Résumé : À 17 ans, Ino Yamanaka est la reine incontestée de son lycée dans lequel elle manipule tout le monde à sa guise. L'allure d'un mannequin, l'esprit vif et aiguisé, c'est une peste, une vraie. Elle est détestable, mais elle s'en fiche pas mal, l'hypocrisie est son maître-mot. Sa popularité la rend intouchable, mais combien de temps avant qu'elle ne fasse finalement un faux pas ?

Rated : T

Disclamer : Evidemment, rien n'est à moi.

L'idée de cette histoire m'a été inspirée par une fanfiction de la magnifique Chichichi : Coulée de lave perlée de glace. Je l'ai trouvée géniale au niveau de son scénario (allez la lire si vous aimez le SasuTen !), mais ce qui m'a le plus émerveillée, c'est le traitement qu'elle a fais du personnage d'Ino.

J'ai un peu passé ma période Naruto depuis longtemps, mais je fais une exception ici, car je l'ai trouvée tellement magnifique qu'il fallait que je la reprenne dans les grandes lignes pour lui donner sa propre fanfiction parce je suis vraiment tombée sous son charme ! J'espère que je pourrai réussir à partager mon délire avec quelques personnes ^_^

[EDIT : j'ai corrigé tous les chapitres, mais il reste probablement des fautes x') peu importe, maintenant je propose une playlist à chaque début de chapitre, si jamais ça vous intéresse :) Voilà voilà !]

- Playlist -

The plastiscines - Bitch

The Veronicas - Popular

Prologue

Dans une petite pièce sombre de son lycée, bien après la fin des heures de cours, Temari s'affairait à faire marcher un vieux poste de télévision qui ne voulait pas coopérer.

-Alors ? Tu as bientôt fini ?

La voix était autoritaire et frappait l'air avec sa froideur habituelle. Temari ravala sa salive en essayant de chasser la sensation de frayeur qui se formait dans sa poitrine.

-Presque, répondit-elle.

Heureusement pour elle, Temari savait que ce qu'elle était sur le point de montrer à sa "tortionnaire" allait lui plaire.

Les deux adolescentes se reculèrent tandis que l'écran de télévision s'allumait enfin, projetant sa lumière artificielle dans la petite pièce sombre. Le reportage se lança et des images de divers élèves défilèrent à l'écran pendant quelques secondes jusqu'à ce que la caméra se pose en face d'une jeune fille aux longs cheveux noirs et aux prunelles blanchâtres. Le son grésillant du vieux poste de télévision retentit dans la pièce ;

-Souris, Hinata, ça filme dans trois, deux, un... Ici Temari Sabaku pour un reportage exclusif sur notre mode de vie à l'école. Je suis en compagnie d'Hinata Hyûga qui a gentiment accepté de répondre à quelques questions dans le cadre de notre étude. Hinata, je ne vais pas passer par quatre chemins, comment trouves-tu la vie au lycée Konoha ?

La jeune fille triturait le bas de sa veste dans un geste nerveux. Elle n'était visiblement pas très à l'aise devant la caméra et elle se forçait à sourire.

-Eh bien... C'est... C'est un super lycée.

-Vraiment ? Pourtant la plupart des élèves détestent leurs lycées. Donne-nous plus de détail, qu'est-ce que tu aimes exactement ?

-Heu... Il est très bien situé, en plein centre ville de Tôkyô et nous avons beaucoup d'infrastructures qui...

-Okay, mais qu'est-ce que tu penses du public qui fréquente cet établissement ?

-Tu... Tu veux dire les élèves ?

-Exactement ! Selon-toi, qui est l'élève le plus populaire du lycée ?

Le sourire d'Hinata se dissipa pour laisser place à une expression plus sérieuse. Ses doigts quittèrent le bas de sa vaste, elle était si confiante en ce qu'elle allait dire que sa voix trancha, claquant avec fermeté et assurance :

-Ino Yamanaka.

L'interview s'arrêta là pour enchaîner sur une deuxième. Cette fois-ci, Temari posa directement la même question à une jeune fille aux cheveux roses.

-Selon-toi, Sakura, qui est l'élève le plus populaire du lycée ?

La demoiselle se tourna vers la caméra et lâcha froidement, elle aussi sans aucune hésitation :

-Yamanaka.

Ensuite, les images défilèrent ; la même question était à chaque fois repétée...

-L'élève le plus populaire ? Sans doute Ino Yamanaka.

... Et à chaque fois la même réponse...

-Ino Yamanaka.

... Se faisait inlassablement entendre...

-Ino Yamanaka.

... Comme une interminable rengaine.

-Yamanaka.

-Ino Yamanaka, c'est sûre !

-Ino Yamanaka.

-Cette peste d'Ino !

La vidéo se mit sur pause et Temari tourna la tête pour constater que c'était l'œuvre de sa tortionnaire. Ce n'était pas bon signe. Elle aurait du supprimer ce passage, elle le savait ! Pourtant, elle n'avait pu s'empêcher de le laisser, peut-être parce qu'elle était d'accord avec cette affirmation, ou peut-être par acte de rébellion, allez savoir... Et maintenant, maintenant que le visage d'Ino, éclairé par la lumière bleutée du vieux poste de télévision, était tourné vers elle avec ses yeux glacés et son air sévère, Temari se sentait plus apeurée que jamais.

Mais à sa grande surprise, la jeune fille rejeta ses longs cheveux blonds en arrière et se mit à rire.

-Tu entends ça ? Elle ne manque pas de crans, comment elle s'appelle, déjà ?

Temari tâcha de cacher sa peur en prenant une grande inspiration. Comment est-ce qu'une gamine comme Ino Yamanaka pouvait lui foutre les pétoches à ce point ? Elle qui était pourtant en dernière année, qui savait se défendre et qui, surtout, était la sœur du redouté joueur de rugby Gaara Sabaku. Comment pouvait-elle craindre quelqu'un autant qu'Ino Yamanaka ?

-Tenten Inoue, en 3B.

-Je l'aime bien.

Cette fois-ci, Temari ne put réprimer le frisson de peur qui la traversa. Entendre Ino dire ainsi qu'elle aimait quelqu'un pouvait signifier tout le contraire. Temari n'avait jamais apprécié Tenten, leurs caractères étaient si similaires qu'ils en devenaient incompatibles, mais pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine pour cette pauvre fille qui, il semblait, allait devenir le nouveau jouet d'Ino. Tout ça parce qu'elle avait eu le courage de dire la vérité.

-Temari, qu'avons-nous appris aujourd'hui ?

Faire un faux reportage auprès des élèves à la demande d'Ino n'était pas la chose dont Temari était le plus fière actuellement. Mais elle savait que les conséquences seraient abominables si elle venait à faire quelque chose contre sa volonté. Parler avec Ino, c'était comme marcher sur un fil, à plusieurs kilomètres au-dessus du sol. Le moindre faux pas, la moindre hésitation pouvaient mener à la chute.

-Tu es indubitablement l'élève la plus populaire du lycée...

-Et quoi d'autre ?

Le ton menaçant dans la voix de la blonde envoya le cœur de Temari se perdre dans un coin de la pièce tant elle avait peur. Elle n'arrivait plus à savoir ce qu'Ino voulait entendre, elle était complètement perdu, elle ne pouvait pas dire ça, si ?

-Temari, j'attends.

-Tu...

-Dis-le.

-Tu... Tu es une peste.

Ino Yamanaka sourit de toutes ses dents, son gloss rouge cerise encadrant parfaitement les petites perles blanches dans sa bouche, mais Temari ne pouvait s'empêcher de lui trouver un côté démoniaque.

-Exactement, dit-elle avec fierté, la plus grande peste que le monde ait jamais connu.

Leçon N°1 : Surveillez votre entourage

"Je m'appelle Ino Yamanaka, j'ai 17 ans et..."

Ino renifla en cherchant ce qu'elle allait bien pouvoir dire d'autre sur elle-même. C'était une stupide idée de tenir un journal intime, une idée qui ne lui plaisait pas du tout, mais sa psychologue lui avait conseillé de le faire, alors elle laissait une chance à cette idée qu'elle continuait pourtant à trouver stupide.

Ses doigts tapotèrent nerveusement le bord de son téléphone sur lequel elle écrivait par soucis pragmatique. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien raconter là-dedans ? Elle n'en avait aucune idée... Jusqu'à ce que la soirée de la veille, en compagnie de Temari, lui revienne en mémoire.

"... et je suis une peste."

Le métro, en retard, comme d'habitude, s'arrêta sur la quai et elle leva les yeux de l'écran un moment, le temps d'y entrer. Elle devait profiter de cet instant de solitude pour écrire, car une fois au lycée, elle n'aurait certainement plus une minute pour elle, comme tous les jours.

"Enfin, quand je dis "peste", je suis gentille. Il y a un million d'autres mots qui pourraient me correspondre. Je suis une salope, une manipulatrice, j'aime que le monde tourne autour de moi, et je fais en sorte que ce soit le cas. Personne dans mon lycée n'ignore mon nom, je suis la reine, ils sont mes sujets."

Ino releva un instant les yeux de son téléphone pour vérifier qu'elle n'avait pas raté sa station, mais elle constata rapidement que ce n'était pas le cas. Elle aperçut une touffe de cheveux roses monter dans le même wagon qu'elle mais ignora allègrement cette personne qui, pourtant, la connaissait depuis l'enfance.

"Ce que je viens de dire faisait très mégalomane, non ? Je pense qu'on peut rajouter la mégalomanie à la liste de mes nombreux défauts. Un de plus ou un de moins, qu'est-ce que ça change ?"

L'adolescente réajusta la veste de son uniforme sur ses épaules tandis qu'elle arrivait près de l'entrée de son lycée. Elle ne salua pas le groupe de jeune fille qui avait immédiatement posé les yeux sur elle lorsqu'elle avait tourné au coin de la rue. Il était temps de prendre une grande inspiration pour se préparer une fois de plus à une journée où tout le monde allait épier ses moindres fais et gestes.

"C'est l'heure de mon entrée sur scène. Aussitôt le pied posé sur ces marches, je deviens le centre de toutes les attentions. Comment les blâmer ? J'incarne la perfection. Je suis belle, j'ai de bons résultats scolaires, une vie sociale et un réseau de relation très étendu. En un mot, je suis populaire. Même si c'est avant tout parce que je suis une peste."

D'une démarche fluide et gracieuse, Ino s'élança dans la cour, au milieu des élèves qui s'écartaient presque naturellement de son chemin. Elle salua cette fois-ci quelques personnes – les heureux élus – d'un simple sourire. Elle était dans son élément.

"Si l'envie folle vous viendrait d'essayer d'arriver à mon niveau, il y a plusieurs choses que vous devez impérativement savoir..."

Sa jupe ondulait sur ses cuisses lorsqu'elle marchait, assez pour attirer le regard mais sans pour autant être provocatrice, ni vulgaire. Ino le savait. Un léger mouvement d'épaule lui permit de faire glisser dans son dos une mèche de sa douce cascade de cheveux dorés.

"La première, enfin il me semble, c'est qu'il faut surveiller attentivement votre entourage."

C'était la fin du défilé. Ino s'arrêta juste après avoir franchis les portes du lycée. Elle sentait la présence de celles qu'elle appelait ses "sbires" se rapprocher. Elle ne se trompait jamais pour ce genre de chose, Ino était capable de ressentir la présence des gens et même parfois leurs intentions sans les regarder.

"Je dois avouer que j'ai un "don" qui me facilite grandement la tâche. C'est un genre de sixième sens, ou de la télépathie, je ne sais pas, appelez ça comme vous voulez. En gros, il me suffit de regarder attentivement une personne pendant quelques secondes pour être comme "projetée" dans son esprit. Je ressens ce qu'elle ressent et je vois ce qu'elle voit. Ça ne m'empêche pas de vouloir lui pourrir la vie quand même."

Comme prévu, plusieurs des filles qui faisaient parties de son cercle entrèrent dans son champ de vision.

Ino ne voulait pas leur faire l'honneur de les appeler ses "faire-valoir". Elles étaient plus comme des petits parasites qui gravités autour d'elle, parce qu'il faut bien qu'une partie, même infime, du peuple vous adule pour ne pas risquer une rébellion générale. Ça ne voulait pas dire que n'importe qui pouvait entrer dans leur groupe, ceci-dit. Ino jugeait qui était digne d'elles, et qui ne l'était pas. Il n'y avait, pour ainsi dire, aucunes règles officielles, mais si Ino montrait, d'une façon ou d'une autre, que quelqu'un lui déplaisait, les autres filles faisaient pression sur elle jusqu'à ce qu'elle décide d'elle-même de s'éloigner.

La belle Yamanaka remarqua immédiatement l'absence de Temari. Elle avait pourtant pendant longtemps dirigé le groupe de ces petites sbires. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'Ino avait récemment décidé de la martyriser un peu, parce qu'elle était agaçante à se croire aussi forte et intelligente. Elle n'avait aucun cran, dans le fond, c'était la raison pour laquelle elle n'était plus là aujourd'hui, parmi toutes ses petites poupées parfaitement maquillées, habillées, manucurées, et dieu seul sait quoi d'autre.

L'œil attentif de la Yamanaka ne manqua pas non plus de noter qui était ostentatoirement placé à l'avant du groupe. Évidemment, si Temari n'était plus là, une autre ne manquerait pas de vite prendre la place de la sous-chef. La jeune fille elle aussi blonde qu'elle la salua très poliment. Ino replaça une mèche derrière son oreille avec un air distrait avant de répondre :

-Bonjour. Excuse-moi, mais je ne te connais pas, si ?

Bien sûre qu'elle la connaissait. Elle la connaissait même très bien, mais les autres l'ignorait, alors elle feignit de ne jamais l'avoir côtoyée auparavant.

Ino connaissait tout le monde, car comment voulez-vous diriger un peuple si vous ne savez pas qui sont les sujets ? La jeune fille à la tête de ses sbires, c'était Shion, une première année qui avait la réputation d'être une petite égoïste superficielle. Elle avait du potentiel, assez pour qu'Ino la laisse la suivre dans ses petites manigances, exécutées dans l'ombre et cachées aux yeux de tous. Loin de s'offusquer, Shion répondit très poliment :

-Je m'appelle Shion Amai, nous nous sommes déjà parlées plusieurs fois, mais il est vrai que je n'ai encore jamais eu l'occasion de me présenter proprement. Ceci étant fait, j'espère que nous pourrons devenir un peu plus proche, Ino Yamanaka.

-Bien sûre, je suis toujours ravie de me faire de nouvelles amies.

Ino sentit que le sourire et les mots de Shion étaient tout aussi faux que les siens. Peut-être même plus, enfin, si c'était possible. Elle s'éloigna dans le couloir suivie par ses sbires alors qu'un sentiment de frustration s'éveillait en elle. Elle aimait blesser les gens, et la réaction de Shion l'avait laissé profondément insatisfaite.

Qui allait être sa prochaine victime ?

Elle scanna le couloir tout en avançant. Aucuns détails, aucunes relations ne lui échappait. Sakura Haruno était seule, comme à son habitude, en train de lire un livre avant le début des cours. Naruto Uzumaki et Sasuke Uchiwa, un peu plus loin, étaient bruyants et se livraient à une énième dispute. Kiba Inuzuka, appuyé contre un casier, semblait très intéressé par les propos de Shikamaru Nara, mais Ino ne leur prêta pas plus d'attention car un détail attira son regard à l'opposé des deux jeunes hommes.

Elle tenait son nouveau jouet. Tenten Inoue, l'uniforme mal placé autour de son corps, les cheveux coiffés négligemment en deux chignons de chaque côtés du crane, tentait de sortir des livres de son casier qui étaient coincés sous une tonne d'affaires.

C'était elle, bien sûre, qui avait osé dire devant la caméra ce que tout le monde pensait : "Cette peste d'Ino !"

La Yamanaka sentit cette douce extase l'envahir, celle qui précède une altercation qui a un réel enjeux. Celle de se mesurer à quelqu'un qui a du répondant. C'était ce genre de personne qu'elle préférait, parce qu'elles étaient dangereuses, parce qu'elles osaient lui dire la vérité, et que ce n'était pas drôle de s'en prendre à quelqu'un de soumis.

-Excuse-moi, Dandan, c'est ça ?

La brune se retourna avec un air grognon et ses livres tombèrent de son casier, emportant avec eux une partie du bazar qui s'y trouvait. Plusieurs des sbires d'Ino rirent, mais cette dernière se contenta de regarder avec dédain la pauvre jeune fille se baisser pour ramasser ses affaires.

-C'est Tenten, corrigea-t-elle amèrement, je peux savoir ce que tu me veux, Yamanaka ?

-Oh, fit Ino en faisant semblant de s'offusquer du manque d'impolitesse de son interlocutrice, je... Je voulais simplement te dire bonjour. Nous assistons au même cours de sport, il me semble, alors je m'étais dit que nous pourrions faire connaissance, c'est tout...

-Ne joue pas à ce jeu avec moi, ton attitude de petite fille modèle ne prend pas sur moi.

-Mais enfin, de quoi tu parles ? Je ne joue pas à quoi que ce soit.

Elles se fixèrent pendant plusieurs longues secondes, les yeux dans les yeux, et c'était exactement ce que la Yamanaka voulait. Elle se concentra intensément et bientôt elle entendit au loin le hurlement d'un loup ; pendant l'espace de quelques secondes, toutes les pensées de Tenten l'envahirent. Dans ces moments là, Ino avait presque l'impression de devenir la personne dont elle lisait les pensées, mais très vite, elle retrouvait son propre esprit. Le regard plein de colère de Tenten se déroba au sien et elle s'en alla, sans dire au revoir ni demander son reste. Les sbires d'Ino partagèrent entre elles leur choque face à ce manque de politesse envers leur reine adorée.

Après avoir scanné toutes ses pensées, Ino en vint rapidement à la conclusion qu'elle ne pourrait pas s'amuser avec Tenten par le biais de ses stratagèmes habituels. Évidemment, un caractère aussi fort ne pouvait pas être dépourvus des points suivants : confiance en soit, motivation et optimisme. Des traits de personnalités difficiles à utiliser pour rendre une personne en colère ou malheureuse. Mais elle retrouva son sourire en apercevant au loin Tenten s'approcher d'Hinata. Comment avait-elle pu oublier que la Hyûga était sa meilleure amie ? Personne n'était intouchable. Si Tenten refusait de se dresser contre elle, Ino l'y forcerai. Parce que dans le fond, c'était ce qu'elle voulait. C'était ce qui l'amusait.

Cependant, la sonnerie retentissait dans les couloirs et Ino n'avait toujours pas eu satisfaction. Elle se rendit en cours et s'assit, comme d'habitude, au premier rang. Après avoir sortis ses affaires, elle sentit soudainement une main s'approcher d'elle et se retourna avant qu'on ait pu la toucher. Derrière elle, un garçons avec une coupe au bol et d'énormes sourcils noirs lui sourit.

-Hé, Ino ! Tu pourrais me dépanner d'un stylo, s'il te plaît ?

-Bien sûre, pas de problème, heu...

"Même si vous croisez quelqu'un tous les jours ou presque, faites semblant d'avoir oublié son prénom. Vous savez bien de qui il s'agit, mais il n'a pas besoin de savoir que vous le savez."

-Lee. Je m'appelle Lee. Sérieusement, on est dans la même classe depuis deux ans et tu m'as même demandé de t'acheter une bouteille d'eau au dernier cours de sport, est-ce que tu es en train de te payer ma tête ?

"S'il commence à s'énerver sérieusement, vous pouvez toujours faire marche arrière. Faites mine d'avoir une mauvaise mémoire ou trouvez-vous une excuse. Votre nonchalance ne manquera évidemment pas de le perturber et il se demandera même si ce n'est pas, au fond, de sa faute à lui."

-Je suis vraiment navrée, Lee ! Ton nom m'a échappé pendant une seconde. Mais rassure-toi, je me rappel parfaitement de cette bouteille d'eau que tu m'as gentiment acheté, et je voudrais te remercier une fois de plus d'ailleurs.

-Oh... Heu... Ben, de rien alors.

"Faire croire au gens que vous ne les voyez pas, que vous ne savez pas qui ils sont, que vous ne savez pas qu'ils existent est un moyen comme un autre de les surveiller et de se tenir au courant. Ça à le don de vraiment irriter la plupart des personnes, et quelqu'un d'agacé parle beaucoup plus facilement de ce qu'il se passe qu'une personne en pleine possession de ses moyens."

-Dis-moi, Lee, tu es un bon ami de Tenten, pas vrai ?

-Heu... Oui, pourquoi ?

-Quand je lui ai parlé tout à l'heure, elle avait l'air plutôt agacée, elle a même été plutôt méchante avec moi... Enfin, je ne lui en veux pas du tout, au contraire ! Elle doit sûrement traverser une période difficile. Est-ce que tu sais quelque chose ?

-Je crois qu'elle est sur les nerfs à cause de ses mauvais résultats scolaires...

Lee s'arrêta de parler en réalisant qu'il en avait peut-être trop dit. Alors comme ça, Inoue n'était pas une très bonne élève ? Voilà un élément qui pourrait lui servir plus tard, elle n'oublierait pas ce détail de si tôt !

-Oh, je vois, répondit-elle en souriant.

Sa pirouette sociale parfaitement exécutée, elle se retourna en balançant fièrement ses cheveux blonds dans son dos. Elle prit une grande inspiration satisfaite, la matinée avait mal commencée mais Lee lui permettait de s'amuser au moins un peu. Leur professeur, Kakashi Hatake, était en retard, comme à son habitude, ce qui lui laissait un peu de temps pour observer ses camarades de classe. Elle tendit l'oreille pour écouter les conversations des autres élèves, aux aguets, telle une lionne qui surveille les proies s'agiter sur son terrain de chasse.

Shikamaru et cet imbécile de Kiba étaient toujours en pleine conversation. Megurine demandait à Tomoko ses devoirs pour le cours suivant. Chôji était en train de se goinfrer au fond de la classe. Bref... Il ne se passait rien d'exceptionnel, pour une fois.

La porte s'ouvrit et Ino, pensant que c'était son professeur, se redressa et saisit un stylo. Elle fronça les sourcils en voyant qu'il ne s'agissait que de Sasuke Uchiwa qui venait de fermer la porte en s'essuyant le menton du revers de la main. Tous les regards divergèrent vers lui, car un Uchiwa en retard était quelque chose de terriblement inattendu. Cependant, Sasuke restait digne en toutes circonstances et se contenta simplement d'aller s'asseoir à sa place, à la gauche de la Yamanaka.

Celle-ci cligna des yeux. Elle était presque sûre d'avoir vu du sang sur le menton de l'Uchiwa. S'était-il passé quelque chose avec Naruto ? Ils avaient toujours eu une relation un peu étrange. Ils étaient passé d'amis à rivaux depuis leur entrée au lycée et Ino avait toujours trouvé cela très suspect. Elle replaça une mèche derrière son oreille et regarda Sasuke intensément. Cependant, cela était inutile. Certaines personnes étaient simplement impossibles à déchiffrer pour Ino. Elle ne savait pas pourquoi. C'était généralement des personnes comme Sasuke ; froides, au visage imperturbable, qui semblaient ne ressentir aucunes émotions.

Et la jolie bonde avait beau être une très bonne observatrice, même sans son don, ce visage neutre, ces yeux froids, austères, rendaient extrêmement difficile pour elle de voir à quoi il pensait.

Et elle détestait ça. Elle détestait les gens qu'elle ne pouvait pas déchiffrer. Au début, ça avait eu un côté attirant. À l'école primaire, elle avait clamé haut et fort être amoureuse de lui. Pendant des années, elle s'était battue avec les autres "groupies" pour essayer d'attirer son attention. Pour elle, il était diffèrent. Mais sa curiosité à son égard se dissipa rapidement quand elle réalisa que, finalement, être froid avec les autres ne fait pas de vous un prince charmant, mais plutôt un trou du cul.

À force de fixer Sasuke de la sorte, celui-ci se tourna vers Ino et la regarda avec son air toujours aussi froid, hautin, voir même méprisant. Il demanda avec dédain :

-Qu'est-ce que tu veux ?

Ino sourit et plissa les yeux en répondant malicieusement l'une de ses phrases favorites :

-Hanakotoba wa kazukazu desu.

"Oui, si l'envie folle vous viendrait d'essayer d'arriver à mon niveau, il y a plusieurs choses que vous devez impérativement savoir et la première est qu'il faut surveiller attentivement votre entourage. Etre une peste ne veut aucunement dire mépriser et ignorer les autres. Au contraire, ils sont tous important. Ils ont tous un rôle à jouer dans votre accès au pouvoir. Il faut savoir ce qu'ils font, ce qu'ils disent, ce qu'ils pensent, parce qu'il faut anticiper les révoltes et être au courant des coups que l'on peut porter."

Sasuke la regarda sans comprendre. Comme quoi, il n'était pas le seul à être indéchiffrable quand il le voulait. La jeune fille prit un air sérieux et se tourna vers la tableau lorsque Kakashi Hatake entra enfin dans la salle de classe. Elle chassa de son esprit tout ce qu'elle avait écris dans son journal le matin même en se blâmant d'avoir accordé tant d'importance à quelque chose qu'elle trouvait pourtant très idiot.

Alors, si je ne me trompe pas, "Hanakotoba wa kazukazu desu" veut dire "le langage des fleurs est très varié" ou "les fleurs ont un langage varié".

Dans l'anime, la phrase que Ino dit est apparemment : "Hanakotoba no kazukazu" mais je crois que ça veut dire "le langage varié des fleurs", plus que "les fleurs ont un langage varié" donc j'ai un peu modifié x'). À l'origine, donc, elle le dit dans l'anime et j'aime bien l'idée qu'elle l'utilise souvent. Elle voit un peu les gens comme des fleurs ; ils sont tous diffèrent, ils fonctionnent différemment mais elle sait comment les aborder, comment les lire, un peu comme une herboriste du genre humain x'D