Bonjour à toutes et à toutes et bienvenus sur ma nouvelle fic ! =D

Alors oui, le concept n'est pas très original : ce n'est pas la première fois qu'une fiction avec un Harry changé de sexe est publiée. Et pour tout vous dire au départ, je n'avais pas prévu de l'écrire. Mais comme le titre l'indique, Rowling a dit que si Harry avait été une fille, l'histoire aurait été complètement différente... Du coup je n'ai pas pu m'empêcher de cogiter et me voilà ici aujourd'hui XD

Quelques petites précisions avant de commencer :

* Cette fic va être remplie de mes OCs, car elle est publiée parallèle à ma trilogie sur Poufsouffle et qu'il s'avère que la gentille marraine qui a recueillie Mary n'est autre que le personnage principal de ma trilogie à savoir Crystall Entwhistle. J'ai personnellement toujours trouvé ça injuste que Mary n'est qu'un parrain alors voilà X)

* Du coup, il y aura des références à ce que j'ai déjà écrit et que seuls les initiés remarqueront. Les nouveaux venus peuvent soit tout découvrir au fur et à mesure à travers Mary soit lire mes autres fics (oui, je me fais de la pub XD pardon...). Ça dépend de ce que vous préférez.

* Ensuite, c'est la première fois depuis très très longtemps que j'écris une fic avec une narration à la troisième personne qui ressemble à celle-ci. J'ai déjà dû réécrire une dizaine de fois ce chapitre et j'ai toujours l'impression que quelque chose cloche. Alors n'hésitez surtout pas à me dire quoi ou à me conseiller pour ceux qui s'y connaissent mieux que moi ^^

* Et enfin, pour le rythme de publication : une fois par semaine le samedi après-midi.

Sur ce bonne lecture ! ;)


La lettre

La lumière balaya la pièce, se glissant à travers les persiennes taillées sur les volets et finit par se poser sur des boucles cuivrées de la fillette endormie avant d'aller taquiner son visage.

Mary Potter se réveilla doucement, et se retourna dans son lit, histoire de s'accorder encore quelques minutes d'un confortable répit avant de devoir se lever. Répit qui ne tarda pas à trouver fin. Elle L'entendit venir depuis le rez-de-chaussée, monter les escaliers à toute vitesse, sauter dans le couloir et se précipiter dans sa chambre.

- Mary ! claironna Cameron en sautant sur son lit, l'écrasant consciencieusement par la même.

L'interpellée remonta les couvertures sur sa tête, comme si ça pouvait faire disparaître l'importun, mais il se mit à sautiller à quatre pattes au dessus d'elle, faisant tanguer le matelas comme s'ils avaient été sur l'eau. Il ne venait pas souvent la réveiller, et elle en remerciait grandement Merlin parce que c'était toujours désagréable au possible. Son frère d'adoption était le pire frère au monde.

- Va t –en ! répliqua t –elle en grognant.

- Debout ! Debout ! répondit –il. Ta lettre est arrivée !

S'il y avait une seule chose qui aurait pu la décider à se lever, c'était bien ces mots. Mary se redressa si vivement que son front percuta violemment celui de son frère les faisant gémir de douleur en concert. Mais elle était trop préoccupée pour s'en soucier. Se dépêtrant plus ou moins facilement de son drap et du poids de Cameron, qui cria quand elle le poussa sur le côté, elle jaillit de son lit.

Pieds nus, elle se précipita dans le couloir et cligna des yeux quand la luminosité l'assaillit, avant de dévaler les escaliers pour courir en direction de la cuisine d'où l'odeur du déjeuner émanait déjà. Elle dérapa sur le carrelage tout en attrapant le chambranle de la porte pour pivoter, manquant au passage de se casser la figure, ce qui ne l'empêcha pas de beugler :

- Où elle est ? Où est ma lettre !?

- Bonjour, répondit calmement la sorcière derrière les fourneaux.

Mary adressa un sourire gêné à sa marraine et mère d'adoption. Crystall Entwhistle tolérait peut –être beaucoup de chose, mais pas l'impolitesse. Ce qui était assez ironique dans la mesure où c'était la sorcière avec le langage le plus fleurit que Mary ait jamais rencontré du haut de ses 11 ans.

L'adulte avait attaché ses cheveux bruns en un épais chignon trônant au sommet de sa tête, dégageant sa nuque ou on pouvait deviner quelques lettres du tatouage lui recouvrant le dos. Celui qu'elle portait au bras semblait ressortir sous le soleil qui baignait sa peau.

Quand elle se tourna vers sa filleule, le regard de celle – ci fut comme toujours attiré par la cicatrice tracée sur le haut de sa joue droite et de son nez. Celle - ci était légèrement enfoncée et blanchâtre au milieu de son visage bronzé venant de ses origines espagnoles. Elle aurait sans doute été belle si elle n'avait pas été défigurée de la sorte. Tout ce que Mary savait, c'était qu'il s'agissait là d'un vestige d'une bataille contre les Mangemorts. Sa mère n'avait jamais voulu lui en dire plus malgré le nombre de fois où elle l'avait questionnée.

Au premier abord, elle avait l'air plutôt stricte, mais le sourire qui vînt étirer ses lèvres adoucit considérablement son visage pointu :

- Tu as une tête à la James Potter ce matin, ma chérie.

Remarque qui vexa grandement la fillette. Avec les années, elle avait fini par comprendre que sa tutrice associait cette phrase à toutes les coiffures abominables que pouvaient porter les gens autours d'elle. Mais étant donné qu'elle ne s'était pas peignée en sortant du lit, qu'elle était la fille du sus-cité et qu'il lui avait transmis un bien triste héritage capillaire, c'était sans doute mérité.

- Bonjour, répondit la rouquine avec un sourire. Je me coifferais après. Où est - elle ? Ma lettre est là non ?

- Oui. Cameron a failli l'ouvrir à ta place, précisa sa mère en la sortant de la poche de son tablier.

Mary se jeta sur la missive avec l'avidité d'un botruc sur des œufs de fées, mais prit le temps de contempler l'enveloppe. On ne recevait sa lettre d'inscription à Poudlard qu'une fois dans une vie après tout !

Miss Mary Potter

1er étage, chambre Est

Le Phare, Ramsey Island

Son sourire s'accentua plus encore. Elle attendait la lettre depuis des années, mais ces dernières semaines avaient semblé interminables. Elle avait guetté le courrier tous les jours. Sauf aujourd'hui, bien sûr… Mais qu'importait ! La lettre était enfin là. Précautionneusement, elle commença à décoller le rabat de l'enveloppe alors qu'elle avait juste envie de la déchirer pour accéder à la lettre qu'elle contenant. Elle en avait enfin terminé quand Cameron débarqua et vînt se pendre à son bras :

- Tu l'as pas encore ouverte hein ? Dis moi que tu m'as attendu ? Ça dit quoi ? Vas – y ! Lis !

- Du calme le gnome, lui répondit – elle alors qu'il essayait de s'emparer de la précieuse missive en l'escaladant à moitié.

- Allez !

- Cameron, calme toi, lui ordonna leur mère avec une œillade sévère.

- Oui maman, répondit –il d'une voix pas du tout contrite.

La concernée leva les yeux au ciel, l'air de se demander de qui tenait son fils, probablement sans vouloir s'avouer qu'il n'avait pu hériter son insolence que d'elle-même. Mary sourit à cette pensée, mais le garçon qui tirait sur son bras avec impatience la ramena à la réalité et elle déplia la lettre tandis qu'il trépignait d'impatience à côté d'elle.

- Chère Miss Potter, lut –elle, le cœur battant à tout rompre. Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège de sorcellerie Poudlard. Vous trouverez ci –joint la liste des fournitures scolaires ainsi qu'un formulaire confirmant que vous vous inscrivez bien dans notre école. Veuillez croire, chère Miss Potter, en l'expression de nos sentiments distingués. Minerva McGonagall, directrice adjointe.

- La lettre n'a pas du tout changé depuis que j'ai reçu la mienne, commenta distraitement sa mère.

- Quand est - ce qu'on va chercher mes affaires ? s'enquit Mary qui y serait allée immédiatement si ça ne tenait qu'à elle.

- Aujourd'hui ? tenta Cameron.

- Non, pas aujourd'hui. J'ai du travail.

Mary eut une moue déçue, mais pas étonnée. Sa mère, en tant que Maître des potions indépendante et renommée, avait sans arrêt des commandes sans que personne ne se rende jamais compte de la quantité de travail que ça lui demandait.

- Mais maman… gémit le petit garçon.

La sorcière ignora les geignements de son fils, insensible à ses yeux de chien battu. Il aurait pourtant dû savoir que ce genre de chose ne marchait qu'avec leur père ! Mary replia et rangea soigneusement sa lettre dans l'enveloppe avant de remonter dans sa chambre. Là, elle ouvrit les volets et fenêtres laissant enfin entrer le soleil et l'air chaud dans la pièce.

Elle jeta un coup d'œil au vivarium installé à côté de la fenêtre. Ladon, son serpent, ouvrit un œil mais le referma aussi sec pour continuer à dormir. Mary lui avait un jour évité de finir dans l'estomac d'une des chouettes du Phare et comme il s'agissait seulement d'un bébé, elle l'avait gardé. Ladon était une vipère aspic albinos. Il avait donc les écailles oranges, ce qui le rendait extrêmement repérable et totalement inapte à la vie en liberté. Mais ça ne semblait pas le déranger le moins du monde et il adorait la vie en captivité. En tout cas, il ne s'en était jamais plaint au cours des trois dernières années.

S'adossant au bord de la fenêtre, Mary contempla le paysage. La famille Entwhistle et elle – même vivaient sur une petite île appartenant à sa mère adoptive. Ramsey Island avec ses serres, sa plage, sa mer… Mary n'aurait pas voulu grandir ailleurs. Certes, c'était isolé de tout, mais avec la poudre de cheminette et le transplanage, rien n'était bien loin.

L'horizon était tellement dégagé ce matin là qu'elle pouvait voir nettement les falaises de la grande île qu'était l'Angleterre. Elle se redressa quand elle entendit sa mère l'appeler et se prépara en vitesse attachant ses cheveux, ce qui constituait la seule façon de les discipliner.

- Emmène donc Cameron et allez me chercher votre père, lui dit la sorcière quand elle reparut dans la cuisine. Il devait aller aux serres Nord. Le temps que vous reveniez, nous pourrons passer à table.

Obéissante, Mary attrapa son cadet par la main et se jeta dehors. Elle connaissait l'île comme sa poche. Elle avait passé des heures à la parcourir en long en large et en travers, d'abord avec ses parents, puis seule et enfin avec Cameron dès qu'il avait été capable de marcher seul.

Ils trouvèrent donc rapidement leur père qui répondait au nom de Dante. Il avait natté ses cheveux bruns aujourd'hui, sans doute pour qu'ils ne le gênent pas, et tenait une pelle à la main. Étant cracmol, il s'occupait du jardin à la moldue. Son T-shirt dévoilait ses bras tatoués qui faisaient scandales dans l'aristocratie sorcière. Parfois bien plus que le fait qu'il soit cracmol à la vérité.

En le voyant de loin, Cameron se mit à courir et lui sauta sur le dos, le faisant trébucher puisqu'il ne l'avait pas entendu arriver. Ils se mirent à rire en concert et Mary se fit la réflexion que père et fils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau excepté le fait que Cameron avait les yeux bruns et non vert comme ses deux parents. Même leurs rires étaient semblables.

- Ah ! Vous êtes enfin debout tous les deux ! s'exclama finalement le plus âgé en attrapant son fils pour le garder sur son dos.

- Mary a reçu sa lettre ! lui apprit Cameron.

- Hé ! C'était à moi de lui dire ! protesta la fillette en le fusillant du regard.

Le concerné se contenta de lui tirer la langue, provocateur et l'air très fier de lui, avant de poursuivre :

- On peut aller aujourd'hui au Chemin de Traverse ?

- Je crois que ta mère a encore du travail. Elle ne pourra pas vous emmener avant quelques jours, je pense.

- Tu pourrais nous emmener toi !

- Tu sais bien que ce n'est pas possible Cameron.

Le petit garçon était encore en train d'argumenter quand ils arrivèrent en vue du Phare qui se dressait au point culminant de l'île. Mary rigolait ouvertement devant la défaite de son frère adoptif. Elle était tellement impatiente d'aller à Poudlard ! Elle avait patienté 11 longues années, alors elle tiendrait bien quelque jours de plus.

oOoOo

La semaine séparant Mary de l'achat de ses fournitures scolaires sembla plus longue que jamais. Au final, il ne fut possible pour leur mère de se déplacer jusqu'au Chemin de Traverse qu'à la mi-août.

Bien sûr, avec son anniversaire qui était passé, et le superbe Nimbus 2000 qu'elle avait reçu - un balai d'adulte !- Mary ne s'ennuyait pas. Mais elle attendait tellement l'achat de ses fournitures scolaires que si mourir d'impatience avait été possible, elle l'aurait fait.

Lorsqu'enfin le jour arriva, le plus excité de la bande resta quand même Cameron. A tel point que sa mère le menaça de le renvoyer à la maison par la première cheminée venue s'il se comportait mal une fois à Londres. L'avertissement avait marché à merveille et ils avaient pu prendre le réseau de cheminé jusqu'au Chaudron Baveur sans que l'agitation du garçon ne menace leur déplacement.

Mary et Cameron n'avaient pas souvent l'occasion de venir au Chemin de Traverse, aussi ouvrirent – ils grands les yeux pour ne rien en manquer.

La cheminée du Chaudron Baveur se trouvait dans une petite pièce entièrement vide si on exceptait la fumée accumulée au plafond qui provenait de la salle commune plus que de la cheminée. La fillette s'empressa d'aller ouvrir la porte donnant sur le bar partagée entre l'excitation et la peur : la dernière fois qu'elle était venue ici, quelqu'un l'avait reconnue comme étant Mary Potter. Et ça avait déclenché une émeute. Elle avait été bousculée, touchée, griffée et on lui avait même arraché une touffe de cheveux. C'était sans doute l'une des pires expérience de sa jeune vie.

Elle vérifia donc soigneusement que sa frange était bien en place au dessus de sa cicatrice quand elle entra dans la salle du Chaudron Baveur. Celle – ci était sombre, emplit d'une fumée odorante qui semblait provenir de la longue pipe fumée par une femme assise dans un coin au milieu d'autres vieilles sorcières qui disputaient une partie de carte. Mary distingua dans la pénombre qu'il y avait un second étage. Elle fut surprise qu'un endroit aussi connu, quiconque habitait en Angleterre connaissait le célèbre bar, ait l'air si vieux et si miteux.

La main rassurant de sa mère se posa sur son épaule et le petit groupe sortit de la pièce à cheminette. Ils avaient à peine fait deux pas que Cameron poussa un hurlement de sioux qui fit sursauter une bonne moitié du bar. Il fallut une seconde à Mary pour comprendre qu'il s'agissait en fait d'un cri de joie. Son petit frère se précipita à travers la salle commune et sa mère le laissa tranquillement faire. La fillette reconnu avec un temps de retard la tête blonde qui était assise à une table un peu plus loin, semblant attendre quelqu'un.

Jonathan Levis allait entrer en 3ème année à Poudlard. Ils n'avait techniquement aucun lien du sang avec les Entwhistle et les Potter, mais leur mère parlait de lui comme de son petit frère et ses deux enfants le considéraient comme un cousin. Mary avait un jour demandé comment une Sang – Pure comme Crystall Entwhistle avec 18 ans de plus que Jonathan, un Né – moldu, avaient pu se connaître. Sa marraine avait esquivé la question.

C'était son père adoptif qui lui avait alors raconté l'histoire : le frère de biologique de Jonathan était le meilleur ami de Crystall à Poudlard et était décédé. La sorcière avait alors pris la décision de protéger sa famille en son souvenir. Ce que Mary trouvait absolument génial. De manière général, tout ce que faisait sa marraine était génial de toute façon.

Jonathan serra Cameron contre lui avec un sourire, mais ses yeux bleus cherchèrent sa sœur dans la foule. L'adulte finit par arriver et attrapant la tête de son petit frère, elle posa doucement son front contre le sien, fermant les yeux le temps d'une poignée de seconde, comme si ce geste lui apportait un réconfort qu'elle avait attendu désespérément. Comme toujours, Mary observa la scène en essayant de deviner ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de sa mère.

- Comment vas – tu petit frère ? s'enquit cette dernière en se redressant. Tu n'as pas eu de problèmes pour arriver ?

- J'ai pris le Magicobus. Salut Mary.

- Salut. Tu viens avec nous pour faire tes achats ?

- Oui, c'était prévu. Crystall ne vous a rien dit ?

- Surprise, leur dit la concernée. Bien, peut - on y aller maintenant ? Cameron, si tu lâches ma main sur le Chemin, ce sera la dernière fois avant ton entrée à Poudlard que tu reviendras, me suis – je bien faite comprendre ?

Le garçon parut embarrassé, preuve qu'il y avait pensé. Il se fit tout petit sous le regard menaçant de sa mère et ne vit pas sa sœur sourire. Au moins, personne ne viendrait gâcher ses premières courses pour Poudlard. Ils sortirent à l'arrière du Chaudron Baveur et Jonathan dégaina avec fierté sa baguette sous le regard remplit d'admiration de ses deux cousins. Il tapota les briques du mur selon la combinaison connue de tous les sorciers d'Angleterre. Mary sautilla sur place, impatiente, quand l'arcade se mit à trembler avant que les briques ne se réarrangent pour révéler la rue sinueuse et encombrée qu'était le Chemin de Traverse.

L'endroit semblait sortir d'une autre époque. De gros cailloux servaient de pavés et rendaient la marche assez aléatoire et les risques de se fouler une cheville non négligeables. Sans compter que les gens se bousculaient sans y prendre garde au milieu des cris des marchands souhaitant alpaguer les sorciers et sorcières venus faire leurs courses.

- Commençons par la baguette, décida l'adulte du groupe. C'est la seule boutique qu'on doit faire en plus.

- Elle est faite de quoi ta baguette ? s'enquit Mary en se tournant vers Jonathan.

- Bois de noisetier et plume de phénix.

- Et toi maman ? enchaina Cameron.

- Ébène avec un ventricule de dragon.

- Tu l'as changée il y a quelques années, non ? s'enquit le blond dont la curiosité avait été piquée.

- Oui, l'autre ne me convenait plus… dit –elle avec une grimace.

- C'est possible ça ? s'étonna Mary.

- La baguette choisit son sorcier. Si le sorcier change, la baguette change. C'est aussi simple que ça. Maintenant avancez !

Les trois enfants échangèrent un regard, mais s'exécutèrent, l'air très peu convaincus. Il leur fallu un bon quart d'heure pour enfin arriver devant la boutique fade à l'intérieur poussiéreux qui était celle d'Ollivanders. Le propriétaire des lieux n'était pas présent, aussi Crystall autorisa t –elle Cameron à taper sur la sonnette placée sur le comptoir. Ce qu'il s'empressa de faire avec la plus grande joie.

La tête ridée du vendeur apparut, ses cheveux blancs ébouriffés pointant dans tous les sens autours de son crâne. Il balaya ses vêtements du revers de la main, soulevant ainsi la poussière qui s'y trouvait, et leur adressa un sourire.

- Bonjour. Lady Entwhistle, Monsieur Lewis.

- Nous sommes là pour elle, lui apprit la Lady en question.

Mary sentit sa mère poser une main dans son dos pour la pousser en avant. Elle obéit avec une hésitation et fit un pas avant de lever ses yeux vert vers le vieux sorcier qui la scruta un moment avant de lui retourner un sourire, très doux.

- Miss Potter, lui dit –il. Bienvenue dans ma boutique. J'ai l'impression que c'était hier que vos parents venaient chercher leur première baguette… Voyons voir quelle compagne nous allons vous trouver.

Il prit ses mesures avant de retourner dans l'arrière boutique. Mary tendit le cou pour le voir revenir avec un petit étui noir d'où il sortit une baguette de bois clair contenant un crin de licorne. Elle s'en empara avec un certain respect et l'agita devant elle au hasard. Les fleurs posée sur le comptoir fanèrent immédiatement avant de se déliter. Il lui en proposa une seconde avant de la lui arracher presque immédiatement des mains alors qu'elle venait juste de le lever devant elle.

Puis, il resta un moment là à la fixer, comme si une idée venait de germer dans son esprit et qu'elle ne lui plaisait pas. Lentement, il fit demi-tour pour tirer avec précaution un troisième étui et lui présenter la baguette :

- Bois de houx et plume de phénix, 27,5 cm avec une grande flexibilité, lui annonça t –il. C'est une combinaison assez inhabituelle.

Mary la saisit prudemment, après ce qu'elle avait fait avec la précédente elle se méfiait à présent. Mais cette fois - ci fut la bonne. Elle eut l'impression que la baguette avait été taillée pour sa main et qu'elle dégageait une douce chaleur. Quelques étincelles dorées jaillirent du bout et firent sourire le vendeur.

- Voilà une bonne chose de fait, soupira sa mère.

- C'est étrange, déclara Ollivanders quand il récupéra la baguette.

- Quoi donc ? s'enquit Mary qui n'avait jamais su réprimer sa curiosité même par politesse.

- Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendue Miss Potter, lui répondit –il. Et il se trouve que le phénix qui a fourni la plume qui se trouve dans votre baguette en a également fourni une deuxième. Il est étrange que cette baguette vous soit destinée quand on sait que sa jumelle vous a fait cette cicatrice.

- Voldemort avait la jumelle de cette baguette ? répéta la Maître des Potions, posant par la même la question qui avait germé dans l'esprit surprit de Mary.

- Ne prononcez pas ce nom ! s'exclama Ollivanders avec une grimace.

- Il est mort.

Le silence s'installa pendant qu'ils contemplaient tous la baguette qu'Ollivanders tenait dans ses mains et qui avait choisi Mary.

- Et qu'est ce qu'implique le fait que deux baguettes soient jumelles ? demanda finalement l'adulte, sans doute pour revenir sur un terrain un peu moins tendu.

- Priori incantatum, souffla le vendeur de baguette.

Mary regarda l'étrange lueur s'allumer dans le regard du vieil homme et elle craignit un moment que sa mère refuse de lui acheter cette baguette là, mais cette dernière finit par demander avec un air résigné:

- Combien vous voulez pour cette baguette ?

Mary insista pour la porter et vérifia au moins trois fois qu'Ollivanders n'avait pas oublié de mettre la baguette dans l'étui. Ils remontèrent le Chemin de Traverse jusque devant Fleury et Bott qui, plus que tout autre magasin, semblait envahit pas tous les étudiants de Poudlard ce jour là.

- Tu as choisi Rune et Divination comme option, c'est ça ? s'enquit l'adulte en les tirant vers le rayon consacrés aux livres d'option et qui était moins envahis que les autres.

- Exact, acquiesça Jonathan.

- La divination n'est pas très intéressante.

- Il paraît qu'il est facile d'y avoir de bonnes notes. Et qui sait ? Peut –être que je vais me découvrir un don de voyance ?

- J'aimerais mieux pas. Les voyants sont des personnes assez… particulières dirons nous.

Ils croisèrent le propriétaire de la librairie qui avait l'air désespéré devant la foule. Il fallait dire qu'il se faisait accoster de tous les côtés et tout le monde devait lui poser les mêmes questions à longueur de journée. Mais comme il profitait de la rentrée pour augmenter discrètement le prix des ouvrages scolaires, il ne pouvait pas compter sur la compassion des gens.

- Maman ! Je peux avoir le livre sur les dragons ? Steuplait ? s'exclama Cameron.

- Hors de question jeune homme. Si je dis oui à ça, dans deux semaines tu me réclameras un dragon en prétextant que tu sauras t'en occuper.

- Si j'ai le livre, ce sera vrai !

- Les dragons sont interdits à l'élevage hors des réserves, lui rappela sa mère en l'entraînant vers les rayonnages scolaires.

- Papa me l'aurait acheté, lui.

- C'est bien pour ça qu'il ne t'emmène jamais avec lui quand il vient ici.

- Et moi ? s'enquit Mary sans trop d'espoir. Je peux avoir un livre sur le Quiddicth ?

- Mille et une techniques de joueur professionnel ? lut la sorcière en affichant un air sceptique. Mille et une techniques pour se tuer oui ! Ça ne ferait que te donner de mauvaises idées. Comme si tu ne prenais déjà pas assez de risque sur ton balai !

Mary se sentit grandement vexée. Elle adorait voler et elle ne prenait pas plus de risque en montant sur son balai qu'en vivant au dessus d'un laboratoire de potion ! Au sortir de la librairie, ils firent un crochet par la papeterie où Mary eut le droit à une toute nouvelle plume, et chez Mme Guipure où ils commandèrent le premier uniforme scolaire de la Potter et un nouveau pour Jonathan qui avait vraisemblablement pris dix centimètres au courant de la dernière année. Cameron fit la tête quand se fut à son tour de devoir rester immobile pour qu'on puisse prendre ses mesures. Tant qu'ils y étaient autant en profiter pour habiller tout le monde !

Ils achetèrent ensuite les chaudrons qui furent vite remplis des achats de la journée avant de se diriger vers l'apothicaire qui vendait tous les ingrédients de potions nécessaires aux élèves.

Mary fit à peine attention à ce qu'ils achetèrent, écoutant d'une oreille distraite sa mère argumenter avec la vendeuse au sujet de la qualité des ingrédients en question et de leurs prix exorbitants. Étant Maitre des Potions, elle savait de quoi elle parlait. La fillette préféra zieuter les ingrédients qui flottaient sur la devanture et elle empêcha son frère de faire tomber un bocal remplit d'yeux de tritons qui bougeaient dans tous les sens derrière le verre. C'était à la fois écœurant et curieux.

- Attends de devoir les prendre en main pour les découper, lui dit Jonathan en les rejoignant. Je ne comprends pas comment Crystall peut aimer avoir les doigts dans des choses aussi dégueu à longueur de journée.

- Les enfants, se manifesta la concernée. On s'en va.

Ils émergèrent du magasin et mais l'odeur de formol qui flottait à l'intérieur sembla les poursuivre.

- Voilà pourquoi je passe toujours par des privés, marmonnait leur mère mécontente. Tous des voleurs, et de piètres spécialistes !

- Tu dis ça tous les ans, lui rappela Jonathan avec un sourire amusé.

- Je sais, je sais. Bon, dernière boutique maintenant. Après toi Mary.

- Hein ? Quoi ? se réveilla la concernée en entendant son prénom.

Elle envoya un regard interrogatif vers sa mère adoptive qui lui désigna du menton la Ménagerie Magique. Il lui fallut une seconde pour comprendre ce qu'il se passait. Elle réfléchit un moment avant de dire :

- J'emmènerais Ladon.

- Tu es sûre que c'est une bonne idée d'emmener un serpent à Poudlard ? intervînt Jonathan.

- Écoute-le, ça va te compliquer la vie, lui conseilla sa mère.

- On a déjà trois hiboux et un chat, répliqua Mary, butée. Et aucun animal ne sera comme Ladon.

Elle vit sa mère grimacer et comprenait très bien pourquoi. Même si elle ne disait rien, Mary savait que les serpents, et surtout le fait qu'elle soit fourchelangue ne lui plaisait pas. Ce qu'elle comprenait puisqu'on lui avait expliqué quelle réputation se traînaient les personnes parlant aux serpents. Mais elle n'avait pas honte de posséder ce don et elle n'avait pas l'intention d'abandonner Ladon qui ne le lui pardonnerait jamais. Après tout, il était son meilleur et plus vieil ami.

La question fut donc réglée et ils s'arrêtèrent chez Florian Fortarôme où ils réussirent à trouver une table libre pour déguster tranquillement leurs glaces. Mary choisit avec curiosité une glace rouge portant le nom de "sorbet salamandre" et eut l'impression que sa langue était en train de flamber dès qu'elle eu donné un premier coup de langue dessus.

- Dans quelle maison veux – tu être envoyée ? lui demanda Jonathan.

- Je ne sais pas, haleta la Potter qui essayait toujours de calmer le feu qui avait élu domicile dans sa bouche. Gryffondor peut –être, comme mes parents.

- Rien ne vaut Poufsouffle, tu sais, lui apprit Jonathan sur le ton de la confidence.

- Bonjour l'objectivité, s'amusa sa sœur en tirant sa baguette pour soulager Mary.

- Je suis sûr que tu penses comme moi.

- J'ai dépassé depuis longtemps les préjugés des Maisons.

Cameron entra dans la conversation en disant que peu importait la Maison du tant que ce n'était pas Serpentard. Ce à quoi acquiesça vivement Jonathan qui en profita pour continuer son apologie des Poufsouffle tandis que le plus jeune du groupe se mettait à défendre ardemment Gryffondor. Après avoir terminé tranquillement leurs glaces, sauf pour Mary qui avait préféré ne pas retenter l'expérience, et regardé la vitrine du magasin de Quidditch, ils montèrent lentement l'allée sorcière pour retourner au Chaudron Baveur où ils durent se séparer.

- Tu passeras le bonjour à tes parents de notre part, dit l'adulte à Jonathan.

- Ils vont me demander quand tu comptes venir les voir.

- Je ne sais pas. Je viendrais peut –être avec Cameron et Dante le mois prochain, si mon travail me le permet.

- Tu dis toujours ça, lui rappela le blond.

- Je sais. Mais c'est la vérité. Rentre bien. Et surtout…

- … Sois prudent, acheva t –il à sa place. Comme d'habitude ! Quand cesseras – tu de t'inquiéter ?

- Même morte je continuerais à m'inquiéter.

- On se voit dans le Poudlard Express Mary ! s'exclama Jonathan en lui ébouriffant les cheveux. Et toi Cameron essaie de ne pas faire tourner chèvre ta mère. Salut !

La rousse protesta vivement en plaquant les mains sur son crâne, ce ne réussit pas à cacher les dégâts. La famille Entwhistle regagna ensuite rapidement la pièce à cheminette et Mary fut soulagée de renter chez elle. Oui elle avait été pressée d'aller au Chemin de Traverse. Mais au bout d'une journée, elle n'aspirait plus qu'à retrouver le calme, tout à fait dépendant du nombre de bêtise que ferait son frère, de l'île qui l'avait vue grandir.

- Nous sommes de retour, claironna t- elle quand elle reprit pied dans la cuisine.

La maison étant grande, il fallait crier bien fort si on voulait se faire entendre jusqu'au dernier étage. Son père apparu au bout de quelques minutes, embrassa sa femme et lui dit :

- J'étais en train d'allumer le phare. Une tempête ne va pas tarder à éclater.

La Potter tourna la tête vers l'antique sonde météorologique accrochée bien en vue dans le couloir et qui annonçait effectivement du mauvais temps. En réalité, avant de devenir la maison qu'elle connaissait depuis toujours, la construction n'était autre qu'un phare moldu. D'ailleurs, le surnom était resté et se trouvait dans leur adresse. Même si, il fallait le dire, la maison n'avait plus rien d'un phare, si on exceptait qu'elle en avait gardé la forme initiale et la lumière à son sommet.

- Il faisait beau pourtant à Londres, soupira la Maître des Potions. J'espère que personne ne va s'échouer cette fois – ci. Sinon je pourrais bien reconsidérer ma proposition de rayer l'île des cartes moldues !

Mary reporta l'attention sur sa marraine tandis que son mari tentait de tempérer. Et elle ne douta pas un seule instant qu'elle soit capable de faire une telle chose. A ses yeux, sa mère était une sorte de super-héros. Même en ayant grandit au milieu d'une famille sorcière elle s'étonnait souvent de ce que cette dernière était capable de faire avec une baguette.

Elle déserta rapidement la cuisine pour aller chercher Ladon, son serpent. Il attendait sagement dans son vivarium, qu'il aurait par ailleurs pu quitter s'il l'avait voulu : elle ne le fermait jamais complètement. Mais le reptile avait très bien compris qu'il n'était que toléré au Phare et il se soumettait de bonnes grâces aux règles imposées par la maîtresse de maison. Surtout parce qu'il avait entendu plus d'une fois celle-ci parler de le donner en pâture aux hiboux et qu'il savait qu'elle ne l'aimait pas.

Ça faisait maintenant trois ans que Mary avait sauvé Ladon et elle n'avait jamais regretté ça. Avec le Fourchelangue, ce serpent était devenu bien plus qu'un animal de compagnie.

- Maman est d'accord pour que je t'emmène à Poudlard, lui dit la fillette tandis que le concerné rampait sous son T-shirt avant de se loger autours de son cou.

- Cccc'est bien, lui répondit Ladon en chatouillant sa gorge de sa langue fourchue. De toute façççon je t'aurais ssssuivie qu'elle sssoit d'accord ou passs.

Mary sourit, heureuse comme toujours de constater la fidélité de son plus ancien ami. Elle alla s'asseoir sur son lit, et sous le regard de ses posters des Pies de Montrose en passe de remporter pour la 21ème fois la coupe de la Ligue de Quidditch, elle sorti sa baguette magique de son étui. Elle avait voulu en avoir une depuis qu'elle était en âge de comprendre de quoi il s'agissait. Il lui était d'ailleurs arrivé de piquer celle de sa mère quand celle – ci dormait. Mais maintenant elle avait la sienne.

- Tu as vu ? J'ai ma propre baguette ! Avec ça, je n'aurais plus jamais besoin de ranger ma chambre, dit –elle à Ladon. Ni de faire ma valise. J'aurais juste à dire Failamalle et…

Mary avait juste oublié quelques petits détails : elle avait sa baguette en main, n'avait jamais lancé de sort et il n'y avait pas l'ombre d'une valise à remplir. Il y eut une détonation qui raisonna dans toute la maison et elle se retrouva soudainement ensevelie sous elle ne savait quoi.

- Mary ? appela sa mère d'une voix paniquée en surgissant dans la pièce.

- Je suis là, répondit –elle en essayant de se dépêtrer de ce qui lui avait atterrit dessus. Je n'ai rien.

Une minute plus tard, elle fut extirpée du tas de vêtement entremêlés qui avaient failli l'étouffer. Elle passa une main dans ses cheveux ébouriffés pour dégager son champ de vision et avisa l'état de sa chambre. Elle eut l'impression qu'une bombe avait explosé dedans, ce qui n'était sans doute pas très loin d'être le cas.

Ses vêtements étaient éparpillés partout dans la pièce, jusque sur la lampe au plafond, les posters avaient sautés du mur, les crayons traînaient au sol…

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? s'enquit –elle effarée.

- Ce serait plutôt à nous de nous poser la question, fit remarquer son père qui se trouvait sur le pas de la porte, une main sur l'épaule de Cameron qui ouvrait de grands yeux.

- Je ne sais pas…

- Tu n'aurais pas prononcé un sort de rangement par hasard ? lui demanda sa mère en ramassant sa baguette qui avait roulé sous le tapis.

- Si mais…

- Mary, une baguette n'est pas un jouet. Tu ne fais plus semblant. Quand tu prononces un sort et que tu tiens ta baguette il agit que tu le veuilles ou non et pas toujours comme il le faut. Ça peut être dangereux, d'accord ?

- Oui…

- Bien. Maintenant tu vas me ranger ta chambre. On passera à table quand tu auras terminé.

- Tu ne peux pas le faire avec la magie ?

- Bien sûr que si. Mais la leçon ne rentrera pas si je le fais.

- Mais…

Mary envoya un regard suppliant à sa mère, sans aucun succès. La sorcière quitta la pièce en emportant avec elle la toute nouvelle baguette de sa fille. Laquelle se tourna alors vers son père d'adoption puisque Cameron en avait profité pour filer, non sans lui lancer un sourire narquois.

- Je vais t'aider, la rassura le cracmol.

- Merci.

- Tu sais, ta mère ne fait pas ça pour t'ennuyer. La magie peut vraiment avoir de graves conséquences.

- Mais j'ai 11 ans ! Je ne peux rien faire de grave !

- Justement : tu as 11 ans et tu ne contrôles pas encore ta magie. Crois moi, elle sait ce qu'elle fait.

Mary grommela de mécontentement tout en commençant à rassembler ses vêtements. Elle savait bien que sa mère faisait tout ça pour son bien, mais il n'empêche qu'elle aurait tout aussi bien compris si elle n'avait pas eu à ranger sa chambre ! Et pourquoi lui avait –elle confisqué sa baguette alors qu'elle en avait enfin une ?! C'était injuste.

Le soir venu, Mary était en train de lire son livre de métamorphose quand sa mère entra dans sa chambre après avoir couché Cameron. La fillette nota sans mal l'arrêt qu'elle fit en voyant Ladon lové sur son ventre, sans doute ne s'y habituerait – elle jamais. Elle la regarda ensuite approcher la chaise de bureau du lit et s'asseoir en face d'elle, l'air sérieux. Mary haussa un sourcil et se redressa, curieuse, quand elle vit sa baguette entre les mains de la sorcière.

- Je vais te la rendre, lui apprit sa mère. Mais avant nous allons d'abord avoir une petite discussion. Est – ce que tu as compris pourquoi il était important que ce soit toi qui range ta chambre ?

Mary fut étonnée de la question. Elle l'avait pris comme une banale punition pour avoir fait une bêtise. Ça lui était arrivé plusieurs fois, alors elle n'avait pas réfléchi plus loin.

- Je vois, soupira l'adulte en devinant la réponse rien qu'à son expression. J'aurais effectivement pu réparer ta bêtise en un coup de baguette. Mais ça n'est pas le genre de chose qu'on peut tout le temps faire. Si je laisse passer ça aujourd'hui, demain tu feras quelque chose que je ne pourrais plus réparer. La magie ne peut pas tout faire. Tu comprends ?

- Je crois oui. Chaque sort peut avoir de mauvaises conséquences si on l'utilise n'importe comment et ce n'est pas toujours réversible

- La magie en général est comme ça. Il ne faut pas jeter de sorts avant d'y avoir bien réfléchis. Une fois que tu l'as lancé, tu ne peux plus le stopper… Alors tu vas me promettre d'être prudente avec ça. Ce n'est pas un jouet.

- C'est promis.

- Et si tu le souhaites, je pourrais te montrer quelques petites choses avant la rentrée.

- C'est vrai ? s'enthousiasma Mary.

- Bien sûr.

- Et je pourrais aussi faire des potions ?

- Oui. Je regretterais de ne pas être présente quand Rogue se rendra compte que tu es bonne en potion. Mais ça vaut la peine rien que pour savoir que ça va l'ennuyer.

Mary sourit en retour. Elle et Cameron avaient de nombreuses fois demandé à leur mère de leur décrire Poudlard, les différentes maisons, le stade de Quidditch et les professeurs. Et s'il y avait une chose de certaine, c'était qu'elle n'appréciait pas du tout le professeur des potions. Mais une pensée bien plus importante balaya cette constatation : elle allait faire de la magie avant d'entrer à Poudlard !

Et elle ne le laissa pas oublier à sa mère puisque dès le lendemain, elle lui demanda quand elles feraient de la magie à peine réveillée avant de la suivre dans tous ses déplacements avec un regard illuminé d'espoir. Son petit stratagème marcha à merveille. Mary savait que sa mère n'était pas d'une patience légendaire et lui donnerait ce qu'elle voulait juste pour un peu de tranquillité.

Elles sortirent et l'adulte fit apparaître une cible avant de demander à la fillette de se placer à 5 mètres de distance, sans que celle – ci comprenne de quoi il s'agissait.

- La première chose qu'il faut savoir faire quand on débute en magie, c'est viser ! Ça ne sert à rien de lancer un sort si tu ne touches pas ta cible ou si tu atteints la mauvaise.

- C'est logique, convînt Mary en comprenant le pourquoi de la cible.

- Le sort est Iacio Infetio. Ça va faire apparaître une trace à l'endroit où ton sort touche la cible. Ou le sol. Ou l'air. Reviens me voir quand tu atteindras le centre de la cible à tous les coups. Alors, je te montrerais de vrais sorts.

Confiante, Mary se plaça face à la cible sans noter l'expression soulagée de sa mère d'adoption. Elle se dit qu'elle ne mettrait pas très longtemps à franchir cette étape. Elle se trompait. Elle tenta d'imiter les gestes des sorciers qu'elle avait déjà vu utiliser leur baguette. Et si eux ne semblaient rencontrer aucune difficulté à atteindre leurs objectifs, ses sorts à elle semblaient obstinément atterrir partout sauf sur la cible justement. Le sol, l'arbre à droite, les nuages. Partout sauf dans les cercles rouges et blancs qui la narguaient.

Elle passa la matinée à s'acharner, en vain, et avait prévu de demander conseil à sa mère dès le repas de midi. Mais cette dernière ne reparu pas de la journée, enfermée dans son laboratoire de potion qui était une zone strictement interdite aux deux enfants, parfois même à son mari, quand elle travaillait sur une potion particulièrement sensible.

Elle ne se laissa toutefois pas abattre pour autant et reprit l'exercice avec un acharnement louable après le repas. Cameron arriva en sautillant en milieu d'après – midi après l'avoir observée à loisir depuis la fenêtre de sa chambre. Il lui tourna autours, la narguant, ce qui ne l'aidait pas vraiment à se concentrer pour réussir. Il cherchait à l'agacer et y arriva très facilement. Il était maître dans le domaine après tout.

- Va t –en le gnome ! lui ordonna Mary agitant sa baguette sous son nez, menaçante. Je dois travailler.

Et là, le gamin de 9 ans lui arracha sa baguette des mains avant de détaler à toute vitesse en hurlant à tue-tête :

- Tu es nulle ! Tu es nulle ! Aucune maison de Poudlard ne voudra de toi !

- Cameron ! rugit-elle en se lançant à sa poursuite. Rends moi ma baguette !

- Nan !

Son petit frère n'en avait pas l'air, mais il courait vite sur ses petites jambes et elle ne réussit pas à le rattraper. Se fut leur père qui récupéra le garnement après que celui – ci se soit caché dans une serre au milieu des hautes herbes. Mary sourit avec satisfaction en voyant son frère se faire passer un savon. Leur père était laxiste à souhait, mais il y avait des choses avec lesquelles il ne valait mieux pas plaisanter. Étant cracmol, il n'avait jamais personnellement possédé de baguette, mais il n'aimait pas spécialement la magie. Mary pensait au départ qu'il était juste jaloux, mais il lui avait un jour dit que c'était parce que les sorciers s'en servaient toujours pour se faire du mal.

- Je ne veux plus voir ton frère avec ta baguette, c'est clair ? lui dit –il en fronçant les sourcils tout en lui tendant l'objet du délit.

La fillette récupéra doucement sa baguette et se promit de ne plus jamais laisser qui que ce soit la lui arracher de la sorte. Son frère aurait pu faire beaucoup de dégâts avec une baguette entre ses mains.

- Je ne l'ai pas fait exprès ! protesta t –elle néanmoins.

- Ça n'est pas une excuse. Ta mère te l'a dit hier : les baguettes ne sont pas des jouets. Et j'ai pas envie de ramasser qui que ce soit à la petite cuillère, d'accord ?

Mary hocha la tête, penaude, mais s'en sorti encore bien. Cameron, lui, fut puni et il était encore consigné dans sa chambre quand la maîtresse de maison ressortit de son laboratoire. La Potter mettait tranquillement la table et elle préféra se taire en voyant la mine sombre de sa mère.

- Ça ne s'est pas bien passé, devina son mari en voyant son expression.

La concernée se contenta d'un grognement mécontent avant de se tourner vers sa fille. Mary attendit et vit le visage et le regard de sa mère s'adoucir légèrement

- Comment c'est passé ton entraînement ?

- Mal. Je n'ai même pas réussi à toucher la cible une seule fois ! se plaignait la plus jeune.

- Tous les sorciers passent par là. Et on ne vous apprend pas ça à Poudlard. On y manque cruellement de bases dans certains domaines. Au moins quand tu y entreras, tu sauras déjà le faire.

oOoOo

Quelques jours avant la fin du mois d'août, il se passa une chose inhabituelle sur l'île. Quelqu'un toqua à la porte alors que la soirée était déjà bien avancée. Personne ne venait jamais sur l'île sans y être invité. C'était isolé, entouré de plusieurs sorts de protection, et aucun des deux adultes ne donnait facilement l'adresse de leur havre de paix auquel ils semblaient beaucoup tenir.

Les coups tapés à la porte raisonnèrent dans tout le Phare. Toutes les maisons sorcières étaient équipées d'un sort permettant d'amplifier le son et ainsi de ne pas laisser attendre trop longtemps un invité inopiné devant des maisons rendues parfois immenses grâce à la magie.

C'était la première fois que Mary entendait ça. D'habitude, quand des gens venaient ils utilisaient le réseau de cheminée, bien plus commode. Elle sortit de sa chambre, abandonnant son livre sur le sol, et se glissa dans l'escalier qui séparait le premier étage du petit hall d'entrée d'où partaient toutes les pièces du rez-de-chaussée. Elle s'assit sur les marches, tout en veillant à ne pas se faire repérer, et Cameron la rejoignit rapidement, inhabituellement silencieux.

Ce fut leur mère qui ouvrit, baguette à la main, tandis que son mari se tenait quelque peu en retrait. Visiblement, eux non plus n'attendaient pas de visite. La porte s'ouvrit brutalement et un soupir fut poussé.

- Voilà une bien étrange manière de m'accueillir Crystall, fit une voix de femme avec un léger accent écossais.

- Que faîtes vous ici Minerva ? s'enquit la concernée d'une voix neutre.

- N'ai – je pas le droit de vouloir rendre visite à une de mes anciennes élèves ?

- Vous ne m'avez jamais particulièrement appréciée, surtout parce que je n'ai aucun talent pour la métamorphose. Et nous ne nous sommes pas croisées une seule fois au cours de la dernière décennie, répondit la maîtresse de maison sur un ton plus froid cette fois – ci. Sans compter qu'il est impoli d'arriver sans prévenir alors que la soirée est aussi avancée. Si vous voulez mentir, essayez au moins de trouver une excuse valable.

Mary haussa un sourcil. Il était vrai que sa marraine et mère d'adoption avait un fort caractère. Mais jamais elle ne l'avait entendue être si vindicative d'emblée. Ça ne fit qu'attiser un peu plus la curiosité des deux enfants.

- Soit. Puis – je entrer ? reprit la nouvelle venue d'une voix plus sèche.

- Non. Vous n'êtes pas la bienvenue sous mon toit.

- Crys, essaya de la tempérer son mari.

- Non Dante. Non, reprit plus calmement la sorcière avant de s'adresser à nouveau à la dénommée Minerva. Pourquoi venir me voir maintenant ? Pourquoi précisément quelques jours avant l'entrée à Poudlard de Mary Potter Minerva, hein ? Oh, ne vous fatiguez pas à me répondre, je sais déjà la vérité. Albus Dumbledore a envoyé son chien de service en reconnaissance. Ou plutôt sa chatte de service, à priori.

La dernière phrase sonna comme une insulte, même aux oreilles innocentes des deux enfants, et c'était sans doute l'effet voulu.

- Je ne vous permets pas… commença l'invitée non désirée sur un ton où la colère se faisait sentir.

- Vous ne permettez pas ? Vous, vous ne me permettez pas ? Vous êtes chez moi ! Vous venez ici sans prévenir en pleine nuit pour exiger des choses sur lesquelles vous n'avez aucun droit et vous croyez que vous avez le droit de me reprendre ? Je ne suis plus une de vos élèves !

- Allons Crystall, ne montez pas immédiatement sur vos grands hippogriffes.

Mary ne put s'empêcher de sourire en entendant l'inconnue essayer de calmer le jeu. Personne ne voulait énerver sa mère.

- Je les monterais si je le souhaite ! Albus Dumbledore et vous – même, vous avez abandonné Mary Potter sur le palier de ces ignobles moldus sous le prétexte fallacieux de "la protéger". Albus l'a enlevée de Ste Mangouste alors que je l'avais laissée là-bas pour des soins intensifs ! Comment vous ne le saviez pas ? Alors peut –être seriez vous aussi contente d'apprendre que quand je suis allée chercher Mary chez les Dursley, je l'ai retrouvée enfermée dans un placard ? Un placard à balais ! En train de pleurer dans le noir avec sa cicatrice boursoufflée et douloureuse. Ça ne serait pas arrivé si elle était restée à Ste Mangouste.

- Crystall, tu vas réveiller les enfants, lui fit remarquer son mari sans se douter une seule seconde que les deux concernés ne loupaient pas une miette de la conversation.

- J'ai attendu 10 ans pour leur dire ma façon de penser, alors elle va m'entendre jusqu'au bout. Albus Dumbledore a enlevé Mary Potter. Purement et simplement. Il l'a confiée à la sœur moldue de Lily, tout en sachant que celle – ci détestait sa sœur sorcière. Ce "monstre" comme elle l'appelait, et que son mari était encore moins bien disposé à notre égard. Il n'avait aucun droit de faire ça, surtout que James et Lily m'avaient désignée pour m'occuper d'elle s'il leur arrivait malheur malgré tout !

- Vous exagérez les faits Crystall !

- Je n'exagère rien du tout. Et ce même Albus Dumbledore, et vous aussi, vous n'avez jamais daigné prendre des nouvelles de ce nourrisson que vous avez abandonné à son sort sur le palier d'une maison où on aurait jamais voulu d'elle. Elle aurait vécu toute son enfance dans ce placard et été malheureuse que vous l'auriez toujours ignoré, comme vous n'avez jamais su que je suis allée la récupérer. Parce que vous vous moquez bien d'elle. Tout ce qui vous intéresse c'est la Survivante.

- C'est faux ! s'exclama la sorcière sur le palier d'un air outré.

- C'est entièrement vrai, la contredit la Maître des Potions avec hargne.

De plus en plus absorbée par ce qu'elle entendait, et dont on ne lui avait jamais parlé, Mary se penchait en avant. La curiosité l'emportait sur la prudence : elle voulait voir la tête de l'inconnue. Cette dernière portait un chapeau pointu noir et quelques mèches de cheveux grises en dépassaient. Elle avait quelques rides et des lunettes reposaient sur son nez pointu.

Mary échangea un regard avec l'inconnue qui sembla tout aussi surprise qu'elle et informa sans le vouloir la matriarche Entwhistle de la présence de ses enfants dans l'escalier. Elle se retourna vivement vers eux. Et Mary eut un frisson. Le regard vert toujours bienveillant de sa marraine était aussi froid que la glace. Et en même temps, il brûlait d'une colère aussi flamboyante que les enfers. Associé à son expression haineuse et à sa cicatrice qui ressortait plus que jamais à ce moment là, elle était effrayante. Réellement effrayante.

- Dans vos chambres ! aboya t –elle avant de tourner à nouveau son attention vers Minerva.

Les concernés bondirent sur leurs pieds et remontèrent en vitesse les quelques marches menant à l'étage. Mais ils restèrent sur le pallier. Pas question de manquer la fin de la conversation !

- Vous direz ceci à Albus, Minerva, reprit –elle plus calmement. Mary Potter est sous ma responsabilité. Tous les actes la concernant sont de mon ressort. S'il essaye de la manipuler, ou de m'enlever sa garde, je saisirais le Magenmagot en ma qualité de chef de la famille Entwhistle et j'obtiendrais une ordonnance contre lui. S'il met les pieds sur cette île, j'appelle les aurors. S'il tente de contacter Mary de quelque façon que se soit, nous nous reverrons au tribunal.

- Crystall… s'épouvanta l'inconnue devant les menaces.

- Et dites lui aussi que je n'hésiterais pas une seule seconde à tirer ma baguette pour protéger Mary de lui.

- Que s'est – il passé ? s'enquit brusquement Minerva. Que s'est – il passé entre vous pour que vous parliez ainsi ?

- Que vous réalisiez qu'il y a une raison est déjà une bonne chose en soi. Mais même si je voulais vous le dire, vous ne me croiriez jamais. Le Grand Albus Dumbledore est parfais !

- Je n'ai jamais…

- Au revoir Minerva. Ne remettez plus jamais les pieds chez moi sans y avoir été invitée.

La porte claqua et le silence revînt, pesant comme une chape de plomb sur les 4 habitants du Phare. Puis il y eut un bruit et un profond soupir.

- Étais – tu obligée de lui parler comme ça ? s'enquit doucement Dante.

- C'était essentiel : Mary va aller à Poudlard. Si ça n'avait tenu qu'à moi, jamais elle n'y aurait mis les pieds. Même Durmstrang aurait mieux valu pour elle. Mais c'est ce que Lily et James voulaient.

- Tu devrais aller lui parler, elle a tout entendu.

- Oui, je sais. Tu t'occupes de Cameron ?

Les deux enfants s'entre regardèrent, un poil paniqué, puis détalèrent pour aller dans leur chambre respective. Mary aurait pu faire semblant d'être occupée à quelque chose. Mais elle ne le fit pas. Elle attendit, debout au milieu de la pièce que sa mère d'adoption entre. Il fallait qu'elle montre qu'elle attendait une explication. Il fallait qu'elle sache.

Quand celle-ci arriva, il n'y avait plus aucune trace de l'expression effrayante qu'elle abordait quelques minutes plus tôt. Elle avait l'air lasse. Sans un mot, elle s'approcha doucement, comme craignant que sa filleule ait peur. Certes, Mary avait été déboussolée, mais jamais elle n'aurait peur de la Maître des Potions. Elle l'avait recueillie, élevée, aimée, protégée. Et ce contre plus de choses qu'elle ne le pensait au vu de ce qu'elle venait d'entendre. Jamais elle ne lui ferait de mal. S'il y avait une chose certaine en ce monde, c'était bien celle là.

La paume douce de sa mère adoptive se posa sur sa joue et son pouce écarta sa frange pour suivre le tracé de sa cicatrice. C'était sa mère qui avait insisté sur l'importance de toujours la cacher. Mary supposait que c'était parce qu'elle, elle, ne pouvait pas cacher la sienne.

- Je suis désolée que tu ais entendu ça, déclara soudainement la sorcière. Tu n'aurais pas dû l'apprendre de cette façon.

- Pourquoi ne rien m'avoir dit ?

- Pour ce qu'il s'est passé durant les quelques heures où tu étais chez ta tante, parce que je ne sais justement pas exactement ce qu'il s'y est passé. Et pour le placard parce que tu t'en souviens très bien, inconsciemment. Tu as peur du noir Mary.

La rouquine pâlit un peu à cette évocation. D'aussi loin qu'elle se souvenait, elle avait toujours eu peur du noir. Dès qu'elle ne voyait plus rien, une sensation oppressante lui écrasait la poitrine, l'empêchant de respirer correctement, et une angoisse terrible lui broyait l'estomac. Elle savait enfin pourquoi : après le traumatisme de l'attaque de Voldemort et la mort de ses parents, elle avait passé des heures abandonnée dans un placard noir comme un four. Il y avait de quoi traumatiser durablement un bébé d'un an. Ça avait quelque chose de rassurant d'enfin comprendre pourquoi

- Et pour Dumbledore ? demanda t –elle une fois l'information assimilée.

- Je ne voulais pas que l'opinion que j'ai de lui n'influe sur ta vision des choses. Tu as le droit de te faire tes propres idées à son propos. Je t'en aurais parlé si jamais il m'avait semblé qu'il se montrait un peu trop proche de toi.

- Pourquoi tu ne l'aimes pas ?

- Je t'en parlerais peut –être dans quelques années si l'occasion se présente. Tu es trop jeune pour entendre ça. Et il y a des choses dont, j'espère, tu n'entendras jamais parler.

- Pourquoi ?

- C'est ta question préférée pas vrai ? plaisanta l'adulte. Mais parce que tu ne peux pas tout savoir, tout simplement. La guerre contre Voldemort était horrible.

Mary aurait bien aimé dire qu'elle voulait tout entendre tout de suite. Mais jamais sa mère ne changerait d'avis. Alors elle se tut et se contenta de regarder sa marraine tandis que celle – ci la fixait cherchant à voir si elle avait dit ce qu'il fallait pour l'apaiser.

Ce soir là, Mary resta longtemps réveillée dans son lit. Elle réfléchissait à ce qu'elle avait entendu et en discuta à mi-voix avec Ladon qui était lové sur son matelas pour l'occasion. Elle sombra dans le sommeil la tête pleine de questions sans réponses.


N'hésitez surtout pas à me dire si quelque chose n'était pas clair, notamment concernant mes OCs. Parce que dans ma tête tout l'est mais j'ai conscience que c'est pas aussi facile pour les lecteurs X)

Si jamais ça ne passe pas, je ferais un point sur mes OCs au début du prochain chapitre !

A suivre...