa transe quand la musique se tut ainsi que la voix céleste et que l'ange reposait sa guitare.

-Celui-là, il est pour moi, répondit-il au regard interrogateur de son cadet.

Dean se leva et ne quitta pas Castiel des yeux pendant qu'il se dirigeait à grand pas vers lui. L'ange l'attendait, impatient, ayant déjà sorti un stylo de sa poche de pantalon. Le sourire carnassier du Winchester se fit plus grand. Il avait tout prévu, le bougre. Lui refaire le coup juste pour lui donner son numéro... Castiel était un passionné.

Et pendant que le couple jouait au « Bonjour, on s'est pas déjà vu quelque part ? », Sam resta en tête à tête avec son entrecôte, se découvrant un goût prononcé pour la viande, jusqu'à ce que Dean et Cas passent à l'étape suivante : « Viens je vais te faire visiter ma chambre ». Le lendemain matin, Dean se rendit compte de deux choses. La première était qu'il adorait quand Cas prenait les rênes. La seconde était qu'il avait un numéro de téléphone écrit sur une partie sensible de son anatomie.

xxxxx

xxxxx

« Alexandrins »

En remarquant à mon aine l'ecchymose,

Je me suis rendu compte que je te lançais,

J'avais les membres lourds d'avoir gardé la pose,

Toi, tu ne bouges pas, si beau ainsi tracé.

Tes yeux éclatants d'émeraudes sont fermées,

Mais ton bras sculpté est autour de ma taille,

Tu n'as jamais eu besoin de me surveiller,

Tu sais que je resterais quoi qu'il en vaille.

-C'est beau, dit Sam avec la joue sur le torse de Gabriel, tous deux allongés dans le lit.

-Je suis un poète dans l'âme, fit avec malice l'archange qui passait ses doigts dans les cheveux de Sam.

-Qui ne le verrait pas ?

Il se redressa pour l'embrasser une seconde sur les lèvres ourlées de son amant avant de se remettre à épouser son corps avec son visage.

-Je devrais peut-être me faire publier. Trouver un éditeur et parcourir le monde...

-Non, interrompit Sam, possessif. Je te garde pour moi.

Pour appuyer ses dires, il passa les bras autour du haut du corps de Gabe et ses jambes s'enroulèrent d'elles-mêmes autour de leurs consœurs. Il sentit le plus petit rire à travers les soubresauts de sa chairs chaude sous sa peau.

-Lis m'en une autre. S'il te plaît.

-Une dernière. Et après au lit !